Grand Raid Sherpa : une édition unique en hommage au peuple Sherpa
Pour fêter la 10ème édition de l’Humani’Trail, les organisateurs ont souhaité rendre hommage à ceux sans qui la conquête de l’Himalaya n’aurait probablement jamais pu être possible : les Sherpas. Ils ont ainsi imaginé un parcours exceptionnel uniquement organisé dans le cadre de cette 10ème édition, le Grand Raid Sherpa. Ce morceau de bravoure très typé alpin de 100 km et 6200m D+, qui pourra être réalisé en solo ou en relais, s’élancera le 26 septembre prochain de la station de Gstaad et transitera par 3 cantons reconnus pour leurs paysages somptueux : Berne, Vaud et Valais. Rencontre avec Cédric Agassis, l’un des organisateurs de l’Humani’Trail.
Cédric, ce Grand Raid Sherpa a l’air très attrayant. Pourquoi l’annoncer comme une édition unique ?
Cédric Agassis : Oui, c’est clairement unique parce que c’est la dixième édition de l’Humani’Trail, mais aussi parce qu’on reste une association à l’ancienne, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de « by quelque chose » derrière. (Rires.) On a réussi à trouver ce qu’il faut comme moyens humains et financiers pour le faire une fois, probablement pas plus. Mais on avait vraiment envie de faire ce Grand Raid Sherpa depuis longtemps, puisque l’esprit de l’Humani’Trail, c’est d’aider les projets au Népal. Le faire cette année, pour nos 10 ans, c’est vraiment un aspect anniversaire.
Avec ce Grand Raid Sherpa et cet hommage au peuple Sherpa, quand on est traileur, on pense immédiatement à Dawa Sherpa et Sange Sherpa…
Cédric Agassis : Dawa, c’est notre parrain historique. Il est déjà venu cinq ou six fois à l’Humani’Trail et nous avons aidé son association. Comme c’est la dixième, on va sans doute le réinviter, mais nous souhaitons aussi aider d’autres associations. Et Sanje, c’est un peu notre chouchou, il a déjà gagné 3 fois sur les épreuves de l’Humani’Trail, on a contribué largement à la construction de son école dans son village, donc je pense que s’il ne vient pas, il risque d’avoir des problèmes. (Rires.)

Peux-tu nous parler du parcours de ce 100 kilomètres ? Quelles sont ses particularités ?
Cédric Agassis : La première, et c’est quelque chose d’original en Suisse, c’est qu’il est sur trois cantons. Ça fait un peu bizarre de dire ça pour des Français, surtout que vous avez une « petite course » qui se fait sur trois pays, mais ici, où on est très régionaliste, avec trois cantons, on traverse aussi la barrière linguistique. On commence donc du côté de Gstaad, qui est un village un peu carte postale que tu dois connaître car Johnny Hallyday avait fait un peu la publicité pour la région (Rires.), pour pouvoir ensuite récupérer le parcours de l’Humani’Trail, pour simplifier la logistique.
Si tu devais citer un seul point d’intérêt de ce parcours, ce serait lequel ?
Cédric Agassis : Le fait de traverser un glacier. Déjà, parce qu’il n’y en a plus beaucoup, et puis parce que ça a toujours été un peu notre volonté d’associer glacier et esprit sherpa et de proposer un vrai parcours alpin. En plus, le glacier des Diablerets, qu’on appelle aussi glacier de Tsanfleuron est à la frontière des trois régions, donc symboliquement, c’est unique d’avoir ces trois régions regroupées sur un trail.

Cette section sur le glacier, elle est longue ?
Cédric Agassis : Cette année, elle devrait être d’à peu près 3 kilomètres. Je dis cette année, parce qu’on s’aperçoit que sur 9 éditions précédentes de l’Humani’Trail, qui a une des épreuves qui passe sur ce glacier, la configuration a changé, il a tendance à fondre. Pour illustrer ça, le col de Tsanfleuron est ressorti pour la première fois depuis l’âge des Romains ! On en a beaucoup parlé chez nous, l’année passée. Mais ce qui est aussi intéressant dans cette zone glaciaire, c’est qu’un peu plus loin on arrive sur les lapiaz creusés dans le calcaire, c’est très spectaculaire…
Le Takin, qui est le format marathon de l’Humani’Trail, propose un passage particulièrement vertigineux sur une vire pour accéder au glacier des Diablerets. Il est également au programme de ce Grand Raid Sherpa ?
Cédric Agassis : Oui, c’est la Vire aux Dames, une montée presque verticale qui amène au glacier. C’est effectivement un passage impressionnant, avec une section en cheminée qui amène à la cabane du Club Alpin où on a un ravitaillement, mais il est sécurisé pour l’épreuve, avec des guides. C’est spectaculaire, un peu engagé et aérien, mais je n’ai jamais entendu aucun concurrent me dire qu’il avait eu peur dans ce passage-là. Il est juste magnifique parce qu’on est dans un environnement inhabituel. Après, le sentier continue à monter sur encore 2 kilomètres jusqu’au glacier, donc en tout ça fait une montée d’environ 5 kilomètres pour 1300 mètres de dénivelé. C’est un peu le juge de paix du parcours.

Comment comptes-tu donner une « coloration » népalaise à ce Grand Raid Sherpa ?
Cédric Agassis : Dans le village départ, on va exposer des photos des projets de ce qu’on a pu financer au Népal, et sur les sommets des parcours on met les fameux drapeaux de prière tibétains. Par le passé, on a essayé de faire des repas népalais, mais ça, c’était un peu plus difficile car ça ne correspond pas aux attentes des coureurs. Et puis il y a toujours soit Sange soit Dawa…

Grand Raid Sherpa : le parcours
Au départ de Gstaad, les choses sérieuses commencent avec la montée en direction de l’une des montagnes emblématiques de la région, le Witteberghore, à 2234 mètres d’altitude, suivi d’une descente en direction d’un premier ravitaillement et du Lac d’Arnon. Le Col de Voré, à 1919 mètres, permet ensuite de rejoindre les parcours de l’Humani’Trail au niveau du Lac Retaud. Le tracé devient alors commun jusqu’aux Diablerets, où après un gros ravitaillement vient l’enchaînement jusqu’au Col du Pillon puis la montée technique en direction de la Cabane des Diablerets (2485 m) avant le point culminant de l’épreuve, le Glacier de Tsanfleuron, à 2879 mètres d’altitude.
Après la célèbre Quille du Diable, le parcours rejoint la Cabane de Prarochet et enfin le Col du Sanetsch, à 2200 mètres, avant qu’une descente relativement technique permette d’atteindre les hauteurs du village de Gsteig. La suite se passe alors dans l’Oberland bernois, d’abord en direction du magnifique lac Lauenensee puis du village de Lauenen pour un ravitaillement qui précède le Trütlisbergpass (2033 m) et la célèbre Via Alpina qui traverse la Suisse d’Est en Ouest. Après le col, la remontée de la Vallée de Turbach jusqu’à la région de Zwitzeregg permet d’accéder au dernier ravitaillement. Une dernière grimpée vers l’alpage de Parwenge, à 1836 mètres, offre une fin de parcours avec de magnifiques panoramas sur les montagnes avoisinantes avant la descente finale sur Gstaad.
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