Quelle frontale pour un ultra ? Le test Ledlenser NEO9R
Si courir de nuit demande une attention soutenue, participer à un ultra dont une grande partie de la course se fera de nuit impose de pouvoir compter sur une frontale de qualité, capable d’éclairer suffisamment, d’avoir une autonomie importante et d’être agréable à porter. Sur le papier, la NEO9R de l’équipementier allemand Ledlenser mise au point en collaboration avec Xavier Thévenard réunit toutes ces qualités. Nous l’avons testée sur les sentiers de l’UTMB.

Frontale Ledlenser NEO9R
Si courir de nuit demande une attention soutenue, participer à un ultra dont une grande partie de la course se fera de nuit impose de pouvoir compter sur une frontale de qualité, capable d’éclairer suffisamment, d’avoir une autonomie importante et d’être agréable à porter. Sur le papier, la NEO9R de l’équipementier allemand...
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Bien choisir sa frontale : cibler la puissance et la portée d’éclairage
La puissance d’un flux lumineux s’exprime en lumens (lm). C’est la quantité de lumière visible. Elle correspond à l’intensité d’éclairage et donc au confort visuel du terrain. Plus elle est élevée plus la distance d’éclairage est étendue et son faisceau large. Le minimum recommandé en trail est de 200 lumens. Pour un modèle de 200 à 500 lumens, votre frontale éclairera de 20 à 100 mètres, selon le type de faisceau. Plus les terrains sont techniques et le temps de course de nuit est long, plus cette puissance doit être augmentée afin d’éviter les blessures et la fatigue visuelle.
Privilégier l’autonomie
Si l’autonomie est un critère primordial lorsque vous avez besoin d’une frontale pour un trail nocturne de plusieurs heures, plusieurs paramètres sont à prendre en compte. En effet, l’autonomie varie suivant les modes d’éclairage utilisés. Il est donc nécessaire de comparer son intensité et les différents modes d’utilisations disponibles. Le minimum recommandé pour un ultra est une autonomie supérieure à 20 heures. Sachez de plus que les conditions climatiques jouent sur l’autonomie. S’il fait froid, la batterie se déchargera plus vite.

Attention au poids
Qui dit dossard sur le dos dit légèreté optimisée. D’autant plus pour un élément porté sur la tête ! Il faut alors placer son curseur entre poids et performance de la lampe (puissance d’éclairage et autonomie). Pour le trail, on considère une frontale comme étant légère lorsqu’elle affiche moins de 200 g batterie comprise. C’est important car une frontale light se tient mieux sur la tête en mouvement et évite des douleurs de nuque à long terme.
Bien choisir sa frontale : piles ou batteries ?
C’est le critère qui fait débat, d’autant plus que les fabricants n’utilisent pas les mêmes standards pour l’évaluer. En effet, ils se basent tantôt sur la puissance maximale, moyenne ou faible. On trouve deux types de frontales sur la marché : à batterie intégrée ou à piles. L’option batterie intégrée permet de changer la batterie durant l’effort. C’est une solution plus économique et écologique à long terme. Ajoutons ici qu’un indicateur d’autonomie clair et fiable est également essentiel pour ne pas risquer d’être pris au dépourvu !
Ledlenser NEO9R : l’expertise de Xavier Thévenard
En travaillant à la mise au point de la NEO9R avec Xavier Thévenard, Ledlenser n’a pas pris de risques. En effet, en matière de course de nuit, le triple champion de l’UTMB en connaît un rayon (d’éclairage). Ses principales caractéristiques techniques sont la puissance, l’autonomie et son côté rechargeable. Elle est dotée de trois sources lumineuses adaptables fournissant un éclairage optimisé à courte et longue portée séparées à tout moment. Elle peut éclairer jusqu’à 200 mètres avec une puissance allant jusqu’à 1200 lumens. Quant à l’autonomie, elle est annoncée jusqu’à 120 heures en mode le plus économique. De tels critères en font un choix parfait pour un ultra-trail. Quant à la batterie remplaçable, elle est placée à l’arrière de la tête pour une répartition optimale du poids. Pratique, elle se recharge facilement par contact magnétique.

Ledlenser NEO9R : le test de prise en main
Quel meilleur moment que l’UTMB Mont-Blanc pour tester une frontale taillée pour un ultra ? Profitant de l’événement 2022, c’est sur une partie italienne de la course, entre le lac Combal, l’Arête du Mont Favre et le refuge de Maison Vieille, que j’ai pu me mêler aux concurrents de l’épreuve. Et, entre 2 et 6 heures du matin, j’ai donc testé l’efficacité de la frontale sur les chemins alpins.
Tout d’abord, parlons de son poids. Assez volumineuse par rapport à des modèles plus minimalistes, elle pèse 199 grammes batterie incluse. Elle est donc à la limite supérieure de ce qui est acceptable pour un ultra. Heureusement, la répartition du poids avec la batterie en position arrière est bien faite. Je ne sens pratiquement rien sur le front, et le maintien n’est pas compromis. Une fois posée, bandeau élastique (confortable) bien réglé, j’ai beau secouer la tête latéralement dans tous les sens, elle ne bouge pas. Un bon point, mais à vérifier en pleine course, pour s’assurer que le poids de la batterie ne fasse pas partir la frontale en arrière.

C’est le moment de s’intéresser à un autre critère fondamental, dont les équipementiers oublient souvent de parler : la manipulation. Combien de fois me suis-je retrouvé avec des lampes frontales pas du tout intuitives nécessitant un mode d’emploi sur 3 pages pour en comprendre toutes les subtilités. Le but n’est pas de devoir s’arrêter en pleine course pour trouver le bouton d’allumage, attendre 3 ou 5 ou 7 secondes pour obtenir telle ou telle fonction, changer de mode ou régler la direction. Chez la NEO9R, tout cela est intuitif : chaque pression augmente le niveau d’intensité de l’éclairage, simple comme bonjour. Quant à la tête pivotante, elle permet d’ajuster la direction du flux sans avoir à tourner de molette ni tâtonner pendant 3 heures. Simple, là encore.
Petit bémol cependant, le bouton d’allumage et réglage de l’intensité est un poil trop petit donc difficile à utiliser en pleine course, surtout avec des gants. Un peu plus gros n’aurait pas été de refus.

Ledlenser NEO9R : le test d’éclairage
Côté éclairage, la NEO9R dispose de 4 modes, 20, 200, 600 et 1200 lumens. La lumière est un blanc neutre, qui reproduit correctement les couleurs sans les amplifier. Elle est très brillante, même dans les modes d’éclairage les plus faibles, ce qui permet la restitution d’un nombre important d’informations visuelles. 20 lumens correspondent à une lumière d’orientation. En mode course, l’éclairage 200 lumens est largement suffisant dans la plupart des cas, et le recours à l’éclairage 600 lumens ne se justifie que sur les sentiers très techniques et les descentes. Cela permet d’économiser la batterie. D’ailleurs, l’autonomie en mode 600 lumens n’est que de 5 heures (contre 12 en mode 200 lumens et 120 en mode 20 lumens). Donc impossible d’aller au bout de la nuit en mode 600 lumens.

Le niveau de batterie est indiqué par une LED rouge clignotante à l’arrière de la frontale. Evidemment, pour connaître le niveau, il faut enlever la frontale. Mais quelle autre possibilité ?
Quant à la puissance maximale de 1200 lumens, c’est la blague. En effet, elle n’existe pas en mode permanent mais uniquement en mode « boost » pendant 10 secondes seulement, afin d’éviter une chaleur trop intense au niveau des ampoules. Du coup, quelle utilité ? Pour faire un appel de phares à un concurrent que l’on voudrait doubler ? Mystère… Mais surtout, évitez d’envoyer un flash dans les yeux d’un concurrent, lors d’un ravito par exemple, ou pour discuter.
Question étanchéité, l”indice IP54 indique qu’elle est étanche à la poussière et à l’eau. Pas de problème en cas de pluie, donc.

Ledlenser NEO9R : test en course et verdict
Entre le lac Combal et le refuge de Maison Vieille, j’ai eu droit à toutes les configurations souhaitables : du plat roulant, de la montée bien raide, de la descente bien raide aussi, et du vallonné roulant mais étroit, avec des bords de sentier relevés et piégeux. L’impression générale est très satisfaisante. La NEO9R propose un flux lumineux impressionnant et l’utilisation est très simple. Avec un mode 200 lumens largement suffisant pour ce type de terrain, la batterie offre une autonomie de 12 heures suffisante pour venir à bout d’un ultra (s’il n’y a qu’une nuit dehors).
Dommage en revanche que le poids de la batterie soit si important. Si je n’ai pas constaté de glissement intempestif, sans doute parce que mon catogan bloquait la bande élastique, une cinquantaine de grammes de moins à l’arrière de la tête n’aurait pas été de refus. Il existe bien sûr des modèles plus légers, plus minimalistes, mais offriront-ils le confort visuel de la NEO9R ? Pas sûr…

Frontale Ledlenser NEO9R
Si courir de nuit demande une attention soutenue, participer à un ultra dont une grande partie de la course se fera de nuit impose de pouvoir compter sur une frontale de qualité, capable d’éclairer suffisamment, d’avoir une autonomie importante et d’être agréable à porter. Sur le papier, la NEO9R de l’équipementier allemand...
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