Courir lentement pour progresser, la « méthode Serge Cottereau »
Référence dans le milieu de la course de grand fond, Serge Cottereau a popularisé les courses de 100 km dans les années 70, notamment en créant la mythique épreuve des 100 km de Millau qu’il a remportée à 4 reprises entre 1972 à 1976. Sa méthode pourrait se résumer en une phrase dont Antoine Guillon s’est fait l’apôtre : « Plus vous courez lentement, plus vous progressez. » Explications.
Qu’est-ce que la “méthode Serge Cottereau” ?
Serge Cottereau considère qu’en s’entraînant à trop forte intensité, le coureur va asphyxier son cœur, et qu’après de rapides progrès, il stagnera puis régressera. A l’inverse, en courant presque toujours tranquillement, il développera son cœur (la cylindrée) et lui permettra d’accroître sa capacité à apporter de l’oxygène à ses muscles. Ce sont selon lui les bases d’une progression lente mais réelle et durable. Pour établir ses plans d’entraînement, Serge Cottereau s’appuie sur la fréquence cardiaque, en partant du principe (pour faire simple) qu’un homme de 30-40 ans devrait avoir une fréquence cardiaque maximale d’environ 190 pulsations / minute.

À partir de là, Serge Cottereau définit 3 zones d’entraînement :
L’endurance, en dessous de 140 bpm (< 75% FCM)
Le cœur apporte exactement la quantité d’oxygène dont les muscles ont besoin, sans accumulation d’acide lactique. C’est une allure que le coureur peut en principe tenir pendant des heures, parfois en devant courir lentement, proche de 6 minutes au kilomètre pour rester dans cette zone. L’objectif de cette méthode est de progressivement aller de plus en plus vite sans augmenter ses pulsations.
La résistance douce, entre 140 et 160 bpm (de 75 à 85% FCM)
En légère « dette d’oxygène », le coureur peut améliorer légèrement sa vitesse, mais à condition de ne pas en abuser. Cela correspond à peu près à l’allure marathon.
La résistance dure, au-dessus de 160 bpm (> 85% FCM)
Cela correspond en gros à une allure 10km. S’adressant avant tout aux adeptes du marathon et de distances supérieures, Serge Cottereau estime qu’un coureur de fond n’a rien à gagner à faire du fractionné court à allure VMA.
“Méthode Serge Cottereau” : la semaine type
Sur une semaine type, il préconise au moins 3/4 d’endurance (et même jusqu’à 100% d’endurance dans une prépa 100 km), une pointe de résistance douce et un soupçon de résistance dure.
En suivant cette méthode, Serge Cottereau estime qu’il faut environ 7 ans pour atteindre son potentiel maxi et que presque tout le monde peut descendre sous les 3h au marathon.
Il détient pour sa part un record personnel en 2h28 à l’âge de 45 ans.
En avril 2024, à l’âge de 86 ans, Serge Cottereau a signé la meilleure performance française sur 800 mètres en bouclant les deux tours de piste en 3’43”45.
Lire l’interview d’Antoine Guillon sur ses secrets d’entraînement ICI
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