Athlètes de l’année 2024 : les 15 traileurs stars de la saison
Quelle saison de trail exceptionnelle ! Si Kilian Jornet a tutoyé les sommets avec son improbable Alpine Connections, l’exploit de Vincent Bouillard à l’UTMB, le record du légendaire Ludovic Pommeret sur la Hardrock 100, la razzia des Bleus aux Championnats d’Europe à Annecy, la consécration d’Elhousine Elazzaoui ou encore les victoires éclatantes de Mathieu Blanchard sur la Diagonale des Fous et François d’Haene sur le Tor des Géants, l’année aura été marquée par des performances hors normes et des moments d’émotion intense. Notre sélection des 15 athlètes masculins qui nous ont le plus marqué en 2024. Enfin 16, car chez les Gabioud, les deux font la paire…
La révélation Vincent Bouillard
Quasiment personne ne connaissait Vincent Bouillard avant le 31 août 2024, lorsqu’à la surprise générale il a magistralement remporté l’UTMB, devançant tous les favoris. Ingénieur produit chez Hoka, affichant un index UTMB de 832 qui le place au niveau d’un Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte (index 835), cet ami proche de Jim Walmsley, avec lequel il a partagé de nombreuses aventures aux États-Unis, à pied ou en gravel, a remporté son premier format 100 miles en octobre 2023, le Kodiak Ultra Marathons by UTMB (161km et 5180m D+) en Californie, qui lui a valu de décrocher son sésame pour la grand-messe chamoniarde.
Basé à Annecy, il a également signé une belle performance lors de la MaXi-Race du Lac d’Annecy, en juin 2024, en terminant 5ème, un résultat passé relativement inaperçu, les lumières ayant toutes été braquées le palpitant duel de tête de course entre Mathieu Blanchard et Thibaut Garrivier. Et puis le 31 août 2024 est arrivé, et au bout de 19h 54mn 23s, Vincent Bouillard a signé le troisième chrono le plus rapide de l’histoire de l’UTMB sur le parcours complet. Une performance XXL qui l’a fait entrer de plain-pied dans la légende.

Mathieu Blanchard, intensément grand
Quelle histoire… de fou ! Alors qu’il avait été contraint à l’abandon au 69e kilomètre de l’UTMB, souffrant du tendon d’Achille, Mathieu Blanchard a pris une revanche éclatante sur le sort en s’imposant sur le Stade de la Redoute, après une Diagonale des Fous qu’il aura disputée aux avant-postes de bout en bout. Tous ceux qui se souviennent de l’incroyable mano a mano entre le Suisse Jean-Philippe Tschumi et Beñat Marmissolle en 2022 ont cru revivre la scène, avec Mathieu Blanchard en lieu et place du Basque.
Jusqu’à la sortie du Maïdo, au 125 km kilomètre, les deux hommes ne se sont pas lâchés, l’un concédant quelques secondes en descente, l’autre les reprenant en montée, ou à la faveur d’un ravito express. Et c’est au mental que Blanchard a fini par faire craquer Tschumi. En 23h 25mn 02s, l’ultra-traileur aventurier a remporté son premier 100 milles majeur, dans un temps plus impressionnant encore que les 22h 58mn 30s de François D’Haene en 2013 — chrono qui fait toujours office de record absolu de la Diagonale – car réalisés sur un parcours qui faisait 10 kilomètres de moins que celui de cette année.

Ludovic Pommeret, l’improbable record
Il rêvait de disputer cette course et attendait d’y participer depuis 5 ans. Le 13 juillet 2024, Ludovic Pommeret est entré dans la légende de la Hardrock 100 en remportant l’un des ultras les plus redoutables du circuit, disputé à une altitude moyenne de 3300 mètres, avec une avance exceptionnelle sur le second. Parti très vite, Ludo allait creuser l’écart sans jamais faiblir, au point de compter au 100ème kilomètre 1h30 d’avance sur le second, l’Américain Jason Schlarb, co-vainqueur de la Hardrock 100 avec Kilian Jornet en 2016.
Sans jamais se départir de son rythme infernal, Ludovic Pommeret a touché le rocher symbolisant l’arrivée au bout de 21h 33mn 8s d’effort. « J’ai rêvé toute la journée, attendant le cauchemar, et le cauchemar n’est jamais arrivé ! » a-t-il commenté une fois la ligne franchie. Et de sourire, surpris, en montrant le chrono, lui qui venait à 49 ans de battre de 3 minutes le record établi par Kilian Jornet en 2022. Tel un grand cru, Ludovic Pommeret se bonifierait donc avec l’âge ? Il semblerait que oui, puisque quelques semaines plus tard seulement, il a signé le meilleur chrono de sa carrière sur l’UTMB, qu’il disputait pour la 5ème fois, descendant pour la première fois sous la barre des 21 heures.

Thomas Cardin, enfin champion
« C’était une grande journée, que j’attendais depuis longtemps, a déclaré Thomas Cardin à l’arrivée de la course des Championnats d’Europe de trail, disputée lors de la MaXiRace du Lac d’Annecy le 1er juin. Ça fait 7 ans que je m’entraîne, je n’avais jamais réussi à traduire au niveau international ce que j’arrive à faire au niveau national et aujourd’hui, les planètes étaient alignées. Je suis extrêmement fier de la course que j’ai faite aujourd’hui, et d’avoir honoré de cette façon le maillot de l’équipe de France.
Et je suis également heureux pour ma femme, mon fils et mon coach, Philippe Propage, qui m’accompagnent au quotidien et me soutiennent quand ça ne va pas. » En transformant enfin ce talent pur qui peut le rendre irrésistible, et en devançant sur la ligne le champion du monde en titre Benjamin Roubiol, Thomas Cardin a prouvé – s’est prouvé – qu’il était un grand au niveau mondial. Sa victoire écrasante sur le Grand Trail des Templiers, puis sur la SaintéLyon pour bien finir l’année, n’ont fait que confirmer cela.

Sébastien Raichon en solo intégral
Après sa 2ème place sur la colossale SwissPeaks 660, le premier homme à avoir été finisher de la Chartreuse Terminorum en 2023 s’est offert le FKT du GR20 en autonomie totale, c’est-à-dire sans aucune aide extérieure, en transportant toute sa nourriture et sans aucun arrêt en refuge (tous fermés à cette époque). Parti le 21 octobre, Sébastien Raichon a mis 44h 43mn 37s pour parcourir les 179km et 11000m D+ du mythique sentier entre Calenzana et Conca. Et comme si ce n’était pas assez difficile comme ça, l’athlète du team corse Altore s’est même trompé de chemin à quelques kilomètres de l’arrivée et a dû faire demi-tour, pour au final parcourir 189,56km et 12912m D+.
« Les couleurs sont vraiment magnifiques mais les nuits sont très très longues, heureusement que j’avais 7 batteries de frontales !, a commenté le champion. Le GR20 est tellement technique que lorsque tu perds du temps, c’est impossible à rattraper. Tu peux juste essayer de ne plus en perdre. […] Je suis heureux et fier d’avoir réalisé ce rêve et d’être allé au bout malgré les conditions. C’est bien le plus beau et engagé sentier du monde. »

Elhousine Ellazaoui, l’Afrique au sommet
Il en rêvait depuis 5 ans, lorsqu’il a commencé à courir sur le circuit Golden Trail Series. Le 20 octobre à Ascona-Locarno, en Suisse, Elhousine Elazzaoui a atteint son objectif en s’adjugeant le titre 2024. Mieux encore, cette année, le Marocain aura livré une prestation parfaite, remportant trois victoires sur la saison régulière, puis la Grande Finale au terme d’un combat épique avec le Suisse Rémi Bonnet, tenant du titre, pour signer un « Golden Perfect » qu’aucun homme avant lui n’avait accompli.
Il devient le premier Africain à s’imposer sur ce circuit. « Je suis tellement content, c’est mon rêve qui devient réalité ! Ça fait 5 ans que je voulais remporter la GTWS, et cette année j’avais annoncé que j’allais vraiment le faire, donc j’avais un peu de pression. Mais j’ai répondu présent ! – On peut dire que j’ai marqué l’histoire. J’espère vraiment qu’on va réussir à inspirer le peuple africain. »

David Roche, le nouveau missile longue distance
C’est un record mythique, de ceux que l’on imaginait qu’il ne serait jamais battu. Il y a 19 ans, l’Américain Matt Carpenter parcourait les 100 milles et 4800m D+ du Leadville 100 sur des sentiers d’altitude situés entre 2800 et 3850 mètres d’altitude en 15h 42mn 59s, devenant le premier homme à descendre sous la barre des 16h. Son chrono, qui n’a été approché qu’une seule fois depuis, en 2018, a volé en éclats le 17 août dernier. L’auteur de cet exploit : l’Américain David Roche, qui pour le premier 100 milles de sa carrière a établi une nouvelle marque référence en 15h 26mn 34s, soit 5mn44 au km, en courant du début à la fin sans jamais marcher.
Coup de bol ? Pas du tout, puisque fin octobre le missile longue distance a remis ça en réalisant le 2ème temps historique sur les 160 km et 2000m D+ de la Javelina Jundred : 12h 45mn, soit 4mn47 au km ! Autant dire qu’e ‘il est très attendu sur l’édition 2025 de la Western States Endurance Run, où il pourrait venir taquiner le record de Jim Walmsley !

François D’Haene, un géant sans tort !
Après 2 années de galères et blessures, et un abandon sur la Hardrock 100 en juillet (l’un des seuls de sa carrière), le quadruple vainqueur de l’UTMB s’est imposé sur le Tor des Géants, sa première aventure d’« ultra ultra » trail. Après 69h 08mn 32s et 3 nuits passées dehors, c’est un coureur soulagé et heureux qui a franchi la ligne d’arrivée à Courmayeur. Pourtant, son plaisir a été en partie gâché par les accusations de tricherie de Martin Perrier, un temps en tête, qui a plusieurs fois accusé François D’Haene d’utiliser des pacers, ces meneurs d’allure strictement interdits sur le Tor des Géants. De son côté, François D’Haene a fermement rejeté cette accusation, invoquant en revanche qu’une équipe l’avait suivie à certains points du parcours pour le filmer, dans le cadre de la réalisation d’un documentaire sur sa saison.
Encore plus étonnant, une lettre de menace a même été remise en main propre à François D’Haene durant le 2ème jour de course, que son équipe a relayé sur Instagram. Trois jours après la course, Martin Perrier s’est excusé auprès du vainqueur et publiquement sur les réseaux sociaux, invoquant une perte de lucidité et un manque d’information de la part de l’organisation, qui n’avait pas prévenu les autres coureurs de la présence de cette équipe de tournage. « Après 48 heures de course d’une rare intensité, j’étais à un niveau de fatigue et de manque de lucidité évidents qui m’ont fait faire n’importe quoi, à l’opposé de mes valeurs et de ce que je défends depuis toujours. J’ai agi sous le coup de l’émotion, du sentiment d’injustice, de la fatigue et sans connaître toute la vérité. Je n’aurais pas dû. […] Aujourd’hui je m’en veux, et je m’en voudrai longtemps, mais c’est une leçon de sport et de vie que je n’oublierai jamais. Bravo à François pour cette victoire amplement méritée et à tous les autres finishers passés et futurs de cette incroyable aventure. »

Le défi fou de Russell Cook
Surnommé « Hardest Geezer » (l’« Increvable »), Russell Cook a achevé le 7 avril 2024 une épopée de 352 jours : la traversée de l’Afrique du Sud au Nord en courant. Ce Britannique, spécialiste de défis loufoques, a parcouru 16 294 km du point le plus au sud au point le plus au nord du continent africain, soit l’équivalent de 385 marathons en traversant 16 pays. Aucun être humain n’avait réalisé un tel exploit. Il détient par ailleurs un record du monde singulier, établi en octobre 2020 : celui du marathon le plus rapide en tirant… une voiture ! Il avait tiré une Suzuki Alto de 730 kilos en 9h 56 minutes.

Antoine Guillon toujours vert
Incroyable Antoine Guillon ! Alors qu’il était encore à 23 minutes du leader à 13 km de l’arrivée des 185 km du Trail Menorca Cami de Cavalls, le 3 mai dernier, l’homme aux 6 victoires sur ce tour de l’île de Minorque est allé décrocher un 7ème titre au prix d’un finish de folie après plus de 19 h d’effort, terminant avec 38 secondes d’avance sur l’Espagnol Pablo Ibanez Garcia, dépité.
Toujours aussi en jambes, le coureur de 54 ans a enchaîné un mois et demi plus tard avec une victoire sur les 72 km de l’Olympus Ultra Marathon, en Grèce, puis une remarquable 2ème place sur l’Intégrale de l’Échappée Belle et ses 152 km et 11390m D+ très techniques. Hélas, sa fin de saison a été entachée par une entorse survenue lors de la Diagonale des Fous, qu’il courait pour la 16ème fois, et l’a contraint à l’abandon.

François Devaux 6ème finisher de l’histoire de la Terminorum
La Chartreuse Terminorum, pendant français de la Barkley américaine, a connu un nouveau finisher. Se déroulant dans le massif de la Chartreuse, cette épreuve d’une distance de 300 km et 25 000m D+ sans balisage ni GPS, avec un parcours toujours plus difficile d’une année à l’autre, a couronné lundi 24 juin 2024 un 6ème finisher, après les cinq premiers de l’édition 2023, en la personne de François Devaux. Il est en effet le seul des 41 participants à être parvenu à boucler les cinq tours, après 77 heures d’effort dans des conditions météo difficiles.

Jim Walmsley puissance 4
Il n’est pas toujours facile d’être annoncé comme futur vainqueur d’une épreuve avant même de l’avoir courue. C’est pourtant le lot de Jim Walmsley, qui le 29 juin 2024 était donné grandissime favori de la 50ème édition de la Western States Endurance Run, le célèbre 100 milles disputé entre Olympic Valley et Auburn, en Californie. L’Américain n’a pourtant pas manqué son rendez-vous. Pour la quatrième fois, et sous un soleil de plomb, il a remporté l’épreuve, même s’il a échoué à en battre le record, terminant après 14h13 d’effort à seulement 4mn17 de son chrono référence réalisé en 2019.

Les frères Gabioud rois de la PTL
« Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin… » Un proverbe africain qui anime Jules-Henri et Candide Gabioud. Depuis 2019, c’est devenu leur leitmotiv lorsqu’ils parcourent les sentiers de La Petite Trotte à Léon, la plus longue des courses de l’UTMB, avec ses 300 km et 25 000m D+ sans balisage au sol sur des parcours renouvelés d’année en année. Avec une troisième victoire en cinq participations, les frères Gabioud ont une nouvelle fois démontré leur talent, avec comme unique règle le respect de la montagne.
« La PTL, explique Candide. C’est un terrain de jeu magnifique, mais il ne faut pas le prendre à la légère. La météo est importante. Lorsque je vois des gens qui ne regardent que des applications sans observer le temps qu’il fait dehors, c’est un manque de respect. L’an passé, on avait arrêté la PTL car on avait estimé que la météo n’était pas viable. Même si c’est la course la plus adaptée à nos capacités, que l’on avait la connaissance du terrain et le niveau face au gros dénivelé technique, on était vraiment dans l’esprit de cordée. » La voix des sages.

Kilian Jornet, toujours plus haut
En réussissant à gravir les 82 sommets de plus de 4000 mètres répertoriés dans les Alpes en 19 jours sans avoir recours à un véhicule motorisé, Kilian Jornet a réalisé un exploit sans commune mesure. Débutée en Suisse le 13 août, 3 jours après son onzième sacre sur la mythique course de montagne Sierre-Zinal, l’épopée Alpine Connections s’est achevée au cœur du Parc des Écrins, après que le Catalan a enchaîné trail running, alpinisme, escalade et cyclisme à un rythme époustouflant.
Bien plus qu’un simple défi personnel, cet exploit est un hommage vibrant à l’alpinisme et à ses mentors, une aventure collective partagée avec des amis et une communauté d’âmes passionnées qui, comme lui, vivent au rythme des cimes. Michel Lanne a fait partie, au même titre que Mathéo Jacquemoud ou le Catalan Genis Zapater, de ces compagnons d’aventure choisis par la Catalan et qui, par leur connaissance de la montagne et des sommets à gravir, lui ont permis de réaliser son exploit.
Notamment présent lors des ascensions des redoutables Pointe Walker, Pointe Whymper et Pointe Croz, dans les Grandes Jorasses, il n’a pu s’empêcher de témoigner de sa totale admiration pour Kilian Jornet : « Les chiffres permettent peut-être de comprendre l’ampleur de ce qu’il vient de réaliser… Mais au-delà de la performance physique colossale, c’est l’aspect mental et psychologique qui m’a le plus frappé. Malgré des journées monstrueusement longues et éprouvantes, malgré la fatigue et le peu de sommeil, il a su faire preuve d’une vigilance de chaque instant, a su gérer la tension nerveuse, le risque et l’effort, en gardant en permanence une lucidité, une clairvoyance, une anticipation et une vigilance hors norme.
Et repartir chaque nuit avec le sourire, heureux et avide de profiter de la montagne. Et ce dont je suis certain aujourd’hui, c’est que pendant ces 19 jours, Kilian Jornet a déroulé cette magnifique partition sans aucune fausse note. Il était simplement à sa place, dans son milieu naturel. Chapeau bas l’ami ! »

Sylvain Cachard, dernier à jamais
De l’émotion, mais aussi une grande fête. Voilà comment s’est conclue la 10ème édition de la Skyrhune, la « Zegama basque », comme la surnomme Blandine L’Hirondel, tenante du titre féminin mais absente cette année à Ascain, petit village du Pays Basque. Lancée en 2014, cette épreuve de 21km et 1700m D+ était devenue au fil du temps un rendez-vous incontournable du trail français et mondial, réunissant les meilleurs comme les anonymes dans une ambiance dont les Basques ont le secret.
Mais il n’y aura pas de 11ème édition en 2025. Nicolas Darmaillacq, l’organisateur, a en effet annoncé un peu plus tôt dans l’année mettre fin à l’événement, pour protester contre le « trail business », à l’œuvre selon lui depuis plusieurs années. « Le trail d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier, déplore-t-il. On n’est plus dans les valeurs que nous défendons. » Cette dernière édition, courue le 22 septembre sous un grand soleil, a donné lieu à une bataille intense. Et c’est un des tout meilleurs grimpeurs français, Sylvain Cachard, une nouvelle fois meilleur performeur français à Sierre-Zinal au mois d’août, qui s’est imposé. Dernier vainqueur de la Rhune, pour l’Histoire.

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