La musique diminue la sensation de fatigue et l’entraînement semble plus facile, même si ce n’est pas le cas. Alors quand cette playlist est celle de Courtney Dauwalter, l’actuelle meilleure traileuse du monde, on a forcément envie de l’écouter !

La musique, booster du cerveau

Les personnes qui s’entraînent régulièrement connaissent ça : un morceau de musique particulier qui vous insuffle une force et une endurance surhumaines. Des chercheurs se sont donc penchés sur la question. S’il reste encore beaucoup à découvrir sur la manière exacte dont la musique agit sur le cerveau et sur le corps, on en sait un peu plus aujourd’hui. Ainsi, il a été démontré qu’elle active de nombreuses zones du cerveau en même temps, depuis le lobe frontal (qui contrôle les émotions) jusqu’au lobe temporal (qui régule le contrôle et la structure), en passant par le lobe occipital (responsable de la vision et de la coordination) et le lobe pariétal (qui régit les fonctions motrices). La musique agit comme un stimulant, et ce, de différentes manières. Elle agit sur l’humeur, vous fait vous sentir plus vigoureux et actif. Elle supprime les sentiments négatifs, diminue la colère et les tensions. Enfin, et c’est le plus intéressant, elle agit sur la perception de la fatigue. En clair, l’entraînement semble plus facile, même si ce n’est pas le cas.

PLAYLIST CERVEAU
© DR

Spotify dans la course

Il n’est donc pas surprenant que le leader du streaming musical offre depuis quelque temps déjà de nombreuses playlists running. Entre Running 2022, Running Motivation, Retro Running, Fun Run, Running Techno, etc, les propositions sont nombreuses et promettent des heures de course en musique. Quelques-unes sont d’ailleurs précisément calées sur différentes cadences de course, comme Running to Rock 170-190 BPM, Running 180 BPM, ou encore Running 185-200 BPM. Certains morceaux ont aussi des rythmes modulables, qui peuvent être écoutés à différents tempos, selon votre propre BPM. Mieux encore, l’application peut détecter votre BPM en course pour vous proposer une playlist adaptée, qui peut varier en fonction de votre rythme de foulée.

Courtney Dauwalter, jamais sans son iPod

Pour l’Américaine Courtney Dauwalter, double gagnante de l’UTMB et toute récente gagnante du MIUT, la musique est un allié incontestable qui l’aide dans les longues courses. « Si je devais choisir une chanson sur la ligne de départ d’une course, ce serait sans aucun doute Let’s Go Crazy de Prince », avoue-t-elle sur son compte Instagram. Et d’expliquer ensuite : « Dans la course de plus de 160 kilomètres, j’emporte mon vieil iPod avec les écouteurs filaires avec moi. C’est une option que j’utilise lorsque je veux un peu d’énergie ou pour changer de rythme dans ma tête. Ce qu’il y a dessus ? Un peu de tout. » Aujourd’hui, sa playlist préférée a rejoint la chaîne Salomon sur Spotify. De quoi trouver l’inspiration, et, si on en croit l’Américaine, de changer de rythme. « Plus vous chantez fort, plus vous courez vite. Enfin, probablement… »

COURTNEY DAUWALTER © Instagram / Tony of the Hill / DR
© Instagram / Tony of the Hill / DR

La playlist trail favorite de Courtney Dauwalter

De Queen à Bruno Mars en passant par Withney Houston et Taylor Swift, voici les 25 titres de la playlist de Courtney.

1 Don’t Stop Me Now – Queen
2 Let’s Go Crazy – Prince
3 24K Magic – Bruno Mars
4 Everybody (Backstreet’s Back) – Backstreet Boys
5 Hold On – Wilson Phillips
6 Live Your Life – T.I., Rihanna
7 Fancy Like – Walker Hayes
8 Here I Go Again 87 – Whitesnake
9 Billie Jean – Michael Jackson
10 Can’t Get Away from a Good – Logan Mize
11 Some Nights – fun
12 Jump Right In – Zac Brown Band
13 Hips Don’t Lie (feat. Wyclef Jean) – Shakira, Wyclef Jean
14 The 1 – Taylor Swift
15 Empire State Of Mind – Jaz-Z, Alicia Keys
16 It’s Gonna Be Me – *NSYNC
17 My House – Flo Rida
18 Feel It Still – Portugal. The Man
19 No Sad Songs – Niko Moon
20 I Wanna Dance With Somebody – Withney Houston
21 Havana (feat. Young Thug) – Camila Cabello, Young Thug
22 You Make My Dreams (Come True) – Daryl Hall & John Oates
23 Walking in Memphis – Marc Cohn
24 Bellas Finals : Price Tag… – The Barden Bellas
25 Beers On Me – Dierks Bentley Breland Hardy

Pour écouter la playlist sur Spotify, c’est par ici

COURTNEY PLAYLIST
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Tous les traileurs connaissaient au moins un de ses morceaux de musique : Conquest of Paradise, devenu l’hymne du départ de l’UTMB. Le compositeur grec Evangelos Odysseas Papathanassiou, plus connu sous le nom de Vangelis, est décédé le 17 mai, à l’âge de 79 ans. Une triste disparition qui promet une émotion intense au départ du prochain Sommet Mondial du Trail.

Des sons venus d’ailleurs

Il y a des individus qui ont la magie au bout des doigts. Vangelis faisait partie de ces gens-là. Né en 1943 dans le petit village d’Agria, près de Volos, dans la région de Thessalie, il donne son premier concert de piano à l’âge de 6 ans, sans avoir jamais pris de leçons. Toute sa vie, il laissera libre cours à son imagination et son inventivité, trouvant l’inspiration aussi bien dans l’observation de l’espace (il a composé pour la NASA) que dans le mouvement étudiant de mai 1968, alors qu’il était bloqué à Paris.

VANGELIS © Facebook Vangelis : DR
© Facebook Vangelis / DR

Oscarisé pour Les chariots de feu

Pionnier de la musique électronique, Vangelis a composé quelques-unes des musiques de films les plus remarquables, comme celles de Porté disparu (Missing) de Costa-Gavras, de Lunes de fiel de Roman Polanski ou encore d’Alexandre d’Oliver Stone. Quant aux amoureux de la course à pied, c’est surtout à la bande originale des Chariots de feu, pour laquelle il obtint un Oscar en 1982, qu’ils penseront. Une victoire qu’il souffla à l’époque à John Williams, auteur de la bande-son du premier Indiana Jones !

VANGELIS Les-Chariots-de-Feu
Les Chariots de Feu, 1981. © DR

Conquest of Paradise, 500 ans après Christophe Colomb

C’est en 1992, soit 500 ans après la découverte de l’Amérique, que sort 1492 : Christophe Colomb, le film de Ridley Scott relatant le voyage de Christophe Colomb. Avec, dans le rôle titre, Gérard Depardieu. Son titre original est 1492 : Conquest of Paradise, et la bande-originale est composée par Vangelis, alors que l’Allemand Hans Zimmer avait été initialement envisagé.

VANGELIS 1492
1492 : Christophe Colomb, 1992. © DR

L’hymne de départ de l’UTMB orphelin

C’est le moment que tout le monde attend sur la place du Triangle de l’Amitié, au centre de Chamonix. Les coureurs, compactés, immobiles, élites sous l’arche de départ, anonymes quelques dizaines de mètres plus loin. Et le public, massé des deux côtés de la rue du Docteur Paccard, impatients de voir passer les héros s’élançant à la conquête de leur propre paradis, au prix d’un long détour par l’enfer de la course. Lorsque résonnent les premières notes de Conquest of Paradise, les visages se ferment, plus personne ne parle, l’émotion devient palpable. Elle le sera certainement plus le 26 août prochain, lorsque sera certainement rendu un vibrant hommage à Vangelis. Bonne route Mr Evangelos Odysseas Papathanassiou.

Revivez les dernières minutes avant le départ de l’UTMB Mont-Blanc 2019 au son de Conquest of Paradise.

VANGELIS DEPART UTMB © UTMB
Départ de l’UTMB à Chamonix tandis que retentit Conquest of Paradise de Vangelis, devenu hymne de la course. © UTMB
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Depuis près de 3 mois qu’on attendait ça, l’heure est enfin venue de découvrir les membres “Men in Black” de la team NNormal de Kilian Jornet en action. Ce sera dès ce week-end avec Tòfol Castanyer sur le 100 km du Cami de Cavalls, à Minorque, puis fin mai à Zegama avec Kilian Jornet et Dakota Jones. Sans oublier la “Woman in Black”, Emelie Forsberg, qui fêtera son grand retour à la compétition.

Tòfol Castanyer pour la première mondiale le 21 mai

Il y a toute une symbolique derrière ce lancement. La logique aurait voulu que la première apparition des équipements NNormal soit réservée au « patron », à Zegama. Mais ce qui aurait été normal n’est pas NNormal ! Ce sera donc l’Espagnol Tòfol Castanyer qui aura le privilège de prendre le premier départ d’une course avec les équipements de cette nouvelle marque, le samedi 21 mai à 1h du matin. Et le choix du Camí de Cavalls, à Minorque, ne doit rien au hasard. Tòfol Castanyer a en effet toujours été passionné par les Baléares, créant des camps d’entraînement à Majorque pour les jeunes coureurs, et s’efforçant de les sensibiliser aux écosystèmes naturels délicats de ces îles. Après avoir remporté la course sur le format 85 km l’an dernier, Tòfol visera une nouvelle victoire sur le format 100 km pour célébrer ses débuts en noir. « C’est une course très importante pour moi, car elle est proche de Majorque, ma maison et celle de NNormal », explique Tòfol.

TOFOL CASTANYER
© NNormal.com / DR

Un Zegama pas comme les autres pour Kilian Jornet

Même s’il connaît le parcours par cœur, cette édition 2022 restera pour Kilian Jornet une course pas comme les autres. Pour la première fois, il portera les équipements de sa propre marque devant le monde entier. Et quelle meilleure publicité pour NNormal qu’une victoire ? La pression est donc intense sur les épaules du Catalan, déterminé à s’imposer une dixième fois, malgré une concurrence qui s’annonce rude. Sa préparation a été totalement orientée vers cet objectif, avec la combinaison de longues courses et de montées sur un rythme progressif, ainsi que sur des tempos plats. « Je pense que ce type d’entraînement, combinant des montées raides et des courses à plat, est un bon moyen de s’entraîner spécifiquement pour différentes sections de la course », a déclaré Kilian.

Pour connaître les favoris de l’édition 2022 de Zegama-Aizkorri, c’est ici.

KILIAN JORNET
© NNormal.com / DR

Dakota Jones, un surdoué tout de noir vêtu

Très engagé ces dernières années sur la protection de l’environnement et profitant de son statut de coureur élite pour diffuser son message, Dakota Jones a logiquement rejoint Kilian Jornet sur les valeurs défendues par la marque NNormal. Pour autant, l’athlète américain ne viendra pas à Zegama uniquement pour arborer ses équipements. L’homme qui a déjà battu 2 fois Kilian (une fois sur la 4ème édition de la Transvulcania, en 2012, et une fois sur l’Ultra Race of Champions – UROC – en 2013) s’est entraîné dur pour cet objectif. « Mon entraînement a été axé sur la combinaison de longues sorties pour améliorer mon rythme pendant la course, et sur des courses en montagne pour renforcer mes jambes », prévient-il.

DAKOTA JONES
© NNormal.com / DR

Emelie, ou le retour d’une femme en noir

Pour Emelie Forsberg, Zegama 2022 marquera son retour à la compétition après une longue période d’absence, en partie due à ses deux maternités. Si son manque de compétition est évident, la championne suédoise s’est néanmoins préparée avec des régimes d’entraînement intenses pour améliorer son rythme en course. Elle s’aligne au départ avec beaucoup de motivation. « Zegama est une excellente occasion pour moi de recommencer », explique Emelie. « Comme il n’y a pas eu beaucoup de neige à la maison cet hiver, j’ai pu faire de nombreuses heures d’entraînement combiné. Par exemple, quatre heures de ski suivies d’une heure de course. C’est un moyen idéal pour travailler l’endurance au printemps, lorsque les jambes ne peuvent pas supporter cinq heures de course à pied. C’était aussi un bon moyen pour moi de me concentrer sur mon mouvement et ma vitesse. Ces derniers temps, j’ai pris beaucoup de plaisir à faire deux montées de 15 min puis deux plats de 5 km. » Ses adversaires sont prévenues : la femme en noir ne viendra pas pour faire de la figuration.

EMELIE FORSBERG
© NNormal.com / DR
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Fort du succès rencontré les 2 années précédentes, Asics et i-Run ont organisé une nouvelle édition de la Trail Elite Factory, le premier programme de détection des jeunes talents trail en France. Les deux vainqueurs intégreront le Team Asics Trail et i-Run pendant un an et évolueront aux côtés d’athlètes professionnels. Après Argelès-sur-Mer le 14 mai, il reste 2 dates pour concourir !

À la recherche de nouveaux talents

La Trail Elite Factory est un programme unique imaginé par Asics en 2020 pour détecter de façon originale les futurs talents du trail en France. Le programme est ouvert aux jeunes, âgés de 18 à 25 ans. Les deux premiers remporteront un contrat athlète pro d’un an et intégreront le Team Asics Trail et i-Run et bénéficieront d’un accompagnement professionnel et personnalisé : équipements complets, stages en France et en Europe, suivi médical, préparation…

TRAIL ELITE FACTORY ETAPE 1 © Lorbranchet
Ambiance lors de la première phase de la Trail Elite Factory 2022 à Argelès-sur-Mer. © Instragram / DR

Plus que 2 phases de sélection

3 journées de sélections ont été programmées en France. Au menu, rencontre avec l’ultra-traileuse Sylvaine Cussot, marraine de l’édition, et d’autres athlètes du Team pour des moments d’échanges et de conseils, participation à des épreuves techniques, puis la découverte des produits trail de la marque Asics. Les participants seront jugés sur un parcours trail et leur technique, mais aussi sur leur motivation. À l’issue de chaque journée de sélection, 4 participants seront qualifiés pour la phase finale. Après Argelès-sur-Mer le 14 mai, 2 dates restent au calendrier : Clermont-Ferrand le samedi 4 juin et La Clusaz le samedi 11 juin.

Grande finale à Chamonix les 30 septembre et 1er octobre

Les 12 finalistes, 4 pour chacune des 3 phases, seront suivis et préparés par Thomas Lorblanchet et s’affronteront à Chamonix sur une ultime épreuve, à l’issue de laquelle les 2 lauréats seront désignés pour intégrer le Team Asics Trail et i-Run.

TRAIL ELITE FACTORY THOMAS LORBLANCHET © instgram / DR
Thomas Lorblanchet, athlète Asics, encadrera les finalistes à Chamonix fin septembre. © instagram / DR

Comment postuler ?

Vous êtes passionné de trail et avez entre 18 et 25 ans ? Vous devez alors remplir un questionnaire et choisir la date de sélection qui vous convient le mieux par rapport à vos disponibilités, sachant qu’il ne reste que le 4 juin à Clermont-Ferrand et le 11 juin à La Clusaz. Si votre candidature est validée par le jury de sélection, vous recevrez une convocation pour la journée de détection choisie !

Pour vous inscrire, c’est par ici

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En 6 participations, Emelie Forsberg a terminé 6 fois dans le top 10. Et surtout, toujours illuminé cette course de son magnifique sourire. Son dernier Zegama ? 2018 ! Depuis, elle a donné naissance à deux enfants. Elle ne signe son retour à la compétition que cette année. La « nouvelle Emelie », comme elle aime à le dire, fera partie de la team Nnormal, la marque d’équipement lancée par son compagnon, Kilian Jornet.

Une ascension fulgurante

C’est en 2009 qu’Emelie Forsberg participe à sa première course, le Fjällmaraton, en Norvège. Et signe sa première victoire, après avoir emprunté au dernier moment le sac à dos d’un ami. Re-belote l’année suivante, sur la même course, où elle pulvérise le record de l’épreuve établi par elle-même l’année précédente. Normal, elle ne s’est pas arrêtée 20 minutes pour manger un gâteau au chocolat ! Repérée par le community manager de Salomon en Suède, Erik Ahlström, elle intègre l’équipe en 2012 et se révèle vite au niveau mondial, enchaînant les podiums et les victoires en ultra-trail comme en SkyRunning. Forcément, Zegama reste une étape obligée, où elle se rendra chaque année entre 2012 et 2018, à l’exception de 2016, où elle ne put pas prendre le départ pour cause de blessure.

Retrouvez l’ambiance de folie de Zegama en vidéo ici.

Ses 6 Top 10 en photos

3e en 2012, gagnante en 2013, 4e en 2014 et en 2015, 8e en 2017, 7e en 2018, Emelie Forsberg a toujours signé des performances remarquables sur les sentiers de cette classique basque. Retour en photos sur ses exploits et son sourire.

EMELIE ZEGAMA 2012 © Instragram
Première participation en 2012, alors que la jeune Suédoise vient d’intégrer la team Salomon. Elle terminera sur la troisième marche du podium. © Instragram
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En 2013, le dossard 23 lui porte bonheur : Emelie remporte la course féminine, tandis qu’un certain Kilian Jornet remporte le classement général. © DR
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En 2014, dans des conditions climatiques difficiles, Emelie finit au pied du podium, à la 4e place. © Jordi Saragossa
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En 2015, la pluie et le brouillard ne peuvent rien contre le sourire d’Emelie. Elle termine de nouveau au pied du podium. © Guillem Casanova
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Absente pour cause de blessure en 2016, Emelie est de retour en 2017 et finit à la 8e place, son moins bon classement en 6 participations. © DR
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Pour sa dernière participation, en 2018, Emelie termine 7e. © Aritz Gordo

Le temps de devenir mère

C’est en 2015 qu’Emelie Forsberg et Kilian Jornet décident d’unir leurs vies. Pour courir, mais aussi pour se poser. En Norvège, dans la nature, au calme. Ils orientent alors petit à petit leurs carrières vers le ski-alpinisme et les SkyRace. La dernière performance d’Emelie au niveau mondial est d’ailleurs significative : une seconde place sur l’Ultra SkyMarathon Madeira, un 54 km avec 4100m de D+, en juin 2018. Puis vient le temps des enfants. Maj, leur première fille, née en mars 2019. Puis leur seconde fille, deux ans plus tard, en avril 2021.

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2 ans avant d’unir leurs trajectoires, Kilian et Emelie sont déjà seuls au monde, vainqueurs de Zegama dans leur catégories respectives. © DR

Faire son propre chemin

Sa liberté de choisir, Emelie l’a érigée en mantra de vie. C’est le sens de ce qu’écrit Grégory Vollet, manager du team trail Salomon, dans le numéro 124 d’Esprit Trail, dans la chronique Esprit Libre. « Je crois surtout qu’Emelie m’a montré que pour trouver l’équilibre dans la vie, il faut savoir prendre le temps, réfléchir, écouter, s’offrir un long silence pour mieux entendre et apprécier. Emelie le fait de différentes manières, elle sait se protéger, s’isoler. C’est de plus en plus important pour elle, car avec le succès et la reconnaissance, sa liberté est parfois affectée. Elle gère à sa façon. Elle est capable de se couper de tout. Je l’ai déjà vue passer deux heures plongées dans un livre sur le canapé alors qu’autour d’elle, tout se bouscule. »

EMELIE-ESPRIT-TRAIL

La flamme du trail brûle encore

Toujours dans la bouche de Grégory Vollet, ces mots, comme une prophétie : « Avec le recul, je me rends compte qu’Emelie fut une étoile filante dans le monde du trail. Elle arriva pleine d’envies et de fraîcheur. Elle réalisa la plupart de ses rêves en très peu de temps, et continua son chemin en prenant ses propres décisions pour garder sa liberté, son équilibre entre sa passion de l’outdoor, sa famille et ses projets. Je n’ai aucun doute que la flamme du trail running brûle toujours au plus profond d’elle, et que nous allons bientôt revoir son sourire sur des courses en 2022. » Zegama-Aizkorri, 1ère étape des Golden Trail World Series 2022, sera ce rendez-vous.

« Excitée et nerveuse »

Un retour à la compétition, forcément, ça peut faire peur. Surtout lorsqu’on s’appelle Emelie Forsberg et qu’on est attendue. La Suédoise confiait d’ailleurs sur ses réseaux sociaux ne même plus savoir si elle était capable de courir 42 kilomètres. Imaginez, 10 semaines avant Zegama, alors qu’elle finissait sa saison de ski-alpinisme, elle n’avait pas encore repris l’entraînement de course à pied. Mais une chose est sûre : quelle que soit sa performance le 29 mai, elle illuminera les lieux de son sourire.

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Emelie en 2018, à l’arrivée de la course. © DR
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À chaque début de saison, se fixer des objectifs à moyen et long terme et pouvoir s’entraîner pour les atteindre est un véritable casse-tête. Certains y arrivent, d’autres non. Et vous ? À l’heure où les beaux jours sont de retour, nous vous proposons ce test pour faire le point sur votre capital motivation.

1 – Allez courir, pour vous, c’est :

A Une source de plaisir intense.

B Un besoin presque vital.

C Une envie plutôt ponctuelle.

D Une corvée la plupart du temps.

2 Lorsque vous êtes en plein effort :

A Vous souffrez.

B Vous pensez au résultat final, c’est votre moteur.

C Vous êtes autant dans l’effort que dans le plaisir.

D Vous êtes heureux(se) à l’idée de vous dépasser.

3 Une semaine sans courir, c’est comme :

A Une semaine sans sexe.

B Une semaine où vous vous sentez mal dans votre peau.

C Impossible, tous les moyens sont bons pour faire une petite sortie.

D Du repos et de la détente, parce que c’est parfois nécessaire.

TEST MOTIVATION © Todd Diemer
© Todd Diemer

4 Vous choisissez la durée, la longueur et le lieu de votre sortie en fonction :

A De la forme du moment.

B De vos envies.

C Des ami(e)s qui vous accompagnent.

D Peu importe, tant que vous allez courir.

5 Pour vous, un entraînement régulier, c’est :

A Une fois par semaine.

B Deux ou trois fois par semaine.

C Tous les jours ou presque.

D Quelques fois par mois.

6 Après l’entraînement, vous vous sentez :

A Fier(e) de vous.

B Reboosté(e), encore plus en forme.

C Fatigué(e).

D Détendu(e) et content(e).

TEST MOTIVATION © Emma Simpson
© Emma Simpson

7 – Vous faites du sport :

A Pour entretenir votre corps et votre santé.

B Par plaisir.

C Pour dessiner votre silhouette et perdre les quelques kilos de trop.

D Par obligation.

8 Pour aller vous entraîner, vous avez besoin :

A De vous motiver en pensant aux résultats et aux objectifs.

B D’être coaché(e) pour tenir les séances.

C D’y retrouver des ami(e)s.

D Vous avez juste besoin d’aller courir.

9 Pour vous, sortie trail running rime avec :

A Effort, ça vous épuise parfois à l’avance.

B Ressort, c’est pour vous un moyen de recharger les batteries.

C Réconfort, ça vous rassure sur votre physique.

D Confort, c’est pour vous une hygiène de vie indispensable.

10 Vous aimez plutôt les séances d’entraînement :

A Intenses, celles qui sollicitent le cardio et les muscles en profondeur.

B Tranquilles, elles vous permettent d’entretenir votre forme sereinement sans vous faire mal.

C En endurance, celles qui s’attaquent aux graisses et affinent la silhouette.

D En groupe, car seul(e) vous prenez moins de plaisir.

Pour connaître votre « capital motivation », additionnez tous les points obtenus et reportez-vous aux profils correspondants.

TEST-MOTIVATION

PROFIL 1 – VOUS AVEZ ENTRE 40 ET 50 POINTS

LE(LA) PASSIONNÉ(E) : UNE MOTIVATION DÉVORANTE

Vous entretenez avec la course à pied une relation passionnelle, charnelle, clairement physique et hormonale. Vous avez besoin de l’adrénaline et de l’endorphine que le sport vous procure. C’est votre drogue, vous ne pouvez pas vous en passer. Vous en avez besoin, comme on a besoin d’air pour respirer. On ne peut pas réellement parler de motivation, puisque le besoin et le plaisir dépassent la simple envie de courir. Vous recherchez l’intensité, le dépassement de soi, de vos limites. Vous ressentez dans l’effort une satisfaction telle qu’elle renouvelle votre désir en permanence. Attention cependant à ne pas tomber dans le sur-entraînement et négliger votre vie sociale. À trop courir, on en oublie parfois le reste…

PROFIL 2 – VOUS AVEZ ENTRE 30 ET 40 POINTS

LE(LA) BATTANT(E) : UN CAPITAL DE GUERRIER(E)

Votre motivation est intrinsèque, elle n’est pas influencée par les autres mais uniquement par votre envie personnelle d’aller courir. Vous aimez bouger, découvrir de nouveaux chemins, et vous avez besoin d’une activité physique régulière pour vous sentir bien dans votre peau et dans votre corps. Vous choisissez vos sorties en fonction de vos goûts et de vos besoins du moment. Vous n’êtes pas simplement motivé(e) par le fait d’entretenir votre silhouette, mais par le goût et l’effort du mouvement. Pour vous, le trail fait partie d’une hygiène de vie à part entière dont on ne peut pas se priver. Sans lui, vous n’êtes pas bien dans votre corps, pas au top de votre forme, pas pleinement épanoui(e).

PROFIL 3 – VOUS AVEZ ENTRE 15 ET 30 POINTS

LE(LA) TONIQUE : UNE DÉTERMINATION CLAIRE

Vous avez une motivation intérieure claire : avoir une belle silhouette, l’entretenir, l’affiner, la fuseler. Mais la motivation de fond est-elle réellement intrinsèque ou extrinsèque ? Même si votre objectif final est de vous sentir bien dans votre peau, le faites-vous réellement pour vous ou pour que votre apparence satisfasse le plus possible l’autre, parce que ça fait « bien » de pratiquer le trail ? Plus vous êtes proche des 30 points, plus votre motivation est intérieure et solide, plus vous êtes proche des 15, et plus votre motivation est fragile et liée aux aléas du regard et des considérations de l’autre. Pour renforcer votre motivation, il est indispensable de vous centrer sur votre désir profond, sur ce que la course à pied peut vous apporter personnellement, tant sur le plan physique que mental, et de choisir le rythme d’entraînement qui vous convient, sans excès, sans agir pour l’autre mais pour vous.

PROFIL 4 – VOUS AVEZ MOINS DE 15 POINTS

LE(LA) TENACE : UNE ENVIE VERSATILE

Un jour oui, un jour non ! Votre motivation fluctue au gré de vos envies et de vos fréquentations. Votre motivation est extrinsèque. Elle n’est pas une exigence intérieure, mais une obligation extérieure. Vous avez envie d’entretenir votre corps mais vous n’avez pas un réel goût pour l’effort. Cela peut s’expliquer peut-être par le fait que le trail n’est pas forcément le sport que vous aimez le plus. Vous parvenez à vous motiver en pratiquant des activités de groupe, mais vous parviendriez sans doute à une motivation plus forte en pratiquant réellement un sport que vous aimez, qui vous donne du plaisir. Vous sortiriez ainsi également du risque que comporte le fait de courir pour plaire aux autres, car dans ces conditions la motivation est dure à entretenir.

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Ils étaient une quinzaine d’Occidentaux à venir défier les Indiens Raramuri chez eux, dans les canyons de Barrancas Del Cobre, au Mexique. Le cadre : la quatrième édition de l’Ultra Run Raramuri, le 25 avril dernier. L’objectif : mettre fin à leur légendaire invincibilité. En terminant premier et en battant le record de l’épreuve, Julien Chorier a mis fin à un mythe. Mais le mythe n’était-il pas déjà un peu mort ?

Copper Canyon, ton univers impitoyable

On aurait pu ne jamais entendre parler des Raramuri, tant ils sont peu nombreux et très discrets. Leur territoire ? Des montagnes inaccessibles, au nord de Mexico, là où personne ne va traîner. Dans cette région de la Sierra Madre, les hauts plateaux sont entrecoupés de canyons vertigineux, écrasés par un soleil de plomb. C’est dans cet univers hostile que les Tarahumara (leur autre dénomination) se sont repliés il y a plus de 5 siècles, après avoir compris qu’au contact des peuples de l’autre monde, en l’occurence les conquistadors espagnols, rien de bon ne pourrait leur arriver. Il vaut parfois mieux fuir le plus loin possible – en courant vite – qu’affronter ses agresseurs. Et vivre simplement que chercher à accumuler des richesses. Le dénuement n’attire personne.

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Les Barrancas del Cobre, univers hostile, entre hauts plateaux et canyons. © DR

Coup de foudre à Barrancas Del Cobre

Personne, sauf Michael Randall Hickman, un Américain né en 1953 (et mort en 2012) à Boulder, dans le Colorado. La Mecque du running US. Car Hickman, après avoir été boxeur, court. Dans les années 80 et 90, il est tout le temps fourré en Amérique centrale, où il passe le plus clair de son temps à galoper. En raison de sa peau claire et de ses cheveux blonds, les locaux lui donnent le surnom de Caballo Blanco. En 1993, alors qu’il traîne ses baskets au nord du Mexique, Hickman rencontre les Tarahumara, dans l’État de Chihuahua. Le déclic est immédiat. À partir de cette année-là, il décide d’y passer tous ses hivers. Installé dans une modeste cabane, il se lie peu à peu d’amitié avec les locaux.

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Michael Hickman dans les années 1990, surnommé Caballo Blanco en raison de sa peau blanche et de ses cheveux blonds. © DR

Des ultra-runneurs dans l’âme

Ce qui séduisit tout de suite à Hickman, c’est la passion des Tarahumara pour la course à pied. Pas comme une compétition, mais comme les conséquences d’une façon de vivre. Dispersés dans toute la région, obligés, dès leur plus jeune âge, à parcourir de grandes distances et avaler des dénivelés très importants, les Raramuri courent comme d’autres respirent, quotidiennement. Et, forcément, affichent une résistance corporelle bien au-dessus de la moyenne. Longtemps cantonnés à leurs sentiers, les plus rapides d’entre eux font quelques apparitions dans des courses américaines au début des années 90, sous la houlette d’un photographe fanatique qui les avait découverts et voulait les propulser en haut de l’affiche. Avec leurs fameuses sandales aux pieds et leur tenue traditionnelle, ils attisent alors la curiosité. Mais préfèrent bien vite rejoindre le calme de leur canyon, loin des folies occidentales.

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Chez les Tarahumara, la course est un mode de vie et de jeu qui s’apprend dès le plus jeune âge. © DR

Un ultra marathon pour la bonne cause

Fasciné par ces Indiens capables d’avaler des dénivelés phénoménaux chaussés de huaraches, de simples sandales fabriquées à partir de pneus usagés, Hickman se met en tête d’organiser une épreuve. Son objectif : les aider à préserver leur culture et tradition de la course à pied. C’est ainsi qu’a lieu en mars 2003 le premier Copper Canyon Ultra Marathon, une boucle de 80 kilomètres à partir de la petite localité d’Urique. Les prix remis aux 10 premiers, ainsi que les bons à échanger contre de la nourriture distribués à tous les participants, ont vite fait de convaincre les Raramuri du bienfondé de la course. L’événement devient un rendez-vous annuel.

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Caballo Blanco, tee-shirt blanco, faisant la promo de son Copper Canyon Ultra Marathon. © DR

Il était une fois l’Amérique

Partageant son temps entre le Copper Canyon et Boulder, Hickman propose à quelques-uns des ultra-marathoniens américains les plus en vue de venir affronter les meilleurs Tarahumara sur leurs terres. De grands noms de l’époque, comme Scott Jurek, acceptent d’y participer (il remportera l’édition 2007). Dans le même temps, Hickman publie un article dans le magazine Men’s Health où il raconte son cheminement personnel, la tradition de la course à pied des Tarahumara et surtout tout ce qu’il a pu apprendre d’eux. Un article qui piquera la curiosité d’un écrivain, journaliste et ultra-fondeur, Christopher McDougall.

MCDOUGALL © DR
Christopher McDougall lors d’une compétition aux Etats-Unis. © DR

Born to run, ou la naissance d’un mythe

Séduit par le projet, McDougall décide de participer à la course. Mais pas uniquement pour courir. Il a un objectif en tête : faire un livre de cette aventure. Ou plutôt, faire un livre dont le personnage principal serait ce mystérieux Caballo Blanco, dont il n’hésitera pas à faire un individu excentrique et romanesque. Un type « né pour courir », en quelque sorte. De là naîtra un ouvrage vendu à des millions d’exemplaires. C’est ce livre, Born to Run, publié en 2009 (et traduit en français en 2012) qui révélera au monde entier les incroyables facultés des Tarahumara.

COUVERTURE BORN TO RUN RARAMURIS

L’Ultra Run Ramaruri, toujours plus grand

En avril 2016 a lieu la première édition de l’Ultra Run Raramuri. Une épreuve au format XXL, avec environ 190 kilomètres et 10000m de D+ à parcourir en un maximum de 4 jours. À chacun de gérer son temps de course et de repos, seuls des points de contrôle, situés tous les 30 kilomètres environ, permettent de se ravitailler. Trois éditions plus tard, les Raramuri, confrontés à chaque édition à quelques concurrents venus du monde entier, sont invaincus. Juan Contreras a même établi un impressionnant record de l’épreuve, en 25h 24mn. Jusqu’à cette édition d’avril 2022, où 3 équipes européennes sont engagées. Dont, pour la première fois, une équipe capable de sérieusement challenger les locaux. Cette équipe est emmenée par un athlète élite, Julien Chorier.

RARAMURI ULTRA RUN 2022

Et ce qui devait arriver arriva…

Double vainqueur du Grand Raid de la Réunion en 2009 et 2011, 6e du tout dernier Marathon des Sables, Julien Chorier est un adepte de l’effort long. Après avoir lu Born to run, il rêvait de venir vivre une telle expérience au Mexique, où il n’avait jamais mis les pieds. Il n’a pas laissé passer sa chance de marquer l’histoire, en devenant le premier étranger à s’imposer sur l’Ultra Run Ramaruri. Après avoir fait la majeure partie de la course en tête, il a, par la même occasion, battu le record de l’épreuve, en signant un chrono de 25h 01mn 15s. Loin derrière lui, deux coureurs Raramuri ont offert aux spectateurs un sprint hallucinant (au bout de 190 km !) pour se départager à la seconde près, Pedro Parra terminant en 26h 37mn 06s devant Reyes Satevo Sarabeachi. Mais Julien était devant. Ils étaient vaincus.

RARAMURI_JULIEN CHORIER © instagram Julien Chorier
Dossard 507, qui n’a rien à voir avec le nombre de participants de l’épreuve. © instagram Julien Chorier

Baskets contre sandales, la fin d’un autre mythe

S’il a apprécié l’aventure hors normes qu’il vient de vivre, Julien Chorier reste néanmoins lucide sur le mythe des “coureurs aux pieds qui volent”. D’abord, parce qu’il a pu constater que le port des sandales se perdait peu à peu. Ainsi, parmi les 15 Raramuri ayant participé à la course, pratiquement tous sont arrivés sur la ligne de départ vêtus d’un short, d’un tee-shirt, de baskets et avec un sac à dos de trail. Seulement deux portaient les huaraches, ces fameuses sandales qui ont fait leur réputation. Une énorme différence par rapport à la dernière édition d’avant la pandémie, en 2018, où ils étaient quasiment tous en sandales. Et à l’arrivée, outre une absence totale de communication, Chorier s’est étonné de voir que les Indiens n’exprimaient rien. Ni joie, ni peine sur leurs visages fermés, figés.

RARMURIS NOW © DR
Une famille de coureurs Raramuri au départ d’une course en Europe, équipés comme des pros. Adieu les sandales… © DR

Born to… be paid

Au-delà de cette histoire d’équipement, Julien Chorier s’interroge également sur la trajectoire que semblent suivre aujourd’hui les Raramuri. Il constate que, pris en main par des agents, courir est désormais un boulot pour lequel ils attendent d’être payés. Adieu la course plaisir. Mais comment s’en étonner, quand ils affrontent des athlètes professionnels, semi-professionnels ou sponsorisés ? Quand des courses de Tarahumara sont organisées dans les Barrancas avec des sponsors ? Quand on les paye, telles des attractions, pour les voir s’aligner sur des courses à l’étranger ? L’argent ne fait pas le bonheur, mais il attire toujours ceux qui n’en ont pas beaucoup. Ne s’agit-il pas là, finalement, de la conséquence du processus de mise en lumière des Tarahumara involontairement débuté par Caballo Blanco il y a 30 ans ? En mettant fin à leur mythe d’invincibilité, Julien Chorier leur permettra peut-être de retrouver un certain anonymat, et leur vie traditionnelle qui va avec…

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C’est dans le sud de la Patagonie, lors d’une aventure exceptionnelle, que les 2 ultra runneuses Fernanda Maciel et Kaythlyn Gerbin ont établi un formidable FKT sur le tour du Circo de los Altares. Cette boucle de 78 km et 2600 m D+ se terminant à El Chaltén prend normalement entre six et huit jours. Les 2 athlètes l’ont fait en 13 heures et 15 minutes, établissant un nouveau record sur ce parcours. Retour sur un exploit du bout du monde.

Kaythlyn et Fernanda © TNF / HieloContinental
Kaythlyn Gerbin et Fernanda Maciel © TNF / Hielo Continental

L’immensité du bout du monde

Le territoire du sud de la Patagonie est vaste. Vraiment vaste. Imaginez un espace de nature verge et sauvage de 350 km de long sur lequel s’étendent 49 glaciers différents. Un environnement impitoyable, avec des vents forts, de la pluie, de la neige et des températures glaciales. Sans oublier les paysages glaciaires crevassés. Ajoutez à cela l’éloignement, les difficultés de communication et d’évacuation en cas de problème, et vous avez de nombreuses raisons de ne pas lacer vos chaussures pour aller y courir. Mais Fernanda Maciel n’est pas une coureuse ordinaire. Accompagnée de sa collègue athlète Kaythlyn Gerbin, elles se sont mises au défi d’avaler les 78 km du tour du Circo de los Altares en le moins de temps possible.

HieloContinental
© TNF / Hielo Continental

Fernanda Maciel, une référence dans l’ultra-trail

Née au Brésil mais vivant dans les Pyrénées espagnoles, Fernanda Maciel est une coureuse d’endurance passionnée par la protection de l’environnement. Elle collectionne de multiples podiums sur les grandes courses internationales. Ses plus récentes performances sont des troisièmes places sur la Transgrancanaria en 2019 (course qu’elle a remportée en 2012), le Marathon des Sables en 2017 et en 2016, le Lavaredo Ultra-Trail en 2016 et 2015 (course qu’elle a remportée en 2011). « Courir me permet de profiter du silence de la nature, de découvrir de nouveaux endroits et d’explorer des sensations et des émotions que je ne pourrais pas ressentir autrement dans la vie quotidienne », explique-t-elle. À propos de cet exploit en Patagonie, elle ajoute : « Je me sens super heureuse. Je suis venue ici il y a 12 ans, avant d’être une coureuse professionnelle, donc ça fait du bien de revenir enfin. »

Fernanda maciel © RedBull
© RedBull

Kaythlyn Gerbin, l’ingénieure ultra-endurante

Lorsqu’elle n’étudie pas les cellules souches dans le cadre de son travail en bio-ingénierie, l’Américaine Kaythlyn Gerbin court – vite – et bat des records. Très pointue, elle aborde les courses avec un processus scientifique de tests lui permettant d’évaluer l’efficacité de sa nutrition, son équipement et sa navigation, avant de les appliquer concrètement. Cela lui a valu, entre autres, une victoire sur la Transgrancanaria en 2020, ou encore une deuxième place en 2019, juste devant… Fernanda Maciel.

Kaythlyn_WonderlandFKT © Ryan Thrower
© Ryan Thrower

La Transgrancanaria, point de rencontre

C’est sur cet ultra que Fernanda Maciel et Kaythlyn Gerbin se sont rencontrées pour la première fois, il y a plusieurs années. À l’époque, Fernanda était sur le point de partir pour des aventures du côté de l’Everest. Elle a éveillé chez Kaythlyn des désirs d’expériences au long cours de ce style. Mais il leur aura fallu attendre 2021, et un relâchement des restrictions dues à la pandémie, pour que les deux ultra-runneuses, soutenues par leur sponsor The North Face, puissent commencer à planifier une tentative de FKT en Patagonie.

© TNF / HieloContinental
© TNF / Hielo Continental

Sauter les crevasses pour aller plus vite

« La Patagonie est un territoire risqué, explique Fernanda Maciel. Il faut être rapide et légère. Pour aller vite, vous devez prendre moins d’équipement, mais vous ne pouvez pas être secourue. Quand j’affronte de hautes montagnes, c’est physiquement plus difficile à cause de l’altitude, mais vous pouvez avoir des hélicoptères qui viennent vous secourir en cas de problème, vous et les gens autour de vous. » Mais ce terrain difficile et les risques encourus n’ont pas freiné les deux athlètes, qui racontent les circonstances de leur exploit : « Parfois, il y avait tellement de crevasses que les contourner aurait pris trop de temps. Donc, nous avons juste décidé d’aller vite et de les sauter. Nous avons dû sauter quelque chose comme mille crevasses. C’était comme faire trois pas, puis sauter, refaire trois pas, sauter encore… »

© TNF / HieloContinental
© TNF / Hielo Continental

Un message pour la planète

Car au-delà des multiples crevasses, le parcours a permis à Fernanda Maciel et Kaythlyn Gerbin de traverser des paysages à couper le souffle. Et ainsi de côtoyer certains des sommets les plus emblématiques et reconnaissables de la planète, notamment le Fitzroy, le Cerro Torre et la Torre Egger. Si le film tiré de cette formidable aventure, Hielo Continental, suit Fernanda et Kaythlyn lors de leur exploit, montrant les hauts et les bas de l’expédition, il met également en lumière les problèmes environnementaux dans cette région qui abrite l’une des plus grandes réserves d’eau douce au monde. Un plaisir pour les yeux doublé d’un message écologique, cher aux deux athlètes. « Le terrain était dangereux, nous avions vraiment besoin de savoir ce que nous faisions, conclut Fernanda Maciel. Mais c’était beau. Je ne l’oublierai jamais. Cette calotte glaciaire, wow ! C’était incroyable. »

Voir le film sur youtube

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Nous l’avions laissée sur son lit d’hôpital, juste après son opération. L’athlète de la team 100% féminine d’Evadict annonce son retour et un programme alléchant pour les prochains mois, avec en point d’orgue sa première participation à un ultra.

Aller de l’avant

Moins d’un mois après son opération d’une endofibrose de l’artère iliaque, Blandine L’Hirondel, en pleine convalescence, n’a toujours pas renfilé ses baskets mais y pense sérieusement. Si elle indique sur son compte instagram faire de longues balades avec son chien Floki et bien vivre cette période sans sport, la championne du monde de trail vient tout de même de communiquer son calendrier sportif 2022, interrompu le 5 avril dernier par son passage sur le billard. La douleur à la cuisse, qu’elle supportait tant bien que mal depuis plus d’un an, ne lui laissait alors d’autre option que l’opération.

Reprise des footings mi-mai

C’est vers le 10 mai que Blandine L’Hirondel commencera sa phase de réathlétisation dans le cabinet de kinésithérapie LM Physio situé à Mende, en Lozère, où elle réside désormais. Cette phase s’accompagnera d’une reprise des footings. Mais il est évident que si vous pourrez l’apercevoir aux championnats de France de trail, les 27 et 28 mai prochains à Salers, dans le Cantal (trail long le 27, trail court le 28), ce sera sur le bord des sentiers, pour encourager les copains et copines.

Retour à la compétition pour les 1ers championnats d’Europe de trail

Organisés du 1er au 3 juillet 2022 à El Paso, sur l’île de La Palma, aux Canaries, les premiers championnats d’Europe de course de montagne et de trail devraient marquer le retour de Blandine L’Hirondel à la compétition. « Si tous les voyants sont au vert », précise-t-elle avec prudence. Échéance suivante de son calendrier, la 13e édition du Trail du Tour des Fiz, sur le plateau d’Assy, du 8 au 10 juillet, pour participer au Tour des 8 refuges Evadict et au rassemblement de sa team. Puis ce sera la Norvège, pour participer à la Stranda Fjord Trail Race, le 6 août, dans le cadre des Golden Trail World Series.

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© Trail du Tour des Fiz / DR

Une fin d’année bien remplie

C’est fin août que Blandine L’Hirondel reviendra à Chamonix, où elle a gagné l’OCC l’an dernier, pour se lancer dans l’inconnu avec sa première participation à un ultra. Et pas des moindres, puisqu’il s’agit de la CCC, 100 km et 6100 m D+, un vrai morceau de bravoure pour celle qui fut longtemps considérée comme la « petite sœur de l’UTMB ». On devrait ensuite retrouver Blandine le 17 septembre à la Pikes Peak Ascent, dans le Colorado, une course particulière, très exigeante physiquement, inscrite également au programme des Golden Trail World Series. Elle continuera sa tournée américaine avec une troisième course des GTWS, le Flagstaff Sky Peaks, le 25 septembre. Et, selon les résultats obtenus, une possible qualification pour la Finale Madeira Ocean Trails GTWS, à Madère, fin octobre.

BLANDINE L'HIRONDEL © utmb
Blandine L’Hirondel après sa victoire à l’OCC en 2021. © utmb / DR

Rendez-vous avec le monde en Thaïlande

Dernier grand rendez-vous au calendrier 2022 de Blandine L’Hirondel, les championnats du monde de trail et de course en montagne unifiés. Initialement programmés en novembre 2021, puis décalés à février 2022 en raison de la pandémie, de nouveau reportés en début d’année, ils se dérouleront en Thaïlande, dans la ville de Chiang Mai, du 3 au 6 novembre 2022. Mais d’ici là, nous aurons l’occasion de reparler des exploits de Blandine.

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L’énergie et la fougue de la jeunesse ou l’endurance et l’expérience de l’âge ? Un peu des deux, certainement ! S’il existe toujours des cas particuliers, l’âge moyen optimal pour performer en ultra-trail se situerait à 36 ans pour les hommes, et 38 pour les femmes. Explications et revue de détail des “extrêmes”.

Plongée dans les archives de l’UTMB

C’est en étudiant l’âge des 5 premiers hommes et des 5 premières femmes du classement général de toutes les éditions de l’UTMB que nous avons pu déterminer cet âge moyen. Cela correspond donc à une moyenne entre l’âge de 90 athlètes masculins et 90 athlètes féminines sur les 18 éditions de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (dont 2 tronquées, en 2010 et 2012). Chez les hommes, le top 5 le plus « jeune » date de 2017, avec une moyenne d’âge de 30,6 ans. François d’Haene (32 ans) avait à l’époque devancé respectivement Kilian Jornet (30 ans), Tim Tollefson (32 ans), Xavier Thévenard (32 ans) et Jim Walmsley (27 ans). Quant au top 5 le plus « âgé », il date de 2007, avec une moyenne de 42,6 ans. À l’époque, Marco Olmo (59 ans) avait devancé Jens Lukas (41 ans), Nicolas Mermoud (41 ans), Samuel Bonaudo (34 ans) et Dawa Sherpa (38 ans). Chez les femmes, c’est en 2009 que s’établit la moyenne la plus basse, avec un top 5 à 33,4 ans composé de Kristin Moehl (32 ans), Elisabeth Hawker (33 ans), Monica Aguilera (35 ans), Denise Zimmerman (34 ans) et Audrey Ehanno (33 ans). Le top 5 le plus « âgé » date quant à lui de 2006, avec une moyenne de 45,4 ans. Les 5 premières féminines étaient alors Karine Herry (38 ans), Simone Kayser (51 ans), Patricia Signorio (44 ans), Clara Mina Jargy (50 ans) et Virginie Thevenot (44 ans).

AGE PERFORMER ULTRA KILIAN JORNET © JP Clatot / utmb
Kilian Jornet, 20 ans à peine, s’impose avec une heure d’avance sur les prévisions horaires lors de l’UTMB 2008. © JP Clatot / utmb

Kilian Jornet, un OVNI âgé de 20 ans

C’est en 2008 qu’un jeune Catalan inconnu du grand public débarque sur l’UTMB. Il est alors âgé de seulement 20 ans et remporte la course avec très précisément 1 heure d’avance sur l’expérimenté Dawa Sherpa, et par la même occasion sur les prévisions des organisateurs. En bouclant le parcours en 20h 56mn 59s, Kilian Jornet signe un temps inimaginable à l’époque, qui fait couler beaucoup d’encre et provoque de multiples réclamations. En cause, entre autres, le fait qu’il n’ait pas couru avec un sac mais une banane, qu’il n’ait pas embarqué le matériel obligatoire ou encore qu’il ait été repéré au col des Montets en compagnie d’un accompagnement extérieur. Si la présence d’un accompagnateur a été officiellement sanctionnée d’une pénalité de 15 minutes, effectuée à la Tête aux Vents, rien à dire en revanche concernant le matériel obligatoire embarqué par le jeune Catalan adepte du minimalisme. Très attentifs à répondre à toutes les interrogations et lever tous les doutes, les organisateurs attendront le lendemain, dimanche 31 août 2008, pour proclamer les résultats officiels, et entériner la victoire du jeune Kilian Jornet.

AGE PERFORMER ULTRA Marco-Olmo © CMP / DRYARN
C’est à presque 59 ans que l’Italien Marco Olmo a remporté son deuxième UTMB, en 2007. © CMP / DRYARN

Marco Olmo, l’inusable

Tout aussi inimaginables que l’exploit du jeune Kilian Jornet, les performances de Marco Olmo participent à la légende de l’UTMB. Troisième en 2005, l’Italien né le 8 octobre 1948 remporte les deux éditions suivantes, signant en 2007 une victoire à l’âge de 58 ans et 10 mois, record absolu. Ses résultats sont d’autant plus impressionnants que Marco Olmo, né pauvre, n’a jamais bénéficié des conditions d’entraînement des athlètes professionnels d’aujourd’hui, ayant exercé son activité d’ouvrier toute sa vie. Son extraordinaire longévité a encore fait parler d’elle en novembre 2017, lorsqu’il a remporté l’Ultra Africa Race, une course par étapes de 220 km, à l’âge de… 69 ans !

AGE PERFORMER ULTRA LIZZY WALKER © lizzyhawker.com
Si elle n’est pas la plus jeune à avoir remporté l’UTMB, Lizzy Walker est celle qui totalise le plus de victoires sur l’épreuve. © lizzyhawker.com

Lizzy Hawker, à fond dans l’ultra-fond

Avec 5 victoires à son actif (2005, 2008, 2010, 2011 et 2012) et une deuxième place en 2009, la Britannique Elisabeth Hawker, surnommée Lizzy Hawker, est l’athlète féminine la plus titrée sur l’UTMB. Personnalité à part dans l’univers de l’ultra, cette scientifique, diplômée d’un master d’océanographie, est une adepte de la très longue distance et des paris un peu fous. Comme, par exemple, de rallier Katmandou depuis le camp de base de l’Everest, record qu’elle établira pour la première fois en 2007 en courant 77 heures et 36 minutes. Elle le battra 4 ans plus tard, avec une nouvelle marque à 71 heures et 25 minutes, puis de nouveau en 2013, avec un temps fulgurant de 63 heures et 8 minutes. C’est à 29 ans que Lizzy Hawker a remporté son premier UTMB. Elle n’est cependant pas la plus jeune à s’être imposée, puisque Krissy Moehl, deux fois vainqueure, est montée sur la plus haute marche du podium lors de la première édition, en 2003, à l’âge de 25 ans et 10 mois.

AGE PERFORMER ULTRA NATHALIE MAUCLAIR © utmb / DR
En 2015, Nathalie Mauclair fait parler son expérience pour s’imposer à l’âge de 45 ans. © utmb / DR

Francesca Canepa et Nathalie Mauclair, la force de l’expérience

Si la jeunesse donne de la force, l’expérience en procure aussi, surtout dans l’ultra-trail, où savoir doser son effort est primordial. C’est ainsi qu’en 2018, c’est une inattendue Italienne de 47 ans, Francesca Canepa, qui s’impose après plus de 26 heures d’effort. L’ancienne championne en snowboard slalom géant devance à l’époque des concurrentes tout aussi expérimentées qu’elle, puisque la seconde et la troisième, Uxue Fraile Azpeitia et Jocelyne Pauly, affichent alors 44 et 45 ans. 45 ans, l’âge qu’avait également la Française Nathalie Mauclair lors de sa victoire en 2015…

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