Combien de kilomètres par an pour les champions ?
Si le début d’année est généralement consacré à préparer la prochaine saison de trail, il permet aussi de regarder dans le rétroviseur. Et en terme de bilan d’activités sportives de l’année passée, on voit de tout, entre ceux qui ne font que courir, ceux qui courent et qui roulent, ceux qui courent, qui roulent et font du ski de rando, ou du skimo… Petit aperçu du nombre de kilomètres effectués en 2023 par quelques-uns des champions de la discipline.
Claire Bannwarth, l’inusable
Plus de 12 000 km de course à pied, sans oublier les séances de vélo et les montées de marches, Claire Bannwarth ne connaît pas le bouton stop. D’un autre côté, avec 25 ultras au compteur, soit deux par mois en moyenne, ça chiffre vite. Et ce, avec des performances remarquables qui lui ont permis de passer enfin officiellement Élite (720 en cote ITRA). Entre un nouveau FKT sur le Colorado Trail (« De loin le truc le plus ouf de toute ma vie, 9 jours toute seule au milieu des ours et des montagnes…le kiff absolu », dit-elle), un RP sur 24 heures amélioré (234.5 km contre 227 km), un RP sur Backard amélioré (61 tours), la dame n’a pas chômé. Et vu son programme 2024, ce n’est pas cette année qu’elle va ralentir…

Maud Méry de Montigny, l’Ultra-Bulle qui ne bulle pas
Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, Maud Méry de Montigny court tous les jours, encore et toujours, avec ses chiens, en liberté. Cette année, elle affiche 10 970 km et 366 000m de dénivelé positif parcourus sur les sentiers, principalement dans les montagnes du Jura, mais aussi dans le Massif des Vosges, les Monts de l’Ain, au cœur des volcans d’Auvergne, la chaîne des Puys, les Monts du Forez, les Pyrénées Ariégeoises, les Monts d’Or, et même en Wallonie. Et tout ça sans avoir pris l’avion depuis 2015, précise-t-elle ! Pour 2024, de nouvelles aventures, et toujours autant de kilomètres. Mais un projet lui tient plus spécialement à cœur : 400K, la traversée des montagnes du Jura fin avril, sans doute sur 4 jours, pour mettre en lumière la différence, les handicaps invisibles, et particulièrement Asperger.

Casquette Verte, Monsieur 9%
10 606 km de parcourus, 1 118 heures de course, 273 111m de D+. L’ultra-traileur parisien a sorti sa calculette pour livrer un verdict impressionnant : « J’ai tout simplement couru 46 jours et 14 heures en cumulé. J’ai couru 9% de mon temps de vie en 2023 ! Soit en moyenne 204 km, 21h30 et 5 252m de D+ par semaine. » Et Alexandre Boucheix de préciser que même si ça a beau être long sur le papier, s’il avais pris du temps supplémentaire pour en faire encore plus, il aurait adoré le faire. « J’ai l’impression d’être à des années lumières de mes limites physique, et encore plus loin des limites de mon envie. L’exploration de l’Ultra comme mode de vie a continué, continue et continuera. »
Quelques jours après ce bilan, Casquette Verte a profité de l’annonce de ses projets 2024 (entre courses officielles et aventures OFF, le traileur parisien ambitionne de s’aligner sur pas moins de 15 ultras, dont l’Ultra Trail du Mont Fuji, la VVX, l’Ultra01 et bien sûr l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, à Chamonix) pour énoncer également de grandes résolutions. Ayant de plus en plus de mal à concilier boulot, entraînement et courses, il a décidé de se mettre à « faire autrement » :
« J’ai la volonté de m’inscrire sur du temps long, avec une perspective à trois ou quatre ans, avec un projet orienté ‘performance’ sur quelques courses mythiques… et à côté beaucoup de off pour m’amuser, ainsi que quelques ultras pour me préparer, explique-t-il. Pour arriver à faire cela en y consacrant moins de temps, je vais devoir peut-être moins courir, et commencer à m’entraîner ! » Courir moins et s’entraîner, voilà un sacré programme ! Le tiendra-t-il ?

Arthur Joyeux-Bouillon, le boulimique de kilomètres
Depuis sa 3ème place sur la TDS en 2021, Arthur Joyeux-Bouillon signe des Top 10 sur les courses les plus prestigieuses et rêve de gagner un jour l’UTMB ou la Diagonale des Fous. En ayant fait le choix de quitter son job de gendarme pour devenir athlète professionnel et ne se consacrer qu’à la course à pied, il est monté d’un cran et a augmenté ses doses d’entraînement, en grande partie en croisé avec le vélo et le ski de rando. Ainsi, en 2023, il totalise 1054 heures d’activités réparties entre trail (690 heures pour 5 913 km)), vélo (196 heures pour 4 340 km), ski (126 heures pour 712 km) et autres activités (41 heures pour 82 km). Soit un total de 1 054 heures pour 11 048 km et 508 334m D+.

François D’Haene, 6 mois à haute dose
Rien ou presque jusqu’en juillet. En 2023, et suite aux blessures qui l’ont mis sur la touche depuis fin 2022, l’obligeant à renoncer à la Diagonale des Fous, François D’Haene n’a quasiment pas couru de tout le premier semestre. Il n’est bien entendu pas resté inactif, mais après un mois de janvier de repos, il a surtout fait un peu de ski et beaucoup de vélo en mai/juin, avant son retour sur les sentiers. Ainsi, de juillet à novembre, il n’aura consacré « que » 384 heures à la course à pied, pour parcourir 2 179 km. Mais son bilan d’activités reste impressionnant, avec en tout (trail, vélo, ski et autres activités sportives confondues) 8 327 km parcourus en 892 heures, avec 366 897m D+ à la clé. Pour un retour de blessures, c’est impressionnant…
Quant au programme 2024 de l’athlète iconique de Salomon, il se précise et le poussera à chausser les baskets beaucoup plus tôt cette année. Après avoir été tiré au sort, il a en effet annoncé sa participation à la Hardrock 100 mi-juillet, un ultra américain qu’il connaît bien pour l’avoir gagné en 2021 et avoir livré une bataille homérique face à Kilian Jornet en 2022. S’il fera impasse sur l’UTMB, François D’Haene a également annoncé son intention d’allonger la distance en s’alignant au départ du Tor des Géants, cette énorme boucle de 330 km et 25 000m D+ au départ de Courmayeur, en Italie, le 8 septembre prochain.

Kilian Jornet roi du dénivelé
584 270m D+ ! Plus de 66 fois l’Everest en partant de 0, tel est le cumul de dénivelé communiqué par le Patron en 2023. Le tout en 1168 heures d’activités. Mais il n’a pas atteint un tel dénivelé avec la course à pied, car il y a consacré moins de la moitié de son temps d’activité. Le trail reste bien sûr son sport n°1, avec 554h d’efforts, mais pour « seulement » 3 200 km. Le skimo prend la seconde place, avec 380 heures, devant le vélo, avec 150 heures et l’escalade, à laquelle il a consacré 80 heures. S’il n’avait pas été obligé de lever le pied durant l’été en raison de son œdème osseux, Kilian Jornet aurait certainement franchi la barre des 600 000m de dénivelé positif !

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