7 choses étonnantes que vous apprendrez sur l’UTMB…
… en lisant Le Trail devenu légende – Dans les coulisses de l’UTMB de Doug Mayer. Et certainement plus de 7 d’ailleurs, tant le livre de cet auteur américain, journaliste, coureur (il a fait 2 fois l’UTMB) et fondateur de l’association Run the Alps vivant à Chamonix est bourré d’informations et d’anecdotes. Une belle façon de tout savoir sur cette course et ses coulisses les plus insoupçonnées juste avant les 20 ans de l’UTMB, qui se déroulera du 28 août au 3 septembre prochain à Chamonix. Passionnant.
Dans les coulisses de l’UTMB
Pour réaliser cet ouvrage, Doug Mayer a eu accès aux archives de l’UTMB et a interviewé plus de 100 personnes, que ce soit des organisateurs de la course (dont Michel et Catherine Poletti bien entendu) ou des gagnants, élites, anonymes, experts, chercheurs, etc… Le résultat ? Un livre riche de 200 photos, cartes et infographies qui donnent une perspective ultra-complète sur la plus célèbre de toutes les courses de trail, sans éviter les polémiques comme celle liée à la récente transformation du mode d’obtention des dossards.

1 – Sur combien de dossards misaient les Poletti pour la première édition ?
Lorsqu’ils décident de se lancer dans l’aventure du Tour du Mont-Blanc, en 2002, les Poletti mettent en place un site Internet et croisent les doigts pour atteindre les 300 participants pour leur première édition, programmée le 30 août 2003. Ce qui représentait déjà un sacré contingent pour une course de 150 kilomètres ! Le premier inscrit fut reçu par courrier en décembre 2002, à l’époque où l’on envoyait encore des bulletins et chèques par la poste. Assez rapidement, le bouche-à-oreille fit son œuvre et les Poletti se mirent à rêver d’atteindre la barre des 500 participants. Au final, ce sont précisément 722 personnes qui s’étaient inscrites pour la première édition de l’UTMB. La météo catastrophique n’empêcha pas l’épreuve de se tenir, mais l’hécatombe fut terrible puisqu’il n’y eut que 67 finishers, soit plus de 90% d’abandons !
2 – Qu’est-ce que le taux de rafraîchissement adiabatique
Le taux de rafraîchissement adiabatique correspond au refroidissement naturel de la température lié à l’élévation en altitude. En montagne, il est de 9,8° C tous les 1000 mètres, soit pratiquement 1° de perdu tous les 100 mètres. C’est un des moteurs de la météo en montagne, car lorsque l’air se refroidit en prenant de l’altitude, il entraîne la formation de nuages. Ainsi, prendre le départ de l’UTMB avec une température de 10° à Chamonix, situé à 1003 mètres d’altitude, signifie rencontrer des températures de 0° à 2000m, voire de -5 au col des Pyramides Calcaires, point culminant de la course, à 2 565 m d’altitude.
3 – Quelle est la montée la plus dure de l’UTMB ?
La montée de la Croix du Bonhomme est considérée comme la montée la plus dure du parcours. C’est, en tout cas, celle qui présente le dénivelé le plus important en une seule fois : 1329 mètres, avec un point culminant à 2479m d’altitude. Cette montée commence dès la sortie de Saint-Gervais, mais grimpe sérieusement à partir du kilomètre 35, au passage appelé Notre-Dame de la Gorge. C’est là que les coureurs découvrent une ambiance survoltée, avec grand feu de joie et supporters hystériques, avant de s’enfoncer seuls dans la nuit.
Le Col de la Seigne et son voisin, le Col des Pyramides Calcaires, viennent en 2e position au niveau de la difficulté, avec 958m de dénivelé. Le Grand Col ferret est souvent considéré comme un épouvantail, car il arrive après près de 100km de course, mais il ne représente « que » 754m de dénivelé. En revanche, la montée faisant seulement 4,5km, elle est plutôt raide, ce qui la rend si redoutable.
La Tête aux Vents, avec 863m de D+, est la dernière grosse punition du parcours, infligée après 153km de course et déjà plus de 9000m de dénivelé avalés. La franchir, c’est assurément devenir finisher…
4 – Quel est le temps mis par Dawa Sherpa, premier vainqueur de l’UTMB ?
Dawa Sherpa a mis 20h 05mn 59s pour remporter la première édition. Soit à peine plus de 20 heures, un exploit. Mais le parcours de l’époque était plus court et avec moins de dénivelé que celui de l’édition 2022 où Kilian Jornet et Mathieu Blanchard ont été les premiers à descendre sous la barre des 20 heures ! En 2003, le parcours était de 150 km et 8100m de D+. Et la course ne s’appelait pas encore UTMB (ce sera pour la 2e édition), mais Ultra-Trail International du Tour du Mont-Blanc. Dawa Sherpa a couru de nouveau cette épreuve à 4 reprises, en 2004 (2e), 2007 (5e), 2008 (2e) et 2010 (11e).

5 – Quel est le meilleur résultat obtenu par un Américain sur l’UTMB ?
Si de nombreuses Américaines se sont imposées sur l’UTMB (6 au total, entre Krissy Moehl en 2003 et Katie Schide en 2022), aucun homme n’est parvenu à franchir l’arche d’arrivée en première position. Et tout le monde sait que Jim Walmsley en rêve, et tentera de nouveau de relever le défi en 2023. Le meilleur résultat a donc été obtenu lors de la première édition, lorsque Topher Taylor et Brandon Sybrowsky ont franchi ensemble la ligne.
6 – Quelle était la taille de la couverture de survie de Kilian Jornet lorsqu’il a remporté l’UTMB en 2008 ?
C’est une des histoires les plus connues et méconnues à la fois de l’UTMB. En 2008, un jeune Catalan tout frêle prend le départ de l’UTMB avec une simple banane autour de la taille, au lieu des traditionnels sacs de trail des autres concurrents. Alors qu’il file sur les sentiers, des réclamations pleuvent auprès de l’organisation, pour dénoncer une entorse au règlement et l’absence de matériel obligatoire. Kilian Jornet sera d’ailleurs contrôlé 8 fois sur le parcours, et une pénalité de 15 minutes lui sera même infligée pour entorse au règlement.
Pourtant, le Catalan était bien dans les clous. Comme le confirmera Catherine Poletti d’ailleurs, non seulement Kilian Jornet n’ignorait pas le règlement, mais il le connaissait même très bien et avait su l’interpréter à son avantage. Ainsi, il avait découpé les fermetures éclair de sa veste pour l’alléger au maximum et sa couverture de survie faisait… 10cm2. Ce n’est que l’année suivante, pour éviter que le cas ne se reproduise, que le règlement devint plus précis sur le matériel obligatoire, entre autres sur la taille de la fameuse couverture de survie, au moins 1m40 par 2m !

7 – Qui a dit que pour bien commencer l’UTMB, il faut ralentir ?
Parmi la multitude de coureurs apportant leur témoignage dans cet ouvrage, on retiendra celui de David Lanney, qui fait partie du petit groupe d’Américains ayant réussi à se hisser dans le top 5 de l’UTMB. Il a fini 3e en 2015 et 4e en 2016. Passionné par le parcours de cet ultra, qu’il connaît par cœur, il a fini par comprendre exactement comment aborder au mieux cette longue boucle. Son premier conseil est assez singulier : « Pour commencer, il faut ralentir. » En référence à la vitesse folle à laquelle les principaux favoris et outsiders parcourent les 15 premiers kilomètres de la course, à un rythme de course sur route, pas loin de 16-17km/h…
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