Bien choisir une frontale : tout ce qu’il faut savoir

Photo DR

Que ce soit pour vous entraîner à la nuit tombée, participer à une épreuve nocturne ou un ultra-trail nécessitant de passer une nuit entière dehors, il est essentiel de pouvoir compter sur une frontale de qualité, capable d’éclairer suffisamment, d’avoir une autonomie importante et d’être agréable à porter. Nos spécialistes vous révèlent les points importants à prendre en compte pour bien choisir une frontale.

Bien choisir une frontale : tout savoir sur les lumens

La puissance d’un flux lumineux s’exprime en lumens (lm). Elle correspond à l’intensité d’éclairage et donc au confort visuel du terrain. Plus elle est élevée, plus la distance d’éclairage est étendue et son faisceau large. Le minimum recommandé en trail est de 200 lumens. Il est néanmoins préférable d’avoir une puissance de 350 lumens pour courir en toute sécurité. De 200 à 500 lumens, votre frontale éclairera de 20 à 100 mètres, selon le type de faisceau.

Plus les terrains sont techniques et le temps de course long, plus cette puissance doit être augmentée, pour pallier la fatigue visuelle. La plupart des frontales proposent différents niveaux d’intensité, que l’on peut choisir en fonction de son environnement. Les modèles de moyenne gamme permettent d’aller jusqu’à 900 lumens, une intensité déjà très forte, proche de celle d’un phare de voiture en feu de croisement. Certaines vont même jusqu’à 1400 lumens. Cependant, ces « push » en mode « boost » ne durent que quelques minutes, avant que la puissance ne décroisse naturellement pour préserver l’autonomie et éviter la surchauffe de la batterie.

www.wisthaler.com - Harald Wisthaler
Photo Ledlenser / Harald Wisthaler

Bien choisir une frontale : optez pour la variation automatique d’intensité

De nombreux modèles intègrent une variation automatique de l’intensité lumineuse émise en fonction de la luminosité ambiante. Ainsi, lorsque vous traversez un village éclairé, l’intensité baisse automatiquement, puisque vous avez besoin de moins de lumière que sur un single en pleine nuit noire. Le fait d’avoir cette fonction intégrée vous évitera de devoir faire des manipulations, voire d’oublier de baisser la lumière et de compromettre l’économie de batterie.

Il faut en revanche garder à l’esprit que l’intensité ne varie pas automatiquement en fonction de votre course. Pas besoin de mettre plein phare lorsqu’on marche, même activement, en grimpant un col. En revanche en descente, si le terrain est technique, mettre à pleine puissance vous permettra de pour profiter d’une efficacité visuelle maximale. Cet ajustement n’étant pas automatique, il vous appartiendra donc d’optimiser l’utilisation en action.

Bien choisir une frontale : quelle portée d’éclairage

La qualité de la lentille qui orientera les lumens sur le sol est primordiale. Les fabricants communiquent peu sur ces données. On pourra se pencher sur les avis des utilisateurs avant d’acheter. En milieu urbain, un faisceau large (45°) suffira, car le terrain n’est pas piégeur. Pour le trail, où le déplacement est rapide, les obstacles nombreux, on privilégiera une lampe frontale au faisceau étroit (entre 10° et 25°) afin de concentrer la puissance émise par la LED directement sur le sentier.

Généralement, le champ est fixe sur les premiers prix. Mais les modèles plus hauts de gamme proposent des faisceaux mixtes, avec deux largeurs de faisceau, voire plus. Cela permettra d’adapter son éclairage précisément à ses besoins à l’instant T.

Photo SaintéLyon - Peignée Verticale-A.Mesnage
Photo SaintéLyon – Peignée Verticale. A.Mesnage

Bien choisir une frontale : privilégiez l’autonomie

L’autonomie est évidemment un critère essentiel, surtout lorsqu’on se lance sur un trail nocturne de plusieurs heures type SaintéLyon, voire d’une nuit entière pour les ultra-trails. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte. En effet, l’autonomie varie suivant les modes d’éclairage utilisés et il faut se méfier, car l’autonomie maximale annoncée est valable uniquement quand le mode d’éclairage le plus faible est activé. L’autonomie de la batterie est drastiquement réduite quand la puissance est maximale.

Par ailleurs, le poids empêche de prendre trop de libertés. Pour avoir 5h d’autonomie avec 900 lumens par exemple, il faudrait une batterie beaucoup trop lourde. Il est donc nécessaire de comparer l’intensité et les différents modes d’utilisations disponibles. Et plus particulièrement au niveau intermédiaire, car c’est celui qu’on utilisera le plus en course. Une SaintéLyon nécessitera ainsi entre 7 et 9 heures d’autonomie sur la tranche 300-400 lumens. M

Attention également, l’autonomie peut varier selon les conditions climatiques. S’il fait froid ou qu’il neige, la batterie se déchargera plus vite. Il vaut donc mieux viser large que juste. Afin d’éviter les manipulations en course, rappelez-vous que certains équipementiers proposent des systèmes intelligents, où la puissance d’éclairage s’adapte automatiquement en fonction de la luminosité ambiante, ce qui permet d’optimiser la batterie. Intéressant si l’on veut courir l’esprit libre, sans avoir à se préoccuper de régler soi-même sa frontale…

SaintéLyon Photo Peignée Verticale M.Daviet
En 2021, Thomas Cardin est tombé en panne de batterie en pleine SaintéLyon et a dû attendre son poursuivant pour pouvoir continuer sa course. Photo Peignée Verticale M.Daviet

Bien choisir une frontale : attention au poids !

Qui dit courir pendant des kilomètres dit légèreté optimisée. D’autant plus pour un élément porté sur la tête ! Pour le trail, on considère une frontale comme légère lorsqu’elle affiche moins de 200 grammes batterie comprise. Ainsi, l’accessoire tiendra mieux et vous évitera des douleurs à long terme.

Il existe des frontales avec la batterie derrière la tête, d’autres avec la batterie à l’avant, avec lumière intégrée. Ces dernières ont le désavantage d’imposer un poids parfois important sur le front, qui peut vite être gênant. Veillez donc à essayer votre future frontale en mouvement avant de l’acheter pour vous assurer qu’elle ne bouge pas trop et reste confortable. Certains équipementiers proposent des frontales avec batterie déportée, que l’on peut, moyennant un câble, ranger dans une poche du sac à dos. Une solution intéressante pour alléger le poids sur la tête.

Côté bandeau, opter pour un modèle en mousse doux (plutôt qu’en plastique) est plus sage. Et le strap central supplémentaire ? C’est une question de ressenti personnel mais d’expérience, le maintien sera plus homogène sur la tête. Pour maximiser votre confort, on vous recommande de vous couvrir la tête avec un bonnet ou un Buff. Car soyons honnête, porter une frontale pendant des heures n’est jamais très agréable, même si courir de nuit, c’est des sensations garanties.

petzl-nao-rl
Modèle Nao RL avec bloc batterie sur l’arrière. Photo Petzl / DR
LEDLENSER HF SERIES
Modèle Ledlenser HF-Series avec bloc éclairage batterie frontal. Photo Ledlenser / DR

Bien choisir une frontale : privilégiez la simplicité de manipulation

Imaginez-vous en pleine nuit glaciale, avec les doigts surgelés, des tremblements incontrôlables et la nécessité d’adapter rapidement la puissance de votre frontale au changement de décor. Vous comprendrez aisément qu’il est essentiel qu’elle puisse être maniée assez intuitivement, d’autant que les réglages en cours d’épreuve sont récurrents. Plus le modèle est pratique et intuitif, plus il vous conviendra.

Bien choisir une frontale : piles ou batteries ?

C’est le critère qui fait débat, d’autant que les fabricants n’utilisent pas les mêmes standards pour l’évaluer. L’option batterie intégrée permet d’avoir un indicateur d’autonomie clair et fiable essentiel pour ne pas risquer d’être pris au dépourvu, et d’embarquer une batterie de secours (dûment chargée) afin de changer durant l’effort si besoin. Pensez à ne jamais stocker votre batterie à vide. Il faut toujours avoir une petite charge sur la jauge (une barre avant stockage) lorsqu’on n’utilise pas sa lampe pendant des mois, faute de quoi la batterie flanchera.

L’option piles, généralement plus légères qu’une batterie, implique de partir avec des piles de rechange. C’est une solution moins économique et écologique à long terme. Dernier point : entraînez-vous à changer les piles ou la batterie en condition de course. Ce qui paraît simple dans votre salon peut s’avérer périlleux dans le stress d’une course.

Photo BEN BECKER_ledlenser
Photo Ben Becker / Ledlenser

Bien choisir une frontale : quelle marque choisir ?

S’il existe de nombreuses marques de frontales à tous les tarifs, nous vous recommandons d’éviter les modèles bas de gamme en entrée de prix, moins fiables que les produits des équipementiers renommés. Certes, les modèles seront un peu plus chers, mais ils vous garantiront non seulement une qualité d’éclairage, et aussi une durabilité.

Parmi les principaux équipementiers, les plus connus sont le français Petzl, entreprise fondée en 1975 par Ferdinand Petzl, un passionné de spéléologie. Petzl équipe aujourd’hui des athlètes tels que François D’Haene, Mathieu Blanchard, ou encore le couple Katie Schide / Germain Grangier…

En Europe, l’Allemand Ledlenser a une bonne réputation de qualité de produits. Citons également le suédois Silva, marque historique fondée en 1933 et spécialisée dans les équipements sportifs outdoor, et dans les frontales pouvant supporter le grand froid. Autre scandinave, la marque Fenix propose des produits durables et fiables, tout comme le norvégien Moonlight.

D’autres marques apparues plus récemment sur le marché français. Ainsi Stoots, créé en 2011 dans le nord de la France et qui s’est installé sur le créneau des frontales haute performance. Beliight est une marque très récente créée par Baptiste Ellmenreich, jeune ingénieur en mécanique et membre de l’équipe de France d’alpinisme, qui ne trouvait pas de frontale adaptée à son goût.

Les derniers articles
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *