La compression est-elle faite pour vous ?
Certains ne jurent que par les manchons de compression, d’autres prétendent qu’ils ne servent à rien. On démêle le vrai du faux.
1 – La compression sert-elle vraiment à quelque chose ?
OUI. Lorsque nous sommes debout, la gravité fait que le sang vient stagner dans les jambes. En général, ce sont les muscles du mollet qui, en se contractant, appuient sur les veines et font remonter le sang vers le cœur. Un peu comme la pâte dentifrice lorsque l’on presse sur le bas du tube. Ainsi, avant et après l’effort, la compression va surtout améliorer le retour veineux.
Mais ce n’est pas le cas lors de l’effort. En effet, en course, les muscles du mollet poussent suffisamment fort sur les veines pour que le sang remonte, sans besoin de compression pour améliorer ce retour veineux, à moins que l’on soit sur de faibles intensités – comme quand on marche à 1 ou 2 km/h –, ou que l’on fasse du vélo en descente. En revanche, la compression en course sera bénéfique pour atténuer les vibrations des muscles, donc limiter leur fatigue. Vous l’aurez compris, pendant des courses courtes, porter des manchons de compression n’aura que peu d’intérêt physiologique. Mais l’intérêt psychologique n’est pas à négliger.
2 – Permet-elle d’améliorer ses performances ?
OUI. À partir du moment où la compression en course permet de limiter la fatigue, on peut sans risque affirmer qu’elle permet d’améliorer ses performances, du moins lors de longues courses nécessitant de endurance. Mais cela reste une hypothèse. Aucune recherche n’a certifié une amélioration de la performance. De plus, selon cinq ou six études avérées, lorsque l’on porte un équipement de compression entre deux efforts, les performances du second sont toujours améliorées.

3 – Faut-il mettre une paire de manchons pour les entraînements et une autre en compétition ?
NON. Vous pouvez garder la même paire. Mais faites attention : habituez-vous à la compression, entraînez-vous avec. Lors de la compétition, vous pouvez très bien ne pas supporter les manchons à l’effort. Vous pouvez avoir une sensation d’inconfort, l’impression d’être à l’étroit… Il faut acclimater son muscle à la compression. Ce n’est pas quelque chose de naturel.
4 – Soulage-t-elle réellement les muscles ?
OUI. Lorsque vous courez, par exemple, vous tapez le pied sur le sol et les muscles du mollet et de la cuisse vibrent dans tous les sens. Le port d’un manchon amoindrit ces vibrations. Sur des courses longue distance, vous réduisez ainsi la casse musculaire qui entraîne la sensation de fatigue. La compression prévient également le risque de blessures (– 29 %, notamment de tendinites, de périostites et de blessures musculaires, selon les observations réalisées sur les porteurs de manchons de compression). Réduction des vibrations (sollicitation moindre des tendons), augmentation de la température (et donc de l’échauffement) et de la proprioception (notion d’équilibre) sont les arguments avancées pour expliquer ce résultat.

5 – Faut-il plus de compression pour une réduire au maximum les vibrations que pour favoriser le retour veineux ?
NON. Ce sont deux choses différentes. Il faut savoir que plus on comprime, plus on réduit les vibrations. Mais dès que l’on court, ne serait-ce qu’à 5 ou 6 km/h, la compression n’a plus d’effet sur le retour veineux : les muscles des mollets poussent suffisamment sur les veines. C’est pour cela que la compression chez les coureurs à pied est plus orientée sur l’antivibration.
6 – Existe-t-il un effet de mode ?
OUI. Il y en a un, on ne peut pas le nier. On en voit de plus en plus dans les activités sportives, et de toutes les couleurs… Attention, chez certaines marques, ce sont plutôt des vêtements pour maintenir le muscle que de véritables manchons de compression.
3 conseils pour bien choisir vos manchons de compression
1/ Allez vers les spécialistes de la compression. C’est un produit qui, à l’origine, vient de la médecine. Il est important de s’assurer de prendre la bonne taille, sinon l’effet de compression peut être soit trop prononcé (taille trop petite), soit pas optimisé (taille trop grande).
2/ Soyez vigilant sur la provenance. Estampillé CE reste un gage de qualité.
3/ Regardez les fibres utilisées. Elles peuvent faire la différence. Le cuivre, aux propriétés anti-bactériennes, anti-mycosiques…, est une fibre intéressante pour éviter le syndrome du pied d’athlète. D’autres apportent des sensations de fraîcheur…
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