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Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : on a testé les étonnantes chaussures de Tom Evans

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Présentées en avant-première lors de l’UTMB Mont-Blanc à Chamonix fin août, les Adidas Terrex Agravic Speed Ultra ont déjà été vues en course puisque le Britannique Thomas Evans les avait aux pieds lors de sa victoire sur la Western States Endurance Run en juin 2023. Il les portait aussi sur l’UTMB, où il a abandonné après 80km de course, victime de crampes. Mais ce n’est pas la faute des chaussures ! Si ce modèle ne sera commercialisé qu’au printemps 2024, nous avons pu les tester en avant-première. Nos impressions.

Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : premières impressions

Comme beaucoup, j’avais vu la photo de Thomas Evans brandissant sa chaussure « dédicacée » à l’arrivée de la Western States Endurance Run 2023, après sa belle victoire. Mais voir les chaussures en vrai est une autre histoire. En terme d’effet « Whaou ! », elle est en place. Très volumineuse, elle a une semelle en mousse énorme, un orange flashy qui la rend visible à des kilomètres, et une légèreté incroyable pour ce volume.

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Thomas Evans lors de sa victoire sur la Western States Endurance Run, en juin 2023, en 14h 40mn 22s. Photo Adidas
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Thomas Evans lors de la présentation officielle de la Agravic Speed Ultra à Chamonix, fin août 2023, juste avant l’UTMB. Photo Esprit Trail

Un coup d’œil sur la balance m’indique 285 gr pour ce 44,5. Ce n’est pas si léger que ça dans l’absolu, mais très léger pour une chaussure d’ultra. Plus étonnant encore, lorsqu’elle est à plat, elle est toute incurvée, ne reposant que sur le milieu de la chaussure, le talon et la pointe flottant en l’air. Dans la série effet rocker à bascule, on ne peut pas faire plus explicite. Ça promet une bonne projection vers l’avant.

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La pesée “officielle” en pointure 44,5. Photo Esprit Trail

Test Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : un chaussant plutôt large

Une fois aux pieds, je constate que le chausson est assez large sur l’avant. Un peu trop à mon goût, je préfère les chaussures un peu plus fitées qui procurent un bon maintien. Mais c’est une chaussure d’ultra, pas de courte distante. Et peut-être qu’au bout de 100 km je serai content d’avoir un peu plus de place. La tige est dans un mesh extrêmement léger et aéré, on voit à travers. Le talon est curieux, aucun maintien ni renfort, reposant uniquement sur son gros coussin de mousse, avec une large échancrure pour passer bien en dessous de la malléole.

La languette est très large et épouse parfaitement le cou-de-pied, sans aucun pli. Quant aux lacets, torsadés, ils permettent un bon ajustement sans risque de se défaire. En revanche, la petite languette du dessus n’a qu’une partie ouverte pour pouvoir y glisser la longueur de lacet, ce qui est un peu serré et demande d’insister pour bien les coincer. Dommage.

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Une large languette, pas de maintien au talon, un mesh très aéré. Photo Eprit Trail

Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : pour aller de l’avant

Les premiers pas sont étonnants : j’ai l’impression de marcher sur la lune, avec des coussins de mousse sous les pieds, surtout au niveau du médio-pied. Ça bascule vers l’arrière sur le talon et vers l’avant sur l’avant-pied, la sensation est étrange. Évidemment, ces chaussures ne sont pas faites pour marcher, mais pour courir. Et là, l’incurvation prend tout son sens. Dès les premiers mètres, je me sens propulsé vers l’avant, encouragé à une foulée dynamique, limite bondissante. C’est très efficace et plaisant.

L’amorti est énorme, ce qui est logique vu l’épaisseur de mousse. Cela gomme totalement les aspérités du terrain, et permet une foulée moelleuse et très confortable. Il faut en revanche courir plutôt sur le médio-pied car celui qui va courir sur les talons aura tendance à s’affaisser vers l’arrière et à dépenser de l’énergie pour « remonter » le rocker et bénéficier de la propulsion vers l’avant, ce qui n’est pas vraiment le but de la chaussure. Je confirme sur ces premières foulées que l’avantt-pied est un peu large et que mon pied a tendance à flotter un peu, même avec un serrage des lacets optimisé. En revanche, l’absence de maintien au niveau du talon ne me perturbe pour l’instant pas du tout, c’est même plutôt agréable.

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Photo Esprit Trail

Test Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : top sur du roulant

Après une dizaine de kilomètres, 2 impressions s’opposent. Sur terrain roulant, type large chemin forestier ou sentier plat en balcon, les Agravic Speed Ultra se révèlent être des chaussures extrêmement agréables, incitant à la vitesse et à la relance. Elles sont aidées en cela par les plaques de carbone adaptées au trail, qui ne sont pas des plaques entières, comme on peut en trouver dans les chaussures de route.

En effet, des plaques pleines rendraient les chaussures beaucoup trop rigides, tandis que les plaques avec des systèmes de fourche, comme ici une fourche à l’avant et une fourche à l’arrière, rigidifient la semelle et permettent un retour d’énergie tout en gardant une certaine souplesse de torsion. On ne parlera d’ailleurs pas de plaques carbone, mais plutôt de tiges, qu’Adidas appelle Energy Rods.

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La composition de la chaussure, avec les fameuses tiges de carbone. Photo Adidas

Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : attention sur le technique

Sur terrain technique, en revanche, j’émettrai beaucoup plus de réserves. Ce n’est clairement pas le terrain de prédilection des Agravic Speed Ultra. Les aspérités un peu volumineuses, type gros cailloux, ne sont pas bien gérés par la grosse semelle qui a tendance à faire vriller et la cheville. Le seul avantage qu’on peut leur reconnaître, c’est de ne pas sentir les petites aspérités, vu l’épaisseur de la semelle. Mais si c’est pour laisser la cheville en route, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Or en l’espace de 1 kilomètre sur une descente technique dans les cailloux, ma cheville est partie 2 fois. C’est trop.

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Le danger : la cheville qui part en vrille sur un contact avec un gros caillou. Photo Esprit Trail

Test Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : une adhérence limite

Mes dernières réserves concerneront l’adhérence, que j’ai trouvé plutôt moyenne. La semelle externe est signée du constructeur de pneumatiques américain Continental, avec plusieurs dessins de crampons et des orientations bien différenciées pour aider à la traction et à l’accroche, mais le résultat final est plutôt décevant. Sans doute le fait d’avoir choisi de mixer des crampons de seulement 2,5mm sur l’avant centre de la chaussure et de 3,5mm uniquement sur les bords et l’arrière explique cela. Quelques glissades sur des roches lisses m’ont vite refroidi et incité à ralentir. Pas concluant.

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Au centre de la chaussure, à l’avant, des crampons de seulement 2,5mm : insuffisant. Photo Esprit Trail

Agravic Speed Ultra : le verdict

C’était un test vraiment intéressant, avec un modèle de conception étonnante. Les Agravic Speed Ultra sont certainement de très bonnes chaussures pour des coureurs légers de bon à très bon niveau à la recherche de vitesse et de dynamisme sur des sentiers roulants et pas trop techniques. Si sur la durée du test elles se sont révélées extrêmement légères, moelleuses et confortables, difficile de se prononcer sur le niveau de confort et d’amorti au bout de 100 ou 150 kilomètres, puisque ce sont tout de même des chaussures données pour de la longue distance. Est-ce que la mousse ne finira pas par se tasser un peu à la longue ? Il faudra courir plus pour s’en rendre compte… Enfin, puisqu’il faut bien l’évoquer, le tarif n’est pas donné : 230 euros. À ce prix, ces chaussures s’adressent aussi à une élite du porte-monnaie…

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Photo Esprit Trail
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