Avez-vous déjà pensé à affiner votre proprioception en explorant vos ressentis sous vos pieds ? Bénédicte Opsomer et Pascal Jover, auteurs du livre Yoga pour runner, vous expliquent tout. Grâce à cette prise de conscience, votre foulée sera bien plus tonique et légère au moment d’attaquer les sentiers…

Ce qui est important dans l’approche des Running Yogis, c’est cette recherche constante de relâchement dans l’effort, tant sur le tapis de yoga qu’en course, et c’est par le travail sur le tapis de yoga qu’il devient plus aisé d’alléger sa foulée, et de la construire différemment… Nos jambes sont bien sûr les principales actrices de notre running, mais leur mouvement n’est que la conséquence du placement et du mouvement du reste de notre corps. Nos pieds sont les appendices qui nous relient à la terre. Il a une zone de contact avec le sol (l’empreinte du pied quand on marche dans le sable), mais mécaniquement, il n’y a que trois points d’appui qui encaissent les efforts. Notre pied est en définitive… un trépied.

Ces trois points d’appui sont situés au niveau des coussinets du gros et du petit orteil (sous les têtes du premier et du cinquième métatarsien), et au centre du talon. Le corps étant un système mécanique global, on verra dans les exercices de yoga qu’une action sur chacun de ces points d’appui a des répercussions jusqu’au sommet du crâne… Et dans la course à pied aussi ! Le pied est composé de 26 os, soit 52 pour les deux pieds, le quart de la totalité des os qui composent notre squelette ! Sur eux seuls, repose tout le poids de notre corps.

Explorez vos ressentis sous vos pieds

Pour vivre cette exploration, mettez-vous debout, pieds parallèles, écartés de la largeur du bassin, avec le poids du corps réparti équitablement sur l’avant et l’arrière. Soyez attentif à ne pencher ni à gauche ni à droite. Observez comment la stabilité et la fermeté dans votre corps naissent de vos points d’appui sur la terre. Et comment les sensations de fermeté et de puissance s’installent dans vos jambes et dans votre bassin. Ce bassin vient ainsi constituer une dalle solide sur laquelle la colonne vertébrale va pouvoir s’ériger et un carrefour précieux pour vos jambes qui vont vous faire avancer.

Premier point : derrière le gros orteil

Pour sentir ce premier point, visualisez le coussinet derrière le gros orteil. Lorsqu’une expiration se présentera, vous presserez cette zone dans le sol et vous relâcherez la pression à l’inspiration. Vous pourrez enchaîner ces pressions au rythme de votre souffle pour bien localiser ce point d’appui à l’arrière de votre gros orteil. Lorsque la pression est maintenue, découvrez les sensations qui remontent dans tout votre corps : la sensation dans les tibias et péronés, dans les genoux, les fémurs qui semblent partir en rotation vers l’intérieur, le bassin qui se referme sur sa face avant alors qu’il s’élargit sur sa face arrière, donnant ainsi plus d’espace au sacrum. Si votre ressenti est suffisamment fin, observez les sensations dans la colonne vertébrale et jusqu’au sommet du crâne. Observez comme ce geste minime a des répercussions dans la totalité de votre structure. Le corps est un système global.

Deuxième point : derrière le petit orteil

Pour sentir ce deuxième point, visualisez le coussinet qui est situé juste à l’arrière du petit orteil. Sur une expiration, vous presserez cette zone dans le sol et vous relâcherez la pression à l’inspiration. Vous pourrez enchaîner ces pressions au rythme de votre souffle pour bien localiser ce point d’appui à l’arrière du petit orteil. Lorsque la pression est maintenue, découvrez les sensations qui remontent dans tout votre corps : la sensation dans les tibias et péronés, dans les genoux, les fémurs qui semblent partir en rotation vers l’extérieur, le bassin qui se referme sur sa face arrière alors qu’il s’élargit sur sa face avant, donnant ainsi plus d’espace à la zone pubienne. Si votre ressenti est suffisamment fin, observez les sensations dans la colonne vertébrale et jusqu’au sommet du crâne.

Troisième point : le centre du talon

Pour sentir ce dernier point, vous allez cette fois presser vos talons dans le sol. C’est comme si vous cherchiez à étirer l’arrière de vos genoux. De la même façon à l’expiration, vous pousserez le talon dans le sol, et vous le laisserez revenir sans soulever le pied à l’inspiration. Lorsque la pression est maintenue, découvrez les sensations qui remontent dans tout votre corps : la sensation de fermeté qui s’installe dans vos jambes, dans le bassin, et le léger mais ferme gainage qui s’installe dans le bas de l’abdomen.

Combinaison des trois points d’appui

Dans la même position, vous allez cette fois presser les trois points d’appui dans le sol. À l’expiration, pressez l’arrière du gros orteil, puis celui du petit orteil, puis le talon. À la fin de l’expiration, les trois points sont engagés. Relâchez à l’inspiration et enchaînez au rythme de votre souffle. Après quelques mouvements, lorsque vous êtes familiarisé avec la gestuelle, maintenez la pression dans le sol pendant quelques respirations, puis relâchez. Reprenez à l’expiration et enchaînez.

*Texte extrait du livre « Yoga pour runner » (comportant de nombreux exercices de pratiques guidées de yoga adaptées à la course à pied, avec photos à l’appui), Bénédicte Opsomer et Pascal Jover, Editions La plage, 224 pages, 17 x 24cm, 19,95€ en librairie.

Les derniers articles

Dur de garder la forme et le moral, quand on a droit seulement à un tout petit périmètre autour de chez soi pour courir… C’est le moment de prendre le temps de travailler votre condition physique chez vous, et ce grâce à la Fédération Française d’Éducation Physique et de Gymnastique Volontaire, experte depuis bien longtemps du sport santé en France !

En cette période de confinement, la FFEPGV propose dès aujourd’hui sur son site sport-sante.fr et sur sa chaîne Youtube, un programme d’activités physiques et sportives riche et diversifié, sous forme de vidéos accessibles gratuitement et réalisées par des animateurs professionnels de la FFEPGV.

Photo Brooks

« Dans ce contexte particulier, notre Fédération jouera son rôle et assumera sa mission d’intérêt général. Chacun d’entre nous doit rester solidaire et faire preuve de citoyenneté et de civisme, tout en trouvant un équilibre physique, psychologique et social dans la contrainte du confinement. C’est pourquoi nous proposons à chaque personne qui le souhaite de pratiquer une activité physique et sportive qui puisse lui apporter du bien-être au sein de son domicile. » Explique Patricia Morel, Présidente de la FFEPGV.

Depuis le début du confinement, c’est tout un mouvement qui se mobilise… bénévoles, animateurs, clubs se sont engagés dès l’annonce de confinement, pour réaliser des séances vidéo de gymnastique volontaire. Ces séances reflètent la pratique de l’activité physique telle que délivrée dans les 5600 clubs que compte la FFEPGV en France. Cependant, pour que chacun puisse pratiquer chez soi, elles ont été adaptées :

  • Encadrées, ces séances sont élaborées, réalisées et filmées par des animateurs professionnels diplômés par la Fédération.
  • Pratiques, elles ne nécessitent aucun matériel. 
  • Écourtées, elles sont structurées sur un format court de 30 minutes.
  • Diversifiées (Yoga, Pilates, cross training, séances pour les enfants ou encore séances bien vieillir, etc.), elles permettent aux pratiquants un large choix d’activités et de la variété pour le plaisir et le bien-être !
  • Accessibles, elles s’adressent à tous, enfants, adolescents, adultes, séniors, quels que soient sa condition physique.
  • Disponibles dés maintenant gratuitement surhttps://www.sport-sante.fr/ et dans l’après-midi sur la chaine Youtube FFEPGV
Les derniers articles

La période qui s’ouvre est atypique. Côté trail, plus d’objectif à court terme en vue ! Pour ne pas vous retrouver sur la case départ côté forme quand nous serons tous « déconfinés », voici 8 astuces et conseils pour conserver l’envie de courir…

Photo Brooks

1. Prenez la course du bon côté !

Etre passionné de trail et de maillots de « finisher », c’est bien et cela donne un joli goût à la vie. Mais cela ne veut pas dire se gâcher le quotidien et celles des autres dès que vous êtes privé de compétition dans votre proche horizon. Si vous prenez la chose du bon côté, vous serez beaucoup plus cool, plus détendu et plus agréable à vivre durant cette période « entre deux ». Faites ce qu’il faut pour rester en forme, mais avec détachement et décontraction !

2. Continuez à courir !

Si vous devez vous occuper de vos enfants, arrangez-vous pour y aller tôt le matin de façon à être disponible aussi bien physiquement que mentalement le reste de la journée. Profitez des levers plus tardifs du reste de la famille pour vous éclipser. Au retour, vous serez en pleine forme pour attaquer un bon petit déjeuner et une journée que vous devez penser « belle ». Dégustez avec gourmandise ces petits moments de course à pied rien qu’à vous, voyez-les toujours du bon côté afin que votre pratique reste un moment de respiration et de plaisir…

3- Faites votre cinéma !

Construisez votre scénario, et choisissez les images mentales qui vont vous donner envie de vous lever le matin pour partir courir alors que tout le monde dort encore. Même si vous devez courir en ville, imaginez les sensations de légèreté et de bien-être que vous aurez cet été en courant sur les sentiers de montagne, les chemins de campagne ou la plage encore déserte ! Même si c’est dur de se lever, pensez au bonheur qui va suivre et à l’immense satisfaction que vous aurez d’avoir surmonté votre flemme. C’est aussi le moment d’innover et de trouver de nouveaux parcours autour de chez vous !

4-Faites la liste de tout ce que courir vous apporte

Notez sur un petit carnet spécifique, tous les bienfaits que le trail a générés pour vous, et tous ceux qu’il peut encore vous apporter si vous persistez. Avoir eu le courage de vous extraire du lit tôt le matin, d’être sorti de votre zone de confort, va vous apporter toute la journée le bonheur de vous sentir exister, et vous donner une meilleure confiance en vous, avec plus de force pour affronter le stress généré par la situation actuelle.

5-Déterminez précisément ce qui vous pousse à courir

Par rapport à cette longue liste (on l’imagine !), définissez quelles sont vos priorités par rapport à la pratique du trail. Que ce soit pour perdre du poids, vous sentir mieux dans votre peau, retrouver une certaine jeunesse, vous classer le mieux possible, ou encore être finisher d’un trail long voire d’un ultra, il existe mille et une motivations, le tout est de bien cerner quelles sont les vôtres, et de savoir les faire évoluer en ce moment, tout gardant certains dans un petit coin de votre tête pour plus tard. La motivation, c’est cette force intérieure qui incite à construire sa propre histoire, à progresser dans tous les domaines de la vie, à gagner d’abord son estime de soi. Et le plaisir de la pratique et de la vie en général, naît de cet engagement motivé.

6- Notez tout ce que vous faites !

En fin de journée, ressortez votre petit carnet et prenez 5mn pour tenir votre « journal de bord ». Notez-y vos séances de course à pied bien sûr, avec au minimum leur durée, mais aussi, si vous les avez, des indications d’intensité, de kilométrage et/ou de lieux traversés. Et n’oubliez pas de rajouter tout ce qui constitue un effort physique (home-trainer et/ou séances de gym à la maison, marche à pied pour aller acheter de la nourriture, tour du pâté de maisons avec les enfants, etc.). Vous réaliserez alors que même si vous n’avez pas beaucoup couru, vous avez tout de même fait pas mal de sport. Ne manquez pas d’y noter des choses tous les jours, c’est votre secret de motivation et vous y reviendrez avec émotion !

7-Appréciez de vous sentir en forme

Continuer à courir même sans compétition à la clé, permet de vraiment intégrer cette pratique dans votre quotidien et de conserver la forme sans rupture. Dites-vous bien que c’est beaucoup plus facile d’y consacrer un petit moment par jour en cette période où la plupart des gens ont plus de temps qu’à l’habitude, que d’avoir ensuite de gros efforts à faire pour vous motiver à reprendre si vous êtes hors de forme.

8-Evitez le surmenage

Etre motivé et volontaire, c’est bien, mais cette parenthèse obligée doit surtout être le moment de vous ressourcer, de prendre soin de vos proches, et de faire le point, et non pas de vouloir en profiter pour faire un maximum d’activité physique. La fatigue physique et nerveuse, l’écœurement et le renoncement menacent tous ceux qui veulent en faire trop ou ne respectent pas certaines règles de base.

Les derniers articles