« Plus jamais ça ! » : la TDS racontée par Maryline Nakache

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Il fallait être très motivé pour prendre le départ de la TDS, dans la nuit du 28 au 29 août 2023. L’organisation avait pris les devants, en activant le « Kit mauvais temps ». Froid, pluie, neige à partir de 2000 mètres, une sorte d’enfer était promis aux 1649 concurrents qui s’élançaient pour 145km et 9100m D+ entre Courmayeur et Chamonix. Respectivement première et troisième de la course féminine, Maryline Nakache et sa camarade de la team Cimalp Flavie Bruyneel racontent.

Maryline, après la CCC en 2019 (5e) et l’UTMB en 2021 (6e), que retiendras-tu de cette TDS ?

Maryline Nakache : J’étais venue parce qu’on m’avait dit que la TDS était la plus jolie des courses de l’UTMB, mais en fait je n’ai rien vu. Dans ces conditions, il ne fallait pas sortir de sa bulle et commencer à réfléchir… Du coup, j’étais centrée sur moi-même et mes émotions ont été multipliées par 100.

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Nuit, froid, neige, la TDS 2023 dans toute sa splendeur. Photo UTMB 2023

Fiona Porte est partie très rapidement et tu as compté jusqu’à 40 minutes de retard à Beaufort, au km 98, avant de faire une remontée impressionnante. Comment as-tu géré ta course ?

Maryline Nakache : Je ne suis dans aucune gestion, c’est juste que je ne sais pas partir vite. Après, sur des ultras de ce type, où ce n’est pas roulant, ce qui compte c’est la patience. Je savais que j’allais grappiller petit à petit, mais rattraper Fiona, je ne m’y attendais pas.

Lire le récit de la course ICI

Flavie, tu avais déjà fait la TDS en 2021 et terminé 9e féminine. Qu’est-ce qui a changé sur cette édition ?

Flavie Bruyneel : En 2021, j’avais très mal vécu la course. Je manquais d’expérience, je n’arrivais pas à m’alimenter, j’étais dans la souffrance, j’avais terminé au mental et je m’étais dit qu’un jour, je reviendrais prendre ma revanche. Et là, pour le coup, la revanche, je l’ai eue ! Le départ de nuit m’a plu, j’ai vite pu me mettre dans mon aventure. Après, il y a eu des moments très durs. Le pire, ça a été de passer le Cormet de Roselend. Il y avait de la neige, il faisait froid, ça montait non stop, je n’en pouvais plus. Heureusement j’ai pu me reprendre en pensant à tout ce que mes proches m’avaient dit…

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Flavie Bruyneel en mode “avancer coûte que coûte”… Photo UTMB 2023

Maryline, comment as-tu vécu cette victoire ?

Maryline Nakache : Plus que d’avoir gagné, c’est le fait d’être arrivée qui m’a soulagée. J’ai tellement souffert sur les derniers kilomètres, et j’avais tellement peur que Fiona me rattrape que j’ai tout donné jusqu’au bout. C’est une course qui a été dure mentalement et physiquement. Il y avait beaucoup de gadoue, dans les montées je glissais et redescendais. Je me suis tellement demandé ce que je faisais ici… C’est peut-être la plus belle des courses de l’UTMB, mais je ne la referai pas dans ces conditions !

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Plus que la joie, le soulagement à l’arrivée à Chamonix. Photo UTMB 2023

Vous vous êtes croisées à un moment sur un ravito. Maryline, qu’as-tu dit à Flavie ?

Maryline Nakache : Quand on m’a dit que Flavie arrivait, j’étais contente que ce soit elle, mais en même temps je ne voulais pas qu’elle me rattrape. C’est l’esprit de compétition. Alors je me suis dépêchée de partir. Je suis passé à côté d’elle, je lui ai dit Bravo et j’ai filé.

Flavie Bruyneel : J’étais dans ma bulle, j’ai vu qu’elle me parlait, mais je n’ai même pas eu le temps de réagir. Je ne lui ai même pas répondu en fait !

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Flavie et Maryline à l’arrivée : la joie des filles de la Team Cimalp ! Photo UTMB 2023
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