Réputée comme étant l’une des courses les plus dures au monde, se disputant dans le Grand Nord Canadien par des températures pouvait atteindre -40 à -50°, la Yukon Arctic Ultra 2025 a rendu son verdict après un suspense terrible. Mathieu Blanchard s’est finalement imposé, au bout de l’effort, devançant de seulement 4 heures un autre Français, Guillaume Grima. Seuls 5 coureurs à pied sur 38 partants étaient encore en course au moment où les deux premiers hommes ont franchi la ligne d’arrivée.

Yukon Arctic Ultra : les conseils de Thierry Corbarieu, premier Français à avoir gagné cette course en 2019

Alors que le 2 février les 38 concurrents au départ du format long de la Yukon Arctic Ultra, soit 600 km, s’apprêtaient à partir, Thierry Corbarieu confiait : « Le physique est très important car le parcours est très vallonné et tu dois tirer ta pulka qui pèse 25kg entre 15 et 20 h par jour. Il faut aussi être prêt à peu dormir. Pour ma part, c’était 1 h 30 par jour. C’est une course glaciale où aucun détail ne doit être négligé au péril de sa vie. Elle est vraiment hors catégorie, Il faut un engagement total ou aller sur les formats plus courts. […] Le froid est la principale difficulté bien sûr, avec un départ à -34° et des nuits à-40° sous la tente. Le sommeil est le facteur prédominant avec la débauche d’énergie impressionnante. La distance est aussi très longue et les points de contrôles éloignés. Tu fois être capable de te gérer sans l’organisation. J’ai passé par moment 20h sur la fin sans voir personne, Il faut être prêt là aussi. »

Yukon Arctic Ultra : la frayeur de Mathieu Blanchard

Après s’être porté rapidement en tête, Mathieu Blanchard a connu une énorme frayeur lorsqu’il a dû s’arrêter longuement au CP5, après 293 km de course, après avoir lancé un appel à l’aide URGENT. La raison : il ne parvenait plus à respirer normalement. « C’est comme si je n’avais qu’1/4 de mes poumons disponible », a-t-il indiqué dans son appel à l’aide, espérant pouvoir s’entretenir avec un pneumologue pour faire le point et décider de la suite de son aventure. Après plusieurs heures de repos et avoir pu discuter avec le médecin local pour écarter quelques pistes, Mathieu Blanchard, rejoint par ses poursuivants immédiats, a fini par repartir. Il a rattrapé le Britannique Matt Weighman quelques heures plus tard et repris la tête, pour ne plus la quitter. Le Britannique a de son côté abandonné, victime du froid, les pieds en partie gelés, comme bon nombre de concurrents.

YUKON ARTIC RACE BLANCHARD
Photo DR

Yukon Arctic Ultra : des difficultés insoupçonnées

En cours de route, Mathieu Blanchard a pu communiquer avec son crew, qui postait en retour sur les réseaux sociaux des commentaires de l’athlète qui en disent long sur la difficulté de l’épreuve. Parmi eux, celui-ci, posté après qu’il est arrivé au CP de Shelton Lake, au KM 420 : « Je n’ai jamais rien fait d’aussi difficile dans ma vie. Tout est difficile dans ces conditions de froid extrême. La gestion de la nourriture, de l’eau, du sommeil, de la survie, du froid, des vêtements, de l’humidité dans les équipements. J’ai dormi en tout 13 heures depuis le début. Enfin, pas dormi, je me suis mis 13 heures dans mon sac de couchage, mais je ne dois jamais vraiment dormir dans le froid fait mal et la fatigue physique aussi. Ça fait une moyenne de 2h30 de sommeil par jour. Le parcours est nouveau, l’organisateur ne l’a pas repéré. C’est pas possible. C’est quasi impossible d’avancer dans ces méga pentes raides avec la pulka chargée. Et le pire sur ce dernier tronçon de 80 km, quasi personne n’était passé. La neige n’était pas bien tassée, j’avais l’impression de traîner une ancre de 3 tonnes derrière moi. »

Yukon Arctic Ultra : une épreuve extrême et le message de Mike Horn

« J’ai la peau du visage un peu brûlée, les muscles très endoloris mais c’est normal je crois », a commenté quelques heures plus tard Mathieu Blanchard lors d’un échange avec son crew, avant de faire poster sur son compte un message d’encouragement pour son poursuivant, Guillaume Grima. Ce dernier, ultra-traileur ayant déjà effectué l’UTMB mais inconnu du grand public, avait déclaré au début de l’aventure « J’y vais mais j’ai peur ». Il a prouvé qu’avec force entraînement et humilité, et un mental hors norme, l’humain est capable de se dépasser et de dépasser ses propres craintes.

C’est également de l’aventurier Mike Horn, dont Mathieu Blanchard ne se cache pas qu’il l’inspire, qu’est venu un message de soutien inattendu, lorsqu’il s’est adressé à Mathieu Blanchard en lui disant : « On ne lutte pas contre le froid. Il faut l’accepter, l’embrasser. » Un baiser au goût de glace…

Mathieu Blanchard
Photo DR

Yukon Arctic Ultra : une larme (gelée) et du respect

Jusqu’au bout, Guillaume Grima aura poussé Mathieu Blanchard dans ses retranchements, revenant sur lui pour finalement terminer second, 4 heures et 10 minutes plus tard.

A l’arrivée de la course, Mathieu Blanchard a posté sur les réseaux sociaux une photo de lui, une larme coulant sur sa joue avant de se transformer en glace, et ce message :

« Une larme. Elle contient tout.
La douleur, la joie, la folie, la survie, l’accomplissement, le combat, la souffrance, l’euphorie, la peur.
Je viens de finir cette Yukon Arctic Ultra.
7 jours 22 heures.
Ce n’est pas une victoire contre le froid ou la distance. C’est un retour à l’essentiel. À l’instinct. À ma nature sauvage.
»

Quelques heures plus tard, alors que Guillaume Grima venait d’en finir et que les deux hommes sont tombés dans les bras l’un de l’autre, Mathieu Blanchard postait un autre message, de respect celui-ci : « La compétition n’est pas faite pour écraser l’autre, mais pour s’élever grâce à lui. Guillaume, tu es une force mentale et physique incroyables. Tu m’as poussé plus loin que jamais, et c’est grâce à toi que j’ai découvert de nouvelles limites. Merci pour cette aventure. Bravo champion. »

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Yukon Arctic Ultra : des chiffres qui en disent long

Derrière l’exploit des 2 hommes, les chiffres en disent long sur la difficulté de l’épreuve. Pour Mathieu Blanchard, cela donne :

– Km parcourus : 608,7
– Dénivelé total : 6564m
– Distance parcourue par jour : 73,5km
– Temps cumulé en mouvement : 4 jours 11h 35mn
– Temps cumulé à l’arrêt (repos, soins du corps, gestion du froid…) : 3 jours 10h 39mn
– Vitesse moyenne en mouvement : 5,7km/h
– Vitesse moyenne globale : 3,1km/h

Guillaume Grima
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Rien de tel qu’un challenge pour motiver les troupes et « pimenter » le trail en Corrèze. Et celui de 2025 promet d’être très joueur pour les cuissots et les mollets, avec en plus des 3 rendez-vous de 2024 un nouveau venu en épreuve « Bonus » qui ouvrira la saison, le trail des Châtaigniers à Beynat le 9 mars. On vous déroule le menu complet.

Corrèze Destination Trails : comment participer au challenge 2025

Le Challenge 2025 comporte 4 épreuves qui vous feront arpenter les sentiers corréziens toute la saison : une épreuve « Bonus », le trail des Châtaigniers, le 9 mars, et les 3 épreuves principales de l’opération « Corrèze Destination Trails » 2025 que sont le Millevaches-Monédières Trail le 19 avril, le Trail Aquaterra le 12 juillet et le X trail Corrèze-Dordogne le 27 septembre.

Ce challenge est ouvert à tous les coureurs, hommes et femmes, licenciés FFA ou non. La participation au challenge est gratuite et n’implique pas d’inscription spécifique en amont.

Pour concourir, il faut participer impérativement aux 3 trails de l’opération « Corrèze Destination Trails » 2025 sur les distances les plus proches de 25 ou 50 km, soit :
Le Millevaches-Monédières Trail, sur le 25 km ou le 55 km
Le Trail Aquaterra, sur le 27 km ou le 47 km
Le X Trail Corrèze-Dordogne, sur le 26 km ou le 56 km

Corrèze Destination Trails : comment fonctionne le classement du challenge

Chaque épreuve offre, pour les hommes et les femmes, un nombre de points selon le principe suivant :
1er : 200 points,
2ème : 175 points
3ème : 150 points
4ème : 135 points
5ème : 120 points
6ème : 115 points
7ème : 110 points
8ème : 105 points
9ème : 100 points
10ème : 98 points
11ème : 96 points
puis de façon dégressive, au rythme de -2 point par place jusqu’à la 50ème place.
Au-delà de la 50ème place, les coureurs ne rentreront pas dans le classement du Challenge.

L’épreuve « Bonus » du Trail des Châtaigniers rapportera 50 points à tous les finishers des formats 25 et 40 km, quel que soit leur classement.

Seront récompensés les 3 meilleurs coureurs hommes et femmes au classement scratch, c’est-à-dire ceux qui auront participé à chacun des 3 trails de l’opération « Corrèze Destination Trails » 2025 et cumulé le maximum de points.

En cas d’égalité, le ou la vainqueur(e) sera celui ou celle qui aura parcouru le plus de kilomètres dans le cadre du Challenge. En cas de nouvelle égalité, un tirage au sort sera alors effectué.

Quant aux dotations, il est prévu de récompenser les gagnants en séjours insolites et en produits « Origine Corrèze ». De quoi donner envie d’allonger la foulée et de hausser le rythme !

Corrèze Destination Trails : Trail des Châtaigners , 9 mars 2025

Petit nouveau du challenge Corrèze Destination Trails 2025 présenté en épreuve bonus, ce trail épouse les contours très vallonnés du Sud corrézien, à 20 km de Brive. Les coureurs alterneront les passages techniques et exigeants dans les vallées avec des portions plus roulantes sur les crêtes, et prendront même de la hauteur au superbe site de Roche de Vic, à 636 m d’altitude ! Amateurs de singles sauvages et surprenants, ce joli coin de Corrèze est fait pour vous, entre ruisseaux, cascades, points de vue et bâti de caractère.

Au départ de Beynat
15 km et 470m D+
25 km et 730m D+
40 km et 1260m D+
(Seules les distances 25 et 40 km donnent des points pour le Challenge)

Informations complémentaires ICI

Inscriptions ICI

Trail des Châtaigniers
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Corrèze Destination Trails : Millevaches Monédières Trail le 19 avril

3 nouveaux parcours tracés au cœur du Parc Naturel Régional de Millevaches emmèneront les coureurs à travers forêts, tourbières et landes de bruyères autour de Bugeat. Depuis Alain Mimoun, illustre bugeacois d’adoption, la course à pied fait partie de l’ADN du territoire et permet de découvrir ces chemins « souples » qu’il aimait tant et où il a forgé sa victoire au marathon olympique de Melbourne en 1956. Pour les plus motivés, c’est l’occasion idéale pour préparer un ultra !

Au départ du Bugeat
Cross Country trail avec challenge entreprises : 13 km et 250 m D+
Trail des Mille Sources : 25 km et 900 m D+
Olympic Trail des Bruyères : 55 km et 2000 D+ (relais à 2 possible)
(Seules les distances 25 et 55 km donnent des points pour le Challenge)

Informations complémentaires ICI

Inscriptions ICI

Millevaches-Monedieres-Raidlight-Trail
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Corrèze Destination Trails : Trail Aquaterra le 12 juillet

Un barrage et un lac gigantesques, un château romantique au milieu des eaux, des orgues basaltiques démesurées et des panoramas à couper le souffle… Pour sa 14ème édition, l’Aquaterra, avec pour fil rouge la retenue du barrage de Bort les Orgues et la rivière Dordogne, va vous en mettre plein la vue ! L’acheminement jusqu’aux départs des 27 et 47 km se fait en vedettes panoramiques. A noter que les distances 8, 15 et 27 km peuvent également se faire en randonnée, et que simultanément se dérouleront 3 swimrun dans le cadre du championnat de France de la spécialité.

Au départ de Bourt-les-Orgues
La trace de l’Ecureuil : 8 km et 280 D+
Le Pier’Fit Tour : 15 km et 450 m D+
L’Artensiel : 27 km et 1000 m D+
Trail des Manants de Port Dieu : 47 km et 2000 m D+
Ultra Trail L’EDFi du Lac : 80 km (solo ou relais 2, 3, 4) et 3500 m D+
(Seules les distances 27 et 47 km donnent des points pour le Challenge)

Informations complémentaires ICI

Aquaterra
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Corrèze Destination Trails : X Trail Corrèze Dordogne le 27 septembre

Le Xtrail fleure bon l’histoire en arpentant la mystérieuse Xaintrie, cette « terra incognita » corrézienne. Pour fêter dignement ses 10 ans, avec des parcours revus et des nouveautés au programme, les coureurs prendront d’assaut les sites médiévaux des Tours de Merle et Carbonnières et connaîtront le vrai frisson de l’aventure au fil des gorges sauvages de la Maronne et de la Dordogne. Pas de route, peu de chemins, beaucoup de singles, du dénivelé à la mode « montagnes russes corréziennes » et un repas gastronomique et festif pour clôturer le tout : la bonne recette d’un trail inoubliable.

Au départ d’Argentat-sur-Dordogne
14 km et 410m D+
26 km et 950m D+
56 km et 2500m D+
85 km et 3500m D+
(Seules les distances 26 et 56 km donnent des points pour le Challenge)

Informations complémentaires ICI

x-trail-correze-dordogne
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Ils ont dit : les vainqueurs du challenge Corrèze Destinations Trails 2024 racontent

Clotilde Raclet, 41 ans, assistante sociale résidant sur la commune de Saint-Sauves d’Auvergne dans le Puy de Dôme, licenciée à l’athlétisme club Artense, gagnante du Challenge féminin :
« Je m’étais fixé comme objectif de participer au 3 trails pour me classer au challenge. J’ai découvert de magnifiques paysages et des organisations au top sur lesquelles j’ai pris beaucoup de plaisir à participer. »

Clotilde Raclet
Clotilde Raclet. Photo DR


Jérôme Astruc, 38 ans, technico-commercial habitant Ussel en Corrèze, membre du club l’Elan Ussel, gagnant du Challenge en 2022 et en 2024 :
« Cette année je voulais absolument jouer la victoire car je souhaite maintenant faire moins de trail et partir plus sur la route. Je les trouve bien organisés et d’un bon niveau. En Lozère, il y a un challenge sur des courses (route-trail ou urban trail) en semi-nocturne pendant l’hiver et je trouve que ça pourrait être une idée sympa à retenir chez nous. »

Jérôme Astruc
Jérôme Astruc. Photo DR

Pour tout savoir sur le trail en Corrèze, c’est ICI

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Pour fêter la 10ème édition de l’Humani’Trail, les organisateurs ont souhaité rendre hommage à ceux sans qui la conquête de l’Himalaya n’aurait probablement jamais pu être possible : les Sherpas. Ils ont ainsi imaginé un parcours exceptionnel uniquement organisé dans le cadre de cette 10ème édition, le Grand Raid Sherpa. Ce morceau de bravoure très typé alpin de 100 km et 6200m D+, qui pourra être réalisé en solo ou en relais, s’élancera le 26 septembre prochain de la station de Gstaad et transitera par 3 cantons reconnus pour leurs paysages somptueux : Berne, Vaud et Valais. Rencontre avec Cédric Agassis, l’un des organisateurs de l’Humani’Trail.

Voir le film de présentation de l’épreuve ICI

Cédric, ce Grand Raid Sherpa a l’air très attrayant. Pourquoi l’annoncer comme une édition unique ?

Cédric Agassis : Oui, c’est clairement unique parce que c’est la dixième édition de l’Humani’Trail, mais aussi parce qu’on reste une association à l’ancienne, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de « by quelque chose » derrière. (Rires.) On a réussi à trouver ce qu’il faut comme moyens humains et financiers pour le faire une fois, probablement pas plus. Mais on avait vraiment envie de faire ce Grand Raid Sherpa depuis longtemps, puisque l’esprit de l’Humani’Trail, c’est d’aider les projets au Népal. Le faire cette année, pour nos 10 ans, c’est vraiment un aspect anniversaire.

Avec ce Grand Raid Sherpa et cet hommage au peuple Sherpa, quand on est traileur, on pense immédiatement à Dawa Sherpa et Sange Sherpa…

Cédric Agassis : Dawa, c’est notre parrain historique. Il est déjà venu cinq ou six fois à l’Humani’Trail et nous avons aidé son association. Comme c’est la dixième, on va sans doute le réinviter, mais nous souhaitons aussi aider d’autres associations. Et Sanje, c’est un peu notre chouchou, il a déjà gagné 3 fois sur les épreuves de l’Humani’Trail, on a contribué largement à la construction de son école dans son village, donc je pense que s’il ne vient pas, il risque d’avoir des problèmes. (Rires.)

Ecole Thukima_Ecole Sangé Sherpa financée en partie par l_HumaniTrail
L’école Thukima Sangé Sherpa financée en partie par l’HumaniTrail. Photo DR

Peux-tu nous parler du parcours de ce 100 kilomètres ? Quelles sont ses particularités ?

Cédric Agassis : La première, et c’est quelque chose d’original en Suisse, c’est qu’il est sur trois cantons. Ça fait un peu bizarre de dire ça pour des Français, surtout que vous avez une « petite course » qui se fait sur trois pays, mais ici, où on est très régionaliste, avec trois cantons, on traverse aussi la barrière linguistique. On commence donc du côté de Gstaad, qui est un village un peu carte postale que tu dois connaître car Johnny Hallyday avait fait un peu la publicité pour la région (Rires.), pour pouvoir ensuite récupérer le parcours de l’Humani’Trail, pour simplifier la logistique.

Si tu devais citer un seul point d’intérêt de ce parcours, ce serait lequel ?

Cédric Agassis : Le fait de traverser un glacier. Déjà, parce qu’il n’y en a plus beaucoup, et puis parce que ça a toujours été un peu notre volonté d’associer glacier et esprit sherpa et de proposer un vrai parcours alpin. En plus, le glacier des Diablerets, qu’on appelle aussi glacier de Tsanfleuron est à la frontière des trois régions, donc symboliquement, c’est unique d’avoir ces trois régions regroupées sur un trail.

Glacier et Quille du Diable
Photo Humani’Trail / DR

Cette section sur le glacier, elle est longue ?

Cédric Agassis : Cette année, elle devrait être d’à peu près 3 kilomètres. Je dis cette année, parce qu’on s’aperçoit que sur 9 éditions précédentes de l’Humani’Trail, qui a une des épreuves qui passe sur ce glacier, la configuration a changé, il a tendance à fondre. Pour illustrer ça, le col de Tsanfleuron est ressorti pour la première fois depuis l’âge des Romains ! On en a beaucoup parlé chez nous, l’année passée. Mais ce qui est aussi intéressant dans cette zone glaciaire, c’est qu’un peu plus loin on arrive sur les lapiaz creusés dans le calcaire, c’est très spectaculaire…

Le Takin, qui est le format marathon de l’Humani’Trail, propose un passage particulièrement vertigineux sur une vire pour accéder au glacier des Diablerets. Il est également au programme de ce Grand Raid Sherpa ?

Cédric Agassis : Oui, c’est la Vire aux Dames, une montée presque verticale qui amène au glacier. C’est effectivement un passage impressionnant, avec une section en cheminée qui amène à la cabane du Club Alpin où on a un ravitaillement, mais il est sécurisé pour l’épreuve, avec des guides. C’est spectaculaire, un peu engagé et aérien, mais je n’ai jamais entendu aucun concurrent me dire qu’il avait eu peur dans ce passage-là. Il est juste magnifique parce qu’on est dans un environnement inhabituel. Après, le sentier continue à monter sur encore 2 kilomètres jusqu’au glacier, donc en tout ça fait une montée d’environ 5 kilomètres pour 1300 mètres de dénivelé. C’est un peu le juge de paix du parcours.

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La montée de la Vire aux Dames. Photo Humani’Trail / DR

Comment comptes-tu donner une « coloration » népalaise à ce Grand Raid Sherpa ?

Cédric Agassis : Dans le village départ, on va exposer des photos des projets de ce qu’on a pu financer au Népal, et sur les sommets des parcours on met les fameux drapeaux de prière tibétains. Par le passé, on a essayé de faire des repas népalais, mais ça, c’était un peu plus difficile car ça ne correspond pas aux attentes des coureurs. Et puis il y a toujours soit Sange soit Dawa…

Lac d_Arnon2_©Visualps
Photo Visualps / DR

Grand Raid Sherpa : le parcours

Au départ de Gstaad, les choses sérieuses commencent avec la montée en direction de l’une des montagnes emblématiques de la région, le Witteberghore, à 2234 mètres d’altitude, suivi d’une descente en direction d’un premier ravitaillement et du Lac d’Arnon. Le Col de Voré, à 1919 mètres, permet ensuite de rejoindre les parcours de l’Humani’Trail au niveau du Lac Retaud. Le tracé devient alors commun jusqu’aux Diablerets, où après un gros ravitaillement vient l’enchaînement jusqu’au Col du Pillon puis la montée technique en direction de la Cabane des Diablerets (2485 m) avant le point culminant de l’épreuve, le Glacier de Tsanfleuron, à 2879 mètres d’altitude.

Après la célèbre Quille du Diable, le parcours rejoint la Cabane de Prarochet et enfin le Col du Sanetsch, à 2200 mètres, avant qu’une descente relativement technique permette d’atteindre les hauteurs du village de Gsteig. La suite se passe alors dans l’Oberland bernois, d’abord en direction du magnifique lac Lauenensee puis du village de Lauenen pour un ravitaillement qui précède le Trütlisbergpass (2033 m) et la célèbre Via Alpina qui traverse la Suisse d’Est en Ouest. Après le col, la remontée de la Vallée de Turbach jusqu’à la région de Zwitzeregg permet d’accéder au dernier ravitaillement. Une dernière grimpée vers l’alpage de Parwenge, à 1836 mètres, offre une fin de parcours avec de magnifiques panoramas sur les montagnes avoisinantes avant la descente finale sur Gstaad.

Plus d’informations et les inscriptions ICI

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Avec « seulement » 1500m D+ sur 80 kilomètres, l’épreuve phare de l’EcoTrail Paris fait partie des trails dits « roulants » qui nécessitent de courir quasiment tout le temps et d’être capable de relancer en haut de chaque petite bosse. Pour le terminer dans de bonnes conditions, il sera nécessaire de suivre une préparation couplant un travail d’endurance assez important avec un bon développement de la vitesse sur parcours plat. Il faut vraiment être à l’aise dans ce domaine pour bien tirer son épingle du jeu. En outre, il faut travailler les côtes courtes pour ne pas trop subir le dénivelé.

De plus, comme c’est un trail qui arrive tôt dans la saison, il faut arriver à bien encaisser l’épreuve. Si on la prépare mal ou qu’on la gère mal, ou tout simplement si la récupération n’est pas suffisante, elle peut laisser des traces et peut entamer le capital pour le reste de l’année. On vous guide, avec en bonus les conseils d’Ambroise Bonfils, vainqueur de l’édition 2024.

Plan 5 dernières semaines avant l’EcoTrail Paris 80 km

On ne prépare pas un trail roulant de 80 km en 4 à 8 semaines. Une telle distance nécessite d’être un coureur averti, ayant déjà plusieurs saisons de trail à son actif, et ayant observé une progressivité pour acquérir des bases d’endurance fondamentale. La question ne sera donc pas quel plan d’entraînement adopter, mais comment gérer les 5 dernières semaines avant de s’élancer. Voici le programme que nous vous proposons.

PLAN 5 SEMAINES 80KM ECOTRAIL
Source Esprit Trail
Photo EcoTrail Paris 2024
Photo EcoTrail Paris 2024

3 conseils d’Ambroise Bonfils pour s’élancer sur le 80 km

Pour son premier trail longue distance, Ambroise Bonfils s’est imposé en 2024. Ses conseils pour celles et ceux qui tenteront leur premier EcoTrail Paris 80 km.

1/ Faire du volume

« Il faut bien entendu s’entraîner, et ne pas hésiter à augmenter le nombre de kilomètres par semaine. J’étais passé de 90-100 à 160-170 km par semaine, avec un peu de dénivelé, 2 à 3000 mètres. Ça représentait en 10 et 12 heures de course par semaine. Ça permet d’avoir une certaine sérénité sur le plan musculaire. Et puis faire un peu d’intensité aussi, des fractions, pour avoir un cardio haut et être à l’aise sur la course. C’est un bon format pour s’élancer sur une longue distance et se trouver soi-même, assez plat et pas trop difficile musculairement, où on peut courir tout le temps. »

2/ Se méfier des 25 premiers kilomètres

« Jusqu’à Meudon, au 20-25ème, c’est très très plat et il faut se méfier de ne pas trop en donner, parce qu’il y a beaucoup de choses à faire derrière. Il n’y a pas de grosses pentes, mais c’est en dents de scie, et ça peut vite devenir difficile musculairement si on est parti trop fort. »

3/ Choisir la bonne paire de chaussures

« Je vous partage mon expérience personnelle : j’avais pris des chaussures de route à plaque carbone, des Salomon S/Lab Phantasm 2, auxquelles j’avais fait mettre des semelles trail avec des crampons de 4 mm par mon cordonnier Vibram, parce que le terrain était assez boueux. Yoann Stuck avait fait la même chose quand il avait gagné en 2023. Le choix d’une chaussure carbone route, c’est pour bénéficier de l’économie d’énergie, qui me paraît primordiale sur une longue distance quand c’est très roulant, qu’on court partout et qu’il faut être capable de relancer en haut de chaque pente. »

Ambroise Bonfils EcoTrail Paris 2024
Ambroise Bonfils, vainqueur du 80km de l’EcoTrail Paris 2024. Photo EcoTrail Paris
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44 heures, 43 minutes et 38 secondes : c’est le chrono réalisé par Sébastien Raichon fin octobre 2024 sur les 179 km et 11000m D+ du redoutable sentier corse du GR20, en mode « autonomie totale », donc en solo et sans assistance extérieure. Après sa 2ème place sur la colossale SwissPeaks 660, le double vainqueur du Tor des Glaciers a ainsi établi un tout premier temps de référence, ou FKT en autonomie totale, et ce malgré des conditions météorologiques dantesques. Rencontre avec cet ultra-traileur indestructible qui est allé quelques semaines plus tard décrocher avec son équipe 400 Team le titre de champion du monde de Raids Aventure en Équateur, le premier titre pour une équipe française.

Sébastien, on te connaît comme spécialiste de l’ultra-distance, moins comme performeur en solo sur FKT. Depuis quand pratiques-tu ?

Sébastien Raichon : Je me suis lancé en 2020, au moment du Covid. J’ai fait la Grande Traversée des Alpes par le GR5 en auto-assistance, sans véritable préparation, un peu à l’arrache, en 163 heures je crois. J’ai échoué de peu sur le record avec assistance, et du coup j’y suis retourné l’année d’après un peu mieux préparé, et c’est là que j’ai fait 150 heures et quelque, toujours en auto-assistance (150h 27mn très précisément, NDLR). La principale différence entre assistance et auto-assistance, c’est qu’en assistance, tu peux avoir des pacers. Tu ne portes rien et ils ouvrent le chemin. Alors qu’en auto-assistance, tu peux te nourrir et dormir où tu trouves de quoi te nourrir et dormir, tu peux récupérer un colis que tu t’es posté, mais tu te débrouilles tout seul.

Sur le GR20, tu étais carrément en autonomie totale !

Sébastien Raichon : Oui, l’autonomie complète, c’est le troisième critère de FKT. Tu pars avec tout, nourriture, matériel, et tu ne peux rien demander à personne ni bénéficier d’aucune assistance. Tu peux juste prendre de l’eau là où tu en trouves, dans les rivières, les fontaines… Pour le GR20, quand je l’ai fait, tout était fermé, donc je n’avais pas vraiment le choix. Mais comme c’était une distance assez « courte » pour moi, je trouvais sympa de le faire comme un randonneur moyen qui part avec son gros sac à dos, mais en mode express avec un petit sac. Alors qu’un GR5, quand tu pars pour 600 bornes, tu es obligé d’avoir un sac hyper lourd si tu veux le faire en autonomie totale. Et moi, j’aime bien avoir un sac léger pour pouvoir courir. 

Durant l’été, Mathieu Blanchard avait aussi fait le GR20 en autonomie totale. Il avait mis 4 jours en prenant son temps, avec une petite tente et tout et tout… 

Sébastien Raichon : Le GR20, les stars du trail s’y attaquent généralement avec assistance et sont très suivis, mais il y a plein de gens qui font le sentier en 3 jours, 4 jours, 5 jours… Aucun record n’avait jamais été posé et déclaré sur la version « autonomie totale ». De ce que j’ai lu, Mathieu l’a fait dans un esprit d’aventure, d’entraînement et de découverte, pas à la recherche d’un FKT. Et il était bien plus chargé que moi !

Photo Altore Running
Photo Altore Running

Justement, il y avait quoi dans ton sac ?

Sébastien Raichon : Il y avait tout le matériel de sécurité, c’est-à-dire couverture de survie, petite pharmacie, mon téléphone, une veste et un pantalon étanches, de la nourriture et deux flasques. Et puis aussi une batterie externe pour recharger mon téléphone, ainsi qu’une frontale Stoots avec pas mal de batteries parce que les nuits étaient super longues. J’avais pris six batteries je crois. Quant à l’eau, il a tellement plu juste avant que je n’en ai pas manqué. J’ai fonctionné avec une seule flasque de 500ml en la remplissant tout le temps.

Pourquoi avoir choisi cette date fin octobre, qui n’est pas la plus favorable pour ce genre de record ?

Sébastien Raichon : C’est par rapport à mon calendrier. J’avais prévu de le faire à la meilleure période, c’est-à-dire début juin, mais c’était blindé de neige et il y avait des passages dangereux, dont un véritable mur de neige de 3 mètres de haut au col de Bocca Alle Porte, le point culminant du GR20. Donc j’ai reporté. Après, j’avais un programme de compétition qui me permettait pas de le faire durant l’été.

Je pensais même ne pas le faire du tout, mais il se trouve que j’ai bien récupéré après la SwissPeaks que j’ai faite début septembre, et du coup j’ai un peu surfé et enchaîné dessus en me disant qu’à la Toussaint, ça pouvait être joli. Et effectivement, les couleurs d’automne étaient magnifiques. Par contre, pour le temps, c’était pas ça. Les Corses ont du mal à prévoir la météo dans la montagne, parce que je devais avoir 48 heures sans pluie et en fait j’ai pris la pluie et le brouillard toute la nuit, dans des conditions assez dantesques. 

Tu mets 85 heures pour faire les 400 km de la partie chronométrée de la SwissPeaks, après en avoir fait 300 en guise d’échauffement et avoir avalé au total 49000m D+, et il t’a fallu près de 45 heures pour ne faire « que » 179 km et 11000m D+ en Corse. Tu as fait du tourisme ou quoi ?

Sébastien Raichon : (Rires.) Ça peut paraître un peu fou, mais la SwissPeaks, elle n’est pas technique du tout, alors que le GR20… Et pourtant, c’est un sentier que je connais depuis longtemps, et sur lequel je suis allé 2 fois cette année en reco ! Je connaissais 75 % du parcours, mais c’est vraiment ultra-technique. Pour avoir une moyenne horaire à 4 km/h, il faut envoyer ! Et en plus, je suis plutôt un bon technicien, donc dans les descentes, j’arrive à enchaîner. Même si là, sur le sentier humide, c’était pas facile et plein de pièges, j’ai glissé 200 fois, j’ai évité 400 salamandres et j’ai perdu énormément de temps. Bref, il faut que j’y retourne, parce qu’il y a moyen de faire beaucoup mieux !

Surtout qu’à la fin, tu t’es un peu perdu. Raconte !

Sébastien Raichon : C’était dans le brouillard et j’ai fait carrément un demi-tour ! J’étais un peu azimuté parce que ça faisait plus de 40 heures que je n’avais pas dormi et je suis arrivé à une fourche ou deux sentiers vont au au même endroit. J’ai pris à gauche, et quand je suis arrivé à la jonction des deux sentiers, j’ai pris à droite, ce qui fait que je suis revenu revenu à mon point de départ. Au final, je me suis rajouté 5 bornes à l’aller, 5 bornes au retour, donc 10 km en plus en tout. L’anecdote est assez rigolote, mais ça m’a quand même coûté 2 heures ! (Au final, Sébastien Raichon a parcouru à sa montre 189,56 km et 12912m D+, au lieu de 179 km et 11000m D+, NDLR.)

carte-gr20-corse
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Ça va donner des idées à d’autres qui vont vouloir venir taquiner ton chrono !

Sébastien Raichon : Moi le premier, puisque je sens que je peux claquer les 40 heures dans ce mode d’autonomie complète. J’espère trouver un espace-temps fin mai début juin 2025 pour y retourner, parce que j’aime bien aller au bout des choses. C’est un peu comme si j’avais fait une reco générale ce coup-ci !

Quelle est la plus grosse difficulté de l’autonomie totale sur ce GR20 ?

Sébastien Raichon : Le problème du GR20, c’est que ce n’est pas toujours un sentier. Il y a parfois des parties faciles, et il y a tout un tas de sections où tu es dans les blocs et où il faut trouver le marquage. De nuit, tu perds énormément de temps à chercher ton chemin. Par rapport à un pacer qui va passer devant le coureur et lui indiquer le chemin, ça n’a rien à voir. Et même là, si je le refais, je vais encore perdre du temps, parce que je suis loin de connaître par cœur le parcours, notamment les parties techniques. Mais c’est aussi cette difficulté qui est intéressante.

Pour un athlète de ton niveau, que représente en terme d’adrénaline le fait de te lancer sur un FKT par rapport à une course traditionnelle avec des adversaires directs ?

Sébastien Raichon : C’est vachement plus zen comme effort. Tu pars un peu quand tu veux, tu choisis ton moment, tu es vraiment solo, avec les éléments, la nature… Tu prends le temps de contempler, surtout là, vu qu’il n’y avait pas de record existant, et que c’est moi qui le posais. Je n’étais donc pas à la minute près, je m’en foutais un peu, j’ai fait des photos, des films… En fait, les FKT, ça reste un petit monde de gens passionnés qui s’amusent à faire des records sur des superbes circuits. Ça repose aussi beaucoup sur la confiance, parce que n’importe qui peut tricher, peut annoncer un truc et ne pas le faire… Alors qu’une compétition avec dossard et tout, il y a beaucoup plus d’adrénaline, tu as l’envie de te confronter aux autres. Sur un FKT, tu te confrontes à toi-même et un circuit, c’est tout.

Revenons à la contemplation… Quelles sont les sections qui t’ont le plus marqué sur ce GR20 ?

Sébastien Raichon : Le Cirque de la Solitude ! (Passage phare du GR20, le plus difficile de tous, le Cirque de la Solitude est un vaste vallon escarpé très rocailleux qui serpente entre le sommet des montagnes, que beaucoup de candidats au GR20 préfèrent éviter, NDLR.) En plus, je l’avais reconnu la veille, c’est un endroit assez extraordinaire, bien engagé. En fait, j’ai beaucoup aimé toutes les variantes alpines du GR2. J’ai adoré également le passage après la passerelle suspendue de Spasimata, au tout début, pour monter vers Asco. Il y a des dalles de toutes les couleurs qui sont vraiment sublimes, au bord d’une rivière… 

En dehors d’un éventuel GR20 bis, à quoi va ressembler ta saison 2025 ? 

Sébastien Raichon : J’ai pas mal de projets. J’attends de savoir s’ils vont m’accepter à la Barclay, que j’aimerais finir car il m’avait manqué entre 1h et 1h30 la première fois. (En mars 2024, Sébastien Raichon est entré dans le cercle très fermé des coureurs ayant entamé le 5ème tour sans pouvoir le terminer à temps, NDLR.) Il y a aussi la Chartreuse Terminorum, que j’aimerais refaire. (En juin 2023, Sébastien Raichon est devenu le premier finisher de la Chartreuse Terminorum, surnommée « La Barkley française », NDLR.) Et puis je voudrais aussi retourner au Tor des Glaciers, parce que je sens que j’ai la forme de ma vie. J’ai franchi un cap cette année et je sens que je peux aller plus vite.

Après, je voudrais essayer de faire un raid-aventure, et également découvrir des nouvelles courses en fin d’année, comme le 360 The Challenge Gran Canaria (Le tour de l’île de Gran Canaria sur 260 km et 13000m D+ en semi-autonomie et sans balisage, NDLR.) et la Spin Race (Surnommée « Вrіtаіn’s mоst brutаl rаcе », la Spin Race propose un parcours de 430 km et 10800m D+ le long du sentier national le plus emblématique et exigeant de Grande-Bretagne, le Pennine Way, NDLR.) Bon, elle, c’est en janvier, donc peut-être pour 2026… Je suis un peu boulimique en ce moment parce que je sens que ce sont des belles années et qu’il ne m’en reste plus beaucoup… (Rires.)

Photo Altore Running
Photo Altore Running

Quelques-unes encore quand même ! Tu n’auras « que » 53 ans en juin ! Tu ne joues peut-être plus sur la vitesse, mais ton expérience te permet quand même de faire des performances incroyables. Quel est ton secret d’entraînement ?

Sébastien Raichon : J’adapte mon entraînement le dernier mois en fonction de mon objectif mais toute l’année, avec le raid d’aventure, je fais vachement d’entraînement croisé, VTT et kayak. C’est ce qui me permet de bien enchaîner, de pas trop me fatiguer les articulations et d’éviter de me blesser. Actuellement, c’est vraiment une belle période, j’ai enchaîné trois gros trucs en trois mois et je sens que j’assimile bien… Je pense que c’est un vrai plus que de multiplier les supports d’entraînement, ça me permet de tenir dans le temps.

Justement, parlons de raid aventure. Tu pratiques depuis longtemps ?

Sébastien Raichon : Je pratique le raid-aventure depuis 2001, et suis sur les épreuves hyper longues depuis 2009. Toute mon expérience, je l’ai acquise là-dessus. C’est pour ça que tout ce qui est ultra-trail hyper long, je trouve ça facile par rapport au raid-aventure. On vit des choses tellement fortes et intenses sur des terrains tellement compliqués, hors sentiers, sur des durées hyper longues, où on doit faire preuve de résilience tout le temps, que quand je me retrouve sur des sentiers balisés, il n’y a pas de difficultés. Ce n’est pas être prétentieux, c’est mon histoire qui fait ça !

Avec les 3 autres membres de l’équipe « 400 Team », Sandrine Béranger, Adrien Lhermet et Benjamin Fayet, tu as décroché en Équateur le titre de Champion du monde de Raids Aventure, devançant d’un souffle les professionnels des forces spéciales de l’armée suédoise, doubles champions du monde en titre. 90h47 de course, 2h20 de sommeil, votre exploit est d’autant plus énorme que c’est la première fois que la France gagne le titre. Et le scénario a été dingue. Raconte !

Sébastien Raichon : Oui, on a vraiment vécu un scénario dingue ! On était en tête lorsque dans la section kayak, on s’est renversés de nuit et on a perdu un sac. On a perdu du temps à le chercher, on a écopé d’une pénalité d’une heure, mais on a réussi ensuite sur une section trek, qu’on avait renommée entre nous trail, a revenir et à battre les Suédois champions en titre à la pédale sur une section vélo, alors que c’est leur point fort. Sur la dernière section vélo, j’ai passé mon temps à pleurer parce que je sentais qu’on était en train de le faire, et ça faisait 15 ans qu’on courait après.

C’est inimaginable ce que le sport peut apporter comme émotions, tu sais que tu as tous tes amis, tes proches, tes supporters derrière et tu te dis que ça y est, tu vas le faire. C’est magique. Nous, on a pas les Jeux olympiques dans notre sport, on a le championnat du monde, c’est le Graal. Ces 15 dernières années, les Néo-Zélandais qui ont dû gagner 10 fois, les Suédois 2 fois, et nous, notre meilleur classement, c’était 3èmes en 2018. Et là, enfin, on a ramené la coupe à la maison !

RAID AVENTURE
Champions du monde ! Photo DR
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A l’image des 17000 participants des différents formats de l’EcoTrail Paris, référence du calendrier disputé au mois de mars, de nombreux coureurs choisissent de lancer leur saison de trail avec des courses sans trop de dénivelé, en attendant les premiers trails de montagne des mois de mai-juin. Mais qui dit trail roulant dit courir quasiment tout le temps et implique d’avoir avant tout une bonne résistance physique et une bonne endurance de base. On vous guide pas à pas pour bien préparer ces rendez-vous sur des formats 30 ou 45 kilomètres.

Préparation trail roulant : que faut-il travailler ?

Contrairement aux trails de montagne, où l’on alterne marche et course, les trails « roulants », à l’image de l’EcoTrail Paris, sont piégeux car ils nécessitent de courir quasiment tout le temps, et d’être capable de relancer en haut de chaque petite bosse. Cela laisse donc peu de temps pour lever le pied, et implique d’avoir avant tout une bonne résistance physique et une bonne endurance de base. Et, pour ceux qui souhaitent réaliser une performance personnelle, d’avoir au préalable travaillé la vitesse durant la fin de l’hiver, que ce soit sur tapis, sur piste ou hors stade.

Enfin, le dénivelé, qui pourrait paraître ridicule au regard des trails alpins (500m D+ pour le 30 km, 800m D+ pour le 45 km et « seulement » 1500m D+ pour le 80 km de l’EcoTrail), s’avère particulièrement usant et cassant à la longue… Il faut donc travailler les côtes courtes pour ne pas trop subir le dénivelé.

Tous ces éléments obligent le coureur qui se lance sur l’EcoTrail Paris ou sur un trail roulant similaire à être particulièrement économe de ses efforts et à savoir bien gérer son énergie et son allure.

Photo EcoTrail Paris 2
Photo EcoTrail Paris

Plan 8 semaines pour préparer un trail roulant de 30 km type EcoTrail Paris

Ce plan en 8 semaines s’adresse aux coureurs intermédiaires déjà habitués à des sorties hebdomadaires incluant des séances spécifiques (vitesse, seuil et travail en côte). Une expérience d’au moins un an est recommandée. La principale difficulté est d’avoir une bonne gestion de l’allure pour rester en prise durant toute la course. Ce type d’épreuve est plutôt destiné à des coureurs de semi et de marathon qui souhaitent commencer le trail ou découvrir la distance.

PLAN 30KM S1-4
Source Esprit Trail
PLAN 30KM S5-8
Source Esprit Trail

Plan 8 semaines pour préparer un trail roulant de 45 km type EcoTrail Paris

La préparation d’un trail roulant de 45 kilomètres est assez similaire à celle d’un 30 kilomètres. Le travail de vitesse et en côte est également privilégié, mais les sorties longues augmentent. La course peut être envisagée comme une épreuve de transition avant d’attaquer des distances plus longues durant la saison. Ce 45 kilomètres est à la portée de marathoniens déjà habitués à l’intensité d’une course longue, et qui doivent se remettre en ordre de marche après la trêve hivernale.

PLAN 45KM S1-4
Source Esprit Trail
PLAN 45KM S5-8
Source Esprit Trail
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En novembre 2024, la petite communauté des ultra-traileurs s’est découvert un nouveau bijou au nom évocateur : l’Ultra Terrestre, une diagonale XXL à La Réunion, sur 224 km et 14500m de D+. Immédiatement, le basque Beñat Marmissole et son copain Antoine Guillon, alias Monsieur Diagonale des Fous, ont annoncé qu’ils seraient au départ du défi le 8 mai 2025. Mais d”où vient cette épreuve ? Hassen Patel, président de l’UTOI, l’Ultra-Trail de l’Océan Indien et concepteur de la course, nous a tout raconté.

Hassen, il y a un an tu as créé l’Ultra Trail des Géants, un format équivalent à la Diagonale des Fous, et cette année, tu fais encore plus fort avec un Ultra Terrestre de 224 km. D’où t’es venue cette idée folle ?

Hassen Patel : Tout à fait. Je suis président de l’association UTOI, l’Ultra-Trail de l’Océan Indien. L’ Ultra Terrestre, c’était déjà une volonté il y a un an, lorsqu’avec l’association que je préside, l’UTOI, on a créé l’Ultra Trail des Géants. Mais on a eu un cyclone important qui s’appelait Bélal au mois de janvier 2024, cyclone qui nous a fermé beaucoup de sentiers. Du coup, on n’a pas pu faire le format qu’on voulait. Mais cette année, quoi qu’il arrive, cela devrait se faire puisque tous les sentiers qui ont été choisis restent des sentiers généralement ouverts. On aura donc pour cet UTOI 2025 à la fois l’Ultra Terrestre et quatre autres formats de course, l’Ultra Trail des Géants, la Speed’Goat, le Mega Trail de l’Ouest et le Trail des Pétrels.

Médailles UTOI
Les médailles de la première édition. Photo UTOI

L’Ultra Terrestre attire tous les regards. C’est un format inconnu dans l’île…

Hassen Patel : C’est vrai que la course phare cette année sera ce 224 kilomètres, avec un parcours je pense magnifique, mais qui ne nous est pas étranger, car en fait il rassemble les tracés de 2 de nos courses. Cela crée une vraie diagonale, qui part du point le plus au sud de l’île, jusqu’au point le plus au nord.

Comment cette « vraie » diagonale se positionne par rapport au Grand Raid de la Réunion et à sa Diagonale des Fous ?

Hassen Patel : C’est la question qui revient systématiquement… Mais le Grand Raid a 30 ans d’existence, c’est un bloc, une institution, pour laquelle beaucoup de personnes travaillent. Nous, nous arrivons là comme le Petit Poucet. Notre association n’a qu’une année d’existence, donc c’est difficilement comparable. Après, on s’est positionnés au mois de mai, pour ne pas aller sur les plate-bandes du Grand Raid qui fait ses courses au mois d’octobre.

Une association toute récente, 5 mois d’écart, OK, mais cette diagonale XXL fait énormément parler !

Hassen Patel : C’est vrai, et beaucoup ici disent qu’on est en train de monter en puissance. C’est tant mieux parce que cela représente un travail très minutieux. Mais par contre, à la différence du Grand Raid, je me vois mal demain, quelles que soient les qualités de l’association, aller jusqu’à prendre 7000 et quelques personnes pour courir. Je ne souhaite pas cela… Je veux garder nos valeurs, qui sont souvent ce que j’appelle l’authenticité. Des courses de masse, le Grand Raid les fait très bien, donc on laisse ça au Grand Raid.

On est quand même d’accord pour dire que globalement, cette traversée de La Réunion, c’est un peu les mêmes sentiers que la Diagonale des Fous, non ?


Hassen Patel : Oui, oui, tout à fait. Ceci étant dit, La Réunion, même si c’est une terre de trail, est très petite et guère extensible, donc il est logique qu’on se retrouve un peu sur les mêmes sentiers. Les grands sites tels que le volcan, le cirque de Mafate, le Maïdo, etc. sont des incontournables. On ne va pas passer à côté juste histoire de dire, eux, ils passent, donc nous, on ne va pas passer. Il faut que le circuit reste cohérent avec l’essence même de l’île. Ici, on a la chance d’avoir un paysage époustouflant, avec la possibilité de monter et de descendre, d’évoluer sur la roche volcanique, et une demi-heure après dans les sentiers de jungle avec les racines, les cailloux, etc. Il faut respecter ces spécificités.

Ultra-Terrestre-UTOI
Le parcours et le dénivelé de l’Ultra Terrestre 2025. Source UTOI

As-tu une idée du pourcentage de sentiers en commun avec la Diag’ ?

Hassen Patel : Je pense qu’au final, aujourd’hui, on est à 50-60% sur les mêmes sentiers. Par contre, chez nous, il y a beaucoup de sentiers qui sont encore, j’ai envie de dire, inexplorés. On a par exemple un sentier très technique qui s’appelle le sentier Duvernay, qui est magnifique mais quasiment inconnu. Et qui sera au programme de l’Ultra Terrestre. Pareil avec un site comme Grand Bassin, qui se trouve à la Plaine des Cafres : pourquoi est-ce que la plupart des organisateurs ne pensent à y passer ? C’est très très beau !

De l’avis des traileurs qui ont participé à la première édition de l’UTOI, ce qu’ils apprécient le plus, c’est le choix des sentiers, leur qualité. Et je les ai tous parcourus, kilomètre après kilomètre. Il n’y a pas une section des différents parcours que je n’ai pas personnellement reconnue ! Ça permet ainsi de savoir où j’envoie les concurrents, et d’être OK avec la sécurité.

La première édition a rassemblé environ 700 coureurs. Quels ont été les retours ?

Hassen Patel : Nous étions très satisfaits de la première édition, tout comme de la fréquentation du Salon du Trail que j’ai également créé. On était en famille, et du côté des traileurs ça s’était très bien passé, que ce soit les ravitos, le balisage… J’ai beaucoup écouté les remarques, j’ai eu un certain nombre de points à améliorer pour la deuxième édition, et aujourd’hui, c’est totalement sous contrôle. On est prêts pour avoir une course magnifique.

Combien penses-tu rassembler de coureurs cette année ?

Hassen Patel : Tous formats confondus, on va être aux alentours de 1700 – 1800 coureurs. Sur l’Ultra Terrestre, au départ, j’avais dit à mon association que même si on avait que 50 partants, on ferait cette course. Ce n’était pas évident, parce que ça ne s’est jamais fait à La Réunion, mais il y a eu un engouement extraordinaire. Aujourd’hui, on doit frôler les 350, 400 personnes au départ, et c’est pas fini. Mais on a des restrictions également par rapport au Parc National de La Réunion et à l’ONF, ce que je comprends, donc on va rester à peu près dans cette fourchette-là.

224 km et 14500m de D+, l’Ultra Terrestre est un format qui ne s’adresse pas à tout le monde. Quelle solution aurais-tu pour sélectionner les coureurs capables d’en venir à bout ?

Hassen Patel : Oui, c’est une course délicate. On m’a souvent demandé pourquoi ne pas faire ce qu’on appelle des courses qualificatives pour éviter que des gens non préparés s’y aventurent. Personnellement, je n’y suis pas très favorable, je préfère mettre des barrières horaires assez courtes, afin de pouvoir quand même dissuader n’importe qui de se lancer sur ce genre de format. (La barrière horaire de l’Ultra Terrestre est fixée à 80 heures, soit une moyenne horaire minimum de 2,80 km/h. En comparaison, celle de la Diagonale des Fous est de 66 heures, soit une moyenne horaire minimum de 2,57 km/h, NDLR.)

Avec Beñat Marmissolle, vainqueur de la Diag’ en 2022 et Antoine Guillon, qui a pris 16 fois le départ de la Diag’ et qui est surnommé « Monsieur Diagonale », tu t’es assuré 2 ambassadeurs de choix !

Hassen Patel : Ce n’était pas prévu ! Ce sont eux qui en ont entendu parler et ont appelé pour s’inscrire. Ce sont des amis de l’île. Et il y a aussi Claire Bannwarth. Mais ce ne sont pas des invitations, ce sont des gens qui ont souhaité venir ! Pour tout vous dire, je n’ai jamais rencontré ni physiquement ni visuellement aussi bien Beñat qu’Antoine ou Claire ! En fait, pour être tout à fait honnête, je ne connaissais rien du tout au trail, la seule personne dont j’avais entendu parler, c’était Kilian Jornet. Même l’UTMB je ne connaissais pas avant d’y aller en 2023 pour découvrir un peu ce monde…

ULTRA TERRESTRE TETES D'AFFICHE
Antoine Guillon, Claire Bannwarth et Beñat Marmissolle, 3 grandes têtes d’affiche pour la première édition de l’Ultra Terrestre.

Comment se fait-il alors que tu aies débarqué dans le trail ?

Hassen Patel : Ah ah, question amusante. En effet, si on me cherche dans l’univers du trail, on ne me trouve pas. J’ai été pendant 20 ans directeur de course automobile au niveau international, avec la FIA. Mais je m’intéresse depuis toujours à tous les sports, qui sont pour moi des vecteurs de lien social importants. Et il y a environ deux ans, mon entourage m’a parlé d’aller faire une course qui s’appelle le Zembrocal. C’est le format relais à 4 du Grand Raid, environ 40 kilomètres par relayeur. J’ai dit oui mais quand j’ai su ce que c’était, je n’étais plus très partant. Courir à 35 à 40 km en montagne, ça m’effrayait un peu. Mais comme j’avais déjà dit oui, j’ai commencé à m’entraîner.

Alors j’ai pu me rendre compte en arpentant les sentiers de cette ferveur pour le trail à La Réunion. Vous avez des médecins, vous avez des chômeurs, vous avez des enseignants, vous avez de tout… Quand j’ai découvert cet engouement incroyable pour le trail, je me suis demandé comment on pouvait faire pour rassembler toutes ces personnes-là. C’est là que m’est tout de suite venue l’idée du salon du trail. J’ai fait une première édition en juin 2023, alors que je n’avais jamais fait quoi que ce soit dans le trail avant… Puis je suis allé à Chamonix, puis à Lyon pour la SaintéLyon, pour rencontrer des gens, apprendre… et créer mes propres épreuves.

Et ce Zembrocal, alors, ça a donné quoi ?

Hassen Patel : Il est arrivé en octobre 2023. Je m’étais bien préparé, mais je n’ai finalement pas couru car j’étais le 4ème relayeur, et le 3ème a abandonné. Du coup, j’ai toujours mon dossard, il est tout neuf… C’est très frustrant d’avoir un dossard et de ne pas pouvoir courir. Du coup, ça m’a donné des idées pour les courses en relais de l’UTOI. Chez nous, quand on fait l’Ultra Trail des Géants en relais, si par exemple le premier relayeur abandonne, le second peut quand même prendre le départ à partir de l’heure limite de la barrière horaire prévue, donc le relais n’est pas pénalisé. Ce n’est que si le dernier relayeur abandonne que l’équipe sera considérée comme ayant abandonné.

J’ai eu la même réflexion pour les courses en solo, en mettant en place un système de paliers. Par exemple, si tu prends le départ de l’Ultra Trail des Géants, qui fait 174 km, et qu’au bout de 130 km tu te blesses et que tu ne peux pas continuer, tu seras quand même considéré comme finisher sur le palier de 120 km. Ça permet de ne pas être trop déçu, et de se dire « je reviendrai l’année prochaine ! »

Découvrir tous les formats de course de l’UTOI ICI

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Annoncée en novembre 2023, disponible à la commande fin 2024, nous avons enfin pu tester la Kboix, fameuse chaussure modulaire de l’équipementier espagnol NNormal imaginée par Kilian Jornet. Le concept : une enveloppe unique dans laquelle glisser au choix une des 3 semelles interchangeables, Soft pour courir léger, Reactive pour la vitesse ou Bounce pour bondir et aller loin, afin d’adapter son équipement au type d’aventure que l’on souhaite vivre. Alors, gadget ou véritable innovation ? Notre verdict.

Voir le clip vidéo du test ICI

NNormal Kboix : un nouveau concept pour plus de polyvalence et de durabilité

Depuis les débuts de NNormal en 2022, Kilian Jornet a toujours mis en avant sa volonté de concevoir des produits durables et polyvalents. Changer les règles du jeu en prouvant aux consommateurs qu’il existe d’autres alternatives. Mais après avoir exploré différentes pistes, le champion catalan a dû se rendre à l’évidence : tout a déjà été inventé en matière de chaussure. Une chaussure, reconnaît-il, c’est une semelle extérieure, une semelle intérieure et une empeigne. 3 éléments qui peuvent certes être faits de matériaux divers, mais trois éléments, point barre. Comment, dès lors, se démarquer ?

C’est du fruit de ces réflexions qu’est née la Kboix. Une chaussure au nom imprononçable, et que la marque présente comme « une philosophie qui prend vie ». Le concept : intégrer le principe de la personnalisation, avec une chaussure modulable qui s’adapte à des besoins et préférences précis. Ainsi, chacune des trois semelles a été conçue pour un terrain différent, avec des densités de mousse adaptées et à destination de toutes les morphologies.

Kilian Jornet. Photo NNormal
Kilian Jornet avec une paire de Kboix aux pieds. Photo NNormal

NNormal Kboix : un ISPO Award de l’innovation en 2024

En 2024, la Kboix 01 a reçu un ISPO Award , un label de qualité qui reconnaît l’innovation et le développement dans les produits sportifs. Ainsi, le jury a indiqué : « Les semelles remplaçable changent la donne dans le secteur des chaussures de course. Elles élargissent la gamme d’utilisation d’une seule chaussure, et permettent également de la réparer, ce qui est une première. Associer à des matériaux robuste et à la possibilité de ressemeler, c’est un concept très bien pensé. »

On vous détaille ici les caractéristiques des 3 différentes semelles :

NNormal Kboix : une semelle Kb1 – Soft pour courir plus léger

Une semelle pour courir plus léger, tout en étant bien soutenu. Elle est fabriquée en mousse EVA spéciale, avec une technologie propre à la marque, qui la rend plus légère et plus résistante que les composés EVA traditionnels. Principal intérêt : une fatigue musculaire ressentie moindre, et une récupération plus efficace.

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Photo NNormal

NNormal Kboix : une semelle Kb2 – Reactive pour la vitesse

Une semelle plus ferme, pour courir vite et mettre de la puissance. C’est une semelle destinée à ceux qui veulent mettre de la vitesse, ou qui affrontent des terrains très techniques. Elle est composée d’une mousse TPU spécifique, avec des niveaux de rebond et de réactivité élevés, ce qui permet un retour d’énergie et une puissance de foulée plus importante.

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Photo NNormal

NNormal Kboix : une semelle Kb3 – Bounce pour une foulée bondissante

Une semelle très réactive tout en restant flexible, destinée à bondir, capable de booster votre foulée. Cette semelle intermédiaire, composée d’une mousse PEBA spécifique, offre un bon équilibre entre déformation du matériau et rebond.

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Photo NNormal

NNormal Kboix : la prise en mains

La première surprise, c’est que la chaussure n’est vendue qu’avec 2 des 3 semelles possibles. La 1 et la 2, la 2 et la 3 ou la 1 et la 3, il faut choisir. Si vous souhaitez les 3, pas de problème, il suffit de rajouter 40 euros pour compléter le trio. En effet, chaque paire de semelles intérieures est disponible à l’achat, ce qui permet de renouveler celle que l’on aura trop utilisée, ou abimée… Astucieux, même si 40 euros pour 2 blocs de mousse made in China, fussent-ils en PEBA ou en TPU Supercritical, ça pique un peu, surtout que la livraison n’est gratuite qu’à partir de… 45 euros ! Donc 7 euros de frais de port en sus, allez zou !

Pour nous, ce sera donc les semelles 2 et 3, à savoir vitesse et foulée bondissante. Mais avant de foncer, vient la première épreuve : réussir à enfiler les semelles dans les chaussures. Après 2 tentatives infructueuses, l’évidence : inutile de forcer, il suffit de délasser intégralement la chaussure jusqu’à l’avant du pied (sans enlever les lacets puisqu’ils sont assez longs) pour pouvoir pousser la semelle bien au fond, et ensuite la rentrer au niveau du talon en appuyant suffisamment fort. C’est un coup de main à prendre, un peu comme changer un pneu en Formule 1 : on y arrive pas rapidement tout de suite, il faut un peu d’entraînement.

Une fois les semelles installées, il ne reste plus qu’à enfiler les chaussures pour apprécier immédiatement la découpe en baquet de la semelle, qui épouse parfaitement le pied en étant suffisamment large au niveau de la boîte à orteils pour qu’il n’y ait aucune pression. Il est temps de courir !

KBoix test
Photo Esprit Trail

NNormal Kboix : premières foulées avec la semelle Kb2 – Reactive

Il faut quelques kilomètres pour s’adapter aux bords relevés de la semelle baquet, qui peuvent en perturber certains, mais le pied finit par trouver sa place. Comme promis, la semelle est plutôt ferme, mais une très bonne réactivité dans le technique. Pas sûr en revanche de faire des dizaines et des dizaines de kilomètres d’affilée avec, ça manque quand même un peu d’amorti sous le talon. Mais ce n’est pas l’objectif.

Point très agréable, la forme de baquet de la semelle donne une très bonne stabilité à la foulée, particulièrement en dévers, les extérieurs du pied pouvant s’appuyer sur la lèvre de la semelle, minimisant les risques de glissade ou de torsion.

Petit bémol : on pourra regretter l’impossibilité d’avoir un serrage plus ajusté au niveau de l’avant-pied, qui permettrait une pose de pied plus précise. La chaussure n’étant pas très fitée, ça flotte un peu.

NNormal Kboix : premières foulées avec la semelle Kb3 – Bounce

Etonnamment, la différence entre les 2 semelles se fait tout de suite sentir. Afin de la mesurer concrêtement, il suffit d’ailleurs de n’interchanger qu’une seule des 2 semelles pour faire quelques centaines de mètres avec une semelle de chaque.

Si la semelle Kb3 – Bounce est destinée à « bondir », encore faut-il avoir un terrain pour. Les chemins caillouteux de notre parcours test ne nous autorisent pas vraiment ce genre de fantaisies, mais permettent tout de suite de se rendre compte que cette semelle offre un amorti plus important que la précédente, ainsi qu’une sensation de confort. Même s’il faut préciser que sur la semelle vitesse, le confort est tout de même présent : on a jamais l’impression de marcher sur les cailloux.

Dernier point : c’est une semelle qui pardonne beaucoup plus les petites fautes possibles de pose de pieds, qui propose beaucoup plus d’amorti sous le talon, avec un pied vraiment bien tenu et une bonne stabilité d’ensemble.

NNormal Kboix : choisissez votre semelle AVANT de partir

Si dans les arguments promotionnels Kilian Jornet s’amuse à changer de semelle en cours de run, histoire de dire « adaptez vos chaussures au terrain qui vous attend », dans la réalité, c’est tout de même une autre affaire. Certes, les différentes paires en mousse sont très légères, mais elle prennent beaucoup de place dans un sac, et le changement de semelles nécessite quand même quelques minutes.

Bien sûr, pour un ultra-trail par exemple, celui qui voudra partir plein ballon avec une semelle performance pour ensuite changer pour avoir plus d’amorti et de rebond pourra toujours embarquer sa paire de rechange, mais sur des sorties d’entraînement, c’est totalement inutile. On part soit en mode performance quand on a décidé de travailler la vitesse, soit en mode longue distance pour la sortie longue.

Kilian Jornet changeant de semelle. Photo NNormal
Kilian Jornet changeant de semelle en cours de run. Dans la vraie vie, mieux vaut choisir et installer sa paire AVANT de partir, et ne pas changer en route. Photo NNormal

NNormal Kboix : et à part les semelles, ça dit quoi ?

Si cette histoire de semelle interchangeable monopolise l’attention, la Kboix ne se résume pas à ça. Et le reste de produit est un concentré de technologies de qualité.

Tout d’abord avec un tissu Matryx qui permet d’avoir une empeigne résistante.
Ensuite avec une semelle Vibram Megagrip Litebase, la crème des crèmes en matière d’accroche et d’adhérence. On a pu tester ça sur des roches humides, des pierriers et des dévers, ça ne bouge pas !
Enfin, avec toujours cette empeigne cousue sur la semelle, une rareté aujourd’hui dans les chaussures de sport souvent collées, mais un synonyme de résistance à l’usure.

Autant dire que la promesse d’une chaussure faite pour durer et résister à une utilisation intense est tenue.

KboixPhoto ET
Une semelle Vibram Megagrip Litebase pour une accroche optimale. Photo Esprit Trail

NNormal Kboix : le verdict

Rappelons que le principe de la Kboix est de proposer une chaussure modulaire polyvalente, avec 3 types de semelles pour 3 usages différents, que ce soit dans le type de course, dans son intensité ou dans la morphologie du coureur. La mission est réussie, et si d’autres marques avaient déjà par le passé proposé des semelles interchangeables, cela se jouait plus sur des notions de drop que sur des structures spécifiques de mousses avec des propriétés différentes. C’est ici un coup de génie.

Par ailleurs, la chaussure se veut plus durable que les autres, à la fois parce que les matériaux utilisés font partie de ceux qui offrent le plus de résistance à l’usure et parce que les semelles interchangeables permettent de rallonger la durée de vie des chaussures. Là encore, entre Vibram et Matryx, la mission est réussie. Sans oublier que NNormal offre également la possibilité, au-delà des semelles, de faire réparer gratuitement les chaussures en cas d’usure, grâce à leur programme spécifique qui permet de réparer en local avec des coordonniers certifiés Vibram. Plus écoresponsable et anti-gaspi, il n’y a pas.

Reste le tarif de la chaussure : 240 euros à l’achat avec 2 paires de semelles, et 40 euros de plus avec la 3ème paire. Soit 280 euros l’ensemble. Le prix de 2 paires de chaussures de qualité, pour une paire plus durable, réparable gratuitement, et dotée de semelles interchangeables capables d’encaisser chacune entre 800 et 1000 kilomètres. Tentant…

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Après une première année chez New Balance couronnée de quelques résultats convaincants, dont notamment une victoire sur le 100 kilomètres de l’Alsace Grand Est by UTMB, une 4ème place sur le 90km du Mont-Blanc et une 5ème place sur le Grand Trail des Templiers, Théo Detienne est allé courir le Marathon des Sables Jordanie avant de clôturer sa saison 2024 sur la SaintéLyon (14ème place). Pour sa première incursion dans le désert, sur une épreuve par étapes, l’homme habitué aux départs canon a étonné tout le monde en rivalisant avec Rachid El Morabity, roi du MDS, dix fois vainqueur de la célèbre épreuve marocaine. Mais à peine la SaintéLyon achevée, il s’est tourné vers la saison 2025 avec un objectif majeur : l’UTMB Mont-Blanc ! Comme Thibaut Baronian, Baptiste Chassagne ou Sébastien Spehler en 2024, l’attrait du mythe est plus fort que tout. Interview « La vie est dure, mais pas la mienne ».

Te voir aligné sur une épreuve par étapes en Jordanie en novembre dernier était plutôt inattendu, entre les Templiers et la SaintéLyon. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’aller courir dans le désert ?

Théo Detienne : C’est l’aspect aventure qui m’a le plus branché. Je n’avais jamais fait des courses comme ça, par étapes, sur plusieurs jours, et encore moins quand tu dors en bivouac, en plein milieu du désert. L’aventure, c’est vraiment pour ça que je suis allé là-bas. Le côté performance, je l’avais mis de côté, je ne voulais pas du tout faire la course, je me disais que j’y allais pour profiter, avec mon petit groupe de copains. J’ai adoré découvrir des endroits magnifiques, et tout ce qui a été mis en place par l’organisation. Le Wadi Rum, on me l’avait dit, c’est fantastique. Pendant notre jour de repos, on a pu se balader un peu dans les montagnes autour du bivouac, c’était une claque. Les paysages sont incroyables, on s’en prend plein les yeux à tous les kilomètres. 

Templiers Photo Greg Alric
Théo Detienne durant le Grand Trail des Templiers 2024, où il a mené toute la première moitié de la course. Photo Greg Alric

Donc tu es parti faire du trail tourisme, et tu as fini par te tirer la bourre avec Rachid El Morabity, 10 fois vainqueur du MDS ?

Théo Detienne : (Rires.) Oui, je suis tombé dans le piège, surtout avec Rachid, et je me suis pris au jeu de la compétition. Mais c’était quasiment sûr que ça allait arriver…

MDS Jordanie Photo Ian Corless
Au coude à coude avec Rachid El Morabity. Photo Ian Corless

Tu termines deuxième au général à moins de 8 minutes de Rachid, et tu t’es même payé le luxe de le devancer de 28 secondes lors de la 3ème et dernière étape, 26 km, 730m D+ dont 50% de sable !

Théo Detienne : Oui, je ne m’attendais pas à pouvoir courir à ce niveau-là. Mais j’avais bien récupéré des Templiers (5ème après avoir mené pendant la moitié de la course, NDLR) et on a pu se se pousser tous les deux sur toutes les étapes. Sur les parties de sable il a une technique qu’on ne peut pas égaler. Sur les deux premières étapes, il m’a distancé sur la fin, sur des parties de sable, et comme sur la dernière étape la fin était sur du terrain un peu plus dur, j’ai pu pousser. Après, il savait qu’il était à l’abri au général. Mais il m’a quand même dit qu’il n’avait jamais autant bataillé avec un Européen ! C’est un sacré compliment venant de sa part !

MDS Jordanie Photo @mirandahdz
Victoire de Théo Detienne sur la 3ème étape du MDS Jordanie. Photo @mirandahdz

C’est une aventure que tu as envie de revivre ?

Théo Detienne : Oui, ça m’a donné envie de retenter ça. Normalement, je devrais aller sur le MDS au Pérou l’année prochaine…

Tu as terminé ta saison avec une 14ème place à la SaintéLyon. Quel bilan fais-tu de cette première année avec New Balance ?

Théo Detienne : Au-delà de l’aspect purement performance, je suis super content du projet. Ça partait un peu de zéro, on ne se connaissait pas et on a réussi à créer un groupe, on s’entend bien entre nous, il y a une bonne ambiance, et au final ça s’est passé bien mieux que ce qu’on pouvait espérer. On a fait beaucoup de stages, notamment en Italie et à Chamonix pour différentes courses, et un aussi à Millau pour la prépa des Templiers, on a eu l’occasion de vraiment bien se rencontrer.

Et sur la performance ?

Théo Detienne : Je suis super content de mon année, surtout de l’apprentissage que j’ai eu sur les gestions de course, l’expérience sur des efforts plus longs. Et plus précisément sur la gestion des périodes pendant une course, les coups de moins bien, les coups de bien, savoir gérer tout ça. Mentalement et physiquement, j’ai appris beaucoup de choses et j’ai hâte de pouvoir retranscrire ça l’année prochaine sur les objectifs majeurs.

MDS Jordanie Photo Ian Corless
Photo Ian Corless

Justement, elle va ressembler à quoi ta saison 2025 ?

Théo Detienne : Le planning est fixé. Pour commencer, ça sera le marathon de Londres fin avril pour remettre un peu de vitesse. J’aime bien courir sur route et j’espère aller chercher un chrono sympa. J’avais fait le marathon de Chambéry il y a 2 ans sans préparation, en 2h27. Donc, bien préparé, j’espère faire mieux que ça. Après, je fais la MaxiRace d’Annecy, le 100 kilomètres, fin mai. Ce sera la première course, donc pas de pression. Ensuite, ce sera le 90 kilomètres du Mont-Blanc fin juin, et l’objectif majeur, ce sera l’UTMB fin août. La grande course !

Donc ça y est, tu bascules sur ce format-là !  

Théo Detienne : Oui, parce que ça fait vraiment longtemps que j’en ai envie, mais il fallait prendre de l’expérience avant de vouloir aller au-dessus. Je ne l’ai pas vécu, mais je pense qu’un format 100 kilomètres et un format 100 milles, ce sont deux mondes très différents. On ne sait pas comment ça va se passer, j’espère que ce sera gagnant. Et puis j’ai envie de me dire que mon premier 100 milles ça a été l’UTMB, parce que c’est la course qui me fait rêver.

On est loin des skyraces de tes débuts !

Théo Detienne : C’est sûr, mais maintenant, avec l’expérience, je trouve que les formats skyrace sont moins complets, dans le sens où sur de l’ultra, tu vas aller optimiser plein de facteurs, alors que sur une skyrace, l’alimentation, tu n’as pas besoin d’y faire attention parce que tu sais que tu n’auras jamais mal au bide, et la gestion de l’effort, ben t’es à bloc tout le temps, sur 20 bornes t’as pas à réfléchir. Alors que sur du long c’est plus fin, taquin, faut savoir gérer. Même quand tu te sens bien, il faut savoir se réfréner, ne pas s’enflammer, pour pouvoir être bien ensuite. C’est ça qui me branche dans l’ultra. Sans compter le paramètre mental, qui est énorme.

Et les championnats de France, avec une possible sélection pour les championnats du monde ?  

Théo Detienne : C’est pas du tout pour moi. Mon objectif, cette année, c’est l’UTMB. Donc tout le reste, peu importe. 

Cet article est paru dans le numéro 141 d’Esprit Trail. Vous pouvez vous le procurer en version papier ou digitale ICI

Esprit Trail 141
Esprit Trail 141
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Dimanche 26 janvier, la 22ème édition du Trail de la Galinette organisé par le Marseille Trail Club s’est courue à guichets fermés et a rassemblé plus de 1000 concurrents sur les 3 formats proposés. Sur la plus longue des distances, Maryline Nakache a prouvé qu’elle avait toujours des jambes redoutables, tandis qu’Enzo Rinaldi a fait un cavalier seul dans les collines de Pagnol.

Trail de la Galinette 2025 : c’est la Galinette Bébé !

Froid glacial et grand soleil, les ingrédients étaient réunis pour cette 22ème édition du Trail de la Galinette. Au départ du magnifique village de Cadolive, situé à l’extrémité orientale du Massif de l’Étoile, et qui forme avec le massif du Garlaban une chaîne de montagnes calcaires surplombant Marseille et la Méditerranée, plus de 1000 coureurs ont pris le départ sur les différents formats proposés, entre trail découverte, trail court et trail long, les deux derniers faisant partie du Challenge de Provence.

Trail de la Galinette Départ Photo Esther Morreel
Le départ des Drailles de la Galinette, juste avant le lever de soleil. Photo Esther Morreel

L’inimitable ambiance du Sud s’est retrouvée non seulement dans la voix de Kamel, animateur emblématique des courses provençales, mais également grâce au dévouement des 200 bénévoles, emmitouflés et congelés, mais dont la générosité n’est plus à louer. Au point que sur le parcours, tous les 2 kilomètres en moyenne, on pouvait voir des bénévoles brandir des petites pancartes cartonnées avec des encouragements à l’intention des coureurs. Entre les « C’est la Galinette Bébé ! », « C’est bientôt l’arrivée (ou pas) » et autre « La première est juste devant ! », l’esprit et l’humour étaient bien au rendez-vous…

Trail de la Galinette bénévoles Photo Esther Morreel
Photo Esther Morreel
Trail de la Galinette 44km Photo Esther Morreel
Photo Esther Morreel

Trail de la Galinette 2025 : Enzo Rinaldi en solo, Maryline Nakache à l’expérience

Sur la plus longue des distances, les Drailles de la Galinette, un format maratrail de 44km et 2350m D+, Enzo Rinaldi a survolé les débats pour s’imposer avec plus de 10 minutes d’avance sur son dauphin. Le parcours, assez technique et caillouteux, avec un dénivelé conséquent, ne l’a pas empêché de maintenir une allure rapide pour boucler l’épreuve à une moyenne de 10km/h.

Côté féminin, la bataille a été un peu plus serrée, mais Maryline Nakache a fait jouer son expérience pour s’imposer, réussissant à reprendre une dizaine de concurrents dans les 10 derniers kilomètres pour finir 18ème au scratch. Une victoire qui augure d’une belle saison, où la coureuse emblématique du team Cimalp a inscrit deux rendez-vous majeurs : un retour sur le Marathon des Sables, qu’elle a remporté en 2023, et un retour sur la Diagonale des Fous à La Réunion, où elle a terminé deuxième en 2024.

Trail de la Galinette Garlaban Photo Esther Morreel
Le passage au sommet du Garlaban. Photo Esther Morreel

Trail de la Galinette 2025 : les podiums

Les Drailles de la Galinette (44km et 2350m D+)
Hommes
1/ Enzo RINALDI – 4h04’13
2/ Jonathan MONCANY – 4h15’00
3/ Dylan ROCES – 4h27’02
Femmes
1/ Maryline NAKACHE – 5h11’47
2/ Coralie BLANCHARD – 5h16’46
3/ Laurie ATZENI – 5h22’32

Le podium des Drailles de la Galinette. Photo Organisation


La Brèche du Mont Julien (26km et 1250m D+)
Hommes
1/ Paul ZUNINO – 2h07’30
2/ Julien BRUNET – 2h09’26
3/ Marc PENNIELLO – 2h12’16
Femmes
1/ Lucie DUPONT – 2h46’07
2/  Margaux DELMAS 2h48’26
3/ Angéline DESCHAMPS – 2h53’12

La petite Galinette (12km et 800m D+)
Hommes
1/
Louison JAUME – 1h10’40
2/ Julien CAPELIER – 1h13’05
3/ Vincent FLORENTIN – 1h14’20
Femmes
1/ Lucile DUTEILH – 1h32’35
2/ Jeanne CROS – 1h33’11
3/ Anne-Lise NOWODWORSKY – 1h35’30

Voir l’ensemble des résultats ici

Prochains événements du Challenge de Provence

Snow Trail du Queyras
Ceillac (05)
Date : 09 février 2025


Trail de la Sainte-Baume
Cuges les Pins (13)
Date : 22 février 2025


Trail de Cuers
Cuers (83)
Date : 23 mars 2025

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