Non, si Kilian Jornet s’est installé en Norvège en 2017, ce n’est pas pour appliquer cette méthode d’entraînement, dont il connaissait certainement déjà les bienfaits. Popularisée par des athlètes norvégiens de ski de fond et de biathlon, cette méthode est une approche scientifique de l’entraînement qui repose sur plusieurs principes clés qui favorisent l’endurance, la puissance et la performance globale. Son concept global est de mettre l’accent sur l’alternance entre des périodes d’effort intense et de récupération active. Un programme qui peut tout à fait s’adapter au trail. En voici les principaux axes, ainsi qu’un plan d’entraînement de 4 semaines inspiré de la méthode norvégienne. À vous la Norvège !
L’alternance d’intensités, base de la méthode norvégienne
La méthode norvégienne se concentre sur l’alternance entre des périodes d’effort intense (environ 85-90% de la fréquence cardiaque maximale) et des périodes de récupération active (environ 60-70% de la FCM), avec un respect précis des fenêtres d’intensité via le suivi de la fréquence cardiaque. Cette approche permet de maximiser l’adaptation physiologique tout en minimisant le risque de surentraînement. Ainsi, les séances d’intervalles sont structurées pour inclure des segments de haute intensité de 4 à 8 minutes, suivis de périodes de récupération plus longues à allure plus lente. Cela implique de travailler sur des terrains variés, de simuler des courses et d’intégrer des montées et des descentes techniques à haute intensité, ainsi que des sprints sur le plat. Cela peut être adapté au vélo, ou à d’autres activités d’endurance telles que le ski de fond.
Méthode norvégienne et volume d’entraînement
Une grande partie de l’entraînement est réalisée à une intensité faible à modérée. Ainsi, environ 80% du volume total d’entraînement doit être effectué à une intensité inférieure à 75% de la FCM. Cela favorise l’endurance aérobie, la récupération et le développement de la base aérobie. Comme pour tout programme d’entraînement, n’oubliez pas que le volume doit être augmenté progressivement pour éviter les blessures et permettre au corps de s’adapter aux charges de travail.
Méthode norvégienne et récupération active
C’est un des points les plus importants de cette méthode : les périodes de récupération active entre les efforts intenses sont essentielles, parce que ce sont elles qui vont permettre aux muscles de récupérer et de se préparer pour les prochains intervalles. Cela peut inclure des périodes de course légère ou de marche. Prévoyez des sorties de récupération à allure lente sur des terrains plus faciles pour favoriser la récupération sans trop solliciter le corps. Il est également important d’être à l’écoute de son corps et d’apprendre à reconnaître les signes de fatigue pour ajuster l’intensité en conséquence.
L’importance du mental et la stratégie dans la méthode norvégienne
Cette méthode, qui implique des efforts intenses, nécessite une importante capacité de résilience mentale et impose de savoir bien gérer les efforts, particulièrement lors des compétitions. Cela suppose donc d’être capable de développer des stratégies pour gérer la douleur et la fatigue. Il est alors important de définir des objectifs clairs, précis et mesurables, tant à court qu’à long terme, pour intégrer mentalement la progression sans risquer de se démotiver. Cette définition précise d’objectifs mesurables permet également une approche flexible, avec un suivi des performances, une évaluation et un ajustement du plan d’entraînement en fonction des résultats.
Les limites de la méthode norvégienne
Bien que la méthode norvégienne d’entraînement ait fait ses preuves et ait été adoptée par de nombreux athlètes, elle présente certaines limites qui peuvent varier en fonction des individus et des contextes. La méthode impliquant de nombreuses séances à haute intensité, cela peut en premier lieu augmenter le risque de surentraînement et de blessures si les périodes de récupération ne sont pas respectées. De plus, il existe un risque de sous-estimer l’effet cumulatif de l’entraînement intense, ce qui peut entraîner une fatigue excessive.
Par ailleurs, cette méthode nécessite un suivi régulier pour en maximiser les bénéfices, suivi qui ne peut être fait qu’en ayant une certaine expertise ou le soutien d’un entraîneur spécialisé. Cette évaluation continue des performances permet si besoin d’ajuster le plan d’entraînement. Cette méthode peut également ne pas convenir aux coureurs qui n’ont pas la possibilité de suivre des volumes d’entraînement élevés en raison de contraintes de temps, de travail ou d’autres engagements.
Si cette méthode inclut des séances spécifiques de travail en côte et en descente, elle ne met pas toujours suffisamment l’accent sur ces aspects, et ne privilégie pas l’acquisition de certaines compétences techniques qui sont nécessaires pour performer en course. De plus, pour certains coureurs, la répétitivité des séances et le fait de se concentrer uniquement sur des intervalles et des côtes peut devenir monotone, là où il est notoire que l’entraînement doit rester varié pour maintenir la motivation et l’engagement.
Il est également important d’intégrer des éléments de force, de flexibilité et de puissance pour éviter un déséquilibre potentiel. En effet, une méthode trop centrée sur l’endurance peut négliger ces aspects essentiels pour une performance optimale à long terme. La méthode norvégienne nécessite donc une approche équilibrée, qui inclut la récupération, la technique, la force et d’autres éléments de l’entraînement.
Votre plan d’entraînement de 4 semaines inspiré de la méthode norvégienne
Ce plan vise à améliorer votre endurance, votre force et votre capacité à gérer des efforts variés, tout en intégrant des périodes de récupération.
Plan d’entraînement semaine 1
Lundi – Sortie longue
1h30 à 2h à allure faible (60-70% de la FCM) sur terrain varié.
Mardi – Repos ou récupération active
Marche ou jogging léger de 30 à 45 minutes.
Mercredi – Entraînement en côte
– Échauffement : 15-20 minutes de jogging léger.
– 6 x 3 minutes de montée à une intensité élevée (85-90% FCM), récupération en redescendant en marchant ou en trottinant.
– Récupération : 15-20 minutes de jogging léger.
Jeudi – Repos ou entraînement croisé
Vélo, natation ou yoga pendant 30 à 45 minutes à faible intensité.
Vendredi – Séance de fractionné
– Échauffement : 15-20 minutes de jogging léger.
– 4 x 5 minutes de course rapide à 85-90% FCM, avec 3 minutes de récupération en marchant ou en trottinant entre chaque intervalle.
– Récupération : 15-20 minutes de jogging léger.
Samedi – Sortie courte
1h à allure faible (60-70% FCM) sur un parcours technique.
Dimanche – Repos ou activité légère (marche, étirements)
Plan d’entraînement semaine 2
Lundi – Sortie longue
2h à 2h30 à allure faible (60-70% de la FCM) sur terrain varié.
Mardi – Repos ou récupération active
30 minutes de marche rapide ou de jogging léger.
Mercredi – Entraînement en côte
– Échauffement : 15-20 minutes de jogging léger.
– 8 x 2 minutes de montée à haute intensité, récupération en redescendant.
– Récupération : 15-20 minutes de jogging léger.
Jeudi – Entraînement croisé
45 minutes à 1h d’activité à faible intensité.
Vendredi – Séance de fractionné
– Échauffement : 15-20 minutes de jogging léger.
– 5 x 4 minutes de course rapide à 85-90% FCM, avec 3 minutes de récupération.
– Récupération : 15-20 minutes de jogging léger.
Samedi – Sortie courte
1h à 1h15 à allure faible sur un parcours technique.
Dimanche – Repos ou activité légère (marche, étirements)
Plan d’entraînement semaine 3
Lundi – Sortie longue
2h30 à 3h à allure faible (60-70% de la FCM) sur terrain varié.
Mardi – Repos ou récupération active
30 à 45 minutes de marche ou de jogging léger.
Mercredi – Entraînement en côte
– Échauffement : 15-20 minutes de jogging léger.
– 10 x 1 minute de montée à haute intensité, récupération en redescendant.
– Récupération : 15-20 minutes de jogging léger.
Jeudi – Entraînement croisé
1h à faible intensité.
Vendredi – Séance de fractionné
– Échauffement : 15-20 minutes de jogging léger.
– 6 x 3 minutes de course rapide à 85-90% FCM, avec 3 minutes de récupération.
– Récupération : 15-20 minutes de jogging léger.
Samedi – Sortie courte
1h15 à 1h30 à allure faible sur un parcours technique.
Dimanche – Repos ou activité légère (marche, étirements)
Plan d’entraînement semaine 4 (Récupération)
Lundi – Sortie longue
1h30 à 2h à allure faible (60-70% de la FCM) sur terrain varié.
Mardi – Repos ou récupération active
30 à 45 minutes de marche ou de jogging léger.
Mercredi – Entraînement en côte léger
– Échauffement : 15-20 minutes de jogging léger.
– 4 x 2 minutes de montée à intensité modérée, récupération en redescendant.
– Récupération : 15-20 minutes de jogging léger.
Jeudi – Entraînement croisé
30 à 45 minutes à faible intensité (natation, vélo, etc.).
Vendredi – Séance de fractionné légère
– Échauffement : 15-20 minutes de jogging léger.
– 4 x 2 minutes de course rapide à 80-85% FCM, avec 2 minutes de récupération.
– Récupération : 15-20 minutes de jogging léger.
Samedi – Sortie courte
1h à allure faible sur un parcours technique.
Dimanche – Repos ou activité légère (marche, étirements)