Envie de donner un peu de peps à vos sorties trail ? Grâce à une nouvelle fonctionnalité « Challenges » entièrement gratuite disponible sur l’application On Piste, vous allez pouvoir relever des défis sportifs ou communautaires, mais aussi vous challenger entre amis, quel que soit votre niveau. Et peut-être gagner un des lots mis en jeu. Prêt ? Courez !
Challenges On Piste : le Challenge Trail 30 kilomètres
Distance, durée, dénivelé : ce n’est pas compliqué. À partir de ces 3 paramètres, il est facile d’organiser des challenges simples, mais motivants. Exemple avec le Challenge Trail 30 kilomètres à l’affiche jusqu’au 15 octobre 2023. Le principe : effectuer au moins 30 km en trail-running en une ou plusieurs sorties trail uniquement entre le 13 septembre et le 15 octobre. Avec enregistrement des distances sur l’application On Piste bien sûr.
Source On Piste
Boucler ce challenge vous donnera une chance d’être tiré au sort parmi les finishers du challenge. A gagner : un sac de trail running 10 litres de la marque Rossignol d’une valeur de 140 euros. Vous pouvez soit effectuer ces 30 kilomètres sur des sentiers de votre choix, soit sur l’un des 600 parcours trail disponibles sur l’appli On Piste. Attention, seules les activités effectuées après l’inscription au challenge seront comptabilisées. Autre originalité : vous pouvez voir en live tous les scores des autres personnes inscrites au challenge. Ainsi, vous pouvez vous inscrire entre amis et essayer de terminer le challenge le premier. Histoire d’ajouter une touche de folie au défi.
Si ce challenge porte sur la distance, les responsables de l’application fourmillent d’idées. Ainsi, vont débarquer des défis portant également sur la durée (exemple : plus de 10 heures de trail) ou sur le dénivelé (exemple : 3000 m D+) sur des périodes prédéterminées. Et parce qu’il n’y a pas que la performance physique dans le trail, certains challenges seront communautaires, comme par exemple les Challenges Photos. Il s’agira d’envoyer les photos les plus sympas représentant l’esprit du trail. Bref, n’hésitez pas à consulter l’onglet Challenges régulièrement pour trouver de nouveaux défis à relever. Et mettre du piment dans vos sorties.
Le sac Rossignol à gagner sur le Challenge 30km On Piste. Source On Piste
Challenges On Piste : le Challenge Trail in Coëvrons
Autre exemple de challenge dédié aux traileurs : le challenge Trail in Coëvrons. Le principe : cumuler 25 km de trail dans la toute nouvelle Station de Trail de Sainte-Suzanne – Les Coëvrons, en Mayenne. Le tout en une ou plusieurs sorties (enregistrées par l’application on Piste bien sûr), entre le 17 septembre et le 19 novembre 2023. Là encore, le lot qui sera attribué par tirage au sort entre les finishers est motivant : une après-midi spa détente + dîner pour 2 personnes (histoire d’allier sport et réconfort!). Pour relever ce défi, la Station de Sainte-Suzanne – Les Coëvrons propose 10 parcours trail et 3 ateliers permanents. Idéal pour passer un week-end à courir, ou faire un bloc d’entraînement, en joignant l’agréable à l’utile.
Petit avant-goût de ce qui attend le ou la gagnante du Challenge Trail in Coëvrons. Source On Piste
Challenges On Piste : mettez votre appli à jour
Les plus de cette nouvelle fonctionnalité disponible sur l’application : elle est accessible en un clic directement depuis le menu de l’appli, la participation est 100% gratuite et les challenges s’adressent à tous les niveaux, et pas seulement aux meilleurs !
Attention, cette fonctionnalité Challenges est disponible uniquement sur la nouvelle version de l’application. Pensez à la mettre à jour depuis les stores.
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/09/640x400_Header-Challenges3.jpg7501200Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-09-21 15:00:002023-09-21 19:54:52Prêt à relever les premiers Challenges On Piste ? C’est gratuit et ça peut rapporter gros !
C’est sur les terres du Mammoth Trail Fest, véritable fête du trail running à l’américaine – organisé, entre autres, par l’ultra-traileur Tim Tollefson – que se tiendra la dernière manche de la Golden Trail World Series 2023 : la Mammoth 26K. Au programme : 26 kilomètres et 1 200 mètres de dénivelé positifdans les montagnes californiennes, avec un passage au sommet de Mammoth Mountain, à plus de 3 300 mètres d’altitude.
Mammoth 26K : dernière étape avant la Grande Finale en Italie
Cette étape sera la dernière occasion pour les coureurs de la GTWS de marquer des points cette saison afin de se qualifier pour la Grande Finale qui aura lieu à Il Golfo Dell’Isola en Italie fin octobre. L’objectif : atteindre le top 30 mondial synonyme de qualification. Qui remportera cette dernière étape ? Qui pour se hisser in-extremis dans le classement ? Il y aura, pour sûr à l’issue de cette ultime étape, des vainqueurs et des vaincus, de la joie et des larmes…
Photo Golden Trail World Series 2023
Mammoth 26K : les favoris chez les hommes
Il vient de réaliser le « record impossible » à Pikes Peak. Le Suisse Rémi Bonnet (Salomon / Red Bull) se présente sans pression sur cette dernière étape en tant que leader de la Golden Trail World Series. Une place qui ne peut plus lui être reprise d’ici la finale. Est-ce que le Kényan Philemon Kiriago (Run2gether) pourra malgré tout réitérer son exploit de Sierre-Zinal pour lui enlever la victoire à Mammoth ? L’Américain Eli Hemming (Salomon) sera également à surveiller de près, lui qui est actuellement 4e de la GTWS 2023 et qui a réussi une course très solide à Pikes Peak en terminant sur le podium.
Le Suisse Roberto Delorenzi(Brooks) réalise une solide saison et se classe actuellement 3e au général de la GTWS. Cette dernière étape est pour lui l’occasion de collecter de précieux points pour la finale. Le Kényan Patrick Kipngeno (Run2gether) a fini les deux dernières courses à la deuxième position, il visera à n’en pas douter la victoire sur cette dernière étape, même si le parcours convient peut-être un peu moins à son style de course, lui le champion du monde du kilomètre vertical. Il faudra également garder un œil sur Francesco Puppi (Nike, Italie), très déçu après son jour sans sur la Pikes Peak Ascent, et qui pointe à la 31ème place, donc non qualifié pour la Finale. Mais aussi sur Daniel Pattis (Brooks, Italie), Anthony Felber (Sidas X Matryx, France), Alex Garcia (Brooks, Espagne) ou encore Dani Osanz (Adidas Terrex, Espagne).
Assurée de la 1ère place après 3 victoires sur les étapes précédentes, l’Américaine Sophia Laukli a fait le plein de points (600) et ne prendra donc pas le départ de cette course, seuls les 3 meilleurs résultats étant comptabilisés. De son côté, la Suissesse Judith Wyder (Hoka /Red Bull) a en Californie une ultime occasion de collecter des points pour s’emparer de la seconde place au général avant la finale. Elle a pu déjà montrer tout son talent en remportant la DoloMyths Run cette année et en terminant deuxième à Pikes Peak le 16 septembre.
L’Espagnole Sara Alonso (Asics) a réussi son retour sur la Golden Trail Series en terminant 5e de Pikes Peak samedi dernier. Elle sera à surveiller de très près sur le parcours plus classique de Mammoth. Elle a besoin d’un résultat pour être qualifiée, elle n’est actuellement que 37e au classement. Du côté tricolore, Élise Poncet(Millet) devrait elle aussi performer à Mammoth, elle qui a terminé 8e de la Pikes Peak Ascent mais qui est également considérée comme la meilleure descendeuse du monde.
À suivre également, la Rooumaine Madalina Florea (CSM Sighisoara) qui a longtemps mené la course à Sierre-Zinal avant de se faire rattraper et de terminer à la 7e place. Saura-t-elle tenir la distance pour aller chercher un podium à Mammoth ? Malen Osa (Salomon, Espagne) ne cesse de surprendre ! Après une très belle 4e place à la DoloMyths Run, elle a confirmé qu’elle faisait bien partie des meilleures athlètes du monde en terminant une nouvelle fois 4e à Pikes Peak. Pourra-t-elle monter pour la première fois sur le podium de la Golden Trail Series en Californie ?
Toutes ses filles devront se méfier de Camilla Magliano (Italie), Sylvia Nordskar (Hoka / Daehlie, Norvège), Anna-Stiina Erkkilä (Asics, Finlande), Tabor Hemming (Salomon, États-Unis) ou Kalie McCrystal (Ciele Athletics, Canada).
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/09/Mammoth-26K_3.jpeg7891200Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-09-21 05:00:002023-09-19 11:49:27Mammoth 26K : dernières chances pour la Grande Finale des GTWS 2023
Ils sont 6. 6 athlètes aux histoires différentes, dont la vainqueure de l’UTMB 2023 Courtney Dauwalter, mais aussi Mathieu Blanchard ou encore la Suédoise Emelie Forsberg. Ces 6 athlètes sont les principaux protagonistes du documentaire de 52 minutes « Conquérir le Mont-Blanc : sur les chemins de l’UTMB » tourné tout au long de l’année 2023, et à l’occasion de la 20ème édition de l’UTMB Mont-Blanc. Un film passionnant qui invite à suivre la préparation et l’aventure de 6 athlètes internationaux. À voir impérativement.
« Conquérir le Mont-Blanc : sur les chemins de l’UTMB » : un documentaire inédit
« Conquérir le Mont-Blanc : sur les chemins de l’UTMB » invite à suivre la préparation et l’aventure de 6 athlètes internationaux à l’occasion des premières Finales des UTMB World Series qui se sont déroulées à Chamonix entre le 28 août et le 2 septembre. Ces finales étaient celles du 50K (OCC), du 100K (CCC) et du 100M (UTMB). Dans un format original, alliant histoires sportives et tranches de vie, ce long-métrage permet de découvrir le trail-running autrement. Une façon de contribuer à mieux incarner la discipline à travers ses héros.
Source “Conquérir le Mont-Blanc : sur les chemins de l’UTMB”
4 athlètes féminine au cœur du documentaire
Tout au long des 52 minutes du documentaire, vous pourrez suivre des athlètes aux performances remarquables dont :
Toni McCann : Titulaire d’une formation en sciences et en nutrition, Toni est passionnée de cuisine et de montagne. De nature joviale et curieuse, la Sud-Africaine vit en Haute-Savoie. Toni McCann est la vainqueure de l’OCC 2023.
Allie McLaughlin : L’Américaine mène une vie à 100 à l’heure et est passionnée de sports extrêmes (moto-cross, base jump…). Après un départ extrêmement rapide, elle s’est finalement classée 14ème chez les femmes sur l’OCC 2023.
Boulimique de sport, Allie McLaughlin ne s’arrête jamais. Source “Conquérir le Mont-Blanc : sur les chemins de l’UTMB”
Emelie Forsberg : Passionnée d’outdoor et maman de deux enfants, Emelie vit en Norvège avec son compagnon, Kilian Jornet. Athlète au palmarès impressionnant, elle a malheureusement abandonné sur la CCC 2023.
Emelie Forsberg en mode “pause café”. Source “Conquérir le Mont-Blanc : sur les chemins de l’UTMB”
Courtney Dauwalter : La légende vivante ! Toujours souriante et joviale, elle fait preuve d’une décontraction impressionnante et d’une sympathie communicative. Cette année, elle a réalisé le triplé Hardrock 100 Endurance Run 2023 (record de course), Western States Endurance Run 2023 (record de course) et UTMB 2023. Jamais aucun athlète n’avait réussi une telle performance.
Courtney Dauwalter à l’arrivée de l’UTMB 2023. Source “Conquérir le Mont-Blanc : sur les chemins de l’UTMB”
2 hommes aux performances exceptionnelles
Jonathan Albon : Vainqueur de nature, Jonathan remporte toutes les courses auxquelles il participe entre 2019 et 2022. Mais il cède la première place du podium à Petter Engdalh lors de la CCC 2022. C’est plein d’énergie et d’envies que le Britannique a repris le départ de la CCC cette année. Il l’a remportée en un peu plus de 10h.
Mathieu Blanchard : L’outsider français a créé la surprise en 2021, montant sur la troisième marche du podium de l’UTMB. Il a confirmé en 2022 avec une 2ème place en moins de 20 heures, après avoir livré un bras de fer exceptionnel avec Kilian Jornet. Perfectionniste et chouchou du public français, Mathieu s’est finalement classé 4ème sur l’UTMB 2023, au terme d’une course difficile et intense.
La beauté du trail running, de la nature et des montagnes, ainsi que les capacités sportives exceptionnelles, les qualités humaines et le fait que ces 6 athlètes sans filtre ne sont pas formatés proposent une combinaison narrative assez unique et un résultat particulièrement attachant.
Voir le documentaire « Conquérir le Mont-Blanc : sur les chemins de l’UTMB »
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/09/UTMB-FILM-1.jpg6421204Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-09-18 21:00:002023-09-18 09:43:49« Conquérir le Mont-Blanc : sur les chemins de l’UTMB », un film passionnant !
Pour la première fois de leur vie, Philemon Kiriago et Patrick Kipngeno vont pouvoir participer à une course aux États-Unis. Une opportunité qu’ils n’auraient certainement jamais pu avoir sans la Golden Trail Series, notamment à cause de la difficulté pour les athlètes kényans d’obtenir un visa pour entrer sur le sol américain. Mais pour que le rêve américain devienne réalité, les deux athlètes espèrent terminer sur le podium des deux dernières courses de la saison, avant la finale en Italie.
Vous avez tous les deux couru votre première course de la Golden Trail World Series 2023 à Sierre-Zinal. Vous terminez respectivement premier et deuxième. Comment avez-vous vécu cette course ?
Patrick Kipngeno : Sierre-Zinal est une course magnifique et cette année ça a été une bonne course pour nous avec ce doublé. L’ambiance était également très bonne avec beaucoup de gens qui poussaient et nous encourageaient sur le bord des sentiers. Pour moi la partie en montée s’est très bien déroulée, mais j’ai eu plus de mal dans la descente.
Philemon Kiriago : L’année dernière la course s’était mal passée pour moi (5ème place après la disqualification de Mark Kangogo pour contrôle anti-dopage positif, NDLR) mais j’en ai tiré des leçons et je suis très content d’avoir pu remporter cette édition. Les gens sur le bord des sentiers n’ont pas arrêté de nous encourager et forcément ça aide à trouver un petit peu plus d’énergie.
Patrick Kipngeno dans le “virage des Suisses” à Sierre-Zinal 2023. Photo Martina Valmassoi / GTWS 2023
Est-ce qu’il y a des coureurs qui vous ont impressionnés sur cette course ?
Patrick Kipngeno : Beaucoup d’athlètes étaient en très bonne forme à Sierre-Zinal et c’est un véritable plaisir de courir avec eux sur ces courses. Je suis vraiment content d’être ici aux États-Unis pour les affronter à nouveau.
Philemon Kiriago : Je préfère ne pas me dire que quelqu’un est plus fort que moi parce qu’après je vais rentrer dans un schéma négatif et perdre en confiance si cette personne me double. Je préfère me concentrer sur moi et faire de mon mieux sans regarder les autres.
On annonçait un combat entre vous et Rémi Bonnet sur Sierre-Zinal… Un combat qui n’a finalement pas eu lieu puisque Rémi a dû abandonner, diminué par un virus. Comment l’avez-vous vécu ?
Patrick Kipngeno : Sincèrement, on était très content avec Philemon parce que Rémi était avec nous dans la montée et on formait un bon groupe de trois. Mais au sommet, il a disparu et on était triste de se dire que l’un de nous avait des problèmes… C’est à ce moment que j’ai dit à Philemon que l’on devrait essayer de pousser pour aller chercher un temps, on savait que si on n’avait pas de problème, on gagnerait certainement la course.
Philemon Kiriago : Oui, c’est dommage pour la course mais ce sont des choses qui arrivent.
Le podium élargi de Sierre-Zinal 2023, avec au centre 3 Kényans. Photo the.adventure.bakery / GTWS
Vous êtes désormais aux États-Unis pour les deux dernières courses de la saison avant la finale en Italie. Mais avant de parler des courses, comment vivez-vous cette première expérience sur le sol américain ?
Patrick Kipngeno : Je suis vraiment content d’être ici, c’est la première fois pour moi et je ne m’étais pas vraiment imaginé ça… Je pensais que c’était un peu comme en Europe mais les montagnes ici sont bien plus hautes. Au Kenya, je vis à 2500 mètres d’altitude mais ici ça monte jusqu’à 4300 mètres. On a essayé de s’adapter doucement avec Philemon, on verra comment ça se passe.
Philemon Kiriago : Pour ma part je n’avais rien imaginé, mais c’est vrai que c’est différent de l’Europe. Je passe pas mal de temps en Autriche et les montagnes sont hautes mais pas comme ici. L’altitude est un facteur important mais on s’est un peu entraîné pour s’adapter tranquillement. J’ai hâte de voir ce que cela va donner mais je me dis que si je souffre, les autres aussi souffrent et que c’est finalement celui qui aura le plus gros mental qui gagnera à la fin !
Pikes Peak Ascent, un profil en montée sèche et une arrivée à plus de 4300 mètres ! Photo GTWS
Quels sont vos objectifs sur ces deux prochaines courses ? Est-ce que Pikes Peak Ascent, qui est une montée sèche, correspond davantage à votre style de course que le Mammoth 26K, qui est une montée/descente ?
Patrick Kipngeno : En ce qui me concerne, je ne suis pas bon en descente… Donc clairement Pikes Peak est mon objectif. Ça sera peut-être différent pour Philemon.
Philemon Kiriago : Quand tu vas à la guerre, tu dois être prêt à mourir ! Je ferai de mon mieux si je ne suis pas en position de gagner, mais je sais que je vise la victoire.
Vous savez certainement que Rémi va tenter le record de la course à Pikes Peak, un record qui tient depuis 30 ans. Et vous ?
Patrick Kipngeno : Rémi est un athlète très costaud et je crois sincèrement en ses capacités. De notre côté, on espère vraiment faire un podium et si on est dans de bonnes conditions, on tentera aussi le record.
Philemon Kiriago : Tu ne peux pas essayer de tuer un éléphant si tu n’as jamais tué de lapin… Je ne connais même pas le parcours de la course, c’est ma première fois ici, donc je ne fais pas du record une priorité ! Je vais d’abord faire de mon mieux pour gagner la course et ensuite je verrai combien de temps il me manque pour essayer d’obtenir ce record. J’essaierai d’analyser où est-ce que j’ai perdu du temps, où est-ce que je peux en gagner, je me préparerai mieux et je reviendrai l’année prochaine !
Rémi Bonnet en pleine préparation de Pikes Peak Ascent 2023. Photo Jordi Saragossa / GTWS 2023
Quel est votre objectif sur la Golden Trail Series 2023, en ce qui concerne le classement général ?
Patrick Kipngeno : Ça dépendra des résultats sur ces courses américaines, mais je vais faire tout mon possible pour atteindre le top 5 à la fin de la saison.
Philemon Kiriago : Si je ne suis pas en mesure de remporter la Series, j’espère clairement pouvoir jouer le podium.
Que pensez-vous du niveau des athlètes que vous affrontez sur cette saison de la Golden Trail Series, vous qui avez l’habitude de courir sur d’autres formats.
Patrick Kipngeno : C’est ma première saison sur la Golden Trail Series et j’apprécie vraiment ces moments. On rencontre plein de gens vraiment sympa qui nous encouragent et nous poussent pour les entraînements. Le niveau est très élevé, peut-être le plus élevé que j’ai pu voir, les courses sont très relevées, mais je sais que je peux performer sur ce circuit !
Philemon Kiriago : La Series possède un niveau très relevé. Il ne suffit pas de savoir courir ici… Il faut arriver préparé spécialement pour ça. C’est ce que j’ai fait et j’ai hâte de voir le résultat !
Objectif clair pour Philemon Kiriago : s’imposer de nouveau, comme à Sierre-Zinal en août. Pour le record, il faudra d’abord “tuer un lapin”… Photo the.adventure.bakery / GTWS 2023
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/09/Golden-Trail-Series-Kenyans-Zinal-OPEN-Photo-the.adventure.bakery.jpg8001200Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-09-15 20:10:002023-09-15 10:11:18Golden Trail Series : le rêve américain des athlètes kényans
Rémi Bonnet est connu pour être le meilleur grimpeur au monde. Après avoir remporté l’édition 2022 de la Pikes Peak Ascent – 21km et 2382 m D+, 5e étape de la Golden Trail World Series – il est de retour cette année avec dans un coin de sa tête l’objectif d’aller chercher l’impressionnant record de Matt Carpenter (2h01’06 réalisé en 1993). Et il s’est préparé pour, de façon pour le moins étonnante. À quelques jours de la course, il a accepté de revenir pour nous sur sa préparation et ses objectifs sur la Golden Trail Series cette année. Entretien.
Avant toute chose Rémi, peux-tu nous expliquer ce qu’il s’est passé à Sierre-Zinal ? Pourquoi as-tu abandonné et comment t’es-tu remis de cet abandon ?
Rémi Bonnet : Je pense que j’étais dans la meilleure forme de ma vie avant Sierre-Zinal… Je m’étais très bien préparé, c’était l’objectif de la saison… Mais, deux jours avant la course, j’ai commencé à sentir que toute mon énergie s’en allait. Je ne me sentais pas dans mon assiette, vidé, malade même. J’ai d’abord cru que c’était la pression mais il s’avère que j’ai attrapé un virus avant la course qui m’a rendu complètement malade pendant 5 jours après la course. Je n’ai pas eu de chance cette fois-ci mais c’est comme ça… Ça fait aussi partie du sport, c’est ce qui fait que le sport à haut-niveau est si dur : même si tu es bien préparé, tu n’es jamais sûr que ça va payer.
Photo Jordi Saragossa / Golden Trail World Series 2023
Parlons maintenant de la Pikes Peak Ascent, vises-tu officiellement le record ?
Rémi Bonnet : Je sais que je peux être plus rapide que l’année dernière et c’est ça l’objectif principal, gagner la course avec un meilleur record. Je suis bien mieux préparé à l’altitude et je devrais donc faire mieux. Maintenant, si je vois que je suis sur les temps du record, il est certain que je vais essayer d’aller le chercher, mais ce n’est pas l’objectif principal. On verra comment se déroule la course.
On voit d’ailleurs que tu es prêt puisque tu viens d’améliorer ton propre record sur l’Incline, cette montée en escaliers de plus de 600 mètres de dénivelé qui se situe au même endroit que la course.
Rémi Bonnet : Oui, c’est un bon aperçu de ma forme, ça prouve que je suis prêt pour faire une bonne course samedi. Après, est-ce que ça se traduira par un record, je ne sais pas.
Rémi Bonnet lors de son record sur le Manitou Incline. Photo Jordi Saragossa / Golden Trail World Series 2023
Tu dis être mieux préparé à l’altitude cette année, qu’est-ce que tu as changé ?
Rémi Bonnet : J’ai fait installer une chambre hypoxique à la maison dans laquelle je m’entraîne et je dors. Ça me permet de simuler des altitudes importantes pour mes entraînements et mon sommeil. Je me suis entraîné dans cette chambre pendant 20 jours et j’ai bien réagi puis, je suis venu aux États-Unis pour terminer la préparation.
Peux-tu nous parler de ce record détenu par Matt Carpenter et qui tient depuis 30 ans ? Quelles sont tes chances de le battre selon toi ?
Rémi Bonnet : Certains disent que ce record est impossible à battre mais moi je me dis que si quelqu’un l’a déjà fait alors je peux le faire ! Après, c’est certain qu’il ne sera pas du tout facile à aller chercher. Ça dépend aussi des conditions météo… Ils annoncent peut-être de la neige samedi ce qui peut te ralentir. Mais je pense surtout que l’altitude est la clé parce que si tu regardes le temps de Matt et que tu ramènes ça à nos altitudes en Europe, ce n’est pas si impressionnant que ça. C’est même en dessous des meilleures références européennes. Je pense que Matt était le meilleur en altitude et de loin. Maintenant, comme je l’ai dit, je me suis bien préparé pour ça donc on verra.
As-tu prévu un plan d’action pour t’approcher du record ?
Rémi Bonnet : Je pense que je vais rester sur le même rythme que l’année dernière jusqu’à Barr Camp (à la moitié de la montée) mais j’espère ensuite que l’entraînement en altitude me permettra de conserver ce rythme pour la partie supérieure jusqu’au sommet. Si j’y arrive, alors le temps devrait être intéressant.
Est-ce que tu seras déçu si tu n’arrives pas à battre ce record ?
Rémi Bonnet : Non, mon objectif principal étant de gagner la course en réalisant un meilleur chrono que l’année dernière (2h 07mn 02s, NDLR). Mais il est certain que si je peux aller le chercher je ne vais pas m’en priver !
Rémi Bonnet à l’arrivée en 2022. Photo Jordi Saragossa
Y a-t-il un athlète pour te tenir tête sur cette course ?
Rémi Bonnet : Les deux Kényans, Patrick et Philemon, sont évidemment parmi les meilleurs grimpeurs au monde. Ils vont partir vite comme toujours, je verrai si je reste avec eux ou pas en fonction de l’allure. Je ne sais juste pas comment ils réagiront à l’altitude, je sais juste que je suis prêt pour cette partie, donc je pense que je serai meilleur sur la deuxième moitié de la course. Après, on ne sait jamais avec Joe Gray… On ne l’a pas vu de la saison mais je sais qu’il est très bien préparé pour l’altitude aussi…
Revenons maintenant sur ta saison 2023, il semble qu’elle soit un peu moins régulière que ta fin de saison en 2022 où tu semblais intouchable, avec notamment une 4e place à Zegama et cet abandon à Zinal, comment expliques-tu cela ?
Rémi Bonnet : Je ne pense pas que je sois moins bon que l’année dernière, au contraire ! À Zegama j’étais exactement dans la forme que je voulais être aussi tôt dans la saison, c’est juste que c’est une course qui ne colle pas vraiment avec mon profil, très technique et les conditions étaient horribles pour moi cette année. À Zinal, comme je l’ai dit, j’ai attrapé ce virus qui est venu un peu tout gâcher, mais j’ai remporté le Marathon du Mont-Blanc confirmant ainsi que ma forme est bonne cette année. Maintenant, à moi de le montrer sur ces deux courses américaines.
Quels sont désormais tes objectifs pour la fin de saison sur la Golden Trail Series ? Est-ce que ce serait une déception si tu ne gagnes pas ?
Rémi Bonnet : Je vais essayer de remporter les deux courses américaines pour être le mieux positionné avant la finale, puis de tout donner en Italie. L’objectif est bien sûr de remporter la GTWS cette année encore, mais si quelqu’un est plus fort que moi je serai très content pour lui. Si je ne suis pas le plus fort je serai très heureux d’être le deuxième et je ne vais pas être déçu, mais si je suis au top de ma forme, forcément je vais viser la victoire.
Départ à 7h00 (UTC-6) le 16 septembre 2023 à Manitou Springs (États-Unis)
À suivre sur le compte Instagram @goldentrailseries
Photo Jordi Saragossa / Golden Trail World Series 2023
Philips, spécialiste de l’électroménager et du son, propose depuis l’été 2023 un nouveau casque à conduction osseuse : le TAA 7607. Collaborateur de Jogging International et d’Esprit Trail, je me suis dévoué pour le tester tout au long des 42 kilomètres du Marathon du Mont-Blanc. Mon avis sur le produit.
La conduction osseuse, tendance dans le trail
Si on voyait déjà quelques casques à conduction osseuse parmi les traileurs, la tendance s’est nettement accélérée ces derniers mois, de plus en plus de coureurs préférant arpenter les sentiers en ayant les oreilles libres pour profiter des bruits de la nature, ou tout simplement ne pas être totalement coupés de leur environnement. Le nombre de coureurs équipés de casque à conduction osseuse lors des épreuves de l’UTMB était très significatif. Mais ces caques tiennent-ils bien autour de la tête quand on court ? Même dans la caillasse ? Le son est-il aussi bon que pour un casque couvrant les oreilles ? Et l’autonomie ? Autant de questions auxquelles j’ai pu répondre. Let’s PLAY !
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/09/Test-trail-du-casque-Philips-Sport-TAA7607.png6591256Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-09-11 17:33:202023-09-22 19:58:52Conduction osseuse : on a testé le casque Philips Sport TAA7607 [vidéo]
La folie de Notre-Dame de la Gorge, et puis plus personne. La nuit, le brouillard, le froid, la solitude, la fatigue. Franchir le Col du Bonhomme, atteindre les Chapieux, puis affronter le Col de la Seigne, les Pyramides Calcaires, l’Arête du Mont Favre, avant d’enfin atteindre la base de vie de Courmayeur. Se changer, se réchauffer, repartir… Si, pour les élites, l’UTMB commence réellement à Courmayeur, pour beaucoup, c’est une très longue nuit, la première, qui en appelle une autre, au bout de l’effort. En 11 photos, revivez les moments forts de cette nuit de furie.
Un serpent de lumière dans la nuit. Photo Organisation UTMB Mathieu Blanchard à Notre-Dame de la Gorge, dernier instant de liesse populaire avant le silence de la nuit. Photo DRJim Walmsley surgit au beau milieu de la nuit, concentré comme jamais. Photo Organisation UTMBSe reposer, coûte que coûte. Photo Organisation UTMB Le maillot jaune de Courtney Dauwalter, en route vers la passe de 3, WSER, Hardrock et UTMB ! Photo Organisation UTMB Une lumière dans la nuit, mais qui ne progresse plus. Photo Organisation UTMB Zach Miller à Courmayeur, sandwich, coca, speed. Du grand Zach comme on l’aime ! Photo Organisation UTMB Jim Walmsley, beaucoup plus posé, qui prend le temps de se changer. Marqué, mais déterminé. Photo Organisation UTMB Germain Grangier, déterminé, prêt à attaquer. Photo Organisation UTMB Mathieu Blanchard, fatigué, jambes douloureuses, mais volontaire. Photo Organisation UTMB
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/09/UTMB-NUIT-Photo-Organisation-UTMB-3.jpg12801920Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-09-09 16:00:002023-09-08 15:33:32UTMB : les photos de la nuit
9ème en 2019, 5ème en 2021, 3ème en 2023, Germain Grangier, du team The North Face, se rapproche petit à petit du haut du podium de l’UTMB. Et il a bien cru que c’était son tour lorsqu’il a rattrapé Jim Walmsley au 127ème kilomètre, dans la montée menant à Champex-Lac. Récit d’une course folle.
Esprit Trail : 23h16 en 2019, 21h52 en 2021, 20h10 en 2023, tu t’attendais à signer un tel chrono ?
Germain Grangier : C’est vrai que depuis les 4 dernières éditions je reviens sur l’UTMB, et à chaque fois c’est une meilleure place, un meilleur chrono, une meilleure course. Donc c’est sûr qu’il est difficile de ne pas imaginer revenir. En 2022, j’ai eu le COVID, j’ai quand même tenté de faire la course mais je me suis arrêté à Courmayeur, donc je pense que c’est pour ça qu’il y a un gros bond dans le chrono. 1h42 de moins, ça fait beaucoup, mais c’est parce qu’il y a une année qui manque au milieu !
ET : Comment as-tu vécu cette course ?
Germain Grangier : J’ai eu de suite de très bonnes sensations en partant de Chamonix pour aller aux Houches, et j’ai essayé de rester en accord avec ces sensations et de ne pas forcer mon allure. Je me suis du coup retrouvé dans le groupe des favoris jusqu’à quasiment les Contamines. Et là, ils sont partis à 3 devant, avec Tom [Evans], Zach [Miller] et Jim [Walmsley]. Ils ont pris très rapidement 8 à 10 minutes dans la petite section entre Notre-Dame de la Gorge et Les Chapieux.
Après, il n’y a plus trop eu de gros écarts, on était sur des allures similaires, avec Mathieu [Blanchard] vers Les Chapieux puis ensuite avec Petter [Engdahl] dans le Col de la Seigne. Là, on s’est entraidés pour aller ensemble jusqu’à Courmayeur. Petter ne voyait pas très bien dans les descentes avec le brouillard, mais il avait un bon rythme en montée, donc je faisais les descentes, lui les montées…
ET : Petter, c’est un coureur que tu connais bien…
Germain Grangier : Oui, on se côtoie l’hiver sur le ski-alpinisme, c’est quelqu’un que je connais bien, à l’année, et on s’est très bien entendus jusqu’à Courmayeur. Mais en sortant de la ville, il a eu un petit coup de mou et je me suis retrouvé tout seul. C’est la partie que je préfère donc je me suis concentré sur mes sensations et à Arnouvaz (KM 99) on m’a dit que j’étais entrain de réduire l’écart avec la tête de course. À La Fouly, je n’avais plus que 3 minutes de retard sur Jim et 12 sur Zach. Puis 10 à Champex, où j’ai rattrapé Jim. Et alors là…
ET : Rattraper Jim, ça a dû être un grand moment ?
Germain Grangier : Je l’avais déjà rattrapé en 2021 mais c’était différent parce qu’il était complètement perdu, un peu au-dessus de Bertone. Il avait pris un départ tonitruant et il était carrément assis, dans la nuit, au bord du sentier, donc je n’avais aucun doute sur le fait qu’il ne pourrait pas suivre, tandis que là c’était différent. Entre-temps, il y a une amitié qui s’est construite avec Jim, puisque justement en 2021 il était venu 5/6 jours à la maison, chez nous, dans le Mercantour, parce qu’il était entrain de repérer les endroits où il voulait peut-être s’installer…
Quand Jim redécolle, sur les bords du lac, après le ravito de Champex… Photo Stéphane DEMARD
ET : Il a finalement choisi le Beaufortain…
Germain Grangier : Oui, il avait trouvé notre coin super, mais c’est très sauvage, et il avait quand même besoin d’une ville pas trop loin, et d’une communauté qui pouvait parler anglais. Et à part Katie [Schide] qui parle anglais, à la maison, il n’y a personne. Et ensuite on s’est côtoyés au ski, puisqu’il a fait une saison, donc il y a eu des échanges de regards et de sourires entre nous… Au final j’ai dû lui donner un petit peu de mon énergie pour qu’il reparte, même si j’ai essayé de lui mettre la pression.
Germain Grangier : On s’est dit « Good job », ou un truc comme ça, mais c’est vrai qu’on restait plutôt concentrés sur nos sensations. Après, je suis parti du ravito avant lui, pour lui mettre la pression, mais il m’a vite rattrapé et il a accéléré fort. Je me sentais bien, je n’avais pas vraiment l’impression d’exploser, et du coup je suis passé d’un moment où je me suis dit « OK, je rattrape Jim, Zach n’est plus qu’à 8 minutes, connaissant leurs 2 finishs habituellement, je suis dans la potentialité de gagner l’UTMB, y’a moyen que ce soit mon tour », à un revirement de situation où en le voyant partir vraiment fort, j’ai pensé « Soit il est dans le jour de sa vie, soit je le retrouve complètement mort dans un champ dans les alpages au-dessus ». Mais je ne pouvais pas me permettre de le suivre à cette allure-là…
ET: Jim a changé de chaussures à Champex, mais pas toi. Tu as couru avec quel modèle de The North Face ?
Germain Grangier : Des chaussures hybrides. On a la chance de travailler avec une agence locale à Annecy qui conceptualise les chaussures performance de The North Face, que ce soit sur la partie alpinisme ou le running. J’ai commencé à travailler en janvier/février sur ma chaussure de l’UTMB. C’est un modèle hybride entre la Vectiv Sky et la Vectiv Pro, avec une plaque carbone, une semelle un peu poncée parce que je voulais un stack moins élevé, un mesh réduit parce que j’aime bien qu’il soit plus près du pied…
Après, si je n’ai pas changé de chaussures, c’est parce que je l’avais fait l’an dernier et je n’avais pas trouvé ça super utile. Cette année on a eu un peu de boue, et même de la neige au Col du Bonhomme, mais je n’avais pas les pieds trempés. C’est vrai qu’à Champex, quand j’ai vu Jim changer de chaussures et la façon dont il a décollé derrière, je me suis dit que ce n’aurait peut-être pas été une mauvaise idée d’avoir une mousse un peu plus neuve, plus réactive…
ET : Quand il est reparti à fond, tu t’es dit « si je le suis, je me crame derrière » ?
Germain Grangier : J’ai voulu essayer de tamponner sur cette partie plate après Champex, qui est assez longue pour aller chercher le pied de la montée de Bovine. Je pensais arriver avec 1mn, 1mn30 au pied et après je pensais pouvoir revenir sur Jim dans la partie raide, puisque c’est comme ça que j’étais revenu sur lui avant Champex. J’ai donc fait l’effort dans cette partie-là et quand j’arrive en haut, j’apprends que c’est Zach qui est juste devant moi. Et là je me dis OK, Jim a repris 10 minutes à Zach en une heure, c’est énorme, je ne peux pas contrôler ça, donc concentre-toi sur Zach et on verra après.
Photo Organisation UTMB
ET : Tu as pensé pouvoir reprendre Zach ?
Germain Grangier : On me disait qu’il était complètement mort, mais je connais bien Zach, on court pour la même marque, j’ai déjà couru avec lui, on dirait qu’il est tout le temps mort mais c’est son style. J’ai essayé de pousser pour revenir, mais je suis resté toujours entre 7 et 10 minutes derrière. Jusqu’à La Flégère, où on m’annonce 9 minutes. J’ai su que c’était fini, je ne pourrais pas rentrer sur lui dans la descente de 30mn vers Chamonix.
Alors j’ai géré pour ne pas me blesser. Je savais que derrière c’était à 45 minutes, donc je ne risquais rien. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai pu pousser pour essayer de revenir. Je savais que même si j’explosais dans la montée de La Flégère, j’avais suffisamment d’avance pour finir 3ème.
ET : C’est important, quand tu fais un effort, d’avoir les écarts avec les autres concurrents ?
Germain Grangier : Oui, mais ce n’est pas vraiment fiable. A un moment, dans la dernière montée, on m’a dit que derrière, ça revenait à 5 minutes. J’ai mis un peu de temps à comprendre que c’était n’importe quoi. Il y a énormément de monde, mais les écarts qu’on te communique ne sont pas forcément les bons, ce sont ceux du dernier ravito, une heure avant, parfois pire.
ET : On va finir par avoir des oreillettes, comme sur le Tour de France ?
Germain Grangier : Je suis surpris que personne ne l’ai encore fait, car ce n’est écrit nulle part dans le règlement. Tu pourrais avoir une radio, 5 ou 6 gars répartis sur le parcours qui t’informeraient en permanence, la météo, les écarts, le terrain… Mais ça gâcherait complètement la course et ce pour quoi j’aime ce sport. Il faudrait cadrer ça avant que ça arrive…
Il fallait être très motivé pour prendre le départ de la TDS, dans la nuit du 28 au 29 août 2023. L’organisation avait pris les devants, en activant le « Kit mauvais temps ». Froid, pluie, neige à partir de 2000 mètres, une sorte d’enfer était promis aux 1649 concurrents qui s’élançaient pour 145km et 9100m D+ entre Courmayeur et Chamonix. Respectivement première et troisième de la course féminine, Maryline Nakache et sa camarade de la team Cimalp Flavie Bruyneel racontent.
Maryline, après la CCC en 2019 (5e) et l’UTMB en 2021 (6e), que retiendras-tu de cette TDS ?
Maryline Nakache : J’étais venue parce qu’on m’avait dit que la TDS était la plus jolie des courses de l’UTMB, mais en fait je n’ai rien vu. Dans ces conditions, il ne fallait pas sortir de sa bulle et commencer à réfléchir… Du coup, j’étais centrée sur moi-même et mes émotions ont été multipliées par 100.
Nuit, froid, neige, la TDS 2023 dans toute sa splendeur. Photo UTMB 2023
Fiona Porte est partie très rapidement et tu as compté jusqu’à 40 minutes de retard à Beaufort, au km 98, avant de faire une remontée impressionnante. Comment as-tu géré ta course ?
Maryline Nakache : Je ne suis dans aucune gestion, c’est juste que je ne sais pas partir vite. Après, sur des ultras de ce type, où ce n’est pas roulant, ce qui compte c’est la patience. Je savais que j’allais grappiller petit à petit, mais rattraper Fiona, je ne m’y attendais pas.
Flavie, tu avais déjà fait la TDS en 2021 et terminé 9e féminine. Qu’est-ce qui a changé sur cette édition ?
Flavie Bruyneel : En 2021, j’avais très mal vécu la course. Je manquais d’expérience, je n’arrivais pas à m’alimenter, j’étais dans la souffrance, j’avais terminé au mental et je m’étais dit qu’un jour, je reviendrais prendre ma revanche. Et là, pour le coup, la revanche, je l’ai eue ! Le départ de nuit m’a plu, j’ai vite pu me mettre dans mon aventure. Après, il y a eu des moments très durs. Le pire, ça a été de passer le Cormet de Roselend. Il y avait de la neige, il faisait froid, ça montait non stop, je n’en pouvais plus. Heureusement j’ai pu me reprendre en pensant à tout ce que mes proches m’avaient dit…
Flavie Bruyneel en mode “avancer coûte que coûte”… Photo UTMB 2023
Maryline, comment as-tu vécu cette victoire ?
Maryline Nakache : Plus que d’avoir gagné, c’est le fait d’être arrivée qui m’a soulagée. J’ai tellement souffert sur les derniers kilomètres, et j’avais tellement peur que Fiona me rattrape que j’ai tout donné jusqu’au bout. C’est une course qui a été dure mentalement et physiquement. Il y avait beaucoup de gadoue, dans les montées je glissais et redescendais. Je me suis tellement demandé ce que je faisais ici… C’est peut-être la plus belle des courses de l’UTMB, mais je ne la referai pas dans ces conditions !
Plus que la joie, le soulagement à l’arrivée à Chamonix. Photo UTMB 2023
Vous vous êtes croisées à un moment sur un ravito. Maryline, qu’as-tu dit à Flavie ?
Maryline Nakache : Quand on m’a dit que Flavie arrivait, j’étais contente que ce soit elle, mais en même temps je ne voulais pas qu’elle me rattrape. C’est l’esprit de compétition. Alors je me suis dépêchée de partir. Je suis passé à côté d’elle, je lui ai dit Bravo et j’ai filé.
Flavie Bruyneel : J’étais dans ma bulle, j’ai vu qu’elle me parlait, mais je n’ai même pas eu le temps de réagir. Je ne lui ai même pas répondu en fait !
Flavie et Maryline à l’arrivée : la joie des filles de la Team Cimalp ! Photo UTMB 2023
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/09/utmb23-tds-gf-00-0177.jpg12801920Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-09-07 00:33:252023-09-07 00:33:28« Plus jamais ça ! » : la TDS racontée par Maryline Nakache
Il en rêvait, mais son rêve s’est brisé. 3ème en 2021, 2ème en 2022, beaucoup le voyaient déjà sur la première marche du podium pour cette édition anniversaire de l’UTMB. Et lui-même y croyait sans doute aussi. Malgré la déception d’une 4ème place et d’une médaille en chocolat, Mathieu Blanchard a fait vivre à ses supporters et au public tout entier de belles émotions. Séquence hommage en 10 photos.
Mathieu Blanchard et le trail, une passion dévorante
Sur son compte instagram, au lendemain de sa 4ème place, Mathieu Blanchard a publié un commentaire en forme de déclaration d’amour pour ce sport qu’est le trail. Il y raconte brièvement sa course, et surtout la force que lui a donné le public pour aller au bout de la souffrance. La voici dans son intégralité.
« Pour moi, les médailles ne doivent pas être un objectif central mais plutôt être la conséquence d’une passion dévorante qui me pousse à passer de longues heures sur les sentiers, à défier mes limites, à partager de merveilleux moments avec d’autres passionnés, et à continuer d’apprendre.
Cette année, j’ai décidé de relever un défi monumental en tentant le combo Western States + UTMB, et je suis incroyablement fier de l’avoir fait. Les sensations étaient plutôt bonnes en début de course, et mes temps de passages étaient très proches de ceux de l’année dernière. Tout semblait se dérouler parfaitement jusqu’au kilomètre 50, aux Chapieux, où les choses ont pris un tournant… »
« Des douleurs atroces dans les jambes sont apparues. Avec l’expérience, j’ai pensé que c’était juste une phase difficile et que de bonnes sensations allaient revenir. J’ai donc continué en patientant, mais cette fois-ci, je suis resté dans le creux de la vague pendant 15 heures. Calvaire, avec l’envie d’abandonner qui m’a traversé l’esprit mille fois !
Ce qui m’a vraiment maintenu en course, ce sont les visages et les mots de mes proches. Il y avait aussi tous ces encouragements le long du parcours. C’était comme si j’étais dans un couloir d’humains, qui me poussaient à rester au centre de ce couloir de la bienveillance, impossible d’en sortir. Leur énergie m’a porté et m’a rappelé pourquoi je faisais cela. »
À l’arrivée, les larmes… de souffrance
« À l’arrivée, j’ai versé d’énormes larmes. Des larmes qui ne représentaient absolument pas une déception vis-à-vis de mon résultat, mais plutôt le reflet de la souffrance que j’ai endurée dans cette course. Elles exprimaient aussi le combat que j’ai dû mener pour rejoindre cette ligne d’arrivée et ne pas abandonner. C’est aussi ça la beauté du sport.
Bravo à toutes et tous ceux qui se sont dépassés durant cette folle semaine, peu importe le résultat, tant que vous avez intensifier votre existence. Je tiens à remercier du fond du cœur ma famille, mes amis, mes partenaires, les bénévoles incroyables, le staff et toute la communauté de passionnés pour les émotions exceptionnelles que nous vivons ensemble, et qui rendent notre vie si belle. »
L’UTMB 2023 de Mathieu Blanchard en 10 photos
1. Dès le départ, Mathieu Blanchard, plein centre, dossard 9, s’élance dans les rues de Chamonix. Photo Organisation UTMB2. En route vers Saint-Gervais, avec Thomas Evans, qui abandonnera à Courmayeur, victime de crampes. Au fond, la casquette de Jim. Photo DR3. Mathieu Blanchard à Notre-Dame de la Gorge, dans le “tunnel de lumière” Hoka. Photo UTMB4. Passage dans l’étroit sentier après Notre-Dame de la Gorge, en route vers la Croix du Bonhomme. Photo DR5. Au ravito de Courmayeur, le baiser d’Alix, sa compagne et assistante. Photo UTMB6. Sur la feuille de route d’Alix, au ravito de Courmayeur. Photo UTMB Stéphane Demard7. Passage au Col de la Forclaz, Mathieu Blanchard fendant la foule. Photo UTMB8. À l’arrivée, dans les bras d’Alix. Déception, souffrance, Mathieu Blanchard craque. Photo UTMB Stéphane Demard9. L’accolade de François D’Haene, partenaire du team Salomon et quadruple vainqueur de l’épreuve. Photo UTMB10. Un cœur pour remercier le public et en finir avec cet UTMB 2023. Photo UTMB