Renforcer son mental en course : les conseils de Flavie Bruyneel, 3ème de la TDS 2023

flavie bruyneel UTMB_TDS

En grosse souffrance mentale lors de sa première participation à la TDS en 2021, l’athlète du Team Cimalp Flavie Bruyneel a réussi cette année à actionner les bons leviers pour réaliser une course pleine malgré les conditions extrêmes. Résultat : un podium à Chamonix, à la 3ème place, derrière Maryline Nakache et Fiona Porte. Elle vous livre quelques clés pour renforcer votre mental.

Flavie Bruyneel, une détermination à toute épreuve

Après des études de médecine, puis de langues et de commerce, Flavie Bruyneel est aujourd’hui professeure de yoga et se passionne pour tout le travail lié à la respiration et à la façon dont on peut guider ses pensée. Curieuse de tout, elle tient difficilement en place. Installée à proximité de Chambéry, c’est dans la pratique du trail et d’expériences qui sortent de l’ordinaire qu’elle exprime sa passion pour la montagne. Sa force : la persévérance. Ses résultats 2023 parlent d’eux-mêmes : 4ème du MIUT 85 (85km et 4700m D+) en avril, vainqueure de la Grande Traversée (100km et 6600m D+) du Grand Raid du Guillestrois-Queyras en juillet, 3ème de la TDS (145km et 9100m D+) en août.

Lire aussi Résultat TDS : Maryline Nakache et Christian Meier domptent l’enfer

Flavie Photo Kilian Moni
Photo Kilian Moni

Renforcer son mental, clé n°1 : Connaître son pourquoi

“Le premier conseil que je donnerais est de prendre pleinement conscience que si on est sur une course, c’est parce qu’on l’a choisi et que c’est une chance de pouvoir vivre cette expérience dans un tel environnement. Lorsque des pensées négatives surviennent, c’est le premier réflexe à avoir : ne pas subir, mais se dire qu’on a de la chance d’être là et qu’on est capable d’aller au bout. La visualisation avant la course peut aider. Pour ma part, je m’imagine courir, je me vois passer la ligne d’arrivée. Ça me permet d’être dans l’état d’esprit de finir quoi qu’il arrive et quel que soit le résultat.”

Renforcer son mental, clé n°2 : Vivre l’instant présent

“Être dans l’instant présent sera mon second conseil. Courir en introspection, être dans ses sensations, ses émotions, réussir à trouver ce qu’il y a de positif même quand on est dans le dur – sauf en cas de grosse blessure évidemment. Personnellement, je travaille sur l’instant présent à la fois lors de mes entraînements et mes courses. Cela permet également de dégager tout ce qui est pression. J’ai la conviction que le positif attire le positif.

C’est d’ailleurs ce qui s’est passé lors de ma dernière TDS : je suis arrivée très relâchée, je me suis mise dans ma bulle en me disant que tout allait bien se passer et qu’il fallait que je vive chaque moment intensément. Et lorsque j’ai pris conscience que mon cerveau commençait à négativer, à me dire que ça n’allait pas, que j’en avais marre, que la météo n’était pas cool, que j’avais froid, j’ai réussi à faire un switch rapide pour aller chercher des pensées positives liées à l’instant présent, me dire que j’étais là, en forme, que j’avais mes deux jambes…

Ce switch, je n’avais pas réussi à faire sur la TDS en 2021. À partir du 70ème kilomètre, j’avais été aspirée par des idées négatives, j’avais souffert et subi mentalement la course, je n’avais eu aucun plaisir.

Être dans l’instant présent, c’est aussi savoir poser le cerveau, le mettre en off, réussir à prendre tout ça comme un jeu. Par exemple, lorsque je suis dans une descente difficile, je vais essayer de prendre ça légèrement, de me dire que c’est comme dans un entraînement, que je suis une petite gazelle qui va essayer d’éviter les cailloux. Être dans mes appuis, mes sensations, dans l’environnement immédiat.”

Flavie Bruyneel Photo Cyrille Quintard cimalp
Être dans l’instant présent, en course comme à l’entraînement. Photo Cyrille Quintard / Cimalp

Renforcer son mental, clé n°3 : Aller chercher le truc en plus

“C’est quelque chose de plus personnel, mais efficace : trouver le petit truc qui nous fait pétiller au quotidien et l’utiliser le jour de la course. Chacun à le sien. Moi, c’est la chanson et les mots et les échanges avec les proches. Pour d’autres, ça va être la visualisation, se remémorer des instants positifs, des visages, des lieux, des émotions, pour les retranscrire et faire switcher le mental.

De mon côté, j’écoute des musiques différentes d’une année à l’autre et ce sont ces chansons-là que je vais me remettre dans ma tête parce que je sais qu’elles vont m’apporter le côté positif dont j’ai besoin. Sur la TDS cette année, ça a été tout l’album de la chanteuse Jain, que j’ai vue lors d’un festival cet été. J’avais adoré son peps et c’est ce peps que j’ai mis en place sur toute la course.

Je fais aussi appel à des échanges que j’ai pu avoir avec des proches, des mots qui ont été forts. Les amis, la famille, les collègues de travail, ils apportent tous des choses différentes que l’on peut utiliser comme forces et comme énergie.”

Flavie Bruyneel Photo UTMB-TDS
Flavie Bruyneel lors de la TDS, dans des conditions très compliquées. Merci Jain ! Photo UTMB-TDS
Les derniers articles
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *