Free to Run : le défi de l’ultra-traileuse Stephanie Case
Avocate spécialisée dans les droits de l’homme, coureuse d’ultra-trail et fondatrice de l’organisation « Free to Run », la Canadienne Stephanie Case a de nombreux records à son actif. En 2021, elle a terminé 3e au scratch et première féminine du Tor des Glaciers, l’une des courses les plus dures au monde, longue de 450km. Une victoire pour elle, mais surtout pour une cause qu’elle défend. Avec le film Free to Run, elle raconte son combat pour la liberté des femmes en Afghanistan.
Naissance de Free to Run
C’est en 2014 que Stephanie Case fonde l’organisation à but non lucratif « Free To Run ». Sa mission : permettre aux femmes et aux filles de s’engager pleinement et en toute sécurité dans des activités de plein air. Et plus particulièrement dans les régions touchées par les conflits. Dans ces zones meurtries, où les populations civiles sont souvent en souffrance, l’organisation milite pour une utilisation du sport comme outil d’autonomisation et d’éducation. Une activité capable de contribuer à transformer la vie de milliers de femmes et de jeunes filles.

Free to Run avec The North Face en Afghanistan
Parallèlement à sa préparation pour le TOR450, Stephanie travaille en coulisse avec Free to Run à l’organisation d’une expédition en Afghanistan. Elle serait menée par et pour des femmes. C’est en plein cœur de ces préparatifs que l’équipementier The North Face s’est engagé à parrainer un documentaire sur la mission de Free to Run. Le but : raconter l’histoire de femmes qui se servent du sport pour transformer le monde qui les entoure.
Zeinab et Zahra, les visages de l’espoir
Parmi ces battantes figurent Zeinab et Zahra, deux Afghanes qui incarnent l’esprit de tant d’autres femmes qui croient en l’éducation et au progrès.
La première, Zeinab, a dû concilier son diplôme avec un emploi pour financer ses études. Elle a trouvé dans les sessions Free to Run un moyen inestimable de rester motivée et de sortir de sa zone de confort. Elle s’est ainsi attaquée non seulement à plusieurs marathons, mais aussi au fait de défier le statu quo. Et ainsi d’œuvrer pour changer la vision de ce que les femmes sont capables d’accomplir dans son pays.
Quant à la seconde, Zahra, son rêve de contribuer à améliorer le sort de ses congénères en Afghanistan commence par l’éducation. Première femme de sa famille à réussir ses études secondaires, elle est titulaire d’un diplôme en commerce et en économie. Free To Run lui a donné une nouvelle perspective, en la mettant en contact avec d’autres personnes et en l’aidant à explorer le monde qui l’entoure.

Août 2021, le terrible retour des Talibans
C’est sous le regard du monde entier que les Talibans ont repris en quelques jours le contrôle du pays. Le 15 août 2021, Kaboul tombait entre leurs mains. Stephanie et les membres du conseil d’administration de Free to Run devaient se résoudre à évacuer immédiatement l’équipe du pays. Et de faire un terrible constat : après près de 10 ans de progrès, l’organisation, ainsi que des milliers de femmes et de filles, regardent à nouveau vers un avenir dangereusement incertain.
Le TOR450 malgré tout
C’est en septembre 2021, dans ce moment d’incertitude, de peur et de tristesse, que Stephanie Case a trouvé la force de s’attaquer au TOR450. Non seulement pour elle-même, mais aussi pour inspirer les femmes du monde entier. Elle s’est donc présentée sur la ligne de départ le 10 septembre. 155 heures plus tard, avec seulement 4,5 heures de sommeil, 450 km et plus de 32 000 mètres d’altitude derrière elle, elle remportait la troisième place au classement général. Première féminine, elle pulvérisait le record féminin de 30 heures et consolidait sa place de grande ultra-athlète. Mais Stephanie n’a pas terminé cette course seulement pour elle. C’est une cause bien plus importante qui l’a motivée…

Se battre, encore et toujours
Zahra et Zeinab continuent de croire au pouvoir de l’éducation, du sport. Depuis leur évacuation, elles restent en contact avec leur pays d’origine, malgré les défis à venir. Zahra en est convaincue, c’est ce qui permettra d’améliorer leur existence : « Cela fait plus de huit mois que les filles de plus de 6 ans ne sont plus autorisées à aller à l’école. Depuis que les Talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan. C’est triste. Je crois que l’éducation est la clé de la réussite. Je crois que les femmes afghanes ont le droit de recevoir une éducation. Et que nous devrions collectivement lutter et changer le statu quo actuel en Afghanistan. En tant que citoyennes du monde. »
Pour en savoir plus au sujet de Free to Run et soutenir leurs actions, consultez le site Freetorun.Org
Voir le film Free to Run
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