À quelques heures de la Grande Finale de la Golden Trail Series qui se tient à Ascona Locarno, en Suisse, Patrick Kipngeno et Philemon Kiriago, actuels 2ème et 3ème au général de la Golden Trail Series derrière le Marocain Elhousine Elazzaoui, tirent un premier bilan sur sa saison, analysent leurs chances sur cette ultime épreuve et reviennent sur la place des Africains dans le trail. Et le message de Philemon Kiriago est très clair : « « Si les Africains se mettent au trail, il n’y aura plus de places dans le Top 5 ! »

Patrick, tu es actuellement 2ème du général de la Golden Trail Series et très proche d’Elhousine Elazzaoui. Penses-tu pouvoir remporter le titre ?

Patrick Kipngeno : En toute honnêteté ? Je ne sais pas… Je suis vraiment très fatigué du week-end dernier où j’ai dû courir les deux courses de la coupe du Monde de course en montagne. C’était deux courses vraiment très compétitives et je suis très épuisé. J’arrive désormais sur la Golden avec zéro pression, je veux juste terminer la saison, je serai déjà heureux avec cette deuxième place. Ce n’est finalement que ma deuxième année sur la Golden Trail Series !

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Patrick Kipngeno Photo SODSTUDIOS

Cette saison, tu as remporté une course et fini deux fois 2ème. Est-ce que tu as un quelconque regret ? Quelque chose que tu aurais pu faire mieux ?

Patrick Kipngeno : Je ne pense pas… Après, c’est sûr, il y a cet incident à Mammoth… (Lors du sprint final, Patrick Kipngeno a tenté de doubler Elhousine Elazzaoui et s’est fait serrer contre les barrières. Gêné, il n’a pu défendre ses chances. L’analyse vidéo a cependant montré que le Marocain avait conservé sa ligne et que la tentative de Patrick Kipngeno de doubler à cet endroit n’était pas possible, NDLR.)

Tu es toujours en colère contre Elhousine de t’avoir poussé dans le sprint final ?

Patrick Kipngeno : Pour moi ce n’était pas juste… J’essaye toujours d’être juste quand je cours, j’indique aux autres les pierres, les dangers que l’on voit sur le sentier. Et lui, non seulement il m’a fermé la porte, mais il me pousse sur un muret alors qu’on est en train de sprinter… Si tu vois que tu vas te faire rattraper, tu laisses de la place, tu n’essaies pas de bloquer parce que tu ne vas pas assez vite… Enfin, c’est ma vision des choses…

Dimanche, il y a de fortes chances qu’un Africain remporte pour la première fois la Golden Trail Series. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Patrick Kipngeno : Pour moi, c’est déjà une énorme opportunité de pouvoir prendre part à quelque chose comme la Golden Trail Series. Je suis Africain, et nous n’avons pas ce genre d’évènements en Afrique, il n’y a pas de Golden Trail Series… J’espère que nos résultats vont inspirer les gens et leur donner envie de faire du trail. Je pense aussi que cela montre que tout le monde peut participer à des courses, quel que soit son niveau et son origine, que ce soit sur route, en cross, ou en trail.

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Patrick Kipngeno. Photo Justin Galant

Philemon, en arrivant sur cette finale de la Golden Trail Series, quel bilan tires-tu ? Es-tu satisfait de ta saison ?

Philemon Kiriago : Oui, parce que je ne croyais même pas pouvoir récupérer à temps de ma blessure au Japon. Aujourd’hui c’est donc une énorme fierté d’être revenu sur le podium de la Golden. Je compte désormais me battre et défendre ce podium.

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Philemon Kiriago. Photo Rising Story – Justin Galant

À Mammoth, tu nous as confié que vous aviez mis une stratégie en place avec Patrick pour battre Elhousine. Ça a presque marché. Qu’est-ce qu’il a manqué selon toi ?

Philemon Kiriago : On a vu le finish… Il n’a pas manqué grand-chose pour que Patrick remporte la course. Je ne vais pas revenir là-dessus, mais plutôt regarder ce que j’ai fait de mon côté. La stratégie était de durcir la course sur la partie roulante pour pouvoir nous enfuir ensuite avec Patrick. Mais au kilomètre 10 j’ai senti que je ne tiendrais pas ce rythme et j’ai donc dû ralentir pour conserver ma place sur le podium.

Que faudra-t-il faire pour la finale ?

Philemon Kiriago : Pour le moment, on ne parle pas de stratégie… Elhousine est devant, mais il devra quand même se battre contre Patrick. Si Patrick finit derrière, c’est fini pour lui. Il faut qu’il relâche la pression et on verra ensuite.

Serais-tu fier que ce soit un Africain qui remporte la Golden Trail Series cette année ?

Philemon Kiriago : Je pense surtout que tout n’est pas encore joué et que la surprise peut venir de plusieurs personnes. Mais c’est certain que si un Africain remporte la Golden Trail Series, ça sera inspirant pour beaucoup de gens en Afrique. Ça montre qu’aucun humain n’est limité. Mais ce que j’aime surtout avec la Golden, c’est que nous sommes une vraie famille. Nous aimons nous challenger, mais en dehors des courses, nous sommes tous unis. Voir un Africain remporter la Golden, ça me donnerait à moi aussi plus de motivation pour l’année prochaine. Et si davantage d’Africains se motivent pour 2025, je peux d’ores et déjà prévenir les Occidentaux : désolé, mais on trustera le Top 5 ! C’est déjà le cas en course en montagne et on viendra pour se battre pour le Top 5 en trail également, sauf si eux aussi se décident à s’entraîner très durement ! En tout cas, j’ai hâte de voir ça !

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Philemon Kiriago. Photo Rising Story – Colin Olivero
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C’est une révélation faite part Mathieu Blanchard, qui explique à la fois son abandon sur l’UTMB et le fait qu’il ait très peu couru sur longue distance avant d’aborder la Diagonale des Fous. Il souffre depuis plusieurs années du syndrome de Haglund, est une affection qui touche le tendon d’Achille.

Syndrome de Haglund : quels sont les symptômes ?

Le syndrome de Haglund est une affection qui touche plus précisément la région où le tendon s’attache au calcanéum (l’os du talon). Il est souvent caractérisé par une protubérance osseuse au niveau du talon, causée par une déformation du calcanéum, qui peut entraîner une inflammation et une irritation du tendon d’Achille.

Les principaux symptômes du syndrome de Haglund incluent :

– une douleur au talon, généralement localisée à l’arrière du talon, près du tendon d’Achille. Elle peut être aggravée par la marche, la course ou le port de chaussures serrées.
– une inflammation : la zone peut être enflée et rouge, en particulier après une activité physique.
– une tendinite d’Achille : il peut y avoir une douleur ou une raideur dans le tendon d’Achille lui-même.
– la formation d’une bursite : une inflammation de la bourse séreuse (bursa) située entre le tendon d’Achille et le calcanéum peut également se produire.

Syndrome de Haglund : quelles sont les causes et les facteurs de risque ?

Le syndrome de Haglund est souvent associé à des facteurs mécaniques, notamment le fait de porter des chaussures à talons hauts ou à l’arrière rigide qui frotte contre le talon. Il peut également être la conséquence d’une déformation du pied, comme un pied plat ou un pied creux. Il peut enfin survenir, comme dans le cas de Mathieu Blanchard, lorsque les activités sportives impliquent des mouvements répétitifs.

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Photo AnthoDX / Instagram Mathieu Blanchard

Syndrome de Haglund : quels sont les taitements ?

Le traitement du syndrome de Haglund peut inclure plusieurs approches :
1. Repos : éviter les activités qui aggravent la douleur.
2. Glace : appliquer de la glace sur la zone douloureuse pour réduire l’inflammation.
3. Médicaments anti-inflammatoires : des médicaments comme l’ibuprofène peuvent aider à soulager la douleur et l’inflammation.
4. Orthèses : l’utilisation de semelles orthopédiques ou de chaussures adaptées peut réduire la pression sur le talon.
5. Physiothérapie : des exercices de renforcement et d’étirement peuvent aider à améliorer la flexibilité et la force du tendon d’Achille.
6. Injections de corticostéroïdes : dans certains cas, des injections peuvent être utilisées pour réduire l’inflammation.
7. Chirurgie : si les traitements conservateurs ne fonctionnent pas, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour retirer la protubérance osseuse ou réparer le tendon.

Bien évidemment, il est nécessaire de consulter un professionnel de santé pour un diagnostic approprié et un plan de traitement adapté.

Courir avec le syndrome de Haglund : quelles solutions pour Mathieu Blanchard ?

La capacité à courir sur de longues distances lorsque l’on est atteint du syndrome de Haglund dépend de la gravité des symptômes et de la réponse au traitement. Lors de l’UTMB, Mathieu Blanchard a dû abandonner après une soixantaine de kilomètres, précisant à nôtre confrère Nicolas Fréret du podcast La Bande à D+ que « la douleur ressentie sur une échelle de 10 était de… 10 » !

Lire l’article Qui sont les favoris de la Diagonale des Fous 2024 ICI

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Il est donc peu probable, sauf miracle, qu’il puisse effectuer une Diagonale des Fous de 175km et 10000m D+ en étant en pleine possession de ses moyens. Néanmoins, durant les 2 mois qui viennent de s’écouler, il semble qu’il ait pu continuer à s’entraîner, en étant à l’écoute de son corps.
Ainsi, il a pu adapter son entraînement, en diminuant l’intensité et la durée des courses, mais également en intégrant des séances de récupération. Un travail a dû également être fait du côté du Salomon Center d’Annecy pour modifier les chaussures de Mathieu Blanchard afin de lui proposer un prototype adapté à sa pathologie et permettant de réduire la pression sur le talon et à minimiser l’irritation.
Des traitements préventifs comme la physiothérapie, les étirements, et éventuellement des injections peuvent également aider à gérer les symptômes et permettre l’entraînement, mais le repos et la récupération sont cruciaux.

Mathieu Blanchard Diag 2024 Photo AnthoDX
Photo AnthoDX / Instagram Mathieu Blanchard
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Plus ça durera, plus des Français auront de chances de bien figurer ! Samedi 19 octobre 2024, les 15 meilleurs ultraloopers français seront accueillis par la Team Barjots au cœur de l’Isère dans le gymnase du village de Châtonnay pour affronter en simultané 63 autres pays à travers le monde pour « The Road to Big’s ». Objectif : tenter de remporter le titre de Champion du Monde par équipe de Backyard Ultra. La 1ère boucle de 6,706 km sera effectuée à partir de 14h heure française, puis toutes les heures jusqu’au « dernier Homme debout ». Emmenés par Christophe Baud, les 15 membres de l’équipe de France, dans laquelle figure une seule femme, la « machine » Claire Bannwarth, font partie des favoris.

La Backyard, qu’est-ce que c’est ?

La Backyard c’est une boucle de 6,706 kilomètres à réaliser en moins d’une heure, avec un départ toutes les heures jusqu’au dernier Homme debout. Pour commencer la boucle suivante, il faut terminer la boucle en moins d’une heure et se présenter sur la ligne pour le départ suivant. Si une de ces conditions n’est pas remplie, c’est l’élimination.

Pourquoi 6,706 kilomètres ? Tout simplement parce que cela correspond à 160 kilomètres en 24h, soit 100 miles, distance mythique aux États-Unis. Son créateur : Gary Cantrell, aka Lazarus « Laz » Lake, qui est aussi à l’origine de la fameuse Barkley Marathons.

Backyard Ultra : quels sont les records

Records Backyard
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Championnats du monde de Backyard Ultra par équipes : comment ça marche ?

Les Championnats du monde par équipes débuteront le 19 octobre 2024 partout dans le monde simultanément, à 7h US Central Time, soit 14h, Paris GMT.pour les Français qui s’élanceront du gymnase de Châtonnay en Isère. Chaque coureur représentera à la fois son pays en tant que membre de l’équipe et concourra aussi pour le championnat national individuel.

Les championnats du monde par équipe ont eu lieu pour la première fois en 2020, puis en 2022. En 2022, les États-Unis s’étaient imposés avec 860 boucles, devant la Belgique (788 boucles) et Australie (744 boucles). La France avait réalisé 525 boucles, soit 3520,65 km en équipe.

Si chaque Français réalise son minima qualificatif, ce sont déjà 825 tours qui pourraient être réalisés, ce qui aurait valu à l’équipe de France la 2ème place, juste derrière les États-Unis, en 2022.

Claire Bannwarth Photo Raidlight
Claire Bannwarth est la seule femme de l’équipe, et possède le 4ème meilleur résultat du groupe. Photo Raidlight

Championnats du monde de Backyard Ultra par équipes : la liste des représentants français

Equipe de France Backyard Ultra
Source Organisation
Christophe Baud, 77 tours
Christophe Baud, un record à 77 tours. Photo Organisation

Pour le suivi live, c’est ICI

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À quelques jours de la Grande Finale de la Golden Trail Series à Ascona-Locarno, en Suisse, Gregory Vollet, directeur de l’événement, tire son premier bilan sur la saison 2024 et évoque l’évolution du trail, sa médiatisation, la redistribution des cartes avec l’arrivée en force des Africains, mais aussi son rôle dans l’arrivée du trail aux JO, ou encore les grandes règles de la saison 2025 de la GTS.

Greg, revenons sur la saison de la Golden Trail Series qui vient de s’écouler. Quelle est l’image que tu gardes en tête ?

Gregory Vollet : Il y en a plein, mais disons que j’ai un petit coup de cœur pour l’ouverture de la saison au Japon avec cette grande porte japonaise en guise d’arche pour lancer la première course. La musique nippone, les tambours, c’était une image assez forte. Le parcours était atypique, très technique et c’était la première fois que nous allions en Asie.

Justement, quel est ton retour sur la première expérience asiatique de la Golden Trail Series ?

Gregory Vollet : C’est un premier pas, et nous aurons bien évidemment besoin de quelques années pour vraiment nous imposer en Asie. Mais on voit que la perception de la courte distance et du trail est en train de changer là-bas grâce à la Golden Trail Series. J’ai la chance d’entraîner Miao Yao, et elle me confiait qu’il y a énormément de discussions sur la GTS et sur la courte distance en Chine car les gens peuvent suivre les lives. Ça change l’approche de la discipline, ça la rend plus spectaculaire. Pour le moment, en Chine, la discipline numéro 1 c’est l’ultra, mais ça commence à switcher.

Lire ICI l’interview de Miao Yao pour Esprit Trail

Pourquoi c’était si important pour la Golden Trail Series d’aller en Asie ?

Gregory Vollet : Pour affirmer notre crédibilité en Chine et en Asie. On voulait aussi rééquilibrer la Series. Au départ, on était 100% en Europe, puis on a fait 75/25 avec les États-Unis. Maintenant, on est 50/25/25, c’est davantage équilibré entre les trois continents. J’ai espoir de voir notre communauté asiatique grandir de plus en plus car on voit qu’il y a des profils de coureurs très intéressants là-bas.

Y a-t-il eu des moments compliqués à gérer au cours de cette saison ?

Gregory Vollet : Il y a eu des moments plus compliqués ou plus marquants, dirons-nous. Je pense par exemple à cette petite polémique à gérer à l’arrivée de Mammoth entre Elhousine Elazzaoui et Patrick Kipngeno. Les images ont rapidement fait le buzz et il a fallu désamorcer la situation. Nous avions les images GoPro du sprint final, des images que les gens n’avaient pas pu voir en live, ce qui nous a permis de valider le résultat final. Mais c’est devenu rapidement viral.

Les deux classements sont dominés par les coureurs africains. Que penses-tu du niveau de ces coureurs ?

Gregory Vollet : C’est vrai que c’est un raz-de-marée cette année. C’est d’autant plus impressionnant quand tu vois qu’on a finalement peu de coureurs africains comparés aux autres continents. Mais ils sont tous devant ! Je pense que c’est une ouverture à l’ensemble des continents. On le voit d’ailleurs sur Sierre-Zinal où on a aussi beaucoup de coureurs sud-américains. Nous sommes la Series du monde entier et c’est tant mieux pour nous.

Mais tu n’as pas peur que les Kényans raflent tout sur la courte distance ?

Gregory Vollet : Ce n’est pas impossible… On l’a vu sur la piste ou sur la route. Souvent, les coureurs africains ont des bases physiques extrêmement élevées et ils n’ont finalement qu’à apprendre la base technique pour performer. C’est désormais aux coureurs des autres continents de se mettre au niveau pour rivaliser. Je trouve que c’est un peu trop facile de dire qu’ils vont tout gagner sans chercher plus loin. Il faut juste réfléchir à comment s’entraîner pour avoir le même niveau qu’eux ! Mais je pense que ça sera différent à la finale car le terrain est technique et ils ne seront pas forcément à leur avantage. Même si on a vu que Patrick était capable de gagner au Japon, qui a été décrite comme la course la plus technique de l’année. Tout est possible…

Cette année, beaucoup de critiques sont apparues sur les parcours de la GTS, jugés trop roulants…

Gregory Vollet : Ce n’est pas vrai ! Je pense que la vision générale est parfois biaisée. Chaque année nous avons voulu mixer entre parcours roulants et parcours techniques, et ça a encore été le cas cette année. Mais on peut refaire le tour ! Le Japon était ultra-techique. En Chine, on avait l’altitude qui jouait un rôle important, et à une journée près, avec la boue on aurait eu une descente extrême. Zegama est considérée comme une course technique. Le Marathon du Mont-Blanc est plutôt une course intermédiaire. Sierre-Zinal est roulante. La Pologne aurait été une course technique si elle n’avait pas été annulée. Et ensuite, on arrive aux États-Unis où les parcours étaient très roulants effectivement. Mais c’est surtout une question de culture aux USA, où c’est difficile de trouver des parcours techniques. La finale sera un mixte d’un peu de tout mais avec quand même une majorité technique. En réalité, on ne tend absolument pas vers des parcours roulants, mais plutôt vers des parcours d’une durée de 2h à 2h30 pour pouvoir les diffuser à la télévision.

Est-ce que ça change la donne selon toi ?

Gregory Vollet : Je ne suis pas certain. Si on regarde bien, que ce soit sur des 42 km ou des 27 km, ce sont les mêmes coureurs qui gagnent ! Elhousine fait 2ème à Zegama derrière Kilian, qui gagne d’ailleurs Sierre-Zinal. Elhousine a ensuite remporté le Marathon du Mont-Blanc mais également les deux courses américaines. Chez les femmes, Malen Osa fait 2ème à Zegama et 3ème au Japon. On a aussi Madalina Florea qui fait 2ème au Marathon du Mont-Blanc ou aux USA… Quand un athlète est prêt à performer, il l’est sur 25 ou 42 kilomètres finalement. Les résultats sont proches. C’est simplement que le suspense est beaucoup plus intéressant sur une course folle de 2 heures plutôt que sur une course où on se regarde pendant 3 heures avant d’attaquer dans la dernière partie.

On entend beaucoup parler des JO en ce moment, et il semblerait que tu n’y sois pas complètement étranger… Crois-tu que le trail puisse rapidement arriver aux Jeux olympiques ?

Gregory Vollet : En réalité, j’ai toujours été contre le trail aux JO, du fait de mon passif en VTT. Puis, il y a 2 ans, j’ai réalisé que de toute façon, le trail allait y aller et que les responsables ne demanderaient la permission à personne… On a vu dans le passé que quand les comités ont fait ça, le sport s’est retrouvé complètement dénaturé, comme en VTT ou en ski-alpinisme par exemple. Je n’avais donc pas la bonne attitude. Je me suis donc dit que de toute façon ça allait arriver et qu’il fallait trouver le meilleur compromis entre ce que le Comité International Olympique est capable de faire et ce que la communauté trail est capable d’accepter.

Ce n’est clairement pas facile pour un athlète d’accepter ces changements, parce que ce n’est finalement pas ça qu’il a forcément envie de faire, mais il est certain que le trail actuel n’est pas compatible avec les JO. Donc, plutôt que de créer une boucle complètement artificielle à refaire plusieurs fois, on a réfléchi au meilleur compromis possible afin de répondre aux besoins de tous. Ces nouveaux formats en fleurs peuvent y répondre : ce ne sont pas les mêmes sentiers entre les boucles, il y a donc de l’improvisation technique à chaque boucle, il y a une gestion de course différente, des stratégies différentes. Maintenant qu’on a trouvé ce compromis, il nous fallait trouver le bon lobbying pour intégrer les JO sous cette version.

Et tu penses que c’est faisable ?

Gregory Vollet : C’est en bonne voie. Actuellement je suis sur la finale de la Golden, donc je ne suis pas de près le dossier, mais nous avons trouvé des partenaires puissants et nous sommes assez confiants. Mais, à un moment, ça sera hors de notre portée avec des décisions politiques. On ne pourra pas influencer jusqu’au bout mais il faut que le projet soit cohérent pour chacun.

Le Marathon du Mont-Blanc va quitter la Golden Trail Series l’année prochaine, quelle course va le remplacer ?

Gregory Vollet : Le calendrier n’est pas encore finalisé, nous l’annoncerons comme d’habitude en décembre. Tout est quasiment validé, mais je ne peux évidemment pas le publier avant cette date.

Et tu n’as pas un scoop à nous révéler pour l’année prochaine ?

Gregory Vollet : Je ne peux pas parler des courses, car il y a des enjeux de communication. Mais je peux cependant vous annoncer que les règles vont un peu changer. Cette année, on avait prévu de baser le classement général sur les quatre meilleurs résultats de chaque athlète. Mais, on a vu avec l’annulation de la Pologne qu’il y avait pas mal d’athlètes qui pouvaient se relancer avec uniquement trois résultats. On a donc décidé de ne garder que les trois meilleurs résultats de chaque athlète, en plus de la finale, pour le classement général en 2025.

La Golden Trail Series œuvre beaucoup pour la diffusion du trail à la télé, est-ce que ça sera encore le cas l’année prochaine ?

Gregory Vollet : Plus que jamais ! L’année dernière, uniquement sur Eurosport, nous avons atteint 12 millions de spectateurs uniques. On en espère encore plus cette année et encore davantage l’année prochaine. Nous avons une réelle volonté de pousser la visibilité du trail à la télévision afin de toucher une audience de plus en plus large.

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Avec 3 victoires à son compteur, Joyce Njeru a illuminé la compétition cette année et est largement en tête au classement général de la Golden Trail World Series. Sauf grosse surprise, la Kényane devrait devenir la première athlète africaine à remporter le titre mondial, succédant ainsi à l’Américaine Sophia Laukli. Nous l’avons rencontrée à quelques jours de la grande finale.

Joyce, tu arrives à la finale avec 3 victoires à ton actif. Est-ce que tu t’attendais à dominer la Series à ce point en début de saison ?

Joyce Njeru : Non, pas du tout ! J’avais déjà couru des courses de la Golden Trail Series, mais je n’avais jamais fait toute la saison. Je voulais donc prendre part à la Series cette année pour apprendre, engranger de l’expérience, et voir si je pouvais ensuite espérer quelque chose pour la saison suivante. Maintenant, je suis en tête du classement, et je me retrouve avec toute la pression sur les épaules dès la première saison complète…

Voir ICI le classement de la Golden Trail World Series

C’est quelque chose de difficile à gérer pour toi ?

Joyce Njeru : Non, parce que je garde le même état d’esprit qu’au début de saison. Bien sûr que je suis fière de ces résultats, c’est déjà un bel accomplissement et j’espère maintenant que tout se passera bien lors de la finale. Mais ce que je veux réaliser, c’est être capable de donner la meilleure version de moi-même, de simplement avoir la chance de faire de mon mieux, quel que soit le résultat à la fin.

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En début de saison au Japon, Joyce Njeru, à droite, et les principales prétendantes à la victoire finale, Malen Osa, Theres Lebœuf, Maude Mathys, Sara Alonso. Photo Colin Olivero

Quelle a été la course la plus compliquée à remporter pour toi cette saison ?

Joyce Njeru : Elles l’ont toutes été ! Mais la course que j’ai préférée est certainement Headlands (la 7ème étape du circuit, aux États-Unis, en septembre, NDLR) ! Je me suis beaucoup amusée sur l’ensemble de la course avec Madalina (Madalina Florea, la Roumaine, 2ème au classement général, NDLR). Plus qu’une bataille, on s’est aidées l’une et l’autre, quand une n’allait pas super bien, l’autre prenait le relais. Je n’avais jamais vraiment eu l’occasion de l’affronter et j’ai adoré. Et puis, le terrain me convenait particulièrement puisqu’il était très roulant.

Qui peut désormais t’empêcher de remporter la Series ?

Joyce Njeru : Madalina est juste derrière moi au classement général et elle peut très bien performer à la finale. Mais je ne compte pas rendre ça facile, je me suis bien préparée et j’espère faire un bon résultat.

(Mathématiquement, avec 36 points d’avance sur Madalina Florea, tout est encore possible puisque la grande finale comporte un prologue et une course et que les points attribués sont doublés. Si Madalina Florea remporte les 2 épreuves à Locarno, elle passera devant Joyce Njeru. NDLR)

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Photo Justin Galant

Est-ce que le terrain, à Locarno, en Suisse, te convient ?

Joyce Njeru : Je ne sais pas vraiment, je n’ai pas été reconnaître le parcours. Mais je n’ai pas besoin de savoir si ça me convient : on aura finalement toutes les mêmes chances au départ et on verra comment ça se passe.

Certains disent que les parcours de cette année étaient davantage roulants, plus faits pour toi du coup…

Joyce Njeru : Je ne suis pas d’accord. Les terrains sont très différents et c’est ce qui fait que tout le monde a ses chances. Il suffit de bien faire ses choix, mais il y a des filles qui sont bonnes en montées, d’autres en descente, d’autres sur le plat, certaines s’en sortent mieux sur le technique, d’autres sur le roulant, en altitude ou pas, et cette saison a été très variée.

Si tu remportes la finale, tu seras la première Africaine à remporter la Golden Trail World Series. Qu’est-ce que ça représente pour toi ?

Joyce Njeru : Ça me rend vraiment très fière, je n’aurais jamais pensé pouvoir être la première Africaine. Il y a quelques années déjà que l’on me demande si je pense un jour pouvoir remporter un circuit comme la Golden Trail Series, mais je n’avais jamais pensé en être capable. En tout cas pas cette année. Ça me donne des ondes positives, j’ai envie de faire encore mieux, de viser encore plus haut et de profiter de mon niveau sans pression. J’espère aussi que ça aidera la fédération au Kenya à ouvrir les yeux et à s’intéresser un peu plus au trail. Si mes résultats peuvent inspirer les Kényans et leur donner envie de se mettre à la montagne, alors je suis heureuse !

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Joyce Njeru lors de sa victoire aux Headlands 27K. Photo Rising Story / Mathis Decroux

Et qu’aimerais-tu envoyer comme message au public occidental concernant les coureurs africains en trail ?

Joyce Njeru : Notre différence réside principalement dans notre couleur de peau, et si on se coupe les veines, on a la même couleur de sang… Mais au-delà de ces considérations, je pense que c’est vrai qu’on a peut-être plus de mal à communiquer, certains n’osent pas ou n’essaient même pas… Mais nous aussi nous avons de belles histoires à raconter, on peut être très fun. On adore ce sport qu’est le trail running et j’espère pouvoir durer dans le temps. On nous reproche aussi parfois de courir juste pour l’argent, mais il me semble que les coureurs occidentaux aussi sont professionnels et donc, c’est aussi leur travail in fine. Ils courent pour avoir une vie plus confortable, tout comme nous. Finalement, on est tous pareils, et que ce soit en Afrique ou ailleurs, il y aura toujours de belles personnes et d’autres un peu moins intéressantes…

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Elhousine Elazzaoui va-t-il devenir le premier Africain à remporter la Golden Trail Series ? À quelques jours de s’élancer sur la Grande Finale qui se tiendra à partir de jeudi à Locarno, en Suisse, le Marocain peaufine ses derniers réglages. S’il est actuellement seul en tête du classement général, avec trois victoires à son actif, il est talonné de près par les Kényans Patrick Kipngeno et Philemon Kiriago, prêts à toutes les alliances pour s’imposer. Une situation qui ne semble pas affecter sa confiance !

Elhousine, tu arrives sur la finale avec trois victoires à ton actif. T’attendais-tu à cette situation au début de la saison ?

Elhousine Elazzaoui : J’ai toujours dit que mon rêve ultime était de remporter la Golden Trail World Series. Ça fait 5 ans que j’essaie, je me suis préparé pour ça depuis longtemps. Les années précédentes, ça n’avait pas souri, en tout cas, pas tout le temps. Là, tout s’aligne et c’est le meilleur scénario pour moi cette année. Mais la finale sera une autre histoire.

Avant de parler de la finale, revenons un peu sur ta saison. Quelle a été la course la plus dure à remporter ?

Elhousine Elazzaoui : Je pense que c’était Headlands (la 7ème des 8 étapes du circuit 2024, première course aux États-Unis, NDLR). La course a été très rapide avec aucun moment de répit. C’était une course roulante et on a dû terminer au sprint avec Philemon.

Et la plus facile ?

Elhousine Elazzaoui : Il n’y a jamais aucune course facile ! Mais celle où j’ai eu l’impression d’avoir le mieux maîtrisé mon sujet, c’était au Marathon du Mont-Blanc. On a eu un beau duel avec Rémi (Bonnet, NDLR), mais j’ai l’impression de finir en ayant encore de la réserve. J’étais à l’aise et finalement je n’ai jamais douté sur cette course.

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Photo Colin Olivero

Tu arrives désormais en tant que grand favori sur la finale, cela te rajoute-t-il de la pression ?

Elhousine Elazzaoui : Non, je n’ai pas de pression ! Je sais que tout le monde me soutient sur la finale. Je suis assez connu ici puisque je vis juste à côté quand je suis en Europe. Je connais le parcours par cœur, je suis habitué à ces sentiers.

C’est un peu comme une course à domicile…

Elhousine Elazzaoui : Oui, exactement ! Alors c’est vrai que tout le monde attend de moi que je gagne, un peu comme tout le monde espère voir Rémi gagner Sierre-Zinal un jour. Mais je ne prends pas cette attente comme quelque chose de négatif, c’est positif pour moi ! En tout cas, je ne suis pas stressé.

Et comment te sens-tu physiquement ?

Elhousine Elazzaoui : Je me sens bien ! Les jambes sont là et je suis prêt à me battre.

Est-ce que la victoire peut encore t’échapper ?

Elhousine Elazzaoui : Je dis toujours qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, mais le contraire est vrai aussi. On peut toujours faire mal sur la fin. Mais j’ai tout fait comme il fallait cette année, et je ne préfère pas penser à ça. Bien sûr, tu peux tomber, te blesser, rien n’est joué tant que la ligne n’est pas franchie, mais je suis bien physiquement, les jambes sont là, donc j’espère vraiment tout bien faire.

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Photo SOD STUDIOS

Tu as deux Kényans qui te marquent à la culotte au classement général. Ils ont avoué avoir mis une stratégie en place pour te battre à Mammoth, la dernière étape avant la finale, même si ça n’a pas marché. Ils affirment vouloir durcir encore davantage cette stratégie sur la finale. De ton côté, que comptes-tu faire pour les contrer ?

Elhousine Elazzaoui : Je n’ai pas de stratégie. Je veux faire ma course et surtout éviter les problèmes. Je ne veux pas faire d’erreur, chuter, me tromper de parcours, etc. Personnellement, je n’en ai rien à faire de la stratégie, je sais que ça va être une course difficile, et je me prépare seulement à ça.

Il y a 2 courses lors de cette finale, le prologue, qui attribue 100 points au 1er, 94 au 2ème et 88 au 3ème, et la grande finale, qui attribue 300 points au 1er, 282 au 2ème et 264 au 3ème. Patrick Kipngeno a actuellement 12 points de retard sur toi, 588 contre 600. Ce qui signifie que s’il termine devant toi, il peut te priver de la victoire finale, même si tu es sur le podium. Est-ce que c’est quelque chose qui va modifier ta façon de courir ?

Elhousine Elazzaoui : Non ! En réalité je ne pense pas que ça soit une course pour Patrick ! Ce parcours est beaucoup plus technique que les courses américaines, c’est vraiment différent. Et moi, je le connais par cœur, je l’ai déjà fait plein de fois, et je suis très confiant. Je me sens vraiment bien et je vais donc me focaliser sur ma course.

Voir le classement complet avant la grande finale ICI

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Photo Rising Story / Mathis Decroux

Lors de la dernière étape il y a eu une petite polémique entre vous deux après qu’on t’a accusé de l’avoir gêné dans le sprint final. Il t’a montré du doigt à l’arrivée, il n’était pas content. Finalement, les images t’ont donné raison mais est-ce que cette histoire est définitivement réglée ?

Elhousine Elazzaoui : Je crois que tout le monde a bien compris ce qu’il s’était passé. Sur le direct ce n’était peut-être pas clair, mais sur le ralenti on voit bien que je garde ma ligne et je vais au plus court. Je crois que la majorité des gens l’ont compris. Tout va bien, ça fait partie du sport, on était dans l’élan du sprint, ça se passe très vite. On en a discuté et tout va bien désormais.

Est-ce que tu es prêt pour une arrivée au sprint à la finale ?

Elhousine Elazzaoui : Ah non ! Je veux absolument éviter ça. J’en ai assez des sprints ! Mais je suis sûr que ça sera différent sur ce parcours.

Tu es peut-être en passe de devenir le premier Africain à remporter la Golden Trail World Series, qu’est-ce que ça représente pour toi ?

Elhousine Elazzaoui : Comme je le disais, ça fait 5 ans que j’essaie de briller sur la Golden. La remporter, ça serait une grande fierté, non seulement pour moi, mais aussi pour mon pays. J’aurais l’impression de marquer l’histoire. J’espère pouvoir inspirer les gens, pousser les jeunes de mon pays à se mettre au trail, à se dire que c’est aussi un sport intéressant.

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Photo NNormal
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Alors que les concurrents de la Diagonale des Fous, épreuve vedette du Grand Raid de La Réunion, s’élanceront le jeudi 17 octobre de Saint-Pierre, au sud de l’Île, pour parcourir les 175 km et 10150m D+ qui les séparent de Saint-Denis, tout au nord, on fait le point sur les principaux favoris d’une course qui promet d’être… intense !

Diagonale des Fous 2024 : Germain Grangier pour une revanche

Deuxième de la Diag’ à 39 minutes d’Aurélien Dunand-Pallaz l’an dernier, Germain Grangier avait juré qu’on ne l’y prendrait plus ! Après un abandon pour sa première expérience en 2018, puis une 5ème place en 2022 derrière respectivement Beñat Marmissolle, Jean-Philippe Tschumi, Ben Dhiman et Courtney Dauwalter, l’athlète du team The North Face avait terminé tellement épuisé qu’il avait publiquement annoncé qu’il ne re-tenterait plus l’aventure. Mais comme seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, le voilà de nouveau en lice pour aller chercher la victoire sur ces terres qu’il connaît désormais parfaitement.

Sans doute sa déception du dernier UTMB, où il a abandonné après plus de 130 km de course et alors qu’il avait longtemps occupé la 2ème place, à la poursuite de l’inattendu Vincent Bouillard, l’a-t-elle convaincu de reprendre un dossard sur l’Île Intense. Sur place depuis un mois, en pleine préparation, une chose est sûre : il ne part pas dans l’inconnu. Et sa compagne, Katie Schide, tenante du titre chez les femmes, gagnante de l’UTMB 2024 avec le record à la clé, sera sa plus fidèle supportrice, puisqu’elle a décidé de ne pas courir l’épreuve.

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Germain Grangier lors de l’UTMB 2024. Photo Stéphane Demard

Diagonale des Fous 2024 : Aurélien Dunand-Pallaz pour un doublé

Vainqueur de l’édition 2023, qu’il avait remportée 3 mois après s’être imposé sur la Hardrock 100, Aurélien Dunand-Pallaz n’a hélas pas connu une année 2024 aussi faste. Après une encourageante 3ème place derrière Mathieu Blanchard et Thibaut Garrivier lors de la MaXiRace du lac d’Annecy début juin, l’athlète leader du team Compressport avait dû se contenter d’une 12ème place lors du 90 km du Marathon du Mont-Blanc.

Présenté comme l’un des favoris de l’UTMB, dont il avait fini 2ème lors de sa première participation, en 2021, il a été contraint à l’abandon après seulement 69 kilomètres de course, dans un jour sans. Si le parcours de la Diagonale correspond plus à ses capacités et que sa préparation sur l’île et sa connaissance du terrain en font un prétendant sérieux, il faudra néanmoins qu’Aurélien Dunand-Pallaz fasse preuve de solidité mentale, qui semble être cette année son point faible, pour aller chercher la victoire à Saint-Denis.

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Diagonale des Fous 2023. Aurélien Dunand-Pallaz. Photo Compressport

Diagonale des Fous 2024 : l’objectif n°1 de Mathieu Blanchard

Il ne s’en est jamais caché : la Diagonale des Fous est l’objectif N°1 de sa saison. Après avoir (trop ?) couru en 2023, Mathieu Blanchard, devenu traileur professionnel dans le team Salomon International, avait décidé de s’assagir en 2024, de disputer moins de courses et de se focaliser sur un objectif. La Diagonale des Fous est une sorte de revanche pour celui qui devait la disputer en 2020 mais avait renoncé au dernier moment pour participer à l’émission Koh Lanta – Les 4 Terres aux Fidji. Depuis, il ronge son frein. En 2022, il a participé au Relais Zembrocal, une des 5 courses organisées dans le cadre du Grand Raid, sur un parcours de 151km et 9130m D+. Avec la Team Koh Lanta, aux côtés de Denis Brogniart, Bastien Saint-Pierre et Aurélien Tesson, il a terminé en 15ème position.

Mais à son impatience d’en découdre sur les sentiers réunionnais, un terrain qu’il connaît bien et qui fait de lui l’un des incontestables favoris, il faut opposer ses récents problèmes apparus lors de l’UTMB. En effet, après avoir fait durer le suspense une grande partie de l’été, Mathieu Blanchard avait finalement pris le départ de la grande boucle autour du Mont-Blanc à Chamonix, mais avait dû abandonner au bout de 69 km, souffrant du tendon d’Achille. Il révélait alors souffrir depuis plusieurs années du syndrome de Haglund. Un point faible dont nul ne sait aujourd’hui si Mathieu Blanchard et son staff médical ont trouvé un traitement efficace qui lui permettra de donner la pleine mesure de son potentiel.

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Mathieu Blanchard à l’arrivée de l’UTMB 2022. Photo UTMB

Diagonale des Fous 2024 : le forfait de Beñat Marmissolle

Brillant 2ème du Tor des Géants derrière François D’Haene, le Basque Beñat Marmissolle, vainqueur de l’édition 2022, semblait avoir retrouvé la forme – et son meilleur niveau. Hélas, l’accumulation d’efforts et une récupération insuffisante l’ont conduit à renoncer à venir conquérir une seconde couronne sur l’Île intense, comme il l’a expliqué dans un post sur les réseaux sociaux.

« Après le TOR des Géants, tous les voyants étaient au vert. Ma récupération semblait idéale, à la fois sur le plan physiologique et du ressenti. Dans ces conditions, enchaîner avec la Diagonale des Fous apparaissait comme un challenge ambitieux, mais réalisable. Cette île m’a apporté parmi les émotions les plus fortes de ma carrière, et il était crucial pour moi de tout faire pour revivre ces moments intenses, surtout avec une édition qui s’annonce explosive.

Malheureusement, ces derniers jours, les signaux ont commencé à se dégrader. Le coup de bambou, que j’espérais éviter, semble finalement arriver avec un peu de retard. La récupération après un effort aussi colossal que le TOR est un processus complexe, avec des hauts et des bas, et il faut savoir écouter son corps pour prendre les bonnes décisions. Le post-TOR n’a pas été un long fleuve tranquille, aussi bien sur le plan personnel que physique, et il me semble désormais essentiel de faire preuve de raison.

Il est important de permettre à mon corps et à mon esprit de se régénérer au mieux, surtout en vue des derniers défis de cette fin d’année qui m’attendent. Je vais donc rentrer chez moi, au Pays Basque, pour recharger les batteries dans des conditions optimales. J’espère de tout cœur retrouver l’île intense, avec toute l’énergie nécessaire pour relever à nouveau ce défi incroyable. »

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Beñat Marmissolle lors de la Diagonale 2022. Photo Organisation

Diagonale des Fous 2024 : les autres favoris de la course masculine

Y arrivera-t-il un jour ? Ce sera la 5ème participation de Jean-Philippe Tschumi à la Diagonale. Après 2 abandons en 2018 et 2019, le Suisse est monté par 2 fois sur le podium, 2ème en 2022 et 3ème en 2023. Seule inconnue : son état de santé. En effet, Tschumi a connu une année 2024 difficile, avec de multiples problèmes de santé, et n’a disputé aucune course d’envergure avant cette Diag’. Si il en connaît parfaitement le parcours, il risque d’être en manque de condition physique, même s’il s’entraîne sur l’île depuis plusieurs semaines.

Autre grand favori, Ben Dhiman rêve d’inscrire son nom au palmarès de la Diag’. L’Américain, qui vit dans les Pyrénées, prendra le départ pour la 3ème fois, après avoir fini 35ème en 2018 pour sa première participation, et surtout 3ème en 2022 sans aucune assistance. Comme de nombreuses élites, il a abandonné lors de l’UTMB 2024, mais s’est brillamment imposé en début d’année sur le 115 km du MIUT devant le Français Martin Kern.

Diagonale des Fous 2024 : les outsiders de la course masculine

Ce même Martin Kern sera au départ de la Diagonale, ainsi que Maxime Cazajoux, 4ème en 2019, Anthony Pitipone, 7ème en 2022, ou encore Francesco Cucco, 5ème en 2018 et 2021. S’il est peu probable de les voir sur la plus haute marche du podium, les étages inférieurs de la boîte pourraient leur sourire.

On citera aussi deux « vieux routiers » de la Diag’, en la personne d’Antoine Guillon, surnommé « Mr Diagonale », et de Cédric Chavet, son compère. Antoine Guillon collectionne 7 podiums sur l’épreuve, dont une victoire en 2015. Pour sa 16ème participation (sans aucun abandon !), il est arrivé sur l’île en pleine forme, avec un plan d’affûtage précis. Et s’il nous réservait une surprise, après sa 2ème place à l’Intégrale de l’Échappée Belle (152 km et 11390m D+) en août ?

Cédric Chavet prendra quant à lui son 10ème départ, lui qui est présent sur la ligne depuis 2014 sans interruption. 5 fois dans le Top 20, 4ème en 2021, 9ème en 2023, il rêve d’un podium pour ses 10 bougies et n’a pas lésiné sur la préparation. Deux hommes à suivre.

A noter enfin chez les locaux la présence de Judicaël Sautron, 43 ans, qui attaquera sa 5ème Diag’ après avoir été 9ème en 2019, 8ème en 2021, et de nouveau 9ème en 2022. Après son abandon en 2023 sur un coup de chaud, il s’est juré de revenir plus fort. Autre local, Romain Fontaine participera à sa 2ème Diagonale. 22ème l’an dernier, le Réunionnais connaît parfaitement les sentiers pour avoir disputé 5 Mascareignes, dont une où il a terminé 2ème, et un Trail de Bourbon.

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Antoine Guillon, ici au départ en 2018, participera à sa 16ème Diagonale. Photo Organisation

Diagonale des Fous 2024 : une course féminine plus ouverte que jamais

Chez les femmes, l’absence de Courtney Dauwalter et Katie Schide, mais également le fait qu’aucune gagnante des éditions précédentes ne prenne le départ de l’épreuve cette année, rend la course est plus ouverte que jamais. Parmi les athlètes françaises aux noms les plus fréquemment évoqués figure celui de Manon Bohard. Gagnante de la TDS 2021, 3ème des championnats du monde de trail long 2023, la fille de Patrick Bohard, si elle est une redoutable compétitrice, n’a cependant encore jamais couru la Diagonale. Mais elle pourra compter sur l’expérience de son père, 60 ans, participant lui aussi, pour lui donner les meilleurs conseils possibles.

Autre grand nom du trail et redoutable compétitrice, Maryline Nakache sera de la partie, elle aussi pour sa première participation. Autant dire que la plus expérimentée des traileuses du team Cimalp se réjouit de cette aventure, elle qui a déjà prouvé en 2023 en s’imposant sur le Marathon des Sables puis sur la terrible TDS qu’elle était capable d’une résilience hors norme dans l’effort.

Evidemment, il faudra aussi compter sur Sylvaine Cussot, la “locale” de l’étape, installée depuis plusieurs années à La Réunion et qui en connaît les sentiers comme sa poche, mais trouve toujours le moyen de tomber ! On se souvient qu’en 2021, pour sa première participation à la Diagonale, elle avait réussi l’exploit de terminer 4ème féminine malgré une côte cassée et un péroné fissuré. L’année suivante, c’est une douleur au pied qui l’avait handicapée, sans pour autant l’empêcher de terminer 5ème. Ce n’est que l’an dernier, en 2023, qu’elle a réussi à boucler sa Diag’ sans tomber, terminant à la 9ème place.

Quant aux Réunionnais pure souche, ils suivront avec attention les performances d’Amélie Huchet, gagnante de la Mascareignes en 2022 et 3ème du Trail de Bourbon en 2023.

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Maryline Nakache. Photo DR
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Depuis 18 ans, Ludovic Collet fait résonner sa grosse voix sur la place du Triangle de l’Amitié fin août à Chamonix et donne des frissons à des milliers d’amoureux du trail. Speaker officiel de l’UTMB Mont-Blanc, mais aussi du Grand Raid de la Réunion ou du Cross et du Marathon du Mont-Blanc, il était par le passé entraîneur… de natation !

Esprit Trail : Ludo, c’était ton combientième UTMB ?

Ludovic Collet : J’avoue que je ne les compte pas trop. J’ai commencé en 2006 et là on en est à la 21ème édition. J’en ai raté trois, donc ça fait 18. Je suis majeur !

C’est toujours aussi magique ?

Ludovic Collet : Oui, je prends toujours autant de plaisir, je vis de cette énergie-là. Que les coureurs soient connus ou anonymes, ce qu’ils m’apportent me nourrit, plus que l’organisation, même si j’ai toujours beaucoup de plaisir à les retrouver aussi. 

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L’homme qui libère les coureurs, c’est Ludovic Collet. Photo UTMB Group

Tu imaginerais voir un départ de l’UTMB sans y être ?

Ludovic Collet : Pour l’instant pas encore. Pourtant, je commence à y penser, ça fait plus de 20 ans de métier, il faudra que je parte au bon moment. Je pense que j’ai encore des choses à apporter, mais c’est sûr qu’à un moment il faudra que je passe le relais aux jeunes que j’ai formés, à tous ceux qui sont venus me demander des conseils, comme Ugo Ferrari par exemple, parce que je prends quand même de la place sur la ligne.

Comment as-tu débarqué dans cet univers il y a 20 ans ?

Ludovic Collet : J’ai toujours aimé ça, j’ai toujours fait du show. À la base, je suis entraîneur de natation compétition, et quand tu entraînes des nageurs, pour qu’ils entendent les temps des séries quand ils sont dans l’eau, il faut avoir une voix qui porte. Moi, j’ai toujours eu une grosse voix, et c’était déjà un spectacle à l’époque. Et puis j’étais bénévole au Club des Sports de Chamonix, alors on m’a demandé d’animer le Forum des Sports, et ensuite j’ai fait des défilés de mode avec une amie où je déclamais des poèmes sur ses robes décalées, faites en toile de parapente recyclée.

C’est lors d’une coupe du monde de ski où on a fait un défilé que Christopher Hardy, qui est un grand nom des speakers (speaker des étapes de Coupe du monde de ski et d’escalade et de courses de trail, NDLR) m’a dit «  Écoute, Ludo, je ne te connaissais pas, tu as une voix, du charisme, moi j’ai des dates à te donner ». 

Et tu t’es immédiatement retrouvé sur les lignes de départ ?

Ludovic Collet : Je n’ai pas commencé par le trail, mais quand le Club des Sports m’a donné ma chance pour animer le Cross et le Marathon du Mont-Blanc, j’ai senti qu’il y avait vraiment quelque chose à faire. Et, comme diraient les Canadiens, je suis tombé en amour avec ce sport. J’ai couru le Cross, j’ai découvert des muscles dans mes jambes, moi qui n’avait jamais fait de dénivelé parce que je venais de la région parisienne et je courais sur du plat. J’ai voulu comprendre comment les coureurs arrivaient à courir dans du dénivelé positif, je m’y suis intéressé. Et puis un jour, un organisateur m’a dit « Tiens, c’est pas mal ce que tu fais, tu n’aimerais pas venir ? »

Tu as énormément innové dans la façon de commenter. Quelle est ta recette ?

Ludovic Collet : J’ai essayé d’incorporer des choses qui m’ont marqué, comme le mouvement hip-hop, qui est toute ma jeunesse. C’est comme ça que j’ai amené un peu de danse sur les lignes de départ, une façon de parler, de répéter des mots, comme dans le hip-hop. Et ça a pris…

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Ludo Collet, chef d’orchestre sur les lignes de départ. Photo DR

De toutes ces courses dont tu es le speaker « officiel », quelle est celle que tu préfères

Ludovic Collet : Ma course de cœur, c’est le Cross et le Marathon du Mont-Blanc. C’est celle qui m’a fait démarrer, on est dans un cadre incroyable, face au Mont-Blanc, c’est sublime, tu prends des émotions terribles. Après, forcément, l’UTMB et le Grand Raid de La Réunion. Ce sont des courses qui m’apportent beaucoup beaucoup d’émotions. Et puis il y a aussi toutes les courses qui n’ont pas les moyens d’avoir un son de qualité, une sono, des DJ, ou de me permettre de créer un spectacle. Mais il y a beaucoup de courses partout en France et à l’étranger où je prends du plaisir et où j’ai des émotions.

Speaker, mais aussi chanteur ! Tu nous as sorti un petit tube…

Ludovic Collet : Oui, la Big Hola. C’est quelque chose que j’avais envie de faire depuis longtemps, qui est une sorte de version musicale de ce que je fais depuis 20 ans sur les lignes. J’avais envie de laisser une trace et de la mettre en musique, en rap, parce que c’est ce que j’aime depuis toujours. J’ai demandé à mon meilleur ami qui avait du temps cette année de m’aider à co-écrire le morceau et le mettre en place, mais j’en ai chié pour rester dans le tempo parce que le rap est hyper précis, hyper pointu. Et puis, face à ce monde qui se divise, il y avait aussi un message : les extrêmes reviennent, et moi je n’ai pas envie de ça dans le sport. Ce que j’aime dans le trail, c’est ce moment où on peut être tous ensemble.

Voir le clip de La Big Hola ICI

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À 32 ans, Katie Schide a signé en août dernier une partition quasi parfaite pour remporter son deuxième UTMB et établir une nouvelle marque de référence, reléguant le record de Courtney Dauwalter aux oubliettes. Pourtant, entre l’abandon de Germain Grangier, son compagnon à la ville, et ses douleurs en fin de parcours, tout n’a pas été simple. Genèse d’un authentique exploit avec l’intéressée.

Esprit Trail : Tu es partie très fort, tu as longtemps figuré dans le Top 10 et tu as battu le record établi l’an dernier par Courtney Dauwalter de plus de 20 minutes. C’est l’objectif que tu t’étais fixé ?

Katie Schide : Mon objectif n’était pas de battre le record, mais de faire la meilleure course possible et surtout de voir comment j’avais évolué en deux ans, depuis la dernière fois que j’ai gagné à Chamonix. Par le passé, j’avais fait une préparation plus spécifique pour l’UTMB, alors que cette année, je m’étais plutôt préparée pour la Western States (qu’elle a gagné, approchant le record de l’épreuve détenu par Courtney Dauwalter, NDLR). J’ai passé deux mois et demi aux États-Unis, et quand je suis rentrée (elle habite avec Germain Grangier dans la Vallée de la Tinée, dans le Mercantour, NDLR), j’ai pris trois semaines de repos. Avec cette course, j’ai pu voir qu’il y avait encore des choses que je pouvais améliorer.

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Photo UTMB Group

Tu t’étais entraînée avec Germain pour finaliser ta préparation UTMB ?

Katie Schide : Non, parce que nous ne nous entraînons pas aux mêmes intensités. Il est important que chacun puisse s’entraîner à son propre rythme. Il nous arrive de faire quelques sorties cool ensemble, mais c’est tout. Et on skie ensemble l’hiver, aussi, surtout pour des aspects sécurité d’ailleurs. Mais on vit ensemble, on passe beaucoup de temps ensemble, c’est déjà bien ! (Rires.)

On a pu voir que tu as terminé cet UTMB dans la douleur. Que s’est-il passé ?

Katie Schide : J’avais juste déjà couru 150 kilomètres ! (Rires.) Non, j’ai eu des crampes d’estomac et des difficultés à respirer profondément, donc ça a été difficile de finir.

Katie Schide. Photo Utmb Group
Une victoire et un record acquis dans la douleur. Photo Utmb Group

Qu’as-tu ressenti quand tu as appris l’abandon de Germain, qui était alors 2ème ? Ça t’a plombé ou ça t’a donné l’envie de te surpasser ?

Katie Schide : Ça a été évidemment difficile d’apprendre qu’il avait abandonné, surtout que je n’avais pas beaucoup d’informations. J’ai donc d’abord cherché à savoir s’il était OK, s’il n’y avait pas quelque chose de grave. Mais c’était des douleurs musculaires et aux tendons, trop de kilomètres, je savais qu’il n’avait pas pu finir sa préparation comme il voulait. (Germain Grangier s’est cassé deux côtes début juillet, l’handicapant dans la fin de sa préparation, NDLR.) Mes sentiments étaient mitigés, je me sentais bien sûr triste mais je ne pouvais rien y faire, et d’un autre côté j’avais envie de faire quelque chose de plus grand. Mais il fallait surtout que j’essaie de rester dans ma course et que je continue d’avancer.

Tu es capable de performer sur des KV, des trails courts, longs et des ultras. Comment expliques-tu une telle polyvalence ?

Katie Schide : Ce n’est pas une question de courte ou longue distance, notre sport est un sport de niche, alors j’aime explorer chaque partie de la niche. J’aime m’aligner sur différents formats pour voir où je suis capable de performer, quelle est ma valeur sur ces distances. Après, même si j’ai la chance d’avoir des aptitudes, si je me fixe un objectif, je m’entraîne spécifiquement pour.

Courtney Dauwalter est surnommée « La Présidente », mais ton palmarès est en train de devenir impressionnant, avec entre autres la Diagonale des Fous en 2023, la Western States en 2024, 2 victoires sur l’UTMB. Tu veux devenir Présidente à la place de la Présidente ?

Katie Schide : (Rires.)Présidente, c’est juste un surnom ! Les gens peuvent l’appeler comme ils veulent, moi je reste focalisée sur la course !

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Photo UTMB Group

Justement, tu n’as jamais battu Courtney en confrontation directe. Te sens-tu prête maintenant ? Et ce sera pour quand ?

Katie Schide : À chaque fois que nous avons couru ensemble, nous avons donné le meilleur de nous-mêmes, alors forcément, j’aimerais courir une nouvelle fois avec elle. Je pense que ça me motiverait pour réaliser une grande performance. Mais je ne sais pas quand cela aura lieu, parce que je ne suis pas du genre à écrire aux gens pour savoir où ils vont courir. Je pense qu’avant de savoir contre qui on va courir, il est important d’être motivée soi-même.

Une question de mode pour finir : ton équipementier The North Face a lancé une nouvelle tenue bleu Klein très flashy que vous portiez, Germain et toi, mais tu n’as pas utilisé les Summit Vectiv Pro Athlete assorties. Pourquoi ?

Katie Schide : En fait, c’est la même configuration de semelle, mais le dessus du modèle 2023 maintient mieux mon pied que le modèle 2024. Y’en a qui préfèrent le nouveau modèle, avec le dessus bleu, moi je préfère l’ancien, les orange. Je cours avec depuis deux ans, j’y suis habituée.

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La troisième édition Nice Côte d’Azur by UTMB s’est achevée dimanche après trois journées de compétitions et de performances sportives remarquables. Ce sont près de 6000 coureurs de 79 nationalités qui ont pris le départ de l’une des cinq épreuves proposées. Retour gagnant pour le retour à la compétition de Vincent Bouillard, vainqueur de l’UTMB 2024, aligné sur le 20K, et grosse perf de Courtney Dauwalter, qui remporte le 100M, 2ème au scratch, et valide son ticket pour l’UTMB 2025.

Nice Côte d’Azur by UTMB : de la terre à la mer

Sur des distances allant de 20K à 100M, les coureurs ont eu l’opportunité d’explorer les richesses du Mercantour et les secrets de l’arrière-pays niçois, de découvrir la beauté de la Région Sud et de la Côte d’Azur pour, tous ensemble, célébrer la réussite de leur aventure sur la Promenade des Anglais à Nice. De la terre à la mer, de villages en sommets, coureurs et bénévoles ont fait de ce week-end un moment de partage et de fête. Malgré des conditions météorologiques difficiles sur le 100M, avec une alternance de pluie, de neige et de vent, le spectacle a été magnifique et le scénario de course haletant de bout en bout. Cette année, le 50K proposait un nouveau parcours : un tracé qui a ravi l’ensemble des coureuses et coureurs qui ont pris le départ de la course samedi depuis le col d’Eze pour rejoindre Nice.

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Photo UTMB Group

Résultat Nice Côte d’Azur by UTMB : Vincent Bouillard et Courtney Dauwalter font le spectacle

Le Nice Côte d’Azur by UTMB était l’opportunité d’assister au retour en compétition de Vincent Bouillard. Vainqueur le 31 août dernier à la surprise générale de l’UTMB Mont-Blanc, le Français s’était depuis fait discret. Il s’est imposé sur sa course de rentrée, le 20K, disputé dimanche entre Saint-Jean-Cap-Ferrat et Nice.

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Vincent Bouillard. Photo UTMB Group

Mais c’est du côté du 100 miles que tous les regards étaient braqués, les observateurs guettant chaque course de l’Américaine Courtney Dauwalter pour ne pas rater le jour où elle remportera le classement scratch d’une épreuve d’ultra-trail. La « Présidente » a été toute proche de combler leur attente samedi à l’arrivée des 159 km et 8200m D+ de l’Ultra Trail Métropole Nice Côte d’Azur, qu’elle termine à la deuxième place à 13 minutes du vainqueur, l’Espagnol Cristofer Clemente Mora, vice-champion du monde de trail en 2017. En s’imposant chez les femmes, Courtney Dauwalter a assuré sa qualification pour le grand rendez-vous de l’UTMB 2025 à Chamonix.

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Courtney Dauwalter et Cristofer Clemente Mora. Photo UTMB Group

A noter que cette édition 2024 du Nice Côte d’Azur by UTMB proposait un plateau international dense, avec outre Courtney Dauwalter des pointures telles que le Britannique Jonathan Albon et la Norvégienne Sylvia Nordskar, tous deux vainqueurs du 50K.

Nice Côte d’Azur by UTMB : zoom sur deux belles initiatives

Pour cette 3ème édition, l’organisation du Nice Côte d’Azur by UTMB avait offert l’opportunité à l’Association Sportive Monégasque de Joëlette de prendre le départ du 20K, dimanche, avec Ange Revollon. Par sa présence sur l’événement, l’association affiche sa volonté de permettre à des personnes en situation de handicap (adultes et enfants) de participer à des épreuves sportives de course à pied au moyen de joëlettes.

Par ailleurs, 13 jeunes britanniques de l’Alpine Run Project étaient présents ce week-end à Nice. Soutenus par John McAvoy, leurs actions visant à sensibiliser leur génération aux bienfaits de la course en pleine nature. En 2023, il avait pris part à la YCC lors de l’UTMB Mont-Blanc. Animés du slogan « From the streets to the peaks », ils ont partagé leur enthousiasme avec l’ensemble des participants et manifesté leur bonheur de venir pour la première fois à Nice et sur l’événement.

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Photo UTMB Group

Résultat Nice Côte d’Azur by UTMB : tous les podiums


Podium 100M 


Femmes

1. Courtney Dauwalter (USA) 
2. Enrica Dematteis (ITA)
3. Agathe Lebel (FRA)

Hommes
1. Cristofer Clemente Mora (ESP)
2. Nicolas Cerisier (FRA) 
3. Vincent Fabre (FRA)

Podium 100K 

Femmes 

1. Ingrid Due-Gundersen (NOR)
2. Wonny Keil (AUT)
3. Aurélie De Bremoy (FRA)

Hommes
1. Valentin Lacroix (FRA) 
2. Yohan Viani (FRA) 
3. Guillaume Hansel (USA)

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Le podium du 100K. Photo UTMB Group

Podium 50K 

Femmes

1. Sylvia Nordskar (NOR)
2. Camilla Magliano (ITA)
3. Louise Serban-Penhoat (FRA)

Hommes
1. Jonathan Albon (GBR) 
2. Simon Paccard (FRA)
3. Ezekiel Rutto (KEN)

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Jonathan Albon, vainqueur du 50K. Photo UTMB Group

Podium 20K 

Femmes

 1. Marie Nivet (FRA)
2. Alexandra Yatzimirsky (FRA)
3. Jekaterina Gallamova (LET)

Hommes
1. Vincent Bouillard (FRA)
2. Clément Génot (FRA) 
3. Morgan Le Tennier (FRA)

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Le podium du 20K. Photo UTMB Group


Retrouvez l’intégralité des résultats complets des courses de la 3ème édition du Nice Côte d’Azur by UTMB ICI

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Photo UTMB Group
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