Test Speedland GS:PDX : un ovni made in USA avec plaque carbone amovible
C’est un look qui ne passe pas inaperçu et qui faire sourire, s’il ne recelait pas des trésors d’ingéniosité. Non seulement les deux molettes BOA nouvelle génération permettent un ajustement précis et instantané, mais la chaussure dispose également d’une plaque carbone amovible, en fonction de l’utilisation que l’on veut en faire. On a pu tester ce modèle performance à 275 dollars, disponible uniquement via Internet, qui fait fureur aux USA.
Speedland : partir de zéro pour recréer une chaussure
À l’origine de l’histoire, deux anciens de Nike, Puma et Under Armour, Dave Dombrow et Kevin Fallon, ont créé la marque Speedland au fond d’un garage du côté de Portland, dans l’Oregon, en 2021. Leur premier produit hyper-performance, la SPL:PDX, accessible uniquement en vente en ligne au prix de 375 dollars, a fait un tabac. Séduit, l’athlète américain Dylan Bowmann, qui ces 10 dernières années à couru aussi bien sur l’OCC que la TDS et l’UTMB, a rejoint le team pour apporter son expertise.
« Nous avons fait le choix de ré-imaginer les produits existants en déconstruisant la semelle intermédiaire et la semelle extérieure pour nous concentrer sur des innovations validées par la science », explique Kevin Fallon. Parmi celles-ci, on retrouve sur la GS:PDX une plaque carbone amovible, une innovation unique sur le marché consécutive à des recherches menées au Performance Fit Lab de Denver pour déterminer les moments optimaux pour utiliser ou non une plaque de carbone.
Même appel aux recherches scientifiques pour valider l’utilisation d’un double BOA qui, en offrant une meilleure connexion au médio-pied, améliore le transfert de puissance jusqu’à 6 %.
Quant à la semelle extérieure, les Américains ont fait le choix de travailler avec Michelin sur un modèle spécifique à haute durabilité, donnée pour plus de 1000 kilomètres.
Speedland GS:PDX : un ajustement au millimètre
Si, au pied, la chaussure déroute un peu par son aspect massif (la Crocs du trail?), sa légèreté et son amorti sont bluffants. Visuellement, la mousse rappelle celle utilisée par Adidas avec ses premiers modèles de Boost, un genre de polystyrène dont on se demande si il va bien supporter les 1000 kilomètres annoncés par la marque. En tout cas, sur les premiers kilomètres parcourus, le moelleux est appréciable.
Autre point hyper positif, l’ajustement millimétré des deux BOA, qui permet de faire vraiment corps avec la chaussure, ce qui semblait ne pas être gagné d’avance. De plus, cette nouvelle génération de molette permet non seulement de serrer cran après cran de façon précise, mais également de desserrer cran après cran. Une véritable innovation par rapport aux anciennes molettes BOA qu’il fallait soulever pour un desserrage total, puis resserrer petit à petit. Là, en une seconde, on peut relâcher vite fait le serrage, même avec des gants.
Autre point positif, même avec un fort serrage sur l’avant, l’espace laissé aux orteils à l’avant-pied est suffisant pour les pieds larges. Quant au tour de cheville tricoté, il offre une protection efficace contre les débris.

Speedland GS:PDX : avec ou sans plaque
Si le testing, effectué sur les singles de montagne plutôt roulants, a permis d’apprécier le confort et la stabilité de la chaussure, particulièrement large au médio-pied, et le bon maintien au talon, c’est surtout le test avec ou sans plaque carbone qui nous intéressait. Le concept de pouvoir utiliser la même chaussure en mode run tranquille sans plaque et en mode performance avec plaque est vraiment novateur sur le papier, qu’allait-il donner dans la réalité ?
Soyons franc, j’ai été un peu déçu. Je m’attendais à une différence très significative de rigidité et de retour d’énergie que je n’ai pas ressenti. Certes, la présence de la plaque carbone, facile à glisser dans la chaussure sous la semelle supérieure, confère un peu plus de rigidité, mais le fait qu’elle soit prise en sandwich entre deux semelles de mousse épaisses semble atténuer l’effet de retour d’énergie.


Speedland GS:PDX : la signature Michelin
Que les Américains aient choisi de travailler avec Michelin est forcément une fierté pour un Français. Le design des crampons a visiblement été très étudié, avec une volonté de privilégier une super traction. Petit détail étonnant, la présence sous la semelle, au niveau du médio-pied, d’un petit ergot de drainage que l’on peut couper et qui permet d’évacuer l’eau que l’on pourrait embarquer dans la chaussure, soit lors d’un run sous la pluie, soit lors de traversées de rivières comme les Américains aiment à en prévoir sur les courses comme la Western States Endurance Run. L’adhérence de la chaussure est indiscutablement efficace, mais on pourra regretter qu’il y ait de nombreuses zones de mousse apparente, qui seront autant de zones de fragilisation de l’ensemble de la semelle dans la durée.

Speedland GS:PDX : la grande question de la durabilité
Vous l’aurez compris, si la Speedland GS:PDX offre de véritables innovations technologiques, on peut s’interroger sur la durabilité d’une telle chaussure, en regard de son coût élevé. Entre le mesh, qui semble assez fragile, les languettes de serrage du dessus de pied, dans une sorte de tissu qu’on a la sensation de pouvoir déchirer d’un seul geste, et le gros bloc de mousse de la semelle qui fait penser à du polystyrène, est-ce que tout cela combiné a réellement une durée de vie de 1000 kilomètres ? Personnellement, je n’en suis pas convaincu.
Speedland GS:PDX : les spécificités techniques
Longue distance
Poids : 292g en 42
Drop : 5mm
Prix : 275 dollars
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