C’est un record mythique, de ceux que l’on imaginait qu’ils ne seraient jamais battus. Il y a 19 ans, l’Américain Matt Carpenter parcourait les 100 miles et 4800m D+ du Leadville 100 en 15h 42mn 59s, devenant le premier homme à descendre sous la barre des 16h. Son chrono, qui n’a été approché qu’une seule fois depuis, en 2018, vient de voler en éclats. L’auteur de cet exploit : l’Américain David Roche, qui pour le premier 100 miles de sa carrière a établi une nouvelle marque référence en 15h 26mn 34s, en courant du début à la fin sans jamais marcher. Historique.
Leadville 100 : un mythe made in America
Organisée chaque année depuis 1983 près de Leadville, dans le Colorado, sur des sentiers parcourant les montagnes Rocheuses, la Leadville 100 est une des épreuves de trail les plus anciennes et célèbre des États-Unis, que tout ultra-traileur américain rêve d’accrocher à son palmarès.
Le parcours se compose d’une boucle présentant un dénivelé total d’environ 4800 mètres, sur des sentiers d’altitude situés entre 2800 et 3850 mètres d’altitude, avec le Hope Pass, son point le plus haut. Si le dénivelé est comparable à celui de la Western States Endurance Run, la principale difficulté vient de l’altitude moyenne du parcours, plus proche de celle de la Hardrock. C’est ce qui explique qu’en général, moins de la moitié des participants termine la course dans la limite des 30 heures.
Lors de la 1ère édition, en 1983, l’Américain Skip Hamilton (4 fois vainqueur, dont la dernière en 1987) boucla le parcours en 20h 11mn 18s. Son meilleur chrono, lors de sa 2ème victoire, s’établit en 18h 43mn 50s.
Seuls 2 autres coureurs ont réussi à s’imposer 4 fois ou plus, le Britannique Ian Sharman (4 victoires, dont la dernière en 2017) et l’Américain Steven Peterson, recordman avec 5 victoires, dont la dernière en 2001. Le meilleur chrono de Sharman s’établit en 16h 22min 39s en 2016, tandis que celui de Peterson fut de 17h 40mn 53s en 2001.
L’icône du trail Anton Krupicka s’y est également imposé à 2 reprises (2006 et 2007), avec un meilleur chrono en 2007 en 16h 14mn 35s. Un seul Français a réussi à monter sur la plus haute marche du podium, Thomas Lorblanchet, en 2012, avec un chrono de 16h 29mn 28s.
Quant au record de l’épreuve, il appartenait depuis 2005 au légendaire coureur de fond américian Matt Carpenter, champion du monde de course en montagne longue distance en 2006, qui avait établi une marque improbable en 15h 42mn 59s. Ce même Matt Carpenter, 12 fois vainqueur du Marathon de Pikes Peak, dont le record sur la montée, qui a tenu pendant 35 ans, vient d’être battu en 2023 par Rémi Bonnet. Quant à son record de la Leadville, on le pensait intouchable. Un seul autre athlète avait réussi à l’approcher et passer sous la barre des 16 heures en 40 éditions : le Canadien Rob Krar en 2018, en 15h 51mn 57s. Jusqu’à ce 18 août et l’exploit retentissant de David Roche.
La légende américaine Matt Carpenter, détenteur du record de la Leadville 100 depuis 19 ans. Photo Pikes Peak / DR
Leadville 100 : la course parfaite de David Roche
Régulièrement classé sur des formats de 30 à 50km depuis 2019, l’Américain David Roche est monté sur le format 100 km en 2023, terminant 5ème du Canyons Endurance Runs by UTMB en avril. Là où son exploit retient l’attention, c’est que cette 41ème édition de la Leadville 100 est sa première incursion sur un format de 100 miles.
David Roche. Photo DR
Parti en tête dès le début, David Roche a réussi l’exploit de maintenir un rythme de course sans jamais marcher pendant les 160 kilomètres de l’épreuve. Une performance qui lui permet de battre de plus de 16 minutes l’ancien record de Matt Carpenter, vieux de 19 ans.
David Roche à l’arrivée de la Leadville 100, record de Matt Carpenter battu. Photo Organisation
Leadville 100 : exploit chez les femmes de l’Américaine Mary Denholm
Chez les femmes, l’Américaine Mary Denholm a fait vibrer les foules en établissant la deuxième meilleure performance mondiale sur la distance, en 18h 23mn 54s. Quant au record de l’épreuve, il reste toujours la propriété de l’Amérciaine Ann Trason, qui a établi un chrono de 18h 06mn 24s en 1994, lorsqu’elle terminera 2ème au scratch derrière le Mexicain Juan Herrera (17h 30mn 42s).
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2024/08/Leadville-100-record-David-Roche.jpg7681200Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2024-08-21 05:00:002024-08-21 07:55:20Leadville 100 : David Roche pulvérise le record de Matt Carpenter vieux de 19 ans !
D’énormes orages sur les montagnes de Tatra, en Pologne, ont contraint le directeur de course du Tatra Sky Marathon, 6ème étape de la Golden Trail World Series 2024, a interrompre puis annuler la course. Le règlement de la saison 2024 a été adapté en conséquence, modifiant le classement général actuel. Patrick Kipngeno et Maude Mathys sont désormais leaders, avant les 2 dernières courses aux États-Unis.
Tatra Sky Marathon : orage, ô désespoir !
Ils avaient senti venir le cataclysme, mais ont espéré jusqu’au bout. Ce samedi 17 août, le départ de la course avait été avancée d’une heure, histoire de passer entre les gouttes. Mais cela n’aura pas suffi. À peine le départ des femmes lancé, à 8h30, que des cellules orageuses non attendues par les prévisions météo se sont formées au-dessus de la course. La pluie fine des premières minutes s’étant rapidement transformée en d’importants orages, la décision a été prise par la direction de course du Tatra Sky Marathon de stopper les femmes au kilomètre 11 (sur 28) et de ne pas donner le départ des hommes.
L’analyse de la situation météo n’indiquant aucune amélioration les heures suivantes, la décision finale a donc été prise d’annuler complètement la course. La 6ème étape de la Golden Trail World Series, qui pour la première fois venait en Pologne, n’attribuera donc aucun point pour le classement général. Une situation inédite, qui devait modifier bien des choses.
Le départ de la course féminine du Tatra Sky Marathon, qui sera interrompue au 11ème kilomètre. Photo GTWS
Golden Trail World Series 2024 : le règlement modifié
Au vu de la situation inédite, Greg Vollet, directeur de la Golden Trail Series, a dû également prendre une décision en ce qui concerne le classement général de la Golden 2024. En effet, initialement, les 30 qualifiés hommes et femmes pour la finale 2024 devaient être sélectionnés en prenant en compte les points accumulés sur leurs 4 meilleurs résultats des 8 courses prévues. Sauf qu’en réduisant à 7 le nombre d’épreuves, et dans la mesure où de nombreux athlètes misaient sur les 3 dernières courses pour atteindre le quota de 4 épreuves courues et accéder à la finale, il a fallu modifier les règles. Il a donc été décidé que seules 3 courses seraient désormais prises en compte dans le calcul du classement général avant la finale.
« Nous nous trouvons devant une situation inédite, a expliqué Grégory Vollet. Jusqu’à présent nous avons été chanceux car depuis 2018 et la création de la Golden Trail Series, aucun événement n’avait jamais été annulé. La décision qui a été prise aujourd’hui par la direction de course du Tatra Sky Marathon était clairement la bonne décision, mais elle a des conséquences sur le classement de nos coureurs. Certains d’entre eux ont commencé leur saison à Sierre-Zinal en espérant enchaîner les 4 dernières étapes pour se qualifier pour la finale. Avec la 6ème étape annulée, ils ne peuvent donc plus le faire. C’est pour cette raison que nous avons décidé de ne conserver que les 3 meilleurs résultats de chaque coureur avant la finale. Cela permettra donc à chacun d’avoir le bon nombre de courses malgré cette annulation. »
Golden Trail World Series 2024 : un classement bouleversé
Suite à cette décision, le classement général de la Golden Trail World Series a également évolué. Leaders avant l’annulation du Tatra Sky Marathon, le Marocain Elhousine Ellazaoui chez les hommes et la Suissesse Theres Leboeuf chez les femmes perdent leur position de leader, au profit du Kényan Patrick Kipngeno et de la Suissesse Maude Mathys.
Le 11 août, Samuel Davila et Jade Rodriguez ont été les plus rapides sur les 33 km et 2100m D+ du Trail du Canigou, dernière étape qualificative de la Golden Trail National Series avant la finale à la Skyrhune.
Trail du Canigou : Samuel Davila en contrôle
Il le confiait à l’arrivée, la course a été assez tranquille pour lui. Le Vénézuélien Samuel Davila a en effet contrôlé la course de bout en bout et s’est imposé assez facilement sur le Trail du Canigou, troisième étape de la Golden Trail National Series. « C’est une course très belle ! De mon côté, tout s’est assez bien passé, je me sentais bien dans la montée mais avant d’arriver au sommet je me suis dit qu’il fallait que je prenne un peu de temps sur le deuxième. J’ai ensuite pu gérer la descente pour aller m’imposer. » Thibault Leroy et Alexandre Meyleu complètent le podium.
Samuel Davila, vainqueur du Trail du Canigou. Photo Guillaume Soler / GTNS
Trail du Canigou : Jade Rodriguez de bout en bout
Jade Rodriguez a aussi contrôlé la course, même si elle avoue avoir souffert sur la fin de course. Elle termine malgré tout avec près de 12 minutes d’avance sur Valérie Reynal, sa dauphine. « C’est une course qui me tient à cœur, expliquait-elle à l’arrivée. J’avais de très bonnes sensations dans la montée mais à la fin c’était très compliqué de finir aussi bien dans la tête que dans les jambes. » Mathilde Sagnes termine quant à elle troisième de la course.
Jade Rodriguez s’impose largement chez les femmes. Photo David Gonthier / GTNS
Trail du Canigou : Cyrian Silhol et Maïwen Mahé chez les jeunes
Du côté des moins de 23 ans, ce sont Cyrian Silhol et Maïwen Mahé qui finissent en première position de cette troisième étape de la GTNS. Ils décrochent eux aussi leur ticket pour la Skyrhune.
Golden Trail National Series : C’est l’heure de la finale !
Les 3 épreuves qualificatives de la GTNS France ont eu lieu (Trail Napoléon, Grand Trail de Serre-Ponçon et Trail du Canigou). La finale nationale se tiendra le 21 septembre à la Skyrhune et désignera les grands vainqueurs de la Golden Trail National Series.
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2024/08/Samuel-Davila.-Photo-David-Gonthier.jpg8001200Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2024-08-15 05:00:002024-08-13 12:11:27Trail du Canigou : Samuel Davila et Jade Rodriguez s’imposent et filent vers la Skyrhune
Dimanche 4 août, les montagnes de Courchevel ont accueilli une nouvelle édition record du Millet XTrail Courchevel. Avec ses 1500 inscriptions, cette course unique en France, où l’on choisit sa distance en cours d’épreuve, a une nouvelle fois démontré tout son attrait pour les amateurs de trail. 26 nations et 98 départements français étaient représentés pour une fête sportive parfaitement réussie, où 2 championnes du monde, Blandine L’Hirondel et Clémentine Geoffray, ont assuré le spectacle.
Millet XTrail Courchevel : un concept original qui séduit
L’une des originalités de ce trail réside dans son concept « Find Your Limit » : un seul départ à 5h30 pour 6 parcours, allant de 11 km et 600m D+ à 66 km et 4100m D+. Les coureurs ont ainsi la liberté de choisir leur distance en fonction de leur forme physique et des barrières horaires réparties tout au long du parcours. Une formule inédite qui permet à chacun de trouver un défi à sa mesure.
Grande force de l’épreuve, les parcours du Millet XTrail Courchevel sont réputés pour offrir aux participants des panoramas à couper le souffle. En effet, à partir du sommet de la Dent du Villard (que tous les courcurrents des formats supérieurs à 11 km atteignent), les coureurs ont pu arpenter les crêtes de Mont Charvet, au-dessus d’une mer de nuages, et admirer un paysage grandiose à 360°.
Passage sur la crête du Mont Charvet. Photo Organisation
Ceux qui ont poursuivi après la bifurcation du 22 km ont ensuite pu gravir les pentes rocheuses sous l’aiguille de May avant de basculer sur le refuge de Grand Plan. Pour les plus courageux, les passages par les lacs Merlet dans le col de la Vanoise et le névé sous le col du Râteau ont également marqué les esprits. « Le long parcours de 55 km offre l’éventail le plus complet des paysages autour de Courchevel, explique Hervé Franchino, responsable des événements outdoor à la Mairie. Tous les concurrents qui le font en reviennent fatigués mais conquis par sa beauté ! » Avec, pour les plus motivés, à l’arrivée du 55 km, la possibilité de repartir sur le parcours initial du 11 km pour boucler les 66 km.
Vers les lacs Merlet. Photo Organisation
Millet XTrail Courchevel : Christian Mayer XTrailer 2024 !
Le long parcours de 66 km, réputé pour son dénivelé positif de 4100m et ses passages techniques et variés au milieu de paysages grandioses, a mis à rude épreuve les athlètes. Avec ses 7 cols à franchir, seuls 71 participants sur les 1366 qui s’étaient présentés au départ étaient dans les temps pour passer la dernière barrière située au terme des 55 km. Et au final, seuls 30 d’entre eux, dont 7 femmes, ont eu les ressources suffisantes pour s’élancer sur les 11 derniers kilomètres et boucler ainsi le grand tour.
Chez les hommes, c’est le Canadien Christian Mayer, du team Salomon, ancien cycliste professionnel de 2009 à 2016 auréolé d’un titre national en 2008, vainqueur de la TDS 2023, qui a décroché le titre de XTrailer 2024. Son temps : 7h 31mn 52s. « C’est l’un des plus beaux parcours de trail que j’ai effectués. En arrivant au sommet de la Dent du Villard, les paysages étaient grandioses tout le long », a déclaré le vainqueur, qui sera au départ de l’UTMB dans quelques semaines. Bertrand Brochot (7h 52mn 52s) et Nicolas Firmin (8h 43mn 01s) complètent le podium.
Christian Meier. Photo Organisation
Millet XTrail Courchevel : record pour Blandine L’Hirondel
Chez les femmes, Blandine L’Hirondel, championne du monde de trail en 2019 et 2022, championne d’Europe en 2022 et championne de France (court en 2019 et long en 2021 et 2024), lauréate de l’OCC 2021, de la CCC 2022 et 3ème de l’UTMB 2023, a réalisé une performance exceptionnelle en décrochant la palme de Xtrailer, signant au passage les nouveaux records du 66 km en 8h 02mn 20s et du 55 km en 6h 44mn 51s.
« Je ne m’attendais vraiment pas à cela, les paysages étaient grandioses, a-t-elle déclaré à l’arrivée ! C’est sympa de partir tous ensemble. J’avais du monde avec moi tout le long de la course sauf sur la partie du col du Râteau. Je suis très contente d’avoir pu boucler les 66 km avec de bonnes sensations et du résultat avant de m’aligner sur l’UTMB 2024 ! » Marion Zaradzki en 9h 22mn 43s s’adjuge la seconde place devant Caroline Delord (3ème du triathlon hors norme Björka X3 Courchevel il y a 2 semaines), qui a bien résisté en 9h 31mn 42s.
Sur le 55 km, le podium féminin reste identique à celui du 66 km, sachant que tous les finishers du 66km sont classés également sur le 55 km. Chez les hommes, Thibaut Witvoet monte sur la 3ème marche en 6h 42mn 24s derrière le duo du 66 km Christian Mayer (6h 14mn 03s) et Bertrand Brochot (6h 30mn 14s).
Blandine L’Hirondel. Photo Organisation
Millet XTrail Courchevel : nouveaux records sur le 44 km pour Jean-Baptiste Curtet et Tifenn Piolot
4h 46mn 49s, c’est le nouveau temps de référence du 44 km réalisé par Jean-Baptiste Curtet, membre du club Organisateur Courchevel Sports Outdoor et 3ème de la Wildstrubel by UTMB 2023. Il a dû s’employer sur cette distance pour venir à bout du Néo-Zélandais Scotty Hawker du team Vibram, second en 4h 59mn 50s, et de Pierre Rivet de la société partenaire de l’événement Millet, 3ème en 5h 02mn 12s. « C’était dur en arrivant dans la vallée des Avals avec des crampes qui se manifestaient lors des ravitaillements » a-t-il confié une fois la ligne d’arrivée franchie.
Chez les féminines, Tiffenn Piolot claque elle aussi le nouveau record du 44 km avec un temps de 5h 46mn 27s devant la Néerlandaise Renske Dickout (6h 00mn 13s) et Camille Ancey (6h 12mn 48s).
Millet XTrail Courchevel : Clémentine Geoffray et Yoann Sert s’imposent sur le 33 km
Championne du Monde et d’Europe en titre de trail, lauréate du Björka X3 Courchevel 2024, Clémentine Geoffray, également 3ème au scratch, signe en 3h 43mn 01s le nouveau record du 33 km chez les filles. « On a eu droit à un superbe lever de soleil en arrivant au sommet de la Dent du Villard. C’était magnifique. Avant de partir, j’avais pris la décision de réaliser le 33km. En arrivant à la bifurcation du 22km, j’ai hésité car j’avais des douleurs dans la jambe gauche. Mais on se prend vite au jeu et j’ai continué sur mon objectif initial car je prépare l’OCC 2024. Ce parcours est parfait pour cela. » Elle s’impose devant Elea Kopf (4h 09mn 44s) et Kaline Osaki (4h 21mn 14s).
Après avoir terminé second cette année sur les 2 triathlons hors normes Dynastar X3 Courchevel et Björka X3 Courchevel, Yoann Sert a réalisé un superbe retour gagnant en s’imposant sur le 33 km en 3h 30mn 20s. Il triomphe au finish devant le nouveau président de la section triathlon et raid du club Courchevel Sports Outdoor Fleury Roux (3h 31mn 51s), vainqueur ce printemps de la Great Himal Race après avoir parcouru 1600 km avec un dénivelé positif de 90 000m ponctué de 17 cols népalais à plus de 5000m d’altitude. Martin Guyon complète le podium en 3h 55mn 03s.
Clémentine Geoffray, gagnante du 33km. Photo Organisation
Millet XTrail Courchevel : le 22 km pour Adrien Berthod et Julie Caramel
« J’étais parti à la base pour le 33 km mais, dans la première montée, je me suis accroché au 2 premiers, Yoann Sert et Jean-Baptiste Curtet. Ils étaient en essence, ils discutaient ensemble alors que j’étais à fond. Je me suis dit que je n’arriverai pas à tenir le rythme. Du coup, quand j’ai vu la bifurcation au 22 km, je suis parti dans cette direction », a déclaré Adrien Berthod. Une bonne décision car il franchit la ligne d’arrivée du 22 km en vainqueur en 2h 19mn 23s. L’Espagnol Mario Werther Asuncion Mathias arrive second 10 minutes plus tard, devant Lauris Command (2h 41mn 34s).
Chez les femmes, Julie Caramel s’impose en 3h 18mn 57s après une belle empoignade avec Sarah Crozet, seconde en 3h 25mn 19s. La Suissesse Céline Guntern termine 3ème en 3h 32mn 02s. « Le parcours était très sympa avec beaucoup de singles. Arrivée sur les crêtes, la vue était splendide au-dessus de la mer de nuages. La descente du col de la Chal sur le sentier des 1000 marches était très technique », a déclaré la lauréate, qui avait signé en 2023 une 20ème sur la Mascareignes à la Réunion.
Millet XTrail Courchevel : Baptiste Massot et Fannie Sapet dominent le 11 km
Partir à la frontale à 5h30 du matin dans des conditions identiques à celles d’un ultra-trail pour réaliser un 11 km restera gravé dans les mémoires des 143 finishers. Une magnifique expérience pour tous les participants de la plus petite distance du Millet XTrail Courchevel. Le triathlète Baptiste Massot a dominé ce parcours en 56mn 30s devant William Dumenil (58mn 35s) et Robin Eyraud (59mn 03s).
Chez les filles, seconde en catégorie espoir sur les championnats de France de Trail court, Fanny Sapet du team Scott remporte la victoire après 1h 08mn 22s de course. « Suite au championnat de France, j’ai eu une fracture de fatigue. Aujourd’hui, c’est vraiment une victoire pour moi d’avoir pu terminer sans douleur et de me faire plaisir. » Le podium est complété par Emma Pages (1h 25mn 14s) et Elisa Blanc (1h 29mn 40s).
Millet XTrail Courchevel : le succès du concept « Find your limit » !
Après 3 ans d’existence, le concept inédit Find Your Limit a réussi à séduire en permettant de pouvoir se préparer en douceur à l’ultra-trail et à propulser la notoriété du Millet XTrail Courchevel. Gros avantage de ce concept, le coureur peut partir avec un objectif en tête, et ensuite l’ajuster en fonction de son état de forme. Et, surtout, revenir l’année suivante pour tenter d’aller plus loin, et découvrir ainsi de nouveaux paysages. La fréquentation du trail confirme ce succès : avec 700 participants en 2022, près de 1000 en 2023 et 1500 cette année, le pari est gagné pour le Millet XTrail Courchevel, qui a su trouver sa place parmi celles du calendrier des trails les plus prestigieux et convoités.
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2024/08/Crete-du-Mont-Charvet-2_Millet-X-Trail-Courchevel.jpg8001200Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2024-08-12 05:00:002024-08-11 10:56:40Millet XTrail Courchevel : gros succès populaire, nouveau record pour Blandine L’Hirondel
La 51ème édition de Sierre-Zinal, 5ème étape de la Golden Trail World Series 2024, a tenu toutes ses promesses. Au terme d’une course haletante dans des conditions de chaleur éprouvantes, le « Patron » Kilian Jornet a livré une course exceptionnelle de stratégie et battu son propre record, devançant son dauphin de seulement 2 secondes. Incroyable dénouement chez les femmes également, où la Kényane Joyline Chepngeno, qui n’avait jamais couru une course de trail, remporte une victoire éclatante !
Kilian Jornet, un record au bout du sprint
Il le confie à l’arrivée : pour Kilian Jornet, cette 10ème victoire à Sierre-Zinal aura certainement été la plus dure à aller chercher. Mais au bout du suspense, après un combat d’anthologie avec Philemon Kiriago, le coureur catalan a réussi à battre son propre record… de moins d’une seconde ! « Ça a été une course très difficile, et cette 10ème victoire a été dure à aller chercher. Mais pour moi c’est plus qu’une 10ème victoire ! Pour moi, il s’agit d’être capable de faire encore mieux 15 ans après, sur cette même course. Il a fait très chaud mais j’étais vraiment bien préparé. Malgré tout, j’ai fini par cramper. Mais quand j’ai vu Philemon revenir je me suis dit que non, il ne pouvait pas m’enlever cette victoire. »
Photo RisingStory / Colin Olivero / GTWS
Vainqueur l’année dernière, Philemon Kiriago aura réalisé une course très intelligente. En retrait sur la première partie de course, le Kényan est revenu de l’arrière sur tous ses concurrents, jusqu’à forcer Kilian Jornet à sprinter jusqu’à l’arrivée. « Je suis tellement fier de moi ! Honnêtement, je ne pensais pas que j’aurais pu faire un podium ici puisque je reviens d’une blessure à la cheville que je traîne depuis les deux premières manches en Asie. Mais grâce aux soins j’ai finalement pu arriver assez en forme pour cette course et pour décrocher cette 2ème place. Si je conserve cette forme, je pense que je vais pouvoir jouer le podium sur la Golden Trail Series désormais. »
Arrivé 2 secondes avant Philemon Kiriago, Kilian Jornet attend le Kényan pour le féliciter. Photo RisingStory / GTWS / Justin Galant
Autre héros du jour, son coéquipier Patrick Kipngeno vient compléter le podium. « Je suis content parce que mon plan était de terminer sur le podium cette année. Je suis aussi content que Kilian ait battu le record, ça prouve le niveau sur la course. De mon côté, le plan était d’attaquer du kilomètre 20 au kilomètre 28 parce que je ne suis pas bon en descente. Philemon m’a aidé à tenir le rythme et quand on a attaqué on a tous les deux été capables de se battre pour le podium ! »
À noter que Sylvain Cachard, qui prend la 7ème place, a amélioré de plus d’1mn 30 le record français de l’épreuve, qu’il avait établi en 2023. Il a couru en 2h 32mn 45s, contre 2h 34mn 22s l’an dernier.
Petite déception du côté de Rémi Bonnet, qui n’a pas pu suivre la cadence infernale en tête de course et doit se contenter de la 9ème place.
Top 5 Hommes. Photo RisingStory / GTWS / Justin Galant
Retenez bien ce nom ! Joyline Chepngeno n’avait jamais couru aucune course dans sa vie ! La Kényane pesait même 30 kilos de plus il y a encore 1 an et demi avant de se décider de se mettre sérieusement à la course à pied. Un pari gagnant puisqu’elle remporte l’une des courses les plus difficiles du monde pour son grand baptême. « C’était ma toute première course et je suis très contente de l’avoir remportée. Cela veut dire que pour la prochaine je serai encore plus forte ! Je me prépare désormais pour la Pologne et j’espère bien me classer au général de la Golden Trail Series. Il m’a fallu un an et demi pour perdre 30 kilos, mais je savais que je devais le faire et je suis fière de cette victoire. »
L’arrivée en solitaire de Joyline Chepngeno. Photo RisingStory / GTWS / Justin Galant
La Britannique Scout Adkin découvrait aussi la course des Cinq 4000 cette année. Grande spécialiste de la course en montagne, très solide sur la montée, elle aura su résister au retour de ses concurrentes pour arracher la deuxième place. « C’était une course très longue pour moi. J’ai essayé de pousser dans la montée mais j’ai souffert ensuite sur les parties plates qui étaient très rapides. Je me suis tordu la cheville vers le kilomètre 22, et j’ai même cru que j’allais me faire rattraper dans la descente, mais je suis très contente d’avoir pu conserver cette 2ème place. »
La Roumaine Madalina Florea, qui avait découvert la Golden Trail Series sur Sierre-Zinal en terminant 7ème l’année dernière, termine cette fois-ci sur le podium. Très heureuse sur la ligne d’arrivée, elle a ensuite dû être consultée par l’équipe médicale et n’a malheureusement pas pu nous livrer ses impressions d’après-course.
À noter la belle 9ème place de Julie Lelong, championne de France de trail court 2024.
Top 5 Femmes. Photo RisingStory / GTWS / Justin Galant
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2024/08/Kilian-Jornet-Sierre-Zinal-2024.jpg8001200Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2024-08-10 20:56:582024-08-10 20:57:00Kilian Jornet magistral, 10ème victoire et record sur Sierre-Zinal
Alors que leur duel est sans aucun doute le plus attendu de l’année, Kilian Jornet, 9 fois vainqueur de Sierre-Zinal, et Rémi Bonnet, qui rêve d’une première victoire sur ses terres, nous ont accordé une interview. Rencontre avec 2 grands champions à la veille de la 5ème étape de la Golden Trail World Series.
Quelle est la séance d’entraînement la plus folle que vous ayez faite avant Sierre-Zinal ?
Kilian Jornet : Je pense qu’il ne s’agit pas de faire des séances folles, mais l’essentiel, c’est d’être constant, semaine après semaine. Pour préparer Sierre-Zinal, je fais souvent une montée puis quelques sections plates. Ce n’est pas vraiment fou, c’est une séance d’entraînement normale, mais que je fais pendant de nombreuses semaines, l’une après l’autre. Je pense que ceux qui font des séances folles peuvent faire une session, et c’est tout. C’est bien pour Strava ou les réseaux sociaux, mais ce n’est pas un vrai entraînement.
Rémi Bonnet : Oui, je peux dire ça parce que j’ai essayé une fois de faire une telle séance. J’ai fait quelque chose comme un KV et un 10-km plat. C’était à La Fouly, sous la chaleur, et ensuite j’étais complètement cuit pendant deux semaines. Donc, c’était une erreur. Mais je pense que la clé, c’est la constance : rester au même niveau pendant de nombreuses semaines, puis se détendre un peu sans faire de choses folles.
Photo rising.story / Colin Olivero / GTWS
Pourquoi Sierre-Zinal est-elle si importante pour vous ?
Rémi Bonnet : Parce que je suis Suisse, je pense que c’est une raison. Je veux la gagner au moins une fois, peut-être ce samedi. Mais il y a un coureur que je dois battre si je veux gagner. C’est bien qu’il soit là, parce que si tu gagnes et qu’il n’est pas là, ça ne ressemble pas à une vraie victoire.
Kilian Jornet : Surtout parce que c’est l’une de ces courses avec beaucoup d’histoire. C’est la 51ème édition. Si tu regardes de génération en génération, tous les meilleurs coureurs de chaque génération sont venus ici, courir sur le même parcours. Donc, tu peux te comparer à travers les années, ce qui est quelque chose d’unique. En plus, c’est une belle course. Même si on ne voit pas le paysage en courant, quand tu es ici, cette vallée est l’une des plus belles des Alpes.
Qu’apporte la Golden Trail Series au trail running ?
Rémi Bonnet : Peut-être un peu plus de visibilité pour le sport. Et je pense que si tu regardes la course ici, il y a toujours eu un niveau élevé, même avant la Golden Trail Series. Mais je pense que pour les autres courses du circuit, cela apporte beaucoup plus de densité dans le peloton. On voit que chaque année les temps de course sont de plus en plus rapides. Donc, c’est un bon moyen de rassembler tous les meilleurs coureurs au même endroit.
Kilian Jornet : Oui. Je pense que c’est la profondeur du peloton que nous voyons grandir. Surtout dans le trail running, il y avait beaucoup de focus médiatique sur les longues distances, les ultras et les longues courses. Ce que la Golden Trail Series a fait, c’est de mettre l’accent sur des courses plus courtes, mais plus compétitives et intéressantes en termes de compétition. Elle a mis en lumière un trail running rapide, technique et divertissant, pas seulement des ultras.
Photo rising.story / Colin Olivero / GTWS
Selon vous, quel est l’avenir du sport ?
Kilian Jornet : Je pense que cela peut évoluer de nombreuses façons différentes, et je crois que c’est positif. Avec plus de personnes qui viennent dans le sport, il y en aura plus qui aimeront les courses off ou les courses de niche, et d’autres qui préféreront de grands événements avec des milliers de participants, couvrant à la fois de longues et de courtes distances. On parle aussi de l’intégration du trail running aux Jeux Olympiques ou de sa standardisation. J’espère qu’il y aura encore de la place pour tout le monde, et que nous garderons des courses qui embrassent le côté sauvage du trail running, où l’exploration et la découverte sont importantes, aux côtés de courses qui se concentrent plus sur la performance tout en maintenant une relation étroite avec la nature.
Rémi Bonnet : Oui, j’espère que ça ne changera pas beaucoup. On a vu avec le ski-alpinisme qui est allé aux Jeux Olympiques. Pour moi, c’est n’importe quoi ! J’espère que cela n’arrivera pas avec le trail running. Nous aimons ce que nous faisons, aller dans la nature, grimper des montagnes, atteindre le sommet, pas juste rester en bas. J’espère que cela restera ainsi.
Mais si cela reste pareil, voudriez-vous aller aux Jeux Olympiques ?
Rémi Bonnet : Je préférerais ne pas aller aux Jeux Olympiques et protéger mon sport.
Kilian Jornet : Si le trail va aux Jeux Olympiques en gardant les mêmes règles et en gardant le même format, le même esprit, cela peut aller. Mais il y a tellement d’exemples dans le passé, comme le ski-alpinisme ou le VTT. Il faudrait beaucoup de changements au sein du Comité Olympique pour que cela puisse être du véritable trail running.
Question bonus : Qui va gagner Sierre-Zinal samedi ?
Kilian Jornet : Pour tous les participants, je pense que tout le monde est gagnant, qu’ils courent vite ou lentement. Comme l’année dernière, je regardais la course et je sentais que je gagnais parce que j’étais là, à profiter de l’ambiance et de la fête qu’est Sierre-Zinal. Donc, au final, c’est juste pour s’amuser.
Rémi Bonnet : Oui, je ne dirai rien parce que je sais que si je me mets trop de pression, je vais tout gâcher.
Pionnière des longues épreuves de course en montagne, la 6000D, mythe du trail dans les années 2000, reste l’une des courses les plus populaires de France, qui chaque année fin juillet attire des milliers de passionnés. Pour sa 34ème édition, ils étaient plus de 4000 à avoir migré vers La Plagne, dont plus de 1300 pour son épreuve phare, ses 69 km et 3400m D+. Avec en tête de liste le grand favori Sébastien Spehler, déjà 3 fois vainqueur entre 2014 et 2016 et qui revenait sur les lieux de son règne après 8 ans d’absence. Récit d’une course toujours aussi passionnante et pleine de suspense, avec un final comme on en a rarement vu.
6000D : naissance d’une course mythique
« À la fin des années 1990, la 6000D était plus qu’une course. C’était un mythe de ce que l’on n’appelait pas encore le trail, mais la course en montagne. C’était un défi physique quasi biblique où des coureurs d’un autre temps, sans équipement, partaient du fond d’une vallée pour aller toucher la neige d’un glacier, 3 000 mètres plus haut. » Voilà comment Serge Moro, fondateur du magazine Esprit Trail et journaliste pionnier du trail running, résume la 6000D, course fondée par six passionnés en 1990 à La Plagne.
« Quand on a pensé au concept de la 6000D à la fin des années 1980, 3000 m de dénivelé de montée d’une traite et autant de descente, on nous a d’abord pris pour des fous », se souvient l’un des fondateurs, Jean-Marc Ganzer, premier directeur de course, entre 1991 à 2015.
« Des courses aussi longues et qui montaient aussi haut, cela n’existait pas vraiment en France », souligne Serge Moro, également coureur élite à cette période. « La 6000D a très vite intrigué et quelques années après sa création, les meilleurs coureurs en montagne s’y rendaient dans l’espoir d’accrocher une victoire de prestige avec un beau chèque à la clé. La victoire, c’était 10000 francs (1500 €, NDLR) et, à l’époque, ce n’était pas rien. »
« On l’appelait la course des géants. Lorsqu’on était coureur au début des années 2000, il y avait trois mythes à cocher : le Marathon du Mont-Blanc, les Templiers et la 6000D. On y croisait tous ceux qui s’intéressaient au trail et les meilleurs coureurs », rappelle de son côté Fred Bousseau, autre mémoire du trail, et commentateur de nombreuses épreuves phares de la discipline.
Sébastien Spehler au départ. Photo Stéphane Demard
6000D : Sébastien Spehler décroché dans la montée vers le glacier
Les visages étaient souriants, mais l’envie était grande ce matin peu avant 5 heures sur la ligne de départ, dans le village d’Aime La Plagne, tout au fond de la vallée. La météo, parfaite, promettait une journée de soleil et de chaleur. Sébastien Spehler, coiffure impeccable, plaisantait avec quelques concurrents, attendant la libération. De 2014 à 2016, par trois fois, le coureur alsacien s’est imposé ici, un parcours qui n’a quasiment pas changé depuis. Seule modification, un nouveau point haut, inauguré cette année, avec le Glacier Live 3000, qui promet un panorama exceptionnel sur les Alpes avant d’entamer la grande descente pour boucler la boucle.
Il est rare que la différence se fasse dans la première partie de course, une très longue montée de 30 km jusqu’au passage de Roche de Mio. Et, comme attendu, deux hommes se sont installés en tête et ont mené le bal ensemble : Sébastien Spehler, bien entendu, et le jeune Antoine Thiriat, un coureur des Vosges de 24 ans ayant déjà à son actif un titre de champion de France de trail long espoir.
Antoine Thiriat. Photo Stéphane Demard
C’est au niveau de la montée vers le Glacier Live 3000 que tout s’est joué. Antoine Thiriat a réussi à décrocher l’Alsacien et est passé au sommet avec 2 minutes d’avance, puis a pris 2 minutes supplémentaires dans la descente du glacier, pour pointer au CP de Carroley avec 4 minutes d’avance, et même 5 au sommet de l’Arpette, dernier coup de cul juste avant d’entamer les 20 kilomètres de descente.
Sébastien Spehler. Photo Stéphane Demard
6000D : Antoine Thiriat au bout du suspense
Spécialiste des parcours vallonnés nécessitant des relances, Sébastien Spehler a fait durer le suspense en s’élançant à fond de train dans la descente. Si Antoine Thiriat pointait toujours en tête au ravito de Plagne Bellecôte, il ne perdait pas de temps et s’élançait en direction de Montchavin. Moins rapide, prenant le temps de s’hydrater, Sébastien Spehler donnait cependant une impression de puissance et de facilité impressionnante. Parviendrait-il à reprendre les 6 minutes qui le séparaient de la tête de course ?
La montée spectaculaire vers le point le plus haut de la course, le Glacier Live 3000. Photo Stéphane Demard
Gérant parfaitement sa fin de course, Antoine Thiriat ne s’est pas affolé et a réussi à maintenir l’écart jusqu’à Montchavin. Alors que Sébastien Spehler pointait 4mn30 plus tard – il avait donc repris 1mn30 en 10km -, un nouveau fait de course chamboulait la donne : l’Alsacien s’arrêtait sous la tente de secours et se déchaussait pour présenter son talon, sous lequel on pouvait apercevoir une énorme ampoule. Soigné en moins de 2 minutes, il repartait mais l’affaire était pliée : handicapé sur la partie la plus rapide du parcours, il ne pourrait pas revenir.
Sébastien Spehler à l’arrêt à Montchavin pour se faire soigner les ampoules. (Capture écran)
6000D : Sébastien Spehler en chaussettes
Antoine Thiriat s’impose finalement en moins de 6h, en 5h 54mn 29s précisément. Une performance majuscule pour une première, qui lui fait oublier son abandon sur le 90km du Marathon du Mont-Blanc quelques semaines plus tôt. Il devance Sébastien Spehler, qui termine dans la douleur avec une foulée allégeant au maximum les impacts sur le talon, puis choisissant d’enlever ses chaussures pour terminer… en chaussettes ! Il signe un chrono de 6h 09mn 04s, remarquable au vu des terribles douleurs aux pieds qu’il a dû supporter.
Pour la troisième place, le suspense aura été total, avec une lutte formidable entre Thibault Marquet et Valentin Joachim, revenu sur son concurrent après avoir compté 3 minutes de retard au sommet du glacier. Moment étonnant, dans la dernière descente, Thibault Marquet descendait même… en marche arrière, pour tenter de faire passer ses crampes. Mais Valentin Joachim n’allait pas mieux, et le classement n’allait pas bouger. Thibault Marquet prend donc la 3ème place en 6h 24mn 07s, devançant de 1mn52 Valentin Joachim, 4ème.
À noter l’abandon au bout de 20km de l’ambassadeur trail emblématique de la station de La Plagne, Yoann Stuck, totalement vidé et dans un jour sans.
Sébastien Spehler à l’arrivée, chaussures à la main. (Capture écran)
6000D féminine : Géraldine Prost devant pendant 50km
Il y avait du beau monde sur la ligne de départ de la 6000D ce samedi. Parmi les grandes favorites, Lucie Bidault, gagnante de la Pierra Menta Été et de la Marathon Race du Lac d’Annecy cette année, ayant déjà gagné la 6000D en 2022. Autre cliente pour la victoire finale, Manon Gras, habituée des longues distances, gagnante cette année de l’EcoTrail Paris et seconde du 130km du Trail du Saint-Jacques by UTMB. Sans oublier Manon Campano, 2ème de l’EcoTrail Paris et gagnante du format 111km de la VVX cette année.
Mais c’est une autre traileuse habituée des longues distances, Géraldine Prost, 7ème de la dernière Diagonale des Fous, qui a surpris tout le monde en prenant la course à son compte dès le départ. Sans jamais vraiment se détacher, l’expérimentée traileuse de 39 ans est passée avec 2 minutes d’avance sur Manon Gras et Lucie Bidault au sommet du glacier, mais restait à portée de fusil.
Lucie Bidault lancée à la poursuite de Géraldine Prost. Photo Stéphane Demard
6000D féminine : Lucie Bidault devant pour un souffle
6e de la 6000D en 2015, Géraldine Prost connaissait la dernière partie de course et semblait capable de gérer son effort. Mais elle n’a pas pu résister au retour de Lucie Bidault, qui l’a rattrapée au ravitaillement de Plagne Bellecôte, à 20km de l’arrivée. Impossible, alors, de dire laquelle de ces deux femmes allait s’imposer, surtout que les 2 Manon, Gras et Campano, étaient encore à l’affût !
Sans jamais creuser d’écart définitif, Lucie Bidault s’est finalement imposée avec à peine 3 minutes d’avance sur Géraldine Prost, méritante 2ème. Manon Gras prend la troisième place, à peine une minute plus tard. 3 femmes en moins de 5 minutes, toutes sous les 8 heures de course, la course a été palpitante.
Lucie Bidault à l’arrivée, épuisée. (Capture écran.)
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2024/07/Antoine-Thiriat-Photo-Stephane-Demard.jpg8331247Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2024-07-27 11:16:312024-07-28 14:11:376000D : Antoine Thiriat roi des Géants, Sébastien Spehler incroyable vice-roi aux pieds nus
Le Bjorka X3 Courchevel a tenu sa promesse ce dimanche 21 juillet, en rassemblant 300 athlètes venus défier ces parcours uniques et exigeants. Ce triathlon original qui combine 6 000 mètres d’aviron indoor, 12,2 km de vélo avec 750m D+ et 9,6 km de trail avec 550m D+, a offert un spectacle époustouflant aux spectateurs massés sur le site des tremplins olympiques et sur les hauteurs de Courchevel. Si, chez les hommes, c’est le triathlète Thomas Lemaître qui s’est imposé au finish, chez les femmes, c’est la toute nouvelle championne d’Europe de trail Clémentine Geoffray qui a su gérer son effort sur les 3 disciplines pour monter en haut de la boîte.
Bjorka X3 Courchevel : un parcours adapté à la météo
Malgré des conditions météorologiques difficiles qui ont retardé le départ de la course d’une heure et demie, les athlètes ont fait preuve d’une grande détermination et d’un mental d’acier. La section trail a été modifiée pour des raisons de sécurité, passant de 9,6 km à 5 km avec 300 mètres de dénivelé positif. « Les orages prévus dans le milieu de l’après midi-midi se sont décalés dans la matinée. Pour la sécurité et le bon déroulement de la course, cette décision collégiale du Comité d’Organisation a ravi l’ensemble des participants qui ont pu s’exprimer au sec et profiter du retour du soleil à l’arrivée », a déclaré Fleury Roux, président du club organisateur Courchevel Sports Outdoor Triathlon.
Bjorka X3 Courchevel : Thomas Lemaître résiste à Yoann Sert
Chez les hommes, le triathlète Thomas Lemaître, sociétaire du club de Saint-Raphaël Triathlon et lauréat de l’épreuve en 2022, s’est à nouveau imposé au sommet de l’altiport de Courchevel. Son chrono : 1h 27mn 16s. « Je suis plus spécialiste des formats longs mais là, c’est très intense du début à la fin. En triathlon, on commence généralement par la natation où on se fatigue les bras, mais avec le rameur, on a dès le début les jambes qui sont occises. Le vélo empire les choses et le trail, c’est le bouquet final. Je redoutais le retour de Yoann Sert sur la partie trail après être arrivé roue dans roue sur l’épreuve de cyclisme. J’ai réussi à le contenir et c’est une fierté de gagner devant ce sportif d’un tel niveau. »
Thomas Lemaître, vainqueur chez les hommes. Photo Organisation
« Je suis parti beaucoup trop vite sur la partie aviron et ensuite, j’ai craqué à vélo. C’est sûr que j’aurais préféré que la partie trail ne soit pas écourtée car j’étais en train de remonter sur Thomas », a expliqué de son côté Yoann Sert, second à moins d’une minute du vainqueur. Après avoir terminé 3ème en 2020, il monte donc d’un cran sur le podium. La troisième place s’est réglée au sprint entre Thomas Berthoud et Nicolas Raybaud, second en 2023. Pour 6 secondes, le rameur du club de Lyon Caluire, Thomas Bertoud vice-champion de France d’aviron en 2022 et médaillé de bronze en 2021 et 2023, complète le podium en1h 29mn 40s.
Le podium Hommes. Photo Organisation
Bjorka X3 Courchevel : Clémentine Geoffray fait la loi
Dans la course féminine, c’est également un scénario à suspense qui a livré son verdict. La championne du monde et d’Europe de trail Clémentine Geoffray et la sky runneuse Perrine Abadie sont arrivées dans un mouchoir de poche après l’épreuve de cyclisme, pour s’élancer sur les 5 km de trail. Un mano a mano intense entre ces deux spécialistes de course à pied s’est soldé par la victoire de Clémentine Geoffray en 1h 44mn 12s.
« Perrine m’a fait suer jusqu’au bout, c’était psychologiquement usant. J’ai vu sur la première épreuve, j’avais 2min30 voire 3 minutes de retard par rapport aux spécialistes de l’aviron. Je ne me suis pas affolée plus que ça en me disant qu’elles étaient moins fortes à vélo. Perrine, je la connais un peu et nous étions dans les mêmes temps en aviron. Par la suite, le rythme a été effréné. Sur la fin, avec les 2 boucles de trail, les encouragements du public ont été très boostants » a expliqué la gagnante, exténuée à l’arrivée.
Perrine Abadie conserve la seconde place en 1h 44mn 58s devant une autre spécialiste de la course à pied, Caroline Delors, championne du Rhône de Cross 2024 en catégorie Master et victorieuse du 22km du Millet XTrail Courchevel en 2021, créditée d’un temps de 1h 53mn 28s.
Le podium Femmes. Photo Organisation
Challenge X3 Courchevel 2024 : Yoann Sert et Francoise Molliet Ribet sacrés X3 Man et X3 Woman 2024
Ce dimanche 21 juillet s’est achevé le challenge X3 Courchevel 2024. Pour décrocher ce titre tant convoité, les concurrents ont dû performer sur 2 épreuves redoutables :
Le Dynastar X3 Courchevel, le 14 avril dernier, avec 13,9 km de vélo (930m D+), 6,3 km de trail (180m D+/-) et 4,8 km de ski-alpinisme (950m D+).
Le Björka X3 Courchevel, ce dimanche 21 juillet
Le classement de ce challenge qui prend de l’ampleur au fil des années résulte du cumul des temps de ces 2 courses exigeantes. Cette année, le challenge X3 Courchevel a couronné Yoann Sert en 3h 29mn 28s et Françoise Molliet Ribet en 5h 19mn 09s.
Rendez-vous les 17 et 18 août prochains à Tignes pour une prometteuse nouvelle édition du Cimalp Tignes Trail au cœur du parc de la Vanoise, entre lacs et glaciers. Non seulement vous aurez l’occasion de vous challenger sur l’un des 3 parcours proposés, mais vous pourrez également assister à un rendez-vous trail exceptionnel. En effet, la marque outdoor française Cimalp, associée pour la 3ème année consécutive à la station de Tignes, profitera de cet événement pour célébrer son 60ème anniversaire en organisant un meeting ouvert à tous avec deux de ses athlètes emblématiques, expertes de la discipline, animé par le créateur d’Esprit Trail, Serge Moro en personne.
Cimalp Tignes Trail : 3 formats pour courir en altitude
En plein cœur du parc de la Vanoise, le Cimalp Tignes Trail attire chaque année plus de 700 participants du monde entier. L’édition précédente a vu s’illustrer sur l’épreuve reine de 46 km, l’Italien Massimo Farcoz en 5h28 et l’Allemande Michelle Hassel en 6h56, deux athlètes étrangers appartenant au Team Trail Cimalp.
Accessible à tous, même aux enfants, ce rendez-vous à plus de 2000 mètres d’altitude est une invitation à se challenger sur l’un des trois formats proposés. Le plus accessible propose un tracé de 14 km et 720m D+. L’intermédiaire, qui s’adresse à des coureurs confirmés, fait 26 km et 1440m D+. Quant au plus grand des parcours, réservé également aux coureurs confirmés, il s’agit d’un format marathon de 42 km et 2630m D+.
Photo Mojito Trail Prod
Cimalp Tignes Trail : un meeting anniversaire à ne pas manquer
Cimalp, partenaire principal de cette course, profitera de cet événement sportif pour fêter ses 60 années d’existence en tant que marque outdoor française spécialiste des équipements de montagne (trail, randonnée, alpinisme, sports d’hiver). À cette occasion, des traileurs de son Team Élite seront présents sur les épreuves, à l’image de 2 de ses athlètes emblématiques, Sabine Ehrström, coach et experte en physiologie du sport, et Laure Desmurs, co-responsable du Diplôme Universitaire Trail Running à Grenoble et 1ère femme du 42km MIUT en 2024.
Le public pourra d’ailleurs rencontrer et échanger avec ces 2 expertes, lors d’un Meeting Trail Running organisé samedi 17 août à 17h à l’espace le Panorama à Tignes, et animé par Serge Moro, expert de la discipline, fondateur et actuel conseiller à la rédaction du magazine Esprit Trail.
Lors de ce rendez-vous ouvert à tous où toutes, les questions pourront être posées sur les techniques d’entraînement, l’alimentation, l’équipement, la nutrition en course et le trail à plus de 2000m d’altitude, mais aussi sur les courses du Cimalp Tignes Trail qui auront lieu le lendemain !
Organisé par Tignes et Cimalp, cet échange sera suivi d’un apéritif et d’une dégustation de produits locaux.
Cimalp Tignes Trail : courez avec les athlètes du Team Élite Cimalp
Les coureurs inscrits trouveront d’ailleurs les athlètes Cimalp sur la ligne de départ des différentes courses.
Sur le 26 km : Sabine Ehrström, Baptiste Lorier, 1er du Trail des Passerelles du Monteynard 2024 (Petit Train), Alexia Coudray, 1ère de sa catégorie sur le Grand Raid Ventoux 2024, et Sabine Ehrström.
Sur le 42 km : Laure Desmurs et Michelle Hassel, vainqueur du 46km Cimalp Tignes Trail 2023.
En 23mn15, revivez l’intégralité du Marathon du Mont-Blanc 2024, l’épreuve la plus intense et passionnante des Golden Trail Series. Entre les déclarations d’avant-course, les derniers préparatifs et les batailles somptueuses chez les femmes comme chez les hommes, ce résumé vidéo vous fait revivre l’intégralité des moments forts de l’épreuve. Avec, en prime, les commentaires des différents protagonistes de l’histoire. Palpitant, même quand on connaît déjà les résultats !
Marathon du Mont-Blanc 2024 : le coup de force de Madalina Florea
A l’exception des Françaises, les meilleures coureuses du monde étaient sur la ligne de départ. Et elles étaient 5 ou 6 capables de gagner cette nouvelle édition du Marathon du Mont-Blanc. Parmi elles, la Roumaine Madalina Florea, qui avait été toute surprise l’an dernier de remporter l’épreuve finale de la Golden 2023 devant les favorites du plateau élite. Elle rêvait de rééditer son exploit sur l’une des courses les plus prestigieuses du circuit 2024. Et elle a pu y croire pendant près de 37 kilomètres, avant de voir passer la redoutable Suissesse Judith Wyder dans la dernière descente. Mais que se passait-il derrière ? L’Américaine Sophia Laukli, gagnante de l’épreuve en 2023, allait-elle revenir aussi ? Et où était Maude Mathys ? Et la Chinoise Miao Yao ? Réponse à la fin du résumé de ce somptueux Marathon du Mont-Blanc !
Madalina Florea (à gauche) et Judith Wyder (à droite) au coude à coude dans la dernière descente vers Chamonix.Marathon du Mont-Blanc 2024. Le Top 10 Femmes
Marathon du Mont-Blanc 2024 : un bras de fer homérique chez les hommes
L’an dernier, Rémi Bonnet avait survolé la course. Mais il ne s’était pas vraiment amusé. Cette année, il était décidé à « prendre du plaisir » pour sa course de rentrée sur la Golden, sans avoir réellement de repères sur son état de forme. Mais très vite, le TGV suisse a pris les devants, peu habitué aux courses d’attente. Et un seul homme a su le suivre : le Marocain Elhousine Elazzaoui, leader de la Golden 2024, dans une forme éblouissante. Pour lui, gagner le Marathon du Mont-Blanc était un rêve. Entre les deux hommes, la bataille va être homérique pendant près de 35 kilomètres, avec des attaques, des dépassements, des coups de bluff. Et, au final, un sprint d’anthologie.
Rémi Bonnet (en blanc) et Elhousine Elazzaoui (en vert) au coude à coude dans la montée de la Flégère, dernière difficulté du parcours. Marathon du Mont-Blanc 2024. Le Top 10 Hommes
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2024/07/Judith-Wyder-2.png7511200Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2024-07-24 05:07:002024-07-23 09:11:14Marathon du Mont-Blanc 2024 : la course la plus passionnante des Golden Trail Series [vidéo]