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Gadget ou véritable innovation : que valent les NNormal Kboix modulables créées par Kilian Jornet ? [TEST]

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Annoncée en novembre 2023, disponible à la commande fin 2024, nous avons enfin pu tester la Kboix, fameuse chaussure modulaire de l’équipementier espagnol NNormal imaginée par Kilian Jornet. Le concept : une enveloppe unique dans laquelle glisser au choix une des 3 semelles interchangeables, Soft pour courir léger, Reactive pour la vitesse ou Bounce pour bondir et aller loin, afin d’adapter son équipement au type d’aventure que l’on souhaite vivre. Alors, gadget ou véritable innovation ? Notre verdict.

Voir le clip vidéo du test ICI

NNormal Kboix : un nouveau concept pour plus de polyvalence et de durabilité

Depuis les débuts de NNormal en 2022, Kilian Jornet a toujours mis en avant sa volonté de concevoir des produits durables et polyvalents. Changer les règles du jeu en prouvant aux consommateurs qu’il existe d’autres alternatives. Mais après avoir exploré différentes pistes, le champion catalan a dû se rendre à l’évidence : tout a déjà été inventé en matière de chaussure. Une chaussure, reconnaît-il, c’est une semelle extérieure, une semelle intérieure et une empeigne. 3 éléments qui peuvent certes être faits de matériaux divers, mais trois éléments, point barre. Comment, dès lors, se démarquer ?

C’est du fruit de ces réflexions qu’est née la Kboix. Une chaussure au nom imprononçable, et que la marque présente comme « une philosophie qui prend vie ». Le concept : intégrer le principe de la personnalisation, avec une chaussure modulable qui s’adapte à des besoins et préférences précis. Ainsi, chacune des trois semelles a été conçue pour un terrain différent, avec des densités de mousse adaptées et à destination de toutes les morphologies.

Kilian Jornet. Photo NNormal
Kilian Jornet avec une paire de Kboix aux pieds. Photo NNormal

NNormal Kboix : un ISPO Award de l’innovation en 2024

En 2024, la Kboix 01 a reçu un ISPO Award , un label de qualité qui reconnaît l’innovation et le développement dans les produits sportifs. Ainsi, le jury a indiqué : « Les semelles remplaçable changent la donne dans le secteur des chaussures de course. Elles élargissent la gamme d’utilisation d’une seule chaussure, et permettent également de la réparer, ce qui est une première. Associer à des matériaux robuste et à la possibilité de ressemeler, c’est un concept très bien pensé. »

On vous détaille ici les caractéristiques des 3 différentes semelles :

NNormal Kboix : une semelle Kb1 – Soft pour courir plus léger

Une semelle pour courir plus léger, tout en étant bien soutenu. Elle est fabriquée en mousse EVA spéciale, avec une technologie propre à la marque, qui la rend plus légère et plus résistante que les composés EVA traditionnels. Principal intérêt : une fatigue musculaire ressentie moindre, et une récupération plus efficace.

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Photo NNormal

NNormal Kboix : une semelle Kb2 – Reactive pour la vitesse

Une semelle plus ferme, pour courir vite et mettre de la puissance. C’est une semelle destinée à ceux qui veulent mettre de la vitesse, ou qui affrontent des terrains très techniques. Elle est composée d’une mousse TPU spécifique, avec des niveaux de rebond et de réactivité élevés, ce qui permet un retour d’énergie et une puissance de foulée plus importante.

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Photo NNormal

NNormal Kboix : une semelle Kb3 – Bounce pour une foulée bondissante

Une semelle très réactive tout en restant flexible, destinée à bondir, capable de booster votre foulée. Cette semelle intermédiaire, composée d’une mousse PEBA spécifique, offre un bon équilibre entre déformation du matériau et rebond.

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Photo NNormal

NNormal Kboix : la prise en mains

La première surprise, c’est que la chaussure n’est vendue qu’avec 2 des 3 semelles possibles. La 1 et la 2, la 2 et la 3 ou la 1 et la 3, il faut choisir. Si vous souhaitez les 3, pas de problème, il suffit de rajouter 40 euros pour compléter le trio. En effet, chaque paire de semelles intérieures est disponible à l’achat, ce qui permet de renouveler celle que l’on aura trop utilisée, ou abimée… Astucieux, même si 40 euros pour 2 blocs de mousse made in China, fussent-ils en PEBA ou en TPU Supercritical, ça pique un peu, surtout que la livraison n’est gratuite qu’à partir de… 45 euros ! Donc 7 euros de frais de port en sus, allez zou !

Pour nous, ce sera donc les semelles 2 et 3, à savoir vitesse et foulée bondissante. Mais avant de foncer, vient la première épreuve : réussir à enfiler les semelles dans les chaussures. Après 2 tentatives infructueuses, l’évidence : inutile de forcer, il suffit de délasser intégralement la chaussure jusqu’à l’avant du pied (sans enlever les lacets puisqu’ils sont assez longs) pour pouvoir pousser la semelle bien au fond, et ensuite la rentrer au niveau du talon en appuyant suffisamment fort. C’est un coup de main à prendre, un peu comme changer un pneu en Formule 1 : on y arrive pas rapidement tout de suite, il faut un peu d’entraînement.

Une fois les semelles installées, il ne reste plus qu’à enfiler les chaussures pour apprécier immédiatement la découpe en baquet de la semelle, qui épouse parfaitement le pied en étant suffisamment large au niveau de la boîte à orteils pour qu’il n’y ait aucune pression. Il est temps de courir !

KBoix test
Photo Esprit Trail

NNormal Kboix : premières foulées avec la semelle Kb2 – Reactive

Il faut quelques kilomètres pour s’adapter aux bords relevés de la semelle baquet, qui peuvent en perturber certains, mais le pied finit par trouver sa place. Comme promis, la semelle est plutôt ferme, mais une très bonne réactivité dans le technique. Pas sûr en revanche de faire des dizaines et des dizaines de kilomètres d’affilée avec, ça manque quand même un peu d’amorti sous le talon. Mais ce n’est pas l’objectif.

Point très agréable, la forme de baquet de la semelle donne une très bonne stabilité à la foulée, particulièrement en dévers, les extérieurs du pied pouvant s’appuyer sur la lèvre de la semelle, minimisant les risques de glissade ou de torsion.

Petit bémol : on pourra regretter l’impossibilité d’avoir un serrage plus ajusté au niveau de l’avant-pied, qui permettrait une pose de pied plus précise. La chaussure n’étant pas très fitée, ça flotte un peu.

NNormal Kboix : premières foulées avec la semelle Kb3 – Bounce

Etonnamment, la différence entre les 2 semelles se fait tout de suite sentir. Afin de la mesurer concrêtement, il suffit d’ailleurs de n’interchanger qu’une seule des 2 semelles pour faire quelques centaines de mètres avec une semelle de chaque.

Si la semelle Kb3 – Bounce est destinée à « bondir », encore faut-il avoir un terrain pour. Les chemins caillouteux de notre parcours test ne nous autorisent pas vraiment ce genre de fantaisies, mais permettent tout de suite de se rendre compte que cette semelle offre un amorti plus important que la précédente, ainsi qu’une sensation de confort. Même s’il faut préciser que sur la semelle vitesse, le confort est tout de même présent : on a jamais l’impression de marcher sur les cailloux.

Dernier point : c’est une semelle qui pardonne beaucoup plus les petites fautes possibles de pose de pieds, qui propose beaucoup plus d’amorti sous le talon, avec un pied vraiment bien tenu et une bonne stabilité d’ensemble.

NNormal Kboix : choisissez votre semelle AVANT de partir

Si dans les arguments promotionnels Kilian Jornet s’amuse à changer de semelle en cours de run, histoire de dire « adaptez vos chaussures au terrain qui vous attend », dans la réalité, c’est tout de même une autre affaire. Certes, les différentes paires en mousse sont très légères, mais elle prennent beaucoup de place dans un sac, et le changement de semelles nécessite quand même quelques minutes.

Bien sûr, pour un ultra-trail par exemple, celui qui voudra partir plein ballon avec une semelle performance pour ensuite changer pour avoir plus d’amorti et de rebond pourra toujours embarquer sa paire de rechange, mais sur des sorties d’entraînement, c’est totalement inutile. On part soit en mode performance quand on a décidé de travailler la vitesse, soit en mode longue distance pour la sortie longue.

Kilian Jornet changeant de semelle. Photo NNormal
Kilian Jornet changeant de semelle en cours de run. Dans la vraie vie, mieux vaut choisir et installer sa paire AVANT de partir, et ne pas changer en route. Photo NNormal

NNormal Kboix : et à part les semelles, ça dit quoi ?

Si cette histoire de semelle interchangeable monopolise l’attention, la Kboix ne se résume pas à ça. Et le reste de produit est un concentré de technologies de qualité.

Tout d’abord avec un tissu Matryx qui permet d’avoir une empeigne résistante.
Ensuite avec une semelle Vibram Megagrip Litebase, la crème des crèmes en matière d’accroche et d’adhérence. On a pu tester ça sur des roches humides, des pierriers et des dévers, ça ne bouge pas !
Enfin, avec toujours cette empeigne cousue sur la semelle, une rareté aujourd’hui dans les chaussures de sport souvent collées, mais un synonyme de résistance à l’usure.

Autant dire que la promesse d’une chaussure faite pour durer et résister à une utilisation intense est tenue.

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Une semelle Vibram Megagrip Litebase pour une accroche optimale. Photo Esprit Trail

NNormal Kboix : le verdict

Rappelons que le principe de la Kboix est de proposer une chaussure modulaire polyvalente, avec 3 types de semelles pour 3 usages différents, que ce soit dans le type de course, dans son intensité ou dans la morphologie du coureur. La mission est réussie, et si d’autres marques avaient déjà par le passé proposé des semelles interchangeables, cela se jouait plus sur des notions de drop que sur des structures spécifiques de mousses avec des propriétés différentes. C’est ici un coup de génie.

Par ailleurs, la chaussure se veut plus durable que les autres, à la fois parce que les matériaux utilisés font partie de ceux qui offrent le plus de résistance à l’usure et parce que les semelles interchangeables permettent de rallonger la durée de vie des chaussures. Là encore, entre Vibram et Matryx, la mission est réussie. Sans oublier que NNormal offre également la possibilité, au-delà des semelles, de faire réparer gratuitement les chaussures en cas d’usure, grâce à leur programme spécifique qui permet de réparer en local avec des coordonniers certifiés Vibram. Plus écoresponsable et anti-gaspi, il n’y a pas.

Reste le tarif de la chaussure : 240 euros à l’achat avec 2 paires de semelles, et 40 euros de plus avec la 3ème paire. Soit 280 euros l’ensemble. Le prix de 2 paires de chaussures de qualité, pour une paire plus durable, réparable gratuitement, et dotée de semelles interchangeables capables d’encaisser chacune entre 800 et 1000 kilomètres. Tentant…

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