Localisée à la jonction de la cuisse et du tronc, de chaque côté du corps, l’aine est cette zone est traversée par les artères et les veines fémorales, mais est aussi constituée entre autres du nerf fémoral, qui assure la flexion de la cuisse sur le tronc et l’extension de la jambe, des ganglions inguinaux, et de plusieurs muscles : le psoas-iliaque, le pectiné, le petit adducteur et l’adducteur moyen, ainsi que le muscle couturier. Les douleurs à l’aine en course, qui se traduisent généralement par des pointes plus ou moins violentes, accompagnées d’un déséquilibre et une forte gêne dans la foulée, peuvent être très handicapantes. Que faire dans ces conditions ? Eléments de réponse…
Douleurs à l’aine : quelles sont les causes les plus fréquentes ?
Avant d’envisager la meilleure façon de limiter les douleurs à l’aine, il est important d’en analyser les causes les plus fréquentes. La plus courante chez le coureur est une inflammation des tendons autour de l’articulation de la hanche ou de l’aine, qui peut survenir en raison d’un surentraînement ou d’une technique de course inappropriée. Il peut aussi s’agir d’une élongation ou, pire, d’une déchirure musculaire. En effet, les muscles adducteurs, qui se trouvent à l’intérieur de la cuisse, peuvent être étirés de manière excessive lors de mouvements latéraux ou de changements de direction fréquents, provoquant douleur et inconfort.
Lorsque la douleur intervient après un effort prolongé, il peut également s’agir d’une bursite, c’est-à-dire une inflammation des bourses (sacs remplis de liquide) autour de la hanche. Parmi les autres causes de douleur à l’aine, on distingue le syndrome de l’illio-tibial. Cela se produit lorsque le fascia iliotibial, un ligament qui court le long de la cuisse, frotte contre les os de la hanche.
Des problèmes articulaires peuvent également intervenir : des pathologies telles que l’arthrose de la hanche ou des problèmes de labrum peuvent aussi être à l’origine de douleurs à l’aine. Le labrum est un joint fibreux très souple et très richement innervé, fixé sur la périphérie du cotyle, et qui entoure la tête fémorale avec un contact étanche. En cas de déchirure, cela peut provoquer de vives douleurs à l’aine.
Enfin, certains facteurs biomécaniques comme un défaut de posture, des déséquilibres musculaires ou des chaussures inappropriées peuvent contribuer à une mauvaise mécanique de course et entraîner des douleurs. Vu la multiplicité des causes possibles, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé, comme un kinésithérapeute ou un médecin du sport, pour un diagnostic précis et un traitement approprié si la douleur persiste.
Douleurs à l’aine : conseils pratiques pour les prévenir et les limiter
En intégrant certaines pratiques dans votre routine, vous pourrez limiter les douleurs à l’aine et profiter de vos sorties en toute tranquillité.
1. Échauffement adéquat
Avant de commencer votre course, effectuez un échauffement dynamique. Cela peut inclure des mouvements articulaires, des étirements actifs et des exercices spécifiques pour préparer les muscles et les articulations. Une fois échauffé, ayez une progression graduelle dans vos séances d’entraînement, en évitant d’augmenter trop rapidement la distance ou l’intensité pour ne pas sur-solliciter vos hanches.
2. Renforcement musculaire
Intégrez des exercices de renforcement pour les muscles des jambes, en particulier les adducteurs, les abducteurs, les quadriceps et les ischio-jambiers. Un bon renforcement musculaire peut aider à stabiliser l’articulation de la hanche, donc prévenir l’apparition des douleurs.
3. Flexibilité et étirements
Il est essentiel de pratiquer régulièrement des étirements pour améliorer la flexibilité des muscles de la hanche et de l’aine. Cela peut inclure des étirements statiques et des exercices de mobilité.
4. Technique de course
Portez une attention particulière à votre technique de course. Une foulée correcte, avec un bon alignement du corps, peut réduire le stress sur l’aine. Pensez à travailler avec un coach ou un spécialiste si nécessaire.
5. Choix des chaussures
Cela peut paraître simpliste, mais assurez-vous que vos chaussures de trail sont adaptées à votre type de pied et offrent un bon soutien. Des chaussures inappropriées peuvent contribuer à des douleurs.
6. Repos et récupération
Même si les douleurs ont tendance à s’atténuer ou disparaître, n’oubliez pas que la récupération fait partie de l’entraînement ! Accordez-vous des jours de repos et écoutez votre corps.
7. Glace et anti-inflammatoires
En cas de douleur persistante malgré les précautions prises, appliquer de la glace sur la zone affectée peut aider à réduire l’inflammation. Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent également être envisagés, mais consultez un professionnel de santé avant de les utiliser.
Douleurs à l’aine en course : comment réagir ?
Si des douleurs à l’aine surviennent pendant la course, voici quelques étapes à suivre pour gérer la situation. Ne forcez surtout pas ! La gestion des douleurs pendant la course est cruciale pour éviter des blessures plus graves et assurer une récupération adéquate.
Si la douleur est légère, vous pouvez essayer de continuer à courir, en suivant ces conseils :
1. Adoptez alors une foulée plus courte et plus contrôlée pour réduire la pression sur l’aine.
2. Évitez les mouvements brusques ou les changements de direction rapides.
3. Si possible, changez de chemin ou de terrain pour courir sur une surface plus douce ou plus plane, ce qui peut réduire le stress sur l’aine.
Soyez cependant attentif à l’intensité de la douleur. Si elle persiste, faites une pause. Arrêtez-vous et reposez-vous quelques minutes.
Prenez le temps de faire quelques étirements doux des muscles de la hanche et de l’aine, si cela ne provoque pas de douleur supplémentaire.
Si à la reprise la douleur s’aggrave et devient trop intense, il est préférable de s’arrêter. Ne tentez pas de forcer la course.
Si vous avez accès à de la glace ou à un pack de froid, appliquez-le sur la zone douloureuse après la course pour réduire l’inflammation. Prévoyez ensuite une période de repos d’au moins une semaine, avant un retour progressif à l’entraînement, en commençant par des séances de faible intensité et en augmentant progressivement la charge. Si la douleur se manifeste de nouveau, consultez un professionnel de santé, kinésithérapeute ou médecin du sport, pour un diagnostic approprié et un traitement.