Spartan Race : les secrets de préparation des meilleurs athlètes mondiaux
130 km de course par semaine, 1000 mètres de dénivelé positif, grip renforcé sur barre fixe, tapis incliné à 25 %, sessions en sauna, entraînements dans les Dolomites ou les Alpes norvégiennes : bienvenue dans les coulisses de la préparation des champions du monde de course à obstacles et d’ultra-endurance.
A 3 jours du Championnat du Monde Spartan Ultra officiel 2025 et des différentes épreuves organisées à Morzine du 4 au 6 juillet, où plus de 12000 participants sont attendus, les plus grands noms du circuit dévoilent leurs routines, leurs méthodes et leur philosophie d’entraînement. Un aperçu rare d’un monde où la performance naît de la constance, du mental et de l’amour du terrain.
Ryan Atkins, entre polyvalence et adaptation
Pour les champions du monde, la polyvalence semble être une règle d’or. Ainsi le Canadien Ryan Atkins, multiple champion du monde de courses à obstacles, champion du monde BEAST 2023, l’un des « sur-hommes » qui prendra le départ du Championnat du Monde Spartan à Morzine, a déjà réussi l’exploit de gravir l’équivalent de la hauteur du mont Everest (8 848 m) en 11 heures et 30 minutes sur une station de ski à Sutton, Québec. Le tout sans assistance.
En 2019, dans des conditions extrêmes avec des températures atteignant -30°C, il a également parcouru 129 km et plus de 8800m D+ en 23 heures et 22 minutes.Pour atteindre ce type d’objectif, il est formel : « Courir à bloc une montée de 1000 mètres, c’est le top pour moi. » Il parcourt jusqu’à 130 km par semaine, en insistant sur le dénivelé et les longs efforts. Ryan Atkins se distingue par une approche mentale et physique rigoureuses. Il met l’accent sur la constance, la récupération et l’adaptation aux conditions extrêmes.
Luca Pesco, maître des dénivelés, adepte de la basse intensité
Champion du monde Spartan Ultra en 2024, l’Italien Luca Pesco est quant à lui un parfait maître des dénivelés. Amoureux des Dolomites, il partage une philosophie similaire à celle d’Atkins : « Je réalise presque exclusivement des entraînements de basse intensité. J’accumule des heures dans la nature, au cœur des montagnes. Chaque journée passée dehors est une victoire. »

Thibault Jean, ou l’art d’apprendre à durer
Triple vainqueur de l’Ultra Tour du Môle, 10ème du Cross du Mont-Blanc 2024, trois fois lauréat du Trail des Aiguilles Rouges 15 km à Chamonix et 2ème du format Spartan Ultra 50K – 60 obstacles de Morzine en 2024, le Français Thibault Jean s’annonce comme l’un des favoris incontestés pour 2025. Il incarne un profil solide, technique et méthodique.
Thibault partage une vision claire de la performance : “Ce qui compte, c’est d’accumuler des heures de fond. Je fais beaucoup de sorties longues, seul ou en groupe, avec du D+ mais sans toujours chercher l’intensité. Le corps a besoin d’apprendre à durer.”
Parmi ses conseils aux coureurs :
– Alterner les terrains pour développer la proprioception (capacité, du corps, à détecter ses actions, ses mouvements dans l’espace) ;
– Travailler régulièrement les descentes techniques pour limiter la casse musculaire ;
– Intégrer des séances de rando-course à faible intensité, avec sac chargé, pour simuler la durée réelle de course ;
– Ne pas négliger les phases de récupération active : “C’est quand on récupère bien qu’on progresse.”
Sabrina Daolio, l’écoute du corps et le kiff
La Sud-Africaine Sabrina Daolio, qui évolue dans le Top 10 mondial en OCR, répartit ses efforts entre route, piste, trail, musculation et obstacles. Compétitrice accomplie, elle a étudié la psychologie du sport à l’Université d’Afrique du Sud (UNISA), ce qui lui confère une approche mentale solide de la compétition : « Je suis aussi thérapeute sportive à plein temps. Mon secret ? M’écouter, rester régulière, et ne jamais oublier de kiffer. »

Chaleur, humidité et altitude : comment préparer l’imprévisible ?
La préparation climatique est aussi cruciale que la condition physique. Les athlètes d’endurance et de sports extrêmes ne laissent rien au hasard lorsqu’il s’agit de performer en conditions difficiles.
Nikolaj Dam, champion OCR danois, veille à intégrer le contraste climatique dans sa préparation annuelle, combinant l’entraînement en altitude et l’exposition à des environnements extrêmes pour maximiser l’adaptabilité. « Je vis au Danemark, donc je pars 2 à 3 fois par an en stage dans les Alpes ou en Norvège. Et je fais 2 séances par semaine en conditions chaudes. »
De son côté, Ryan Atkins a une approche qui repose sur une exposition constante à des conditions hostiles, qui renforce la résilience mentale autant que physique. Pour lui, l’environnement n’est pas un obstacle mais un partenaire d’entraînement. « Le climat est dur là où je vis, donc j’ai l’habitude de m’entraîner sous la pluie, la neige ou le vent. Ça forge. »

Morzine, terre de légende
Endurance extrême, obstacles techniques, dénivelé brutal, météo imprévisible : ils s’entraînent pour tout. Pour cette édition 2025 de l’Ultra World Championships, Morzine ne les attend pas. Morzine les met au défi !
Au programme du week-end :
● Ultra 50K : 60 obstacles – le Championnat du Monde Spartan Ultra officiel (vendredi 4 juillet)
● Beast 21K : 30 obstacles (samedi 5 juillet)
● Hurricane Heat : Épreuves d’endurance par équipes de 4, 12 ou 24 heures (samedi 5 juillet)
● Kids Race : 1K – 3K avec obstacles adaptés à l’âge de 4 à 14 ans (samedi 5 juillet)
● Sprint 5K : 20 obstacles (dimanche 6 juillet)
● Super 10K : 25 obstacles (dimanche 6 juillet)

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