Après un championnat d’Europe décevant, Maude Mathys, l’une des meilleures athlètes du monde de course en montagne, ne figurait pas parmi les favorites du format 50K du Tenerife Bluetrail by UTMB. En cause, un championnat d’Europe décevant disputé la semaine précédente, avec des places bien éloignées de son niveau. Pourtant la Suissesse, qui reprend la compétition après 1 an d’arrêt sur blessure, a su trouver les ressources nécessaires pour s’imposer. Mais que ce fut dur !

Maude Mathys, un retour à la compétition en fanfare

Après une saison 2023 vierge à cause d’une blessure au tendon d’Achille qu’elle a décidé de faire opérer, Maude Mathys a fait une brillante rentrée des classes sur le Kobe Trail au Japon, lors de la première étape de la Golden Trail World Series, en prenant la première place. Une semaine plus tard, elle terminait 2ème du Four Sisters Mountain Trail en Chine, un trail en haute altitude, se rassurant sur sa forme physique après une si longue absence.

Lire notre interview de Maude Mathys juste avant sa première course de la saison 2024 ICI

À l’issue de cette 2ème course, elle confiait : « Ça a été une course dure aujourd’hui mais je suis contente. J’ai essayé de partir tranquillement en contrôlant mes pulsations parce que je ne voulais pas trop souffrir de l’altitude. Grayson m’a passée au sommet de la première grosse descente mais étrangement j’ai réussi à la rattraper juste avant d’arriver en bas et ça m’a donné de la confiance pour la suite et j’ai continué à accélérer même si ça a été très dur à partir de la mi-course. » 

Maude Mathys lors du Kobe Trail. Photo Colin Olivero / GTWS 2024

Maude Mathys, des championnats d’Europe décevants

Pourtant, lors des championnats d’Europe de course en montagne, fin mai à Annecy, la déception a été grande : « Je ne rentre pas de ces championnats avec les résultats espérés mais contente tout de même d’avoir “rempli mon contrat” en participant aux 2 courses (montée sèche, où elle était tenante du titre et a terminé 17e, prenant le bronze par équipe, et montée/descente, où elle a terminé 10e et pris l’argent par équipe, NDLR) et surtout d’avoir permis de ramener deux médailles par équipe. »

Maude Mathys argent par équipe Up & Down
Maude Mathys et l’argent par équipe Up & Down. Photo DR

Et, forcément, toute la confiance emmagasinée en début de saison s’est envolée. « Ces championnats d’Europe m’ont déstabilisée et m’ont fait perdre un peu de confiance pour la suite, confiait-elle sur les réseaux sociaux. Mais ce qui est bien quand on vit un “échec”, c’est que cela m’a permis de réfléchir et de revenir sur ma préparation d’avant-course. »

Une auto-analyse des contreperformances pertinente

Si elle avoue n’avoir pas trouvé LA cause de cette méforme sur les Championnats d’Europe, Maude Mathys, forte de son expérience, a tout de même identifié quelques pistes :

1/ « J’ai eu un pic de forme lors de mon voyage en Asie (durant lequel j’ai performé) et donc j’étais redescendue dans le creux de la vague, à Annecy. Et même si je me sentais bien reposée, avec une dernière semaine légère, cela n’a pas suffi. »

2/ « Je n’étais pas assez entraînée pour ce genre d’effort, plus court. En effet, à cause de ma blessure à l’ischio, je n’ai pas pu faire d’intensités en course à pied et même si le vélo fonctionne bien pour moi, sur des efforts aussi intenses, cela ne suffit pas. Mais ce qui est étonnant, c’est qu’un mois avant les Championnats d’Europe, j’ai battu mon record (de 2022) sur une course régionale de 1h environ ! »

3/ « La semaine passée en altitude en Chine m’a boostée quelques jours après mon retour (ce qui expliquerait mon record sur la course régionale) puis l’effet altitude est retombé et mon corps est entré dans une phase de récupération, “creux de la vague”. »

Et Maude Mathys de conclure son analyse sur une note positive :

4/ « Le terrain glissant, boueux et les températures plus froides ne m’ont pas convenu. Cet échec m’a donc certainement permis de me connaître mieux et je suis heureuse de pouvoir vivre de nouvelles aventures et émotions que le sport m’apporte ! »

Maude Mathys Championnat d'Europe de course en montagne 2024
Maude Mathys lors des Championnats d’Europe de course en montagne 2024. Photo DR

Maude Mathys : le Tenerife Bluetrail et l’Asomadero pour décrocher un ticket pour l’OCC !

Sans fausse modestie, et bien qu’ayant de loin le meilleur index UTMB des concurrentes (812), Maude Mathys ne se présentait donc pas sur la ligne de départ du 50K du Tenerife Bluetrail dans les meilleures dispositions, ni en terme physique, ni en terme de confiance. Elle confiait ainsi : « Les conditions météo me plaisent mieux qu’il y a une semaine à Annecy, mais je ne le cache pas, je ne me sens pas prête pour ce genre d’effort (47km, 2200m D+ et 2900m D-) et je suis encore fatiguée des Championnats d’Europe, mais je me réjouis quand même.

Ce sera une belle façon de découvrir une partie de l’île. C’est aussi une bonne occasion de recourir sur du format long (même très long pour moi), de tester le matériel, de tester ma nutrition (et j’ai de la chance car le partenaire nutrition de la course est le même que le mien, naakbars !). Mon objectif : prendre un max de plaisir, rallier la ligne d’arrivée et finir dans le top 3 (synonyme de qualification pour l’OCC) car c’est pour cette dernière, que je suis là. »

Tenerife Bluetrail by UTMB
Après le froid et la boue des Championnats d’Europe à Annecy, le soleil et les terrains secs et volcaniques de Tenerife ! Photo Tenerife Bluetrail.

Tenerife Bluetrail by UTMB 50K : une victoire dans la douleur

Le parcours du 50K du Tenerife Bluetrail ne présentait pas de difficulté majeure, à l’exception d’un terrible défi au niveau du 30ème kilomètre avec l’ascension de l’Asomadero, une paroi verticale de plus de 600 mètres positifs en un peu plus de 2 kilomètres. Une ambiance de KV qui d’ordinaire réussi plutôt bien à la Suissesse, même si il intervenait assez loin dans le parcours.

Et, effectivement, ça n’est pas passé comme une lettre à la poste. Maude Mathys raconte : « J’ai pris du plaisir jusqu’au 25ème km, ensuite il a fallu gérer les douleurs. J’avais l’ischio de plus en plus tendu, les mollets au bord de la crampe, le tendon derrière le genou droit douloureux, le psoas gauche douloureux… Clairement, c’était trop pour mon corps. Il n’a pas encore assez de km pour ce genre d’effort ! »

Il aura donc fallu toute la classe de la championne pour s’imposer en 4h25mn50s, devançant tout de même les Espagnoles Marta Perez Maroto et Sonia Vizcaíno de près de 20 minutes (4h45mn12s et 4h45mn25s). Heureusement qu’elle n’était pas en forme !

Maude Mathys podiumTenerife Bluetrail by UTMB
Le podium du format 50K du Tenerife Bluetrail by UTMB 2024. Photo Tenerife Bluetrail

Tenerife Bluetrail by UTMB : les résultats de toutes les courses

Résultats Tenerife Bluetrail by UTMB
Source UTMB Group
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Dimanche 8 juin, le Corse Xavier Bartoli et la Suissesse Carolyn Schaltegger ont remporté la deuxième étape de la GTNS France, le Trail du Mont-Guillaume, 28 km et 1540m D+, lors du Grand-Trail de Serre-Ponçon. Une épreuve sur laquelle la neige s’est invitée, et a rendu la course palpitante.

GTNS Serre-Ponçon : Xavier Bartoli passe la première !

Il avait terminé deuxième sur ses terres corses lors de la première étape de la Golden Trail National Series. Lors du Trail du Mont-Guillaume, deuxième étape de la GTNS, Xavier Bartoli s’est cette fois-ci emparé de la victoire, qui lui permet de valider le maximum de points avant la finale à la Skyrhune en septembre. Mais cette première place n’a pas été simple à aller chercher, à cause des conditions météo particulières, avec un enneigement plus important que prévu en cette saison.

« Je n’avais pas pris les bonnes chaussures dans la neige. J’ai dû monter avec les mains, je glissais en arrière, ça a été dur. Le début de la descente était un peu technique pour moi mais j’ai ensuite réussi à refaire mon retard sur la dernière partie. Je suis content de montrer que les Corses sont capables de venir gagner sur le continent. Avec cette victoire j’ai pris le maximum de points avant la finale, c’était l’objectif ! »

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Photo David Gonthier

Longtemps au contact de Xavier Bartoli, Paul Burette a dû lâcher dans les derniers kilomètres. Il s’empare malgré tout de la seconde place, synonyme de qualification pour la Skyrhune. « Je ne m’attendais pas à décrocher ce ticket pour la Skyrhune donc je suis content. Je suis davantage à l’aise sur les courses plus techniques, donc je me suis longtemps demandé ce que je faisais là aujourd’hui. Mais au final c’est une très belle deuxième place ! »

Alors qu’il était passé en tête au sommet du Mont Guillaume, Lucas Clocher doit finalement se contenter de la troisième marche du podium à l’arrivée. « J’étais devant dans la montée mais je savais que la descente était très longue et que ce n’était pas mon point fort donc j’ai voulu garder un peu de fraîcheur. Malheureusement, j’ai rapidement eu les cuisses qui ont chauffé et ils m’ont repris à deux kilomètres de l’arrivée et je n’ai rien pu faire. Je suis quand même très content de cette 3eplace. »

Résultats Hommes

1 – Xavier Bartoli : 02:20:32 (+100 pts) (Q Finale)
2 – Paul Burette : 02:21:23 (+88 pts) (Q Finale)
3 – Lucas Clocher (AHSA) : 02:22:33 (+78 pts)
4 – Léonard Bolcato : 02:26:44 (+72 pts)
5 – Elie Besson-Pithon (Salomon) : 02:36:06 (+68 pts)

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Le podium hommes. Photo GTNS 2024 / DR

GTNS Serre-Ponçon : Carolyn Schaltegger au sprint

C’est au sprint que s’est dessinée la victoire chez les féminines. Et c’est finalement la Suissesse Carolyn Schaltegger qui l’a emporté devant Florence Bairros.

« Je suis partie plutôt tranquillement au début pour en garder un peu sous le pied puis j’ai pris la tête dans la montée, a commenté la gagnante. Mais la descente était vraiment longue et on m’a dépassée. J’ai dû sprinter à la fin pour revenir et aller arracher la victoire. Je suis venue ici parce que c’était une manche de la Golden Trail National Series et je suis contente de gagner. »

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Photo David Gonthier

Axelle Bouvier, vgagnante de la première étape en Corse, doit cette fois-ci se contenter de la 3e place. « La course a été exigeante, la montée était très longue, j’ai cru que je pourrais relancer dans la descente mais c’était finalement aussi très dur. Je suis finalement très contente de cette troisième place sur cette manche de la GTNS avec un niveau très dense pour le podium. »

Résultats Femmes

1 – Carolyn Schaltegger : 02:48:06 (+100 pts) (Q Finale)
2 – Florence Bairros : 02:48:11 (+88 pts) (Q Finale)
3 – Axelle Bouvier : 02:51:38 (+78 pts)
4 – Rachel Pain : 03:05:55 (+72 pts)
5 – Margaux Cartier : 03:09:54 (+68 pts)

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Victoire au sprint de Carolyn Schaltegger devant Florence Bairros. Photo Mickael Mussard / GTNS 2024

GTNS : Arthur Rairolle et Pauline Bellot chez les jeunes

Du côté des moins de 23 ans, ce sont Arthur Rairolle et Pauline Bellot qui terminent en première position de cette seconde étape de la GTNS et qui décrochent donc leur ticket pour la Skyrhune.

Après cette seconde étape à Embrun, la GTNS France se rendra sur le Trail du Canigou le 11 août prochain, dernière manche avant la finale de la Skyrhune.

Résultats Hommes – 23 ans

1 – Arthur Rairolle (Embrun Athletic Club) : 02:49:41 (+100 pts) (Q Finale)
2 – Ethan Fayolle : 02:58:03 (+88 pts)
3 – Maxime Vesse (La Meute) : 02:58:14 (+78 pts)
4 – Loïc Rodary : 03:08:07 (+72 pts)
5 – Elouan Lahellec : 04:11:07 (+68 pts)

Résultats Femmes – 23 ans

1 – Pauline Bellot : 03:58:20 (+100 pts) (Q Finale)
2 – Vanina Fourmeaux (CA Puget) : 04:02:30 (+88 pts)
3 – Suzanne Jigourel : 04:26:39 (+78 pts)

Retrouvez tous les classements du Grand-Trail de Serre-Ponçon 2024 ICI

Retrouvez le classement de la Golden Trail National Series ICI

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Souvenez-vous, on vous a déjà parlé de The Speed Project Atacama (TSP ATA), ce défi de 490 km non stop entre Iquique et San Pedro de Atacama, au Chili, dans le désert le plus sec du monde. De son propre aveu, c’est incontestablement l’aventure la plus folle vécue par Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, l’un des 14 participants de cette épopée, fin novembre 2023. Découvrez aujourd’hui dans ce court-métrage la façon dont l’ultra-runner britannique James Poole, membre de l’Explorer Team de The North Face, a tout fait pour tenter de remporter cette course de dingue, quitte à prendre des risques en traçant un parcours improbable. Atacama Bonds, c’est l’histoire du pouvoir de l’esprit, du corps et de l’âme. 

Pour découvrir le film, c’est ICI

Atacama Bonds : pour gagner, il faut prendre des risques

Qu’est-ce que la course à pied ? Dans sa forme la plus pure et la plus élémentaire, il s’agit simplement de mettre un pied devant l’autre. Pour beaucoup, c’est devenu une activité régulière, mais pour certains, cette pratique leur permet d’aller plus loin, de repousser leurs limites et de vivre une véritable aventure. Atacama Bonds raconte l’histoire de James Poole, membre de l’Explorer Team de The North Face, et de sa traversée du désert d’Atacama dans le cadre de la course The Speed Project Atacama.

L’origine de TSP ATA est une course non homologuée de 500 km entre Los Angeles et Las Vegas. Célèbre pour son éthique « Pas de règles, pas de spectateurs », l’événement original (et existant) propose aux coureurs de se rendre de « LA à Vegas » par n’importe quel itinéraire possible, à condition qu’ils partent du quai de Santa Monica et se terminent au panneau « Welcome To Vegas » (Bienvenue à Vegas). Dans sa version chilienne, les règles sont les mêmes : il n’y en a pas !

Pour tenter de franchir la ligne en premier, James Poole a préféré s’écarter de l’itinéraire routier plus évident et sécurisé (mais plus long) choisi par la plupart des autres concurrents pour un parcours peu emprunté et plus exposé à travers les mines de cuivre à ciel ouvert du désert d’Atacama. Une approche plus directe qui l’a exposé au terrible désert et à son soleil brûlant.

Pour la petite histoire, James a terminé la TSP ATA à la deuxième place, parcourant 498 km en 93 heures et 44 minutes.

Voir aussi sur le même sujet le film de Casquette Verte au cœur de l’Atacama ICI

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Casquette Verte et James Poole au départ de la course. Source Atacama Bonds

Atacama Bonds : endurance physique et force mentale

À des centaines de kilomètres de la civilisation, sans autre soutien que celui de l’équipe de tournage et de son amie Nicki, le film Atacama Bonds montre James Poole repoussant non seulement les limites de l’endurance humaine et de la force mentale, mais aussi l’importance des liens humains lorsque les choses se gâtent et que sa vie est en danger.

« La course à pied est souvent considérée comme un sport individuel et, bien que cette aventure ait nécessité que je sois le seul à mettre un pied devant l’autre pendant plusieurs centaines de kilomètres, elle n’en est pas moins une aventure humaine », a souligné James Poole après son épopée. « Un vieux dicton dit : si tu veux courir vite, cours seul, si tu veux courir loin, cours à plusieurs. Ce qui n’est pas dit, c’est que si vous voulez courir 500 km dans l’endroit le plus sec de la planète, vous devez trouver les personnes les plus “badass” que vous connaissez. Vous aurez besoin d’elles ! »

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Source Atacama Bonds

Atacama Bonds : du testing matos grandeur nature

En bon membre de la team The North Face, James Poole a profité de cette expérience pour mettre à l’épreuve les nouveaux équipements de la marque. Il a ainsi couru avec une paire de Summit VECTIV Pro 2 sur mesure, adaptée, équipée notamment de guêtres pour éviter la rentrée de sable. Côté vêtements, vu les conditions dans ce désert aride et sans ombre, James Poole portait la nouvelle collection LIGHTRANGE™ qui propose une protection solaire nouvelle génération (UPF40+°). « Lorsque vous êtes seul dans le désert, loin de toute civilisation, il n’est pas exagéré de dire que le choix de l’équipement peut faire la différence, raconte-t-il. La nouvelle collection LIGHTRANGE™ – le sweat en particulier – m’a fourni la protection solaire nécessaire et une vraie respirabilité, tout en séchant rapidement pour rester au sec pendant les nuits plus fraîches. »

Atacama Bonds, le film

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À l’occasion de la 30ème édition du Festival des Templiers, rebaptisé Hoka Les Templiers, coup de projecteur sur Odile Baudrier et Gilles Bertrand, le couple fondateur de l’événement de trail le plus ancien en France, et retour en photos sur la toute première édition, en 1995.

Odile Baudrier et Gilles Bertrand, un couple mythique dans l’histoire du trail

C’est en 1995 qu’Odile Baudrier et Gilles Bertrand lancent au cœur du Parc naturel régional des Grands Causses, dans l’Aveyron, la première édition d’un événement encore inédit en France : une épreuve de course à pied entièrement sur chemin, une aventure sauvage et authentique en semi-autonomie. Inspirés par leurs récents reportages aux États-Unis en 1991, où ils couvrent la Western States en Californie et le Leadville 100 dans le Colorado, Odile Baudrier et Gilles Bertrand impulsent alors une nouvelle discipline, le trail, qui connaîtra dans les années suivantes un essor extraordinaire.

Leadville 1989. Photo Gilles Bertrand
Leadville 1989. Photo Gilles Bertrand

Photo-journalistes formés sur le terrain, Odile Baudrier et Gilles Bertrand ont été marqués par leur participation à la revue « Spiridon », créée en 1972, qui prône un retour à la nature, ainsi que le sport pour toutes et pour tous. Le couple passionné a ensuite fondé les revues de référence de course à pied VO2 Mag et Endurance, qui ont contribué à populariser la pratique du trail. C’est dans ce cadre que Gilles Bertrand fut amené à couvrir pas moins de 6 fois les Jeux Olympiques en tant que photographe accrédité. Son travail fait d’ailleurs actuellement l’objet d’une exposition photographique qui se déroule à Millau jusqu’au mois de septembre 2024.

Londres 2012 Usai, Bolt. Photo Gilles Bertrand
Londres 2012, Usain Bolt. Photo Gilles Bertrand

Les Templiers, un événement pionnier, solidaire et visionnaire

Profondément animés par des valeurs humaines fortes, Odile Baudrier et Gilles Bertrand ont notamment cherché à impulser dans leur événement les notions de solidarité et d’accessibilité à tous. La première édition des Templiers avait en effet été pensée à visée humanitaire, et les bénéfices récoltés avaient été reversés à une ONG basée au Tchad, un soutien qui perdura les quinze années suivantes.

Odile Baudrier et Gilles Bertrand
Odile Baudrier et Gilles Bertrand. Photo DR

Quelques années plus tard, en 2004, c’est l’accès au trail des femmes qui est encouragé avec la création de la première épreuve 100% féminine en France, la Templière. Une exigence éthique forte qui explique aussi qu’Odile Baudrier soit devenue une lanceuse d’alerte reconnue sur le dopage, dans une discipline où les contrôles sont peu nombreux. Un combat dont la vitrine est le site internet de référence Spé15 créé par Odile en 2015. Et pour la 30ème édition des Templiers, c’est un nouveau « Templiers Social Club » qui voit le jour, une initiative pensée pour permettre l’accès à la course à pied à un public isolé.

Les Templiers, une histoire de famille

Aujourd’hui reconnu comme l’une des plus grandes fêtes du trail en France, réunissant chaque année plus de 10000 coureurs amateurs et quelques-uns des grands noms mondiaux du trail, le Festival des Templiers possède aussi une âme poétique singulière insufflée par Gilles Bertrand. Restés farouchement indépendants, les Templiers restent aujourd’hui une histoire familiale singulière et remarquable, avec la présence depuis leur plus jeune âge des enfants d’Odile et Gilles, Anaïs et Kevin, ce dernier occupant le poste de co-Directeur, Responsable des partenariats et du développement.

Kevin Bertrand avec Jim Walmsley, Odile et Gilles, édition 2022 ©Cyrille Quintard
Kevin Bertrand avec Jim Walmsley, Odile Baudrier et Gilles Bertrand, édition 2022. Photo Cyrille Quintard

L’album photo de la première édition de la Grande Course des Templiers

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L’affiche et bulletin d’inscription de la première édition des Templiers, paru dans le magazine VO2 Mag. Source Templiers / DR
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Le départ de la première édition des Templiers, en 1995. Photo Templiers / DR
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Sur la ligne de départ, un équipement… d’époque ! Photo Templiers / DR
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Gros plan sur le dossard N°1 de la première édition, attribué à Michel Deleris. Photo Templiers / DR
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Le train des coureurs lors du départ. Photo Templiers / DR
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Pause ravitaillement. Photo Templiers / DR
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Pause ravitaillement. Photo Templiers / DR
Patrick Renard Templiers 1995. Photo Roland Thievenaz : Yves-Marie Quemener : DR
Patrick Renard, vainqueur de la première édition des Templiers en 1995. Photos Roland Thievenaz / Yves-Marie Quemener / DR. Source Templiers
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Le bonheur à l’arrivée. Photo Templiers / DR
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Tous les coureurs connaissent le fameux gel « Coup de Fouet », mais peu sont ceux à savoir que ces produits sportifs ont été inventés par la marque Overstim.s dès les années 80. L’entreprise installée en Bretagne nous a ouvert ses portes et dévoilé les coulisses de la conception de son célèbre gel nutritionnel.

Avant le « Coup de Fouet », le GatoSport

On peine à réaliser que derrière le nom Overstim.s, à la consonance anglo-saxonne prononcée, se cache une petite entreprise familiale nichée sur la côte bretonne de l’océan Atlantique, à Plescop, dans les environs de Vannes. C’est ici que Daniel de Saint-Ouen s’est installé au début des années 90. Le fondateur d’Overstim.s avait lancé sa petite affaire au début des années 80.

À l’époque, ce grand sportif, notamment pratiquant de cyclisme, ne trouvait pas son compte sur le marché de la nutrition sportive et avait décidé de fabriquer dans son petit garage de Vincennes, près de Paris, sa propre recette lui permettant de se remplir l’estomac de manière efficace d’un point de vue digestif et nutritionnel, tout en s’évitant d’engloutir une assiette de pâte avant de partir pour de longues heures de balades à vélo. Le célèbre GatoSport était né, qui devait être suivi par la création de gels et de boissons énergétiques, désormais largement consommés par les amateurs de sports d’endurance.

Découvrez la vidéo de fabrication du gel « Coup de Fouet » ici

Un « Coup de Fouet » nouvelle version

Si Overstim.s est désormais une des rares marques à proposer une aussi vaste variété de gels permettant aux coureurs et aux cyclistes de retrouver de l’énergie durant leur effort, le plus célèbre est sans conteste son gel « Coup de Fouet ». Ces termes, désormais utilisés dans le langage courant, sont pourtant propriétés de l’entreprise bretonne. Mais si beaucoup de coureurs se souviennent des petits tubes jaunes de « Coup de Fouet », c’est désormais chose révolue. L’entreprise a en effet décidé en début d’année de franchir une étape d’ampleur en changeant son packaging emblématique pour un contenant plus pratique et éco-responsable.

Transformation packaging Coup de Fouet
Source Esprit Trail

Ainsi, le « Coup de Fouet » se consommera désormais directement dans un petit sachet en plastique, comme il est courant désormais de le voir chez d’autres marques de nutrition sportive. « Ce changement nous a permis de réduire drastiquement notre empreinte carbone en baissant d’un tiers l’usage de plastique, explique Cédric Le Feur, directeur marketing de l’entreprise. Dans un sachet, nous avons pu mettre 13% de produits en plus, ce qui représente finalement 20% d’énergie supplémentaire pour le consommateur, pour le même prix ! Ce changement de packaging nous permet également d’être plus efficaces en termes de transport de la marchandise. Enfin, grâce à ce nouveau matériau que nous utilisons, impliquant un process industriel différent, nous pourrons mettre en place de nouveaux développements, de nouvelles évolutions », affirme-t-il, sans vouloir en dévoiler plus sur les futurs produits Overstim.s.

Coup de fouet
Plus simple à embarquer dans une ceinture ou un sac, le nouveau packaging du “Coup de Fouet”. Photo DR

« Coup de Fouet », un gel fabrication « maison »

Mais alors que contient véritablement le gel énergétique « Coup de Fouet » et comment est-il conçu ? Pour en savoir plus, Overstim.s nous a ouvert les portes de son laboratoire et de ses lignes de production. Car la marque est l’une des rares en France à concevoir et à produire elle-même ses produits sur son propre site de production, à quelques minutes de son siège social. Un bâtiment qui n’a rien d’imposant, d’où l’on imagine mal que sortent chaque année des millions de produits énergétiques.

« En théorie, la conception d’un gel est assez aisée, indique Romain Le Goff, le directeur qualité du Laboratoire. Il suffit de mélanger des minéraux et des vitamines sous forme de poudre à du sirop de glucose, auquel on ajoute de la gelée royale et des arômes. Mais en pratique, la recette d’un gel n’est pas si simple à voir le jour, et peut parfois demander 2 à 3 ans de développement et de tests. » D’autant qu’outre le fait de répondre à un besoin nutritionnel spécifique, à rendre ses gels facilement assimilables et agréables à consommer, Overstim.s se doit de respecter un cahier des charges strict, pour respecter les règles antidopages et les questions d’allergène par exemple, tout en s’assurant de la disponibilité des matières premières.

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Un contrôle de tous les instants. Photo Esprit Trail

« Coup de Fouet », un dosage très précis

Concrètement, le gel est constitué d’un assemblage de poudre avec du liquide et des produits semi-liquides. « Mais pas n’importe comment ! Il y a vraiment une recette de cuisine à respecter, avec un ordre d’incorporation des matières premières et des temps de mélange bien stricts », précise Luc Peléritot, le directeur du laboratoire.

Ça commence donc par le MIX, préparé la veille de l’assemblage dans un minuscule bureau annexe, où tout est question de dosage. Ce MIX est composé des vitamines correspondant à chaque formule, ainsi qu’une partie ou la totalité des minéraux selon les formulations, et des poudres de fruits telles que le goji, l’acérola, l’açaï, la glée royale, etc., en fonction des formules. « Ce pré-mélange nous permet d’être très précis pour chaque dose. Il faut bien comprendre que les minéraux et les vitamines ne représentent que quelques grammes dans un ensemble de plusieurs centaines de kilos. Il est donc très important de s’assurer que ces pesées infimes, par rapport au reste du mélange, correspondent bien à la valeur nutritionnelle recherchée pour le produit que l’on fabrique », rappelle Luc Peléritot.

D’un autre côté sont préparés les différents sucres tels que le sirop de glucose, le fructose, les maltodextrines et le dextrose, incorporés dans un mélange qui va reposer une nuit entière.

« Coup de Fouet », une production éclair

Le lendemain, c’est l’heure de l’assemblage, sur la ligne de production du « Coup de Fouet ». Et elle est surprenante ! Là où l’on pourrait s’imaginer un hangar gigantesque avec d’énormes machines crachant des milliers de sachets à la seconde, tout se fait dans une petite salle au centre de laquelle une seule machine spécifiquement conçue pour Overstim.s travaille en autonomie complète.

Deux grosses cuves réceptionnent d’un côté le MIX, puis de l’autre le mélange de sucres, le tout dans un ordre bien précis pour correspondre à l’homogénéisation voulue. Il faut une heure pour parfaire ce mélange final.

Dernière étape, le conditionnement du gel. Le transfert du produit vers son emballage se fait par l’intermédiaire d’imposants tuyaux équipés d’un système de filtre et d’un détecteur de métaux « afin de s’assurer qu’il n’y ait aucun corps étranger ». Au bout de ces tuyaux, une petite machine récupère le produit, le sépare en une dose précise équivalent à 34 grammes, l’incorpore dans un film plastique transformé en sachet, le soude et le coupe. Le tout-en-un ! En une heure, ce sont 10000 sachets qui sont ainsi délivrés !

« 40 ans après notre création, certains pensent toujours que nous sommes une grosse entreprise américaine, à cause de la consonance de notre nom, s’amuse Cédric Le Feur. Mais en fait, nous nous considérons comme les artisans de la diététique. Tout est fait ici, dans nos petits ateliers de production, mais avec sérieux et passion, au sein d’une petite entreprise bretonne comptant 35 employés ! »

Coup de Fouet 1
Photo Esprit Trail

Découvrez en vidéo les secrets de fabrication du gel « Coup de Fouet »

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Malgré une météo compliquée, des glissades, des pieds trempés et boueux, les sourires et l’ambiance chaleureuse des événements étaient au rendez-vous pour une édition de la Transju’Trails réussie, à Morez, dans le Jura. 2800 concurrents ont ainsi pu arpenter les sentiers jurassiens les 1er et 2 juin, sur les 7 courses au programme. Dans la course phare de 82 km, Ludovic Bourgeois et Marion Flament se sont imposés.

Résultat Transju’Trails 2024 : le 82 km pour Ludovic Bourgeois, abandon de Dimitri Morel-Jean

C’est à 5h30 aux Rousses qu’a été donné le top départ du 82 km, alors que le jour se lèvait à peine et qu’une bruine fraîche tombait du ciel. Les deux favoris, Ludovic Bourgeois, manager du Team Transju-Intersport et Dimitri Morel-Jean de Lons Athlé 39 ont rapidement donné le ton : la course serait rapide. Après 43 km et 3h42’ de course, au pointage de Morez, les deux traileurs n’avaient que 27 secondes d’écart. Hélas, Dimitri Morel-Jean sera contraint d’abandonner suite à un souci de santé. Ludovic Bourgeois pouvait s’envoler… et terminer en vainqueur après 8h28’37’’. Benjamin Lamotte s’est classé 2e à plus d’une demi-heure, en 8h59’00. Samy Revillet a pris la 3e place, avec un temps de 9h07’19’’.

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Ludovic Bourgeois, vainqueur 82 km. Photo Lilian Menetrier

« Pour être honnête avec vous, hier, je ne prenais pas le départ, a déclaré Ludovic Bourgeois. Le stress peut-être… Je ne me sentais vraiment pas bien. Avant Bois d’Amont, je suis revenu sur Dimitri, on est quasi ensemble, mais je ne suis pas en tête au pointage. Je voulais vraiment rester dans ma course, puisque Dimitri, c’est un autre niveau que moi. Et pareil, chaque bas de descente, je le reprenais. On a fait une bonne partie ensemble. Et au-dessus de Moiry, il m’a tapé sur l’épaule, il m’a dit, vas-y, je ne peux pas. J’ai surtout été très prudent sur la Dôle, parce que c’est un toboggan géant. Et je me suis dit que ce serait dommage de se blesser là. Je suis super content, bien sûr. Et puis, c’est top. »

Résultat Transju’Trails 2024 : le 82 km pour Marion Flament devant Maud Méry de Montigny

Du côté des femmes, Marion Flament a pris la tête de la course dès le début, et ne l’a jamais lâchée. Après 5h00’08, elle pointait à la mi-course à Morez (43 km) avec 26 minutes d’avance sur Nadège Lutic, deuxième, et Maud Mery de Montigny, troisième, 48 secondes plus loin. À l’arrivée aux Rousses, Marion Flament s’est imposée en 11h41’10”, 30e au scratch, avec moins de 16 minutes d’avance sur Maud Méry de Montigny revenue comme une fusée dans la seconde partie de course. Nadège Lutic a finalement pris la 3ème place, à 1 heure de la gagnante du jour.

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Maud Méry de Montigny, 2ème du 82km dans ces montagnes du Jura qui l’inspirent tant. Photo Ben Becker

Résultat Transju’Trails 2024 : le 62 km pour Jean-François Pugin et Delphine Jaillard

Comme pour le 82 km, le rythme du 62 km a été donné dès les premiers kilomètres. Mais Jean-François Pugin a su doser son effort et attendre son heure. Reprenant 5 places entre le 15e et le 42e km, il s’est porté en tête devant Pablo Florent et Ludovic Bailly Basin. Il s’imposera à l’arrivée en 5h 51’ 49’, devant Baptiste Coatantiec et Pablo Florent.

« C’était cool, a commenté le vainqueur. Bonne température, terrain exceptionnel, bonne accroche, c’était super fun, c’était vraiment bien. Je me suis amusé. Pour le départ, ce matin, dans ces conditions, c’était pas trop difficile, je suis parti doucement et après, la première partie, c’est plutôt roulant, j’ai trouvé cela assez soft jusqu’à la fin. Par contre, ça glissait et je suis tombé quelque fois. »

Chez les femmes, un trio de tête s’est installé rapidement. Au deuxième pointage à Morez (42 km), Delphine Jaillard devançait Cora Mariotte, gagnante du 42 km en 2023, de 4’16 et Delphine Monnier-Benoit de 6’36. Ce trio ne s’est plus lâché jusqu’à l’arrivée et est monté sur le podium dans l’ordre. Delphine Jaillard a ainsi terminé 1ère en 8h04’49’’, 19ème au scratch, suivie par Cora Mariotte en 8h28’42’’ et Delphine Monnier-Benoit en 8h42’50’’.

« Heureusement que les bénévoles étaient là parce que sinon je pense que je n’aurais pas fini, a avoué Delphine Jaillard. C’est dur, c’est gras, ça glisse, mais il y a une super ambiance. Et puis c’est comme ça, on fait du trail, donc on sait que ce sont les conditions. On a eu une vue magnifique en haut de la première montée, et là on s’est dit : c’est bon, le trail est gagné. Après le reste, c’était un peu plus compliqué, mais quand on a passé la ligne, c’était génial. »

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Photo Ben Becker.

Résultat Transju’Trails 2024 : le 42 km pour Simon Paccard et Alice Meignié

Sur le 42 km, Simon Paccard, vainqueur de l’UTMB MCC, a mené la course de bout en bout, laissant peu de place au suspense et à la concurrence. Il a terminé en 3h44’20’’. Derrière, Carl Maugain et Yann Alarcon ont terminé respectivement 2e en 3h53’18 et 3e en 4h03’56’’.

Il en est allé de même chez les femmes où Alice Meignié a pris la tête dès le début et l’a gardée jusqu’au bout pour terminer 1ère féminine en 4h28’07’’, 9ème au scratch. Elle a devancé Carine Loyer de 14 minutes et Cyrielle Baroni de plus de 33 minutes.

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Photo Lilian Menetrier.

Résultat Transju’Trails 2024 : le 25 km pour Dylan Ribeiro et Lisa Delacroix

Dylan Ribeiro, vainqueur de la Transju’Trails 25 km 2023, remettait son titre en jeu et n’a pas manqué de confirmer. Il a survolé la course et réalisé le doublé en 2h01’01’’, laissant le second, Enzo de Pizzol, à plus de 12 minutes. Hugo Vuillet monte sur la 3ème marche du podium, à 15 minutes du vainqueur.

Chez les femmes, Lisa Delacroix s’impose en 2h45’51’’. Elle devance Aurélie Delattaignant et Clémence Gindre.

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Personne n’avait imaginé un tel scénario ! Lors des Championnats d’Europe de trail et de course en montagne qui se sont déroulés du 31 mai au 2 juin 2024 à Annecy, dans le cadre de la MaXiRace du lac d’Annecy, les Français ont gagné 22 médailles ! Ils ont ainsi explosé le précédent score de 11 médailles obtenu en 2022 en Espagne. C’est en trail que les Bleus ont réalisé un carton plein, en prenant les 3 places du podium de la course Hommes et de la course Femmes, et décrochant les titres par équipe. Historique et fantastique.

Championnats d’Europe de montée sèche : 6 médailles pour les Bleus

La première journée des Championnats d’Europe de trail et de course en montagne, vendredi 31 mai, a donné le ton, avec l’épreuve de montée sèche pour les U20 et pour les Élite. Une montée sèche pas si sèche que ça d’ailleurs, puisque la météo n’a guère été clémente pour les coureurs, avec une pluie froide et des températures proches de 10° totalement inattendues en cette période de l’année. Autant dire que les sentiers allaient être boueux et les appuis rendus glissants.

Ce sont les U20 Hommes qui ont eu le privilège d’ouvrir les hostilités dès 9 heures du matin, avec au menu un tracé de 5,6 km et 830m D+, suivi des Élites sur un parcours de 7,6 km et 980m D+. Quatre courses donc, et au bout les 6 premières médailles de la délégation française, avec le bronze de Jules Mongellaz chez les U20 Hommes et l’argent par Équipe, le bronze de Lily Beck chez les U20 Femmes et l’or par Équipe, le bronze encore par Équipe pour les Élite Hommes, où le premier Français, Frédéric Tranchand, a terminé 5ème, et enfin l’or par Équipe chez les Élite Femmes, où la première Française, Christel Dewalle, a terminé 4ème !

Montée Sèche femmes. Photo Alanis Duc : FFA
Elise Poncet, Christel Dewalle et Marie Nivet, médaillées d’or par équipe en montée sèche (manque Nélie Clément). Photo Alanis Duc / FFA

Championnats d’Europe de trail : triplé historique chez les Hommes

Un samedi qui restera gravé dans les annales du trail ! La stratégie des équipes de France fixée par le sélectionneur Adrien Séguret, sur ce parcours de 58 km et 3500m D+, tenait en 2 phrases : le collectif d’abord, pour faire exploser la concurrence, l’individuel ensuite, pour les places sur le podium. Et c’est exactement ce qu’ont fait les Bleus, tant dans l’épreuve Hommes que Femmes, avec des athlètes qui se sont immédiatement portés en tête de course pour imposer un rythme de dingue.

Pas de round d’observation donc, et des nations qui ont vite perdu pied, à commencer par les Italiens, pourtant très attendus. Chez les hommes, c’est Hugo Deck qui a planté les premières banderilles, avant que Thomas Cardin ne prenne le relais. Le leader du team Kiprun, qui rêvait d’un titre international, était dans un grand jour. Relâché de bout en bout, sûr de lui, il n’a pas tremblé quand, après 30 km de course, le champion du monde en titre Benjamin Roubiol est revenu sur lui. « Je m’y attendais, je savais que Benjamin était très rapide sur cette descente et qu’il allait revenir, mais ça n’a pas changé ma stratégie », a déclaré Thomas Cardin après course.

Au final, Thomas Cardin s’est imposé avec la manière en 4h 58mn 22s et a décroché le titre européen. Il a devancé Benjamin Roubiol de près de 5 minutes, tandis que pour sa toute première sélection en Bleu, Loic Rolland, parti plus prudemment, a réussi à revenir sur le Britannique Thomas Roach pour monter sur la 3ème marche du podium, à 9 minutes de Thomas Cardin. Dernier Français de cette épique équipe, Hugo Deck a terminé 10e en 5h23mn49s. Ce fantastique triplé a évidemment permis aux Bleus de décrocher l’or par équipe haut la main.

Podium Hommes. Photo Alanis Duc : FFA
Un podium 100% bleu avec Benjamin Roubiol, Thomas Cardin et Loic Rolland. Photo Alanis Duc / FFA

Championnats d’Europe de trail : 4 sur 4 chez les Femmes !

Ce scénario de rêve s’est répété chez les Femmes, mais avec une surprise de taille. Alors que tout le monde attendait Blandine L’Hirondel, double championne du monde (2019-2021) et championne de France de trail long en titre, qui avait pris la course à son compte dès le début, c’est l’inattendue Clémentine Geoffray qui a coupé la ligne en premier. Inattendue, car la championne du monde 2023 avait connu un début de saison compliqué, avec des blessures à répétition, et avait même renoncé à disputer les championnats de France de trail long il y a quelques semaines.

Pour sa course de rentrée, elle partait donc dans l’inconnu, avec de nombreux doutes. Et même si le physique a parfois flanché, le moral a su prendre le relais pour lui permettre de revenir sur Blandine L’Hirondel et accélérer sur la fin de course pour se détacher progressivement et prendre près de 5 minutes dans la dernière montée.

Au final, Clémentine Geoffray a remporté l’épreuve en 5h44mn37s, devançant Blandine L’Hirondel, qui a terminé seconde en 5h53mn49s. Adeline Martin, championne du monde 2017, a pris une très méritoire troisième place en 5h56mn44s, signant un podium 100% tricolore exceptionnel. Julie Roux a complété l’incroyable prestation de l’équipe de France en terminant 4ème. Les filles remportent donc l’or par équipe. Un exploit vertigineux !

Avec un total de 8 médailles sur 8 possibles, la France a porté son compte à 14 médailles, dépassant le score de 2022, alors qu’il restait encore une journée de compétition. Le rêve bleu pouvait continuer.

Podium Femmes. Photo Alanis Duc : FFA
4 Françaises aux 4 premières places et l’or par équipe, avec Adeline Martin, Blandine L’Hirondel, Adeline Geoffray et Julie Roux. Photo Alanis Duc / FFA

Championnats d’Europe de montée / descente : 8 médailles de plus pour les Bleus

A peine remis des émotions du samedi, qu’il fallait se remobiliser pour la dernière épreuve de ces Championnats d’Europe : la montée / descente. Au programme de ce dimanche 2 juin, un parcours de 5,9 km et 400m D+ pour les U20 et de 16 km / 960m D+ pour les Élite.

Ont-ils été inspirés par leurs aînés la veille ? Toujours est-il que les Juniors Hommes ont livré une prestation exceptionnelle, en prenant les 4 premières places. La victoire est revenue au champion de France Antoine Puydebois, devant Jules Montgellaz, Maël Henric et Jules Barriod. Ce quatuor magique a bien évidemment remporté l’or par Équipe. Chez les Féminines, c’est également une Française, Margot Dajoux, qui s’est parée d’or, tandis la France a pris l’or par Équipe grâce aux prestations des autres Bleues. 6 médailles de plus venaient se rajouter au total des Bleus, passant le compteur à 20.

dajoux. Photo Alanis Duc : FFA
Margot Dajoux, championne d’Europe U20 de course en montagne. Photo Alanis Duc / FFA

Quelques minutes plus tard, c’était au tour des Élite de boucler ces trois jours exceptionnels. Au prix d’une lutte acharnée, et malgré une chute spectaculaire, Théodore Klein parvenait à décrocher le bronze en individuel, tandis que le collectif, avec Frédéric Tranchand (7e), Romain Discher (14e) et Quentin Meyleu (20e) s’emparait de l’or par Équipe. Petite déception (il en fallait bien une) chez les Femmes, où les Bleues n’ont rien pu faire face à la concurrence, tant en individuel qu’en collectif.

Mais avec un total de 22 médailles, dont 11 dans le plus précieux des métaux, la moisson était plus que réussie.

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U20 Up and Down. Photo Alanis Duc : FFA
Une équipe de France U20 Up and Down en or. Photo Alanis Duc / FFA
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Pour son grand retour à la compétition, Mathieu Blanchard a marqué les esprits en s’imposant sur la MaXiRace du lac d’Annecy, au terme d’un combat de toute beauté avec Thibaut Garrivier. Chez les femmes, c’est Camille Bruyas qui est sortie victorieuse de sa belle bataille avec Fiona Porte.

MaXiRace du lac d’Annecy : Mathieu Blanchard / Thibaut Garrivier, le combat des chefs

Il y aura cru durant 80 km, mais il y en avait 12 de trop ! Sorti en tête du ravitaillement de Menthon, au 76e kilomètre de la boucle autour du lac d’Annecy, Thibaut Garrivier, coureur non professionnel devant concilier ses 35 heures hebdomadaires de travail de radiologue et son entraînement, comptait alors 20 secondes d’avance sur Mathieu Blanchard, qu’il venait de rejoindre, et pouvait légitimement penser à la victoire. Hélas pour lui, la montée du col des Contrebandiers allait lui être fatale. Mais quelle belle bataille les deux hommes ont livré, qui ont animé la course de bout en bout.

Partis dans la nuit d’Annecy, les deux hommes étaient passés ensemble au sommet du Semnoz, première difficulté du jour, puis pointaient encore ensemble au 32eme kilomètre, en compagnie de Vincent Bouillard et du champion de France de trail long Baptiste Chassagne, tandis qu’Aurélien Dunand-Pallaz, autre grand favori, déjà 2 fois deuxième de cette boucle qu’il connaît par cœur, suivait à 5 minutes.

Thibaut Garrivier Semnoz
Thibaut Garrivier dans le groupe de tête en haut du Semnoz, première difficulté du jour. Source DR

Au ravitaillement de Doussard, situé à l’autre bout du lac par rapport à Annecy, au km 48, Mathieu Blanchard arrivait seul en tête, avec un peu plus d’une minute d’avance sur Thibaut Garrivier. Il allait ensuite creuser l’écart pour pointer à Montmin, au km 57, avec 5 minutes d’avance sur son rival, et semblait se diriger vers une victoire nette. Mais à l’arrière, Aurélien Dunand-Pallaz sonnait la révolte et revenait à la 3ème place, à 13 minutes du leader, talonné par Baptiste Chassagne.

MaXiRace du lac d’Annecy : Mathieu Blanchard au finish

Alors qu’il maintenait un rythme soutenu, Mathieu Blanchard, qui découvrait l’épreuve, allait cependant commencer à se faire grignoter du terrain par un Thibaut Garrivier impressionnant, qui revenait à une minute au Col de l’Aulp, au 65e km. Les deux hommes se rejoignaient dans la descente et arrivaient ensemble au ravitaillement de Menthon, au 76ème kilomètre. Auteur d’un ravito express, Garrivier repartait en tête, 20 secondes devant Blanchard. Mais il allait ensuite se faire rattraper dans la montée du col des Contrebandiers, pour laisser filer le coureur du team Salomon.

Blanchard : Garrivier
Thibaut Garrivier rejoint Mathieu Blanchard. Le bras de fer est total ! Source DR

Au 86e km, au Mont Baron, alors qu’il ne restait que la descente vers Annecy, la messe était dite : Mathieu Blanchard avait pratiquement 4 minutes d’avance et pouvait filer vers la victoire. Il s’impose finalement en 9h 10mn 52s, avec près de 7 minutes d’avance sur Thibaut Garrivier (9h 17mn 31s). Aurélien Dunand-Pallaz monte sur la 3ème marche du podium, en 9h 28mn 23s. Baptiste Chassagne termine au pied du podium.

Podium
Garrivier, Blanchard, Dunand-Pallaz, un podium de rêve. Source DR

L’UTMB ? Mathieu Blanchard y pense, mais…

La question devait lui être posée : cette victoire sur la MaXiRace, face à des clients aussi prestigieux que Thibaut Garrivier et Aurélien Dunand-Pallaz, motivait-elle Mathieu Blanchard pour s’aligner au départ de l’UTMB ? Mais la réponse de l’intéressé n’a pas varié depuis le début de l’année. « Cette année, je vis les choses différemment. J’ai décidé de ne pas courir cet hiver, et j’ai découvert le ski-alpinisme. Je reste dans mon coin des Alpes, en limitant les déplacements, et cela me convient bien, j’y trouve un équilibre. Buen sûr, cette victoire me fait plaisir, mais je l’ai toujours dit : mon objectif n°1 cette année est la Diagonale des Fous. Si je me sens bien cet été et que j’ai à la fois le physique et l’envie, pourquoi pas l’UTMB. Mais si je ne le sens pas, je n’irai pas et je ferai un autre ultra, quelque chose qui ne perturbera pas ma préparation pour la Diagonale. »

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Une victoire de prestige qui pourrait donner à Mathieu Blanchard l’envie d’aller se frotter aux élites lors de l’UTMB 2024 ? Source DR

MaXiRace du lac d’Annecy : Camille Bruyas au bout de l’effort

A l’instar de la course masculine, la course féminine a elle aussi offert un superbe duel entre 2 championnes : Camille Bruyas et Fiona Porte. Partie devant, Fiona Porte allait longtemps faire la course en tête, sans jamais creuser un écart conséquent. A mi course, elle comptait 2 minutes d’avance sur Camille Bruyas, avance qui se montait à 3 minutes au Col de l’Aulp, au 65e km. Mais comme chez les hommes, la « chasseuse » rattrapait la leader et passait en tête au ravitaillement de Menthon . Sauf que contrairement à Thibaut Garrivier, Camille Bruyas n’allait plus lâcher la tête de la course.

A l’arrivée, Camille Bruyas a démontré sa capacité à gérer les hauts et les bas pour finalement s’imposer en 11h 00mn 56s, prenant au passage la 19e place au scratch. Elle devance Fiona Porte de près de 12 minutes (11h 12mn 47s). Anne-Cécile Thévenot monte sur la 3e marche du podium, à plus de 45 minutes de la gagnante du jour.

Retrouvez les résultats complets de la MaXiRace du lac d’Annecy ICI

Camille Bruyas
Camille Bruyas à l’arrivée, grand sourire malgré la fatigue. Source DR
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Quelle formidable équipe de France ! Archi-dominateurs, les Bleus ont survolé la course des Championnats d’Europe de trail qui s’est déroulée le 1er juin lors de la MaXiRace du lac d’Annecy. En tête du début à la fin tant chez les hommes que chez les femmes, ils font un carton plein en remportant les 4 titres en jeu, l’individuel hommes et femmes et le par équipe hommes et femmes. Mieux encore, ils réalisent un triplé sur chacune des 2 courses, raflant toutes les médailles. Un exploit historique.

Championnats d’Europe de trail 2024 : les Bleus exceptionnels du début à la fin

Ils partaient avec de grosses ambitions, ils n’ont pas failli. Sur un parcours de 56km et 3500m D+ rendu très boueux par les précipitations des derniers jours, les Français ont impressionné. Tous les Français ! Premier à allumer la mèche, Hugo Deck a un temps mené la danse, avant que Thomas Cardin ne prenne le relais vers le 10ème kilomètre, pour ne plus lâcher la tête de course. Rattrapé par un Benjamin Roubiol parti plus prudemment dans la descente de la 2ème des 3 grosses difficultés, au 40ème kilomètre, Thomas Cardin a su en remettre une couche dans la dernière montée pour faire la différence sur la dernière partie de la course.

Etonnamment lucide et relâché durant la quasi totalité du parcours, Thomas Cardin s’impose finalement en 4h58mn22s et décroche le titre européen. Benjamin Roubiol prend la seconde place, à près de 5 minutes du vainqueur. Pour sa première sélection, Loic Rolland, parti plus prudemment, a réussi à revenir sur le Britannique Thomas Roach pour monter sur la 3ème marche du podium, à 9 minutes de Thomas Cardin. Hugo Deck termine 10e en 5h23mn49s. Ce fantastique triplé permet aux Bleus de décrocher l’or par équipe haut la main.

C’était une grande journée, que j’attendais depuis longtemps, a déclaré Thomas Cardin. Ça fait 7 ans que je m’entraîne, je n’avais jamais réussi à traduire au niveau international ce que j’arrive à faire au niveau national et aujourd’hui, les planètes étaient alignées. Je suis extrêmement fier de la course que j’ai faite aujourd’hui, et d’avoir honoré de cette façon le maillot de l’équipe de France. Et je suis également heureux pour ma femme, mon fils et mon coach, Philippe Propage, qui m’accompagnent au quotidien et me soutiennent quand ça ne va pas. “

Thomas Cardin Champion d'Europe
Thomas Cardin Champion d’Europe. Source TV8 Mont Blanc

Championnats d’Europe de trail 2024 : les Bleues sans partage

Si la domination des Bleus a été impressionnante chez les hommes, elle a été totale chez les femmes. Il faut dire que le quatuor aligné au départ avait de quoi faire rêver, avec 3 championnes du monde alignées : Blandine L’Hirondel (2019-2021), Clémentine Geoffray (2023) et Adeline Martin (2017), et une guerrière, Julie Roux, gagnante du Grand Trail des Templiers et de la SaintéLyon fin 2023.

Se portant en tête dès le départ, la championne de France 2024 Blandine L’Hirondel a mené toute la première partie de course, imprimant son rythme sans faiblir. Comme Thomas Cardin dans la course masculine, la double championne du monde a été rattrapée par Clémentine Geoffray juste avant la dernière grosse bosse, tandis qu’Adeline Martin pointait alors à la 3ème place, à une minute à peine des 2 premières Françaises. La championne du monde en titre, qui avait connu quelques blessures en début de saison et était dans le doute, a su accélérer sur la fin de course pour se détacher progressivement et prendre près de 5 minutes dans la dernière montée.

Au final, Clémentine Geoffray s’impose en 5h44mn37s. Elle devance Blandine L’Hirondel, qui termine seconde en 5h53mn49s. Adeline Martin prend la troisième place en 5h56mn44s, signant un podium 100% tricolore exceptionnel. Julie Roux complète l’incroyable prestation de l’équipe de France en terminant 4ème. Les filles remportent donc l’or par équipe. Un exploit vertigineux !

J’ai eu des hauts et des bas, j’ai eu du mal à m’alimenter, je ne savais pas trop si ça allait tenir mais le mental a tenu et voilà, a commenté Clémentine Geoffray. J’ai beaucoup douté de moi dernièrement, j’étais à la rue dans le dernier stage d’entraînement, et finalement je suis très contente d’avoir réussi à boucler cette distance qui était inconnue pour moi. Et puis faire ça à la maison, c’était incroyable !”

Europe femmes - OK
Blandine L’Hirondel très éprouvée à l’arrivée, avec Clémentine Geoffray. Source TV8 Mont Blanc
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Pour progresser sur des points précis ou pour revenir à l’entraînement à la suite d’une blessure, rien ne vaut le test de technique de course. Il permet de déterminer les forces et faiblesses du coureur, donc d’établir un programme adapté qui tienne compte de l’évolution de la condition physique, et de mesurer les résultats après quelques semaines d’entraînement. Exemple avec le cas de Blandine L’Hirondel, devenue championne de France de trail long 2024 après 3 mois d’arrêt sur blessure.

La blessure, ennemi n°1 des coureurs

Dans le monde de la course à pied, les revers sont inévitables. Il y a deux ans, François D’Haene l’a expérimenté, avec plusieurs blessures successives qui l’ont tenu loin des sentiers pendant près d’un an. Plus récemment, début avril, Sylvain Cachard a ramené une fracture de fatigue au pied d’un stage d’entraînement à La Réunion, tandis que Mathieu Delpeuch, après cinq mois de préparation pour revenir à son meilleur niveau pour les Championnats de France de trail, était victime d’une fracture de fatigue au niveau du bassin.

Quant à Blandine L’Hirondel, double championne du monde en 2019 et 2022, elle n’aurait jamais pu imaginer ce qui allait lui arriver juste après être montée sur la 3ème marche du podium de son premier 100 miles, l’UTMB Mont-Blanc, début septembre 2023. Dans l’excitation liée à sa performance, la leader du Kiprun Women Team n’a pas observé un temps de récupération d’après course suffisant, reprenant trop rapidement et à trop haute intensité. Résultat : elle a subi en octobre une fracture de stress dans son talon gauche, synonyme d’arrêt complet de tout entraînement.

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Blandine L’Hirondel à l’arrivée de l’UTMB 2023, où elle finit 3ème. Photo-UTMB-Group

Retour de blessure, le cas de Blandine L’Hirondel

Il lui a alors fallu trouver un programme parfaitement adapté, mêlant entraînement croisé et travail de réhabilitation du pied, pour pouvoir progressivement reprendre la course à pied plus de 3 mois et demi après sa blessure. Le graphique de tendance de la condition physique de Blandine L’Hirondel, tel qu’il apparaît dans le Training Hub Coros, permet de mieux comprendre ce qu’il s’est passé, les raisons de sa blessure et sa stratégie, sachant que la condition physique considérée ici fait référence à la capacité à supporter des séances d’entraînement plus difficiles, tandis que l’évolution de l’intensité fait référence à la fatigue qui accompagne l’entraînement.

TABLEAU 1 CONDITION PHYSIQUE Source Coros
Tendance de la condition physique et de l’intensité de Blandine L’Hirondel entre le 1er août 2023 et le 17 mars 2024. Source Coros

Comme on peut le constater, Blandine L’Hirondel a dû observer trois mois de repos et de rééducation avant de pouvoir reprendre progressivement la course à pied. Immédiatement après sa blessure, elle s’est déplacée avec des béquilles pendant trois semaines avant de pouvoir commencer un entraînement croisé léger, à base de vélo et de marche à pied. Après avoir tenté de reprendre la course à pied à la huitième semaine, début février 2024, elle a ressenti des douleurs, ce qui a retardé son rétablissement de deux semaines.

Tout au long des trois mois de rééducation, Blandine L’Hirondel a travaillé avec son kiné pour s’assurer qu’elle reprenait le sport intelligemment et en toute sécurité. Après 12 semaines de rééducation, elle a enfin été autorisée à reprendre la course à pied en se concentrant sur l’augmentation progressive du temps passé à courir. Son volume horaire est ainsi passé de 15 minutes à 1 heure en seulement deux semaines !

Test de technique de course : pour un retour bien encadré

Le test de technique de course est un outil pratique qui permet au coureur d’identifier ses forces et ses faiblesses d’un point de vue biomécanique. En fonction des résultats obtenus, il peut mettre en place un plan d’entraînement musculaire pour améliorer ses points faibles, puis refaire le même test après quelques semaines de pratique régulière des exercices ciblés pour voir s’il y a une amélioration. (Attention cependant, la vitesse jouant un rôle important dans la technique de course – plus vous courez vite, plus vous êtes efficace -, il est important de comparer ces valeurs avec des allures similaires au fil du temps.) Ce test de technique de course a été un outil supplémentaire dans le retour de Blandine L’Hirondel à la course à pied.

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Photo DR

Les 2 tests de technique de course de Blandine L’Hirondel

Au cours de sa rééducation, elle a effectué deux tests à trois semaines d’intervalle afin de voir de quelle façon le travail qu’elle effectuait à l’entraînement et avec son kiné l’aidait à améliorer sa condition physique.

Après avoir couru pour la première fois le 6 février, Blandine L’Hirondel a effectué son premier test de technique de course 3 jours plus tard sur piste. Ce test s’est globalement bien passé, elle s’est sentie bien au niveau cardio mais a constaté que la reprise de la course à pied n’était pas si facile. « Les jambes étaient un peu lourdes et j’ai ressenti un manque de dynamisme, mais j’étais heureuse de courir de nouveau, a-t-elle confié alors. Je ne ressentais plus aucune douleur ! »

Entre les deux tests, Blandine a repris les entraînements en course à pied de façon plus régulière et a inclus davantage de séances de pliométrie pour l’aider à améliorer sa cadence et son équilibre, deux aspects qui avaient montré des faiblesses lors du premier test. Le deuxième test montre clairement que le temps qu’elle a pris pour se concentrer sur l’amélioration de ses aptitudes telles que l’angle d’atterrissage et l’équilibre a eu un impact énorme sur ses résultats. Ce qu’elle a confirmé, déclarant se sentir beaucoup mieux au niveau bio mécanique.

TABLEAU 2 MAÎTRISE
Source Coros
TABLEAU 3 FORCE
Source Coros
TABLEAU 4 EQUILIBRE
Résultats des deux tests de technique de course de Blandine L’Hirondel. Source Coros

Comparaison des tests et examen des résultats des tests de technique de course de Blandine L’Hirondel

La maîtrise.

Le temps au sol désigne le temps que le pied passe au contact du sol lors de chaque foulée. C’est un excellent indicateur de l’efficacité des mouvements du bas du corps. Plus la valeur est faible, plus le coureur est capable de bouger ses jambes de manière efficace.

L’angle d’atterrissage (ou d’attaque) désigne l’emplacement du pied par rapport au centre de gravité lorsqu’il touche le sol. Plus cet angle est bas, plus le pied est proche du corps à l’atterrissage.

La mesure Maîtrise peut être améliorée par la mémoire musculaire. En d’autres termes, plus vous courez, plus votre maîtrise s’améliore.

Blandine L’Hirondel a réussi à améliorer considérablement son temps au sol et son angle d’atterrissage avec seulement trois semaines de course entre les deux tests. En continuant à augmenter son volume de course, elle a pu constater des progrès supplémentaires qui lui ont permis d’atteindre le niveau qu’elle avait avant sa blessure.

La force.

La rigidité des jambes fait référence à la force et à la réactivité des tendons du bas du
corps lorsque l’on court, afin qu’ils puissent absorber plus d’énergie et réduire le risque de blessure. Plus la rigidité des jambes est élevée, plus les tendons sont forts et plus les jambes sont puissantes.

La force de réaction verticale au sol fait référence à l’énergie produite par le pied pour permettre à l’athlète de monter et d’avancer pendant qu’il court.

En trois semaines, Blandine L’Hirondel a réussi à améliorer la force et la réactivité de ses tendons.

L’équilibre.

L’équilibre examine la symétrie entre le pied gauche et le pied droit en comparant le temps de contact au sol d’une seule jambe. Cette mesure peut être un excellent outil pour déceler une blessure dans le bas du corps et la surveiller au fil du temps, voire même pour détecter si une prédisposition à en avoir une.

Dans le cas de Blandine L’Hirondel, c’est son pied gauche qui a été blessé et elle peut facilement le remarquer dans ses données, qui montrent qu’elle a perdu une certaine capacité de puissance dans son pied gauche, qui l’empêche d’être aussi rapide qu’avec son pied droit lorsqu’elle effectue son changement de pied. Une combinaison de volume en course et d’entraînement musculaire a été nécessaire pour l’aider à trouver un bon équilibre G/D en toute sécurité dans les semaines qui ont suivi.

Comment effectuer un test de technique de course ?

Votre capacité à courir est principalement influencée par 3 composantes, également connues sous le nom des 3 piliers de la performance : le VO2max, le seuil et l’économie de course.

Si surveiller les deux premières composantes est simple avec différents outils, peu d’informations sont disponibles en ce qui concerne l’économie de course. Sauf pour l’équipementier Coros, qui propose de fournir une évaluation complète de la technique de course à faire soi-même avec l’aide de sa montre. Cette évaluation vous permettra de déterminer vos forces et vos faiblesses d’un point de vue biomécanique.

Ce test ne prend que 10 minutes (5 minutes d’échauffement et 5 minutes à une allure plus rapide, autour de la zone d’allure seuil). Il nécessite que vous portiez votre montre Coros associée à un POD à votre taille. C’est ensuite en ouvrant l’activité dans votre appli Coros que vous obtiendrez l’évaluation complète de votre technique de course.

Cette évaluation des trois dimensions (Maîtrise ou compétence, Force et Équilibre) se termine par un résumé qui met en évidence votre type de technique de course, vos forces et vos faiblesses dans chacune des dimensions, et vos risques de blessure. Il est possible de contacter des coachs Coros via coach@coros.com pour vous aider à interpréter vos résultats de manière plus individualisée et vous assurer que votre entraînement est adapté à votre propre technique de course !

Photo Simon Dugué - Coros
Photo Simon Dugué – Coros
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