La 13ème édition du Trail du Saint-Jacques by UTMB, organisée au cœur d’une nature verdoyante façonnée par les volcans et ancrée dans l’histoire de son territoire et de la ville du Puy-en-Velay, a tenu toutes ses promesses, avec plus de 6500 coureurs venus de toute la France et du monde. Sur l’Ultra du Saint-Jacques, le format 100M parti de Saugues le vendredi soir, Corentin Play et Anthéa Juin ont brillé.

Trail du Saint-Jacques by UTMB : une épopée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle

Si les coureuses et les coureurs ont dû braver les fortes chaleurs du samedi (le kit canicule était activé pour les 3 courses du 100M, 100K et 20K), ils ont pu profiter des lieux emblématiques et traverser les paysages préservés qui caractérisent le célèbre chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Mais c’est surtout l’arrivée hautement symbolique entre la célèbre cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay et l’emblématique Rocher Saint-Michel d’Aiguilhe, tous deux classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui aura le plus marqué les esprits. Un dernier effort sur cette rampe pavée d’une centaine de mètres, au milieu des encouragements de la foule, qui restera longtemps gravé dans les mémoires. 

Trail du Saint-Jacques by UTMB : Corentin Play et Anthéa Juin s’offrent le 100M

L’aventure du 100M, Ultra du Saint-Jacques, a débuté vendredi 13 juin à 20h15 à Saugues. Le parcours de 134 km et 6050m D+ a emmené les coureurs à la découverte de Mont Devès, du Mont Recours, du Lac du Bouchet, du Mont Eycenac et du Col de Pierre Taillée. Chez les hommes, Corentin Play s’est imposé en 13h43mn05, au terme d’une belle bataille avec Guillaume Tiphene qui a décroché la deuxième place, tandis qu’Emmanuel Cauty a complété le podium.

Corentin Play
Corentin Play

Chez les femmes, c’est Anthéa Juin qui s’est imposée en 19h03mn09, réalisant une performance solide de bout en bout. La Suissesse Corina Sommer a pris la deuxième place, tandis que Camille Sere a complété ce podium. Les 3 premiers (hommes-femmes) du 100M sont qualifiés pour l’UTMB 2026 à Chamonix. 

Corentin Play, dont la progression est fulgurante puisqu’il est passé de la 4305ème place sur la SaintéLyon en 2015 à la victoire sur cet Ultra du Saint-Jacques, a confié à l’arrivée : « C’est un parcours tout en relance et une section finale qui permet de courir vraiment très vite. C’est tout ce que j’aime ! »

Anthéa Juin
Anthéa Juin

Trail du Saint-Jacques by UTMB : Incroyable remontada sur le 100K 

Le parcours du Grand Trail du Saint-Jacques, format 100K (81km et 3 400m D+) a offert une immersion complète dans la diversité des paysages du Velay. Avec un départ de Monistrol-d’Allier, connu pour son fameux pont métallique Eiffel qui enjambe le tumultueux Allier, ce parcours attaquait tout de suite les choses sérieuses jusqu’au pic de Rochegude pour un itinéraire exigeant et varié au cœur du patrimoine local. 

Chez les hommes, c’est le Mexicain Jupiter Carera Casas qui s’est imposé en 7h42mn23. Emmanuel Gault a de son côté effectué une incroyable remontée pour prendre la 2ème place, tandis que Ke Mael Rabouint a complété le podium. 

Jupiter Carera Casas
Jupiter Carera Casas

Chez les femmes, l’irrésistible Norvégienne Henriette Albon a assuré son rôle de favorite en s’imposant en 8h37mn48 après une course parfaitement menée. Elle a devancé l’Espagnole Aroa Sio et Yasmina Castro Chacon. Les 3 premiers (hommes-femmes) du 100K ont gagné leur qualification pour la CCC 2026 à Chamonix. 

Henriette Albon
Henriette Albon

Trail du Saint-Jacques by UTMB : le 20K du Chibottes pour Alexandre Meyleu et Charlotte Mouchet

Le parcours du 20K, les Chibottes, du nom des cabanes de pierres sèches au toit en forme de dôme utilisées par les agriculteurs, avec ses 26 km et 750 m de dénivelé positif, a offert une immersion intense en Haute-Loire. Depuis Solignac-sur-Loire, les coureurs ont enchaîné les kilomètres sur les sentiers avant de plonger vers la ligne d’arrivée au cœur du Puy-en-Velay. 

La course masculine a été remportée par Alexandre Meyleu en 1h53mn19. Il a devancé le favori Pierre-Arnaud Bourguenolle et l’Italien Ricardo Borgialli.

Alexandre Meyleu
Alexandre Meyleu

Chez les femmes, la course a été remportée par Charlotte Mouchet en 2h19mn06. Elle a elle aussi devancé la favorite néerlandaise Renee Cardinaals, deuxième, et Marie Genay, troisième.

Charlotte Mouchet
Charlotte Mouchet

Trail du Saint-Jacques by UTMB : le 50K du Monsitrail pour Antonio Martinez Perez et Camilla Magliano

Après les fortes chaleurs du samedi, et les orages qui ont éclaté dans la soirée, c’est dans les brumes et l’humidité que les coureurs du 50K du Monsitrail (54km et 2050m D+) se sont élancés dimanche 15 juin depuis Monistrol-d’Allier pour rallier la rampe finale de la cathédrale du Puy-en-Velay.

Chez les hommes, la victoire est revenue à l’Espagnol Antonio Martinez Perez en 4h02mn46. Il a devancé de 2 minutes le Polonais Bart Przedwojewski, tandis que Paul Iratzoquy a pris la 3ème place sur le podium.

Chez les femmes, c’est l’Italienne Camilla Magliano qui s’est imposée e, 4h54mn01. Elle a devancé Eléa Kopf et Chrystelle Lambert. Les 3 premiers (hommes-femmes) du 50K ont gagné leur qualification pour l’OCC 2026 à Chamonix. 

Voir les résultats de toutes les courses ICI

Chemin Saint-Jacques
Sur les sentiers du Saint-Jacques by UTMB.
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Vainqueur de la Yukon Arctic Ultra en février et 2ème du format 100K du Snowdonia by UTMB au Pays de Galles en avril, Mathieu Blanchard, bien que focalisé sur son objectif de la saison, la Hardrock 100 qui s’élancera le 11 juillet, continue d’avoir l’UTMB dans un coin de sa tête. Après 4 participations, dont une seconde place en 19h54 après une lutte exceptionnelle avec Kilian Jornet en 2022, le vainqueur de la Diagonale des Fous 2024 a évoqué avec notre confrère Jogging International un futur retour à Chamonix (il est d’ores et déjà qualifié pour 2026 grâce à sa 2ème place sur le Snowdonia by UTMB).

Mathieu Blanchard : « Je sais où gagner du temps ! »

L’UTMB, il ne pense pas qu’à ça en se rasant, mais ça il ressemble. Après avoir fait 2ème, 3ème et 4ème sur ses 3 dernières participations, dont un chrono de 19h54 juste derrière Kilian Jornet en 2022, Mathieu Blanchard a déclaré qu’il savait qu’il pouvait améliorer son temps : « Il y a encore beaucoup de zones à optimiser, et tant que je n’ai pas atteint ce temps minimum que j’estime entre 19h30 et 20h, je ne serai pas satisfait.

Voir le film BALANCE, le tout premier UTMB de Mathieu Blanchard, en 2018, ICI

Photo UTMB GROUP
Mathieu Blanchard et Kilian Jornet à l’arrivée de l’UTMB 2022, 2 premiers hommes à passer sous la barre des 20 heures. Photo UTMB GROUP

L’objectif n’est pas lié à un adversaire, je sais qu’un Jim Walmsley peut, un jour, le courir en moins de 19h30 – ce qui n’est pas réalisable pour moi, par rapport à mes armes. Mais je pense que je peux encore craquer le code de l’UTMB pour améliorer mon temps.

Lire aussi l’article Comment Mathieu Blanchard a “sauvé” Kilian Jornet sur l’UTMB 2022 ICI

L’an dernier, si j’ai abandonné, c’est aussi parce que j’ai oublié cette approche de la performance. Je me suis mis une pression en pensant trop à la victoire. Ça a été un gros échec, mais aussi un apprentissage énorme, qui m’a confirmé que, pour performer, je dois d’abord penser à moi et à comment faire la boucle le plus vite possible. »

Photo UTMB GROUP
Photo UTMB GROUP
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Ils ont eu du flair, et leurs athlètes ont été à la hauteur de l’événement. Partenaire pour la première année du Swiss Canyon Trail, l’équipementier Kailas Fuga avait aligné quelques-uns des membres de sa dream team au départ des différentes courses de la 30ème édition de l’épreuve suisse. Résultat : un Sangé Sherpa flamboyant malgré la pluie sur le format 100 miles exceptionnel de l’édition aniversaire, et un Miguel Arsénio redoutable sur le second plus grand des formats, le 111 km ! Quant à la reine Sissi Cussot, elle a maîtrisé le format 81 km, tout sourire malgré une météo épouvantable durant tout le week-end.

Swiss Canyon Trail : Sangé Sherpa surnage dans le chaos

Quelle patinoire infernale ! C’est sur des sentiers détrempés et boueux et dans des conditions climatiques épouvantables que le Népalais vedette du team Kailas Fuga Sangé Sherpa a réussi l’exploit de s’imposer sur le 166km (8147mD+) du Swiss Canyon Trail, un format 100 Miles inédit pour fêter les 30 ans de l’événement !

Mais la lutte (et les concours de glissades qui vont avec) a été terrible pendant près de 130km avec Anthony Pipitone, 2ème du format 111km en 2023 et 10ème de la dernière Diagonale des Fous, qui a souffert d’hypothermie durant la nuit. Au final, le sympathique Népalais plie l’affaire en 22h06, avec 26 minutes d’avance sur Pipitone et 50 sur Maxime Hourdebaigts !

Autre athlète médiatique du team Kailas Fuga, partenaire de Sangé, le Français Martin Perrier était aussi de la partie. Bien que l’esprit tourné vers le Tor des Géants, qu’il a terminé en 3ème position l’an dernier derrière François D’Haene et Beñat Marmissolle, Perrier, qui a terminé 2ème de l’Ultra-Terrestre à La Réunion en mai dernier (224 km au compteur) s’est accroché et a fait preuve de mental pour terminer dans le Top 10, en 9ème position.

Chez les femmes, Marie Janod, 6e féminine du 90km du Mont-Blanc 2024, s’est imposée en 26h06, 11ème au scratch. Elle a devancé les Suissesses Céline Bernasconi (27h58) et Dominique Ghislaine Montandon Brunner (36h42).

Sange Sherpa Photo SCT
Sange Sherpa. Photo Swiss Canyon Trail

Swiss Canyon Trail : Miguel Arsénio domine le 111 km

C’est un autre athlète du team Kailas Fuga qui s’est imposé sur le 111km et 5295mD+, le Portugais Miguel Arsénio ! Après avoir mené de bout en bout, il a franchi la ligne en première position en 10h45, et a devancé de près de 25 minutes le redoutable Chinois Ji Duo. L’Espagnol Aleix Toda Mas a terminé 3ème en 10h49.

Une belle récompense (enfin !) pour le Portugais, qui avait échoué à la 2ème place du Grand Trail des Templiers derrière Thomas Cardin en octobre dernier, et encore 2ème derrière Paul Cornu-Chauvinc lors du MIUT 115 fin avril 2025.

Miguel Arsénio Photo Swiss Canyon Trail
Miguel Arsénio. Photo Swiss Canyon Trail

Chez les femmes, c’est la locale de l’étape Ariane Wilhem qui s’est imposée chez elle en 13h31, avec une très belle 10e place au scratch à la clé ! Pour mémoire, elle avait terminé 2ème de la TDS à Chamonix en 2024 ! Elle a devancé de 20 minutes l’Américaine Sarah Humble et de plus de 50 minutes la Chinoise Li Ying.

Ariane Wilhem
Ariane Wilhem. Photo Swiss Canyon Trail

Swiss Canyon Trail : Sissi Cussot reine du 81 km

Nouvelle super performance de la toujours souriante Sissi Cussot, qui a pataugé dans la boue et sous la pluie pendant 81 km pour remporter le format 81k / 3491m D+. La résidente réunionaise, plus habitée au soleil et à la chaleur de l’île intense, s’est imposée en 10h10, 16ème au scratch. Elle a devancé de 13 minutes sa dauphine, la Néerlandaise Adriana Moser et de 46 minutes Marie-Hélène Schlosser.

Chez les hommes, la victoire est revenue à l’Allemand Janosh Kowalczyk, vainqueur du 110km de l’Istria 100 by UTMB 2024, en 7h59. Il a devancé l’Italien Davide Rivero (8h23) et le Belge Pierre Breuer (8h49).

Sissi Cussot Photo Swiss Canyon Trail
Sissi Cussot. Photo Swiss Canyon Trail

Swiss Canyon Trail : les podiums des autres courses

Format 51 km – 2632m D+

Fran Anguita Bayo (ESP) 4h00mn24s
Yang Jianjian (CHN) 4h00mn48s
Kevin Vermeulen et Aubin Ferrari (FR) 4h10mn42s

Sylvia Nordskar (NOR) 4h30mn07s
Beatriz Parron Alvarez (ESP) 5h13mn25s
Marcela Vasinova (CZ) 5h25mn26s

Format 31 km – 1380m D+

Lucas Nanchen (SUI) 2h28mn08s
Titouan Haan (FR) 2h33mn19s
Antoine Monnot (FR) 2h35mn05s

Maria Fuentes Olcina (ESP) 2h46mn29s
Cloé Prud’Homme (FR) 3h03mn11s
Anna Darmograi (UKR) 3h03mn51s

Format 16 km – 577m D+

Allan Bonjour (SUI) 1h17mn06s
Tibor Waeber (SUI) 1h18mn57s
Thomas Houle (SUI) 1h20mn54s

Clotilde Boffy (FR) 1h40mn24s
Mathilde Schucany (SUI) 1h42mn40s
Coralie Blaser (SUI) 1h43mn13s

Voir l’intégralité des résultats de toutes les courses ICI

Swiss Canyon Trail
Swiss Canyon Trail
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En octobre 2024, le traileur aventurier Sébastien Raichon avait été le premier à établir un chrono de référence sur le GR20 en autonomie complète, c’est-à-dire sans aucune aide extérieure, ni accompagnant, ni pacer. Son temps : 44 heures 43 minutes pour venir à bout des 180 km et 11000m D+ du mythique sentier corse. Le 7 juin 2025, il s’est de nouveau élancé de Calenzana, au nord, pour rallier Conca, au sud, le plus vite possible. 41 heures 53 minutes et 18 secondes plus tard, il avait établi un nouveau FKT (Fastest KnownTime).

GR20 en autonomie complète : le rêve des 40 heures

Il savait qu’il pouvait faire mieux qu’en octobre dernier. Les conditions météo de l’époque, compliquées, et une erreur de parcours sur la fin qui lui avait fait perdre une heure, l’avaient même persuadé que passer sous la barre des 40 heures était possible. Le 7 juin, Sébastien Raichon s’est donc élancé sur ce parcours qu’il aime tant avec une idée en tête : boucler le GR20 en moins de 40 heures, sans aucune aide extérieure.

La principale difficulté de l’autonomie complète, avait-il expliqué lors de ce premier record, est que le GR20 est un chemin très compliqué à suivre par endroits, où il faut quasiment s’orienter pour trouver la trace. Avec des « ouvreurs » montrant le chemin et se relayant, et des compagnons de route portant les affaires, comme le font ceux qui tentent le record avec assistance (une autre catégorie de FKT), le challenge, tout aussi compliqué en terme de technicité du sentier, est néanmoins facilité par le fait de ne pas avoir à chercher son chemin.

Mais Sébastien Raichon préfère la solitude dans l’effort, et l’autonomie complète lui va bien. C’st donc avec des temps de passage calculés à l’avance sur une base de 40 heures qu’il s’est élancé le 7 juin à 3 heures du matin pour tenter d’établir un nouveau record et de passer sous cette fameuse barre des 40 heures. Mais la météo extrêmement chaude, un bâton cassé dès les premiers kilomètres, sans possibilité de réparation ou de remplacement (merci l’autonomie totale !) lui a joué des tours. Et si le record est tombé (41 heures, 53 minutes et 18 secondes), la barre des 40 heures, elle, résiste toujours.

Les derniers mètres de Sébastien Raichon le 8 juin à l’arrivée à Conca. Photo DR
GR20 Sébastien Raichon Photo DR 1
Photo DR

Lire aussi son interview lors du 1er FKT

GR20 en autonomie totale : le débrief de Sébastien Raichon

Arrivé le 8 juin à 20h53 à Conca, Sébastien Raichon était épuisé mais heureux et rêvait d’une nuit réparatrice. Après une courte nuit, classique lorsqu’on vient de produire un tel effort, il raconte :

« Ce GR20 est vraiment vraiment un chantier colossal. Il y a 30 kilomètres faciles, le reste, c’est un chaos permanent. Sublime et instable à la fois. Les salamandres du mois d’octobre ont muté en lézards. Je ne savais pas que c’était possible ! Il y avait beaucoup plus de monde sur le sentier, mais c’était sympa. J’ai eu dans certains refuges un bel accueil, j’ai résisté non sans mal aux offrandes diverses. Quelle folie, cette autonomie complète !

L’objectif des 40h n’est pas atteint mais je suis déjà bien content. Je crois que cela reste envisageable mais toutes les planètes n’étaient pas alignées. Il m’aurait fallu une température d’automne avec le terrain sec de ce week-end. Des bâtons en état ou incassables et légers, mais vu ce que je leur impose comme contraintes… Et des poumons à 100%. Si parmi vous il y a un spécialiste de la toux grasse, je suis preneur d’un avis car c’est récurent et très limitant !

Ceci étant dit, la forme était bonne, j’ai un peu été inquiet au début qu’une blessure comme lors de la Barkley m’empêche. Je me souviendrai longtemps de cette crête au coucher de soleil après Petra Piana. Place au repos maintenant, car la Terminorum arrive vite ! 
»

GR20 Sébastien Raichon Photo DR 3
Photo DR
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Référence dans le milieu de la course de grand fond, Serge Cottereau a popularisé les courses de 100 km dans les années 70, notamment en créant la mythique épreuve des 100 km de Millau qu’il a remportée à 4 reprises entre 1972 à 1976. Sa méthode pourrait se résumer en une phrase dont Antoine Guillon s’est fait l’apôtre : « Plus vous courez lentement, plus vous progressez. » Explications.

Qu’est-ce que la “méthode Serge Cottereau” ?

Serge Cottereau considère qu’en s’entraînant à trop forte intensité, le coureur va asphyxier son cœur, et qu’après de rapides progrès, il stagnera puis régressera. A l’inverse, en courant presque toujours tranquillement, il développera son cœur (la cylindrée) et lui permettra d’accroître sa capacité à apporter de l’oxygène à ses muscles. Ce sont selon lui les bases d’une progression lente mais réelle et durable. Pour établir ses plans d’entraînement, Serge Cottereau s’appuie sur la fréquence cardiaque, en partant du principe (pour faire simple) qu’un homme de 30-40 ans devrait avoir une fréquence cardiaque maximale d’environ 190 pulsations / minute.

Antoine Guillon Photo Jean-Benoît Roubinet
Antoine Guillon. Photo Jean-Benoît Roubinet

À partir de là, Serge Cottereau définit 3 zones d’entraînement :

L’endurance, en dessous de 140 bpm (< 75% FCM)

Le cœur apporte exactement la quantité d’oxygène dont les muscles ont besoin, sans accumulation d’acide lactique. C’est une allure que le coureur peut en principe tenir pendant des heures, parfois en devant courir lentement, proche de 6 minutes au kilomètre pour rester dans cette zone. L’objectif de cette méthode est de progressivement aller de plus en plus vite sans augmenter ses pulsations.

La résistance douce, entre 140 et 160 bpm (de 75 à 85% FCM)

En légère « dette d’oxygène », le coureur peut améliorer légèrement sa vitesse, mais à condition de ne pas en abuser. Cela correspond à peu près à l’allure marathon.

La résistance dure, au-dessus de 160 bpm (> 85% FCM)

Cela correspond en gros à une allure 10km. S’adressant avant tout aux adeptes du marathon et de distances supérieures, Serge Cottereau estime qu’un coureur de fond n’a rien à gagner à faire du fractionné court à allure VMA.

“Méthode Serge Cottereau” : la semaine type

Sur une semaine type, il préconise au moins 3/4 d’endurance (et même jusqu’à 100% d’endurance dans une prépa 100 km), une pointe de résistance douce et un soupçon de résistance dure.

En suivant cette méthode, Serge Cottereau estime qu’il faut environ 7 ans pour atteindre son potentiel maxi et que presque tout le monde peut descendre sous les 3h au marathon.

Il détient pour sa part un record personnel en 2h28 à l’âge de 45 ans.

En avril 2024, à l’âge de 86 ans, Serge Cottereau a signé la meilleure performance française sur 800 mètres en bouclant les deux tours de piste en 3’43”45.

Lire l’interview d’Antoine Guillon sur ses secrets d’entraînement ICI

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Malgré une météo compliquée, entre averses et brouillard, les victoires de Ludovic Bourgeois et Marlène Maisonneuve sur le grand format de 82 km de la 18e édition de La Transju’Trails sont sans appel ! Pour la deuxième fois consécutive, Ludovic Bourgeois s’est imposé avec une large avance. Du côté des femmes, Marlène Maisonneuve a elle aussi dominé la course de bout en bout et fait un sans faute. Jérémy Lenormand et Julie Attias se sont imposés sur le format 62 km.

Transju’Trails 2025 : Ludovic Bourgeois pour un doublé sur le 82 km

Samedi 7 juin à 5h00 du matin aux Rousses, les 283 partants du 82 km se sont élancés dans la nuit sous un ciel nuageux. Dès les premiers kilomètres, Ludovic Bourgeois, vainqueur de l’édition 2024, a imposé son rythme et creusé l’écart avec ses poursuivants à chaque point de passage : 7 min, 21 min, 25 min… Il a finalement franchi la ligne d’arrivée en 8h 43 min 17 sec, avec plus de 34 minutes d’avance sur le deuxième, Louis Staquet. Le podium est complété par Félix Nicole, à 37 min 55sec du vainqueur.

« Je suis parti un peu fort et j’ai toujours eu confiance Le Noirmont et la descente sur Bois d’amont, c’est quelque chose que je connais par cœur. Je connais chaque centimètre, donc j’ai voulu appuyer un petit peu à ces endroits-là, gagner un petit peu de temps, leur mettre le doute derrière, peut-être. On a inventé un nouveau sport aujourd’hui, c’est l’ “aquatrail” (rires). Je n’ai jamais autant fait de kilomètres dans des ruisseaux. Hier, en rigolant je me disais qu’on allait voler la neige sur la Dole, honnêtement, j’y ai cru un moment. On ne voyait pas deux mètres avec de la grosse pluie, des glissades sur les fesses. C’était une édition folle », a confié Ludovic Bourgeois à l’arrivée.

Ludovic Bourgeois 82 km Photo Hugo Déforet - La Transju
Ludovic Bourgeois, vainqueur du 82 km. Photo Hugo Déforet – La Transju

Transju’Trails 2025 : Marlène Maisonneuve en patronne sur le 82 km

Du côté des femmes, même scénario. Marlène Maisonneuve a pris la tête dès le début, poursuivie par Inès Magnet. Elle a réussi à maintenir un écart de près de 20 minutes pendant les trois-quarts du parcours. Inès Magnet est remontée sur elle lors des derniers kilomètres mais cela n’a pas suffi à détrôner Marlène Maisonneuve, qui s’est imposée en 11h 13 min 57 sec, 22ème au scratch, avec plus de 11 minutes d’avance sur sa dauphine. Le podium féminin est complété par Nadège Lutic, troisième à 1h17 de la gagnante.

« Je suis partie un peu vite au départ je pense. Et puis je suis restée devant tout le long. Je pensais que je m’étais fait doubler, mais je pense que c’était des filles qui étaient en relais sûrement. Les derniers kilomètres étaient plus durs. J’ai commencé à avoir un peu mal aux genoux. Je pensais que j’allais être troisième là en fait. C’est vrai que c’est la bonne surprise. C’est la surprise d’être première. »

Marlène Maisonneuve - 82 km Photo Hugo Déforet - La Transju
Marlène Maisonneuve, gagnante du 82 km. Photo Hugo Déforet – La Transju

Transju’Trails 2025 : deux duels pour deux belles victoires sur le 62 km

Les 758 concurrents du 62 km ont pris le départ à 6h00 des Rousses sous un temps plutôt clément, avant que ne revienne la pluie. Sur ce tracé, que ce soit du côté des hommes ou des femmes, la victoire est issue d’une belle bagarre entre deux concurrents. 

Du côté des hommes, Jérémy Lenormand s’est imposé devant Ludovic Bailly-Basin. Ces deux traileurs se sont suivis de près durant les 40 premiers kilomètres. Entre le Marais et le Goulet, Jérémy Lenormand a pris son envol et filé vers la ligne d’arrivée qu’il a franchie en 6heures 8 min et 43 sec, soit 6 min 37 secondes devant Ludovic Bailly-Basin.

Jérémy Lenormand a expliqué : « Ludovic m’a donné un peu de fil à retordre quand même. Après les Marais, je suis passé devant et j’ai essayé de rester tout le long. Je voyais que les écarts n’étaient pas grands, du coup j’ai un peu serré les dents à la fin, et voilà, ça l’a fait. Je suis plutôt content de la performance. Les passages en sous-bois, franchement, c’est magnifiques. Après, avec la météo qu’on a, forcément c’est très très gras, surtout dans les descentes. Mais ça va, c’est passé. Certes il pleut, mais il ne fait pas froid. »

Jérémy Lenormand 62KM Photo Jérôme Genée - La Transju
Jérémy Lenormand à l’arrivée du 62km. Photo Jérôme Genée – La Transju

Pour les femmes, à l’arrivée, le public attendait Mathilde Duchaussoy…. Et c’est Julie Attias qui a franchi la ligne en première féminine. Alors que Mathilde Duchaussoy a mené sur l’ensemble du parcours avec plus de 7 minutes d’avance sur sa poursuivante, elle s’est faite surprendre par la volonté de cette dernière qui a accéléré sur les 4 dernières kilomètres pour franchir la ligne d’arrivée en tête avec 5 min et 11 sec d’avance.

Celle qui avait abandonné en 2024 revient donc en vainqueure en 2025 avec un temps de 7 h 47 min et 33 sec. : « On est partis au sec et on a eu les 20 derniers kilomètres avec un petit peu d’eau, mais c’est le Jura. C’était magnifique, franchement. Le parcours était génial. J’ai eu un petit coup de mou vers le 30e, mais finalement, je suis repartie. Et puis après, on m’a dit que je raccourcissais l’espace avec Mathilde. Alors, ça m’a lancé un petit peu. Et puis finalement, je l’ai eue en visu. Elle descend trop vite pour moi. Je l’ai laissée partir. Et puis là, je l’ai remontée dans le Pont Perroud, donc, les deux derniers kilomètres. Je suis partie dernière et j’arrive première. »

Julie Attias 62KM Photo Jérôme Genée - La Transju
Julie Attias à l’arrivée du 62km. Photo Jérôme Genée – La Transju

Transju’Trails 2025 : belles échappées sur le 42 km

C’est à 11h du matin que les 1 051 concurrents engagés sur le 42 km se sont élancés sur un parcours humide et pluvieux. Trois traileurs, Hugo Gachod, Florian Montmeat et Baptiste Lorier, ont rapidement pris la tête. Ils sont restés ensemble durant les trois-quarts du parcours jusqu’au Creux de la Dole où Hugo Gachod s’est échappé, laissant ses deux compères derrière lui. Il a terminé en vainqueur en 3h 48 min et 38 sec devant Florian Montmeat à 5 min 51 et Baptiste Lorier à 5 min 53.

Chez les femmes, ce n’est pas un trio, mais un duo qui s’est jaugé durant les trois-quarts de la course : Céline Carrez et Cyrielle Baroni. Cette dernière a pris la tête peu avant le Creux de la Dole pour ne plus la lâcher jusqu’à l’arrivée. Cyrielle Baroni a franchi la ligne après 4h 55 min 51 sec. Céline Carrez est arrivée seulement 1 min 38 sec derrière.

Transju’Trails 2025 : les courses rapides du dimanche

Alors que la journée du samedi donnait la part belle aux grandes distances, dimanche, 5 parcours étaient encore au programme : 25 km, 15 km, 10 km, 5 km et 15 km randonnée. Avec des départs échelonnés entre 8h et 11h, les traileurs ont pu bénéficier d’une météo plus clémente que la veille mais avec un ciel couvert et un léger vent frais.

Roman Gallois a remporté le 25 km en 2 h 04 min 35 sec : « La première descente, c’était un vrai chantier, on a couru dans la boue, dans la rivière, mais bon, c’est ça qu’on est venu chercher. Après la montée sur Prémanon était avec un petit rythme, car je connais le terrain par cœur et ça m’a permis de prendre un petit gap dans la descente. Après j’ai pu garder l’avance jusqu’au bout. Franchement, pour ne pas glisser, il fallait vraiment être fort. Et sinon après, la gestion jusqu’au bout. Je veux remercier La Transju’ pour ce qu’ils font, l’organisation, les bénévoles, même sous la pluie, à 4h du matin quand il pleut, ils sont là. C’est super, toujours gentil, bienveillant, et puis on sent vraiment que c’est une vraie famille. »

Du côté des femmes, c’est la Dijonnaise Cécile Val qui a remporté l’épreuve en 2 h 41 min et 59 sec : « C’était super beau, mais c’est vrai qu’on s’est concentré sur les pieds, parce qu’il y avait plein d’appuis fuyant avec la boue, les pierres qui glissent, mais par contre c’était un vrai beau parcours. Même si c’était très dur et technique. Je n’ai jamais fait aussi dur en France. Il y a un coureur qui m’a bien encouragée, qui m’a fait du bien au moral, parce que les cinq derniers kilomètres, c’était dur. Tout le monde me disait que j’étais première au fil et à mesure que j’avançais, donc ça motive, forcément. »

Sur le 15 km, l’espoir Jules Barriod a franchi la ligne en tête en 1 h 15 min 23 sec. La première féminine est Chloé Ballet en 1 h 43 min 25 sec.

Sur le 10 km, Tom Rochat a remporté la course en 42 min 51 sec. Du côté des femmes, c’est Estelle Moreau qui a franchi la ligne la première, en 57 min 10 sec.

Sur le 5 km, ce sont deux minimes (U16) qui ont gagné l’épreuve : Timéo Bouillet Prély en 18 min 54 sec et Emma Petitjean en 23 min 4 sec.

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Avec plus de 4000 concurrents, la 11ème édition du Trail de Haute Provence a battu tous les records. De 10 à 160 kilomètres, c’est sous une chaleur caniculaire que toutes les courses se sont déroulées. Et l’ambiance, elle, était aussi chaude que la température. Retour en images.

Sortie : 2025
Durée : 18 minutes
Langue : Français

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Surnommé « Monsieur Diagonale des Fous », dont il a pris 16 fois le départ, sur le podium de laquelle il est monté 7 fois et qu’il a remportée une fois en 2015, Antoine Guillon a débuté la course à pied à l’âge de 12 ans. Plus de 40 ans plus tard, à l’âge de 54 ans, il continue de briller. Pourtant, il n’est pas tombé dans la potion magique quand il était petit. Son secret ? Chi va piano, va sano.

Esprit Trail : Ce qui te caractérise, pour ceux qui te connaissent, c’est que tu ne fais jamais de vitesse à l’entraînement.

Antoine Guillon : C’est ça, donc on ne verra jamais sur une piste ni faire des 30/30 ou des 2 minutes en côte en intensité maximale. Sur la puissance maximale, ou la fréquence cardiaque maximale si tu préfères, à l’entraînement, je ne dépasse jamais 85%. Ça correspond au premier seuil, un peu au-delà de l’endurance, à peine au-dessus. Mais ça ne m’empêche pas, sur une course, d’être à 90% pendant 3 heures. Aucun souci !

D’où te vient cette façon de t’entraîner « sans vitesse », et pourquoi ce choix ?

Antoine Guillon : Ça provient de mes tout débuts en course à pied, quand j’avais 12 ans. J’ai commencé à courir sur route avec mon père et pour bien faire les choses, il a suivi la méthode de Serge Cottereau, qui préconisait de s’entraîner quasiment exclusivement en endurance fondamentale, en dessous de 80% de sa fréquence max, avec 15% sur un seuil intermédiaire, genre 83% de fréquence max, et 3 à 5% réservé à de la vitesse. Mon père suivait cette méthode et calculait tout. Et moi, je courais avec lui quasiment tous ses entraînements, sauf la partie vitesse parce que je n’aimais pas ça.

Antoine Guillon Photo Jean-Benoît Roubinet
Photo Jean-Benoît Roubinet

Comment ça, tu n’aimais pas ça ?

Antoine Guillon : Je n’aimais pas aller vite et avoir la sensation d’être essoufflé. Moi je préférais être tranquille mais durer. C’est curieux, mais j’avais déjà cette attirance pour durer. Du coup, après les entraînements, je n’étais pas spécialement fatigué, et en tout cas jamais lassé. Et je pense que c’est peut-être ce qui fait ma force encore aujourd’hui : je suis toujours présent parce que mes entraînements ne me coûtent pas. Même si j’en fais beaucoup, ils ne sont pas fatigants.

Ni physiquement, ni psychologiquement ?

Antoine Guillon : Non plus. Je ne me dis jamais « Oh là là, il faut encore y retourner, il faut faire ci, il faut faire ça ! » Je ne le vois pas comme des exercices imposés : je fais des sorties sans même imaginer que je vais m’entraîner. Et je ne vais pas me malmener, me dire « Là, maintenant, il va falloir que je fasse 5 minutes de ça, ou 10 minutes de ça ! » Pas du tout. Je pars, je reste tranquille et ma fréquence cardiaque va évoluer en rythme par rapport au relief, sans plus.

Tu ne varies jamais tes entraînements en fonction de tes objectifs ? Sur l’Ultra Sierra Nevada que tu as couru début avril et où tu as fini 2ème derrière Cédric Chavet, course qui ne faisait « que » 100 km, tu t’étais entraîné comme pour un 100 miles ?

Antoine Guillon : Pratiquement, oui. J’apporte juste quelques petites touches un peu différentes. Pour reprendre l’exemple de l’Ultra Sierra Nevada, pour 100 km en général ça part un peu vite, donc sur les 15 derniers jours j’ai réduit un peu la durée de mes entraînements et j’ai mis un petit peu de rythme de temps en temps en sur 3 à 5 minutes, genre 85% grand maximum de ma fréquence cardiaque. Mais c’était surtout pour retrouver de la gestuelle, de l’aisance et de la souplesse musculaire.

Fin septembre, tu vas disputer pour la première fois le Spartathlon, une course mythique de 246 km qui se déroule sur route en Grèce. Tu vas travailler ta vitesse pour l’occasion ?

Antoine Guillon : Bah non, pourquoi, puisque je vais courir 246 km ? Je vais partir tranquille à 11 à l’heure, peut-être 12 par moments si c’est du faux plat descendant, donc aucun intérêt de faire de la vitesse. Par contre j’ai intérêt à travailler ma puissance de manière à avoir des appuis qui soient hyper stables. Donc plutôt que de courir sur route comme quasiment tout le monde va le faire, moi je vais courir surtout en montagne sur de belles sorties avec du gros dénivelé de manière à faire travailler tous les muscles périphériques.

En travaillant la pose de pied autrement que simplement dans l’axe, comme sur la route, ça me permet ensuite d’économiser énormément mon énergie pour rectifier les trajectoires. Et c’est ça qui va faire la différence parce qu’en économisant quelques calories par heure, à la fin, ces calories, je les aurai pour accélérer et monter à 13 ou 14km/h si besoin.

Antoine Guillon Photo Jean-Benoît Roubinet
Photo Jean-Benoît Roubinet

Comme l’an dernier à Minorque où tu rattrapes le leader et le doubles à 200 mètres de la ligne en ayant fait les 20 derniers kilomètres quasiment en sprint ?

Antoine Guillon : Exactement ! J’ai pu finir à 17 km/h, à fond, et ça jamais je n’aurais pu le faire si j’avais travaillé sur ma vitesse, parce que ça aurait été au détriment de la puissance et du volume général d’entraînement.

Tu fais aussi pas mal de vélo ?

Antoine Guillon : Oui, pour faire tricoter les pattes. Ça m’évite de me fatiguer à faire ça en courant et surtout le but, c’est de ne pas me faire mal, de ne pas me blesser. Avec une alternance de vélo et de marche en côte, ça me permet de ne pas avoir un temps de course proprement dit trop élevé par mois.

Ça ressemble à quoi, une semaine type d’Antoine Guillon ?

Antoine Guillon : 20 heures, partagées entre le trail et le vélo. En général, c’est plus de trail, mais de temps en temps c’est l’inverse, quand je veux alléger l’effort général. Ça peut être 2/3 de vélo et 1/3 de trail. En volume, j’aurai toujours grosso modo mes 20 heures, mais je serai plus à l’économie parce que le vélo est moins énergivore.

Pas de séances spécifiques, pas de vitesse… Tu fais quand même un peu de renforcement musculaire en salle ou autre ?

Antoine Guillon : Non, absolument pas, parce que je suis en général sur des terrains qui sont très accidentés. (Antoine Guillon s’entraîne dans le Massif du Caroux, à côté de Montpellier, sur des terrains très techniques et sauvages, NDLR.) En choisissant d’orienter ma séance sur un terrain spécifique, je peux travailler ce dont j’ai besoin et le faire sur des obstacles naturels que je ne rencontrerai jamais en salle.

C’est cette philosophie que tu enseignes dans les stages de trail que tu organises dans le Caroux ?

Antoine Guillon : Tout à fait, mais pas que ! J’essaye aussi de transmettre des astuces de déplacement pour être en économie d’énergie, parce que les gens font rarement attention à ça. Si tu n’as que 8 heures d’entraînement par semaine, en étant attentif à ta pose de pied, ta position, la trajectoire, et cetera, tu vas quand même progresser. Il y a des tas de façons de jouer avec les obstacles naturels pour moins faire monter les pulsations et moins dépenser d’énergie.

La façon de poser le pied, la façon de le déplacer, la façon de soulager la chaîne postérieure en prenant des appuis un petit peu différents, la façon de grimper une pente sans obstacles, avec des obstacles, une paroi… Est-ce qu’on monte sur le rocher, ou est-ce qu’on passe à côté ? C’est plein de choses, plein d’observations que je transmets au cours de mes stages, qui permettent de progresser mais aussi de durer.

Je pense que si aujourd’hui je continue à faire des ultras avec de belles performances, c’est parce que je me suis économisé pendant longtemps et que j’ai toujours cette envie de continuer !

Cet entretien a été publié dans ESPRIT TRAIL N°144, juin-juillet 2025

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Plus de 2500 personnes s’étaient donné rendez-vous le 1er juin sur les bors du lac Léman pour participer aux différentes épreuves de la 9ème édition de l’Xtratrail Lavaux. Un record de participation pour cet événement au cœur des vignes, où son parrain, Dawa Sherpa, vainqueur du tout premier UTMB, a prouvé qu’il avait encore une sacrée paire de jambes !

Xtratrail Lavaux 2025 : un spot de trail unique, entre vignes et lac

Ce sont très exactement 2531 coureuses et coureurs qui se sont élancés au départ de Lutry sur les 10 parcours de trail, course à pied et walking de l’Xtratrail Lavaux 2025, sous un grand soleil qui a écrasé les vignobles en terrasses caractéristiques du patrimoine local.

Tout au long des différents parcours, les coureurs ont pu découvrir les pittoresques ruelles pavées de Lutry, Grandvaux, Chenaux et Aran, mais surtout sillonner le vignoble de Lavaux parsemé de points de vues grandioses permettant d’apercevoir le Lac Léman et les Alpes, ou encore de profiter d’un peu de fraîcheur sur les sentiers forestiers dans les alentours de la Tour de Gourze, du Lac de Brêt, du Mont-Cheseaux ou du Mont-Pélerin.

Si le sport était à l’honneur, le chrono, comme chaque année depuis 9 ans, ne faisait pas tout. Non seulement l’esprit convivial et familial de la manifestation était privilégié, mais également l’engagement des organisateurs à servir des causes nobles, particulièrement celles liées à l’enfance. Ainsi, cette année, l’Xtratrail Lavaux soutenait les associations Dawa Dachhiri Sherpa et Rêves Suisse.

Dawa Sherpa, parrain de la manifestion et notamment vainqueur de la première édition de l’UTMB, n’a pas manqué de chausser les baskets pour participer au format 34 km, dont il a remporté le classement de sa catégorie !

Rendez-vous festif à ne pas manquer, l’Xtratrail Lavaux fêtera ses 10 ans les 30 et 31 mai 2026. Les inscriptions ouvriront en juillet 2025.

Xtratrail Lavaux 2025 :
Xtratrail Lavaux. Photo DR

Xtratrail Lavaux 2025 : les podiums des 20, 34 et 50 kilomètres

Podiums 50 km

Raphaël Dupertuis (SUI) 4h39mn07
Pierre Liorit (FRA) 4h51mn52
Raphaël Breuillé (SUI) 4h55mn14

Anja Herbst (GER) 6h06mn35
Yulia Kulagina (RUS) 6h06mn55
Stephanie Haltner (SUI) 6h15mn01

Podiums 34 km

Matthieu Bayle (FR) 2h56mn55
Stephan Utz (SUI) 2h58mn42
Loïc Noël (SUI) 3h01mn00

Lucile Besson (FR) 3h19mn56
Janis Rauch (GER) 3h38mn17
Emma Ferreira Smyrliadis (SUI) 3h38mn24

Podiums 20 km

Matthieu Zeribi (FR) 1h35mn50
Luc Métrailler (SUI) 1h36mn22
Matthieu Trichet (SUI) 1h37mn00

Christelle Bianco (SUI) 1h57mn52
Margaux Girard-Soppet (FR) 1h59mn29
Léa Evéquoz (SUI) 2h00mn04

Les résultats de toutes les courses ICI

Plus d’informations sur l’Xtratrail Lavaux ICI

Lavaux
Photo DR
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Dans ce nouveau numéro d’ESPRIT TRAIL, nous vous révélons les secrets d’entraînement d’une dream team impressionnante : Antoine Guillon, Maud Combarieu et Cédric Chavet, tous les 3 membres du Team GlobeTrailers. Ils ont 150 ans à eux trois, courent pour certains depuis plus de 20 ans, et continuent de monter sur les podiums et gagner des courses. Comment font-ils ? Quel est le secret de leur longévité ? On leur a demandé.

ET143 GRAND ANGLE
A découvrir, 11 pages pour connaître tous les secrets des GlobeTrailers.

ESPRIT TRAIL N°143 : la grande évasion

De la Grande Muraille de Chine aux confins de la Patagonie, en passant par le désert marocain, les pentes du Teide à Tenerife, Madère, ou encore les forêts hostiles du Tennessee, on va vous faire voyager aux quatre coins de la planète, avec des reportages tous plus passionnants les uns que les autres. Mais la France n’est pas en reste, avec une impressionnante Reine des Neiges sur la SkyRace des Matheysins, un Benoit Laval de retour en Guadeloupe 23 ans après sa première venue, une team Kiprun éblouissante sur les pentes du Mont Ventoux ou une odyssée hors du temps sur le GR21.

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Elle termine 4ème au scratch du Marathon des Sables, un exploit historique. Elle raconte…

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Mount to Coast, de la montagne à la mer ! Tel est le nom d’une toute nouvelle mrque de chaussures d’ultra-distance, destinée à avaler des kilomètres sans sourciller. Nous avons testé la T1, leur premier modèle trail, de la montagne… à la mer, comme il se doit. Mais ce n’est pas tout ! Nous avons aussi réalisé un très étonnant test à l’aveugle avec 2 paires « révélation » de l’année venues de chez Rossignol : la Vezor et la Venosk. Ou quand un coureur aux yeux bandés découvre ce qu’on lui a mis aux pieds.

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ESPRIT TRAIL N°143 : entraînement, santé, communauté et bien plus encore

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On a retrouvé Xavier Thévenard en Lozère…

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