Avant-première 2025 : on a testé la Vezor, première chaussure trail performance de Rossignol
En présentant à Chamonix lors de la semaine UTMB sa première chaussure de trail haute performance, la marque française centenaire Rossignol a écrit un nouveau chapitre de son histoire. Si le résultat, la Vezor, est séduisant, il faudra attendre le printemps 2025 pour en profiter. En attendant, nous avons pu en récupérer une paire pour aller la tester dans les sentiers techniques des calanques, près de Marseille. Sous le soleil, mais dans la caillasse. Genèse de la chaussure avec ceux qui l’ont conçue et verdict à l’essayage.
Rossignol Vezor : 3 années de développement
Quand Rossignol, marque née en 1907 dans les Alpes françaises et à l’ADN intrinsèquement performant, décide de se diversifier, elle ne fait pas les choses à moitié, et prend le temps de les faire bien. Ainsi en va-t-il de la Vezor, fruit de trois années de R&D et de tests approfondis, et dont le nom fait référence à un petit village du Vercors. L’objectif du Big Boss de Rossignol était clair : créer une chaussure innovante et performante. Si on peut tout d’abord souligner son look, à la fois sobre et très réussi, et sa ligne, racée, qui la place immédiatement dans la catégorie des chaussures que l’on imagine rapides, c’est surtout sous le capot que se cachent des trésors d’innovation. Guilhem Boussaroque, chef de produit trail de la marque, investi à 100% dans cette mission de développement, nous détaille les points forts de la Vezor.
Les 3 points forts de la Vezor, par Guilhem Boussaroque
1/ L’insert Diapazon, qui est une technologie que l’on a brevetée. Ce n’est pas une plaque carbone, il est construit en fibre de verre et nylon, et il fonctionne avec les trois nerfs clés du pied qui garantissent l’équilibre. Cet insert en forme de diapason optimise le fonctionnement des nerfs et permet d’avoir à la fois un retour d’énergie, un peu inspiré des plaques carbone, mais sans être aussi rigide pour garantir plus de stabilité, et il joue aussi le rôle de filtre terrain, pour ne pas sentir les cailloux.
2/ La semelle Michelin technologie Formula. Après avoir interrogé plusieurs acteurs, nous avons choisi de collaborer avec Michelin tout d’abord parce que c’est une marque française, mais aussi parce qu’ils ont vraiment travaillé avec nous pour développer une semelle externe qui est spécifique à notre chaussure, et qui marche le mieux possible avec la géométrie entière de celle-ci. On a vraiment un grip qui est très très bon. J’ai pu courir la MaXiRace avec cette année, c’était très boueux, et même avec des crampons qui ne sont pas très profonds, puisqu’ils ne font que 4mm, toutes les lignes qui sont sous la semelle ont permis une évacuation très efficace.
3/ L’adaptabilité à tous les pieds grâce à la cage Dragonfly, inspirée des lignes de la libellule. Toutes ces lignes travaillent en synergie, avec un laçage qui descend loin vers l’avant du pied, donc qui permet un serrage précis très loin devant, et systèmes de laçage, avec deux options d’œillets à la cheville, quatre au médio-pied et trois à l’avant-pied, ce qui permet de faire des laçages différents, par exemple entre un pied fort et un pied fin, mais aussi entre un laçage pour l’entraînement et la compétition.
J’ajouterais, concernant l’adaptabilité à tous les pieds, qu’il y a aussi une petite semelle intermédiaire très fine, que l’on peut enlever ou conserver, selon qu’on a le pied fin ou fort, ou parce que l’on veut faire un run cool sans forcément beaucoup de précision, donc en enlevant la semelle, ou une compétition où l’on veut un pied beaucoup plus précis, donc en remettant la semelle.
Test Rossignol Vezor : une chaussure au plus près du sentier
Avec tous ces éléments en tête, l’impatience était grande de pouvoir fouler les sentiers des calanques, du côté de Marseille. Un terrain idéal pour savoir ce qu’une chaussure a dans le ventre, entre sections larges et roulantes types chemins forestiers et singles très techniques dans les cailloux et pierriers, avec quelques pentes à plus de 30%. Sans oublier le test ultime : les pierres glissantes comme du savon (de Marseille bien sûr) du côté de Cassis, véritable piège où seules les semelles bien cramponnées et à très forte adhérence arrivent à s’en sortir.
Premier point positif, la précision du laçage qui, en descendant très bas sur l’avant-pied, permet d’avoir une chaussure qui fait corps avec le pied, avec une tige l’enveloppant sans l’étouffer. Avoir différentes options d’œillets permet d’ajuster plus encore le laçage, même si un serrage très précis de l’avant en début de course peut s’avérer trop serré en fin de sortie, sans autre possibilité que de défaire et refaire ses lacets.
Côté confort du pied, rien à redire, le mesh est bien respirant et l’avant bénéficie d’un vrai pare-pierres renforcé en TPU. Au niveau du talon, une sorte de spoiler offre une bonne protection du tendon d’Achille, rassurante. En course, la chaussure offre une précision de pose de pied impeccable, elle est légère, suffisamment souple pour s’adapter au sentier, dont on se sent proche, en interaction. Dans les passages les plus délicats, le faible stack permet d’avoir une bonne stabilité, tandis que la géométrie de la semelle externe, avec ses lignes de torsion, autorise de bons appuis intelligemment répartis sur le terrain.
A haute vitesse, le système d’insert Diapazon se révèle bien plus souple qu’une plaque carbone, et offre une vraie protection face aux aspérités du sentier, surtout perceptible sur l’avant du pied. Un bon point.
Le résultat est franchement agréable, la foulée est dynamique et performante, avec le juste rebond pour garantir une économie de course optimale. Quant à l’adhérence de la semelle Michelin, rien à redire, elle est parfaite sur ce terrain très sec où les cailloux ont tendance à rouler. Grâce à ce sans-faute, Rossignol réussit parfaitement son entrée dans l’arène, avec une chaussure plein de qualités, riche en innovations et capable de convenir à de nombreux coureurs. Reste à attendre le printemps 2025 pour en profiter…
Rossignol Vezor : les spécificités techniques
Moyenne distance
Poids : 282g en 42
Drop : 6mm
Stack : 23/29
Crampons : 4mm
Prix : 180 €
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