,

Imperméabilité et respirabilité : comprendre les normes Schmerber et MVTR

IMPERMÉABILITÉ PHOTO BEN BECKER

L’imperméabilité et la respirabilité sont deux critères incontournables lorsqu’il s’agit de choisir la veste idéale pour vos sorties, surtout quand le mauvais temps est de retour. L’un s’exprime en Schmerber, l’autre en MVTR ou RET. On vous décode le principe de ces 2 normes à connaître pour rester au sec, et on vous présente la veste imperméable et respirante ultime de Compressport, la Thunderstorm Waterproof 25/75, qu’on a eu l’occasion de tester.

Imperméabilité : le test de la colonne d’eau

L’imperméabilité est la capacité d’un tissu à empêcher la pénétration de l’eau. Son unité de mesure est le Schmerber. Il vient du nom de l’industriel du textile Charles-Édouard Schmerber (1894-1958). Pour l’estimer, on utilise le test de la colonne d’eau. Le vêtement subit la pression hydrostatique d’une colonne d’eau de plus en plus haute. Le test s’arrête lorsque l’eau commence à pénétrer le vêtement. La hauteur d’eau qu’il a réussi à supporter, quantifiée en millimètres de colonne d’eau, correspond au degré d’imperméabilité du tissu. 1 millimètre de colonne d’eau équivaut à 1 Schmerber.

Un vêtement est considéré comme imperméable (norme ISO811) à 10 000 Schmerber. À partir de 20 000, on parlera de vêtement très imperméable. Précisons, si on rentre dans le détail de mécanique des fluides, que pour la pluie, c’est la pression exercée par la goutte au point d’impact sur le tissu qui perce, pression qui est proportionnelle au carré de la vitesse de la goutte. Un indice de 5 000 traduira une résistance à la pression au point d’impact d’une goutte lancée à 36km/h. Soit une grosse goutte tombant (sans vent) de 5 ou 6 mètres de haut. Un tel vêtement pourra protéger d’une pluie fine sans vent (car les gouttelettes fines ne tombent pas vite).

Plus la hauteur sera importante et la goutte grosse, plus la pression au point d’impact sera importante. Un indice de 20 000 Schmerber exprimera ainsi une résistance à la pression au point d’impact d’une goutte tombant d’environ 20 mètres sans être freinée par la résistance de l’air, lancée à 72km/h. En cas d’averse soutenue, mieux vaut avoir un vêtement ayant cet indice de protection.

IMPERMEABILITE PHOTO UTMJ 2022 : BEN BECKER
Photo Ultra Trail des Montagnes du Jura 2022 / Ben Becker

Imperméabilité : les limites du test de la douche

Dans le cadre du test de la colonne d’eau, l’imperméabilité ne concerne pas la totalité de la surface du vêtement, mais uniquement une petite surface prédéterminée. Or une veste comporte des coutures et des fermetures zippées. Certains fabricants rajoutent alors à leurs paramètres techniques le test dit de la douche, qui consiste à soumettre le vêtement à différentes intensités de douche simulant la pluie. Ainsi, pour la veste imperméable de trail Evadict à 10 000 Schmerber, Decathlon précise 2 choses. D’abord que les coutures sont 100 % étanchées et les zips étanches. Ensuite que « le vêtement a été validé en test de douche et que le tissu est résistant à 10 000 mm de pression d’eau après 5 lavages ».

Mais ce test reste tout de même assez imprécis. D’une part parce que l’intensité du jet de douche n’est pas précisée (et on a vu l’importance de l’intensité juste avant). Ensuite parce que la durée de la douche n’est pas non plus précisée. Or entre un test de 2 minutes d’une douche à faible intensité et un test de 30 minutes d’une douche à forte intensité, il y a tout un monde (et beaucoup d’eau).

Respirabilité : 2 critères pour une même mesure

Par respirabilité, on entend la capacité d’un tissu à évacuer la vapeur d’eau formée par la transpiration. Certaines marques l’expriment en MVTR, pour Moisture Vapour Transmission Resistance. Celle-ci correspond au taux de transmission de la vapeur d’eau. C’est-à-dire la quantité d’eau (sous forme de vapeur) qu’un mètre carré de tissu laisse passer en 24h. Plus ce chiffre est élevé, plus la respirabilité du tissu est bonne. Un vêtement ayant un indice MVTR de 5 000 sera peu respirant. A contrario, il sera considéré comme très respirant à partir d’un indice MVTR 20 000. Et extrêmement respirant au-delà de 30 000.

D’autres marques mesurent la respirabilité en RET, pour Resistance Evaporative Transfert. Il s’agit de l’évaluation de la résistance qu’oppose un tissu à l’évacuation de l’humidité. Plus la résistance du tissu est faible, plus il est respirant. Ainsi, un RET inférieur à 6 caractérisera une matière très respirante, adaptée aux efforts les plus intenses. A l’inverse, un RET supérieur à 20 indiquera un tissu peu ou pas respirant, donc inadapté à l’effort, même léger.

PHOTO BEN BECKER
Photo Ultra Trail des Montagnes du Jura 2022 / Ben Becker

Imperméabilité et respirabilité : comment ça marche

Il peut paraître étrange qu’une membrane puisse ne pas laisser pénétrer l’eau de pluie, mais permette à la transpiration de s’évacuer. C’est sa structure qui explique ce phénomène. Elle contient en effet des millions de pores au cm2, suffisamment petits pour empêcher le passage de l’eau de pluie ou de l’humidité, mais assez grands pour laisser s’échapper la vapeur d’eau de la transpiration.

Imperméabilité et respirabilité : quelle veste choisir ?

Aujourd’hui, tous les équipementiers proposent des vestes de trail associant imperméabilité et respirabilité. Les indices sont variables, et surtout les poids et les prix vont du simple au triple. Mais avant de choisir un modèle plutôt qu’un autre, sachez de quoi vous avez besoin.

Pour des sorties sur des temps de course inférieurs à 2 heures, des vestes ayant une imperméabilité de 10 000 Schmerber et une respirabilité de 20 000 MVTR (RET compris entre 6 et 10) feront l’affaire.

Pour des sorties plus longues, pouvant aller jusqu’à plusieurs heures de suite, il sera préférable d’opter pour des vestes ayant un indice d’imperméabilité supérieur à 15 000 Schmerber et un indice de respirabilité supérieur à 30 000 MVTR (RET inférieur à 6).

IMPERMÉABILITÉ Photo Compressport Ben Becker
Photo Ben Becker

Imperméabilité et respirabilité : on a testé la veste ultime de Compressport

Conçue pour résister aux pires conditions, la toute nouvelle veste Thunderstorm Waterproof 25/75 est l’arme ultime contre la pluie et le vent conçue par Compressport. Elle est composée d’un tissu 3 couches exclusif 25 000 Schmerber avec un indice de respirabilité extrême de 75 000 MVTR. Elle bénéficie en plus d’un traitement spécial DWR (durable water repellent) qui transforme les gouttes d’eau en perles roulant à la surface de la veste et s’écoulant sans s’infiltrer à l’intérieur.

Ce qui frappe d’entrée, c’est la légèreté de la veste, 126 grammes seulement d’après la fiche technique. Autre avantage, la possibilité de la compacter pour la ranger dans une poche de sac ou de ceinture de trail. Une fois enfilée, on apprécie sa coupe ajustée et ergonomique. Elle est resserrée aux poignets et au niveau de la capuche, pour éviter les infiltrations d’eau. Cependant, même si la coupe est ajustée, il est possible de l’enfiler par dessus un petit sac de trail, histoire de tout garder au sec. Le fait qu’elle soit légèrement plus longue sur l’arrière permet de bien abriter vos arrières.

VESTE COMPRESSPORT PHOTO BEN_BECKER
Hyper compacte et très légère, la Thunderstorm Waterproof 25/75 se glissera facilement dans une poche de sac ou ceinture de trail. Photo Ben Becker

Thunderstorm Waterproof 25/75 de Compressport : parfaitement étanche

Testée en conditions de course, l’imperméabilité est parfaite. Concernant la respirabilité, il est toujours très compliqué de l’apprécier. Il faut bien comprendre que si vous transpirez, votre tee-shirt sera humide. Et aucune veste n’évacuera la totalité de votre transpiration et ne fera sécher votre maillot. Ne cherchez pas, cela n’existe pas. En revanche, sachez qu’en cas d’effort léger, notre corps dégage environ 0,5 litre d’eau par heure sous forme de transpiration. Et si l’effort est intense, un litre d’eau ou plus. Vous allez donc forcément mouiller le maillot.

Avec une veste ayant une bonne respirabilité, une partie de la vapeur d’eau émise par votre sueur sera évacuée. Ce qui limitera son accumulation, et le ruissellement sous la veste. Si vous courez avec une veste extrêmement respirante comme la Thunderstorm Waterproof 25/75, même si vous ne devez pas vous attendre à rester au sec à l’intérieur, vous serez donc beaucoup moins trempé qu’avec une veste non respirante.

Dernière chose : on a testé la veste sous une douche à forte intensité pendant 5 minutes. Elle n’a pas laissé passer une goutte.

Seul bémol : le prix de cette veste : 350 euros. C’est cher. Mais c’est assurément un produit que vous allez emporter partout, dans vos sorties comme en course.

VESTE ÉTANCHE PHOTO BEN BECKER
Photo Ben Becker
Les derniers articles
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *