Clémentine Geoffray : la championne d’Europe et du monde à l’assaut du Mont-Blanc
Championne du monde en titre, récente championne d’Europe, Clémentine Geoffray va courir dimanche 30 juin le Marathon du Mont-Blanc, 4ème manche de la Golden Trail Series 2024. C’est la première fois que la Française se frotte à cette course de légende, mais aussi à une manche de la GTWS qui va rassembler les meilleures compétitrices du monde sur ce format court. Mickael Mussard lui a demandé ses ambitions et sa vision du circuit mondial.
Clémentine, comment vas-tu depuis ton titre de championne d’Europe ?
Ça va très bien ! Je suis encore sur un petit nuage. J’ai pris le temps de récupérer au niveau physique, j’ai des petites douleurs, ça a forcément laissé des traces mais c’est vrai qu’au niveau mental et moral ce titre m’a fait beaucoup de bien. Je me sens apaisée, je crois que j’en avais besoin parce que ces derniers mois ont été assez difficiles.
Tu vas enchaîner avec le Marathon du Mont-Blanc, l’une des manches phares de la Golden Trail Series. Tu penses que tu as assez récupéré ?
Je sais que c’est un pari exigeant aussi bien au niveau mental que physique mais j’ai envie d’essayer de surfer sur cette bonne vague. Je pense déjà que par rapport aux Mondiaux de l’année dernière j’ai mieux fait les choses. Je me suis vraiment laissé du repos total pendant dix jours alors qu’après les Mondiaux j’avais recouru assez rapidement et je pense que ça ne servait à rien. Bien sûr, ça tire un peu parce que ça a été intense et le terrain était particulièrement boueux avec des appuis fuyants. Mais je pense que ça va aller.
Tu pensais que ce doublé Mondiaux-Europe était possible ?
Honnêtement, non! Et c’est ce qui rend la chose encore plus belle. J’en avais vraiment besoin, je n’avais pas beaucoup couru et j’étais assez dans le flou en ce début de saison. La seule fois où j’ai pu me confronter aux autres athlètes c’était lors du stage de l’équipe de France, et j’étais vraiment à la rue. C’était mon seul repère, donc forcément ça ne m’a pas mise en confiance…
Et pourquoi vouloir t’aligner sur le Marathon du Mont-Blanc ?
Je m’étais déjà inscrite l’année dernière mais je n’avais pas voulu réaliser l’enchaînement, je ne me sentais pas prête. Cette année je m’étais dit que je verrais bien comment ça se déroule mais là, ça me semble faisable. C’est quand même un bel événement, je n’y ai jamais participé, c’est donc l’occasion de le découvrir. On a aussi un rassemblement avec le team Kiprun, donc c’est vraiment une belle opportunité d’y être. On verra ensuite si les jambes répondent ou pas.
Est-ce que le fait que ça soit une manche de la Golden Trail Series change quelque chose pour toi ?
Forcément, car je sais que le niveau va être très relevé. Mentalement, ça va être une course difficile. Après, ça reste une course historique, donc on sait qu’il y aura du monde et une belle ambiance. Je n’ai jamais couru une course de la Golden Trail Series donc j’ai hâte de voir ce que c’est, aussi bien pendant la course qu’avant.
Et quels sont tes objectifs ?
Je ne sais pas. J’y vais déjà pour faire une course pleine et en gestion. C’est peut-être un peu bateau comme réponse, mais j’ai surtout envie de découvrir l’événement et de faire du mieux que je peux. Je sais que le niveau sera élevé et je ne sais vraiment pas où je me situe parmi ces filles donc ça sera l’occasion de découvrir.
Justement, comment tu juges le niveau féminin sur la Golden Trail Series ?
Il y a un très gros niveau, c’est un circuit très relevé. Je me souviens très bien du niveau de la finale l’an dernier avec Sophia Laukli, Sara Alonso, des filles comme Judith Wyder aussi.
Des filles que tu as réussi à battre sur certaines courses, notamment Judith Wyder aux Mondiaux…
C’est vrai… Après, je pense que les formats des courses de la Golden Trail Series sont plus explosifs. Et moi, je suis meilleure sur des formats assez longs… Je ne sais pas si j’arriverais à tirer mon épingle du jeu sur des courses si intenses.
Il y a une fille sur le circuit qui t’impressionne particulièrement ?
J’admire beaucoup Judith Wyder. Elle m’inspire beaucoup car je la trouve persévérante, elle ne lâche jamais rien et je trouve ça génial.
Et au niveau des Français, comment expliques-tu qu’ils soient si peu représentés sur le circuit de la Golden Trail Series ?
C’est une bonne question… Blandine (L’Hirondel) avait joué le jeu pendant deux ans. Il y a eu aussi Julie Roux. Et je crois qu’elles ont toutes les deux fait de bons résultats, mais elles se dédient plus au long désormais. Chez les garçons il y a toujours Fred Tranchand. Mais c’est vrai que l’offre des circuits se diversifie et donc, il faut choisir. Personnellement j’avais essayé le Skyrunning l’année dernière en parallèle des Mondiaux, mais je vois bien que c’est compliqué de tout faire, et parfois il faut choisir, donc renoncer. Et puis il faut le dire, le niveau sur la Golden Trail Series peut aussi faire un peu peur. Certains préfèrent peut-être se rabattre sur des circuits moins relevés…
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