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3 conseils du champion d’Europe de trail 2024 pour réussir votre SaintéLyon

Vainqueur de l’édition 2023 de la SaintéLyon, la 2ème après sa victoire de 2021, et favori de l’édition 2024, le champion d’Europe en titre Thomas Cardin vous partage son expérience et sa stratégie de course. Pas pour gagner, bien sûr, car c’est lui qui sera devant, mais pour en garder sous la pédale et réussir à rallier Lyon en finisher heureux. Les conseils SaintéLyon exclusifs du champion d’Europe, c’est ici.

Conseil SaintéLyon N°1 : L’état d’esprit

Même si dans un coin de votre tête vous vous fixez un objectif – un chrono, une perf à battre, un copain à devancer, etc -, il est important de ne pas vous focaliser sur le résultat visé. En effet, si vous avez le malheur de vous écarter de votre prévisionnel de temps de passage, vous risquez de sortir de votre course. Et ce d’autant plus qu’il fait nuit et froid, car ce sont dans ces moments-là que l’envie d’abandonner est la plus virulente. Ne laissez pas la pression vous pourrir la course.

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Thomas Cardin, lors de l’édition 2023, dont il était sur le papier favori, raconte comment il a géré cette pression. Ou plutôt, comment il l’a évacuée : « Je n’y allais pas pour gagner mais pour faire la meilleure course possible. Après, je sais que si tout s’aligne, qu’il n’y a pas trop de péripéties et que j’arrive à faire une course pleine, il y a une bonne place ou une victoire à la clé. Mais je n’y suis pas allé en me disant “je vais gagner”, et à aucun moment de la course – à part dans les derniers kilomètres, bien sûr – j’avais en tête de gagner.

J’avais uniquement en tête de maintenir une intensité de course et d’effort jusqu’au bout et de faire le meilleur résultat possible. Vu de l’extérieur, on a l’impression que cela ne change rien au niveau de la performance, mais pour moi, mentalement, ça change beaucoup de choses. C’est une question d’état d’esprit, véritablement. »

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Le départ de l’édition 2023. Photo Infinity Nine Media / S.CLAVEL

Conseil SaintéLyon N°2 : La concentration et la lucidité

La nuit, le froid, la foule, le verglas, le brouillard, la neige : 6 bonnes raisons de terminer dans le fossé. La SaintéLyon fait partie des courses où les chutes sont les plus nombreuses. Logique, quand autant de coureurs se retrouvent sur des sentiers creusés d’ornières, avec des plaques de verglas, une visibilité souvent réduite et un relief pas facile à décrypter à la lueur de la frontale. L’an dernier, Thomas Cardin a chuté 3 fois et a fait une erreur de parcours qui aurait pu lui coûter la victoire. Un seul mot d’ordre : la concentration, de bout en bout, sans relâchement coupable !

Thomas Cardin raconte son erreur de parcours et la façon dont il a géré son retour en tête de course, sans s’affoler ni griller ses cartouches : « C’est vraiment une erreur d’inattention. À la sortie du ravitaillement de Sainte-Catherine, un des caméramen qui filmaient la course a commencé à discuter avec moi et ça m’a déconcentré. C’était en pleine nuit, on était sur un gros chemin, il fallait prendre une petite épingle à gauche et je suis parti tout droit, je n’ai même pas vu que je m’étais trompé. Antoine (Charvolin, NDLR) était derrière moi, il n’a pas réfléchi, et quand on s’en est aperçu et qu’on a fait demi-tour, on avait quatre minutes de retard sur la tête de course. »

Plutôt que de céder à l’affolement et vouloir rentrer le plus vite possible, Thomas Cardin a alors eu la lucidité de gérer au mieux son effort pour accepter de refaire très progressivement son retard. Il raconte : « On a bien mis 20 minute à les rattraper. Je me suis juste dit qu’il fallait que je fasse l’effort pour rattraper la tête de course, et qu’ensuite je devrais surtout rester avec eux le temps de refaire un petit peu mes forces, lever le pied, bien manger, boire et attendre le bon moment pour y retourner.

Quand tu es dans l’euphorie du moment où tu les rattrapes, il ne faut surtout pas continuer sinon tu risques de te mettre dans le dur. Ça aussi, c’est de l’expérience. Le nombre de fois où tu te perds en course, et tu fais la bêtise de rentrer trop fort. Là je suis rentré fort mais j’ai pris le temps de rester un peu. »

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Photo INFINITY NIME MEDIA / Lilian Menetrier

Conseil SaintéLyon N°3 : La gestion de l’effort

L’édition 2024 de la SaintéLyon sera la plus longue de l’histoire de l’épreuve, 82 km entre Saint-Étienne et Lyon, 4 de plus que l’année dernière. Ce sera un parcours « best of », avec au programme des secteurs mythiques qui ont fait la réputation de la course : le bois d’Arfeuil, la difficile montée du Rampeau ou encore le Signal de Saint-André. Format hybride, la SaintéLyon a la particularité d’offrir un tracé singulier, composé à 65% de pistes et sentiers, et à 35% de route. Autre particularité, les 20 derniers kilomètres sont pratiquement entièrement descendants et imposent de courir. Tous les ans, de nombreux coureurs abandonnent, épuisés, à 20 kilomètres de l’arrivée, justement parce qu’ils n’ont pas su doser leur effort.

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L’an dernier, Thomas Cardin a impressionné tous les observateurs par sa foulée en fin de course, dans Lyon. Il semblait nettement plus frais que ses poursuivants, Antoine Charvolin et Baptiste Chassagne, et a réussi à creuser un écart significatif sur le bitume. Il explique : « La SaintéLyon est une course extrêmement dure mentalement. C’est une course d’attente, qui ne se gagne pas en prenant des risques mais en poursuivant son effort jusqu’au bout. D’ailleurs, il y a plusieurs années où le gars qui est en tête à 20 km de l’arrivée ne finit même pas.

Je pense par exemple à Manu Meyssat, qui a déjà fait toute la course en tête jusqu’à Soucieu- en-Jarrest, et qui après s’est arrêté. C’est aussi la particularité de cette course : à la fin, il y a pratiquement 20 km de goudron sans difficultés, donc c’est 20 km où il faut courir à plus de 15 km/h. Et courir à 15 à l’heure, si tu ne t’es pas économisé, c’est dur. Là encore, c’est l’expérience de la course. C’est la troisième fois que je la faisais, je savais à quoi m’attendre et j’avais gardé des forces pour avoir une foulée propre… »

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Et à la fin, c’est Thomas Cardin qui gagne ! Photo L. Menetrier / Infinity Nine Media
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