SaintéLyon 2022 : 7 choses à savoir pour bien préparer votre course
Doyenne des courses d’ultra, la mythique SaintéLyon, raid nocturne et souvent glacial entre Saint-Étienne et Lyon, est devenue un véritable phénomène dans l’univers du trail. Le 3 décembre, la plus grande course nature de l’Hexagone, avec près de 10000 participants, sera aussi la dernière grande épreuve de la saison 2022. Mais être capable de courir toute la nuit au cœur d’un immense ballet de frontales sur les crêtes des monts du Lyonnais, ça se prépare. Suivez notre guide.
1 – La SaintéLyon, une course pas comme les autres
Inutile d’essayer de cataloguer la SaintéLyon, c’est une épreuve unique, différente de toutes les autres. D’abord, parce que c’est la plus ancienne des courses hexagonales, ce qui lui confère une saveur toute particulière. C’est aussi une épreuve qui se déroule en pleine nuit, et souvent dans des conditions météo un peu extrêmes, où la pluie, la neige et le froid aiment à s’inviter. Enfin, c’est pour de nombreux traileurs la dernière course de la saison et, de ce fait, un rendez-vous quasi immanquable.
Une des particularités de l’épreuve est de rassembler tous les profils, du marathonien rapide sur route au traileur habitué au dénivelé et aux épreuves longues. Mais la SaintéLyon est aussi et surtout un bon indicateur de forme en fin de saison. Car avoir accumulé un trop gros nombre d’épreuves en automne risque de peser sur la course, qui fait rappelons-le 78 kilomètres pour 2020m de D+ et 2350m de D-. Or la Sainté exige de la fraîcheur et une bonne préparation physique.
Mais la course en elle-même récompense tous les efforts. Être parmi les milliers de coureurs, frontales sur la tête, formant d’immenses serpents de lumière dans la nuit, est tout simplement grandiose. Le plus incroyable, c’est l’ambiance tout au long de la course. Au-delà du départ, au milieu de la foule, au Parce des Expositions de Saint-Étienne, le public est innombrable. Même à 4 heures du matin, il y encore du monde pour vous encourager, des orchestres, des spectateurs. Une aventure se doit d’être vécue une fois dans sa vie de coureur.
2 – La SaintéLyon, un profil piégeux
Si le départ est assez roulant, en pleine ville, sur le bitume, attention ! Les premiers chemins qui grimpent dans les monts du Lyonnais arrivent très vite. C’est là que se situe le vrai départ de la course, avec la partie la plus technique et pas mal de montées. C’est généralement pendant cette partie que l’on a le plus de chances (ou risques) de patauger dans la neige, et accessoirement de se prendre des rafales de vent sur les plateaux.
Avec environ 2000 mètres de D+ à avaler, le dénivelé n’est pas insurmontable. Toute la difficulté réside dans la longueur de la course et dans l’accumulation des petites bosses. Le tracé monte progressivement durant toute la première partie jusqu’à près de 900 mètres d’altitude, avant de redescendre de 200 mètres vers Sainte-Catherine, au km 32. C’est là que se situe un gros ravitaillement avec liquide, solides et repos.
La deuxième partie, après quelques petits coups de cul pour franchir le point culminant de la course, est nettement plus roulante : on redescend vers Lyon plus ou moins régulièrement pendant plus de 12 kilomètres jusqu’au ravitaillement de Soucieu-en-Jarrest, au kilomètre 55. Attention, ne vous cramez pas dans la descente, car il reste encore un peu plus de 20 kilomètres jusqu’au Palais des Sports de Lyon.
3 – Ne négligez pas votre endurance
La SaintéLyon est le type d’épreuve qui demande un savant mélange de résistance et d’endurance, ainsi qu’une bonne gestion de course. L’entraînement ne doit donc pas se prendre à la légère, car même si ce n’est pas une course au résultat, elle demande tout de même une bonne préparation.
Il faut ainsi impérativement avoir déjà un bon foncier et être capable de courir deux heures en endurance. N’oubliez pas que cela reste une course d’ultra, et que même si le dénivelé n’est pas extraordinaire, le profil roulant de la Sainté fait que vous allez devoir courir plus souvent et plus longtemps, et que vous aurez moins de possibilité de récupérer en marchant, comme en montagne. Sorties longues, seuils assez longs et même des séances de fractionné sont indispensables pour se préparer au mieux.
Ne négligez pas non plus les séances de côtes en résistance sur des pentes pas forcément raides, mais suffisamment longues. L’entraînement devra aussi se faire en priorité sur chemins accidentés pour reproduire au maximum les conditions de course.
4 – L’entraînement nocturne, passage obligé
La course de nuit est complètement différente de celle de jour. La vigilance doit être beaucoup plus importante, il faut s’habituer à prendre confiance dans ses appuis et rester concentré. Le mieux est de faire quelques sorties de nuit ou en soirée à la frontale pour s’habituer au matériel et au changement de repères.
Attention également au petit matin, c’est à ce moment qu’un changement de métabolisme peut survenir : le passage de la nuit au jour peut perturber des organismes déjà usés par des heures de course. Quelques sorties nocturnes et/ou à l’aube vont vous permettre de vous habituer à produire un effort à un moment de la journée où, physiologiquement, nous sommes plus habitués à dormir.
5 – Emmagasinez du sommeil AVANT la course
Ne négligez pas non plus l’importance de l’avant-course. Avec une épreuve aussi particulière, la question du sommeil est cruciale. Vous allez courir de nuit sans dormir, avec une journée déjà bien remplie derrière vous. L’objectif est donc d’emmagasiner un maximum de sommeil et de bien vous reposer les jours précédant le départ pour ne pas arriver fatigué sur la ligne.
Essayez également de vous reposer juste avant le départ, dans le hall du Parc des expositions. Ce sera difficile avec une telle ambiance, mais essayez de rester dans votre bulle pour ne pas stresser des heures à l’avance . Cela peut être un vrai plus pour mettre toutes les chances de votre côté.
6 – L’éclairage, point crucial de la SaintéLyon
Le choix d’un matériel adapté peut faire toute la différence. Le plus important, puisque vous allez courir au moins 8 heures en pleine nuit, est bien entendu l’éclairage. Vous devez donner la priorité au choix d’une bonne frontale capable de tenir toute une nuit, avec si possible différents niveaux d’intensité pour éclairer de près et de loin. Ne pas négliger l’autonomie. S’il fait très froid, les piles se déchargent plus vite. Le faisceau doit aussi pouvoir traverser la brume en cas de brouillard. N’hésitez à mettre le prix, c’est important. Il faut également que la frontale soit adaptée à votre physionomie, pas trop lourde et susceptible de se faire oublier.
7 – Les 3 couches sinon rien
Autre élément crucial, les vêtements. Ils sont fondamentaux et doivent être les plus adaptés possibles aux conditions météo du jour. Inutile de les prévoir des semaines à l’avance, prenez plutôt plusieurs tenues avec vous et choisissez la meilleure au moment du départ.
Les vêtements techniques sont bien sûr indispensables (Gore- Tex et WindStopper). Respectez les trois couches habituelles, cela vous évitera d’être frigorifié par le vent sur les hauteurs des monts du Lyonnais. Gants, bonnet et protège-cou devront également être choisis avec soin (protecteurs et anti-humidité).
Mais attention à ne pas trop vous couvrir non plus. Certes, l’attente au départ peut être longue, et mieux vaut être bien couvert, mais 2 minutes avant le départ, n’hésitez pas à vous découvrir car en courant, votre corps va se réchauffer. Et si vous transpirez trop, toutes vos couches seront trempées et c’est là que vous aurez froid.
Côté chaussures, il convient de faire le bon compromis entre légèreté, dynamisme et accroche. Évitez les chaussures uniquement axées trail, l’idéal est un mixte entre une bonne chaussure de route, dynamique mais offrant tout de même de l’accroche et de la protection, et une chaussure de trail pas trop lourde.
La question du sac à dos dépend de chaque coureur, sachant qu’il y a cinq ravitaillements très bien approvisionnés (chaud et froid, salé et sucré) tout au long de la course. Inutile de vous trimballer un Camelback de 6 litres et de la nourriture solide durant toute la nuit. Mais prévoyez en revanche le portable et la couverture de survie. Au cas où…
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