La marque italienne UYN, renommée dans l’industrie des vêtements de sport de haute performance, vient d’annoncer le lancement de son projet de former un Team UYN Trail. Il sera dirigé par Sébastien Chaigneau, ultra-traileur au palmarès impressionnant. Ambition de UYN : rassembler des sportifs débutants ou aguerris à la poursuite d’objectif personnel de santé/bien-être ou performance pour incarner les valeurs sport et nature chères à la marque. Date limite des candidatures : 3 mars !

Team UYN Trail : courir, inspirer, motiver, collaborer

Le Team UYN Trail sera composé d’une dizaine de coureurs dont la mission ne consistera pas uniquement à courir mais aussi à inspirer et motiver d’autres traileurs ainsi qu’à partager leur histoire et leur enthousiasme à la pratique sportive au travers de leurs aventures sur les sentiers. Ils contribueront également au développement de la collection de la marque, intervenant dans la conception de produits techniques et performants qui répondent au mieux aux attentes de chacun.

Team UYN Trail SEB CHAIGNEAU Photo Mouss Films
Photo Mouss Films

Team UYN Trail : un encadrement professionnel

Les membres du Team bénéficieront d’un soutien exclusif de la part de UYN, incluant un équipement complet, des opportunités de visibilité accrue à travers les événements sportifs et les médias ainsi qu’un encadrement professionnel. C’est donc Sébastien Chaigneau, pointure dans le domaine de l’ultra-trail avec une collection impressionnante de médailles et records, qui leur proposera un programme d’entraînement personnalisé sport et nutrition et ses conseils d’expert pour les accompagner dans la réalisation de leurs objectifs.

« Chez UYN, nous croyons en la puissance du sport pour inspirer et transformer des vies. Sous la direction de Sébastien Chaigneau, notre Team incarnera notre engagement envers l’innovation, la nature et la passion du sport. Nous sommes impatients de découvrir et de soutenir ceux qui nous rejoindront pour repousser ensemble les limites et faire rayonner les couleurs de UYN sur tous les sentiers de France », a déclaré Charlotte Halgrain, directrice générale de la filiale France.

Team UYN Trail : Sébastien Chaigneau, un leader inspirant

Sébastien Chaigneau, figure emblématique de l’ultra-trail running, présente un palmarès impressionnant comprenant des victoires sur des courses emblématiques telles que la Transgrancanaria (2013 et 2011), le Lavaredo (2011), l’Olympus Marathon (2010) ou encore le North Face Endurance – Santiago de Chile (2010). Il compte également de belles 2ème et 3ème place sur l’incontournable UTMB en 2009 et 2011 et est reconnu comme l’un des meilleurs athlètes de sa discipline.

Au-delà de ses exploits en compétition, Sébastien Chaigneau apporte une richesse d’expérience dans le développement de produits, ayant déjà collaboré avec des marques de renom pour concevoir des équipements de pointe adaptés aux exigences de l’ultra-trail. Son expertise s’étend également au coaching, où il partage ses connaissances approfondies en matière d’entraînement physique, de physiothérapie, de nutrition et de préparation mentale, guidant ainsi les athlètes vers leur plein potentiel.

« Nous sommes ravis d’accueillir Sébastien Chaigneau parmi nous en tant que Team manager pour notre projet de Team Trail. Sa réputation remarquable dans le monde de l’ultra-trail running et son dévouement à l’excellence sportive font de lui le choix idéal pour nous guider dans cette nouvelle aventure. En tant que marque, nous sommes convaincus que son expertise et son engagement contribueront non seulement à renforcer notre positionnement dans le monde du trail running, mais aussi à inspirer nos athlètes et à façonner le développement de nos produits pour répondre aux besoins des coureurs les plus exigeants », explique Charlotte Halgrain.

UYN Team Seb Chaigneau Photo Mouss Films
Photo Mouss Films

Team UYN Trail : tentez votre chance

Les personnes intéressées par cette opportunité unique de représenter la marque UYN et de rejoindre le Team UYN Trail sont invitées à soumettre leur candidature via un formulaire en ligne avant la date limite du 03/03/2024 minuit.

LIEN VERS LE FORMULAIRE ICI

Les derniers articles

Alors que la saison 2024 de la Golden Trail World Series débutera le 20 avril par le Kobe Trail, au Japon, Chasing Dreams, la web-série phénomène sur le trail-running est de retour. Plongez dans les coulisses de la saison 2023 et revivez-en tout de suite les moments forts avec le premier épisode, Rédemption. Durant 23 minutes, découvrez l’histoire du combat des chefs entre Rémi Bonnet et Manuel Merillas à Zegama en avril dernier. De la course, du suspense, des confessions passionnantes et des images exceptionnelles.

Chasing Dreams Épisode 1 : Zegama, le duel Rémi Bonnet / Manuel Merillas

Flash-back : la saison 2023 de la Golden Trail World Series démarre au Pays Basque, avec le marathon de Zegama Aizkorri. Rémi Bonnet, vainqueur de la saison 2022, est là pour gagner. 6e ex-aequo avec Thibaut Baronian lors de l’édition 2022 de Zegama, à plus de 12 minutes du vainqueur Kilian Jornet, le Suisse veut honorer son statut de champion. Mais un autre candidat au podium vise également la victoire : l’Espagnol Manuel Merillas. 3ème de Zegama en 2022, il poursuit un rêve vieux de 7 ans de gagner ici. La rivalité entre les deux coureurs est de retour sur les sentiers de Zegama !

Voir Chasing Dreams Épisode 1 ICI

Chasing Dreams Épisode 1 : Rémi Bonnet sous pression

L’épisode 1 débute dans l’intimité de la vie quotidienne de Rémi Bonnet, en Suisse. De belles images d’archives le montrent à ses débuts avec Salomon, en 2015. Talentueux au possible, il raconte la pression qu’il a subie à ses débuts après ses premières victoires éclatantes. Puis sa rencontre avec Lise, sa compagne, lui a ouvert les yeux. Sa présence à ses côtés lui a permis de relativiser les choses, comprendre qu’il n’y a pas que la course dans la vie. Néanmoins, avoir gagné la GTWS en 2022 lui mettait une pression énorme sur les épaules. Celle de vouloir prouver qu’il état capable de gagner de nouveau en 2023.

GTWS-rémi-bonnet-vainqueur-Photo-GTWS-1030x578
Rémi Bonnet, vainqueur de la GTWS 2022. Source GTWS

Chasing Dreams Épisode 1 : Manuel Merillas le revenchard

De l’autre côté, on découvre un Manuel Merillas prêt à en découdre. L’Espagnol se souvient encore de sa disqualification lors d’une des courses des finales disputées à Madère. Alors qu’il se battait pour le podium, il fut sanctionné pour s’être débarrassé de ses bâtons en course, alors que le règlement stipulait qu’il devait les garder jusqu’à la ligne d’arrivée. Une application des règles qui lui fit perdre de nombreux points et sortir mentalement de la compétition. Il terminera 8ème au classement final. Son objectif 2023 : faire mieux qu’en 2022. Et cela commençait par Zegama.

La suite, il faut la voir : une course démente dans des conditions infernales, et un beau vainqueur à l’arrivée !

ZEGAMA-SANCTI-SPIRITU-1536x908
Le passage du Sancti Spiritu dans des conditions épiques. Source GTWS 2022

Chasing Dreams Épisode 1 : duel au sommet à Zegama

Les derniers articles

Après avoir découvert – et adoré – la Transgrancanaria en 2023, l’Américaine Courtney Dauwalter était de retour sur la Classic 126 km (6800m D+) pour défendre son titre. Elle a survolé les débats. Bataille beaucoup plus serrée chez les hommes, et victoire du Roumain Raul Butaci.

Résultat Transgrancanaria : Courtney Dauwalter de bout en bout

Le suspense aura été de courte durée. Tout sourire sur la ligne de départ, Courtney Dauwalter avait beau dire qu’elle était là pour « se balader sur une île qu’elle adore », on ne l’imaginait pas se laisser déposséder de son titre. En 2023, elle avait en effet décroché la victoire pour sa première participation, après 14h40 d’un cavalier seul qui avait marqué les esprits. Sa dauphine, la Canadienne Jazmine Lowther, avait en effet terminé avec plus de 1h45 de retard, tandis que l’Espagnole Claudia Tremps avait pris la troisième place avec 1h53 de retard sur l’Américaine.

Dès les premiers kilomètres, Courtney Dauwalter s’est portée en tête de la course féminine. A Tenoya, au 10e kilomètre, elle comptait déjà plusieurs minutes d’avance sur le duo d’Espagnoles le plus redoutable : Azara Garcia de Los Salmones et Claudia Tremps. L’écart n’allait ensuite cesser de croître, 30 minutes, puis 40, puis 1 heure… Longtemps seconde, Azara Garcia de Los Salmones allait être contrainte à l’abandon peu avant le 80ème kilomètre, laissant Claudia Tremps seule à la poursuite de l’intouchable.

Courtney TGC 2024 Photo la Boulangerie Aventure
Courtney Dauwalter tout sourire au départ, à minuit. Photo La Boulangerie Aventure

Au final, Courtney Dauwalter s’impose en 15h 14mn 54s et prend la 13e place au scratch. Claudia Tremps termine quant à elle seconde, 18e au scratch, avec un chrono de 16h 27mn 03s. L’Irlandaise Emma Stuart monte sur la troisième marche du podium, 23 minutes après l’Espagnole. « J’aime toujours autant cette île, j’aime toujours autant ces sentiers, et c’est toujours aussi difficile… », a déclaré Courtney Dauwalter sur la ligne d’arrivée, tout sourire malgré la fatigue.

winner
Epuisée mais heureuse, l’Américaine s’impose avec plus d’une heure d’avance sur la seconde.

Résultat Transgrancanaria : le Roumain Raul Butaci au finish

Chez les hommes, en l’absence du vainqueur de l’an dernier, Jim Walmsley, la course a été beaucoup plus indécise. Ne quittant jamais les avant-postes, le Roumain Raul Butaci, 4ème en 2023, a été longtemps talonné par l’Espagnol Miguel Angel Heras Hernandez, qui a même mené une partie de la course. C’est aux alentours du 75e kilomètre que le coureur roumain a réussi à prendre le large. Il s’impose finalement en 13h 22mn 32s, avec 10 minutes d’avance sur l’Espagnol. Un autre Roumain, Ionel Cristina Manole, complète le podium.

Grosse attraction après la polémique du boycott de l’UTMB, dont il est l’instigateur au côté de Kilian Jornet, l’Américain Zach Miller n’a jamais été en course pour la victoire, mais termine à une belle 7ème place, à plus de 45 minutes du vainqueur. Autre athlète très attendu, l’Espagnol Andreu Simon Aymerich, vainqueur de la SaintéLyon 2022, termine 6e. Le premier Français, Yohan Viani, prend la 16ème place en 15h 55mn 26s.

Voir le récit de l’édition 2023 ICI

TGC 2024 Photo la Boulangerie Aventure
Le podium de la Classic, avec au centre le Roumain Raul Butaci. Photo La Boulangerie Aventure
Les derniers articles

Créé par un groupe de coureurs locaux et supervisé par Tófol Castanyer, ambassadeur de la marque NNormal de Kilian Jornet, l’événement rejoint le circuit UTMB World Series en 2024, pour une première édition du 1er au 3 novembre. Le Mallorca by UTMB devient ainsi le troisième du circuit à se dérouler en Espagne, après le Val d’Aran by UTMB et Tenerife Bluetrail by UTMB. Il offrira surtout aux élites européennes une dernière possibilité de se qualifier pour l’UTMB Mont-Blanc sans avoir à s’exiler à l’autre bout du monde pour aller chercher leur sésame.

Trail Mallorca by UTMB : Tófol Castanyer, ambassadeur de la marque de Kilian Jornet, à l’organisation

Organisé du 1er au 3 novembre 2024, le concept de l’événement et les parcours sont le fruit du travail d’un groupe de coureurs locaux coordonné par le Majorquin Tófol Castanyer, champion du monde de Skyrunning en 2010, vainqueur de la CCC en 2012 et deuxième de l’UTMB en 2014. Le projet est par ailleurs soutenu par le Gouvernement des îles Baléares et le Conseil de Majorque.

Ambassadeur de l’équipementier NNormal, Tófol Castanyer s’investit donc dans la création d’une course labellisée UTMB, alors que quelques semaines plus tôt son “patron” appelait au boycott de l’UTMB 2024, souhaitant entre autres alerter les athlètes sur l’emprise du Groupe UTMB sur le trail mondial. Une prise de position du Majorquin qui illustre bien la saine indépendance que peuvent avoir les athlètes par rapport aux positions de Kilian Jornet.

Tofol Castanyer Photo NNormal
Tofol Castanyer. Photo NNormal

La Serra de Tramuntana : une chaîne de montagnes d’une beauté exceptionnelle

Majorque, la plus grande des îles Baléares, située au milieu de la Méditerranée, offre un environnement unique avec des sentiers très variés traversant des forêts luxuriantes de chênes et de pins, longeant des falaises vertigineuses et atteignant les sommets de la Serra de Tramuntana. Véritable balcon sur la Méditerranée, cette chaîne de montagnes s’étire depuis Andratx jusqu’à Pollença. Versants abrupts, caps sauvages, villages pittoresques, collines façonnées par les terrasses de pierres sèches, sa beauté exceptionnelle lui a valu d’être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2011. Tófol Castanyer la connaît comme sa poche, puisqu’il a réalisé l’ascension de 54 sommets (plus de 1000 mètres d’altitude chacun) en moins de 30 heures en 2020 !

Serra Tramuntana
La Serra Tramuntana. Photo DR

Trail Mallorca by UTMB : 4 distances au programme

Chacune des quatre courses emmènera les coureurs dans un voyage dans lequel se distingue le travail des habitants locaux qui, au fil des années, ont contribué à façonner cette région spectaculaire : un paysage rural et culturel constitué de murs en pierres sèches, d’oliviers centenaires, de villages et de hameaux.

Avec 140 kilomètres et environ 5 800 mètres de dénivelé positif, la course de catégorie 100M sera un défi réservé aux plus courageux. S’élançant de la ville de Sóller, les coureurs effectueront une large boucle dans la Serra de Tramuntana et ses sommets avant de descendre au niveau de la mer et de finir au port de Sóller.

La course de catégorie 100K sera un défi de 66 km et 5 000 mètres de dénivelé, partant de la ville de Sóller et finissant dans la ville de Pollença. Elle se fera en collaboration avec la course déjà existante de Mallorca 5000 dont les organisateurs locaux seront intégrés à l’équipe d’organisation de Mallorca by UTMB, qui s’appuiera sur leurs expériences passées. Guillem Mascaró, directeur de Mallorca 5000, n’a d’ailleurs pas caché sa satisfaction au moment d’officialiser l’inclusion de Mallorca 5000 dans l’organisation du Mallorca by UTMB et de faire partie de ce projet sportif d’envergure sur l’île.

La course de catégorie 50K offrira une immersion totale dans la nature sur 42 km et 2 600 mètres de dénivelé à travers les pins, la bruyère et les montagnes.

Quant à la course de catégorie 20K, la plus courte, elle fera 26 km et son départ sera donné depuis la ville de Valldemosa, village historique de Majorque, pour se terminer à Puerto de Sóller. Elle fera environ 1 000 mètres de dénivelé positif et 1 300 mètres de dénivelé négatif pour une expérience magique entre le vert de la Serra de Tramuntana et le bleu de la Méditerranée.

Les itinéraires, les distances et les emplacements sont provisoires, en attente d’approbation par les autorités publiques compétentes. Ils pourront donc varier d’ici l’ouverture des inscriptions.

Trail Mallorca by UTMB : une possibilité de qualification pour l’UTMB Mont-Blanc en fin de saison

Comme le stipule le règlement de l’UTMB, les trois premiers hommes et femmes des catégories 100M, 100K et 50K, obtiendront un accès direct aux finales du circuit UTMB World Series. Avec une date placée tout début novembre, cet événement prend une dimension importante pour les élites européennes qui voudraient chercher leur qualification pour Chamonix sans faire des milliers de kilomètres. En effet, à partir d’octobre, seuls 2 événements européens permettaient d’aller chercher une qualification directe, le Nice Côte d’Azur by UTMB début octobre et le Kullamannen by UTMB début novembre.

On se souvient qu’en 2023, c’est en Suède que Casquette Verte était allé chercher sa qualification pour l’UTMB 2024 (en terminant 2ème). Beñat Marmissolle, lui, avait dû faire le voyage jusqu’en Thaïlande, début décembre, pour décrocher son sésame sur le Doi Inthanon, en terminant 3ème. Assurément, un événement aux Baléares début novembre risque fort d’attirer les élites encore non qualifiées.

Circuit UTMB World Series 2024
Les 42 événements du circuit UTMB World Series 2024.
Les derniers articles

C’est le choc dans la communauté trail : le Norvégien Stian Angermund, champion du monde de trail court en Thaïlande en novembre 2022 de nouveau titré à Innsbruck en juin 2023, a révélé samedi 11 février avoir été contrôlé positif à la chlorthalidone à la suite de sa victoire sur l’OCC lors des finales de l’UTMB World Series à Chamonix en août 2023. Alors qu’il clame son innocence, les interrogations se multiplient.

Stian Angermund positif à la chlorthalidone

C’est le 20 octobre dernier, soit 1 mois et demi après sa victoire sur l’OCC, que l’AFLD (Agence française de lutte contre le dopage) a annoncé les résultats du test à Stian Angermund. Le champion norvégien de 37 ans a donc été contrôlé positif à la chlorthalidone. Ce produit faisant partie de la liste des produits interdits est un diurétique. Habituellement, on l’utilise pour diminuer la tension artérielle. On l’emploie aussi pour traiter la rétention d’eau (œdème) qui se produit lors d’une insuffisance cardiaque congestive et de certains désordres du foie et des reins. La chlorthalidone figure sur la liste des produits interdits car il est considéré comme un produit masquant capable de dissimuler la prise de produits dopants.

Le message de Stian Angermund sur son compte Instagram (traduction)

« Ces derniers mois ont été les plus difficiles de ma carrière sportive. Le 20 octobre 2023, j’ai reçu un mail de l’agence française antidopage qui a changé ma vie, m’informant que l’échantillon d’urine prélevé après ma victoire à l’OCC contenait la substance interdite, la chlorthalidone. Je suis complètement déconcerté. Je n’ai pas utilisé de médicaments ou de suppléments, et je n’ai jamais pris ou utilisé de mauvaises drogues.

D’où cela pourrait-il venir ? Je suis un athlète propre. Je suis actuellement en train de défendre avec vigueur mon innocence pour prouver que je suis propre. En raison de ma suspension et de l’enquête en cours, je ne ferai pas de compétitions durant l’été 2024, et je ne suis pas certain de revenir un jour sur la scène mondiale.
La profonde tristesse et la douleur que je ressens en perdant ma carrière, ma réputation et ma passion pour le sport ne sont pas feintes. Cette épreuve a déjà apporté d’innombrables larmes, des nuits blanches et met à l’épreuve mon estime de moi-même.
J’exhorte tout le monde à faire preuve de prudence et de gentillesse, que vous décidiez de croire en moi ou non. »

Stian Angermund positif 1
Le communiqué de Stian Angermund.

La réaction de Francesco Puppi, 2ème de l’OCC (traduction)

L’Italien Francesco Puppi, 2ème de l’OCC derrière Stian Angermund, est également membre du conseil d’administration et co-fondateur de la Pro trail Running Association, sorte de « syndicat » des traileurs professionnels initié par Kilian Jornet fin 2022. Il a immédiatement réagi sur son compte Instagram à l’annonce faite par Stian Angermund.

« Après avoir appris que Stian Angermund est positif à un contrôle antidopage réalisé après l’OCC 2023, où je suis arrivé deuxième et où j’ai également été testé, je me sens très désorienté et triste. Stian a été testé positif à un diurétique, qui est une substance que l’on retrouve communément dans de nombreux médicaments et suppléments, mais qui peuvent aussi masquer d’autres substances interdites.

Ma perte personnelle n’est pas aussi importante que celle que subit tout le sport, quelle que soit la responsabilité. Je pense juste que tant que l’enquête n’est pas terminée, ce n’est pas à nous de juger ou de prendre position. Alors soyez attentif aux mots que vous utilisez, si vous commentez ce problème. Ne contribuez pas au drame et au poids inutiles, quoi que vous écriviez et dites les choses avec respect envers Stian, mais aussi envers le système antidopage, l’UTMB et tous les athlètes qui étaient là en compétition.

Je serai toujours partisan du sport propre quoi qu’il arrive, c’est la seule chose dont je suis sûr. Si c’est une erreur, c’est très effrayant de penser que cette situation pourrait arriver à n’importe qui. D’un autre côté, douter du système antidopage et de la justice sportive (bien que non infaillible) est également extrêmement dangereux et remet en question la crédibilité et l’équité de tout le sport.

Je me sens assez triste et impuissant. Honnêtement, les deux dernières semaines ont été assez difficiles et assez épuisantes, avec différentes situations liées à notre sport qui me causent beaucoup de stress. (Francesco Puppi fait ici allusion à l’appel au boycott de l’UTMB lancé par Kilian Jornet et Zach Miller). Maintenant, il y a cette autre très triste nouvelle.

S’il vous plaît, essayons de rester fidèles à nos valeurs. Faites de bonnes choses. Courez pour de bon ! »

Stian Angermund positif
Le communiqué de Francesco Puppi.

Les athlètes sous le choc, un cas d’erreur déjà connu

Quelques athlètes élite, choqués par l’annonce de Stian Angermund, ont immédiatement réagi en commentaire de son annonce en lui apportant leur soutien, mais ils sont peu nombreux, traduisant un malaise de la communauté. Parmi ces soutiens, citons Mathieu Blanchard, l’Espagnole Sara Alonso, les Suédoises Emelie Forsberg et Mimmi Kotka, le Japonais Ruy Ueda, le Russe Dmitry Mityaev, la Néerlandaise Ragna Debats ou encore l’Américain Dakota Jones.

Si, comme le rappelle Francesco Puppi, il ne nous appartient pas de juger de la culpabilité ou non de Stian Angermund alors que l’enquête est en cours, trois choses méritent cependant d’être soulignées.

La première, c’est que les athlètes, surtout du niveau d’un champion du monde, se doivent de connaître précisément les produits interdits. Si Stian Angermund a volontairement ingéré un médicament ou supplément contenant un diurétique, c’est indiscutablement une faute. Et s’il n’était pas au courant de la présence du diurétique en question, c’est une négligence coupable.

La seconde, c’est qu’un cas similaire de contrôle positif à la chlorthalidone où l’athlète a été innocentée est déjà répertorié dans les annales, comme l’a révélé le traileur Ugo Ferrari. Il s’agit de la championne de BMX Mariane Beltrando, contrôlée en novembre 2022, et qui dans les mêmes circonstances s’est battue de longs mois pour prouver qu’elle n’avait pas intentionnellement ingéré ce diurétique. La bataille judiciaire, menée avec un avocat, a permis d’annuler la sanction qu’encourait l’athlète, l’AFLD finissant par statuer, au vu des arguments fournis, que “Madame Beltrando doit être regardée comme ayant établi de manière suffisante que la présence de chlorthalidone dans ses urines […] est le fruit d’une contamination accidentelle d’origine alimentaire ou environnementale qui ne procède d’aucune faute ou négligence de sa part”.

La troisième, que souligne également Francesco Puppi, c’est qu’on ne peut que se réjouir du fait que la lutte contre le dopage s’intensifie, et que des contrôles soient régulièrement effectués. C’est grâce à ce système de contrôles que le Kényan Mark Kangogo avait été confondu après sa victoire sur la classique suisse Sierre-Zinal en août 2022. Il faut donc garder à l’esprit que même s’il peut y avoir (hélas) des erreurs d’interprétation, seule une intensification de ces contrôles permettra de tendre vers un sport propre. Le trail ne mérite pas moins.

Les derniers articles

Le trail est souvent réduit à la seule notion de montée. Pourtant, l’essentiel de la réussite dans la discipline tient d’abord dans la capacité à redescendre dans la vallée au plus vite. Et surtout dans les meilleures conditions possibles. Bonne nouvelle : cela ne demande pas forcément des années de pratique. Découvrez 3 séances essentielles de nos coachs à intégrer dans vos entraînements pour apprendre vite à mieux descendre.

Mieux descendre : un apprentissage rapide

En montagne, on dit très souvent que le tout n’est pas d’atteindre le sommet, mais bien d’en redescendre. Si, en trail, les enjeux en termes de sécurité ne sont pas les mêmes qu’en alpinisme, savoir descendre est la garantie d’une gestion de course performante. Et cela ne demande pas forcément des années de pratique, comme pour la montée. En effet, devenir un bon grimpeur demande un très long processus adaptatif qui vise à développer la VMA et la PMA, améliorer la puissance musculaire et optimiser le rapport poids/puissance. Dans le cas d’un coureur s’entraînant trois fois par semaine, ce lent processus ne sera pas envisageable en seulement 12 semaines de préparation, qui est le temps moyen pour la préparation d’un trail. En revanche, perfectionner fortement ses capacités de descendeur est tout à fait possible sur une durée réduite.

Mieux descendre Photo Evadict 1
Photo Evadict / Dom Granger

Mieux descendre : l’importance du renforcement musculaire et de la stabilité

Lorsque vous descendez, vos muscles se contractent pour résister à l’allongement des groupes musculaires. Ce type de contractions musculaires, dites excentriques, produit sur la durée des microlésions musculaires entraînant un processus inflammatoire douloureux, qui peut rendre la course pénible. L’entraînement devra donc reproduire d’une façon contrôlée ce type de contractions afin de produire des adaptations qui renforceront la résistance musculaire.

Bien descendre demandera également une stabilité à toute épreuve. Celle-ci devra se retrouver à tous les niveaux. Tout d’abord en développant la proprioception (perception de la position et des mouvements de votre corps), qui va éviter les risques de blessures, et en particulier d’entorses de la cheville. Cela améliorera également la stabilité de l’articulation du genou. Votre préparation devra aussi favoriser un bon équilibre au niveau du bassin afin de conserver un bon alignement tronc/ bassin/membres inférieurs lors des appuis en descente. Pour cela, le gainage est alors utile pour renforcer la solidité de vos abdominaux et donc de l’ensemble de votre tronc.

Lire aussi : Progresser en descente : les conseils d’Antoine Guillon

Mieux descendre : avoir une technique et une concentration fiables

Courir en descente, c’est savoir choisir ses appuis, adopter une prise d’appuis dynamique et rester relâché, tout en accélérant. Mais bien descendre est aussi un exercice qui implique un engagement mental qui doit rester constant. Outre l’aspect physique, la descente, d’autant plus quand elle est longue, peut s’avérer épuisante nerveusement. Elle nécessite donc d’avoir toujours un coup d’avance pour savoir où placer votre pied et d’anticiper votre regard sur les deux ou trois foulées qui vont venir. L’instant présent compte moins que les deux secondes qui vont suivre.

Mieux descendre Photo Evadict 2
Photo Evadict / Mathis Savoyat

Mieux descendre : misez sur une récupération adaptée

Enfin, pour capitaliser sur les effets de l’entraînement et laisser à votre organisme le temps d’assimiler les contraintes musculaires liées à cette forme d’entraînement, la récupération sera un élément clef de votre réussite. Outre le repos complet après une séance consacrée à la descente, pour laisser le temps aux fibres cassées de se refaire, vous pourrez compléter ce temps avec du massage ou l’application de compresses chaudes et froides alternativement.

Mieux descendre Photo Evadict
Photo Evadict / Mathis Savoyat

Mieux descendre : les 3 séances clés à intégrer

Afin de développer les facteurs déterminants que nous venons d’évoquer, votre préparation devra s’articuler autour de trois séances hebdomadaires.

Le footing d’assimilation et la séance de renforcement

Dans ce cas, il s’agira de réaliser une sortie en endurance de 45 min à 1 h sur un parcours plat que vous compléterez par une à trois séries des exercices suivants (30 s par exercice).
Le gainage : en appui facial sur les coudes, maintenir la posture en bloquant les abdominaux. Même exercices sur les côtés.
La chaise : dos contre le mur, fléchir les genoux à 90° et maintenir la position comme si étiez assis sur une chaise.
Corde à sauter.
Le relevé de mollet : en appui sur une jambe, maintenir l’équilibre en montant sur la pointe du pied. Alterner une série en conservant le genou fléchi, puis une série avec le genou tendu.

La pyramide infernale

Après un échauffement de 30 à 45 min, trouvez un petit circuit avec une montée raide, une descente et un plat pour une distance totale de 300 à 400 m. L’objectif de la séance étant de gérer la montée (quitte à adopter le rythme marche rapide si elle est très raide), puis d’enchaîner sur une descente très rapide suivie d’un passage sur le plat où vous maintiendrez un rythme de course élevé en vous efforçant d’allonger votre foulée. Vous réaliserez deux séries de 5 à 8 répétitions de circuit avec 4 min de récupération entre chaque série. Cette séance sera conclue par 10 à 20 min de footing en endurance.

La sortie longue avec descente en intensité

Elle sera réalisée sur le mode rando-course (marche active en montée, avec bâtons si possible) et course en endurance sur le plat. En descente, vous devrez adopter l’allure de course en veillant à ne jamais descendre sous 75-80% de votre fréquence cardiaque maximale (FCM).Vous devrez veiller lors de ces descentes à conserver une bonne posture. C’est-à-dire avec la sensation de vous engager dans la pente, tout en adoptant une prise d’appuis dynamique.

Mieux descendre Photo Evadict 3
Photo Evadict / Dom Granger
Les derniers articles

Vainqueur de sa deuxième SaintéLyon début décembre, Thomas Cardin a vécu une saison 2023 contrastée, entre déconvenues et performances de haute volée. Pétri de qualités, l’homme à la foulée redoutable se reconnaît cependant un point faible : le mental, parfois défaillant. Rencontre avec un athlète déterminé, qui vient de conclure en beauté six années de partenariat avec Hoka avant de s’envoler vers de nouvelles aventures avec la Kiprun Team Trail.

Esprit Trail : 2023 avait plutôt bien commencé. Qu’est-ce qui a déraillé en cours de route ?

Thomas Cardin : C’est vrai qu’en début d’année, j’étais plutôt en forme. J’avais fait du cross country durant l’hiver et je suis arrivé confiant à mon premier objectif, les France de Trail, début mars à la Cité de Pierres. C’était un peu une formalité, puisque j’étais déjà qualifié pour les championnats du monde à Innsbruck grâce au podium par équipe.

Ça s’est bien passé mais sans plus. J’ai fait troisième de la course, mais je n’étais pas vraiment dedans et il a fallu que je trouve les raisons pour lesquelles ça n’avait pas très bien fonctionné. J’ai enchaîné avec ma prépa pour les championnats du monde, je me suis vraiment concentré là-dessus, en faisant très peu de courses à côté. Dans ce cadre, j’ai fait les championnats de France de course en montagne mi-mai, que j’ai gagnés, et ça m’a confirmé mon état de forme.

Thomas Cardin France Montagne
Thomas Cardin tout sourire après son titre de Champion de France de Course en Montagne au Dévoluy. Photo Organisation

On arrive alors à début juin, pour les championnats du monde, à Innsbruck…

Thomas Cardin : Et là, j’ai raté ma course. Mais alors vraiment bien raté ! Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant raté une course.

Que s’est-il passé ?

Thomas Cardin : Je ne m’en suis rendu compte qu’après coup. D’ailleurs, j’ai fait exactement la même erreur à Sierre-Zinal, en août. En fait, j’ai compris que cette année, je n’allais pas sur mes gros objectifs avec le bon état d’esprit. J’ai toujours couru avec pour objectif de faire la meilleure course possible par rapport à moi-même, et pas par rapport aux autres. Mais aux championnats du monde, j’y suis allé pour gagner par rapport aux autres et pas par rapport à moi. Cela fait une énorme différence en terme d’état d’esprit, surtout dans les moments de moins bien.

Quand tu pars pour faire ta meilleure perf possible par rapport à toi, si ça ne va pas bien, tu prends un peu de recul, tu relativises plus vite, ça te permet de réagir et de prendre des décisions en étant assez souple dans ta gestion de course, psychologiquement parlant. Alors que quand tu y vas avec un objectif précis par rapport aux autres, du genre je veux gagner ou faire podium, dès que ça ne se passe pas bien, c’est dur à gérer. C’est ce qui m’a fait défaut en Autriche, au-delà de la pression que je me suis mis tout seul. Je voulais faire un podium, et comme ça n’a pas du tout fonctionné, ça m’a crispé.

Thomas Cardin Mondiaux de Trail Innsbruck
La déception de Thomas Cardin à l’arrivée des Mondiaux de Trail d’Innsbruck. Photo Organisation

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné précisément ?

Thomas Cardin : Je pense que j’ai fait un effort trop important pendant la première heure de course, et qu’ensuite j’ai eu un coup de moins bien que je n’ai pas réussi à gérer psychologiquement parce que je n’acceptais pas qu’on me double, c’était mentalement très douloureux. Ce n’est qu’après trois heures de course que tout est revenu dans l’ordre, ça m’a permis de faire une dernière heure de course très correcte, de rattraper pas mal de monde et de finir troisième français. C’est là qu’on voit que tout est dans le mental !

À Sierre-Zinal, tu as carrément abandonné !

Thomas Cardin : J’ai reproduit exactement la même chose ! Là aussi j’étais prêt et fort, car aujourd’hui, physiquement, j’ai passé un cap. Le problème, c’est que je venais pour faire une super course et une très bonne place, et j’ai eu de mauvaises sensations. Du coup, je me suis fait beaucoup doubler, je me suis retrouvé à une place que je trouvais nulle et j’ai lâché psychologiquement. À tel point que j’ai abandonné, ce qui, à part sur blessure, ne m’était jamais arrivé. J’ai abandonné à mi-course parce que je trouvais ma performance nulle !

Comment as-tu réussi à digérer ces deux déceptions ?

Thomas Cardin : J’avoue que ça a été un petit peu dur à gérer en milieu de saison, mais j’ai eu pas mal d’aide, de la part de mon coach, de mon épouse et de pas mal de potes autour de moi qui m’ont aidé à comprendre les raisons de ces échecs. Ça m’a boosté et ça m’a donné envie de retourner à l’entraînement et de faire les choses à ma manière, comme je savais faire avant.

Quelle formule magique Philippe Propage, ton coach, a-t-il employée pour réussir à te remobiliser ?

Thomas Cardin : Après mon abandon à Sierre-Zinal, il m’a dit de prendre des vacances et de prendre un peu de recul, parce qu’à chaud tu es encore dans la déception, donc tu ne peux pas bien analyser les raisons de ta contre-performance. Il n’a pas eu de mots vraiment forts, mais il a été à mon écoute et il a trouvé une façon de me remobiliser en changeant d’objectifs, en essayant de faire quelque chose d’un peu nouveau…

C’est là qu’il m’a parlé des Templiers, une course où j’allais partir dans un autre état d’esprit, pour essayer de faire le mieux possible par rapport à moi-même, et qu’il savait que j’étais capable de faire des belles choses. Ces mots simples m’ont montré qu’il avait confiance en moi et m’ont rassuré.

En plus, tu avais une revanche à prendre sur toi-même aux Templiers…

Thomas Cardin : Oui, car j’avais déjà fait une prépa pour les Templiers il y a deux ans, mais je m’étais cassé la figure en vélo une semaine avant la course et j’avais un gros hématome au genou. J’avais quand même pris le départ mais j’avais vraiment très mal et j’avais abandonné au bout de 30 bornes. Du coup, j’avais à cœur d’y retourner et de faire une belle course qui me rende fier de moi, quelle que soit la place. C’est pour ça que je fais du sport : l’enjeu est plus intrinsèque qu’extrinsèque.

Thomas Cardin Templiers Photo Cyrille Quintard
Thomas Cardin à l’arrivée du Grand Trail des Templiers, 4ème place et meilleur Français. Photo Cyrille Quintard

Quand tu as pris le départ de la SaintéLyon, tu y allais quand même pour gagner, non ?

Thomas Cardin : C’est vrai que beaucoup de gens ont dit que j’y allais pour gagner, mais en fait je n’y allais pas pour ça. Dans mon état d’esprit, j’y allais pour faire la meilleure course possible. Après, je sais que si la meilleure course possible arrive, que si tout s’aligne, qu’il n’y a pas trop de péripéties et que j’arrive à faire une course pleine, il y a une bonne place ou une victoire à la clé.

Mais je n’y vais pas en me disant « je vais gagner », et à aucun moment de la course à part dans les derniers kilomètres j’avais en tête de gagner. J’avais uniquement en tête de maintenir une intensité de course et d’efforts jusqu’au bout et de faire le meilleur résultat possible. Vu de l’extérieur, on a l’impression que cela ne change rien au niveau de la performance, mais pour moi, mentalement, ça change beaucoup de choses. C’est une question d’état d’esprit, véritablement.

Justement, quel était ton état d’esprit au moment précis où tu t’es rendu compte que tu t’étais trompé de chemin ?

Thomas Cardin : Je me suis juste dit qu’il fallait que je fasse l’effort pour rattraper la tête de course, et qu’ensuite je devrais surtout rester avec eux le temps de refaire un petit peu mes forces, lever le pied, bien manger, boire et attendre le bon moment pour y retourner. Quand tu es dans l’euphorie du moment où tu les rattrapes, il ne faut surtout pas continuer sinon tu risques de te mettre dans le dur. Ça aussi, c’est de l’expérience. Le nombre de fois où tu te perds en course, et tu fais la bêtise de rentrer trop fort. Là je suis rentré fort mais j’ai pris le temps de rester un peu.

Comment t’es-tu perdu ?

Thomas Cardin : C’est vraiment une erreur d’inattention. À la sortie du ravitaillement de Sainte-Catherine, un des caméramen qui filmaient la course a commencé à discuter avec moi et ça m’a déconcentré. C’était en pleine nuit, on était sur un gros chemin, il fallait prendre une petite épingle à gauche et je suis parti tout droit, je n’ai même pas vu que je m’étais trompé. Antoine (Charvolin, NDLR) était derrière moi, il n’a pas réfléchi, et quand on s’en est aperçu, on avait quatre minutes de retard sur la tête de course. On a bien mis 20 minute à les rattraper.

Tu semblais « facile » sur les derniers kilomètres, par rapport à Antoine Charvolin et Baptiste Chassagne qui semblaient au bout de leur vie…

Thomas Cardin : La SaintéLyon est une course extrêmement dure mentalement. C’est une course d’attente, ne se gagne pas en prenant des risques mais en poursuivant son effort jusqu’au bout. D’ailleurs, il y a plusieurs années où le gars qui est en tête à 20 km de l’arrivée ne finit même pas. Je pense par exemple à Manu Meyssat, qui a déjà fait toute la course en tête jusqu’à Soucieu-en-Jarrest, et qui après a arrêté.

C’est aussi la particularité de cette course : à la fin, il y a pratiquement 20 km de goudron sans difficultés, donc c’est 20 km où il faut courir à plus de 15 km/h. Et courir à 15 à l’heure, si tu ne t’es pas économisé, c’est dur. Là encore, c’est l’expérience de la course. C’est la troisième fois que je la faisais, je savais à quoi m’attendre et j’avais gardé des forces pour avoir une foulée propre…

ASTL23_INFINITY_NIME_MEDIA_©Lilian-Menetrier_1 9)
Le podium de la SaintéLyon 2023, avec au centre Thomas Cardin, entouré d’Antoine Charvolin à gauche et Baptiste Chassagne à droite. Photo INFINITY NIME MEDIA / Lilian Menetrier

Tu démarres 2024 en leader de la team Kiprun. Quels sont tes principaux objectifs ?

Thomas Cardin : Mon rêve sportif est de gagner un grand championnat. Que ce soit un championnat du monde ou un championnat d’Europe, c’est vraiment quelque chose qui me motive. Alors je vais essayer de me qualifier pour les Championnats d’Europe début juin. En plus, ça se passe à Annecy, donc pas très loin de chez moi, et je connais déjà bien les sentiers. Ça commence donc par les championnats de France de trail long à Buis-les-Baronnies, dans la Drôme, le 7 avril.

Pour les préparer, je vais d’abord faire le Ventoux début mars. Et si ça ne se passe pas comme prévu, je me mettrai un autre objectif avec les 90 km du Mont-Blanc, début juin. Ensuite, à la mi-saison, j’envisage de partir deux mois en vélo en itinérance en famille. En même temps, j’essaierai de préparer la CCC pour avoir une première expérience sur 100 km.

Et la fin de saison sera normalement tournée vers les Templiers, où j’ai vraiment envie de retourner pour faire encore mieux que cette année, sachant que j’ai identifié des clés de progression assez faciles à mettre en œuvre. Et pourquoi pas une SaintéLyon en fin d’année, en cerise sur le gâteau… Mais je ne la mets jamais dans mon programme. 

THOMAS CARDIN KIPRUN
Photo Kiprun / DR

Pourquoi ? Tu attends de voir ton état de forme du moment ?

Thomas Cardin : Non, c’est plus en fonction de « est-ce que j’ai envie de me préparer pour être en forme pour la SaintéLyon ? ». J’ai toujours envie de faire une compétition, ce n’est pas le problème. La question, c’est « est-ce que après une prépa CCC et une prépa Templiers j’aurai envie de retourner au charbon pendant six à sept semaines, me faire mal, faire des sorties longues, faire des sorties longues de nuit, dans le froid et dans la pluie » ?

Cette année, comme j’avais eu un ventre mou en milieu de saison, j’avais encore de la fraîcheur et de l’envie pour m’entraîner. Et puis le fait qu’il n’y ait pas eu de casse après les Templiers a joué. Dès la semaine suivante, j’ai pu reprendre l’entraînement, je me suis fait plaisir et je me suis dit très rapidement : « C’est bon, je vais courir à SaintéLyon ! »

Kiprun Team Trail, un projet d’avenir

Annoncée début janvier, la marque Kirpun (Decathlon), qui compte depuis 3 ans une très belle équipe féminine avec entre autres Blandine L’Hirondel et Clémentine Geoffray, a décidé de constituer une team trail masculine composée de six hommes. L’équipe sera dirigée par deux coureurs, Thomas Cardin et Loïc Robert, et comptera également dans ses rangs Pierre-Arnaud Bourguenolle, Loïc Rolland, Fleury Roux et Gwendal Moysan. Thierry Breuil, le Team Manager, explique que les garçons auront carte blanche quant à l’organisation de leur saison, avec simplement une « incitation » à être présents sur les championnats de France de Trail, l’UTMB et le Festival des Templiers, « les trois évènements majeurs où l’on souhaite avoir de la visibilité ».

« J’ai été contacté par la marque début septembre, raconte Thomas Cardin. Je n’avais jamais pensé à changer de team parce que je me sentais bien chez Hoka, mais par curiosité, j’ai écouté ce que l’on me proposait. Leur projet et leurs valeurs ont bien résonné avec les miens. Bien sûr, je leur ai demandé de m’envoyer des chaussures pour que je teste d’abord, et j’ai bien aimé. En plus, il y avait déjà toute l’expérience de la team féminine, et il y a des gens que j’apprécie dans ce projet, mon coach Philippe Propage bien sûr, mais aussi d’autres hommes dans l’équipe, que je connais et avec lesquels ça se passe très très bien. »

THOMAS CARDIN KIPRUN 2
Photo Kiprun / DR
Les derniers articles

Malgré l’appel au boycott lancé par Kilian Jornet et Zach Miller et la gronde de ceux qui dénoncent l’hégémonie du groupe UTMB-IronMan sur le trail mondial, l’édition 2024 de l’UTMB Mont-Blanc s’annonce déjà comme celle de tous les records. En effet, la demande de participation a été sans précédent. Elle reflète l’engouement incontestable de la communauté des traileurs pour toutes les épreuves, que ce soient les finales du circuit UTMB World Series (UTMB, CCC, OCC) comme les autres. La comparaison avec 2023 est frappante : davantage d’inscrits, davantage de Running Stones, davantage de femmes, et des élites aux UTMB Index impressionnants. Bref, loin des polémiques, l’UTMB continue de faire rêver. Et d’attirer les meilleurs mondiaux…

UTMB Mont-Blanc 2024 : un tirage au sort historique pour les finales

Avec un bond de +34% d’inscrits au tirage au sort des finales du circuit UTMB World Series pour les courses UTMB, CCC et OCC par rapport à 2023, le Groupe UTMB peut se frotter les mains : la polémique qui agite la communauté trail n’a aucune incidence sur le gros du peloton. La demande est aujourd’hui 2 à 3 fois plus élevée que la capacité maximale des différentes épreuves.

Par rapport à 2023, l’UTMB enregistre ainsi une hausse de pré-inscrits de 30% avec 7200 pré-inscriptions pour 2300 places. Du côté de la CCC, la demande augmente de 22% avec 5400 pré-inscriptions pour 1900 places. Mais c’est la « petite », l’OCC, qui connaît l’augmentation la plus spectaculaire, avec une hausse de 52% avec 6500 pré-inscriptions pour seulement 1200 places. À noter que bien que la demande ait considérablement augmenté, le nombre de places reste inchangé, reflétant l’engagement de l’organisation pour la préservation environnementale et la qualité de l’expérience.

Jornet Miller UTMB
Zach Miller et Kilian Jornet ont beau appeler au boycott de l’UTMB 2024 par les élites, l’engouement populaire ne se dément pas. Photos UTMB Group

UTMB Mont-Blanc 2024 : des dossards solidaires qui s’arrachent

Particularité de l’épreuve, il est possible d’assurer sa participation à l’une des 3 courses des finales en réservant un dossard solidaire. Le principe est simple : le coureur réserve son dossard pour la distance de son choix, puis effectue un don à l’une des associations partenaires de l’opération, qui valide ensuite l’inscription auprès de l’UTMB. Si l’aspect caritatif est louable, puisque cette initiative a bénéficié cette année à 14 associations actives dans les domaines de la solidarité, de la santé, de l’inclusion et de l’environnement, le prix à payer est considérable : 2500 euros le dossard. Mais cela ne freine pas l’enthousiasme des candidats, puisque les 260 dossards solidaires mis à disposition pour l’UTMB, la CCC ou l’OCC se sont envolés en moins de 24 heures !

UTMB Mont-Blanc 2024 : une participation féminine en forte hausse 

20% de femmes parmi les pré-inscriptions, tel est le pourcentage record atteint en 2024. La hausse se réparti comme suit : 13% pour l’UTMB, 21% pour la CCC et 30% pour l’OCC. Une augmentation qui témoigne de la montée en puissance des femmes dans l’univers du trail running, signe encourageant de la diversification et de l’évolution du sport.

UTMB Mont-Blanc 2024 : des élites au rendez-vous

Après l’appel au boycott lancé par Kilian Jornet et Zach Miller aux athlètes élites, la question de leur participation pouvait se poser. Mais là encore, il n’en est rien, et le « sommet mondial du trail » reste un rendez-vous incontournable, à la fois pour les coureurs et pour leurs équipementiers, pour qui la visibilité à Chamonix est souvent essentielle. Ainsi, le Groupe UTMB précise que 487 élites ont confirmé leur présence, dont 78 Top Elites.

Et le niveau de compétition promet d’être exceptionnellement élevé, puisque 15 hommes avec un UTMB Index dépassant 908 (sur 28 au total) et 15 femmes excédant 770 (sur 29 au total) figurent parmi les inscrits fin janvier, certaines féminines atteignant même un score impressionnant de plus de 800 (elles ne sont que 8 à dépasser cette barre). Impossible en revanche de connaître les noms des athlètes, l’organisation préférant laisser le soin aux athlètes de gérer leur communication.

Parmi ceux qui ont déjà confirmé leur intention d’être au départ, et dont l’UTMB constitue l’objectif n°1 de la saison, Anne-Lise Rousset Séguret, dauphine de Courtney Dauwalter sur la Diagonale des Fous 2022 et la Hardrock 100 2023, visera certainement le podium pour sa première participation. Et côté masculin, il se murmure avec insistance que Jim Walmsley pourrait remettre son titre en jeu, histoire de tenter la course « parfaite » même si la Western States est son objectif N°1 de début de saison. En effet, malgré sa victoire en 2023, l’Américain a de nouveau connu des difficultés (en particulier quand il a dû laisser filer Zach Miller et a été rattrapé par Germain Grangier) et n’est pas pleinement satisfait de sa performance. Or Jim Walmsley a toujours visé l’excellence. D’où la tentation de revenir…

Anne-Lise Rousset Séguret
Anne-Lise Rousset Séguret ne s’en cache pas : son objectif n°1 en 2024 sera l’UTMB. Photo DR

UTMB Mont-Blanc 2024 : toutes les courses séduisent !

Au-delà des 3 courses majeures que sont l’UTMB, la CCC et l’OCC, les inscriptions se sont également arrachées pour les autres courses, qui ne sont pas soumises au tirage au sort. À noter entre autres le carton plein en seulement 4 heures pour les 1000 places de la MCC, une course de 40 km traversant la Suisse et la France, réservée aux bénévoles, habitants locaux et partenaires. Un succès qui illustre l’enthousiasme et la fidélité de la communauté locale. 

De son côté, l’ETC a fait le plein de ses 1500 places en une semaine. Porte d’entrée des courses de l’UTMB, cette épreuve de 15 kilomètres avec 1200 mètres de dénivelé positif offre un défi captivant, mêlant paysages alpins magnifiques et expérience intense de trail au cœur des Alpes italiennes.

Quasiment complète, la TDS a déjà écoulé 90% de ses places. Elle se distingue par son parcours technique et sauvage qui relie le Val d’Aoste à la Savoie, attirant les traileurs en quête de paysages exceptionnels et de défis techniques.

Enfin, la relève est au rendez-vous sur la YCC, un challenge unique pour les jeunes nés entre 2005 et 2010, qui propose deux jours d’épreuves à Courmayeur et Chamonix. Un format innovant promettant une expérience de course dynamique pour une jeunesse bercée par le mythe de l’UTMB.

Quant à la PTL, épreuve non chronométrée pour laquelle les concurrents sont sélectionnés sur dossier, les 300 places disponibles ont toutes été attribuées. Pour rappel, la PTL (ou Petite Trotte à Léon) se réalise en équipes de 2 ou 3 membres indissociables et solidaires, qui évoluent dans un milieu montagnard rude et exigeant nécessitant un niveau technique, physique et mental certain. C’est au regard des difficultés inhérentes à cette épreuve que les candidatures sont sélectionnées sur un dossier d’expériences présenté par chaque équipe.

UTMB Mont-Blanc 2024 : une aura internationale mais une forte représentation européenne 

75% d’Européens, dont 40% de Français sur toutes les courses : l’UTMB Mont-Blanc 2024 maintient son fort ancrage en Europe. La France, la Suisse, l’Italie et l’Espagne restent les pays majoriatires. Mais l’UTMB confirme également son aura internationale avec la présence de coureurs venant de 118 nationalités différentes. Et les USA ne sont pas en reste, avec 56% de hausse des pré-inscriptions de coureurs américains sur les finales par rapport à 2023. Il faut dire que le doublé Jim Walmsley / Zach Miller chez les hommes et la victoire de Courtney Dauwalter chez les femmes a offert une sacrée vitrine à l’épreuve outre-Atlantique !

Courtney Dauwalter
Courtney Dauwalter n’a pas encore annoncé son programme. Mais la tenante du titre aime bien varier les plaisirs d’une année sur l’autre. Photo UTMB Group

UTMB Mont-Blanc 2024 : les 16 nationalités les mieux représentées

  1. France
  2. Espagne
  3. Italie
  4. Royaume-Uni
  5. Etats-Unis
  6. Chine
  7. Suisse
  8. Allemagne
  9. Hong-Kong
  10. Belgique
  11. Argentine
  12. Brésil
  13. Pologne
  14. Australie
  15. Thaïlande
  16. Japon
Les derniers articles

Sa forme, son boulot, son côté influenceur, le Marathon des Sables, Yoann Stuck s’est entretenu avec Cécile Bertin. Séquence confessions.

Entre ton job à temps plein pour la boutique Spode à Lyon, ta carrière d’athlète élite avec les entraînements que cela implique et ta nouvelle casquette d’influenceur, comment gères-tu toutes tes vies ?

Yoann Stuck : C’est vrai que les journées sont longues, mais passionnantes. Il faut dire que j’ai la chance de pouvoir travailler dans mon univers passion. Assez paradoxalement, je pense que j’ai frôlé le burn out à une époque où je ne travaillais pas à temps plein. Cela peut paraître assez étrange de dire quelque chose comme ça, mais le fait d’avoir aujourd’hui un emploi du temps strict qui s’articule autour de mon travail me permet d’être plus serein puisque j’ai un cadre fixe auquel je ne peux pas déroger. Et surtout, cela me permet de relativiser une contre-performance sportive puisque je n’ai plus la pression du résultat pour payer mon loyer.

Yoann-Stuck Marathon Dakar
Dès qu’il ne bosse pas, il court ou il fait du vélo. Ici lors du Marathon de Dakar. Photo DR

Ton statut d’influenceur a surpris pas mal de personnes dans les « milieux autorisés » du trail. Qu’est-ce qu’il a changé concrètement pour toi ?

Yoann Stuck : D’abord, je tiens à préciser que je l’assume totalement. De toi à moi, les grands traileurs sont eux aussi des influenceurs. Ils sont juste limités par le nombre de marques qu’ils mettent en avant. Alors je ne vois pas pourquoi les deux « métiers » seraient incompatibles. De mon côté, j’étais avant tout motivé par l’idée de partager ma propre histoire, qui est un peu particulière puisque comme beaucoup de gens le savent, j’ai eu une vie avant la course à pied, où le sport n’avait pas vraiment sa place.

Je tenais à pouvoir témoigner et encourager plus directement celles et ceux qui me suivent en leur montrant que tout est possible. J’ai débuté la course à pied à 28 ans, et j’ai fait ma meilleure saison cette année, à 40 ans. Je suis l’illustration que rien n’est jamais perdu et il n’y a pas forcément d’âge limite pour débuter et performer. Bien sûr, il faut s’en donner les moyens, mais tout est possible !

Ancien fumeur devenu athlète de haut niveau c’est une chose, mais le plus dingue dans ton histoire, c’est quand même de toujours performer à 40 ans, non ?

Yoann Stuck : J’avoue que c’est ce dont je suis le plus fier. Je me suis cherché, j’ai testé différents formats parce que je voulais savoir ce que je valais pour finalement trouver ceux sur lesquels je suis le plus performant. Ma victoire sur l’Écotrail de Paris cette année en est la plus belle preuve. Et mes 1h09 sur le dernier Marseille-Cassis (19ème place, NDLR) me rassurent sur le fait que je ne perds pas trop de vitesse.

J’ai pris conscience que certains formats très techniques n’étaient pas pour moi et ma vie lyonnaise ne me permet pas d’aller m’entraîner tous les jours à la montagne. Je dois faire avec ce que j’ai, m’adapter, mais ça n’est pas pour me déplaire puisque les résultats sont là.

Ecotrail Paris Yoann-Stuck
Victoire sur l’Ecotrail Paris en mars 2023. Photo Organisation

Tu as tout de même gagné le Half MDS au Pérou fin 2022 alors que tu vis loin de la dune du Pyla pour t’entraîner…

Yoann Stuck : Pour le coup, s’il y a bien une course où ma double casquette d’influenceur élite a joué son rôle, c’est bien celle-là, parce que si j’ai été invité à courir là-bas, c’est le Yoann réseaux sociaux plus que le Yoann « élite » qui intéressait les organisateurs. Et ça m’allait très bien ! J’ai adoré cette expérience, ce type de course par étapes et j’ai clairement en tête d’aller sur le légendaire Marathon des Sables un jour. (Depuis, Yoann Stuck a annoncé qu’il serait au départ de l’édition 2024 du Marathon des Sables, The Legendary. Il y retrouvera notamment les frères El Morabity. NDLR.)

J’ai bien conscience qu’il va falloir peaufiner tout le côté « logistique » et entraînement spécifique. J’ai par exemple bien compris à quel point l’alimentation était capitale, surtout le repas de récup’ qui doit être la priorité absolue quand tu arrives au camp.

Yoann-Stuck Half MDS Pérou
Yoann Stuck vainqueur du Half MDS Pérou en décembre 2022. Photo Organisation

En parlant de récupération et d’alimentation, tu utilises quoi ? Une marque en particulier ? Ou, comme pour l’équipement, tu changes régulièrement ?

Yoann Stuck : L’avantage de ne plus être en team, c’est que justement je suis libre de tester et de chercher le produit qui me correspond le mieux en fonction de l’offre du moment. Sur mon dernier ultra, la TransLantau, je suis parti avec la nouvelle boisson d’effort longue durée Nutripure qui me va vraiment très bien. La composition correspond exactement à ce que je cherche dans ce type de produit, ni trop sucrée, ni trop salée. C’est très compliqué de trouver les bons produits qui soient intéressants à la fois nutritionnellement et gustativement parlant. Comme beaucoup je pense, j’attends toujours désespérément la bonne barre salée. Sait-on jamais, elle va peut-être enfin finir par arriver !

Les derniers articles

Découvrez comment des efforts très brefs et très intenses peuvent améliorer votre résistance et votre vitesse, mais également avoir une influence sur votre forme générale. Pour franchir le pas, nos coachs vous guident et vous proposent 3 séances à haute intensité.

Des efforts plus courts mais beaucoup plus intensifs

Pour améliorer la vitesse, il faut réaliser un travail spécifique. Généralement, il s’agit de séances de fractionné sur piste, sur 400 mètres, avec des répétitions suivies d’un temps de récupération égal ou inférieur à la durée de l’exercice. Mais en augmentant encore l’intensité de ces répétitions, grâce notamment à des efforts plus courts mais beaucoup plus intensifs, les chercheurs ont démontré qu’au-delà des bénéfices évidents sur le plan de la vitesse et de la résistance, on peut obtenir un gain de performance sur les deux filières énergétiques : la filière aérobie et la filière anaérobie.

Haute intensité : trouvez la bonne vitesse

Lorsqu’on parle de haute intensité, on raisonne sur des temps d’effort très courts, (compris entre 10 et 60 secondes), suivis de temps de récupération importants. Un sprint couru à très haute intensité durant 15 à 20 secondes va par exemple demander un temps de récupération compris entre 20 et 40 fois le temps d’effort. Inutile cependant d’aller jusque-là dans vos séances. L’objectif est de trouver le bon réglage, c’est-à-dire une vitesse plus importante qu’en fractionné – pour travailler la haute intensité –, mais pas insoutenable.

Selon le niveau d’entraînement, travailler en sprint sur des distances très courtes, avec des récupérations équivalentes de 8 à 16 fois le temps d’effort, peut être suffisant. Avec de telles intensités, on génère déjà une dette d’oxygène importante qui sollicite fortement le système aérobie dans les phases de récupération, d’où les bénéfices constatés sur l’ensemble des filières. Ce travail permettra donc d’améliorer la vitesse, mais aussi l’endurance et la résistance. Sans oublier l’efficacité de la foulée.

Photo Evadict
Photo Evadict

Haute intensité : un bénéfice cardio important

Grâce à l’entraînement à haute intensité, tout le système cardio-vasculaire va travailler. Le cœur va pomper plus de sang et alimenter plus rapidement les muscles et, à l’autre bout de la chaîne, l’élimination des toxines (lactates) sera plus efficace. Revers de la médaille, ce type d’intensité demande déjà une certaine expérience du fractionné et l’habitude d’un entraînement régulier. En effet, à ce niveau d’effort, les contraintes articulaires et musculaires sont très fortes. L’échauffement est donc fondamental (footing et étirements dynamiques), sans oublier le renforcement musculaire. Le travail en haute intensité est par ailleurs très sollicitant pour les muscles postérieurs. Il est conseillé d’effectuer un travail préventif avec un renforcement musculaire excentrique, en ciblant les ischio-jambiers.

Photo Evadict 3
Photo Evadict

Séance 1 : Travaillez la haute intensité sur la piste

La piste est le lieu privilégié pour travailler la haute intensité. Elle a une distance étalonnée et une surface adéquate. En outre, vous allez aussi améliorer votre technique de course, la rendre plus efficace, et favoriser la coordination neuromusculaire.

Entraînement

Commencez par 2 x 100 mètres, en intégrant 40 mètres à haute intensité (vitesse maximale, sprint). Récupérez avec 2 ou 3 minutes de marche ou de jogging entre chaque fraction. Vous pouvez progressivement monter jusqu’à 6 x 150 mètres, avec, dans chaque intervalle, 80 mètres courus à haute intensité. Récupération sur 1500 mètres en jogging. Au fil du temps, et selon les sensations, vous pourrez pousser jusqu’à 10 fractions par séance, en augmentant la distance jusqu’à 300 mètres (haute intensité sur 200 mètres). Vous pouvez aussi jouer sur le temps de récupération (800 mètres en jogging).

Séance 2 : Travaillez la haute intensité sur sentier

Courir sur un parcours accidenté va améliorer votre temps de réaction et vos réflexes, avec pour effet une meilleure coordination neuromusculaire, et donc un meilleur niveau technique lors des trails ou des courses nature.

Entraînement

En raison du terrain et des obstacles, l’entraînement en haute intensité sera moins rapide que sur piste mais pas pour autant moins efficace, car vous remplacez une difficulté (la vitesse) par une autre (la concentration). Vous pouvez intégrer un cycle de 5 accélérations de 30 secondes à grande vitesse (mais pas maximale) dans un footing de 20 secondes. Bientôt, vous pourrez aller jusqu’à 10 x 60 secondes dans une course de 40 secondes. Ensuite, vous pourrez monter d’un cran, avec 5 cycles (de 5 x 30 secondes), et pousser encore jusqu’à 10 x 1 minute très vite, avec 1 minute de récupération.

Séance 3 : Travaillez la haute intensité en côtes

Les côtes sont un très bon endroit pour la haute intensité. Le dénivelé de la pente atténue l’impact au sol, limite l’amplitude du mouvement et donc les risques de blessures des ischio-jambiers. Autre avantage, le travail en côte permet un renforcement musculaire naturel, un avantage certain pour le trail, comme pour les courses sur routes.

Entraînement

Sur une côte de 100 mètres environ avec un dénivelé moyen, commencez avec 3 x 30 secondes à grande vitesse (mais pas en sprint). Récupération en jogging dans la descente. Une fois que vous serez habitué à ce travail, augmentez la durée du cycle, 4 x 1 minute en montée, récupération en jogging dans la descente en rajoutant de 30 à 60 secondes en marchant et/ou en courant. Vous pourrez aller jusqu’à des fractions de 2 minutes en montée.

Photo Evadict
Photo Evadict

Débutants : commencez à accélérer

Lorsque vous débutez, tout travail en vitesse va positivement influer sur votre progression. Essayez d’intégrer une de ces trois séances en haute intensité à votre préparation hebdomadaire.

PISTE
Sur deux tours de piste (2 x 400 mètres), sprint dans les lignes droites (20 mètres). Marchez dans les virages.

TRAIL
Dans une sortie en endurance, placez 3 ou 4 accélérations de 20 secondes chacune à une allure rapide, mais sans sprinter.

CÔTES Intégrez 3 x 20 secondes de montée dans une sortie en endurance. Allure rapide, mais sans sprinter.

Cet article est extrait du magazine Esprit Trail n°135.
Commandez la version papier ou achetez immédiatement la version numérique ICI

ET135-01
Les derniers articles