60 tours, 402km et 7600 d+ : Claire Bannwarth triomphe au championnat du monde de Backyard

CLAIRE BANNWARTH OPEN

60 tours, 402km et 7600 d+ : c’est la distance qu’a parcourue Claire Bannwarth pour rester la dernière femme debout dans le championnat du monde de Big Dog’s Backyard organisé par Lazarus Lake, le diabolique créateur de la Barkley. Elle bat son propre record de 12 heures. Chez les hommes, l’Américain Harvey Lewis établit un nouveau record du monde époustouflant.

Une semaine avant, Claire Bannwarth remporte un 160km !

La semaine précédente, Claire Bannwarth avait pris le départ en mode « j’y vais tranquille » sur le Kodiak Ultra Marathons, un « petit »160km agrémenté de 5200d+ se déroulant en Californie. Objectif : rentabiliser son voyage aux États-Unis, mais surtout ne pas se blesser pour pouvoir enchaîner avec les championnats du Monde de Backyard. Surtout que juste avant le Kodiak, elle s’était offert un « petit » 250km en Grèce. Résultat du Kodiak : 21h10, 7ème scratch, première féminine ! Décidément, cette ultra-runneuse ne fait jamais les choses à moitié.

Lire aussi l’article : Claire Bannwarth, l’ultra-performance sans langue de bois

claire Kodiak
Sur le Kodiak Ultra Marathons. Photo Facebook Claire Bannwarth / DR

Big Dog’s Backyard : une boucle qui fait mal

Le principe de la Backyard est simple : enchaîner des boucles d’environ 6,7km en moins d’une heure, avec élimination si vous dépassez l’heure impartie. Et être le dernier concurrent debout. C’est-à-dire que tant qu’il reste deux athlètes, la course continue, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un et qu’il finisse par échouer ou jeter l’éponge.

Et la boucle en question sur ce championnat du monde, Claire Bannwarth ne la sentait pas vraiment. Elle raconte : « Je pensais honnêtement que j’aurais déjà du mal à atteindre les 40 tours, et que 50 tours serait mon max. La boucle de jour était réputée en effet être dure et technique. Et dans les faits, cette saloperie l’est bel et bien : 170d+, quasi en totalité sur un single track ou c’est galère de doubler, avec des pierres et des racines de partout… Un joyeux bordel le binz, et effectivement plus dure que ce que j’imaginais. »

Claire Bannwarth Photo Keith Knipling
Photo Keith Knipling

60 tours et puis s’arrête

Elle aurait sans doute pu faire mieux, tant sa forme était éclatante. Mais Claire Bannwarth était gênée depuis le début par une douleur au genou, qui au fil des kilomètres est devenue de plus en plus lancinante. « Rien de douloureux, commentera-t-elle, mais suffisamment embêtant pour me faire modifier un poil ma foulée, ce qui au bout de plusieurs centaines de kilomètres d’affilée finit toujours par avoir un impact (scoop : négatif). »

Claire Bannwarth a donc préféré s’arrêter juste après avoir entamé son 61ème tour, trop handicapée pourcontinuer. Déçue, forcément, parce qu’elle se sentait encore très bien et avait tenu tous ses temps de passage sans forcer, en s’économisant au maximum. Et qu’une fois de plus, c’est son genou qui l’a trahie.

« Ma plus grosse erreur, c’est de ne pas avoir eu confiance en moi… Je ne pensais pas que dépasser les 75 heures sur ce parcours était à ma portée, alors que oui. Et je ne me suis donc pas préparée en conséquence. Je ne ferai pas cette erreur deux fois ! Je ferai tout pour me requalifier, et tout tout défoncer (sauf mes genoux). »

Mais cette infatigable coureuse peut être fière de sa performance : elle termine première féminine et améliore son propre record de 12 heures ! Et parmi les 3 autres concurrentes en lice, figurait la championne du monde de Backyard en titre, Jennifer Russo, qui a abandonné au bout de 53 tours.

Claire Bannwarth Photo Keith Knipling
Photo Keith Knipling

Claire Bannwarth, un programme qui donne le vertige

Fatiguée ? Pensez-vous ! Claire Bannwarth n’est pas surnommée Lapin DuDuracell pour rien. Voici son programme des prochaines semaines.

3 novembre : Kullamanen by UTMB, 100 miles.
10 novembre : 50km du Paralelo 28. Sa course la plus courte de la saison, et son premier 50k depuis trois ans !
15 novembre : Challenge 360°, aux Canaries.
2 décembre : ALUT-Algarviana Ultra Trail, 305km.
15 décembre : 24h de Barcelone. Objectif 245 km.

Record du monde battu chez les hommes

108 tours et 450 miles, soit environ 725 km ! C’est la distance qu’a parcourue l’Américain Harvey Lewis, 47 ans, pour établir un nouveau record du monde. Soit environ 4 jours et demi de course, tout juste interrompus par quelques micro-siestes et moments de récupération et de ravitaillement entre chaque tour bouclé sous l’heure. Harvey Lewis bat le record de l’Australien Phil Gore, qui était de 102 boucles. Mais la partie n’a pas été facile, car pour arriver à une telle distance, l’Américain a dû se battre contre le Canadien Ihor Verys, 29 ans seulement, qui l’a poussé dans ses retranchements en l’accompagnant jusqu’à la fin du 107e tour. Côté français, à noter la superbe performance de Christophe Baud qui bat le record de France en ayant effectué 77 boucles, soit 516 km !

Harvey-Lewis-2023 Photo Mike Trimpe
Harvey Lewis et Ihor Verys. Photo Mike Trimpe
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