Test NNormal Tomir : une chaussure surprenante

Présentées l’été dernier par Kilian Jornet, disponibles à la vente depuis fin 2022, les chaussures de sa marque NNormal ont enfin pu être testées par les équipes d’Esprit Trail. Un long chemin, où il a fallu s’engager contractuellement à renvoyer nos paires de NNormal Kjerag et Tomir dans un an à l’équipementier, afin de rester fidèle à la philosophie de la marque : minimiser l’empreinte que l’on laisse, par conscience environnementale. Après notre test du modèle compétition Kjerag, avec lequel le Roi Kilian a remporté Zegama, la Hardrock 100 et l’UTMB en 2022, voici celui du modèle polyvalent Tomir. Avec de sacrées surprises…

Test NNormal Tomir : une chaussure polyvalente faite pour durer

Née du désir de la marque de partager leur passion pour la découverte et les activités en extérieur, la Tomir est présentée comme une chaussure pouvant servir à tout. Que ce soit pour vos itinéraires de trail, vos séances d’entraînement ou n’importe quelle autre activité en plein air. Peu importe ce qui vous anime, l’équipementier vous promet un confort sûr, une adhérence exceptionnelle, un amorti de niveau supérieur et une durabilité extrême.

Son meilleur ambassadeur, Kilian Jornet, qui a activement participé à sa conception, en dit ceci : « Nous voulions une chaussure qui soit vraiment polyvalente. J’adore la sensation de robustesse qu’elle procure : durable et résistante, elle s’adapte parfaitement à mon pied. Et l’adhérence est exceptionnelle ! Cette chaussure peut affronter pratiquement tous les terrains. »

La famille Tomir comprend trois modèles de chaussures différents avec des couleurs différentes dans chaque modèle. Tout d’abord, il y a la chaussure de trail et d’activités de plein air de coupe standard, conçue pour à peu près tout, que ce soit du trail ou de la randonnée. Ensuite, il y a la même coupe de chaussure, mais en version imperméable, fabriquée avec une membrane Sympatex® hautement respirante qui est aussi respectueuse de la planète que performante. Enfin, il y a une version montante, type boots, très typée randonnée, existant elle aussi en version imperméable. C’est la première version que nous avons testée. En avant…

Voir la présentation complète de la Tomir par la marque

Test NNormal Tomir : par ici les surprises

Premier constat au déballage : quelle semelle ! On ne voit qu’elle, surtout au niveau du talon ! Mais malgré cet élément très massif, la chaussure paraît bien légère. Un petit tour sur la balance donne le verdict : 300 grammes pour notre 44,5, dans la moyenne des modèles « durables » les plus légers.

Seconde surprise, après la semelle au talon XXL : le laçage asymétrique, déporté vers l’intérieur du pied, suivant la ligne du métatarse. Qu’ont bien pu penser les ingénieurs design lorsqu’ils ont eu cette idée ? Assurer un meilleur fit autour du pied ? Permettre un laçage plus précis ? Eviter les frottements de la tête du métatarse sur l’empeigne, pour une durabilité accrue ? Sans doute un peu de tout.

En tout cas, la sensation visuelle est très étrange, voire carrément perturbante au début. Et l’effet, s’il devait y en avoir un au niveau du maintien, il m’échappe. En revanche, comme sur la Tomir, pas de petite astuce pour ranger les lacets. Ce sera donc un double nœud de rigueur, par sécurité. Petite précision : la paire est fournie avec un second jeu de lacets. De couleur grise, assortie aux motifs piqués sur l’empeigne. Pas sûr que l’option 2 paires de lacets soit très utile, mais pour la coquetterie, pourquoi pas…

Troisième surprise : la tige, fabriquée à partir d’un mélange de polyester monofilament et de TPE, est cousue sur la semelle, et non collée. Comme au bon vieux temps des chaussures de rando en cuir ! Pour quelle raison, là aussi, mystère. Certainement une histoire de durabilité, le grand dada de Kilian Jornet et Camper, associés sur cette marque. En tout cas, ce choix de matériau, résistant à l’abrasion et aux accrocs, va dans ce sens.

Test NNormal Tomir : sensations d’après course

Les Tomir sont présentées comme des chaussures polyvalentes capables de faire à peu près tout, que ce soit de la rando ou du trail, voire de l’ultra. Après essai, force est de constater que ce sont sans conteste de vraies chaussures de trail, plus que de rando. En revanche, pour un modèle destiné à la longue distance, on peut s’attendre a du confort et de l’amorti.

Surprise là encore, la Tomir s’est révélée beaucoup plus ferme que je ne l’avais imaginé. La semelle intermédiaire, en mousse EVA classique, est pourtant bien épaisse, mais le moelleux attendu – espéré – n’est pas au rendez-vous. Certainement un choix de densité de mousse destiné, là encore, à privilégier la durabilité, quand on sait qu’une mousse EVA ayant un amorti important perdra ses qualités plus rapidement au fil des kilomètres qu’une mousse plus ferme.

Test NNormal Tomir : accroche et robustesse

Point très positif en revanche, la robustesse de la Tomir. Malgré son poids relativement léger, j’ai l’impression d’avoir les pieds enfermés dans des forteresses, ultra-protégés, et que rien ne peut leur arriver. Une sensation sans doute due au côté massif de la chaussure, à son pare-pierres imposant et à la rigidité de l’ensemble. Petit bémol, comme elles sont imposantes et taillent un peu grand, le maintien, surtout en descente, est un peu limite, malgré un laçage ajusté. Peut-être qu’une demi-pointure de moins aurait été préférable. Mais une chose est sûre : cette robustesse est voulue, garante de durabilité là encore.

Dernier point : l’accroche. Et là, c’est carton plein. La semelle Vibram Megagrip avec ses crampons relativement espacés et très marqués (5mm, contre 3,5 seulement sur la Kjerag) offre une très bonne accroche, que ce soit en montée comme en descente, en terrain sec comme humide. Une vraie bonne surprise, qui permet de se lâcher en confiance, malgré de côté massif de la chaussure. Et la gomme choisie pour les crampons, très résistante, est une garantie de durabilité.

Test NNormal Tomir : le verdict

Kilian Jornet et Camper ont voulu proposer un modèle robuste et résistant pour aller loin sur les sentiers et dans le temps, le pari est gagné. Certes, je n’ai pas fait des centaines de kilomètres pour ce test, mais après une semaine d’usage et près de 60 kilomètres avalés, les chaussures n’ont pas bougé et la semelle est intacte. Après, c’est une question de goût. Personnellement, le côté massif n’est pas mon genre, et ce laçage asymétrique continue de me perturber. De plus, j’aurais préféré un amorti un poil plus souple. Mais des coureurs un peu plus costauds que moi (68 kilos) à la recherche d’un modèle résistant et durable y trouveront certainement leur compte.

Poids en 44,5 : 300g
Stack : 31mm / 23mm
Drop : 8mm
Crampons : 5mm