Chaussures de trail : pourquoi faut-il avoir plusieurs paires
En trail, la chaussure 100% polyvalente tous terrains n’existe pas. En posséder plusieurs, c’est l’assurance d’avoir la paire qui conviendra le mieux à votre sortie ou course le jour J. Mais face aux modèles de plus en plus nombreux, avec des concepts, des formes et des promesses parfois contradictoires, difficile de savoir commet choisir. L’équipe de testeurs d’Esprit Trail vous aide à vous poser les bonnes questions avant de sortir votre CB.
Pourquoi vous devez avoir plusieurs modèles de chaussures de trail dans votre placard
Soyons honnête, la chaussure idéale qui s’adapte à tous les terrains n’existe pas. Certes, il existe des modèles assez polyvalents qui peuvent permettre de faire face à de nombreuses situations, mais entre une sortie sur chemin forestier roulant et une sortie technique sur monotrace de montagne, les besoins sont différents. Et même si on court toujours sur le même parcours, les conditions météo font que la qualité du sol varie énormément au fil des saisons.
C’est pourquoi nous vous conseillons d’avoir plusieurs modèles dans votre placard. D’abord, pour avoir le produit le plus adapté au terrain et à la séance du jour. Ensuite, pour que le pied et le corps entretiennent leurs facultés d’adaptation. Et enfin, pour varier les plaisirs et les sensations. Et cela ne vous coûtera pas plus cher, puisqu’elles s’useront moins vite.
Technologie et concept : il y en a pour tous les goûts
Chaque marque a sa propre technologie, son ADN en quelque sorte. Un concept qu’elle développe plus ou moins sur toute sa gamme. Cela passe par la forme de chaussant (étroit ou plus évasé), le maintien (rigide ou plus souple), le système d’amorti plus ou moins réactif, la semelle extérieure au caoutchouc plus ou moins raide et sonore lors de la réception sur le goudron. Selon votre morphologie et votre antériorité dans la pratique, vous apprécierez plus ou moins certaines caractéristiques et technologies que vous retrouverez sur tous ses modèles.
Voici, dans l’ordre, les questions auxquelles vous devez répondre avant d’acheter vos prochaines paires.
Choisissez vos chaussures de trail selon votre profil
Si vous débutez ou si vous ne courez que 2 ou 3 fois par semaine à des allures modérées uniquement pour vous maintenir en forme, privilégiez le confort et l’amorti. Cela vous évitera de vous blesser et vous permettra de pouvoir pratiquer votre loisir très longtemps.
Si vous souhaitez progresser et éventuellement participer à des compétitions, il va falloir en demander un peu plus à vos chaussures, en particulier en termes de souplesse et de dynamisme. La souplesse est facile à tester en pliant la semelle entre ses mains. C’est plus difficile en ce qui concerne le dynamisme, qu’il faudrait pouvoir ressentir au moins sur quelques foulées.
Si vous pesez plus de 85kg, fuyez les modèles légers que vous allez très vite déformer et qui ne vous apporteront pas l’amorti nécessaire pour éviter les blessures. Inversement, si vous pesez moins de 70kg (moins de 60kg pour les femmes), évitez de prendre un modèle très amortissant et lourd, car vous n’aurez aucune sensation et aurez l’impression de courir avec des « bateaux » aux pieds ! Entre les deux, votre choix pourra varier en fonction de votre niveau de pratique.
Et si vous avez tendance à avoir les pieds à « 10h10 » en courant, il y a de grandes chances que vous soyez pronateur : il existe des modèles renforcés sur l’intérieur pour éviter l’aggravation de ce phénomène.
Déterminez les terrains sur lesquels vous allez courir
Selon les sols plus ou moins boueux et glissants auxquels vous allez être confronté, il va falloir privilégier des semelles plus ou moins crantées. Et selon la technicité des terrains (pierriers, dévers, etc.), il faudra aller vers une empeigne plus ou moins protectrice. Pas grand-chose à voir en effet, entre une course nature très roulante, mais qui pourra présenter des portions boueuses, et un trail montagnard très engagé avec des portions techniques demandant une bonne protection du pied. Il vous faudra trouver le meilleur compromis possible entre accroche et amorti, stabilité et souplesse, légèreté et protection… Là encore, votre morphologie, votre style en course, et l’épreuve que vous préparez, seront à prendre en compte.
Sur quelles distances allez-vous évoluer ?
Ce n’est pas très compliqué : plus la distance sera courte, plus vous pourrez prendre des chaussures légères, surtout si vous êtes vous-même léger. En trail, en plus de la distance s’ajoutent les notions de montée et descente. En effet, la descente est beaucoup plus traumatisante que la montée et nécessite donc plus d’amorti.
Sur une épreuve toute en montée, style kilomètre vertical (1000m de dénivelé positif sans aucune descente), on pourra oser des modèles plus légers et spartiates au niveau de l’amorti, que sur des trails de même durée mais comportant autant de dénivelé en montée qu’en descente.
Chaussures de trail : quel drop vous conviendra ?
En choisissant vos chaussures, intéressez-vous à leur drop. C’est le différentiel, en millimètres, de hauteur entre le talon et l’avant pied. Au plus il est bas, au plus votre mollet est étiré, et au plus une grande forme est exigée. Le drop « 0 », c’est la chaussure plate, le drop « 2 » reste hyper spartiate et sollicite énormément le tendon d’Achille et le mollet. Les drops « 4 à 6 » restent exigeants. À partir de « 8 », c’est la garantie confort, avec moins de contrainte en matière de poussée de pied. L’idéal est d’avoir un choix de modèles qui permettent d’alterner les types de drops, pour devenir un coureur complet.
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Essayez vos chaussures de trail avant de les acheter
Vous pensez avoir identifié des modèles correspondant à vos différents critères ? Pour toutes les raisons précédemment évoquées, difficile d’acheter des paires de chaussures de trail sans les avoir essayées. Commander un nouveau modèle sur Internet est toujours risqué. Vous devez avant tout vous sentir parfaitement bien dedans, car la moindre petite gêne vous causera des désagréments conséquents au bout de quelques heures de course. Vous devez aussi en détecter les points faibles ou les fragilités : laçage inadapté, coutures faibles, rigidité désagréable ou semelle trop tendre, tissu trop fin, manque de renforts aux endroits stratégiques (dessus des orteils, côtés du pied), etc.
Si vous avez déjà eu de bonnes sensations avec un modèle, lorsque vous rechercherez une chaussure pour une autre distance ou type de course, essayez prioritairement de le trouver dans la même marque. Il y a en effet de grandes chances qu’il vous plaise aussi, à la fois dans sa conception et dans votre ressenti au moment de l’impact au sol.
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Pointure : rajoutez une taille
Prenez une pointure au-dessus de celle de vos chaussures de ville, car vos pieds vont gonfler à l’effort et vos orteils risquent de souffrir. D’ailleurs, rendez-vous en magasin de préférence en fin de journée, lorsque vos pieds ont déjà travaillé et qu’ils sont un peu gonflés, plutôt qu’au réveil. De plus, ne partez jamais sur une compétition avec une paire de chaussures neuves, deux ou trois sorties préalables seront nécessaires pour vous y accoutumer, et pour vous assurer qu’elles ne vous blessent pas.
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