« Petite Balade Alpine » est le nom du groupe de WhatsApp que Kilian Jornet avait créé avec les amis qui l’ont aidé au cours d’Alpine Connections, son voyage dans les Alpes, où il a relié en 19 jours les 82 sommets de plus de 4000 mètres d’altitude. Si Esprit Trail a pu vous faire vivre au jour le jour l’incroyable performance du Patron, de nombreux points de cette aventure n’ont pas été abordés, faute d’information. En publiant son carnet de route complet, Kilian Jornet en a révélé certains. Voici la compilation de tout ce que vous ne saviez pas encore – ou partiellement seulement – sur Alpine Conections.

Alpine Conections : qui composait l’équipe de Kilian Jornet

Même s’il a fait le voyage de façon autonome, Kilian Jornet a reçu de l’assistance. Aina, qui l’a accompagné dans de nombreux projets, de l’Himalaya aux Pyrénées, dirigeait l’équipe, s’assurant de lui fournir des aliments et un endroit où dormir, et gérant l’équipe de tournage. Nuria, sa mère, était également là. La première semaine, elle est restée avec Emelie et les filles de Kilian dans le Valais, puis elle a suivi Aina. David Ariño, Joel Badia et Nick Danielson s’occupaient de filmer la traversée. Finalement, Noa Barrau, un ami de Mathéo Jacquemoud, a rejoint Kilian Jornet pour les dernières étapes et filmer aussi dans les montagnes.

Pendant les 10 premiers jours, Jesús Alvarez-Herms et Sergi Cinca ont pris des mesures physiologiques et cognitives quand Kilian descendait entre les montagnes pour étudier les effets de ces événements extrêmes. Ensuite, des personnes telles que Anouchka, Sofia, Joan, Andreu, sont venues aider Kilian Jornet certains jours. Il a également appelé quelques amis pour voir s’ils voulaient se joindre à lui et partager une partie du voyage, comme Michel Lanne ou Benjamin Védrines pour l’ultime étape dans les Écrins.

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Photo Alpine Connections

Alpine Conections : quelques données physiologiques sur Kilian Jornet

Physiquement, Kilian Jornet considère avoir très bien géré cette traversée. Son poids est resté stable tout le temps. Alors que lors de son aventure de 8 jours dans les Pyrénées son poids avait diminué et sa dégradation avait été constante, dans les Alpes il n’a perdu que quelques kilos sur une longue étape mais il les a récupérés rapidement sur les étapes plus faciles. Ainsi, lors de Sierre-Zinal Kilian Jornet pesait 54 kg, et après la dernière étape aux Écrins il pesait 54 kg.

En dehors des considérations de poids, et même si il reconnaît avoir perdu de la puissance et de la vitesse, Kilian Jornet précise qu’il a pu maintenir un rythme de descente constant. Les 2 derniers jours au Grand Paradis et aux Écrins lui ont même démontré qu’il n’avait pas beaucoup perdu au niveau métabolique. Quant aux douleurs et autres, les mains étaient selon lui plutôt OK.

Il considère ce résultat comme étant sans doute dû à son très bon état de santé/forme au début du projet et à sa stratégie alimentaire pendant la traversée, basée sur le suivi des rythmes circadiens, mangeant peu de fois dans la journée mais en grande quantité et, en bas entre les montagnes, prenant des aliments faciles à absorber (anti-inflammatoires, gestion de l’acidité, augmentation des protéines, des graisses…) et s’hydratant bien, car en haute montagne il ne pouvait pas boire beaucoup (environ 1 litre par jour quand il grimpait).

Kilian Jornet considère que Jesús Alvarez-Herms et Sergi Cinca ont été d’une grande aide car ils lui ont donné des conseils sur les nutriments (macro et micro) nécessaires pour récupérer au jour le jour, et pour absorber la quantité de nutriments et d’énergie dont il avait besoin. Or la gestion de l’alimentation, non seulement les calories ingérées/dépensées, mais aussi les nutriments nécessaires pour absorber ces calories et restituer les fonctions systémiques, est essentielle pendant ces projets à long terme. Après l’analyse de toutes les données collectées pendant le projet, l’équipe de suivi de Kilian Jornet pourra certainement tirer des conclusions plus claires sur les processus internes qui se produisent pendant ce type d’efforts.

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Alpine Conections : blessures, douleurs et regain d’énergie

Kilian Jornet a effectué les ascensions le plus souvent avec des gants et cela a épargné la plupart de sa peau. Il précise que les 4 paires de gants utilisées pendant la traversée étaient toutes complètement usées à la fin, avec des trous dans tous les doigts.Ses pieds étaient ok, même si des durillons se sont formés sur la voûte plantaire ou au niveau des crampons.

Une de ses côtes et son ligament extenseur gauche étaient douloureux, mais à cause d’accidents. Kilian Jornet a d’ailleurs constaté que sa côte a été assez douloureuse pendant les 2-3 jours, surtout lors de certains mouvements d’opposition en grimpant, mais qu’ensuite la douleur s’est complètement estompée jusqu’à la fin. Mais dès son retour chez lui, en Norvège, la douleur est revenue avec une haute intensité pendant 2 semaines. Kilian Jornet explique que cela est sans doute dû à la gestion/élimination du signal neuronal pendant une période où sa routine impliquait de nombreuses heures et mouvements où la côte était mobilisée.

Passionné par les informations scientifiques et les observations sur le fonctionnement du corps humain, Kilian Jornet souligne que cette aventure a été un apprentissage intéressant sur la façon dont, dans différentes situations, l’homme peut s’adapter au niveau hormonal et neuronal pour gérer différentes situations, à la fois à court terme (par exemple, lors d’une chute, d’une avalanche ou d’un éboulement, les niveaux d’adrénaline procurent un regain d’énergie), à moyen terme (par exemple, en cas d’indisponibilité d’apport énergétique dans une situation de risque, le corps humain est capable de continuer à différentes intensités pendant un jour ou deux jusqu’à atteindre une situation de sécurité) ou à long terme (comment le signal neuronal de la douleur d’un os fracturé est éliminé pendant plusieurs semaines dans une situation où l’os est mobilisé en permanence, jusqu’à ce que la situation s’achève).

Kilian Jornet ajoute qu’il est également très intéressant de voir comment la réponse hormonale à des situations dangereuses peut entraîner un regain d’énergie en intensité et en durée. La libération d’hormones telles que l’adrénaline, le cortisol, etc., dans des situations où il devait continuer sans manger, aller plus vite qu’au cours des minutes/heures précédentes ou faire un mouvement qui exigeait plus de force que celle qu’il croyait avoir, était très perceptible.

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Alpine Conections : un effort émotionnel intense

Pour Kilian Jornet, le plus difficile dans une traversée de ce genre a été de rester vigilant et concentré pendant si longtemps, sachant que les conditions étaient parfois difficiles. Si le coût physique est élevé (ce que les données collectées pourront permettre de mesurer dans un second temps), c’est la fatigue émotionnelle et cognitive qui est, à son sens, plus importante.

Comparant les efforts déployés dans le projet Alpine Connections par rapport à d’autres projets entrepris, Kilian Jornet estime que la plus grande différence a été la continuité de la concentration. Lors du projet des Pyrénées de 2023, le Patron avait terminé beaucoup plus fatigué physiquement, mais, explique-t-il, sans doute à cause d’une mauvaise approche en matière de ravitaillement et de « repos ». En revanche, il souligne que le fardeau mental était moindre car le seul danger était sa possible erreur technique.

Autre exemple de comparaison : dans une expédition dans l’Himalaya, où l’on tente une voie difficile, le niveau de stress mental est élevé, mais souvent concentré sur les quelques jours ou heures de poussée, car il y a beaucoup de repos entre les poussées. Dans la traversée Alpine Connections, comme l’itinéraire consistait principalement à rester jour et nuit sur les crêtes pour relier les sommets, Kilian Jornet a dû rester attentif aux dangers la plupart du temps, qu’ils soient internes (erreur technique, fatigue neuromusculaire…) ou externes (crevasses, séracs, chutes de pierres, effondrements de rochers…). Un effort de concentration d’une durée qu’il n’avait jamais connu auparavant !

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Alpine Conections : quelles chaussures a utilisé Kilian Jornet ?

Créateur de NNormal en collaboration avec l’équipementier espagnol Camper, Kilian Jornet a bien entendu utilisé du matériel de trail – chaussures et textile – de sa propre marque. Concernant les chaussures, durant les 19 jours de son périple, il a utilisé de 3 paires de chaussures du modèle Tomir 2. Il précise avoir utilisé des Tomir 2 imperméables à partir du premier jour, pour faire face aux conditions climatiques humides. Il a également utilisé une paire de Tomir 2 non imperméables sur le Nadelgrat, une des plus belles arêtes du Valais, pour que les imperméables puissent sécher. Au refuge de Turin, sur le versant italien du massif du Mont-Blanc, il a changé pour une autre paire de Tomir 2 non imperméables qu’il a utilisées pour les 4 derniers jours.

Kilian Jornet reconnaît que ses Tomir 2 imperméables étaient pratiquement hors d’usage, avec une semelle plate et quelques coupures dans la tige dues aux crampons et aux rochers. « Ce sont des chaussures souples qui sont bonnes pour courir, marcher et grimper en technique d’adhérence mais qui requièrent une bonne cheville et une technique de « 10 pointes » lors de l’escalade sur glace avec des crampons, ainsi qu’une technique différente lors de l’escalade sur rocher par rapport aux chaussures de montagne », précise le Patron.

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Alpine Conections : quels vêtements ont équipé Kilian Jornet ?

Tout comme pour les chaussures, c’est chez NNormal que Kilian Jornet a logiquement pris son équipement. De bas en haut, il a utilisé des chaussettes NNormal Race Socks et des chaussettes imperméables selon les étapes, et une paire de collants Men’s Active Tight ou un pantalon de sport selon les jours. Il avait aussi un pantalon imperméable au cas où. Pour le haut, il portait un tee-shirt en mérinos, avec selon la météo et la période de la journée ou nuit une seconde couche intermédiaire, un coupe-vent, une veste de pluie et une doudoune, le tout griffé NNormal.

Pour la tête, un buff et un bonnet. Il a également utilisé pendant le voyage 4 paires de gants d’escalade – type faux cuir –, la plupart du temps pour protéger ses mains de l’abrasion des rochers plus que pour se protéger du froid. Il avait aussi une paire de guêtres qu’il a utilisées lors de l’étape 3, une longue étape de 99 kilomètres avec 7890 mètres de dénivelé dans l’Oberland.

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Alpine Conections : quelle protection et quels accessoires ?

Pour la protection solaire, Kilian Jornet a utilisé des lunettes de soleil (il avait 2 paires de lunettes de catégorie 4) et de la crème solaire pour les lèvres et le visage. Pour sa protection et sa progression, le Patron avait un casque, un harnais léger, une broche à glace, 2 piolets (il n’en utilisait qu’un seul à la fois, précise-t-il, mais selon les étapes il prenait un en carbone pour glace et roche ou un Ghost Tech de Grivel). Il avait également une paire de bâtons de trail.

Concernant les crampons, pour bien s’adapter aux chaussures, il a utilisé une base Petzl Lynx avec une fixation avant Grivel Soft, une fixation arrière Edelrid Soft et une cordelette Petzl. Pour certaines étapes, Kilian Jornet a utilisé des « chaînes à picots » à la place des crampons (sur les étapes de Piz Bernina et Grand Paradis), 1 mousqueton de sécurité, 1 cordelette et 1 mousqueton, des cordelettes, des cordes (il avait une Pure Dynema 5 mm de 40 mètres et une Beal Rad Line de 60 mètres de 5 mm selon les étapes), 1 broche à glace (Blue Ice 10 cm) et un mousqueton Avalakov, 2 cames (BD 0,4 et 1).

Pour les parcours de nuit, Kilian Jornet a utilisé une lampe frontale Moonlight 2000, avec toujours une batterie de rechange sur lui. Niveau suivi et communication, il avait un téléphone contenant les cartes, une montre Coros Vertix, un appareil de suivi, une GoPro, une Powerbank avec un câble, et de l’argent liquide pour les cabanes. Pour la nourriture et l’hydratation, il progressait avec 2 bidons souples et emportait de la nourriture pour chacune des étapes. Pour tout transporter, Kilian Jornet a utilisé un prototype de sac à dos de 25 à 30 litres.
Enfin, pour les transitions en vélo, Kilian Jornet a utilisé un vélo de route (Wilier Vertical), des chaussures, un casque, des vêtements de vélo et un compteur vélo Coros Dura.

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Alpine Conections : Kilian Jornet et la question de « l’alpinisme »

Cette aventure est-elle de l’alpinisme ? C’est une question récurrente, à laquelle Kilian Jornet donne une réponse singulière : « Il y a longtemps, lors de ma première expérience dans l’Himalaya, à l’intérieur du gîte, buvant du thé pendant que la neige recouvrait de plus en plus les montagnes que nous voulions escalader, j’écoutais avec attention mes compagnons, tous deux avec une grande expérience de l’alpinisme technique et de la haute altitude. Je me souviens que Coro disait que « l’alpinisme » était ce jour où tu rentres chez toi et tu ne peux pas décrire ce que tu as fait. « J’ai vraiment escaladé ? Oui, mais ce n’est pas ce qui a rendu ça spécial… J’ai dormi dehors dans la neige ? Oui, mais ce n’est pas ça… J’ai marché sur des terrains exposés en m’épuisant physiquement ? Oui, mais n’est-ce pas ça non plus… »

Peut-être, seulement peut-être, l’alpinisme consiste à utiliser les outils et les connaissances acquises au fil des années pour résoudre les problèmes que la montagne nous présente sous différentes formes. Dans ce projet (Alpine Connections, NDLR), les chiffres ne représentent rien. La voie la plus technique de la traversée était un 5c, mais là c’était du bon rocher, une voie courante où la navigation n’entrait pas dans l’équation. De nombreuses voies plus faciles semblent beaucoup plus techniques, une cotation IV dans le sable ou sous une tempête de neige peut facilement devenir bien plus compliquée. Pendant cette traversée, je n’ai fait aucune nouvelle voie, je n’ai pas fait d’escalade difficile, mais à la fin, c’est compliqué de décrire ce que c’était. Après tout, la beauté réside dans le fait de ressentir ce que c’est sans la capacité de le décrire car il n’y a pas de mesures et d’étiquettes pouvant expliquer les émotions les plus profondes. »

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Alpine Conections : quelques données supplémentaires, et purement aléatoires

– La plupart du temps en montagne, le sac de Kilian Jornet pesait entre 4 et 7 kg.
– Kilian Jornet a gravi 34 sommets accompagné et 48 seul.
– Son sommeil le plus court a duré 15 minutes, et le plus long 7 heures.
– Mathéo Jacquemoud est celui qui a le plus suivi Kilian Jornet, réalisant lui-même 30 sommets.
– La nourriture la plus courante pour Kilian Jornet dans les montagnes a été des sandwichs avec de l’avocat, de l’huile et du fromage frais ou avec une « crème de cacao » maison avec des fèves, du cacao, des noix et de l’huile de coco.
– Kilian Jornet a dépensé en moyenne 8300 cal/jour (analyse précise effectuée durant les 7 premiers jours).
– Il a profité de 12 magnifiques couchers de soleil et de 11 levers de soleil incroyables pendant l’escalade.

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– Kilian Jornet n’a vu personne pendant 2 jours d’affilée.
– Les sommets où il a rencontré le plus de monde étaient l’Aletschhorn, le Mont Rose, le Cervin et le Grand Paradis.
– Le moment le plus « éclairant » a été l’ascension du Weisshorn, avec le coucher du soleil, le spectre brisé et la sensation de flotter vers le haut.
– Pour récupérer, ce que Kilian Jornet a le plus bu a été des infusions d’origan avec de l’huile de coco et des smoothies à la betterave, au gingembre et au curcuma.
– La nuit où il a le mieux dormi, c’était au bivouac d’Eccles, sur le versant italien du massif du Mont-Blanc. Seulement 3 heures, mais très profondément.
– Kilian Jornet a fait plus de 160 itinéraires différents durant le voyage. Certains étaient beaux, d’autres très beaux et d’autres moins. Ceux qu’il a le plus appréciés, pour la qualité du rocher, l’ambiance et/ou l’esthétique, étaient la traversée Lauteraarhorn-Schreckhorn, Dom-Täschhorn, Rimpfischhorn, l’arête Est de la Dent d’Hérens, l’Arbengrat à Ober Gabelhorn, le Rothorngrat à Zinalrothorn, Schaligrat à Weisshorn, Jorasses-Rochefort, Aiguilles du Diable et l’Arête du Brouillard.

Lire le journal complet de l’aventure Alpine Connections de Kilian Jornet ICI

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Lorsque vous souhaitez passer de la course sur sentier à la course sur route, que ce soit pour se lancer un défi sur semi ou marathon, ou pour préparer une SaintéLyon comportant de longues sections sur route, il est important d’adapter votre entraînement pour tenir compte des différences entre les deux environnements, et des exigences de chaque discipline. Esprit Trail vous présente quelques types de séances à intégrer dans votre programme d’entraînement pour gagner en vitesse et performer aussi sur bitume.

Du trail à la route : améliorez votre endurance aérobie

À la différence du trail, où les montées permettent généralement de temporiser, de marcher et de récupérer, la route nécessite de courir en permanence à un rythme soutenu, que ce soit sur 10K, semi-marathon ou marathon. Des séances d’endurance fondamentale vous permettront d’améliorer votre endurance aérobie, c’est-à-dire la capacité de votre organisme à soutenir un effort physique constant sans fatigue excessive en utilisant principalement l’oxygène pour brûler les glucides et les graisses et produire de l’énergie. L’avantage du système aérobie est qu’il permet de générer de l’énergie pendant des périodes prolongées, souvent supérieures à 20-30 minutes et qui peuvent durer des heures, sans accumulation excessive d’acide lactique dans les muscles. Cette endurance aérobie se développe généralement en maintenant une fréquence cardiaque dans une zone d’effort modéré, souvent entre 60 et 80 % de la fréquence cardiaque maximale.

Parmi les adaptations physiologiques bénéfiques de l’entraînement en endurance aérobie, on note notamment une augmentation de la capacité pulmonaire et de l’efficacité de la respiration, une amélioration de la circulation sanguine et de l’oxygénation des muscles, une augmentation du volume sanguin et de la capacité des muscles à utiliser l’oxygène et un renforcement du cœur, qui devient plus efficace pour pomper le sang.

Du trail à la route : 3 séances type pour améliorer votre endurance aérobie

Chacune de ces séances met l’accent sur des aspects différents de l’entraînement aérobie et peut être intégrée dans votre programme hebdomadaire.

Séance 1 : Sortie longue à allure modérée

– Objectif : Développer l’endurance de base.
– Durée : 1h30 à 2h (ou plus, selon votre niveau).
– Échauffement : 15-20 minutes de course facile.
– Corps de la séance : courez à un rythme modéré (environ 60-70 % de votre fréquence cardiaque maximale) pendant 60 à 90 minutes. Cela doit être un rythme où vous pouvez tenir une conversation, mais où vous ressentez un effort.
– Retour au calme : 10-15 minutes de course facile.

Séance 2 : Séance d’endurance avec variations d’allure (Fartlek)

– Objectif : Améliorer l’endurance aérobie avec des variations d’intensité.
– Durée : 1h.
– Échauffement : 10-15 minutes de course facile.
– Corps de la séance : 30 minutes de fartlek, où vous alternez entre des segments de course rapide et des segments de course lente. Par exemple, 2 minutes à un rythme rapide (environ 80-85 % de votre fréquence cardiaque maximale) puis 2 minutes à un rythme facile pour récupérer. Répétez ce cycle pendant 30 minutes.
– Retour au calme : 10-15 minutes de course facile.

Séance 3 : Intervalles longs

– Objectif : Améliorer la capacité aérobie maximale et la résistance.
– Durée : Environ 1h.
– Échauffement : 15-20 minutes de course facile.
– Corps de la séance : 4 à 6 x 1000 m à un rythme soutenu (rythme sur environ 5K ou légèrement plus lent que votre rythme sur 10K), avec 2-3 minutes de récupération entre chaque intervalle (marche ou course lente).
– Retour au calme : 10-15 minutes de course facile.

Saintelyon
Avec 35% de bitume, soit près de 29 kilomètres sur route, la SaintéLyon est l’exemple type d’une course où les traileurs doivent être capables de performer aussi sur route. Photo Organisation

Du trail à la route : améliorez votre vitesse

Améliorer sa vitesse lors de la préparation d’un marathon est essentiel pour plusieurs raisons, même si l’accent est souvent mis sur l’endurance. En augmentant votre vitesse de base, vous améliorez votre économie de course, c’est-à-dire la quantité d’énergie nécessaire pour maintenir un rythme donné. Une meilleure économie de course signifie que vous pouvez courir plus rapidement avec moins d’effort. Vous vous préparez également à être capable de gérer la fatigue plus efficacement. Cela vous permet de maintenir un effort constant et de réagir plus facilement en cas de besoin d’accélérer ou de ralentir pendant la course.

Par ailleurs, les séances de vitesse peuvent également renforcer votre confiance en vous. Savoir que vous pouvez courir plus vite peut vous donner une meilleure attitude lors de la course et vous aider à gérer les moments difficiles pendant un marathon par exemple. Enfin, travailler sur la vitesse vous permet également d’expérimenter différentes stratégies de course, comme le pacing, ce qui est crucial pour éviter de partir trop vite au début d’un marathon.

Du trail à la route : 3 séances type pour améliorer votre vitesse

Chacune de ces séances cible des aspects différents de l’entraînement à la vitesse.

Séance 1 : Intervalles courts

– Objectif : Développer la vitesse et la puissance.
– Durée : Environ 1 heure.
– Échauffement : 15-20 minutes de course facile.
– Corps de la séance : 8 x 400 m à un rythme rapide (environ 5K ou légèrement plus rapide), avec 1-2 minutes de récupération entre chaque intervalle (course lente ou marche).
– Retour au calme : 10-15 minutes de course facile.

Séance 2 : Séance de tempo

– Objectif : Améliorer le seuil lactique et la capacité à maintenir un rythme soutenu.
– Durée : Environ 1 heure.
– Échauffement : 15-20 minutes de course facile.
– Corps de la séance : 20-30 minutes à un rythme soutenu (environ 10-15 secondes par kilomètre plus lent que votre rythme de 10K). Cela devrait être un effort que vous pouvez maintenir, mais qui est difficile.
– Retour au calme : 10-15 minutes de course facile.

Séance 3 : Intervalles longs

– Objectif : Améliorer l’endurance à un rythme rapide.
– Durée : Environ 1h15.
– Échauffement : 15-20 minutes de course facile.
– Corps de la séance : 4 x 800 m à un rythme rapide (environ 10K), avec 2-3 minutes de récupération entre chaque intervalle (course lente ou marche).
– Retour au calme : 10-15 minutes de course facile.

Du trail à la route : améliorez votre seuil lactique

Le seuil lactique, également connu sous le nom de seuil anaérobie, est un concept clé en physiologie de l’exercice qui désigne le point à partir duquel l’acide lactique commence à s’accumuler dans le sang plus rapidement que l’organisme ne peut l’éliminer. En d’autres termes, c’est le niveau d’intensité d’exercice au-delà duquel le corps commence à produire de l’acide lactique à un rythme qui excède sa capacité à le métaboliser. Améliorer ce seuil lactique permet de maintenir un rythme plus élevé pendant une période prolongée sans ressentir une fatigue excessive. De plus, en améliorant votre seuil lactique, vous améliorez également l’efficacité de votre organisme à éliminer de l’acide lactique et d’autres sous-produits métaboliques, ce qui permet une récupération plus rapide après des efforts intenses.

Du trail à la route : 3 séances tempo pour améliorer votre seuil lactique

Séance 1 : Tempo classique

Objectif : Améliorer le seuil lactique en maintenant un effort soutenu.- Durée totale : Environ 1 heure.- Échauffement : 15-20 minutes de course facile.- Corps de la séance : 20-30 minutes à un rythme soutenu, juste en-dessous de votre seuil lactique. Cela correspond généralement à environ 10-15 secondes par kilomètre plus lent que votre rythme de 10K. Vous devrez être à l’aise mais pas capable de tenir une conversation.- Retour au calme : 10-15 minutes de course facile.

Séance 2 : Tempo en blocs

Objectif : Travailler sur la résistance à un rythme soutenu.- Durée totale : Environ 1h15.- Échauffement : 15-20 minutes de course facile.- Corps de la séance : 3 x 10 minutes à un rythme soutenu, avec 3-5 minutes de récupération en course lente entre les blocs. Essayez de maintenir le même rythme sur chaque bloc.- Retour au calme : 10-15 minutes de course facile.

Séance 3 : Tempo pyramidal

Objectif : Alterner entre différents rythmes pour développer la capacité à maintenir un effort soutenu.- Durée totale : Environ 1 heure.- Échauffement : 15-20 minutes de course facile.- Corps de la séance : 5 minutes à un rythme légèrement plus rapide que votre rythme de marathon / 8 minutes à un rythme soutenu (juste en dessous de votre seuil lactique) / 10 minutes à un rythme légèrement plus rapide que votre rythme de marathon / 8 minutes à un rythme soutenu / 5 minutes à un rythme légèrement plus rapide que votre rythme de marathon.- Retour au calme : 10-15 minutes de course facile.

Du trail à la route : 3 séances en côte pour renforcer les jambes

Les séances en côte sont excellentes pour renforcer les muscles des jambes, améliorer la puissance et développer l’endurance.

Séance 1 : Répétitions en côte

– Objectif : Travailler la force et la puissance des jambes.
– Durée totale : Environ 1 heure.
– Échauffement : 15-20 minutes de course facile sur terrain plat.
– Corps de la séance : Trouvez une côte d’environ 200-400 mètres de long avec une pente modérée. Effectuez 6 à 8 répétitions en courant en montée à un rythme rapide (80-90 % de votre capacité maximale).
– Récupération : redescendez en marchant ou en courant lentement pour récupérer complètement (2-3 minutes).
– Retour au calme : 10-15 minutes de course facile.

Séance 2 : Séance de fartlek en côte

– Objectif : Améliorer la puissance tout en travaillant l’endurance.
– Durée totale : Environ 1 heure.
– Échauffement : 15-20 minutes de course facile.
– Corps de la séance : Trouvez un parcours avec des montées et des descentes. Courez à un rythme modéré pendant 5 minutes pour vous installer. Alternez entre des segments de 1 minute à un rythme rapide en montée et 1 minute de récupération en descente ou sur terrain plat. Répétez pendant 20-30 minutes.
– Retour au calme : 10-15 minutes de course facile.

Séance 3 : Séance de côtes pyramidales

– Objectif : Développer la force et l’endurance musculaire.
– Durée totale : Environ 1h15.
– Échauffement : 15-20 minutes de course facile.
– Corps de la séance : Choisissez une côte d’environ 200-300 mètres de long. Effectuez les répétitions suivantes : 1 montée à un rythme rapide (80-90 % de l’effort maximal), récupération en redescendant. / 2 montées, récupération en redescendant. / 3 montées, récupération. / 4 montées, récupération.
– Redescendez ensuite en inversant le processus (3, 2, 1 montée).
– Retour au calme : 10-15 minutes de course facile.

Conseils complémentaires pour ces séances

– Assurez-vous de bien vous hydrater avant et après chaque séance. Pour les sorties longues, envisagez de prendre des collations énergétiques, surtout si vous courez plus d’une heure.
– Restez à l’écoute de votre corps. Si vous ressentez une fatigue excessive ou des douleurs, n’hésitez pas à ajuster le volume et l’intensité de vos entraînements. Dans le même esprit, augmentez progressivement la durée et l’intensité de vos séances pour éviter les blessures et favoriser l’adaptation de votre corps.
– Intégrez des jours de repos ou de récupération active (comme la marche ou le vélo) entre ces séances pour permettre à votre corps de récupérer.

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Après l’annonce du retrait de Salomon comme partenaire du Mararthon du Mont-Blanc, la question de son remplaçant était ouverte. C’est finalement New Balance qui s’unit à cette épreuve mythique pour les 5 prochaines années, afin d’écrire une nouvelle page du trail dans la vallée de Chamonix. La prochaine édition aura lieu du 26 au 29 juin 2025. Les inscriptions au Duo Etoilé, au 90km, au 42km et au 23km du Mont-Blanc sont ouvertes. Les coureurs qui viendront à Chamonix en train ou en bus ont la possibilité de s’inscrire sans passer par le tirage au sort. 40% des dossards sont concernés par cette mesure. Alors faites vite, premiers inscrits, premiers servis !

Voir le teaser de la prochaine édition ICI

Marathon du Mont-Blanc : les inscriptions sont ouvertes

Nouveauté 2025, 40% des inscriptions sont réservées à celles et ceux qui s’engagent à venir à Chamonix en train ou en bus, sans avoir à passer par le traditionnel tirage au sort. Mais le nombre de dossards « directs » étant limités, les premiers arrivés seront les premiers servis !

Sont disponibles en accès direct :

  • 200 duos pour le Duo Étoilé (sur une jauge de 500 duos)
  • 400 dossards sur le 90km du Mont-Blanc (sur une jauge de 1000 dossards)
  • 920 dossards sur le 42km du Mont-Blanc (sur une jauge de 2300 dossards)
  • 800 dossards sur le 23km du Mont-Blanc (sur une jauge de 2000 dossards)

Conditions d’accès pour les dossards directs

– Plus de la moitié du trajet (domicile-Chamonix) devra être réalisée en train ou en bus.
– Le billet de train ou de bus devra concerner un trajet aller / retour incluant la date de l’événement soit entre le 26 et 29 juin 2025.
– Les coureurs ayant choisi de s’engager dans cette démarche auront l’obligation de télécharger leur titre de transport sur leur compte coureur au plus tard le 4 mai 2025.
– Pour les résidents de la Vallée de Chamonix, la carte Viacham fera office de justificatif (voir les modalités sur le site).
– En cas de non-téléchargement ou de fraude avérée, l’inscription sera annulée sans remboursement.

New Balance, nouveau partenaire titre

New Balance et le Marathon du Mont-Blanc, unis par des valeurs communes, socle de ce partenariat, souhaitent avoir un impact positif et durable dans l’univers de la course à pied dans la vallée de Chamonix, en mettant l’accent sur le renforcement de la communauté et le respect de l’environnement. Mais au-delà d’une réflexion stratégique à long terme, ce partenariat doit également permettrr d’améliorer l’expérience coureurs, sans oublier les accompagnants, bénévoles et spectateurs. L’accent sera mis notamment sur une plus large diffusion des courses en live, le développement de la Young Race Marathon, le développement de la notoriété du 42km du Mont-Blanc par une présence accrue d’élites, et le renforcement des actions environnementales, principalement sur la diminution de l’impact carbone lié au transport.

Bruno Laroque, Directeur Marketing de New Balance EMEA :
 « 
Le Marathon du Mont-Blanc n’est pas seulement un événement incroyable avec une histoire riche, c’est aussi une véritable célébration du trail avec une nature à couper le souffle, un terrain technique et un esprit de convivialité et de partage exceptionnel. Ce partenariat s’inscrit parfaitement dans le cadre de l’engagement de New Balance pour ce sport. Nous sommes ravis de nous associer pour 5 ans et ce dès l’édition 2025 qui s’annonce exceptionnelle. »
 
Fred Comte, Directeur du Club des Sports de Chamonix : 
 « 
Le Club des sports de Chamonix et New Balance partagent un héritage de plus d’un siècle qui leur permet de s’ancrer dans des valeurs communes et durables. Nous avons été particulièrement sensibles à leur histoire et à la philosophie de la marque, sans omettre leur implication auprès des jeunes (avec un camp de base installé à Chamonix) qui fait écho à notre mission première en tant qu’association visant à encourager et développer la pratique sportive. Cette vision partagée nous permet de lancer le projet ambitieux visant à faire de la Young Race Marathon la référence mondiale des courses jeunes, creuset de l’élite de demain. Avec ce partenariat signé pour 5 ans, appuyé par une volonté de mise en lumière de toutes les épreuves du Marathon du Mont-Blanc, nous pouvons construire ensemble des projets cohérents, impactant et novateurs pour ce sport qui le mérite. »
 
Jean-Michel Faure-Vincent, Sports Marketing Trail Running chez New Balance EMEA : 
 « 
Le Marathon du Mont-Blanc est un événement incontournable pour les passionnés de trail. Nous sommes ravis de faire de cet événement et de sa vallée un centre d’entraînement clé pour notre équipe New Balance Trail Running, et d’établir la Young Race Marathon comme la première course au monde pour les coureurs U20 et U23 et comme une plateforme pour les meilleurs talents du trail running. »
 

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Nombreux sont les traileurs qui glissent et se font une entorse en cours de course, ou de sortie, et sont dans l’obligation de rallier a minima un point de contrôle, un poste de secours, un point d’évacuation ou parfois même l’arrivée en gérant leur blessure et la douleur qui va avec. Ainsi Antoine Guillon, alias Monsieur Diagonale, après s’être fait une petite entorse la première nuit lors de sa 16ème Diagonale des Fous, a-t-il pu grâce à une manipulation parvenir au 122ème kilomètre, avant d’abandonner à cause du terrain rendu trop glissant par les pluies et dangereux pour son intégrité physique.

Autre habitué des courses avec entorses, Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, a déjà publié sur ses réseaux sociaux des photos impressionnantes de ses chevilles enflées en fin de course. On se souvient d’ailleurs qu’en novembre 2023, il était allé chercher sa qualification pour l’UTMB Mont-Blanc 2024 en terminant 2ème du 100 Miles du Kullamannen by UTMB, en Suède, alors qu’il s’était fait une entorse à la cheville gauche au 35ème kilomètre. Alors, peut-on courir malgré tout, et si oui, comment ? On vous explique ici les raisons pour lesquelles une entorse peut être dangereuse, les bons gestes à avoir pour minimiser les risques si vous devez continuer à progresser avec une entorse, et la bonne technique pour un strapping efficace.

Pourquoi courir avec une entorse peut être dangereux 

Une entorse est une blessure des ligaments qui maintiennent les articulations. Courir avec une entorse peut aggraver la lésion, entraînant des dommages supplémentaires aux ligaments, aux tendons et aux muscles environnants. De plus, une entorse peut provoquer une instabilité de l’articulation touchée. Courir dans cette condition augmente le risque de chutes ou de mouvements inappropriés, ce qui peut entraîner d’autres blessures. Sans compter que le fait de courir peut, bien entendu, intensifier la douleur, rendant toute progression difficile à supporter.

Une technique pour continuer à progresser malgré une entorse consiste à effectuer des mouvements compensatoires pour éviter la douleur. Mais ces mouvements peuvent mettre une pression excessive sur d’autres articulations ou muscles, entraînant des blessures secondaires. Enfin, il faut toujours garder à l’esprit qu’ignorer une entorse et continuer à courir peut transformer une blessure aiguë en un problème chronique, qui risque de nécessiter un traitement plus long et plus complexe. Vous l’aurez compris, si vous avez le choix et la possibilité, en cas d’entorse, la meilleure décision est d’arrêter, puis de consulter au plus vite un professionnel de santé pour évaluer la gravité de l’entorse et suivre un plan de traitement approprié avant de reprendre toute activité physique, y compris la course.

Entorse : comment évaluer les dégâts et prendre la bonne décision

Si vous vous faites une entorse pendant une course ou lors d’une sortie et que vous n’avez pas d’autre choix que de continuer le parcours, voici quelques étapes à suivre pour minimiser les risques et la douleur :

1. Essayez de déterminer la gravité de l’entorse. Selon qu’elle soit légère, modérée ou sévère, cela joue un rôle important dans votre capacité à courir. Si vous ressentez une douleur intense, un gonflement important ou une incapacité à poser le pied au sol, il est préférable de rester sur place et de demander de l’aide, soit en appelant le numéro d’urgence, soit en demandant à d’autres coureurs de prévenir les secours au CP suivant. Si cela vous arrive lors d’une sortie personnelle, appelez un proche pour qu’il organise votre récupération. Raison pour laquelle il ne faut jamais partir seul et sans téléphone portable chargé.

2. Si la douleur est supportable et que vous pensez pouvoir continuer, commencer par vous arrêter quelques minutes pour évaluer froidement votre situation. Évitez de continuer immédiatement après la blessure, vous pourriez, avec le pic d’adrénaline consécutif à la blessure, ne pas bien appréhender la gravité de celle-ci et risquer de l’aggraver. Ce n’est qu’après avoir analysé à tête reposée la situation que vous pourrez prendre la bonne décision. Si vous avez alors le moindre doute sur votre capacité à continuer, il est sage de demander de l’aide ou d’arrêter. Votre médaille de finisher ne vaut pas tous les problèmes que vous pourriez avoir à surmonter après.

3. Si vous avez accès à un torrent, un lac ou toute étendue d’eau fraîche, trempez votre cheville dedans pendant quelques minutes pour réduire le gonflement et la douleur.

4. Normalement, vous devez avoir dans votre kit de sécurité un bandage élastique pour comprimer la zone blessée. Si vous n’en avez pas, demandez à des concurrents qui vous rattrapent s’ils en ont un, et effectuer un strapping (voir la technique ci-dessous).

Entorse : que faire pour reprendre la course en minimisant les risques

1. Si vous avez des bâtons, utilisez-les. Ils pourront vous aider à stabiliser votre équilibre et à réduire la pression sur votre jambe blessée.

2. Lorsque vous allez reprendre votre progression, adaptez votre foulée et votre rythme pour minimiser la douleur, en évitant les mouvements brusques et en essayant de poser le pied en douceur.

3. Essayez de lire le mieux possible le terrain pour choisir les sections de sentier le moins accidentées possible, pour limiter le risque de chutes ou d’aggravation de la blessure.

4. Ce n’est pas forcément ce à quoi on pense le plus dans ces moments-là, mais assurez-vous de rester hydraté et de consommer des collations énergétiques nécessaires, car la douleur peut vous fatiguer rapidement.

5. Soyez à l’écoute de votre corps et attentif à l’évolution de la douleur. Si elle augmente, il est préférable d’arrêter et de chercher de l’aide.

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Casquette Verte lors de son arrivée au 100 Miles de Kullamannen, en Suède, où il termine 2ème malgré une entorse et se qualifie pour l’UTMB 2024. Photo DR
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La photo de l’entorse de Casquette Verte après son Kullamannen 2023.

Comment réaliser un strapping en « 8 » efficace en cas d’entorse

Même si ce n’est pas conseillé, en cas de nécessité, courir avec une entorse bien strappée peut être possible. Pour effectuer un bon strapping, il est essentiel de suivre certaines étapes afin de garantir un soutien adéquat à l’articulation tout en évitant d’aggraver la blessure. Voici un guide pas à pas pour réaliser un strapping efficace.

Matériel nécessaire :
– Bandage adhésif élastique (comme du tape ou du Kinesiology tape)
– Une paire de chaussettes (optionnel, pour plus de confort)

1. Nettoyez la peau du mieux que vous pouvez, avec un linge, un kleneex, un buff, tout ce qui peut vous y aider. Séchez bien la zone à strapper pour éviter les irritations.

2. Placez la cheville dans une position neutre (légèrement fléchie) pour un meilleur soutien.

3. Si vous utilisez un tape élastique, commencez par appliquer une bande de base autour de la partie supérieure de la cheville pour ancrer le tape. Cela doit être fait sans trop de tension.

4. Appliquez des bandes en « 8 » autour de la cheville. Commencez par le côté externe de l’articulation, passez autour de l’arrière du talon, puis revenez sur le côté interne. Répétez ce mouvement plusieurs fois, en chevauchant légèrement chaque bande pour un soutien optimal. Assurez-vous que l’articulation est stabilisée. Les bandes doivent être suffisamment serrées pour offrir un soutien, mais pas au point de couper la circulation. Vous devez pouvoir glisser un doigt sous le tape. Évitez de trop serrer car un strapping trop serré peut causer des douleurs et des problèmes circulatoires.

5. Si vous avez le matériel adéquat, effectuez un renforcement supplémentaire en ajoutant des bandes supplémentaires autour de la cheville pour renforcer le soutien, en veillant à ce qu’elles ne limitent pas la circulation sanguine.

6. Une fois le strapping terminé, vérifiez que la circulation est encore bonne. Les orteils doivent rester chauds et ne pas devenir engourdis ou décolorés.

7. Avant de vous remettre à courir, testez le mouvement de la cheville pour vous assurer que le strapping offre un soutien adéquat sans provoquer de douleur.

Le strapping peut être porté pendant quelques heures, mais il est conseillé de l’enlever dès la fin de votre course ou si vous décidez finalement d’arrêter, pour permettre à la peau de respirer. Une fois arrivé à destination – poste de secours sur un trail, ou chez vous lors une sortie personnelle -, consultez au plus vite un professionnel de santé. Un bon strapping peut offrir un soutien temporaire, mais il est essentiel de prioriser le repos et la récupération pour favoriser la guérison.

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Il en a rêvé depuis 5 ans, Elhousine Elazzaoui a finalement remporté la Golden Trail World Series en signant au passage un « perfect » : 3 victoires + la finale. Aucun homme n’avait jamais réalisé un tel exploit. Seule la Suissesse Maude Mathys l’avait fait en 2021 chez les femmes. Il est aussi le premier Africain à remporter la GTWS. Nous l’avons rencontré au lendemain de sa victoire. Une chose est certaine : si le Marocain n’a pas beaucoup dormi après son titre, il est désormais en train de vivre son rêve éveillé !

Elhousine, comment te sens-tu au lendemain de cette victoire sur la Golden Trail Series ?

Elhousine Elazzaoui : Je n’en reviens toujours pas. C’était mon rêve depuis plus de 5 ans. Il y a beaucoup de choses qui remontent, je me rappelle comment tout ça a commencé. En 2019 je suis allé sur la Limonextreme Skyrace et j’ai rencontré Kilian Jornet qui m’a parlé des Golden Trail Series. Il m’a dit de prendre contact avec Gregory Vollet. Je me souviens de lui avoir envoyé un mail – il se souvient d’ailleurs lui aussi de ce mail – et il m’a répondu que je devais d’abord décrocher un Golden Ticket sur les National Series. J’ai couru deux GTNS et j’ai décroché mon billet pour 2020. Ensuite, j’ai donc été aux Acores sur le Golden Trail Championship, où j’ai beaucoup appris. 5 ans plus tard, je cours avec Kilian pour NNormal et je remporte la Golden Trail World Series. Je n’arrive toujours pas à y croire, c’est un rêve qui devient réalité.

Qu’est-ce qu’elle représente cette victoire pour toi maintenant qu’elle est là ?

Elhousine Elazzaoui : Beaucoup de fierté ! Déjà, je suis le premier à avoir remporté la Series avec les points au maximum (chez les hommes, NDLR), ce qui montre que j’ai été très régulier cette saison. C’est vraiment l’expérience qui parle parce que les années précédentes c’était plutôt le contraire, je finissais parfois bien mes courses et parfois je ne finissais même pas.

Elhousine Elazzaoui
Elhousine Elazzaoui à l’arrivée de la grande finale , en vainqueur. Photo GTWS 2024

Tu es aussi le premier Africain à remporter la Series, en même temps que la Kényane Joyce Njeru chez les femmes…

Elhousine Elazzaoui : Oui, ça aussi c’est beaucoup de fierté. On peut dire que j’ai marqué l’histoire. J’espère vraiment qu’on va réussir à inspirer le peuple africain. J’ai déjà pu voir les retombées de cette victoire : grâce à la Golden et aux interviews d’après-course qu’ils diffusent dans le monde entier, on a parlé de moi en Europe, mais aussi au Qatar, au Maroc, dans d’autres pays d’Afrique ! C’est incroyable tout cet engouement !

Quand tu as franchi la ligne, tu étais en pleurs. Qu’est-ce que tu as ressenti à ce moment-là ?

Elhousine Elazzaoui : J’avais envie de pleurer, j’avais envie de rire, tout se mélangeait dans ma tête ! J’ai repensé à l’anecdote dont j’ai parlé avant, à ces 5 années. Je me suis dit qu’enfin j’ai réussi. Puis Rémi est arrivé, Patrick aussi, on s’est pris dans les bras ! On est peut-être rivaux sur les courses, il peut se passer des choses dans l’action, comme ce sprint à Mammoth, mais on est tous assis à la même table le soir au dîner et on est tous amis !

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Elhousine Elazzaoui dans les bras de Rémi Bonnet et Patrick Kipngeno, la grande famille de la Golden. Photo GTWS 2024

Rémi Bonnet a confié en interview qu’il était heureux pour toi car tu méritais cette victoire et que vous étiez amis. Quelle relation as-tu avec lui ?

Elhousine Elazzaoui : On s’entend très bien en dehors des courses, mais il me motive surtout énormément pendant. Hier je me suis accroché à lui, je pense qu’on s’est poussés mutuellement ! Il a attaqué dans la descente et dans la montée, puis j’ai pris le relais, ce qui a fait que Patrick a lâché. On se tire vers le haut mutuellement et j’aime ça.

Philemon Kiriago a affirmé dans une interview qu’il fallait que tu te méfies l’année prochaine car ils reviendraient avec d’autres Kényans pour t’empêcher de faire Top 5 !

Elhousine Elazzaoui : C’est très drôle comme affirmation, j’aime beaucoup ! C’est une façon de me mettre la pression, c’est normal, c’est le sport, c’est comme ça. On essaie de se challenger, d’entrer dans la tête de l’autre, mais je n’accorde pas beaucoup d’attention à ces choses-là.

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Photo GTWS 2024

Quelle est la suite désormais ? Comment tu vois l’année prochaine ?

Elhousine Elazzaoui : Je vois certains athlètes partir pour essayer des choses différentes, il y en a qui préfèrent se tourner vers plus long, vers l’UTMB. Moi, je ne sais pas, je n’ai pas encore vraiment réfléchi et il n’y a rien d’officiel, mais si je suis honnête, je sais que j’ai envie de revenir sur la Golden Trail Series. Il y a plein de belles courses à faire, mais la Golden a quelque chose en plus. Ce ne sont pas que des courses, c’est une organisation, une famille. C’est là où je suis à l’aise finalement.

Et maintenant, qu’as-tu prévu pour cette fin de saison ?

Elhousine Elazzaoui : J’ai annoncé que je ne courrai plus un seul kilomètre depuis hier ! Je vais attraper mes chaussures et les accrocher en haut de la terrasse ! Je veux rentrer au Maroc et ne plus penser à la course à pied pendant quelques temps. Je vais certainement prendre des kilos, mais ce n’est pas grave. Là, j’ai besoin de me ressourcer auprès de la famille, de me vider la tête. J’ai quand même beaucoup donné cette année, le rythme n’a pas été facile et j’ai besoin de me reposer.

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Photo GTWS 2024
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Les Kényanes ont encore frappé ! Joyline Chepngeno a remporté la Grande Finale de la Golden Trail World Series qui s’est disputée à Ascona-Locarno, en Suisse, samedi 19 octobre, mais le titre revient à Joyce Njeru. C’est la première fois qu’une athlète africaine s’impose sur ce circuit mondial. Et certainement pas la dernière, vu le niveau de performance qu’elles ont affiché tout au long de la saison.

Golden Trail World Series 2024 : Joyline Chepngeno survole la finale

On attendait le duel entre Joyline Chepngeno (Milimani Runners) et Joyce Njeru (Atletica Saluzzo), et il a bien eu lieu, jusqu’à ce que Joyce se torde la cheville. Sans rivale directe, et dans une forme impressionnante, Joyline Chepngeno s’est donc envolée vers la victoire de cette Grande Finale disputée sur un circuit en fleurs à Ascona-Locarno. 

Joyline Chepngeno : « Je ne m’attendais pas à remporter cette course parce que ça fait plusieurs semaines que je souffre d’un problème au genou, mais j’ai réussi à revenir à temps pour la finale. Je suis vraiment contente parce que j’avais montré ce que je pouvais faire à Sierre-Zinal, mais je n’avais pas pu confirmer et là je remporte la finale. J’espère vraiment pouvoir faire toute la Series l’année prochaine ! »

À bout de force, et dans la difficulté dans l’ultime descente, Joyce Njeru a aussi dû s’incliner face à Lauren Gregory, impressionnante de facilité dans l’ultime partie technique. L’Américaine arrache la deuxième place dans le dernier kilomètre. 

Lauren Gregory : « J’ai vraiment adoré la course, spécialement les parties techniques. J’aime bien ce genre de descentes et j’ai réussi à rattraper Joyce dans l’ultime boucle et me battre avec elle pour prendre la deuxième place. Je vais clairement revenir sur la Golden Trail Series l’année prochaine, je choisirai bien mes courses pour aller sur celles qui sont plus techniques, même si j’ai déjà coché Sierre-Zinal 2025 sur mon calendrier. »

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Joyline Chepngeno a dominé la finale, mais c’est une autre Kényane qui remporte le titre suprême. Photo Organisation

Golden Trail World Series 2024 : Joyce Njeru remporte le titre

Bien que blessée, Joyce Njeru a malgré tout réussi à sécuriser la troisième place, synonyme de victoire au général de la Golden Trail World Series. 

Joyce Njeru : « Je suis vraiment contente de remporter la Series ! C’est un grand accomplissement pour ma carrière mais aussi pour la personne que je suis en train de devenir. Je ne suis pas déçue de ne pas gagner la finale, tout se passait bien mais je me suis tordu la cheville à mi-course et après ça a été très compliqué. Mais ça n’a pas d’importance aujourd’hui, je suis juste très heureuse. »

Golden Trail World Series 2024 : Résultats de la Grande Finale Femmes

1 – JOYLINE CHEPNGENO (KEN – MILIMANI RUNNERS): 2:08:40 (+100 pts)
2 – LAUREN GREGORY (USA – NIKE TRAIL): 2:13:01 (+94 pts)
3 – JOYCE NJERU (KEN – ATLETICA SALUZZO):  2:13:31(+88 pts)
4 – JUDITH WYDER (CHE – HOKA /RED BULL): 2:13:58 (+83 pts)
5 – SARA ALONSO (ESP – ASICS): 2:14:08 (+78 pts)
6 – SOPHIA LAUKLI (USA – SALOMON): 2:14:40 (+75 pts)
7 – NAOMI LANG (UK – SALOMON): 2:17:52 (+72 pts)
8 – ORIA LIACI (CHE – CABV MARTIGNY): 2:18:27 (+70 pts)
9 – MALEN OSA (ESP – SALOMON): 2:20:05 (+68 pts)
10 – RACHEL TOMAJCZYK (USA – MERRELL): 2:20:14 (+67 pts)

Golden Trail World Series 2024 : le classement général final 2024

Joyce Njeru (KEN) 964 pts
Judith Wyder (CH) 814 pts
Malen Osa (ESP) 769 pts
Mia Yao (CHN) 730 pts
Anna Gibson (USA) 726 pts

Le classement général complet ICI

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Il en rêvait depuis 5 ans, lorsqu’il a commencé à courir sur le circuit Golden Trail Series. Dimanche à Ascona-Locarno, en Suisse, le Marocain Elhousine Elazzaoui a atteint son objectif en remportant les 2 courses de la Grande Finale et en s’adjugeant le titre 2024. Il devient le premier Africain à s’imposer sur ce circuit, et devance le Kényan Patrick Kipngeno. Le champion en titre, Rémi Bonnet, n’aura rien pu faire : ils étaient trop forts !

Golden Trail World Series 2024 : le doublé prologue-course pour Elhousine Elazzaoui

Cette année, Elhousine Elazzaoui aura livré une prestation parfaite : après trois victoires sur la saison régulière, le Marocain vient en effet de s’adjuger le titre de la GTWS en remportant également le prologue de la Grande Finale vendredi, puis la course elle-même ce dimanche, au terme d’un combat épique avec le Suisse Rémi Bonnet, tenant du titre. Une double victoire qui conforte sa position et lui offre le titre de vainqueur de la GTWS 2024, une première pour un athlète africain.

Elhousine Elazzaoui : « Je suis tellement content, c’est mon rêve qui devient réalité ! Ça fait 5 ans que je voulais remporter la GTWS, et cette année j’avais annoncé que j’allais vraiment le faire, donc j’avais un peu de pression. Mais j’ai répondu présent ! Dans la descente, j’avais confiance en moi et je savais que je pourrais aller chercher la victoire. Merci à tous les spectateurs qui m’ont poussé et m’ont apporté un support sans faille. »

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Rémi Bonnet tentant de lâcher Elhousine Elazzaoui, sans succès. Photo Rising Story / Justin Galant

Golden Trail World Series 2024 : Rémi Bonnet a tout tenté

A l’image de ses victoires au sprint sur les 2 dernières courses du circuit, aux États-Unis, où il avait devancé à chaque fois un Kényan de 2 secondes, Elhousine Elazzaoui a dû batailler ferme pour aller chercher la victoire dans l’ultime épreuve de la saison, décisive pour l’attribution du titre. Et c’est de Rémi Bonnet qu’est venu le principal danger, et non des Kényans. Le Suisse aura tout donné, en attaquant même dans la première grande descente, lui le spécialiste de la montée. Mais Rémi Bonnet a malgré tout dû s’incliner face à Elhousine Elazzaoui dans l’ultime descente, dans laquelle le Marocain a fait une démonstration de rapidité exceptionnelle.. 

Rémi Bonnet : « J’ai tout donné aujourd’hui ! J’ai respecté ma stratégie qui était de durcir la course dans la grande descente pour les obliger à forcer avant de relancer encore plus fort dans la bosse. Ça a marché parce que les Kényans ont lâché, mais Elhousine était trop fort. Je suis super content pour lui, parce que c’est un ami et ça fait longtemps qu’il rêve de remporter la GTWS. »

Golden Trail World Series 2024 : les Kényans battus

Patrick Kipngeno, qui pouvait encore espérer décrocher le titre au départ de la grande finale, a dû se contenter de la 3ème place. S’il était parti fort, la stratégie de Rémi Bonnet l’a fait exploser, et il a dû se contenter de la 3ème place de cette finale, qui lui assure tout de même une 2ème place au classement général, juste devant Rémi Bonnet.

Patrick Kipngeno : « Ça a été une course très dure, très rapide. Je me suis battu autant que j’ai pu, on était au coude-à-coude avec Rémi, mais il a été plus fort aujourd’hui. Mais je ne suis pas déçu car je finis deuxième de la Golden Trail Series. Ce n’est que ma deuxième année sur le circuit et j’ai vraiment l’impression d’avoir progressé cette année ! »

Kipngeno
Patrick Kipngeno n’aura pas pu suivre le rythme de cette finale, mais terminer 2ème au classement général finaL Photo Organisation

Golden Trail World Series 2024 : Résultats de la Grande Finale Hommes

1 – ELHOUSINE ELAZZAOUI (MAR – NNORMAL): 1:50:19 (+300 pts)
2 – RÉMI BONNET (CHE – SALOMON / RED BULL): 1:50:58 (+282 pts)
3 – PATRICK KIPNGENO (KEN – RUN2GETHER / ON AG):  1:51:01(+264 pts)
4 – TIMOTHY KIBETT (KEN – MILIMANI RUNNERS): 1:53:07 (+249 pts)
5 – PHILEMON KIRIAGO (KEN – RUN2GETHER / ON AG): 1:54:04 (+234 pts)
6 – ROBERT PKEMOI (KEN – JOMA): 1:55:45 (+225 pts)
7 – DANIEL PATTIS (ITA – BROOKS): 1:55:47 (+216 pts)
8 – CHRISTIAN ALLEN (USA – NIKE TRAIL): 1:55:51 (+210 pts)
9 – ROBERTO DELORENZI (CHE – BROOKS): 1:58:22 (+204 pts)
10 – ALAIN SANTAMARIA BLANCO (ESP – SALOMON): 1:58:31 (+199 pts)

Golden Trail World Series 2024 : le classement général final 2024

Elhousine Elazzaoui (Mar) 1000 pts
Patrick Kipngeno (Ken) 940 pts
Rémi Bonnet (CH) 896 pts
Philemon Kiriago (KEN) 854 pts
Daniel Pattis (ITA) 776 pts

Le classement général complet ICI

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Il l’avait cochée sur sa liste 2024, et il a assuré ! Thomas Cardin, champion d’Europe de trail en titre, s’est offert le Grand Trail des Templiers, épreuve phare de cette 30ème édition du Festival des Templiers, après une course parfaitement maîtrisée. La Néo-Zélandaise Caitlin Fielder s’impose chez les femmes au terme d’une course palpitante.

Résultat Grand Trail des Templiers : le départ canon de Théo Detienne

C’est une habitude chez Théo Detienne : partir à fond, et voir ensuite. Le coureur du team New Balance a donc appliqué sa tactique habituelle, en partant comme un missile à 5h15 dans la nuit de Millau.Au premier ravitaillement, dans le village de Peyreleau, situé au 20ème kilomètre, il paasait en tête, avec 1mn30 d’avance sur ses poursuivants, où l’on notait un Thomas Cardin très concentré, mais aussi Robin Juillaguet et un peu plus loin le Marocain Aziz Yachou, habitué du Marathon des Sables (3e cette année) et Sébastien Spehler, double vainqueur de 2018 et 2019, deuxième derrière Jim Walmsey en 2022.

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Thomas Cardin et Théo Detienne à mi-course. Photo Orgnaisation

Résultat Grand Trail des Templiers : Thomas Cardin à l’attaque

C’est après le ravitaillement du 36ème kilomètre que Thomas Cardin, passé second à 1mn de Théo Detienne, a produit son effort pour prendre la tête de la course pour imprimer un rythme très soutenu. Il pointait seul en tête au 55ème kilomètre, au ravitaillement de La Salvage, avec près de 3 minutes d’avance sur un étonnant Aziz Yachou. Robin Juillaguet passait 3ème à 6 minutes et Théo Detienne, 4ème accusait alors 7 minutes de retard.

Résultat Grand Trail des Templiers : Thomas Cardin impérial

Très relâché, tout en maîtrise, Thomas Cardin allait continuer de creuser l’écart. A Massebiau, alors qu’il ne restait plus que 12 kilomètres à parcourir, dont la redoutable montée au Cade et celle, terrible, de la Pouncho, le leader du team Kiprun comptait 10 minutes d’avance sur Aziz Yachou et 11 sur le Portugais Miguel Arsenio, auteur d’une belle remontée. Plus rien ne pouvait lui arriver.

Thomas Cardin s’impose finalement en 6h 38mn 14s, devant Miguel Arsenio, qui prend sa revanche après son abandon l’an dernier. Le Portugais termine en 6h 57mn 54s. Aziz Yachou, émoussé, laisse échapper la 3ème place au profit de l’Espanol Andreu Simon, revenu comme une flèche dans la dernière descente. Théo Detienne termine à la 5ème place.

Thomas Cardin : “Je suis hyper content, c’est un rêve de petit traileur car je regardais les athlètes qui gagnaient les Templiers, Thomas Lorblanchet, Nico Martin, Benoît Corri, et aujourd’hui c’est moi. Champion d’Europe en juin, Grand Trail des Templiers aujourd’hui, je suis hyper heureux ! Pour la course, comme je l’avais dit, il faut être patient, ne pas tout donner trop vite, en garder sous la pédale. C’est aussi une couse qui se gagne au mental. J’ai été étonné quand on m’a annoncé 10 minutes d’avance à Massabieau, alors j’ai un peu levé le pied pour me préserver, j’ai beaucoup marché sur la fin. Je retiens aussi une belle aventure avec Robin Juillaguet sur les 50 premiers kilomètres. “

Un chrono impressionnant quand on se souvient que le missile Jim Walmsley s’était imposé sur cette distance en 2022 en 06h 56m 16s !

Résultat Grand Trail des Templiers : grosse bataille chez les femmes

Il y avait une start list de haut niveau sur la ligne de départ de cette 30ème édition du Grand Trail des Templiers, avec notamment les 3 premières du championnat d’Europe 2024 : Clémentine Geoffray, Blandine L’Hirondel et Adeline Martin. Et c’est la médaillée de bronze qui a mis le feu aux poudres, en prenant le départ le plus rapide.

Passée en tête au premier ravitaillement avec 1mn d’avance sur Blandine L’Hirondel, Adeline Martin confirmait au 36ème avec toujours 1mn d’avance, mais sur l’Américaine Jennifer Lichter, qui précédait de quelques secondes Blandine L’Hirondel.

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Adeline Martin, grande animatrice des 50 premiers kilomètres de course. Photo Organisation.

Au 60ème kilomètre, Adeline Martin continuait son cavalier seul, grignotant peu à peu des secondes sur ses concurrentes. Elle précédait alors Blandine L’Hirondel et la Norvégienne Sylvia Nordskar de 2mn30, tandis que Jennifer Lichter suivait 2 minutes plus loin en compagnie de la Néo-Zélandaise Caitlin Fielder, qui débutait sa remontada. Clémentine Geoffray, plus en difficulté, accusait quant à elle près de 6 minutes de retard sur la tête de course.

C’est à 15km de l’arrivée que Caitlin Fielder a rattrapé Adeline Martin en difficulté, dépassée par la Néo-Zélandaise puis par Sylvia Nordskar et Blandine L’Hirondel. Mais les 4 premières se tenaient en à peine 2 minutes avec 2 grosses montées, le Cade et la Pouncho, à venir, lorsque Thomas Cardin a franchi la ligne d’arrivée en vainqueur.

Le trio de tête n’a pas changé, et c’est finalement Caitlin Fielder qui a franchi la ligne avec la couronne de lauriers autour du cou, en 7h 42mn 24s. Sylvia Nordskar termine à 2mn 40s, et Blandine L’Hirondel un peu mois de 6 minutes après la gagnante. Clémentine Geoffray prend la 4ème place de cette spectaculaire empoignade. Adeline Martin termine finalement 8e, juste derrière Marie Goncalves.

Blandine L’Hirondel : « Enchaîner UTMB et Templiers était un peu ambitieux, mais j’approche de la fin de ma carrière et il y a des courses que j’ai très envie de faire. Comme la Diagonale des Fous, qui sera mon projet n01 en 2025. Je suis contente de cette 3e place et de la gestion que j’ai faite de ma course, sans faire l’erreur de partir trop vite. D’ailleurs les 2 qui étaient parties fort devant ont fini derrière… »

Le classement général complet du Grand Trail des Templiers ICI

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Quelle histoire… de fou ! Alors qu’il avait été contraint à l’abandon au 69e kilomètre lors de l’UTMB, souffrant d’une douleur au talon due au syndrome de Haglund, Mathieu Blanchard a pris une revanche éclatante sur le sort en s’imposant sur le Stade de la Redoute, après une Diagonale des Fous qu’il aura quasiment menée de bout en bout. Une victoire et un chrono impressionnant sur la plus longue Diagonale de l’histoire ! Chez les femmes, Manon Bohard a fait un cavalier seul en tête et remporte une nette victoire.

Mathieu Blanchard, entre sincérité et grand bluff

Depuis son abandon à l’UTMB, il était difficile de se prononcer sur le cas Mathieu Blanchard. Après avoir annoncé tardivement sa venue à Chamonix en assurant sur les réseaux sociaux que « tous les voyants étaient au vert », Mathieu avait été contraint à l’abandon au 69ème kilomètre à cause de douleurs au tendon d’Achille. Et depuis, plus rien, si ce n’est quelques photos Instagram prises dans les montagnes alpines, puis au stage en Auvergne avec l’équipe de France de trail. Il courait, certes, mais quid de ce tendon ?

Il y a quelques jours, Mathieu Blanchard révélait même à notre confrère de Distance + qu’il souffrait depuis 3 ans du syndrome de Haglund et qu’il avait ressenti une douleur de 10 sur 10 lors de l’UTMB, l’obligeant à stopper. Difficile, dans ces conditions, d’imaginer qu’avec un tel syndrome et une préparation tronquée il serait au summum de sa forme lors de cette édition du Grand Raid de La Réunion, qu’il avait pourtant cochée en début d’année comme son objectif N°1 de la saison.

Ce n’est d’ailleurs qu’au tout dernier moment que l’athlète du Team Salomon International, toujours via les réseaux sociaux, a annoncé qu’il serait bien présent sur la ligne de départ. Et de préciser qu’il prendrait le départ « sans pression ni objectif de performance ». Doutes réels sur ses capacités à avaler les 175 km et 10000m D+ de sentiers techniques de l’Île Intense ou coup de bluff ? Impossible de le savoir. Mais force est de constater que l’ambiance électrique du départ à Saint-Pierre lui a donné des ailes, car dès les premiers kilomètres, Mathieu Blanchard s’est porté aux avant-postes. Pour ne plus les quitter.

Départ Diagonale 2024
Le départ de la Diagonale, avec un Mathieu Blanchard prêt à appuyer 1° sur le chrono ; 2° sur le champignon. Photo Organisation

Diagonale 2024 : Mathieu Blanchard prend le large

Très vite, les principaux favoris de la course se sont portés en tête, à commencer par 2 ex-podiums de la Diagonale, l’Américain Ben Dhiman, 3ème en 2022, et le Suisse Jean-Philippe Tchumi, 2ème en 2022 et 3ème l’an dernier. Premier Français à prendre le pas, Mathieu Blanchard était suivi de près par Germain Grangier et Aurélien Dunand-Pallaz, mais aussi un peu plus loin par Jean-Marie Thévenard, Martin Kern et Cédric Chavet, pour ne citer qu’eux.

À mi-course, le trio de tête faisait le show, avec un quart d’heure d’avance sur leurs poursuivants. C’est alors que les choses sérieuses ont commencé, avec le retour de la chaleur dans Mafate. Aux environs du 100ème kilomètre, Jean-Philippe Tschumi a tenté de se détacher en faisant parler la puissance de ses cuisses dans les montées très techniques, mais Mathieu Blanchard n’a rien lâché. Repassant devant au 116ème kilomètre, il comptait plus loin, au Piton des Orangers (122ème kilomètre), 3 minutes d’avance sur le Suisse, qui arrivait furieux car son team n’avait pas pu le ravitailler.

Mathieu Blanchard Photo Grand Raid : ImazPress
Mathieu Blanchard en conquérant. Photo Grand Raid / ImazPress
Jean-Philippe Tschumi Photo Grand Raid : ImazPress
Jean-Philippe Tschumi, en chasse. Photo Grand Raid / ImazPress

Derrière, Ben Dhiman pointait avec 8 minutes de retard. Et petit à petit, le Français allait grignoter seconde après seconde pour se détacher irrésistiblement. 5 minutes au 140ème, puis 6 au 150ème, l’affaire semblait tourner en sa faveur, surtout que derrière, Ben Dhiman perdait pied et accusait plus de 40 minutes de retard au 150ème kilomètre, toujours devant un Germain Grangier qui semblait marquer le pas physiquement. Il allait d’ailleurs subir une terrible défaillance au 135ème kilomètre, dans la descente vers l’îlet Savannah. Muscles tétanisés, titubant, incapable d’avancer, il s’est fait rattraper par Diego Pazos et Martin Kern, qui n’ont pu faire autrement que le laisser sur place… Il a abandonné une fois l’îlet Savannah atteint.

Quant à Aurélien Dunand-Pallaz, tenant du titre, longtemps 5ème du général, il a également abandonné un peu plus tôt, au 115ème km, au Maïdo, et confiait : « Je suis épuisé, je n’ai plus aucune force, je ne prends plus de plaisir sur les sentiers, je veux revoir mes proches et ma famille. Ma décision est définitive, j’ai rendu mon dossard. » Il fallait alors attendre plus d’une heure pour voir pointer les concurrents suivants, emmenés par le Suisse Diego Pazos, et les Françaos Martin Kern et Jean-Marie Thévenard. Romain Olivier, Cédric Chavet et le Réunionnais Judicael Sautron complétaient le top 10.

Aurélien Dunand Pallaz Photo Grand Raid : ImazPress
Aurélien Dunand-Pallaz à la peine, avant son abandon au 115e. Photo Grand Raid / ImazPress

La Diagonale de rêve de Mathieu Blanchard

La fin de course de Mathieu Blanchard fut rude, mais il n’a rien lâché. Arrivé à Possession, il a attaqué l’historique Chemin Crémont, appelé aussi Chemin des Anglais, construit en pavés de roches volcaniques, avec 12 minutes d’avance sur Jean-Philippe Tschumi, et 55 sur Ben Dhiman. Concentré comme jamais, attentif au moindre détail, enchaînant les ravitaillements avec une précision légendaire et faisant preuve d’une étonnante sérénité (répondant tranquillement aux interviews à chaque point de contrôle), il a su repousser la fatigue pour continuer de creuser l’écart.

Avec 23 minutes d’avance à Grande Chaloupe, Mathieu Blanchard avait course gagnée et pouvait sereinement entamer la dernière montée vers Colorado, avant de plonger vers le Stade de La Redoute à Saint-Denis et la ligne d’arrivée. Derrière, Jean-Philippe Tschumi, résigné, faisait quand même le spectacle et était aperçu faisant la roue en pleine traversée de village pour amuser les nombreux spectateurs présents.

Mathieu Blanchard s’impose finalement en 23h 25mn 02s et remporte son premier 100 Miles majeur, avec un chrono remarquable pour une distance totale de 174,7km et 10107m D+, la plus longue Diagonale de l’histoire du Grand Raid. Pour mémoire, le chrono d’Aurélien Dunand-Pallaz en 2023 était de 23h 21mn 23s pour 167,3km et 9710m D+, et 23h 14mn 47s pour Beñat Marmissolle sur 168,4 km et 10250m D+ en 2022. Quant au record absolu de la Diagonale, il reste la propriété de François D’Haene, qui a réalisé en 2013 un chrono de 22h 58mn 30s sur un parcours qui faisait alors 164,6km et 10100m D+, soit 10 kilomètres de moins que cette année.

Jean-Philippe Tschumi s’offre quant à lui son 3ème podium en 3 ans, mais rate une nouvelle fois la plus haute des marches. Il termine sa Diag’ en 24h 08mn 32s, soit plus de 40 minutes après le vainqueur. Et Ben Dhiman finit de nouveau 3ème, comme en 2022, en 24h 42mn 53s. Les costauds ont encore frappé !

Belle arrivée 3 heures après le vainqueur de Martin Kern et Diego Pazos ensemble. Vincent Esmiol termine 6e et Judicael Sautron, 1er Réunionnais, 7e ! Quant à Antoine Guillon, qui participait à sa 16ème Diagonale, il n’a hélas pas pu la terminer, abandon au 122ème kilomètre après s’être fait une petite entorse durant la première nuit. Ne souhaitant pas prendre de risques, “le Métronome” a pour la première fois préféré abandonner…

Blanchard
Photo Grand Raid / ImazPress

Une Diagonale féminine très ouverte

En l’absence des deux dernières gagnantes de la Diagonale, Courtney Dauwalter en 2022 et Katie Schide en 2023, et alors qu’aucune ancienne gagnante n’était sur la ligne de départ, la course féminine promettait d’être passionnante. Parmi les favorites, 2 noms se détachaient : Manon Bohard, 3ème des championnats du Monde de trail long 2023 et 2ème du 111km du Swiss Canyon Trail en juin dernier, et l’expérimentée Maryline Nakache, boulimique de trail, gagnante en 2023 du Marathon des Sables et de la TDS, entre autres. Mais ni l’une ni l’autre ne connaissait les sentiers de l’île.

Parmi les autres noms que l’on pouvait imaginer devant, citons Céline Finas, 3ème de la TDS 2024, Flavie Bruyneel, 3ème de la TDS 2022 ou encore Aline Coquard, 2ème du 110km du Restonica Trail 2023, elles aussi « nouvelles » sur la Diag’. Sans oublier la Réunionnaise d’adoption Sylvaine Cussot, déjà 3 fois finisheuse de la Diagonale (9ème en 2023, 5ème en 2022, 4ème en 2021), et la Réunionnaise tout court Amélie Huchet. gagnante de la Mascareignes (75km) en 2022, 3ème du Trail de Bourbon (109km) en 2023, qui s’alignait sur sa 1ère Diagonale.

« Je suis terriblement excitée à l’idée de goûter à la ferveur et à l’ambiance chaude de la Diag’, confiait Manon Bohard la veille du départ. Un privilège d’être arrivée sur cette ligne retapée et loin d’être rassasiée. Demain, il faudra avoir faim pour arriver au bout de cette épopée, j’en consens. Mais comme toujours, prête à relever le défi et vivre une nouvelle aventure ! »

Manon Bohard
Manon Bohard. Photo Organisation

L’impressionnant cavalier seul de Manon Bohard

Et Manon Bohard a eu faim ! Le suspense n’a d’ailleurs pas duré longtemps, puisque dès le départ, elle a pris un rythme qu’aucune concurrente n’a suivi. De 5 minutes au premier point de contrôle à 35 minutes à mi-course, la Française n’a cessé de creuser l’écart sur ses poursuivantes, Maryline Nakache, Ingrid Terrier et Amélie Huchet.

Au 115ème kilomètre, l’écart entre la tête de course et la seconde montait même à 55 minutes, et rien ne semblait pouvoir arrêter la fille de Patrick Bohard dans sa marche vers la victoire. Quant à Maryline Nakache, elle était solidement accrochée à sa place de dauphine, avec 38 minutes d’avance sur Ingrid Terrier, 4ème féminine de la MaXiRace du lac d’Annecy en juin, qui découvrait les sentiers réunionnais. Hélas pour elle, Ingrid Terrier allait rendre les armes à l’îlet Savannah, tout comme la Réunionnaise Amélie Huchet, vaincue par cette terrible Diag’.

Manon Bohard s’impose finalement en 31h 49mn 55s, 25ème au classement général. Elle devance Maryline Nakache d’un peu plus d’1h10 (33h 01mn 19s). Pauline Grardel, qui compte à son palmarès quelques podiums sur des ultras mais n’avait jamais fait de 100 Miles, va chercher une belle troisième place. Pour la suite du classement, à l’heure où nous écrivons ces lignes, Aline Coquard filait vers la 4ème place, la Chinoise Wenfei Xie la 5ème et Sylvaine Cussot la 6ème.

Manon Bohard
Manon Bohard, gagnante de la Diagonale 2024. Photo Organisation
Maryline Nakache
Maryline Nakache, 2ème de la Diagonale 2024. Photo Organisation

Voir le classement complet ICI

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L’Endurance Trail, la plus longue des distances, a ouvert les festivités de la 30ème édition des Templiers. Un ultra-trail remporté haut la main par Yannick Noël chez les hommes, et Julia Harnie chez les femmes. On disputait également l’Intégrale des Causses et le Marathon du Larzac. Les résultats du jour.

Endurance Trail, la plus longue des courses des Templiers

Avec une pluie diluvienne qui s’est abattue la veille au soir sur Millau, un vent aux rafales impressionnantes, et le Tarn qui commençait à déborder, le départ de l’Endurance Trail s’est joué de peu… Mais il en fallait plus pour décourager les organisateurs de cet événement historique, pionnier dans l’histoire du trail, qui ne compte qu’une annulation (en 2019) sur ses 30 éditions.

À 4h du matin, 1300 coureurs se sont réunis sous l’arche de départ, prêts pour les 99,2 km et 4270m D+ qui les attendaient. Au menu de la plus longue des 15 courses du week-end, la traversée des Grands Causses, écrin naturel de l’Aveyron. Sur cet ultra-trail technique et sauvage, on comptabilise seulement 9% de femmes au départ. Un chiffre qui donne tout son sens à l’impulsion portée de longue date par Odile Baudrier, la fondatrice des Templiers, visant à permettre à davantage de femmes d’occuper une place dans le trail. Elle a ainsi notamment créé en 2004 la Templière, une des premières épreuves de trail entièrement réservée aux femmes.

Endurance Trail, doublé pour Yannick Noël, première pour Julia Harnie

À 13h19, l’Isérois Yannick Noël signe une nouvelle victoire, synonyme de doublé après avoir déjà remporté l’édition précédente. Le coureur, boulanger de métier, a survolé les sentiers, malgré des conditions techniques délicates, creusant la différence dans les 20 derniers kilomètres. Il s’impose devant le champion du monde de trail 2015 Sylvain Court, et Rémi Brassac.

Yannick Noël
Yannick Noël : ça, c’est fait ! Source Organisation
Rémy Brassac et Sylvain Court
Rémy Brassac et Sylvain Court à l’arrivée. On refait le match ? Source Organisation


Chez les femmes, c’est Julia Harnie qui s’impose. À seulement 25 ans, 2 ans après sa deuxième place, qui était alors son premier ultra-trail, elle remporte son premier ultra et vient conclure de la plus belle des façons sa saison 2024, qui l’a vue faire 2ème sur le 45km de l’EcoTrail Paris et 6ème sur la TDS. Elle devance de 10 minutes Mélanie Delasoie et de 30 minutes Viva De Moustier.

Julia Harnie Templiers
Julia Harnie en pleine action. Source Organisation

Endurance Trail, le podium Hommes

#1 Yannick Noël 9h 17’ 30”
#2 Sylvain Court 9h 29’ 36”
#3 Rémy Brassac 9h 31’ 01’’

Endurance Trail, le podium Femmes

#1 Julia Harnie 12h 05’ 15”
#2 Mélanie Delasoie 12h 15’ 08”
#3 Viva De Moustier 12h 35′ 15”

Résultat Intégrale des Causses, 61,8km et 2661m D+

Le podium Hommes

#1 Loic Rolland 5h 20’ 25”
#2 Anthonin Iragne 5h 30’ 55”
#3 Elov Olsson (Suède) 5h 43’ 01’’

Le podium Femmes

#1 Eléa Kopf 6h 35’ 56”
#2 Diane Rassineux 6h 40’ 57”
#3 Laura Marzari 6h 57′ 40”

Résultat Marathon du Larzac, 33,7km et 1367m D+

Le podium Hommes

#1 Corentin Play 2h 51’ 49”
#2 Florent Olivier 2h 53’ 30”
#3 Mael Kerneis 2h 54’ 02’’

Le podium Femmes

#1 Alexia Serpantié 3h 21’ 02”
#2 Mary-Charlotte Turco 3h 43’ 57”
#3 Wiebke Rübke (Danemark) 3h 45′ 52”

Les résultats complets des courses ICI

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