SaintéLyon 2022, le débrief des coureurs
Quel meilleur moyen de savoir ce qu’ont vécu les participants de la SaintéLyon 2022 que de se plonger dans leurs récits de course ? Avec force détails, ils ont publié sur leurs réseaux sociaux des analyses qui permettent de se retrouver au cœur de l’épreuve. Voici la compilation des témoignages des 4 premiers du classement général, ainsi que celui de la marraine de la SaintéLyon 2022, Sissi Cussot, qui a bouclé sa 9e participation.
Andreu Simon Aymerich, Team Asics Trail, vainqueur de la SaintéLyon 2022
Temps : 5h 47mn 35s
Vitesse : 13,63 km/h
Première participation à la SaintéLyon

« Je suis surpris du rythme auquel j’ai pu courir toute la course ! »
« Chaque changement demande du temps, mais en regardant les entraînements et les sensations des 6 dernières semaines, c’était encourageant. Je voulais voir si j’étais capable de lui donner une continuité en compétition. Courir avec ce “feeling” ça fait plaisir et c’est le meilleur cadeau que je puisse faire à ceux qui se sont consacrés à me perfectionner en un temps express. Quelle libération de pouvoir commencer comme ça !
Diabète, insuline, frontale, brouillard, froid et boue m’ont accompagné sur ces 78km et 2050+, pour être enfin le premier étranger à remporter l’Asics SaintéLyon ! Je suis super content et surpris du rythme auquel j’ai pu courir toute la course ! »
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Thomas Cardin, team Hoka, 2ème de la SaintéLyon 2022
Temps : 5h 52mn 40s
Vitesse : 13,43 km/h
2ème participation. Vainqueur de la SaintéLyon 2021 (ex-aequo avec Romain Lieux)

« J’ai rarement fini une course autant au mental. »
« La Doyenne… La SaintéLyon… 2ème place pour une 2ème participation. 78km en 5h 52, dans la boue, le brouillard et sous la pluie. L’aventure d’une nuit blanche. (…) Je retrouve beaucoup de visages connus derrière les buffs et les frontales. Les températures ne sont pas négatives mais il fait très humide. Le départ est retardé de près de 20 minutes pendant lesquelles une pluie fine commence à tomber. Nous nous refroidissons sérieusement en restant statiques sur la ligne de départ.
Les fauves sont enfin lâchés, et comme on pouvait le prévoir, ça part vite, sûrement trop vite ! 3’35, 3’40, les kms défilent et l’allure baisse peu. Ce ne sont pas des allures qui me dérangent, mais je commence à penser à la suite de la course. Partir trop vite sur la SaintéLyon, c’est prendre le risque de finir tout doucement. Ou même de ne pas finir du tout. Mais les collègues de la tête de course ne sont pas si faciles à convaincre et je les suis donc dans leur projet. »
Thomas Cardin dans le brouillard…
« On monte les premières côtes et heureusement la vitesse diminue. Mais un protagoniste s’invite, et il ne nous laissera pas souvent tranquilles : le bon vieux brouillard. Il est très épais et humide, on y voit vraiment pas grand chose. En plus, il dépose une fine pellicule d’eau sur mes lunettes en permanence. C’est le gros kiff car je cours à l’aveuglette !
Aux alentours du 20ème km, un groupe de trois coureurs s’échappe : Theo Detienne, Baptiste Chassagne et Andreu Simon Aymerich. Pour moi, c’est beaucoup trop tôt. Tout le monde me l’a répété, la course ne commence qu’à Sainte-Catherine. Et pourtant, ils prennent 3 minutes d’avance et je suis contraint de chasser en solo derrière eux. »
Quand Thomas Cardin donne tout et… coince
« Je finis par rattraper Baptiste avec qui nous partageons quelques kilomètres très glissants. Andreu reste à 3 minutes d’avance. À la mi-course je me dis que cette avance est trop stable. Andreu ne présente pas de signes de faiblesse, il faut donc que je prenne mes responsabilités et que je passe à l’attaque. C’est donc parti pour un gros effort d’une quinzaine de km pendant lesquels je prends beaucoup de risques.
Je vais très vite, je force, relance autant que possible, essaye d’en faire le plus possible dans la boue car je pense que c’est là que les écarts se font. J’arrive à remonter à 1’30” d’Andreu. À Soucieux, je suis à fond, pas d’arrêt au ravito. L’écart baisse toujours mais je commence à sentir que je ne serai pas capable de finir à ce rythme.
C’est à partir de ce moment que ça devient dur. J’essaye d’en faire le plus possible mais l’écart ne réduit plus. Je reste très concentré et même trop, car j’en oublie de manger mon gel prévu sur la portion Soucieux-Chaponost ! Erreur qui m’enfonce encore plus dans les mauvaises sensations. Les derniers km sont un chemin de croix. J’ai rarement fini une course autant au mental. Les chutes s’enchaînent, je coince en bosse, je n’arrive plus à relancer, je suis frigorifié. La totale ! »

Thomas Cardin soulagé… puis heureux !
« L’arrivée n’est pas un plaisir, c’est un soulagement. C’est seulement après m’être changé et avoir parlé avec ceux qui m’entourent que je réalise que je suis satisfait de ma course. Je ne regrette rien, je suis même heureux de cette belle aventure. J’ai réussi à produire un effort physique et mental important, à quatre semaines de ma course des championnats du monde, sans oublier les conditions de vie actuelles qui ne sont pas des plus reposantes ! (Thomas Cardin est devenu papa en milieu d’année, NDLR.)
C’est une Saintélyon plus dure pour moi que celle de l’année dernière, mais qui clôture d’une belle façon une année énorme en événements perso et sportifs. Bravo à tout ceux qui ont bravé les éléments, coach, ravitailleurs, amis, coureurs ou bénévoles, ceux qui m’ont encouragés et poussés à faire au mieux. Maintenant, je vais me reposer un peu, essayer de dormir (mais ça ne dépend pas que de moi 🙂 et reprendre des forces pour pouvoir préparer 2023. »
Baptiste Chassagne, team Sidas Matryx, 3ème de la SaintéLyon 2022
Temps : 6h 03mn 23s
Vitesse : 13,03 km/h
2ème participation. 4ème de la SaintéLyon 2019

« Pour la première fois de ma carrière, j’ai couru pour gagner ! »
« Il paraît que la nuit porte conseil. Moi je crois qu’elle porte bonheur. Hier (le 4 décembre, NDLR), j’ai couru avec mon cœur. J’en suis revenu avec des émotions rares. J’ai eu froid dehors, mais j’ai eu si chaud à l’intérieur… Pour la première fois de ma carrière, j’ai couru pour gagner. Quitte à perdre. Je ne suis pas monté sur la première marche, pourtant, c’est comme une victoire. J’ai tenté, avec mes armes, et pris des risques, afin d’aller explorer ce qui sépare les performances prometteuses et les places d’honneur de la seule et unique “gagne”. Celle que tu claques un jour, et que l’on ne t’enlève jamais.
Je me suis incliné face à Andreu Simon Aymerich et Thomas Cardin, 2 athlètes de classe internationale, tout simplement plus forts que moi. J’ai découvert un autre versant du sport de haut-niveau : gagner est encore différent de performer. J’ai beaucoup appris et observé, et j’ai franchi la ligne d’arrivée la tête haute, sans regret, empreint d’une émotion puissante. Parti fort, en tête jusqu’à Sainte-Catherine, j’ai traversé un moment réellement obscur, de Saint-Genou (km 44) à Chaponost (km 65). Grâce à mes hooligans, nombreux, bouillants, je suis allé voir ce qu’il se passait au fond de moi et y ai déniché un supplément d’âme. Celui qui m’a permis de décrocher le podium et de vivre, à l’arrivée, un moment de communion magique avec mes proches. »
Baptiste Chassagne en route pour les « France »
« 4ème pour ma 1ère participation, 3ème pour la 2ème… Marche après marche. En attendant, je vais savourer, puis repartir doucement mais sûrement à l’entraînement afin de poursuivre ma préparation aux Championnats de France, qualificatifs aux « Monde ». Une échéance dont la SaintéLyon représentait la première étape, par son format roulant assez semblable. Un immense merci pour tous les encouragements que j’ai reçus de vive voix ou par messages touchants. Je suis gorgé de bonnes ondes pour avoir chaud tout l’hiver. Vive la Doyenne… »
Manu Meyssat, team Hoka, 4e de la SaintéLyon 2022
Temps : 6h 12mn 10s
Vitesse : 12,73km/h
Double vainqueur de la SaintéLyon (2016 et 2017)

« Ce n’est pas une victoire, et pourtant, c’en est une quand même ! »
« Le sourire sur les photos, résume assez bien, cette SaintéLyon 2022 ! Comme souvent, j’embarque avec moi mon pote Paulo Valour dans cette aventure, et nous rejoignons la zone de départ vers 22h… Petit temps calme et j’enfile la tenue de combat ! Il ne fait pas très froid, et j’avais jeté un œil dans l’après-midi sur la météo, qui n’annonçait rien d’exceptionnel. Donc ce sera un thermique + coupe-vent !
Un léger échauffement d’une quinzaine de minutes et en route pour un bain de foule sur cette ligne de départ où j’ai largement le temps de saluer tous les copains, puisque nous y resterons plantés dessus, immobiles pendant 15min, suite à un petit incident qui oblige l’organisation à repousser le start. Tiens, la pluie commence à faire son apparition. Mais cela ne devrait être qu’une averse passagère… »
Manu Meyssat à l’aveugle
« On commence à se refroidir, mais sous les ordres et l’ambiance impulsés par le fidèle et irremplaçable Éric Garcia, la meute est libérée… Un gros plateau cette année, une belle densité, et rapidement un groupe d’une trentaine de coureurs se détache, avec parmi eux quelques relayeurs. Le rythme paraît cool, mais les km défilent à environ 3’35/km, voire 3’25 en légère descente.
Sorbiers et les premières difficultés sont déjà là et je sens que le rythme augmente… Je décide de ne pas partir au combat de suite, ma préparation sur cette édition a été très particulière après mes 2 années sans courir, et je ne suis pas complètement serein sur ma capacité à tenir une telle distance.
La pluie est toujours présente, la pente s’élève et nous rentrons dans un brouillard impressionnant ! Même sur les parties goudronnées, j’ai parfois le sentiment qu’à la moindre courbe, je vais finir dans les barbelés. Visibilité 2/3m, on navigue à l’aveugle, et sur les descentes en chemin, j’avoue que je suis complètement sur les freins. Victime de 2 entorses ces dernières semaines, je n’arrive pas à lire le terrain. Je suis également obligé d’enlever mes lunettes que j’utilise uniquement par temps froid, car je suis un peu sensible des yeux, mais qui pour le coup, trempées par l’humidité, n’arrangent pas les choses. »
Manu Meyssat et la bataille des intestins
« KM 17, St-Christo, 1er ravito où je retrouve Paulo afin de refaire le plein. Il m’annonce à 40 secondes de la tête et me demande si les sensations sont bonnes. Et bizarrement, je lui réponds que je n’en sais rien ! Ni bonnes, ni mauvaises, juste étranges… Une purée Baouw prise de suite, quelques gorgées de St-Yorre et c’est reparti.
Puis vers le 20ème kilomètre, des crampes intestinales apparaissent, ce qui est plutôt rare chez moi. Elles sont assez douloureuses mais au bout d’une vingtaine de secondes, elles disparaissent. Je compose avec. Cela revient toutes les 10min environ, mais sans sensations d’écœurement pour autant. Je continue de m’alimenter, simplement cela devient décousu, alors que je suis assez méticuleux d’habitude et que je n’aime pas modifier mon plan de bataille, surtout sur une course longue… Bref, ça n’annonce rien de positif pour la suite, mais je reste dans ma bulle, à l’écoute des moindres informations que mon corps m’envoie.
KM 31, ravito de Sainte-Catherine. Ce n’était pas prévu au programme, et d’ailleurs pas plus que la pluie, toujours présente, mais vu mon équilibre intestinal instable, je me dis que si je m’engage sur ce tronçon de 25km en direction de Soucieu et que cela dégénère, cela risque d’être très long, voire très, très long… »
Manu Meyssat, un coup de barre et ça repart !
« La facilité aurait été de mettre le clignotant à ce moment-là (cela m’a quand même effleuré l’esprit…), mais je ne suis pas encore dans le mal musculairement pour rendre les armes et anéantir toutes ces heures passées à l’entraînement ces dernières semaines, afin d’être de la fête cette nuit. Alors je fais ma ‘princesse” et j’opte pour un changement intégral. Je sais que je vais perdre du temps (environ 4 minutes), mais je l’accepte. Paulo doit comprendre que ça sent le sapin quand je change mes plans, et reste observateur, pour ne pas m’influencer.
C’est reparti, Goretex sur le dos, bien au chaud et au sec. L’énergie commence malgré tout à me faire défaut, car cela fait déjà une dizaine de kilomètres que je suis dépendant de mes crampes intestinales, et je sens que je commence à caler à l’entrée du Bois d’Arfeuille. Avec la pluie en continu et les autres courses qui sont passées devant, les chemins commencent à être défoncés par la boue. Le seul point positif, c’est que le brouillard se fait plus rare, donc la visibilité bien meilleure.
Malgré cette baisse d’intensité, je rattrape coup sur coup Kevin Vermeulen et Théo Detienne qui sont bien dans le mal. Après quelques mots d’encouragement, le premier, assez clairvoyant, me lâche “je crois vraiment avoir sous-estimé la difficulté de cette course, et en plus je suis gelé !”. Quant à Théo, apparemment victime d’une entorse, il n’est pas mieux. Leurs route s’arrêteront quelques kilomètres plus loin.é
Manu Meyssat, le coup de la crampe
« Rampeau est là, la pente est raide, et je marcherais une grosse partie de ce raidard. Je n’ai pas la force musculaire pour encaisser une montée tout en puissance, alors je gère. Cela fait longtemps que je cours seul, les crampes intestinales me rappellent régulièrement qu’elles sont toujours là et que j’ai toujours du mal à m’alimenter, mais sans être malade pour autant… Par contre, ce qui devait arriver arriva, mais sans prévenir : je me chope une crampe de l’espace ! Musculaire, cette fois, à l’adducteur. En un quart de seconde, elle m’arrête net à l’entame d’une bosse (KM42).
Un relayeur qui arrive à ce moment-là me demande si je me suis fait mal, quand il m’a vu m’arrêter soudainement, et continue sa route après avoir compris que ce n’était pas grave. Je marche quelques mètres, afin que cela cesse, mais impossible, alors je prends une quinzaine de secondes pour m’étirer, ce qui me permet de relancer la machine. Je commence à trouver le temps long, ma progression s’annonce difficile, mais quelques centaines de mètres plus loin, je retrouve mon relayeur sympa qui me lâche un “je vois que ça va mieux !” »
« KM44, St-Genou. Le ravito étant un peu difficile d’accès, j’ai fait le choix de me ravitailler seul. Je remplis une flasque sans perdre de temps et repars de suite. La descente qui suit me permet de manger et boire un peu, je retrouve un semblant d’énergie et compose un peu plus loin avec une énième crampe intestinale, mais qui sera la dernière. Malgré tout, sur ce profil descendant en direction de Soucieu, je sens un regain de forme et j’arrive à reprendre une alimentation normale : je bois quand je veux, je mange à nouveau régulièrement, tout redevient plus fluide. Par contre, j’ai mon gros orteil au pied gauche qui me fait souffrir depuis pas mal de temps. Là encore, cela ne m’arrive jamais !!! Ce sont les chaussures que j’avais utilisées sur ma dernière sortie longue de 50km, sans aucun échauffement ! »
Manu Meyssat en mode « robot »
« KM 55, ravito de Soucieu. Je change encore mes plans, et je change de chaussures, je bois, me ravitaille (tiens, un morceau de parmesan bien salé, ça change et ça fait du bien) ! Paulo n’y comprend plus rien. Il continue de me donner des infos sur les écarts, mais je l’écoute à peine, je suis rentré en mode “robot” et l’arrêt sera assez bref malgré tout.
Je repars plein de conviction, je sens que je reviens dans le fight et j’allonge la foulée dans les rues de Soucieu, quand un début de crampe à l’adducteur me rappelle à l’ordre et m’invite à ne pas trop m’enflammer.
J’ai le mollet gauche bien dur, mais les nouvelles chaussures me font du bien sur l’orteil, et finalement, les tensions vont s’atténuer au fil des kilomètres restants. Je profite que cette section avant Chaponost soit assez courte (47′ pour ma part) pour boire les 50cl de ma flasque, puisque Paulo m’attendra au ravito. Ce secteur se passe plutôt bien physiquement. Par contre, les chemins sont complètement défoncés, et je n’aurais pas pensé pouvoir retrouver des conditions similaires à celles de 2019.
KM65, ravito de Chaponost. Pas d’arrêt cette fois-ci, je chope juste une flasque en plein vol et écoute Paulo qui m’annonce les 3 premiers assez loin, mais le 4ème à 2’30. Donc je viens de découvrir que je suis 5ème. Mais l’écart me paraît trop important pour espérer davantage… Malgré tout, cela fait du bien au moral. Et de savoir que, sauf incident, j’irai au bout de l’aventure est déjà une victoire. »
Manu Meyssat, une victoire personnelle
« KM 72, et voilà la terrible côte des aqueducs qui s’érige devant moi. J’attaque en courant, je marche quand même une cinquantaine de mètres dans son premier virage très relevé, puis prolonge en courant jusqu’au sommet. Il y a beaucoup de coureurs maintenant (concurrents des autres courses, NDLR) que je rattrape, avec pas mal d’encouragements qui minimisent la douleur.
KM 74. Ouhahou ! Je reviens sur le 4ème, Pierre-Emmanuel Alexandre. On échange quelques mots mais il est dans le dur et ne pourra par rester au contact. Et puis voilà, un cycliste de l’organisation m’accompagne dans ce dernier kilomètre. J’oublie les muscles broyés par l’effort, et je file vers l’arrivée.
C’est fait, je retrouve la ferveur de l’accueil, la voix du micro dÉric Garcia, Ludovic Collet , ce parterre de journalistes, et tous les passionnés présents en masse ! Contrairement à ce que beaucoup espéraient, ce n’est pas une victoire, et pourtant, c’en est une quand même. J’ai vécu tellement de moments difficiles ces 2 dernières années… Et pas seulement dans le sport (car comme on dit, ce n’est “que” du sport), c’était mon quotidien qui était impacté. Un quotidien où toutes les choses basiques devaient être réfléchies, où les nuits étaient en permanence hachées par les douleurs. Et malgré les infiltrations répétées, quand tu en arrives à te lever du lit le matin uniquement avec une dose de morphine, je peux vous dire que je suis heureux de cette 4ème place au milieu de ce plateau d’athlètes !
Bravo au vainqueur, et aux copains devant moi, Thomas Cardin et Baptiste Chassagne pour la course de costauds qu’ils ont réalisée. Et, bien entendu, à tous les participants. Car ce n’était pas simple d’être à l’arrivée, cette SaintéLyon est impitoyable ! »
Sissi Cussot, Team Asics, marraine de la course, 197e, 10e féminine de la SaintéLyon
Temps : 8h 21mn 14s
Vitesse : 9,45 km/h
9ème participation. 2ème féminine en 2014 et 2016, 3ème en 2013 en 2018, 4e en 2017, 5e en 2015

« L’abandon n’a jamais été une option ! »
« J’avais dit que j’y mettrai mes dernières forces physiques et mentales… C’est chose faite ! Et comme j’étais loin d’avoir pu faire le plein de carburant avant le départ, j’ai vite senti que je risquais la panne sèche avant l’arrivée. Mais l’abandon n’a jamais été une option. Juste terminer, en composant avec la forme du moment. Du mieux possible. J’aime bien cet état d’esprit : “Faire du mieux qu’on peut.” Et nos capacités ne sont pas linéaires. Et ne sont d’ailleurs pas les mêmes pour tous. Cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas admirables pour autant…
Une forme à l’image de ces dernières semaines jusqu’au 40/42e kilomètre… À subir ! Poussive, lourde, sans énergie et sans réelle motivation de me “rentrer dedans”. Déblocage soudain à 35km de l’arrivée ! Je ne sais trop expliquer pourquoi ni comment. Pas eu le temps de passer à la station service faire le plein de carburant pourtant ! J’avais plutôt même continué à bien le vider…
Je double quasiment 400 coureurs en 35km. On va dire que c’est ma petite perf du jour à moi. Avec mes capacités du moment. Surtout, cette seconde vie m’a permis de ne pas passer plus de 8h à subir. Et à réaliser, une fois de plus, que l’être humain possède des ressources incroyables insoupçonnées !
Sissi Cussot, faiblesses et forces en présence
En tout cas, même s’il m’a clairement manqué :
➡️De la niaque,
➡️Des ischios suffisamment préparés,
➡️Un carrefour postérieur prêt à encaisser,
➡️Ma musique pour m’apporter du réconfort dans les moments durs,
➡️Mon papa.
J’ai aussi eu la chance :
➡️De recevoir énormément d’amour et de soutien !
➡️D’avoir une équipe d’assistance au top niveau !
➡️D’avoir opté pour le bon équipement et de ne pas avoir subi le froid !
Mais quand même… Courir 78km en plein hiver et en pleine nuit… On est 15 000 barjots quoi ! C’était ma 9ème SaintéLyon, soutenue par mes fidèles partenaires Asics Running et i-run.fr. On se donne RDV pour la 10ème ?

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