Plus de vitesse, plus d’intensité, plus de kilomètres… À peu près tous les traileurs qui attrapent le virus de la course nature finissent par avoir envie de courir plus et d’allonger la distance, voire d’aller côtoyer le mythique « ultra ». Mais en voulant en faire trop et trop vite, certains en oublient les fondamentaux et négligent certaines séances qu’ils jugent inutiles à leur progression. Parmi elles, le run de récupération, souvent considéré comme des kilomètres inutiles sans valeur ajoutée. Quel est l’intérêt de ralentir quand on essaie d’aller plus vite ? La vérité est que ces runs de récupération, combinés à un repos et un sommeil constants et suffisants, ainsi qu’à une hydratation et une nutrition adéquates, sont tout aussi importants que les séances de fractionné les plus intenses de votre plan d’entraînement. Explications et conseils de mise en pratique.

Run de récupération : en quoi ça consiste ?

Un run de récupération est un effort relativement court et facile que les athlètes effectuent généralement après une séance d’entraînement intense, une course longue ou une compétition. Il ne s’agit pas nécessairement d’atteindre un rythme déterminé, mais votre effort doit être très contrôlé et facile. Votre fréquence cardiaque doit être faible (Zone 1 ou Zone 2 si vous vous entraînez selon la fréquence cardiaque), votre respiration doit être détendue et vous devez facilement pouvoir poursuivre une conversation. Ce n’est pas le propos, mais si on vous disait de courir à ce rythme pendant deux heures, votre rythme devrait être suffisamment facile pour que vous puissiez le faire.

Vous pensez que c’est inutile ? Au contraire, ces runs jouent un rôle essentiel dans l’amélioration de votre condition physique et dans le maintien de la santé de votre corps. En effet, lors de vos séances en intensité ou de vos courses en compétition, vos fibres musculaires sont fortement sollicitées et se décomposent. Elles « flottent » alors autour du système fascial, et il est nécessaire de les drainer hors de votre organisme. C’est justement le rôle du run de récupération !

Run de récupération
Photo DR

Récupération : comment évacuer les fibres endommagées ?

Après une séance intense ou une compétition, il existe deux manières de récupérer :

La première, c’est en adoptant une approche passive, donc sans run de récupération. Votre corps prendra son temps pour se débarrasser tout seul de ces fibres endommagées, sans pour autant les éliminer toutes, ce qui entraînera des muscles raides et endoloris qui pourraient ne pas être complètement préparés à travailler à nouveau lors de votre prochaine course. Conséquence : des courses inefficaces, des sensations douloureuses et des blessures potentielles.

La seconde façon est d’adopter une stratégie plus active en faisant des runs de récupération. Le mouvement contribuera à augmenter le flux de sang et d’oxygène et à extraire les fibres endommagées de votre organisme afin que vos muscles puissent se réparer et se reconstruire.

Loin d’être inutiles, les runs de récupération permettent donc de mettre en place un cycle efficace de régénération des fibres musculaires et de récolter les bénéfices de votre entraînement. Ils sont également susceptibles d’aider à réduire l’inflammation et la douleur que peuvent déclencher un entraînement d’endurance plus intense. Ainsi, si vous vous sentez tendu ou raide le lendemain d’une sortie tempo ou d’une séance en intensité, faire une course facile peut aider à augmenter le flux sanguin et à détendre vos muscles pour soulager les raideurs et les douleurs. En fonctionnant à une intensité bien moindre, les systèmes physiologiques peuvent se reposer tout en étant sollicités, ce qui permet une mobilité tissulaire essentielle qui vous aide à rester en bonne santé.

Run de récupération : les deux principales erreurs à ne pas commettre

1/ Courir trop fort tout le temps

Même si vous pensez que le secret pour devenir plus fort et plus rapide réside dans les entraînements de vitesse, si vous continuez à courir dur à chaque séance, vos muscles se détérioreront et n’auront jamais la chance de se reconstruire et de devenir plus forts. Les runs de récupération sont importants car c’est là que se produisent les adaptations de l’entraînement. Si vos muscles sont toujours en panne sans avoir le temps de se réparer, vous ne deviendrez pas plus fort et vous risquerez des blessures et un épuisement de surentraînement, ce qui ne vous aidera pas non plus à aller plus vite.

2/ Ne pas faire de runs de récupération

Si vous pensez que les runs de récupération en trottinant n’ont pas d’importance dans le cadre de votre progression et de votre objectif de courir plus vite, vous faites une grave erreur. D’abord, parce que vous n’allez pas aider votre organisme à éliminer activement les fibres endommagées – les étirements ou massages avec rouleaux de mousse ne sont pas suffisants ! -, ensuite parce que vous n’accumulez pas de kilomètres supplémentaires, toujours utiles pour progresser en endurance fondamentale en développant votre base aérobie sans trop demander à votre corps et sans augmenter les risques de blessure.

run de récupération. Photo Cyrille Quintard - Cimalp
Photo Cyrille Quintard – Cimalp

Run de récupération : quand le sauter ?

Parfois, un repos total au lieu d’une course de récupération peut être approprié, voire recommandé. Par exemple, si vous vous sentez plus fatigué, endolori ou lent que d’habitude un jour ou deux après grosse séance ou une compétition, il peut être préférable de prendre une journée complète de repos. Vous pouvez aussi privilégier l’entraînement croisé en faisant du vélo, ou en allant nager, ou marcher. Sauter un run de récupération peut également être prudent si vous ressentez les symptômes d’une blessure due à une sur-sollicitation, comme une tendinite d’Achille ou le syndrome de l’essuie-glace. Enfin, les jours de repos total jouent un rôle essentiel dans tout plan d’entraînement pré-établi. De nombreux athlètes élite, en tête desquels l’Américaine Courtney Dauwalter, « The Machine », prennent ainsi un jour de repos total chaque semaine ou tous les dix jours à deux semaines pour une réinitialisation physique et mentale totale.

Réussir une séance de récupération, mode d’emploi

Si vous êtes à l’écoute de votre corps, vous connaissez la différence entre un effort facile et un effort difficile. Mais si vous n’êtes pas à l’aise avec ce ressenti intuitif, gardez un œil sur votre montre pour pouvoir suivre votre fréquence cardiaque et votre rythme. Assurez-vous que vous effectuez réellement des courses de récupération avec un effort facile, dans la Zone 1 ou 2.

Si ce genre de course ne vous enthousiasme pas, essayez d’augmenter le facteur plaisir, par exemple en allant courir avec un ami pour discuter pendant la séance, ou en profitant de celle-ci pour écouter un podcast, ou encore en allant courir dans un endroit que vous aimez bien et où vous n’avez généralement pas le temps de contempler le paysage – avec une préférence pour les surfaces souples et les profils d’élévation plutôt plats.

Et surtout, car c’est bien là le principal, n’oubliez pas que ces runs de récupération sont un élément à part entière de votre entraînement et un levier de progression essentiel. Il y a beaucoup de choses dans la course à pied que nous n’aimons pas faire, comme les séances de fractionné à haute intensité où on se sort les tripes, ou les séances de récup en trottinant à faible allure, mais c’est le fait de respecter les étapes de ce processus d’entraînement et de faire preuve de discipline dans leur réalisation qui nous permet de devenir un coureur plus fort à tous les niveaux.

Photo The North Face - Jame Poole
Photo The North Face – Jame Poole
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4ème manche de la Golden Trail World Series, le 42km du Marathon du Mont-Blanc a attiré les meilleurs mondiaux à Chamonix. Parmi eux, le Suisse Rémi Bonnet et l’Américaine Sophia Laukli, vainqueurs de l’épreuve en 2023 et tenants du titre de la GTWS, annoncés comme favoris. Mais une course n’est jamais gagnée d’avance…

Résultat Marathon du Mont-Blanc : Elhousine Elazzaoui plus fort que Rémi Bonnet

On attendait Rémi Bonnet, on a eu Elhousine Elazzaoui ! Le Marocain a signé, ce dimanche 30 juin 2024, sa première victoire au Marathon du Mont-Blanc, pour sa 4ème participation (en 2022 il prenait la 4ème place) au terme d’une bataille de chaque instant avec le suisse Rémi Bonnet, vainqueur l’année dernière avec plus de 5mn d’avance. Le duel annoncé en conférence de presse la veille a donc bien eu lieu ! C’est dans la dernière descente très humide et glissante que le Marocain, toujours au contact du Suisse, a réussi à faire la différence, aidé sans doute aussi par une légère pluie en fin de course et une température plutôt fraîche qu’il affectionne.

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Elhousine Elazzaoui. Photo Florian Legrand

Elhousine Elazzaoui coupe la ligne en 3h 30min et 10s, 46 secondes devant Rémi Bonnet qui lui fera le plus bel hommage en affirmant préférer sa 2ème place à l’issue d’une telle empoignade que sa victoire de 2023, moins disputée. La troisième place s’est jouée entre Roberto Delorenzi et les deux Kenyans. Le Suisse a su juguler les grandes foulées du Kényan Kévin Kibet et assurer le podium dans la dernière descente sur Chamonix. Il franchit l’arrivée en 3h 33min 07s, devançant Kevin Kibet (3:35:05) et Ezekiel Rutto (3:37:23).

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Le Top 5. Photo Florian Legrand

Résultat Marathon du Mont-Blanc : les réactions des athlètes

Elhousine ELAZZAOUI (MAR) 1er :
« Cette victoire représente beaucoup pour moi, ça fait un moment que je voulais remporter le Marathon du Mont-Blanc. Ça va m’apporter encore plus de confiance pour la suite, je sais que je suis capable de faire encore mieux. Aujourd’hui Rémi était très fort mais je suis resté calme et je l’ai attaqué au 36e kilomètre pour aller chercher la victoire. »

Rémi BONNET (SUI) 2ème :
« Je suis content, pour mon premier marathon de l’année je pense que je ne pouvais pas faire mieux. Si tu regardes les temps que l’on a réalisé aujourd’hui ça a été beaucoup plus vite que l’année dernière. Ça montre que le niveau augmente chaque année et que cette deuxième place vaut encore mieux que ma victoire de l’année dernière. Elhousine était très fort aujourd’hui donc bravo à lui. »

Roberto DELORENZI (SUI) 3ème :
« Je suis content du déroulé de la course aujourd’hui. L’allure était raisonnable au début et j’ai pu rester avec Rémi, mais quand il a accéléré dans la première montée j’ai préféré garder de l’énergie pour la deuxième partie. J’ai ensuite réussi à garder de la vitesse pour devancer les Kényans et je suis très content avec ce podium et surtout avec le chrono. Je l’avais dit après l’Asie, je n’étais pas en forme en début de saison, mais je savais que je pouvais remonter sur le podium. »

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Rémi Bonnet. Photo Florian Legrand

Résultat Marathon du Mont-Blanc : Judith Wyder super descendeuse

Chez les femmes, un trio de tête s’est rapidement formé entre Judith Wyder, l’athlète suisse qui signait cette année sa première participation au Marathon du Mont-Blanc, la Roumaine Madalina Florea, peu habituée des longues distances et l’Américaine Sophia Laukli, tenante du titre et vainqueur de la Golden Trail World Series 2023.

Madalina Florea, en bronze lors des championnats d’Europe de course en montagne et trail le mois dernier et déjà vainqueur de la finale de GTWS 2023 en Italie en octobre dernier, a pris les commandes de la course après le col des Montets. Son entraînement particulier cette année dans les descentes a payé mais n’a pas permis de distancer durablement Judith Wyder, qui est restée dans ses traces puis s’est échappée avant la ligne d’arrivée à la faveur d’une dernière descente héroïque.

Sophia Laukli a malheureusement accusé une baisse de régime en fin de parcours et a perdu de vue ses deux concurrentes après la montée de la Flégère. Elle a même vu s’envoler la 3ème place dans la dernière descente au profit de la Chinoise Miao Yao.

Au final, Judith Wyder s’impose au terme d’une course de 4h 11min 12s, avec une confortable avance de 2mn 30 (4h 13min 42s) sur Madalina Florea au comble de la joie sur la ligne d’arrivée. Miao Yao s’offre quant à elle la 3ème place en 4h 18mn 30s.

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Judith Wyder. Photo David Gonthier

Résultat Marathon du Mont-Blanc : les réactions des athlètes

Judith WYDER (SUI) 1ère :
« Je suis contente de ma stratégie aujourd’hui. Je me sentais forte sur les parties roulantes, mais j’avais plus de mal dans les montées raides. Malgré tout, si je pouvais rester au contact des filles devant je savais que je pouvais ensuite aller chercher la victoire et c’est ce que j’ai fait. »

Madalina FLOREA (ROU) 2ème :
« C’était mon premier marathon en trail et je suis super fière de ma course. J’ai essayé d’aller chercher la victoire, j’ai joué dans la dernière montée, mais les 6 ou 7 derniers kilomètres m’ont paru vraiment longs… Je suis très contente, pour moi cette deuxième place a autant de valeur qu’une victoire. »

Miao YAO (CHN) 3ème :
« Dans la descente je voyais que je pouvais revenir sur Sophia, je la voyais au loin et ça m’a donné de la motivation. Je me disais qu’il fallait continuer de pousser pour tenter d’aller chercher le podium. C’est finalement sur la partie finale que j’ai réussi à la rattraper et je suis très contente de ce podium. »

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Madalina Florea. Photo David Gonthier

Voir les résultats complets ICI

Voir le classement de la Golden Trail Series après 4 épreuves ICI

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45 ans !!!! La course historique du Marathon du Mont-Blanc, qui a rassemblé 2 038 coureurs samedi 29 juin 2024, reste toujours aussi emblématique avec sa distance exigeante mais accessible de 23km, avalée en 2h 4mn 55s pour le premier et en 6h00 pour les derniers (barrière horaire). Si la star de la course a été Thomas Cardin, le récent champion d’Europe, qui a dominé l’épreuve, la surprise est venue d’Anaëlle Bondoux, grand espoir du biathlon français, qui a survolé la course et établi un chrono incroyable de 2h 22mn 56s, prenant la 15ème place au scratch !

23 km du Mont-Blanc : Thomas Cardin au sprint dans le dernier kilomètre

Il était en grande forme et avait décidé de faire le show. Thomas Cardin s’est ainsi offert un dernier kilomètre quasi en sprint, pour boucler une performance de qualité à une moyenne de 12,13 km/h ! Son chrono : 2h 04mn 55s.

La 2ème place revient à l’Espagnol Alex Garcia Carrillo, arrivé 4mn33 après Thomas Cardin en 2h 09mn 28s. Il devance Johann Baujard (2h 10mn 22s) et deux sérieux espoirs français, Mael Allaire et Romain Discher.

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Thomas CARDIN devant Alex GARCIA CARRILLO. Photo David Gonthier
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Le Top 4 du 23km du Mont-Blanc. Photo David Gonthier

23 km du Mont-Blanc : le débrief de Thomas Cardin

« Je suis parti sans pression aujourd’hui car les championnats d’Europe étaient derrière moi donc aujourd’hui c’était un bonus. Je me suis fait plaisir et j’ai écouté les sensations pour accélérer quand je le sentais par rapport aux adversaires. En fait, j’ai surtout maintenu l’allure, j’ai réussi à garder la même intensité dans la montée et j’ai pu aussi faire la différence dans la dernière descente.

Je suis un coureur de distance un peu plus longue donc je savais que plus la course avançait, plus je serai en aisance. À la fin, j’ai eu envie de faire le show pour mes amis et partenaires, boosté par l’adrénaline de la victoire. Maintenant, je vais me reposer un peu car que je pars en vacances avec mon épouse donc si je ne suis pas en forme, je vais me faire tirer les oreilles. »

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Photo David Gonthier

23 km du Mont-Blanc : incroyable Anaëlle Bondoux

Thomas Cardin s’est quasiment fait souffler le haut de l’affiche par la toute menue Anaëlle Bondoux, grand espoir du biathlon français. Non seulement son chrono de 2h 22mn 56s et sa 15e place au scratch sont stupéfiants, mais aussi le fait qu’elle a laissé la championne de France de trail court, Julie lelong, à plus de 8mn ! Et ce, pour son premier trail sur une « longue » distance alors qu’elle n’est encore qu’en catégorie espoir !

Julie Lelong prend donc la deuxième place en 2h 31mn 10s. Et c’est l’Italienne Martina Bilora qui vient compléter le podium, en 2h 40mn 22s, pile une minute avant l’expérimentée Amandine Ferrato.

23 km du Mont-Blanc : le débrief d’Anaëlle Bondoux

« C’est une première expérience pour moi en trail, j’avais seulement couru sur une distance plus courte et un profil moins alpin. C’est un super parcours, j’ai vraiment aimé, je me suis fait plaisir. J’adore courir même si je suis une biathlète et grâce à mon sponsor Salomon, je peux participer à des événements comme celui-ci, quelques fois dans l’été, c’est juste pour le plaisir. Là, c’est parfait on est en plein dans la préparation physique avec l’Equipe de France, c’est beaucoup de volume pour nous, notamment en course à pied. »

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Photo David Gonthier

23 km du Mont-Blanc : le biathlète Émilien Jacquelin 23ème

Autre biathlète emblématique de l’équipe de France, Émilien Jacquelin est venu prendre une belle 23ème place. Il a commenté sa course : « Je suis là pour m’entraîner car on est en plein cycle de volume. Le but ici, c’est de travailler un petit peu différemment, je pense que la course à pied surtout en bosses, ça peut vraiment aider pour mes capacités de VO2max pour bien grimper l’hiver. Le fait qu’il n’y ait pas de récupération possible avec des schuss comme en ski de fond est très intéressant aussi.

La durée max de mon effort habituellement est de 45 mn donc j’explore. Le plus dur c’est musculairement entre 1h et 1h30 puis je passe au-dessus et retrouve mes qualités d’endurance. Mon mental m’aide, j’arrive à garder mon calme même quand c’est dur. Je me suis amélioré par rapport à l’année dernière en temps et j’ai aussi réussi à moins perdre de temps dans les descentes. J’en profite aussi pour être avec mes partenaires, faire autre chose que du biathlon. On reste des amoureux de sport avant tout. »

Voir tous les résultats du 23 km du Mont-Blanc ICI

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Deuxième de la Golden Trail World Series 2023 à égalité de points avec la gagnante Sophia Laukli, la Suissesse Judith Wyder, redoutable en course en montagne, vice-championne d’Europe de la spécialité, va faire sa rentrée sur la GTWS au Marathon du Mont-Blanc. Elle y retrouvera la championne d’Europe de trail Clémentine Geoffray. Sensations, ambitions, elle dit tout à Mickael Mussard.

Judith, comment te sens-tu après ton titre de vice-championne d’Europe de course en montagne à Annecy ?

Judith Wyder : Je me sens très bien. Je suis contente d’être de retour à la compétition. Je commençais à avoir de bonnes sensations avant les championnats d’Europe et j’ai vraiment aimé ces championnats, même si la course verticale n’a pas été celle où j’ai eu les meilleures sensations. Mais en ce qui concerne la « Up & Down », je suis très contente de ma course. 

Lire l’interview de Clémentine Geoffray, championne d’Europe de trail, à l’assaut du Mont-Blanc ICI

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As-tu changé quelque chose dans ta préparation avant de débuter cette saison ? 

Judith Wyder : Oui… J’ai été malade une semaine par mois depuis le début de l’hiver. C’est le principal changement que j’ai effectué cette année ! (Rires.) Blague à part, je n’ai rien changé de spécial mais c’est vrai que ces maladies sont venues perturber mon hiver et ma préparation au printemps, donc je suis contente d’en sortir et de retrouver des sensations sur les sentiers. C’est l’une des raisons pour lesquelles je n’ai pas attaqué la saison plus tôt, et ne suis pas allée sur le trip en Asie avec la Golden Trail Series. 

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Justement, quelles courses de la Golden Trail Series as-tu prévu de faire cette saison ?

Judith Wyder : J’ai prévu de faire le Marathon du Mont-Blanc, Sierre-Zinal, et si tout se passe bien et que les résultats sont bons je pense aller sur le trip aux États-Unis. Cette année on a besoin de quatre courses pour marquer le plus de points possible, donc je verrai en fonction des deux premières.

Quels sont tes objectifs cette année ? As-tu une revanche à prendre par rapport à l’année dernière où tu termines ex-aequo de points avec Sophia Laukli, mais deuxième au classement final ?

Judith Wyder : Je veux juste essayer de faire de mon mieux encore cette année. Il y a quand même de sacrées athlètes cette saison. Sophia est incroyable et si elle arrive à se remettre de sa blessure, elle sera difficile à battre. Mais il y a aussi d’autres filles très fortes cette année, donc je préfère me focaliser sur moi et sur les courses en elles-mêmes. Bien sûr ça serait super chouette de pouvoir faire une finale en Suisse, c’est d’ailleurs ce qui m’a convaincue de revenir sur la Golden Trail Series cette année. Maintenant, je ne sais pas comment je vais réagir à une course de 42 kilomètres comme le Marathon du Mont-Blanc. Je n’ai quasiment jamais fait aussi long, à part aux championnats du monde, donc on verra.

Judith Wyder 2. Photo the.adventure.bakery
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Tu parles du niveau des filles, penses-tu qu’il est supérieur à celui de l’année dernière ?

Judith Wyder : Je le dis chaque année, mais je suis sincère, je pense que le niveau augmente d’année en année. En revanche, j’espère que ce niveau ne se dilue pas trop avec toutes les belles courses au calendrier qui ont tendance à séparer les filles sur les différentes épreuves. Je n’ai pas envie de choisir ma course par rapport à la start-list. D’ailleurs je n’ai jamais été très forte pour ça. Pour moi c’est chouette de courir face à des filles qui sont fortes car ça me permet de voir où je me situe dans ce milieu qui devient de plus en plus professionnel. 

Tu es sur la Golden Trail Series depuis de nombreuses années. Tu as d’ailleurs remporté la Series en 2019. Qu’est-ce qui te motive à revenir sur ce circuit ? 

Judith Wyder : C’est compliqué de répondre à cette question… Mais je pense que je recherche de belles courses où l’on peut aussi avoir du niveau. Et je pense que la Golden Trail Series répond à ces critères. Je voulais peut-être essayer d’autres choses cette année, mais le niveau de compétitivité est ce qui m’attire encore sur la Golden. Et bien sûr, cette finale en Suisse, proche de la maison, a fini de me convaincre. Si on ajoute à ça tout le travail effectué par la Golden Trail Series pour la médiatisation du sport et des athlètes, tu as toutes les raisons qui ont motivé mon choix.

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Le podium de la finale de la GTWS 2023, avec Madalina Florea devant Judith Wyder et Sophia Laukli. Photo the.adventure.bakery
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Il est parti à son rythme, et n’a jamais été rejoint. Sans pour autant écraser la course, le Russe Dmitrii Mityaev s’est imposé sur le 90km du Mont-Blanc, l’épreuve d’ultra du Marathon du Mont-Blanc 2024, succédant à Germain Grangier, vainqueur en 2023. Il devance Thibaut Baronian, en préparation de son premier UTMB, et Baptiste Petitjean. Aurélien Dunand-Pallaz, longtemps 3ème, a craqué sur la fin. Chez les femmes, c’est Ekaterina Mityaeva, femme de Dmitrii, qui s’impose au terme d’une lutte somptueuse avec Julie Roux.

90km du Mont-Blanc : Dmitrii Mityaev petit à petit

Seul Théo Détienne a réussi à accrocher ses baskets dans les premiers kilomètres, avant de se faire une raison. Même s’il n’a jamais creusé d’écart démesuré, le Russe Dmitrii Mityaev avait un petit quelque chose en plus. Une minute d’écart à Planpraz, au 13ème km, après la première énorme montée du Brévent, 1470 mètres à avaler en 11km pour atteindre le point culminant de la boucle, à 2471m d’altitude. Puis 2 minutes à la Tête aux Vents, au 22ème km. Puis 6 minutes à Châtelard, à mi-course, avant d’attaquer la montée vers la Tête de l’Arolette et ses 2333m d’altitude. Ils étaient alors 2 à ses trousses, Théo Détienne et Thibaut Baronian, qui tentaient de limiter la casse.

Redoutable sur des distances comprises entre 80 et 120 kilomètres, le Russe, 3ème de l’épreuve en 2021, 4ème en 2023, semblait parfaitement gérer son affaire. Et il ne faudrait pas compter sur lui pour une défaillance. Derrière, il allait donc falloir accélérer pour espérer le revoir.

profil 90km MONT-BLANC
Le profil du 90km du Mont-Blanc.
Départ MMB 2024
À 4h00 du matin, le départ donné de la Place du Triangle de l’Amitié, à Chamonix. Photo MMB
Dmitrii Mityaev tête aux Vents
Le passage en solitaire de Dmitrii Mityaev à la Tête aux Vents. Photo MBB

90km du Mont-Blanc : la remontada d’Aurélien Dunand-Pallaz

Troisième de la MaXi-Race d’Annecy début juin, Aurélien Dunand-Pallaz a préféré prendre un départ beaucoup plus prudent. A tel point qu’il accusait même un retard de 6 minutes après seulement 10km de course, passant au-delà de la 10ème position à Planpraz. Mais le Savoyard a bien géré son effort, pour revenir ensuite vers la tête de course, avalant ceux qui le précédaient un à un. À la mi-course, il accusait 12 minutes de retard mais était au pied du podium, revenu dans les baskets de François Soleilhac, auteur d’un beau début de course.

Dmitrii Mityaev Photo David Gonthier : MMB
Dmitrii Mityaev en tête dans la montée de la Tête de Balme. Photo David Gonthier / MMB
Thibaut Baronian Photo David Gonthier : MMB
Thibaut Baronian second dans la montée de la Tête de Balme. Photo David Gonthier / MMB
Aurélien Dunand-Pallaz Photo David Gonthier : MMB
Aurélien Dunand-Pallaz troisième dans la montée de la Tête de Balme. Photo David Gonthier / MMB

90km du Mont-Blanc : suspense au pied du Signal

Au ravitaillement des Bois, au 73ème kilomètre, et alors qu’il restait moins de 20 kilomètres à parcourir, le podium semblait se dessiner, avec 3 hommes bien installés en tête. Mais avec la terrible remontée vers Le Signal, plus de 1100m D+ en 8 kilomètres pour un passage à 2200 mètres d’altitude, difficile de prévoir qui plongerait le premier vers Chamonix pour monter sur la plus haute marche du podium. Le Russe semblait toujours en mesure de contenir Thibaut Baronian, 2ème à 7 minutes. Et Thibaut Baronian semblait également en mesure de contenir le retour d’Aurélien Dunand-Pallaz, 3ème à 16 minutes du leader. Mais tout n’était pas écrit à l’avance, et à l’arrière, les troupes sonnaient la charge !

90km du Mont-Blanc : un finish éblouissant, Aurélien Dunand-Pallaz dépassé

Comme en 2023, où Germain Grangier ne s’était imposé que d’1mn30 devant Louison Coiffet (et 10 minutes devant Hugo Deck, troisième), les 20 derniers kilomètres ont été spectaculaire et ont réservé leur lot de surprises. Passé en tête en haut du Signal avec 8 minutes d’avance sur Thibaut Baronian, Dmitrii Mityaev a ensuite pris 5 minutes supplémentaires avant de plonger dans la descente, s’assurant la victoire. Il s’impose finalement en 10h 44mn 14 secondes. Il devance Thibaut Baronian de 16 minutes (11h 02mn 20s).

Mais derrière, stupeur ! Car au lieu de l’attendu Aurélien Dunand-Pallaz, c’est Baptiste Petitjean qui passait en 3ème position au Signal ! 2ème du format 105km du Mozart 100 by UTMB et 9ème de la CCC 2023, le jeune Français avait compté jusqu’à 8 minutes de retard sur l’athlète Compressport, mais avait produit une montée du Signal impressionnante. Baptiste Petitjean monte sur la 3ème marche du podium. Il termine en 11h 13mn 09s. Et c’est un étonnant Théo Détienne qui, au prix d’une descente exceptionnelle, termine au pied du podium, à la 4ème place. Aurélien Dunand-Pallaz termine finalement au-delà du Top 10, à la 12ème place…

Voir les résultats complets ICI

90km du Mont-Blanc : Julie Roux et Ekaterina Mityaeva, un coude à coude exceptionnel

Et les féminines dans tout ça ? Leur course fut absolument passionnante, avec un coude à coude entre Julie Roux et la Russe Ekaterina Mityaeva, épouse de Dmitrii Mityaev. Jugez plutôt : les 2 femmes n’étant séparées que de 10 secondes après plus de 8h45 de course, n’étant jamais distantes de plus d’une minute durant la quasi totalité de l’épreuve.

Mais dans les derniers kilomètres de course, entre Le Signal et le Plan de l’Aiguille, Julie Roux laissait filer la Russe, intenable, et concédait plus de 13 minutes. Ekaterina Mityaeva pouvait plonger vers la ligne d’arrivée. Elle s’impose finalement en 12h 40mn 04s, prenant la 23ème place au général et offrant un beau doublé au couple star de l’ultra russe. Julie Roux termine deuxième, à 29 minutes de la gagnante.

Julie Roux
Julie Roux. Photo David Gonthier / MMB
Ekaterina MITYAEVA Photo David Gonthier
Ekaterina MITYAEVA. Photo David Gonthier / MMB
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L’Île Maurice, ses lagons et ses plages de sable blanc, un relief bien plus reposant que l’Île de la Réunion voisine : il n’en fallait pas plus pour aller tester la première édition du Mauritius by UTMB, nouvel événement trail dans l’océan Indien. Cécile Bertin, notre envoyée spéciale, qui avait une histoire particulière avec cette destination, avait opté pour le format 50K. Elle raconte.

Mauritius By UTMB : Sissi Cussot m’avait prévenue…

Sylvaine Cussot m’avait pourtant prévenue lors de notre petit papotage à la veille de la course (à écouter ICI) : Maurice est terre de trail, mais pas n’importe quel trail… Du technique, du qui tache, qui glisse et qui mouille et fait te demander quelle mouche t’a piquée alors qu’il était quand même beaucoup plus agréable de rester lézarder sur la plage à l’ombre des cocotiers.

J’ai une petite histoire qui me lie à cette île et qui explique en grande partie ma présence sur la ligne de départ du Bel Ombre, le 50K qui fait en réalité un peu plus de 58 km. C’est en effet là que j’ai couru mon tout premier trail, pour le Raid Amazone. Je commençais la course à pied, je ne maîtrisais même pas encore les notions de dénivelé que je m’étais retrouvée au départ d’un 17 km en pleine nature, moi qui n’avais jamais couru ailleurs qu’au jardin du Luxembourg, en plein Paris.

C’est donc là que j’ai eu un véritable coup de cœur pour ce sport que je venais de découvrir. Et c’est dans l’avion de retour que je me suis jurée de courir un jour un marathon. Ma vie venait de changer à jamais, et m’entraîner aux quatre coins du monde, dans les ultra-trails les plus dingues qui puissent exister. Aussi, revenir sur cette terre alors que j’envisage très sérieusement de prendre prochainement ma retraite sportive avait un vrai sens. Une façon de boucler la boucle en quelque sorte.

Départ Mauritius by UTMB
Photo UTMB Group

Mauritius By UTMB : un « petit » 58 pour profiter pleinement

Avec une préparation axée cette année exclusivement sur la route pour préparer les majors qui manquent à ma collection, la distance de 58 km me semblait la plus raisonnable. Et c’est avec l’idée de ne surtout pas me blesser gravement et de compromettre la suite de mon programme que je me suis alignée au départ. Avec Berlin le 29 septembre et Chicago le 13 octobre, une entorse façon Casquette Verte n’est pas envisageable. 58 km, c’est donc à la fois assez long pour découvrir ce nouvel événement et pas trop non plus pour récupérer rapidement.

Question cahier des charges, pas de doute : l’expérience « by UTMB » que revendique souvent Catherine Poletti dans ses interviews pour parler du circuit mondial est au rendez-vous. Le Château Bel Ombre, qui est en réalité une superbe maison de type colonial dans un parc arboré de toute beauté, pose l’événement. C’est la grande classe. Seul détail qu’hélas aucune organisation ne peut maîtriser : la météo annoncée. Il pleut déjà depuis plusieurs jours et ce sera aussi le programme de mon épreuve. Aucun risque d’attraper froid, il fait doux, ce qui ne rend pas nécessaire le port de la veste, mais l’impact sur le terrain promet d’être colossal.

Mauritius by UTMB 2
Photo UTMB Group

Mauritius By UTMB : de la boue partout partout

De la boue sous toutes ses formes résume assez bien ce que l’on a affronté. Entre la glaise qui colle aux semelles à un point que tu espères une rivière pour pouvoir les alléger un peu, la boue liquide qui glisse, la boue plus épaisse qui te fait partir en aqua-planning, rien ne nous a été épargné. Et je ne parle pas de ce moment où, face à une mini-falaise type mur boueux infranchissable, il a fallu faire jouer la solidarité entre coureurs pour passer l’obstacle, entre ceux qui poussaient et ceux qui tiraient depuis le haut. Épique !

Je ne compte pas non plus les rivières traversées, plus ou moins hautes, dont une avec de l’eau largement au-dessus des genoux, ni les baïnes salées à souhait que mes ampoules n’ont apprécié que très moyennement. Pour le coup, le dénivelé (1800m D+) est finalement ce qu’il y avait de plus accessible dans cette petite balade mêlant jungle et savane.

Mauritius by UTMB 4
Photo UTMB Group

Mauritius By UTMB : faune sauvage et balisage… sauvage

Prenant largement mon temps – prudence, prudence -, je me suis retrouvée à finir de nuit. Et qui dit nuit dit troupeaux de cerfs, mais aussi ronflements de sangliers que mes acolytes et moi feront tout pour ne pas réveiller. Sans oublier des dizaines de petites grenouilles sur les sentiers, que j’ai tout fait pour ne pas écraser.

Si le balisage était dans l’ensemble plutôt correct, la nuit, cela s’est un peu compliqué. Il n’y avait clairement pas assez de patchs réflecteurs, et sans trace GPX, il était facile de rater un embranchement et de faire quelques centaines de mètres supplémentaires. Question ravitaillement, il faut être lucide : on se trouve sous des latitudes où il faut oublier le saucisson et le fromage ! Mais en revanche, pas de problème de quantité : même en étant très vite reléguée parmi les derniers coureurs de la distance, je n’ai jamais manqué de rien.

Quant à l’arrivée, de nuit pour moi, elle était, comme le départ, très réussie ! C’est d’ailleurs le seul point positif d’avoir été aussi lente : l’effet « whaou » que je n’aurais pas pu apprécier en arrivant de jour. Imaginez un petit chemin le long du lagon, avec des dizaines de lampes qui vous guident jusqu’à l’arche d’arrivée, le bruit de l’océan et les petits crabes que l’on aperçoit courant sur le sable fin… OK, tout cela est très cliché, mais c’est exactement ce que j’étais venue chercher !

Mauritius by UTMB 3
Photo UTMB Group

Mauritius By UTMB : le verdict

Alors, on en pense quoi de ce Mauritius By UTMB ? Avec toute l’honnêteté qui me caractérise, on sent bien que c’est une première édition, qui mérite que certains défauts soient corrigés. Rien de dramatique, il faut souvent une petite mise à jour après le lancement d’un nouveau produit sur le marché et j’espère sincèrement que l’organisation tiendra compte des remontées des coureurs des différents formats pour corriger le tir et faire de cette course une incontournable dans cette partie du monde.

Idéalement, il faudrait veiller à ce que le balisage soit plus régulier ! Entre le « sur balisage » et le « sous balisage », il y a eu quelques ratés, particulièrement au niveau des petits panneaux réfléchissants qui, la nuit, rassurent les traileurs sans la trace GPX. Évidemment, le prix du dossard est aussi trop élevé. S’il est au niveau de ce qu’on trouve en France sur le circuit UTMB, il prive bon nombre de Mauriciens de la fête ! Certes, l’organisation avait bien prévu un tarif spécial pour les locaux, mais encore trop élevé sur une île où le salaire minimum est de 400€ par mois !

Enfin, question terrain de jeu, aucun doute : l’Île Maurice est à la hauteur ! Ce territoire est tellement incroyable de beauté qu’il mérite qu’on vienne le découvrir pour lui-même. Et même si ce sont des montagnes volcaniques et pas les Alpes, croyez-moi, vous aurez le sentiment, en passant la ligne d’arrivée, de sacrément les avoir méritées, vos running stones !

Voir les résultats de toutes les courses ICI

Résultats Mauritius by UTMB
Les podiums des 4 courses. Source UTMB
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Absent des trois premières manches de la Golden Trail World Series 2024, le Suisse Rémi Bonnet, grand vainqueur des deux dernières éditions, fait sa rentrée sur le Marathon du Mont-Blanc, qu’il a remporté haut la main l’an dernier. Mickael Mussard lui a demandé comment il abordait cette nouvelle saison.

Rémi, comment vas-tu avant cette première compétition ?

Rémi Bonnet : Ça va ! Je me sens en forme et motivé de revenir sur une grosse course et une épreuve de la Golden Trail World Series. Ça fait un moment que je n’ai pas épinglé un dossard d’une grosse course, donc j’ai hâte.

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Photo Mickael Mussard

Pourquoi avoir attendu la 4ème étape de la Golden Trail Series et le Marathon du Mont-Blanc pour revenir ?

R B : Je pense que j’avais besoin de me reposer mentalement. Physiquement je me sentais encore en bonne forme après la saison d’hiver, même si on a eu une grosse saison en Coupe du monde, mais j’ai senti que mentalement j’avais besoin de relâcher la pression, et ça m’a fait du bien ! Maintenant je pense que je suis bien reposé et bien entraîné. On a fait beaucoup de volume en ce début de saison, ce que je n’avais pas pu forcément faire les années précédentes. Du coup, je pense que je serai en meilleure forme !

Tu te sens plus fort que l’année dernière ?

R B : Sur les distances marathon, oui. J’ai pu faire beaucoup de volume et je pense que je serai un peu plus costaud sur les fins de course. On verra bien ce que ça dit, mais en tout cas les sensations sont bonnes et tous les voyants sont au vert.

Quels sont tes objectifs sur ce Marathon du Mont-Blanc ?

R B : Je suis venu pour gagner, c’est clair ! Je veux faire le doublé et essayer de refaire un gros chrono comme l’année dernière. Après, le niveau augmente d’année en année et on ne sait jamais qui sera en forme, qui pourra être l’outsider, mais je veux faire ma course et voir ce que ça amène.



Tu parles des autres coureurs. Même s’il ne sera pas là dimanche, que penses-tu du niveau de Patrick Kipgneno ?

R B : Il a fait de belles courses en ce début de saison, mais c’est difficile de savoir à quel point il est fort. Est-ce que c’est lui qui a progressé ou les autres qui étaient un peu moins en forme sur les deux premières courses ? C’est difficile à jauger, il faudra voir ça sur les premières confrontations. Je pense qu’il est plus fort, surtout que l’année dernière il était gêné par une blessure au genou, mais on verra.

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Photo Martina Valmassoi

Et Elhousine Elazzoui ?

R B : Je pense qu’il a pris en confiance, il a vu qu’il pouvait gagner des courses et ça lui réussit. Avant, il était là mais il attendait les autres et n’osait pas trop partir tout seul. Je pense que là, il a compris qu’il pouvait gagner et ça change tout pour lui, donc il sera certainement plus fort que l’année passée.

L’an dernier tu n’as pas réussi à remporter la finale en Italie. Comment tu l’expliques ?

R B : On a pris du temps pour analyser cet échec. J’avais très bien préparé les courses en altitude, j’en avais fait une priorité, et finalement, je suis peut-être arrivé fatigué et dans le creux de la vague à la finale. J’avais passé beaucoup de temps en altitude pour m’entraîner et ça explique peut-être un peu tout ça. Les autres étaient en grande forme, ça explique clairement que je n’ai pas réussi à les battre, ce jour-là ils étaient plus forts. Mais malgré ça j’ai coché la plupart de mes objectifs de l’année dernière et j’ai remporté le général, c’est le plus important au final.

Il en manque quand même une… Sierre-Zinal… Quel est l’objectif cette année ?

R B : Oui, toujours Sierre-Zinal ! Chaque année je dis que je veux la gagner et chaque année je fais un peu de la merde. Il faut que je trouve un moyen de conjurer le sort et surtout d’arriver avec un peu moins de pression. Je vais bien la préparer, ce sera clairement l’objectif de ma saison, mais voilà, j’essaie aussi de prendre du recul.

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Photo Mickael Mussard

Kilian Jornet paraît très en forme lui aussi, comme on a pu le voir à Zegama. Crois-tu que tu peux le battre sans pépin physique ou maladie ?

R B : Je pense que oui ! Après, s’il est capable de courir au niveau de son record, c’est certain, ça sera très dur. Mais je pense qu’avec les entraînements que j’ai faits la saison dernière j’étais capable de me battre contre lui. Je pouvais faire un très gros chrono, je me sentais vraiment très en forme avant de tomber malade. En tout cas, je vais me battre et essayer de le dépasser.

Et quels sont tes objectifs sur cette saison 2024 ?

R B : Zinal est mon objectif numéro 1, et ensuite le classement général de la Golden Trail Series.

Qu’est-ce qui te fait encore rêver sur la Golden, toi qui es là depuis la toute première course, que tu as d’ailleurs remportée, à Zegama en 2018 ?

R B : C’est vrai que j’ai l’impression d’avoir tout vu et si je remporte Sierre-Zinal, j’aurais tout gagné. Quand on en est là, c’est compliqué de trouver la motivation pour repartir une année de plus, après 5 années à faire la même chose. J’espère que de nouvelles courses feront leur apparition. Et s’il y a des courses que j’ai encore envie de gagner, je repartirai de nouveau !

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Photo David Gonthier
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Une boucle mythique de 42 km et 2540m D+ au départ de la place du Triangle de l’Amitié, à Chamonix. Dimanche 30 juin, le Marathon du Mont-Blanc, 4ème étape de la saison de la Golden Trail World Series, promet d’être passionnant, avec un niveau élite exceptionnel. Et, dans la tête des candidats à la victoire, 2 monstres sacrés à battre : Rémi Bonnet et Sophia Laukli, tous deux vainqueurs en 2023.

Voir les spécificités du parcours ICI

Marathon du Mont-Blanc : Rémi Bonnet peut-il encore battre tout le monde ?

4ème étape de la saison de la Golden Trail World Series, le mythique Marathon du Mont-Blanc est l’épreuve qu’ont choisie de nombreux coureurs pour faire leur rentrée dans cette saison 2024. C’est en particulier le cas de Rémi Bonnet, dont tout le monde attend le retour avec impatience. Le Suisse du team Salomon, grand vainqueur des saisons 2022 et 2023 de la Golden, prendra certainement le départ pour gagner. Pour rappel, après avoir essuyé des échecs, il avait enfin réussi à s’imposer sur cette course en 2023, écrasant la concurrence de toute sa classe. Mais il devra se méfier du Marocain Elhousine Elazzaoui, du team NNormal, actuel leader de la Series et auteur de 3 podiums consécutifs depuis le début de l’année, dont une remarquable deuxième place derrière Kilian Jornet à Zegama.

Le Suisse Roberto Delorenzi, du team Brooks, est lui aussi un sérieux candidat au podium. Il vient de décrocher le titre de champion d’Europe sur la course de montagne « Up and Down » à Annecy fin mai. Il faudra aussi avoir un œil sur le Polonais Bart Przedwojewski, également chez Salomon, qui signe un retour en forme cette saison. Il l’a notamment prouvé sur Zegama en terminant sur le podium derrière Kilian Jornet et Elhousine Elazzaoui.

L’Italien Daniel Pattis, du team Brooks, qui est monté pour la première fois sur le podium d’une course de la GTWS en Chine en mars, serait très heureux de renouveler l’exploit au Mont-Blanc. Il faudra également garder un œil sur des garçons comme le Kenyan Robert Pkemoi, l’Italien Francesco Puppi et Cesare Maestri. Enfin, côté tricolore, on suivra les performances de Frédéric Tranchand, du team Scott, et d’Anthony Felber, du team Sidas X Matryx.

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Rémi Bonnet. Photo David Gonthier / GTWS 2023

Marathon du Mont-Blanc : Sophia Laukli pour un doublé ?

Alors qu’une blessure l’a tenue éloignée des sentiers en ce début de saison, l’Américaine Sophia Laukli, du team Salomon, tenante du titre, devrait faire son retour sur le Marathon du Mont-Blanc. Si elle a retrouvé son meilleur niveau, qui lui avait permis de s’imposer l’an dernier, elle sera très difficile à battre. Pour autant, elle devra se méfier de l’inépuisable Maude Mathys, du team Asics, qui a remporté la première manche de la Golden au Japon et a terminé deuxième de la manche en Chine.

Autre retour très attendu, celui de la Roumaine Madalina Florea (team Salomon) qui a montré lors des récents championnats d’Europe qu’elle était en forme, elle qui a notamment remporté la finale de la GTWS en 2023. La Suissesse Judith Wyder, du team Hoka, est également très attendue sur ce Marathon du Mont-Blanc. Deuxième du classement général de la GTWS 2023 a égalité de points avec Sophia Laukli, elle aura certainement envie de frapper très fort dès sa première course.

Il faudra également surveiller de près la Chinoise Miao Yao (team Salomon), qui a terminé 2ème de la course l’année dernière et sera une sérieuse candidate au podium. La densité étant exceptionnelle, on retrouvera également sur la ligne de départ la championne du monde 2023 et d’Europe 2024 de trail Clémentine Geoffray, du team Kiprun, qui a repris une bonne dose de confiance après son exploit à Annecy.

Parmi les autres candidates au podium, notons la Norvégienne Sylvia Nordskar, la Suissesse Theres Leboeuf, la Néo-Zélandaise Caitlin Fielder ou encore l’Allemande Daniela Oemus. La certitude d’une course très disputée.

La course sera à suivre en direct sur Eurosport et sur YouTube ICI

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Sophia Laukli en 2023. Photo Haugeard Gaetan / GTWS
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15 heures et 1 petite minute pour boucler les 115 kilomètres et 7300 mètres de D+ de l’UTCAM 2024. En s’imposant à Saint-Martin de Vésubie après une course menée de bout en bout, le Breton Théo Le Boudec a frappé un grand coup.

Voir le film de sa victoire réalisé par Marc Brulard ICI

UTCAM 2024 : Théo Le Boudec en mode missile

Il avait hâte de rallumer la frontale et de prendre le départ du grand format de l’UTCAM 2024 à Monaco, histoire de retrouver les sensations d’une nuit complète en montagne. Et surtout histoire d’arriver le plus vite possible, une fois la nuit avalée, à quelques pas de son domicile de cœur, dans ce Mercantour où il s’entraîne désormais.

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Théo Le Boudec au départ, le regard tourné vers le Mercantour…

Parti très vite, Théo Le Boudec est arrivé à la Turbie dans le même temps que les meilleurs coureurs du Kilomètre Vertical, alors qu’il avait encore plus de 100 kilomètres à parcourir. C’est dire si le Breton n’était pas venu pour enfiler des perles. Après une nuit sous les étoiles, tout en gestion à la tête de la course, Théo Le Boudec a progressivement creusé l’écart sur ses poursuivants, même si les redoutables montées qui se sont succédées au petit matin l’ont bien entamé.

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Au cœur de la nuit, Théo Le Boudec plein de volonté lors d’un ravitaillement.

UTCAM 2024 : l’esprit vers les Lumières du Mercantour

Si la montée à la Valette de Prals lui a donné du fil à retordre, il a serré les dents et n’a rien lâché, déterminé à aller chercher son Graal. Et surtout, avec dans un coin de sa tête le projet qu’il a avec Christophe Tieran, qui l’a accompagné sur une partie du parcours, de Grande Traversée du Mercantour (225 km) en duo à venir pour septembre.

Pour mémoire, l’ultra-traileur Christophe Tieran s’est illustré en 2020 en ralliant les 7 plus hauts sommets du Mercantour en courant. Ce nouveau projet, qui porte le nom de « Quand les Lumières s’allument », est certainement ce qui a permis à Théo Le Boudec d’oublier la douleur pour relancer dans la descente de la Palu et aller chercher la victoire dans un final tout en émotion.

Il s’impose avec près de 43 minutes d’avance sur le second, Steve Jacquin, et plus d’1h30 sur Vincent Bachot. Chez les femmes, la victoire revient à Laetitia Collon, qui prend la 13ème place au scratch.

Voir le reportage sur la traversée des 7 plus hauts sommets du Mercantour par Christophe Tieran ICI

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La victoire et l’émotion.

UTCAM 2024 : une course « à la Théo » !

Sur les réseaux sociaux, Théo Le Boudec a livré une belle version de sa course.

” Un week-end fort en émotions qui vient remplir le bocal à souvenirs. Que c’est bon de vivre ces moments de sport, ces moments de vie… De gagner à la maison. Lever cette banderole les yeux rivés sur notre « petit coin de paradis » était pour moi un rêve.

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Théo Le Boudec banderole dans les mains, bonheur absolu.

J’ai fait ma course, j’ai couru avec mon cœur en mettant de côté l’aspect « data » et tactique. Cette fougue me prive peut-être d’une course pleine, d’un chrono. Mais je n’ai aucun regret, je venais ici pour courir à ma façon, courir « à la Théo ». Je suis tellement reconnaissant envers l’organisation de l’UTCAM, les bénévoles présents de jour comme de nuit, l’équipe de production du film… Merci pour votre bienveillance, pour l’accueil chaleureux.

Je ne peux pas oublier ma Clem Tedesco (Clémence Tedesco, qualifiée pour le Championnat du Monde d’Ironman 2024, NDLR) qui aura assuré une nuit complète d’assistance en trouvant toujours les justes mots pour me relancer. Merci d’être toi, de croire en moi au quotidien. C’est victoire, c’est bien évidemment aussi la tienne !

Merci à ceux qui me suivent de près comme de loin (PS : et à ceux qui m’ont lâchement lâché, merci de me donner encore plus de force). J’ai hâte de vous amener avec moi vers la suite de ma saison. Après quelques jours de repos, il sera temps de se tourner vers « Quand les Lumières s’allument » et de retrouver l’équipe afin de continuer de remplir le bocal à souvenirs. La suite s’annonce lumineuse et pleine de rêves ! “

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En plein cœur du Mercantour majestueux.

UTCAM 2024 : les podiums de toutes les courses

L’UTCAM 2024, ce sont 6 courses de 5 à 125 km plus un relais en duo.

UTCAM 125 km

1 – Théo LE BOUDEC
2 – Steve JACQUIN
3 – Vincent BACHOT

1 – Laetitia COLLON
2 – Christel ROBIN
3 – Sandrine MUSSEAU

UTCAM 125 km relais à 2

1 – Clément MALATERRE / Bruno VOUHE
2 – Nicolas PAQUET / Maxime DRIVET
3 – Vivien SELLIER / Pascal DULERMO

UTCAM 75 km

1 – Judicael BELLANGER
2 –  François HOLZERNY
3 – Aymeric LE SCOUARNEC

1 – Alice OLIVIER
2 – Mathilde DUJON
3 – Sophie MARTINS

UTCAM 50 km

1 – Rémi MARTINEZ
2 – Benoît OUTTERS
3 – Joël ARTIERI

1 – Christele CARRILLO
2 – Eva LORUSSO
3 – Paola DECOUSSER

UTCAM 30 km, Skyrace du Mercantour

1 – Alain SANTAMARIA
2 – Ruy UEDA
3 – Lorenzo BELTRAMI

1 – Ariadna FENES
2 – Naiara IRIGOYEN
3 – Holly WOOTTEN

UTCAM 10 km

1 – Vincent VIALLEFONT
2 – Simon GUIGNARD
3 – Julien. NAVARRO

1 – Audrey BACILE
2 – Noémie GARNIER
3 – Marie GALLO

UTCAM VERTICAL 5 KM

1 – Frédéric GALERY
2 – François BOULARD
3 – Iver HOLEN

1 – Valérie RAIBAUT
2 – Nadezhda SOLOVEVA
3 – Céline GUIEU

Voir les résultats complets ICI

Le film de la victoire de Théo Le Boudec

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Premier Français de la Golden Trail World Series en 2023, Anthony Felber va faire sa rentrée des classes 2024 dimanche 30 juin sur le mythique Marathon du Mont-Blanc, 4e manche de la Golden Trail World Series 2024. Une course où il a fait 8ème en 2022 et 9ème en 2023, et où il espère faire un top 5 cette année malgré une grosse densité prévue. Mickael Mussard l’a rencontré. État des lieux.

Tu fais partie de ces athlètes qui n’ont pas encore couru depuis le début de la saison. On a donc envie de te demander comment tu vas ?

Anthony Felber : Ça va super bien ! Je suis vraiment content de ce début de saison où j’ai pu bien me préparer et faire de bons cycles d’entraînement. Honnêtement, je me sens plus en forme que l’année dernière et j’ai donc hâte de m’attaquer à de grosses courses maintenant.

Tu vas faire ton entrée sur le Marathon du Mont-Blanc. Pourquoi avoir choisi cette course ?

Anthony Felber : D’abord, parce que c’est une course à ma maison et qu’il y a tout l’engouement qui va avec. Ensuite, c’est une course que je fais depuis trois ans mais j’ai le sentiment de ne jamais avoir fait ce que je voulais vraiment faire. Donc l’objectif cette année est d’apprendre des deux années précédentes. Je sais que je peux m’améliorer sur certains points et l’objectif sera d’aller chercher un top 5 en m’appuyant sur l’expérience. 

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Sur le Marathon du Mont-Blanc 2023, qu’il a terminé à la 9ème place. Photo Martina Valmassoi

Est-ce que tu as changé quelque chose dans ta préparation par rapport aux années précédentes ? 

Anthony Felber : Oui, cette année j’ai beaucoup plus couru pendant l’hiver. L’année dernière j’avais passé quasiment tout l’hiver sur les skis. Là, j’ai fait un mix entre ski et course à pied ; le volume je le faisais en ski et les intensités en course. J’ai même couru sur route avec un marathon en février ! Du coup j’ai pas mal gardé de vitesse, ce qui fait que je me sens vraiment en forme notamment sur les parties roulantes.

Quels sont les athlètes dont tu te méfies sur ce Marathon du Mont-Blanc ? 

Anthony Felber : Je n’ai pas vraiment regardé la start-list mais on sait que Rémi Bonnet devrait être injouable. Après, je me méfie de gens comme Elhousine Elazzaoui qui a été très costaud cette année sur toutes les courses de la Golden Trail Series. Et il y a aussi Bart Przedwojewski qui est très fort, ou encore Francesco Puppi ou Roberto Delorenzi qui sont toujours très solides.

Après ce Marathon du Mont-Blanc, as-tu prévu de courir d’autres courses de la Golden Trail Series ?

Anthony Felber : J’ai prévu d’aller à Sierre-Zinal, mais pour le moment ce sont les deux seules courses que j’ai cochées. Le souci c’est que le format de la finale de la Golden ne me convient pas vraiment, c’est trop court pour moi. Mais je ne ferme pas les portes, je me laisse la possibilité d’aviser en fonction des résultats. Je pourrais jouer le général mais je préfère prendre les courses une à une pour pouvoir en profiter au maximum. Ce sont des courses qui me font rêver et j’ai eu tendance dans le passé à rester sur la réserve car je ne voulais pas me griller pour le reste de la saison. Je sais que, puisque ce sont des manches Golden Trail Series, il va y avoir du niveau et ça va être de sacrées belles courses !

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Poignée de main avec Kilian Jornet à l’arrivée de Sierre-Zinal 2022, où il termine à la 11ème place. Photo GTWS

Est-ce que le fait que ça soit des manches Golden Trail Series, justement, change quelque chose pour toi ?

Anthony Felber : Je sais que je connais pas mal de monde pour avoir fait le circuit les deux dernières années, donc, en plus de la compétitivité, ça me permet de revoir les copains, le staff, et ça c’est quelque chose de plaisant. Je sais aussi qu’il y a beaucoup d’ambiance sur les courses, un gros suivi médiatique, donc ça donne forcément envie d’y participer même si on ne fait pas toute la Series.

Que penses-tu du niveau général cette année ?

Anthony Felber : Je n’ai pas encore couru sur le circuit donc c’est un peu plus compliqué de juger le niveau mais j’ai suivi les résultats et ce qui m’impressionne c’est surtout la densité. Les tous meilleurs sont impressionnants et pour moi ils sont sur une autre planète. Quand on regarde ensuite ceux qui peuvent jouer le top 5, on retrouve une densité folle. Je suis juste un peu déçu qu’il n’y ait pas eu plus de Français en Asie…

Justement, puisque tu parles de l’absence des Français, comment expliques-tu qu’il y ait si peu de Français sur la Golden Trail Series, toi qui as terminé 1er Français l’année dernière ?

Anthony Felber : Premièrement, je pense que cette année est un peu particulière pour les Français car on avait les Europe à la maison et donc, beaucoup d’athlètes se sont investis en vue de ces championnats alors que beaucoup de nations n’ont pas joué le jeu jusqu’au bout. Certains ont donc dû faire des choix, ce qui explique peut-être qu’ils ne sont pas venus sur la Golden. Ensuite, je pense que la France est une nation de trail certes, mais peut-être avec une culture plus tournée vers des formats un peu plus longs que ce que propose la Golden Trail Series. On voit bien que chez nous les jeunes ont tout de suite envie d’aller sur des 50, 60, 80 kilomètres. Malgré tout, il reste quelques noms intéressants à suivre, comme Frédéric Tranchand par exemple !

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Sierre-Zinal 2023 (18ème place). Photo Martina Valmassoi
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