Ludovic Collet, la grosse voix du trail français [Interview]

LUDO COLLET Photo Esprit Trail

Depuis 18 ans, Ludovic Collet fait résonner sa grosse voix sur la place du Triangle de l’Amitié fin août à Chamonix et donne des frissons à des milliers d’amoureux du trail. Speaker officiel de l’UTMB Mont-Blanc, mais aussi du Grand Raid de la Réunion ou du Cross et du Marathon du Mont-Blanc, il était par le passé entraîneur… de natation !

Esprit Trail : Ludo, c’était ton combientième UTMB ?

Ludovic Collet : J’avoue que je ne les compte pas trop. J’ai commencé en 2006 et là on en est à la 21ème édition. J’en ai raté trois, donc ça fait 18. Je suis majeur !

C’est toujours aussi magique ?

Ludovic Collet : Oui, je prends toujours autant de plaisir, je vis de cette énergie-là. Que les coureurs soient connus ou anonymes, ce qu’ils m’apportent me nourrit, plus que l’organisation, même si j’ai toujours beaucoup de plaisir à les retrouver aussi. 

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L’homme qui libère les coureurs, c’est Ludovic Collet. Photo UTMB Group

Tu imaginerais voir un départ de l’UTMB sans y être ?

Ludovic Collet : Pour l’instant pas encore. Pourtant, je commence à y penser, ça fait plus de 20 ans de métier, il faudra que je parte au bon moment. Je pense que j’ai encore des choses à apporter, mais c’est sûr qu’à un moment il faudra que je passe le relais aux jeunes que j’ai formés, à tous ceux qui sont venus me demander des conseils, comme Ugo Ferrari par exemple, parce que je prends quand même de la place sur la ligne.

Comment as-tu débarqué dans cet univers il y a 20 ans ?

Ludovic Collet : J’ai toujours aimé ça, j’ai toujours fait du show. À la base, je suis entraîneur de natation compétition, et quand tu entraînes des nageurs, pour qu’ils entendent les temps des séries quand ils sont dans l’eau, il faut avoir une voix qui porte. Moi, j’ai toujours eu une grosse voix, et c’était déjà un spectacle à l’époque. Et puis j’étais bénévole au Club des Sports de Chamonix, alors on m’a demandé d’animer le Forum des Sports, et ensuite j’ai fait des défilés de mode avec une amie où je déclamais des poèmes sur ses robes décalées, faites en toile de parapente recyclée.

C’est lors d’une coupe du monde de ski où on a fait un défilé que Christopher Hardy, qui est un grand nom des speakers (speaker des étapes de Coupe du monde de ski et d’escalade et de courses de trail, NDLR) m’a dit «  Écoute, Ludo, je ne te connaissais pas, tu as une voix, du charisme, moi j’ai des dates à te donner ». 

Et tu t’es immédiatement retrouvé sur les lignes de départ ?

Ludovic Collet : Je n’ai pas commencé par le trail, mais quand le Club des Sports m’a donné ma chance pour animer le Cross et le Marathon du Mont-Blanc, j’ai senti qu’il y avait vraiment quelque chose à faire. Et, comme diraient les Canadiens, je suis tombé en amour avec ce sport. J’ai couru le Cross, j’ai découvert des muscles dans mes jambes, moi qui n’avait jamais fait de dénivelé parce que je venais de la région parisienne et je courais sur du plat. J’ai voulu comprendre comment les coureurs arrivaient à courir dans du dénivelé positif, je m’y suis intéressé. Et puis un jour, un organisateur m’a dit « Tiens, c’est pas mal ce que tu fais, tu n’aimerais pas venir ? »

Tu as énormément innové dans la façon de commenter. Quelle est ta recette ?

Ludovic Collet : J’ai essayé d’incorporer des choses qui m’ont marqué, comme le mouvement hip-hop, qui est toute ma jeunesse. C’est comme ça que j’ai amené un peu de danse sur les lignes de départ, une façon de parler, de répéter des mots, comme dans le hip-hop. Et ça a pris…

Ludo Collet UTMB
Ludo Collet, chef d’orchestre sur les lignes de départ. Photo DR

De toutes ces courses dont tu es le speaker « officiel », quelle est celle que tu préfères

Ludovic Collet : Ma course de cœur, c’est le Cross et le Marathon du Mont-Blanc. C’est celle qui m’a fait démarrer, on est dans un cadre incroyable, face au Mont-Blanc, c’est sublime, tu prends des émotions terribles. Après, forcément, l’UTMB et le Grand Raid de La Réunion. Ce sont des courses qui m’apportent beaucoup beaucoup d’émotions. Et puis il y a aussi toutes les courses qui n’ont pas les moyens d’avoir un son de qualité, une sono, des DJ, ou de me permettre de créer un spectacle. Mais il y a beaucoup de courses partout en France et à l’étranger où je prends du plaisir et où j’ai des émotions.

Speaker, mais aussi chanteur ! Tu nous as sorti un petit tube…

Ludovic Collet : Oui, la Big Hola. C’est quelque chose que j’avais envie de faire depuis longtemps, qui est une sorte de version musicale de ce que je fais depuis 20 ans sur les lignes. J’avais envie de laisser une trace et de la mettre en musique, en rap, parce que c’est ce que j’aime depuis toujours. J’ai demandé à mon meilleur ami qui avait du temps cette année de m’aider à co-écrire le morceau et le mettre en place, mais j’en ai chié pour rester dans le tempo parce que le rap est hyper précis, hyper pointu. Et puis, face à ce monde qui se divise, il y avait aussi un message : les extrêmes reviennent, et moi je n’ai pas envie de ça dans le sport. Ce que j’aime dans le trail, c’est ce moment où on peut être tous ensemble.

Voir le clip de La Big Hola ICI

Ludovic Collet Big Hola
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