Bien choisir son premier trail : évitez les pièges !
Débuter le trail nécessite souvent de se fixer des objectifs. Ce sont ces objectifs qui galvanisent, qui entretiennent la motivation, qui font vaincre l’envie de sauter une séance sans raison et, plus encore, qui planifient les entraînements. Mais face à la multitude de courses proposées, comment choisir un premier trail qui nous correspond lorsque l’on n’a (presque) aucune expérience de la course en compétition ? Vincent Cadoret vous donne quelques conseils qui hiérarchisent les critères à prendre en considération.
Bien choisir son premier trail : prendre en compte son agenda personnel
Si vous aimez les sorties fraîches d’hiver, misez sur une course de printemps. Si votre travail est moins prenant l’été, les courses d’automne sont faites pour vous. Il faut adapter votre préparation (3 à 6 mois selon les courses et les coureurs) à votre vie personnelle et professionnelle, et non l’inverse. Évitez par conséquent de planifier un objectif important 2 à 3 semaines après une période de l’année où vous êtes très pris et pendant laquelle il sera difficile de caler des entraînements.
Au mieux, faites de votre premier dossard une course de préparation, car il est toujours agréable de remplacer une sortie longue par une course qu’on a dans les jambes et que l’on prendra sur un rythme modéré. Mais lorsque vous planifiez un objectif à moyen ou long terme et que vous vous investissez, vous vous attendez légitimement à donner le meilleur et à prendre plaisir en arpentant le parcours. Cela passe forcément par un état de forme, sinon optimal (rien n’est jamais parfait), du moins bon. Alors pensez préparation et planification.

Bien choisir son premier trail : le profil de la course
Quel est le cadre rêvé de vos exploits ? Montagne ? Garrigue ? Singles en forêt ? Sentiers littoraux ? Le trail offre un large éventail de possibilités. Choisir un cadre qui vous fait envie n’est pas anodin. Lorsque vient un coup de moins bien, cela donne du courage de se trouver au milieu d’un élément que l’on aime et qu’on a voulu découvrir ou redécouvrir dans un contexte de compétition.
Attention toutefois à deux écueils. D’abord, évitez de débuter par des courses à très fort dénivelé. Il existe une tendance, chez les traileurs, à tellement valoriser les courses au ratio km/D+ élevé, qu’ils en viennent presque à négliger les courses moins accidentées. N’oublions pas toutefois qu’il existe de très belles courses à dénivelé raisonnable, dont la difficulté est réelle, voire même qui sont très prisées (ex : La SaintéLyon, les Gendarmes et les Voleurs, l’Ecotrail de Paris, etc.). Les courses de montagne pourront attendre que vous ayez pris un peu de bouteille…
Ensuite, prêtez attention à la technicité du terrain. Si trop roulant peut être monotone, trop technique peut devenir une torture si vous débutez. Renseignez-vous sur le type de chemins proposés (rocailleux ? Herbeux ? Boueux ?), et choisissez un parcours qui ne s’éloigne pas trop de vos sorties préférées.
À tout le moins, testez de nouveaux terrains en sortie longue avant de vous engager sur un objectif qui sort de vos habitudes. Le Festa Trail, par exemple, propose des courses accessibles à tous niveaux, mais il faut savoir courir dans le caillou (sinon, vos pieds vous le diront assez vite !).
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Bien choisir son premier trail : le kilométrage et la durée d’effort
C’est un point difficile à trancher pour un débutant qui cherche le dépassement de soi. Comment aller loin, sans aller trop loin ? On se doute bien qu’on ne commencera pas par un 100 miles, mais le curseur est difficile à placer lorsqu’on ne se connaît pas encore très bien. L’essor des ultra- distances a parfois tendance à amoindrir la perception de la difficulté des courses plus courtes. Pour autant, maintenir un effort sur 3, 4 ou 5 heures n’est pas chose aisée. C’est déjà une performance pour quelqu’un qui court depuis un ou deux ans seulement. Aussi, des distances de 20, 30 ou 40 km peuvent constituer de réels défis et il n’y aucune gêne à s’orienter vers un trail court, y compris pour relever un défi personnel. Vous aurez même toutes les raisons d’être fier d’y parvenir.
Un bon indicateur consiste à faire une sortie longue de 3 heures environ en rando-course, puis d’analyser le ressenti d’effort et le kilométrage parcouru sur cette durée. Si le ressenti d’effort est très significatif, alors préparer une course 1,25 fois plus longue est déjà un objectif ambitieux. Si le ressenti d’effort est raisonnable, alors on pourra se lancer le challenge d’augmenter le kilométrage jusqu’à 1,5 fois.
L’émulation d’une course joue sur la moyenne horaire. La même distance sera souvent parcourue plus rapidement le jour J. Une bonne préparation permet également d’envisager d’aller plus loin. Attention cependant : avant de doubler la distance parcourue pendant la sortie de 3 heures, il serait prudent de confirmer par une autre sortie longue en rando-course, sur 4 à 5 heures.

Bien choisir son premier trail : grand événement ou course intimiste ?
C’est un critère parfois peu pris en compte. En trail, il existe une multitude de types de courses, allant de très grands événements aux courses à la résonance toute locale. Un Aveyronnais qui chercherait une course automnale de 30 à 35 km pour 1500m de dénivelé positif, pourrait s’inscrire à la Via Aurea (moins de 100 partants ces dernières années, mais une cascade à remonter !), au Trail Larzac-Dourbies du Festival des Hospitaliers (environ 500 partants), ou au Marathon des Causses du Festival des Templiers (environ 900 partants).
Ce n’est pas la même chose de prendre le départ avec 1000 autres coureurs ou avec 100 autres coureurs. Une pleine satisfaction implique de savoir ce que l’on cherche. Plaisir contemplatif ou fierté de finir une course difficile ? Convivialité ou esprit de compétition ? La plupart des courses offrent un peu de tout cela, mais pas dans les mêmes proportions.
Pensez à optimiser votre moral. Si vous redoutez de vous retrouver seul sur le parcours dans un moment difficile, orientez-vous vers une grande course. Sur une course plus modeste, trouvez un binôme, car il est plus fréquent de s’y retrouver seul. Si vous appréhendez de vous retrouver en fond de peloton, évitez les courses très réputées au plateau relevé. Loin de nous l’idée d’orienter les débutants vers les petites courses et de professer que les grandes manifestations seraient à réserver aux coureurs confirmés. Chacun peut trouver midi à sa porte. Il faut en revanche que le choix soit fait en cohérence avec sa personnalité et sa pratique du trail.
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