La tête et les jambes, épisode 6 – Marie Goncalves, le rêve bleu
Membre du Team Asics Elite, Marie Goncalves, vice-championne de France de trail long 2022 n’a qu’une idée en tête : performer aux France de Trail le 18 mars prochain à Montpellier-le-Vieux. Avec ce rêve d’intégrer les rangs de l’équipe tricolore pour aller mouiller le maillot lors des Mondiaux qui se disputeront à Innsbruck, en Autriche, début juin. Portrait d’une bosseuse acharnée de 25 ans, future avocate, déterminée à ne rien lâcher.
Quand as-tu débuté dans le trail ?
Marie Goncalves : Je viens d’une famille sportive, avec une mère qui pratique le trail, aussi je suis venue rapidement à la course à pied. J’ai commencé l’athlétisme à l’âge de 7 ans. J’ai peu à peu abandonné les sports de saut et lancer, qui ne me convenaient pas, pour me consacrer au demi-fond et au cross. Je n’ai véritablement débuté le trail qu’un peu avant le confinement. Mais je continue de pratiquer le cross et reviendrai certainement à la route dans le futur, ne serait-ce que pour travailler ma vitesse, qui est un de mes points faibles.
Tu fais partie de la Team Asics Elite, comment as-tu été repérée ?
Marie Goncalves : J’ai eu la chance de participer à la Trail Elite Factory organisée par Asics en 2021. Et j’ai gagné. Cela m’a permis de décrocher un contrat avec eux, et de pouvoir mieux m’organiser pour concilier entraînement, courses et vie professionnelle, puisque je poursuis parallèlement des études pour devenir avocate. J’ai d’ailleurs réussi mon concours d’entrée et suis désormais élève-avocate, et deviendrai avocate à part entière d’ici 1 an et demi.
Concilier ces études, très prenantes, avec tes entraînements n’est-il pas trop compliqué ?
Marie Goncalves : Ce n’est pas facile. L’année dernière a été assez chargée, mais c’est justement le trail qui m’a permis de ne pas avoir que la préparation du concours, et de penser à autre chose. Ne pas être que dans les bouquins. Je pense que cet équilibre projet sportif / projet professionnel est important.

Tu as malgré tout réussi une belle saison 2022, où tu termines entre autres deuxième des Championnats de France derrière Laure Paradan, 1ère du format 6D Lacs sur la 6000D, 1ère du format SaintéSprint sur la SaintéLyon… Quelles sont tes ambitions et défis pour 2023 ?
Marie Goncalves : Tout dépend de ce qui va se passer sur les France de Trail qui se dérouleront à La Cité des Pierres, à Montpellier-le-Vieux, le 18 mars. Je vais tout donner pour obtenir un résultat qui me permettrait d’être retenue en équipe de France. J’avais été sélectionnée pour participer aux Championnats du Monde en 2021, mais ils avaient été annulés à cause du COVID. Et en 2022, je n’ai pas été retenue. Obtenir cette sélection est mon objectif majeur.
Tu as expérimenté l’OCC, le « petit » format de l’UTMB, l’été dernier, où tu as pris la 16e place du classement féminin, terminant 2e Française derrière Esther Eustache. Te reverra-t-on du côté de Chamonix début septembre ?
Marie Goncalves : C’est compliqué, parce qu’avec leur nouveau système de qualification, je n’ai pas les points. Alors j’aimerais bien être à Chamonix, mais je ne sais pas si Chamonix me voudra. Je suis en train de voir avec mon entraîneur si on peut trouver une course qualificative par rapport à mon planning, pour pouvoir refaire l’OCC, mais rien n’est moins sûr. Et encore une fois, tout dépendra de si je suis prise ou non en équipe de France…

Tu performes sur des distances allant de 25 à 55/60 kilomètres. Es-tu tentée par l’ultra ?
Marie Goncalves : Pour l’instant, le format OCC, qui équivaut à 6 ou 7 heures de course, me convient bien. Après, tentée, oui, et j’y viendrai sans doute un jour. Mais pour l’instant, je ne suis pas prête. Il faut respecter une certaine progression, valider chaque étape. Le passage des 60 kilomètres, des 80, des 100… Pour l’instant, avec mon entraîneur Fabien Antolinos, on fait ça plutôt bien. Je ne veux pas brûler les étapes.
Tu as récemment publié un post sur Instagram où tu dis « Quand ça commence à être “dur dur”, je fermes les yeux ». Et quand tu les fermes, il se passe quoi dans ta tête ?
Marie Goncalves : Je repense à tous les moments qui ont été très durs à l’entraînement, et je me dis que si j’ai tant souffert pour en arriver là, ce n’est pas le moment de lâcher. Je ferme les yeux, mais je visualise quand même les filles qui sont devant et qu’il faut aller chercher.
Tu es du genre battante, guerrière ?
Marie Goncalves : On dit de moi que je suis une acharnée. Ça ne veut pas dire que ça passe tout le temps, mais généralement, quand je veux quelque chose, j’essaie toujours de l’obtenir…
Comme ce maillot bleu de l’équipe de France… Dernière question : tu as remporté les formats SaintExpress en 2021 et SaintéSprint en 2022. Te verra-t-on sur le grand format SaintéLyon en 2023 ?
Marie Goncalves : Si tout se passe bien, oui. C’est au programme, mais comme cela arrive très tard dans la saison, il est toujours difficile de prévoir dans quel état de forme on sera. Mais c’est un objectif.
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