En allant chercher une 2ème place sur l’ultra de Kullamannen by UTMB, en Suède, Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, a réalisé le Top 3 nécessaire pour obtenir sa qualification pour les Finales de l’UTMB World Tour 2024. Sauf incident, il sera bien au départ à Chamonix vendredi 30 août 2024, pour tenter d’aller enfin chercher un Top 10. Mais rien n’était gagné d’avance, et une méchante entorse a bien failli tout contrarier…

Kullamannen 2022, Casquette Verte et record de l’épreuve

Flash-back. Samedi 5 novembre 2022. Après une Diagonale infernale, où il avait terminé à la 100e place, Casquette Verte était allé prendre l’air en Suède pour un ultime ultra-trail, après 2 victoires dans la saison, sur l’Ultra01 et l’Ut4M, et un UTMB bouclé à la 18ème place en 22h55. Parti sur les chapeaux de roues pour tenter d’oublier une douleur à l’aine tenace, le Parisien avait fait une course supersonique pour boucler les 165km et 2150m D+ en 15h 14mn 50s, record de l’épreuve pulvérisé.

Mais ça, c’était avant…

Casquette Verte Kullamannen 2022
Casquette Verte en 2022 lors de sa victoire. Photo DR

Kullamannen 2023, Casquette Verte et les doutes

Vendredi 3 novembre 2023. Casquette Verte ne fait pas le malin. S’il se souvient de son chrono de l’an dernier, réalisé avec une météo assez cool (froide, humide.. mais pas de gros vent et de belles pluies comme annoncés pour cette année), il est obligé de se rendre à l’évidence : après une Diagonale des Fous avalée en mode « guerrier », 8h de moins au chrono et un beau Top 10 à l’arrivée, il est moins affûté qu’en 2022.

Et surtout, une douleur tenace à la fesse rend ses foulées douloureuses, même sur du très plat pas technique du tout. Autant le dire (et il le dit sur les réseaux sociaux) : le Top 3 qualificatif pour l’UTMB 2024, on l’oublie. Et de livrer sa stratégie : « Tentative de départ trop rapide, blocage au km 2, passage à 6mn00 au kil’… puis 18h de lente souffrance. Avec pour seule ambition d’essayer d’aller au bout pour choper 4 Running Stones et attendre le tirage au sort de l’UTMB. »

Mais ça aussi, c’était avant… de s’élancer.

Voir le parcours en vidéo ICI

Casquette Verte Kullamannen
Sur la ligne de départ, l’attente… Photo Kullamannen by UTMB / DR

Kullamannen 2023, Casquette Verte et le départ canon

Vendredi 3 novembre, 18h. Il fait froid sur la ligne de départ de Höganäs, au sud-ouest de la Suède. Grosse pluie, gros vent, météo pourrie, un temps à ne pas mettre un traileur dehors. Ils sont pourtant 624, frontales allumées, prêts à s’élancer. Dossard n°2, Casquette Verte serre les dents. Le départ va être crucial, car avec le parcours en sens inverse de l’édition précédente, les plus grosses difficultés sont concentrées dès le début, après 2 boucles de 12 kilomètres très roulantes en guise d’échauffement.

Comme à son habitude, et comme annoncé, le Parisien est parti à balle. 14km/h sur les 10 premiers kilomètres plats et roulants vers le village de Mölle, 16 km/h sur les 12 suivants de la 2ème boucle, puis 11km/h dans les premières ascensions dans la réserve de Kullaberg.

Profil Kullamanen
Le profil 2023 de l’Ultra-Trail Kullamannen by UTMB.

Kullamannen 2023, Casquette Verte et le coup de mou

Sans surprise, Casquette Verte boucle les 40 premiers kilomètres en tête, comptant même jusqu’à 10 minutes d’avance, avant de se faire une belle entorse dans le deuxième passage technique dans la réserve, où sont concentrées toutes les difficultés du parcours. La vue mer y est superbe, les paysages sauvages, mais la douleur est intense et concurrence est déchaînée et lui passe devant. Il va falloir faire avec.

casquette verte entorse
Publiée sur son compte Insta, la photo de la cheville du guerrier à casquette verte à l’arrivée. Repos exigé !

C’est en 5ème position que Boucheix repasse une nouvelle fois à Mölle, au km 66. Il compte alors 5 minutes de retard sur les Suédois Jakob Äberg et William Englund, les 2 leaders qui font course commune. Il est temps de quitter enfin ce secteur et d’attaquer quasiment 70 kilomètres de plat le long de la côte. Objectif : remonter vers le nord et les dernières difficultés, au km 138, avant de finir à a ville de Bästad. Plus une bosse à l’horizon, le long calvaire commence.

Kullamannen 2023, Casquette Verte et la remontada

Se calant sur la vitesse de 6mn au kilomètre annoncée, Alexandre Boucheix, serrant les dents, a peu à peu grignoté son retard, tandis que seul Jakob Äberg maintenait une cadence plus rapide. En 25 kilomètres, Casquette Verte a rattrapé Englund pour se hisser à la seconde place, qu’il n’allait plus quitter. Devant, Äberg, coureur rapide habitué des premières places dans les ultras suédois, creusait l’écart et se dirigeait vers la victoire.

Jakob Äberg s’impose finalement en 14h 59mn 04s. Un chrono canon, nouveau record de l’épreuve, mais impossible à comparer avec celui de l’an dernier, puisque sur un parcours en sens inverse. Malgré son entorse, Alexandre Boucheix termine 2ème en 15h 34mn 43s et s’offre ainsi une qualification directe pour l’UTMB 2024, qu’il espérait tant. C’est Cécile Bertin, sa « mama assistante » de choc, qui va être contente : elle sait déjà où elle passera la fin du mois d’août l’an prochain…

A voir, le film UTMB 2023 : 23h avec Casquette Verte

Tu reviendras en 2024, Casquette ?
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Coureurs avides d’expériences inédites, découvrez notre sélection de trails en Europe, dépaysants à souhait, dont vous ne reviendrez pas qu’avec un tee-shirt ou une médaille de finisher !

Nuts Ylläs Pallas Trail Run (Finlande) : le plus intemporel

L’air le plus pur du monde, dit-on dans cette région de Laponie, au pays du renne. Si la Nuts propose des petits formats (15 et 37km), ce sont les plus longs (66, 100, 160 et 300km) qui empruntent les sentiers de cette région polaire arctique du nord-ouest de la Finlande que nous vous conseillons. Pas de gros dénivelés au menu, les parcours font découvrir un terrain typiquement nordique de forêts de boulots nains, de marais tourbeux traversés de passerelles de bois et de collines couvertes de pierres offrant un paysage dégagé sur la toundra et les multiples lacs qu’elle recèle.

La particularité de ces longs formats, c’est le soleil de minuit, que pourront apprécier les concurrents puisque les courses démarrent toutes en fin de journée. En effet, dans les régions polaires, l’été, le soleil ne se couche pas. Une histoire d’inclinaison de la Terre sur son orbite autour du Soleil… Pendant 1 mois, entre mi-juin et mi-juillet, à la latitude de Ylläs et Pallas, le soleil ne disparaît pas mais offre aux alentours de minuit une très belle lumière rasante, couleur or, qu’on appelle la Golden Hour, avant de remonter dans le ciel. Ainsi, sans nuit, sans repère temporel, vous courez hors du temps, à 2 heures du matin comme en plein jour.

Le petit plaisir en plus : profitez de votre séjour pour passer une soirée au sauna à boire une Lapin Kulta, la bière locale. Il y a 3,3 millions de saunas en Finlande, impossible d’y échapper !

Prochaine édition : 7 au 13 juillet 2024

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Salomon Maxi Race Etna Trail (Sicile) : le plus volcanique

Courir sur le plus haut volcan actif d’Europe, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est une expérience qui ne se refuse pas. L’épreuve reine, la plus dure mais la plus excitante, est un parcours de 64km pour 3700m D+ qui se déroule sur la zone nord-est du volcan. Au menu, de fortes pentes, des roches volcaniques à bien négocier, mais une nature fantastique et des vues sur la mer à couper le souffle.

Au départ de Piano Provenzana, à 1800 mètres d’altitude, cette longue boucle débute par la traversée de la Pineta Ragabo, parmi les arbres centenaires et le parfum de résine, puis mène les coureurs de grotte en grotte, traverse d’anciennes coulées de lave noire, monte jusqu’à l’Observatoire volcanologique de Pizzi Deneri, point culminant de la course à 2845m d’altitude, au plus près du cratère de l’Etna, de redescendre vers l’arrivée par le ravin de Quarantore, dans une belle étendue de sable volcanique.

Deux autres formats sont proposés sur cette même zone nord-nord-est de l’Etna, un 24km et 1200m D+ de pure adrénaline sur les flancs du volcan, au cœur des coulées noires, passant également par l’Observatoire de Pizzi Deneri, et un format court de 14km et 650m D+ pour en prendre plein les yeux en économisant ses jambes.

L’autre course à faire : l’organisateur, Etna Trail ASD, propose aussi le 8 juin le Super Maratona dell’Etna, considéré comme le plus beau marathon vertical d’Europe. Il s’agit d’un 42,195km pour aller au sommet de l’Etna en partant du niveau de la mer, à partir de la plage de Marina di Cottone. Soit 3000m de D+ avec vue mer à gogo.

Prochaine édition : 27 et 28 juillet 2024

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Run Iceland (Islande) : le plus spectaculaire

Si le Laugavegur Marathon est la course la plus populaire d’Islande, il serait dommage d’aller si loin pour ne courir « que » 55km dans ce qui est sans doute le pays le plus étonnant du monde. Le Run Iceland, course par étapes de 110 kilomètres, est une expérience de trail running inoubliable qui vous permettra de découvrir l’incroyable nature du sud de l’Islande en plusieurs jours. Vous profiterez ainsi des paysages à couper le souffle de volcans, glaciers, chutes d’eau, une variété infinie de terrains, de superbes sentiers peu fréquentés et de couleurs étonnantes pour en prendre plein les yeux.

Si les distances proposées pour chacune des 5 étapes sont accessibles (entre 15 pour la première et 42 kilomètres pour la 4ème), l’enchaînement des distances nécessite de bien gérer ses efforts et surtout ses temps de récupération. Sans oublier de s’adapter à la variété et la rigueur du climat islandais, qui peut parfois être très frais et humide. Mais cela fait aussi partie du charme de l’aventure… Attention, le nombre de places est limité à 50, pour une expérience plus intimiste.

Le bonus : plusieurs animations sont prévues les après-midi précédant les étapes courtes : visites de glaciers et cascades, visite du lagon glaciaire, courtes promenades et la plupart des lieux d’intérêt le long de la côte sud de l’Islande.

Prochaine édition : juin 2024 (dates non encore fixées)

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Le Kerry Way Ultra (Irlande) : le plus vert

La Kerry Way est une boucle de randonnée longue de 214 kilomètres située dans le comté du Kerry, en Irlande, et qui nécessite environ 9 jours de marche. Le circuit, qui longe essentiellement les côtes irlandaises, est une ode à la nature, dans un univers de couleurs alternant camaïeux de verts et de bleus. Dans cette beauté sauvage, où l’on peut croiser les 4 saisons en l’espace d’une seule heure, il fallait forcément créer un ultra.

C’est ce que propose le Kerry Way Ultra, la plus longue des distances de l’événement, avec un itinéraire de 200 kilomètres à travers les montagnes de vieux grès rouge du Kerry, touchant l’histoire irlandaise, l’archéologie et le folklore. Cette boucle au départ de Killarney, mélange de cols de montagne, de sentiers verts, de terrains marécageux et de chemins de campagne, est une course en autosuffisance. Aucune nourriture n’est donc fournie par l’organisation, qui propose uniquement de l’eau sur les CP de contrôle. Deux autres formats sont proposés, l’UltraNite sur 101 km et l’UltraLite sur 58km.

La section de nuit du trail Kerry Way Ultra, située dans la partie sud-ouest de la boucle, est dans une zone qui a reçu en 2014 un Gold Tier Award de l’International Dark-Sky Association, une organisation à but non lucratif dont la mission principale est de faire prendre conscience de la valeur des ciels nocturnes sombres et étoilés et à encourager leur protection. C’est maintenant officiellement la partie la plus sombre de tout l’hémisphère nord ! N’hésitez pas, lorsque vous serez au cœur de la nuit, à éteindre votre frontale pour profiter du spectacle.

Bon à savoir : hors de question de faire de la Kerry Way une autoroute ! La course étant rapidement devenue très populaire non seulement en Irlande, mais également en Europe, les organisateurs ont décidé de minimiser son impact environnemental en limitant le nombre de participants à 500 sur l’ensemble des 4 parcours.

Prochaine édition : 6 et 7 septembre 2024

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L’Eiger Ultra Trail (Suisse) : le plus perché

Parlez à n’importe quel alpiniste de l’Eiger, il aura les poils qui se dressent. Cette montagne mythique, qui culmine à 3970 mètres d’altitude, est depuis 10 ans le cadre des épreuves de l’Eiger Ultra Trail. Pour sa 11e édition, 7 épreuves sont au programme, dont le dantesque E250 Unesco Jungfrau-Aletsch Trail, 250km et 20000m D+ en équipe de 2 ou 3. Le format ultra, l’E101, fait 101km et 6700m D+ avec une exceptionnelle traversée au pied de l’impressionnante face nord de l’Eiger.

Vous aimez la montagne ? Vous êtes au bon endroit ! L’E101 est un concentré de tout ce qu’on aime, un trail complexe bourré de monotraces, de cols, de lacs, de cascades, avec d’importantes montées, dont certaines à plus de 30% de pente, et un passage au Faulhorn, à 2680 mètres d’altitude. Vous avez déjà mal aux jambes ? Plusieurs autres formats moins exigeants complètent l’événement, de 16km et 960m D+ à 51km et 3100m D+. Avec un décor toujours aussi somptueux.

Le truc en plus : en vous rendant ICI, vous pourrez découvrir l’intégralité du circuit de l’E101 en immersion totale grâce aux appareils photo à 360° de Google Street View. Idéal pour savoir ce qui vous attend !

Prochaine édition : 17 au 21 juillet 2024

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Si pour certains la fin de l’automne correspond à une période de semi-hibernation, avec moins d’entraînements et moins de courses, pour d’autres, elle marque le début de la saison des cross. Un bon calcul pour ne pas tout couper, « avoir la caisse » et arriver plus fort la saison prochaine. Nos coachs vous expliquent pourquoi et vous proposent un plan d’entraînement de 4 semaines pour préparer votre premier cross.

Le cross est un retour aux fondamentaux. Une véritable école de la course à pied, très appréciée des entraîneurs. C’est une épreuve à part, très complète et formatrice. On y travaille toutes les qualités importantes pour le coureur : les appuis, les trajectoires, la concentration, le mental… Généralement, il s’agit une course en pleine nature à travers champs et sous-bois, et sur des distances relativement courtes. De 4 kilomètres (cross court) à 12 kilomètres (cross long), souvent sous forme de plusieurs boucles incluant des bosses, des passages techniques et pas mal de relances.

La saison débute en novembre et se termine en mars de l’année suivante. Malgré son côté hors stade et la nature du terrain, le cross n’a rien à voir avec le trail. Ce dernier se court sur des distances plus longues et demande un effort moins continu. En cross, il ne suffit pas d’être finisher, c’est une vraie compétition, un coude-à-coude avec les autres coureurs durant tout le parcours, où chacun cherche à aller plus vite dans une ambiance qui reste tout de même ludique.

Photo Leah Hetteberg
Photo Leah Hetteberg

Le cross, pour arriver plus fort au printemps

Si le cross est exigeant, les bénéfices tirés valent largement tous les efforts consentis. Un coureur ayant fait la saison hivernale de cross arrivera toujours plus fort au printemps. D’ailleurs, aujourd’hui encore, le cross reste un des principaux moyens pour détecter les futurs champions. Beaucoup de coureurs élites ont commencé par le cross avant d’attaquer des distances plus longues, sur route ou en trail. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le titre de champion de France de cross décerné en mars de chaque année est un des plus convoités en athlétisme. Beaucoup de coureurs qui se lancent à l’assaut des champs de gadoue en hiver et enchaînent avec une saison de trail au printemps visent la performance, ou tout du moins la progression.

Ainsi, Cécile Jarousseau, 2ème des championnats de France de cross à Carhaix le 12 mars 2023, s’est adjugé le titre de championne de France de course en montagne deux mois plus tard au Dévoluy. Et la double championne du monde de trail long Blandine L’Hirondel s’est illustrée sur ces France de cross en terminant 4ème, et 3ème Française, avant d’aller gagner dans le mois qui a suivi le 36km du Lyon Urban Trail et le 69km du Istria 100 by UTMB.

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Cécile Jarousseau, Championne de France de course en montagne en 2023. Photo DR

Des courses pour « avoir la caisse »

Le cross n’est pas réservé aux seuls champions. Il est largement ouvert, peu importe le niveau. Son intérêt est d’abord d’apporter une excellente préparation sur toutes les distances, qu’il s’agisse des formats découverte, du trail court et jusqu’au maratrail (ainsi que pour la course sur route). Il permet de maintenir un niveau de sollicitation important dans une période où les compétitions se font rares et les entraînements en qualité un peu moins fréquents. Notamment en ce qui concerne le renforcement musculaire et l’ensemble de la filière aérobie. Ce qui s’appelle « avoir la caisse ».

En étant tout le temps « en prise », il faut constamment relancer et attaquer. Car si les distances sont courtes, elles sont assez intenses. Le coureur progresse ainsi en résistance, en temps de soutien et améliore sa vitesse de base. Et dans tous les cas, il récoltera les fruits de ses efforts en cross lors de la préparation de sa prochaine saison de trail.

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Photo Leah Hetteberg

Votre plan de préparation cross en 4 semaines

La préparation est destinée aux coureurs expérimentés et habitués à 3 ou 4 sorties hebdomadaires. Elle leur permettra d’aborder un premier cross sans difficultés, tout en se faisant plaisir. Repos les lundis, mercredis et vendredis.

plan cross

Définitions

Parcours de cross pour l’entraînement
Sur un parcours de 500 mètres : plat sur 100 mètres, 3 à 4 côtes sur 150 mètres, 150 mètres de slalom, 1 à 2 sauts (haies), 100 mètres de plat.

Récupération – 20 pulsations
Exercice à intensité demandée et récupération en footing. Le cardio doit afficher 20 pulsations en moins que pendant l’exercice.

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Après avoir enfin remporté l’UTMB Mont-Blanc cette année, Jim Walmsley rêve d’un nouveau challenge pour 2024 : remporter la Western States Endurance Run et être de nouveau sacré sur l’UTMB. Pour Hoka, le missile américain raconte ce long chemin qui l’a mené sur la plus haute marche du podium à Chamonix, ses deux années d’apprentissage en France et le défi que représente le doublé WSER / UTMB.

L’UTMB, une si longue attente

La 5ème aura été la bonne. Jim Walmsley, est sans doute le coureur le plus rapide de l’histoire du trail. Mais il est également l’un des plus fragiles. Et l’un des plus tenaces. Lors de son premier UTMB, en 2017, l’Américain avait terminé 5ème au classement général. Des débuts impressionnants, qui laissaient augurer ce qui n’avait jamais encore été réalisé : la victoire prochaine d’un homme américain à Chamonix. Car si en 2017 des femmes s’étaient déjà imposées (Krissy Moehl par 2 fois, en 2003 et en 2009, Nikki Kimball en 2007, Rory Bosio en 2013 et 2014), les hommes butaient toujours. Topher Gaylord lors de la première édition et Mike Wolfe en 2010 avaient fini 2èmes, d’autres avaient fini 3èmes, mais la plus haute marche restait inaccessible. C’est le défi que voulait relever Jim Walmsley. Et il allait s’en donner les moyens.

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Après une longue attente, Jim Walmsley s’impose enfin à Chamonix, devant Zach Miller et Germain Grangier. Photo UTMB 2023 / Peignée Verticale

2 échecs et un déménagement en France

Après avoir remporté la course californienne de la Western States en 2018, Jim Walmsley figure parmi les favoris de la 16ème édition de l’UTMB. Hélas, il abandonnera après la mi-parcours, épuisé par la nuit, perdu, laissant Xavier Thévenard aller cueillir sa troisième couronne. Une autre victoire dans l’Ouest américain en 2021 le positionne de nouveau parmi les favoris de la 18ème édition de l’UTMB, mais une fois de plus il abandonnera. François D’Haene en profitera pour remporter sa 4ème victoire.

Plutôt que renoncer, ces revers ont motivé Jim Walmsley à se concentrer davantage sur cette course européenne qui lui échappe. En 2022, il décide de s’installer en France à temps plein, avec sa compagne, Jessica Brazeau, traileurse également. Ils louent une maison à Arêches-Beaufort, une vallée alpine non loin du parcours de l’UTMB, avec François D’Haene comme voisin. Désormais, Walmsley peut s’entraîner sur un terrain similaire à celui de la course. Mais le choc culturel fut énorme pour le couple. « C’était la première fois que je déménageais depuis plus de sept ans, raconte aujourd’hui Jim Walmsley. Et ma femme Jess, sa première fois en plus de cinq ans. C’était donc certainement la partie la plus difficile. Pour enfin commencer à se sentir plus à l’aise en France et en Europe, ça a pris beaucoup de temps. »

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Photo Peignee Verticale

S’entraîner comme un Français, avec François

Mais ce temps long d’adaptation était nécessaire. Aujourd’hui, Jim Walmsley estime que sa familiarité culturelle avec la France constitue un avantage aussi important que sa connaissance du terrain. Et cela élimine une partie du stress lié aux voyages à travers le monde pour le grand événement. Néanmoins, tout n’est pas parfait. En 2022, après avoir passé seulement quelques mois à l’étranger, il termine 4ème de l’UTMB, après avoir mené puis s’être effondré, victime d’une terrible baisse de régime après Champex-Lac, à moins de 50km de l’arrivée. Cette place au pied du podium était son meilleur résultat à ce jour, mais pas la victoire qu’il souhaitait.

Pour atteindre cet objectif, Jim Walmsley décide donc de rester en France et de passer son premier hiver dans les Alpes. Au fil des mois, l’Américain s’est intégré à une communauté de coureurs dans la vallée du Beaufortain, qu’il appelle de manière ludique les « Beaufortain’s Boys ». Le groupe comprend François D’Haene, qui habite à moins de 300 mètres de chez lui, et Simon Gosselin, un redoutable traileur. Le groupe court souvent ensemble, contribuant à rendre les exigences de l’entraînement plus agréables. « Avec la communauté, il y a la responsabilité, la camaraderie, la motivation et les encouragements, avoue Jim Walmsley. Je trouve François extrêmement motivant et il a toujours des idées amusantes et folles. »

Le bonus du ski-alpinisme

Les « idées folles » de D’Haene ne se limitent pas au trail. Pendant la saison hivernale, Jim Walmsley se lance dans le ski-alpinisme (également connu sous le nom de skimo), largement pratiqué par les athlètes européens qui ont réussi à l’UTMB, Kilian Jornet et François D’Haene en tête. « En skiant et en restant en montagne, tu continues à avoir beaucoup de gain vertical dans ton entraînement, reconnaît Jim Walmsley. C’est comme avoir un entraînement de force tout au long de l’année. Cela m’a permis de me sentir vraiment fort cette année. »

Mais on ne s’invente pas skieur du jour au lendemain, et là encore, Jim Walmsley a dû s’armer de patience. Même s’il est aussi rapide que ses camarades de jeu en montée, en descente, c’est une uatre histoire. « Je suis nul en ski, donc ça a été un gros test de patience, faire attention à ne pas trop me dépasser. Mais j’ai aussi pu constater une amélioration continue, ce qui est vraiment gratifiant. »

Savoir gérer son équipement

L’aspect préparation du matériel est une autre façon dont le ski-alpinisme peut être bénéfique aux courses en montagne l’été. Le temps peut changer rapidement, et l’UTMB dispose d’une longue liste d’équipements obligatoires qui comprend, entre autres, plusieurs vestes, pantalons de pluie et bâtons de randonnée, à adapter en fonction de la météo. Savoir se servir des bâtons est essentiel pour parcourir efficacement les terrains techniques de montagne, et un hiver à skis est parfait pour améliorer cette pratique.

Le ski a également permis à Jim Walmsley de s’entraîner à emballer et à superposer les vêtements nécessaires pour rester à l’aise dans un environnement montagneux pouvant évoluer rapidement. Lui qui avait terriblement souffert du froid en 2018 en sait quelque chose. « Le skimo rend définitivement la course à pied beaucoup moins compliquée, même avec tout l’équipement, le sac à dos et la logistique obligatoires », admet-il aujourd’hui.

La victoire à Chamonix, enfin

La suite, on la connaît. Après un mano a mano avec Zach Miller, et une petite frayeur du côté de Champex-Lac, lorsqu’il a été rattrapé par Germain Grangier, Jim Walmsley a su puiser dans ses forces physiques et mentales pour enfin s’imposer à Chamonix. Le dernier ravitaillement à Vallorcine, managé par son ami François D’Haene, et la joie de la foule dans les rues de Chamonix, témoigne de l’attachement du public pour ce coureur hors norme, qui a tout sacrifié pour suivre son rêve.

Lire aussi l’article Jim Walmsley remporte enfin l’UTMB

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Au ravitaillement de Vallorcine, l’accolade entre Francois D’Haene et Jim Walmsley, qui vole vers sa première victoire.

Cap sur 2024

Le 30 septembre, un mois après sa victoire à Chamonix, Jim Walmsley a remporté le 115 km du Nice Côte d’Azur by UTMB, devant le « Beaufortain’s Boy » Simon Gosselin. Il a ainsi obtenu un Golden Ticket qui lui garantit sa qualification pour la Western States Endurance Run 2024. Une course mythique dans la Sierra Nevada, en Californie, considérée par beaucoup comme fondatrice de l’ultra-trail. Jim Walmsley l’a courue 4 fois, l’a gagnée 3, en 2018, 2019 et 2021, et en détient le record en 14h 09mn 28s (2019).

L’UTMB et la Western States 100 sont sans doute les deux courses de trail de 100 miles les plus compétitives du monde, et Jim Walmsley fait désormais partie d’un groupe très restreint de quatre coureurs à avoir remporté les deux. Côté masculin, seul Kilian Jornet a réussi cet exploit, en s’imposant une fois sur la WSER en 2011 et quatre fois sur l’UTMB (2008, 2009, 2011 et 2022). Côté féminin, Nikki Kimball détient trois victoires sur la WSER (2004, 2006 et 2007) et une sur l’UTMB (2007), tandis que Courtney Dauwalter s’est imposée deux fois sur la WSER (2018 et 2023) et trois fois sur l’UTMB (2019, 2021 et 2023).

Parmi ces quatre champions, seul Jim Walmsley n’a pas réussi le doublé WSER-UTMB la même année. Kimball l’a fait en 2007, Jornet en 2011, Dauwalter en 2023. Il n’en fallait pas plus pour motiver l’Américain à relever un nouveau défi et entrer dans l’ultra-légende.

Retour aux États-Unis

Après deux années consacrées uniquement à s’entraîner pour remporter l’UTMB, Jim Walmsley retourne aux États-Unis cet hiver pour s’entraîner chez lui, à Flagstaff, en Arizona. Il prévoit toujours de passer du temps sur les skis mais souhaite se concentrer sur la course à pied dès janvier, afin de préparer la Transgrancanaria en février. Bon nombre des connaissances qu’il a acquises en Europe seront utiles pour ses futures courses, reconnaît-il. Dont deux des points les plus importants, l’organisation et l’efficacité.

« Si vous énumérez les trois gars qui ont remporté la plupart des courses au cours des 15 dernières années – François [D’Haene], Xavier [Thévenard] et Kilian [Jornet] – je pense qu’une chose qu’ils ont tous en commun est une très grande une grande attention aux détails. J’ai travaillé sur cet aspect pour affiner mon propre système. Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur système, mais c’est un système que j’ai commencé à utiliser tous les jours, jour après jour, et avec lequel je suis devenu vraiment à l’aise. »

Un autre élément qu’il a rapporté de ses deux années en France est la camaraderie qu’il a bâtie à Arêches. Le partenaire d’entraînement de Walmsley, Simon Gosselin, qui a terminé deuxième à Nice Côte d’Azur et a également décroché un Golden Ticket pour Western States, le rejoindra aux États-Unis. Walmsley se souvient avoir dit à Gosselin : « Vous devriez venir à Flagstaff. Nous ferons de nombreuses séances de sauna et courrons dans le Grand Canyon et vous pourrez vivre l’expérience complète. » L’élève d’Arêches deviendra alors le professeur, et Jim se fera un plaisir de montrer à son ami français les subtilités de la préparation à un ultra américain.

Nice Cote d'Azur - Jim Walmsley et Simon Gosselin Photo UTMB Press 2023
Jim Walmsley et Simon Gosselin à l’arrivée du Nice Côte d’Azur by UTMB. Photo UTMB Press 2023

Western States – UTMB : le grand écart

« En pensant à la Western States de l’année prochaine, je me rends compte à quel point les deux courses sont différentes, admet Jim Walmsley. En expliquant certaines de ces choses à Simon, le fait qu’il n’a pas d’expérience là-bas et me dise : ‘Woah, c’est fou !’ me fait réaliser tout cela. Par exemple, parler de glace, ou de refroidissement. Ou le fait qu’il ne savait pas que les bâtons n’étaient pas autorisés. »

Les différences entre la Western States, qui se court en 14h et quelque pour les plus rapides, et l’UTMB, qui se court en 20 heures, mettent en évidence la complexité de s’entraîner pour les deux la même année. Mais l’Américain est un coureur qui aime les défis, et il aborde celui-ci avec des attentes mesurées. « Le rêve serait de gagner les deux. Mais les deux courses sont les deux 100 miles les plus compétitifs au monde. Il sera toujours intéressant d’y retourner. Ni l’un ni l’autre n’est donné. »

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Certaines études récentes sur la physiologie de l’exercice montrent une amélioration rapide des performances chez les athlètes élites introduisant seulement quelques semaines de séances d’intervalles de 30 secondes dans leur programme d’entraînement. Et ce même en diminuant dans le même temps leur volume d’entraînement. Mais cette progression en terme de vitesse pourrait-elle bénéficier à des coureurs moins réguliers ? On a mené l’enquête.

Entraînement de vitesse : tout le monde est concerné

Gagner de la vitesse a toujours été un objectif pour les coureurs à pied, surtout lorsqu’ils font du trail court. Mais on l’a vu aux Templiers cette année avec la performance de Jonathan Albon, même sur le long, il faut savoir courir vite. 12km/h de moyenne sur 81,6km avec 3550m D+, c’est tout simplement monstrueux. Si cet aspect de l’entraînement concerne tout le monde, les moyens de parvenir à gagner de la vitesse divergent amplement d’un pays à l’autre. Ou même d’un coach à l’autre. Ainsi Rémy Brassac, athlète élite du team CimAlp, nous confiait récemment à propos de ses séances de vitesse : “Mon coach Patrick Bringer est très inventif, et depuis qu’il m’entraîne, je pense ne jamais avoir fait 3 fois la même séance !”

Longtemps citée comme exemple et utilisée par la plupart des Américains, la « méthode norvégienne » a de moins en moins d’adeptes. Principal grief : entre éprouvantes séances d’entraînement au seuil à intensité contrôlée, longues séances de vitesse matin et soir et travail spécifique ciblé, le volume est trop contraignant et n’est pas tenable sur une saison. Aussi, la perspective d’améliorer rapidement ses performances sans chambouler profondément son programme d’entraînement ne laissera aucun coureur indifférent.

Examinons maintenant 3 études sur la physiologie de l’exercice qui montrent des résultats étonnants.

Jonathan Albon running Photo Cyrille Quintard.
En courant à plus de 12km/h de moyenne pendant plus de 80km, Jonathan Albon a battu le record du Grand Trail des Templiers. Photo Cyrille Quintard

Séances de vitesse : une première étude étonnante…

En 2018, un article dans le Journal of Strength and Conditioning Research met le feu aux poudres. L’objet de l’étude était la façon dont seulement 2 semaines d’entraînement de vitesse pouvaient influencer les performances des coureurs de trail de bon niveau. Les cobayes : 12 hommes et 4 femmes entraînés à raison d’au moins 50 km par semaine au cours des 3 années précédentes.

Dans le cadre de cette étude, les participants ont effectué 3 séances de vitesse par semaine. Donc 6 au total des 2 semaines. Ces séances étaient très simples, composées de 4 à 7 courses rapides en « navette » d’une durée de 30 secondes avec 4 minutes de récupération entre chacune. Le principe de la navette est de courir 5 mètres en avant, puis de se retourner rapidement pour effectuer 5 mètres en sens inverse, puis 10 mètres en avant, puis 10 mètres en sens inverse, puis 15…, et ainsi de suite pendant 30 secondes.

Quant aux tests d’avant et après expérience, il y en avait 3. Le premier consistait en un test de vitesse aérobie maximale commençant à 8 km/h et augmentant de 1 km/h toutes les 2 minutes. Le second était un test de temps jusqu’à l’épuisement à 90% de la vitesse aérobie maximale. Le troisième, enfin, un contre-la-montre de 3 km.

… et des résultats inattendus

Sur le papier, il peut paraître peu probable qu’en 6 séances réparties sur 2 semaines seulement, des coureurs entraînés puissent tirer un bénéfice réel. Surtout lorsque ces séances d’une durée si courte ont pour objet un exercice en navette, non spécifique de la discipline. Or, les résultats ont de quoi laisser perplexe. Sur l’ensemble des participants, la vitesse aérobie maximale a été améliorée de 2,8%, le temps de course jusqu’à l’épuisement à 90 % de la vitesse aérobie maximale a été amélioré de 159 secondes et le temps de contre-la-montre de 3 km amélioré de 5,7 %. En 2 semaines seulement ! De quoi bousculer toutes les certitudes !

Lire aussi Les 5 meilleurs entraînements simples pour augmenter sa vitesse de course

Blandine L'Hirondel Templiers
Grâce à sa vitesse, Blandine L’Hirondel est aujourd’hui capable de performer sur court, et sur long grâce à son endurance. Photo DR

Séances de vitesse : une méta-étude qui confirme

Pourtant, ces résultats ne sont pas anormaux. En creusant un peu, on s’aperçoit que de nombreuses études antérieures ont donné des résultats similaires. Ainsi, un article paru en 2014 dans la revue Sports Medicine faisait état d’une méta-étude compilant les résultats de 16 études différentes. Cette méta-étude impliquant 318 participants ayant effectué des intervalles de 30 secondes. Résultat : ils affichaient une amélioration globale de leur capacité aérobie de… 8% !

Les auteurs de l’étude de 2018 désignent plusieurs critères intervenant à des degrés différents pour expliquer leurs résultats. Ils citent ainsi l’augmentation de l’activité enzymatique du système aérobie, l’augmentation des marqueurs du métabolisme aérobie, ou encore les améliorations de la navette lactate et une capacité neuro-musculaire accrue… Mais quelle que soit la cause, ils constatent que ces séances d’intervalles courts permettent d’améliorer les économies de fonctionnement en peu de temps, avec des rendements élevés nécessitant moins d’énergie. Bref, de quoi mieux courir sur toutes les distances avec un entraînement basique.

Séances de vitesse : une 3ème étude encore plus étonnante

Une troisième étude publiée en 2018 dans Physiological Reports est encore plus étonnante. Elle est basée sur 20 athlètes entraînés (14 hommes et 6 femmes) ayant suivi un programme de 40 jours. Durant cette période, ces volontaires ont baissé leur volume d’entraînement hebdomadaire habituel de 36% mais intégré 10 séances de vitesse (une tous les 4 jours) impliquant à chaque séance entre 5 et 10 fois 30 secondes de course à vitesse maximale, avec 3mn30 de récupération entre chacune.

Avant et après ce programme, les participants ont effectué plusieurs tests afin de pouvoir comparer les données. Il y avait un test de temps jusqu’à épuisement, deux tests de 10 km (dont un avec déplétion en glycogène) précédés de 2 fois 6 minutes d’intervalle à 60 % de VO2 max, ainsi qu’une série de biopsies musculaires et de tests sanguins pour mesurer les variations au niveau cellulaire et systémique.

Les résultats ont été stupéfiants. L’économie de course pendant le 10km a progressé de 2,1%, et de 1,7% pendant les intervalles à 60% de VO2 max. En d’autres termes, les athlètes se sont améliorés tant dans les efforts difficiles que dans les efforts faciles. Et ce tout en ayant réduit de plus d’un tiers leur volume d’entraînement hebdomadaire ! Comment est-ce possible ? C’est ici que l’étude devient passionnante.

Photo Cimalp
Photo CimAlp

Séances de vitesse : les mécanismes d’amélioration

Le test d’épuisement du glycogène 10km a été conçu pour pouvoir mesurer distinctement les modifications des fibres musculaires à contraction lente par rapport aux fibres à contraction rapide. En cas d’épuisement, les fibres à contraction rapide devraient en théorie être forcées de supporter une plus grande charge (comme à la fin d’un marathon ou d’un ultra). Mais étant donné l’absence de changement dans les résultats des tests d’épuisement, les chercheurs ont émis l’hypothèse que les améliorations observées étaient principalement liées aux modifications des fibres musculaires à contraction lente.

Ils ont en effet constaté une augmentation de l’expression de la protéine dystrophine, qui expliquerait une amélioration de l’intégrité structurelle des fibres musculaires, donc l’économie de fonctionnement. Une hypothèse qui devrait intéresser au plus haut point tous les coureurs d’endurance, car ce sont justement ces fibres qui permettent des performances sur de longues distances.

Les responsables de l’étude ont par ailleurs noté que les fibres à contraction rapide pourraient également avoir joué un rôle dans la réduction de la consommation d’énergie. En effet, ils ont observé que l’expression de la protéine musculaire SERCA1 (une protéine qui joue un rôle dans la re-capture du calcium nécessaire au relâchement musculaire après une contraction) a diminué de 22 % dans ces fibres. Or cette protéine est connectée à un processus pouvant utiliser jusqu’à 50 % de l’énergie. La diminution de son expression pourrait donc induire une réduction du renouvellement énergétique pendant l’exercice, donc une économie de fonctionnement.

Photo Lise Neukomm GTWS 2023
Rémi Bonnet, vainqueur pour la 2ème année consécutive de la GTWS, est un des plus rapides du circuit mondial. Photo Lise Neukomm / GTWS 2023

Séances de vitesse : une équation complexe

L’analyse scientifique est cependant complexe, car l’introduction de courtes séances de vitesse dans les programmes des athlètes entraîne la modification de dizaines de variables physiologiques qui peuvent expliquer des différences de performance, et que l’on regroupe sous le terme générique d’ « économie de course ». Dans le détail, certaines de ces variables peuvent être mesurées et d’autres non, des cellules aux muscles en passant par les systèmes circulatoire et cardiovasculaire. Vous l’aurez compris, aller plus vite est un algorithme terriblement complexe, sachant qu’il reste un million de questions ouvertes.

Séances de vitesse : des questions, encore et toujours

La première de ces questions, concernant l’introduction de ces séances de vitesse de 30 secondes, est de savoir si ces adaptations physiologiques, qui se produisent rapidement, se poursuivent à long terme ? Dans quelle mesure ces séances de vitesse, expérimentées sur des périodes courtes (2 semaines pour la première étude, 40 jours pour la troisième) doivent-elles être prolongées ? Ces adaptations rapides évolueront-elles lorsqu’elles seront intégrées à un programme d’entraînement complet sur plusieurs mois ? Si oui, vers quoi évolueront-elles ? Par ailleurs, les études utilisent souvent des intervalles de 30 secondes, mais qu’en est-il d’intervalles de 20 secondes ? Ou alors d’efforts soutenus d’une minute ? Les athlètes pourraient-ils bénéficier des mêmes avantages avec des séances d’intervalles plus longs, mais sans aucune séance à grande vitesse ?

SAUCONY
Photo Saucony

Séances de vitesse : toute l’année c’est mieux…

Les résultats de ces études, plutôt que donner des clés pour augmenter rapidement votre vitesse sur une durée aléatoire, confirment la théorie de l’utilité de travailler sa vitesse régulièrement, tout au long de l’année. Que ce soit des séances courtes en montée comme le font les Norvégiens sur leurs collines, les diagonales et autres sprints des Kényans, des systèmes de type Lydiard avec un long conditionnement aérobie avant le travail de force et de vitesse puis la finition anaérobie, les séances de vitesse réparties tout au long de l’année sont un élément presque universel.

Même si l’augmentation rapide de l’expression des protéines musculaires montrée par les études ci-dessus représente un intérêt certain pour des athlètes confirmés, et peut leur être utile dans le cadre de la préparation d’une course spécifique, le débit mécanique, l’efficacité neuromusculaire/biomécanique, le débit cardiaque et le développement aérobie interagissent tous de manière très complexe et difficile à prédire. Que faire face à cet algorithme complexe qui régit les changements de performances au fil du temps ? Surtout si vous n’êtes pas armé pour étudier au mieux les variations des différents paramètres et trouver des solutions ?

Séances de vitesse : que faire pour les coureurs réguliers ?

Il semble préférable, pour des coureurs réguliers, de garder un cadre aussi simple que possible en intégrant à leur entraînement aérobique constant, des séances d’intervalles courts et rapides tout au long de l’année. En augmentant durablement la synthèse des protéines musculaires, qui est rappelons-le provoquée par les stimuli de l’entraînement (stimuli qui signalent au corps que vous avez besoin de plus de muscles) et débute peu après celui-ci, la plupart des coureurs augmenteront leurs performances dans tous les domaines, que ce soit pour des sprints courts (90 à 95 % de FC max) ou des ultras (pourcentages beaucoup plus faibles de FC max).

Mais rien ne vous empêche d’intégrer quelques semaines de séances d’intervalles de 30 secondes dans votre programme d’entraînement avant votre prochain objectif…

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Personne ne l’attendait au départ de cette 31ème Diagonale. Après un an d’arrêt pour cause de fracture des malléoles, le défi semblait immense, même pour un quadruple vainqueur de l’épreuve. Serait-il capable d’aller au bout ? Longtemps dans les 5 premiers, puis victime d’un terrible coup de chaud, François D’Haene a fait preuve d’un courage et d’un mental exceptionnels pour finalement terminer à la 8ème place. Séquence hommage en 11 photos choc.

François D’Haene, une si longue absence

Nous étions le 3 octobre 2022. Dans un communiqué, François D’Haene annonçait devoir renoncer à participer à la 30ème édition de la Diagonale des Fous, dont il était l’un des principaux favoris, pour cause de problème osseux au calcanéum, au niveau du talon. Une mise au repos forcé de 4 semaines, qui ne l’avait pas empêché d’être sur les chemins réunionnais et même d’assister Courtney Dauwalter, qui découvrait le Grand Raid et allait s’imposer dans la course féminine et terminer 4ème au scratch.

Alors que quelques semaines plus tard l’athlète Salomon avait repris le chemin des montagnes alpines et voyait arriver avec plaisir les premières neiges, un nouveau coup dur l’obligeait à mettre fin à sa saison : une fracture des malléoles.

Ce n’est qu’en septembre dernier qu’après avis médical François D’Haene put reprendre un dossard. C’était sur le Kilomètre Vertical du Mirantin, dans le Beaufortain. Plutôt affûté, il a terminé, quatrième, à seulement 4 minutes de Jim Walmsley, le vainqueur de l’UTMB 2023. Un résultat encourageant, mais qui ne laissait pas imaginer une participation à la Diagonale, ses 165km et 10000m D+. Et pourtant…

François D’Haene, ou la magie de l’ultra

Le jour J, quelques heures avant de s’élancer, il publiait sur son compte Instagram ces quelques lignes : « Souvent, on dit que rien que d’arriver sur la ligne de départ est déjà une victoire. Cette année je crois que cela a encore plus de sens pour moi ! Ces dernières semaines passées sur les sentiers en montagne m’ont procuré beaucoup de plaisir et je vais tout faire pour que cela se poursuive tout au long de cette traversée… Cet été, j’étais loin d’imaginer pouvoir être derrière cette ligne de départ ce soir et face à ces quelques 10 000 mètres de dénivelé à avaler. Je vais donc savourer cette chance et même si je n’ai pas la préparation optimale dont je pouvais rêver, je vais m’adapter à mes sensations et composer au mieux avec celles-ci. Après tout, n’est-ce pas la magie de l’ultra et le but de cette aventure ? »

La souffrance de François D’Haene

De mémoire de traileur, jamais on n’avait vu François autant en souffrance sur les sentiers de la Réunion. Assis en plein milieu du sentier, la tête plongée entre les mains. Ou encore titubant dans une descente, comme si ses pieds ne pouvaient plus le porter. Ou plus loin, allongé de tout son long dans une rivière, les bras en croix, cherchant à refroidir ce grand corps en surchauffe. Assurément, c’est au mental que cet immense champion a réussi à boucler cette Diagonale infernale. Il termine 8ème en 26h 12mn 41s, à un peu moins de 3 heures d’Aurélien Dunand Pallaz. « Aller au bout, quelle que soit la place. L’important était ailleurs aujourd’hui. » Respect, champion !

Lire aussi Aurélien Dunand Pallaz, roi des Fous

La Diagonale de François D’Haene en 11 photos

1-D'Haene départ
1. Au départ avec Camille Bruyas, qui revient elle aussi de blessure. Elle terminera 25e, 2ème féminine.
2-D'Haene libre
2. Après une nuit passé dans le groupe de tête, au petit matin, François se sent pousser des ailes, heureux de retrouver les sentiers de la Réunion.
Diagonale François 100KM
3. Très vite, la chaleur commence à faire souffrir les concurrents.
4-D'Haene robinet
4. Se rafraîchir dès que possible, pour éviter la surchauffe.
5-D'Haene assis
5. Assis sur le sentier, une pause ravitaillement improvisée, à l’ombre, par 40 degrés.
6-D'Haene prostré
6. François D’Haene dans le dur, prostré au bord du sentier, victime d’un terrible coup de chaud.
7-D'Haene allongé eau
7. Et au milieu de la rivière, un peu de fraîcheur dans l’enfer de la fournaise.
8-D'Haene combattant
8. Le guerrier sorti des eaux.
9-D'Haene GUILLON
9. A Possession, à 20 kilomètres de l’arrivée, Antoine Guillon, « Monsieur Diagonale », trouve les mots pour remonter le moral de François D’Haene, 4 fois vainqueur de l’épreuve.

10-D'Haene ARRIVÉE
10. Il est allé au bout de lui-même. Arrivée à Saint-Denis, sous les ovations de la foule.
11-D'Haene FIN
11. No comment.
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Elle ne fait que 19mn 24s, mais cette vidéo raconte 23 heures avec Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, et toute sa team lors de l’UTMB 2023, son 4ème tour du Mont-Blanc. 171km, 10000m D+, 3 pays, des litres de sueur, du riz, beaucoup de riz… et des compotes aussi. Un voyage derrière une casquette, émouvant, intense…

Casquette Verte avant

L’avant. Il est rare de pouvoir assister aux derniers préparatifs d’un coureur, le jour J, quelques heures avant le début de la course. Alexandre Boucheix dans sa chambre, parlant de ses ambitions, ses doutes… Et puis les coulisses avec Cécile Bertin, sa « maman / assistante », déjà présente l’an dernier, et qui rêve d’avoir un coureur un peu moins « chien fou »… Tout y est pour vous plonger dans l’ambiance…

Casquette Verte Cécile Bertin
Casquette Verte et son assistante Cécile Bertin quelques minutes avant le départ. Source Film

Casquette Verte pendant

Pendant. Casquette Verte a été sage, il n’a pas pris un départ canon comme l’an dernier, mais est resté dans le peloton de tête. On se régalera de voir sa formidable popularité et son sens du spectacle lors du passage de Notre-Dame de la Gorge, porté par le public, puis cette nuit à courir sans jamais se départir.

On découvrira sa fraîcheur étonnante et son arrivée speed à Courmayeur, à 3h38 du matin, où il pointe en 38ème position après 9h38 de course. Lucide, organisé, toujours debout, sans jamais vouloir s’asseoir. Et un redémarrage sur les chapeaux de roue !

Voir la vidéo 23 heures avec casquette Verte ICI

Et puis ce long chemin jusqu’à Champex-Lac, la fatigue qui commence à se faire sentir, les encouragements toujours, et ses retrouvailles avec la star Courtney Dauwalter. Il pointe en 23ème position à Champex après 15h45 de course, toujours en lice pour faire moins de 23 heures, son objectif. Un peu moins bavard, plus fatigué, mais toujours debout.

Il faut aussi voir l’accueil délirant qu’il reçoit au Col de la Forclaz, où la foule en délire le porte littéralement. Puis son arrivée à Vallorcine, 21ème après 20h13 de course, et l’émotion de Maman Cécile, qui sait que son poulain ira au bout et terminera dans le Top 25.

Casquette Verte Forclaz
Au Col de la Forclaz, la foule en délire et l’écriteau “Une petite bière pour Casquette Verte” ! Source Film

Casquette Verte après

Les images de l’arrivée sont grandioses, Casquette Verte telle une rockstar au milieu d’une foule surexcitée, drapeau sur les épaules. Le traditionnel 360° sur la ligne d’arrivée, puis l’athlète qui s’écroule, épuisé. 21ème en 23h 03mn 13s, l’objectif est presque atteint, la performance remarquable. Plus tard, le perfectionniste qui se cache derrière l’homme du show revient sur ce chrono. Une légère déception, car il n’a pas su aller chercher plus loin et avoue avoir subi après Champex, limitant la casse. Il rêvait d’un 22h, il devra se contenter d’un 23h.

Casquette Verte Chamonix
S’allonger enfin, après 23h 03mn et 13s d’effort. Source Film

Casquette Verte en 2024

Alexandre Boucheix reviendra-t-il sur l’UTMB en 2024 ? Réponse en fin de vidéo… Alors, seule demeure une question : pourquoi Cécile Bertin a-t-elle un tee-shirt Hoka pour faire l’assistance d’un coureur Salomon ?

Regarder la vidéo 23 heures avec Casquette Verte

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Lors de la finale de la saison 2023 à Il Golfo dell’Isola, en Italie, du 19 au 22 octobre, la Golden Trail Series expérimentera un nouveau concept : le parcours en fleur. Le principe : 5 boucles différentes avec un passage commun dans une fan zone. L’objectif : permettre aux spectateurs de voir passer les coureurs plusieurs fois au même endroit, et rendre le trail encore plus spectaculaire ! On vous explique tout.

Courses en fleur : une fan zone pour cinq passages !

Sur les deux courses hommes et femmes d’Il Golfo dell’Isola Trail – grande finale en Italie – la Golden Trail Series s’apprête à expérimenter un concept inédit : le parcours en fleur. Le principe : cinq boucles, toutes différentes, qui permettront aux coureurs de passer à cinq reprises en plein cœur d’une Fan Zone remplie de spectateurs.

« Depuis la création de la Golden Trail Series en 2018, l’un de nos objectifs principaux est de réfléchir à comment rendre le trail le plus spectaculaire possible sans dénaturer ce qui fait l’essence de ce sport, explique Grégory Vollet, directeur de la Golden Trail Series. Sur l’ensemble de nos courses, nous proposons désormais une Fan Zone avec la possibilité, pour les spectateurs de voir passer les coureurs. Nous leur fournissons gratuitement des casquettes, des cloches, pour qu’ils puissent faire un maximum de bruit et encourager les athlètes. Si ces Fan Zones ont de plus en plus de succès – on l’a notamment vu à Zegama, au Marathon du Mont-Blanc ou à Sierre-Zinal – elles ne permettent pas aux spectateurs de suivre la course sur la durée… Avec ce nouveau concept de « course en fleur » on leur permet de voir passer les coureurs 5 fois sans bouger ! Ils peuvent même les voir 6 fois s’ils se rendent sur la ligne de départ située à 200 mètres. » 

Les 5 boucles du parcours de la finale, tracés avec un passage commun dans la Fan Zone, pour plus de spectacle. Source GTWS 2023

Courses en fleur : un impact moins important ! 

Ce type de parcours permet également de résoudre un certain nombre de problématiques environnementales et de sécurité liées à l’organisation de compétitions sportives en montagne. « Avec un parcours en fleur les spectateurs n’ont plus besoin de se déplacer pour suivre les coureurs, on limite donc ainsi la circulation dense en zone montagneuse, poursuit Grégory Vollet. D’une manière générale, ces événements auront un impact écologique réduit comparativement à un événement plus classique où beaucoup de monde se déplacent sur plusieurs ravitaillements, pas seulement les spectateurs. On a ici un seul ravitaillement en zone urbaine avec un impact bien moindre et maitrisé sur la nature. On augmente également la sécurité des coureurs qui ne se trouvent jamais à plus de 5 kilomètres du poste de secours. »

Courses en fleur : de l’authenticité…

À la lecture de ce nouveau concept, certains athlètes ont d’abord émis quelques doutes. C’est le cas par exemple de la Suissesse Judith Wyder (Hoka / Red Bull), actuellement deuxième du classement général de la GTWS. « Si on considère le trail comme une aventure, une façon d’explorer au plus loin, le plus rapidement possible, alors ce genre de parcours n’est pas idéal, explique-t-elle. Mais je pense que pour une finale cela peut malgré tout être super cool. »

Grégory Vollet l’assure, hors de question de renier sur les valeurs du trail. « Nous faisons tout pour développer le show que représente le trail running mais nous ne voulons absolument pas en faire un sport aseptisé pour autant, comme cela a pu être le cas dans le passé pour d’autres sports ! Nous conserverons, sur l’ensemble de nos saisons, des parcours historiques comme Zegama, le Marathon du Mont-Blanc ou Sierre-Zinal. Mais si ce genre de parcours en fleur, avec des boucles, séduit les athlètes et les spectateurs, nous pensons à en imaginer d’autres dans le futur.

Chacune des boucles du parcours de la finale présente un véritable intérêt pour les coureurs avec des difficultés physiques et techniques authentiques. Ce nouveau concept nous demande un peu plus de travail pour établir des parcours qui font sens ; il faut trouver les lieux qui s’y prêtent, ce n’est pas simple… Mais au final, je pense que tout le monde est gagnant : les spectateurs, les athlètes, et nous organisateurs qui souhaitons augmenter la visibilité de notre sport. »

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Judith Wyder lors de sa victoire à la DoloMyths Run. Photo GTWS 2023

Courses en fleur : ambiance assurée !

Car, effectivement, si les spectateurs y trouvent leur compte, les athlètes aussi se montrent enthousiastes quant à ce nouveau concept de course. C’est notamment le cas du Français Anthony Felber (Sidas X Matryx), actuel 14e au classement général de la GTWS : « Je suis assez excité par l’idée ! Au début, quand j’ai vu la distance, je trouvais ça un peu court pour moi… Mais voir ce parcours inédit m’a bien remotivé ! C’est quelque chose d’unique et je pense qu’il va y avoir une sacrée ambiance.

D’un point de vue du spectateur c’est génial pour suivre la course et d’un point de vue du coureur ça va nous permettre de découper le parcours en plusieurs boucles et ça devrait être plus efficace pour se dépasser. Il n’y aura pas trop de temps morts ou de parties creuses où il est facile de décrocher mentalement. J’ai hâte de voir ce que ça va donner ! »

Judith Wyder aussi l’admet : « Si on se place du côté du spectateur, c’est vraiment génial d’avoir ce genre de parcours ! Et je ne peux pas me plaindre non plus : je vais pouvoir voir mes enfants 5 fois ! Cela représente beaucoup pour eux de pouvoir me voir et m’encourager. Et cela veut aussi dire que je n’aurais pas à marcher dimanche lors de la course masculine… Je n’aurais qu’à m’assoir et à encourager les mecs ! »

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Ce sont des données précieuses récupérées et communiquées par Mathieu Blanchard après l’UTMB : le temps d’arrêt sur les ravitaillements des athlètes élites a considérablement baissé entre 2022 et 2023, et les hommes y passent moins de temps que les femmes. Causes, conséquences, l’athlète du team Salomon a ouvert le débat. On fait le point.

Temps d’arrêt aux ravitaillements : la curiosité de Mathieu Blanchard

On ne se refait pas, même lorsqu’on a décidé de s’inventer une nouvelle vie, à 30 ans, pour la dédier à la course à pied et l’aventure. Mathieu Blanchard a une formation d’ingénieur, un esprit d’analyse et une envie de compréhension qui ne le lâche pas. Lors d’une interview qu’il nous a accordée en début d’année, il expliquait : « Il y a d’autres critères que j’ai pu explorer, comme la résistance au sommeil, ou la perturbation du système nutritionnel basé sur trois repas par jour, avec un certain nombre de calories à ingérer, ou encore la gestion de l’énergie. Et au milieu de tout ça, il y avait aussi une histoire de performance, aller d’un point A à un point B le plus vite possible. Toucher du doigt tous ces paramètres et tenter de les maîtriser et les optimiser est quelque chose qui me passionne. »

Lire l’interview de Mathieu Blanchard ICI

Parmi les fameux paramètres à prendre en compte pour aller d’un point A à un point B le plus vite possible, il y a les temps de course, mais aussi les arrêts aux ravitaillements. Mathieu Blanchard s’est donc attelé à réunir quelques données et les partager, pour essayer de comprendre cette évolution.

Temps d’arrêt aux ravitaillements sur l’UTMB : les données communiquées par Mathieu Blanchard

Ainsi, il publiait le 8 septembre sur son compte Facebook ce texte accompagné de ces chiffres :

« Je viens de m’amuser à faire des comparatifs du temps passé aux ravitos UTMB en 2022 et 2023 pour le TOP10 femmes et hommes. Les chiffres viennent de “LiveTrail”, 6 ravitaillements sont pris en compte sur un total de 13 (Chapieux, Courmayeur, La Fouly, Champex, Trient, Vallorcine). 2 ravitaillements sur les 6 ne sont pas assistés (Chapieux et La Fouly). »

Et le champion français de partager ses constatations sur la durée des ravitos et les différences hommes/femmes :

Durée totale ravitos 2023 VS 2022
Les hommes sont 1,37 fois plus rapides en 2023 qu’en 2022
Les femmes sont 1,41 fois plus rapides en 2023 qu’en 2022

Durée totale ravitos 2023 Hommes VS Femmes
Les hommes sont 1,76 fois plus rapides

Durée totale ravitos 2022 Hommes VS Femmes
Les hommes sont 1,8 fois plus rapides

En 2022 et 2023, femmes et hommes, 4 du Top 5 des plus rapides aux ravitos finissent dans le Top 5 classement final.

En 2022 et 2023, le plus rapide sur les ravitos ne gagne pas la course chez les hommes, mais la plus rapide sur les ravitos gagne la course chez les femmes.

temps de pause ravitos
Les tableaux comparatifs 2022 / 2023 publiés par Mathieu Blanchard sur son compte Facebook.

Temps d’arrêt aux ravitaillements sur l’UTMB : le débat ouvert par Mathieu Blanchard

À la suite de ces constatations, Mathieu Blanchard a donc ouvert le débat, afin de recueillir différents avis, coureurs, spécialistes. 3 interrogations étaient au menu :

1/ Pourquoi les durées totales aux ravitaillements baissent drastiquement entre 2023 et 2022 ? (Sachant que si on compare avec les années précédentes, l’écart est encore plus énorme.)

2/ Pourquoi les hommes sont beaucoup plus rapides que les femmes aux ravitaillements ?

3/ Être rapide aux ravitaillements est-il gage de performance pour le classement final ?

Temps d’arrêt aux ravitaillements : Mathieu Blanchard après Xavier Thévenard

Avant d’analyser la pertinence des différentes réponses apportées, la plupart des intervenants soulignent un point précis : c’est en 2022 que Mathieu Blanchard a lui-même montré que le ravitaillement était un point technique à travailler, notamment lors de sa confrontation avec Kilian Jornet. Le Français, avec ses ravitos express orchestrés par sa compagne Alix, semble avoir été l’élément déclencheur de ce fait de course qui n’était pas utilisé et pris en compte par le passé par le top niveau. Ses ravitaillements cette année, que l’on a pu suivre précisément grâce aux retransmissions, ont même été comparés aux ravitaillements pneus/essence que l’on peut voir en Formule 1, avec des gestes précis, millimétrés. Et qui, forcément, font des émules.

Si Mathieu Blanchard a attiré l’attention sur ce fait de course, il faut cependant rendre à César ce qui lui appartient. En l’occurence à Xavier Thévenard. En effet, le record sur les 6 ravitaillements (4 avec staff/2 solos) de l’UTMB, malgré une année ou les athlètes ont dû changer de vêtements avant la nuit aux Contamines, est détenu par le Jurassien avec 9mn 36s en 2017, souligne Jean-Michel Faure-Vincent, le “Monsieur Trail” de Salomon. Ainsi, en 2017, le classement s’établissait ainsi :
Xavier Thévenard : 9mn 36s
Tim Tollefson : 12mn 22s
François D’Haene : 13mn 50s 
Pau Capell : 14mn27s
Kilian Jornet : 16mn11s
Jim Walmsley : 55mn24 (dont plus de 37mn sur Fouly et Champex)

L’évolution du trail de haut niveau explique certainement ce phénomène, soulignent d’autres intervenants : plus un sport évolue, plus les gains marginaux (matériel, ravitos, nutrition, etc…) prennent de l’ampleur puisque les athlètes sont de plus en plus professionnels et que les écarts de niveau se resserrent. Et ce d’autant plus qu’il y a de la densité, donc de la concurrence directe. C’est une évolution que l’on a pu voir sur les triathlons par exemple, où les transitions peuvent jouer d’une manière importante sur le classement d’une course. Certains athlètes s’entraînent d’ailleurs spécifiquement sur les transitions, pour gagner quelques précieuses secondes.

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A l’orchestration des ravitaillements de Mathieu Blanchard, sa compagne Alix. Photo Jannyka

Temps d’arrêt aux ravitaillements : faire monter la pression

Être rapide peut aussi faire partie d’une stratégie, une manière de mettre la pression sur ses adversaires. Lors de l’UTMB 2022, le dernier ravitaillement à Vallorcine entre Kilian Jornet et Mathieu Blanchard avait été un grand moment de bras de fer. Entrés dans la même seconde sous le chapiteau, les deux hommes se s’étaient pas quittés des yeux et étaient ressortis au coude à coude, aucun athlète ne voulant céder le moindre mètre sur cet épisode.

Plus près de nous, lors de l’UTMB 2023, Germain Grangier, arrivé en même temps que Jim Walmsley au ravitaillement de Champex-Lac, s’interroge sur l’état de forme de l’Américain, qu’il vient de rejoindre et qui semble avoir un coup de moins bien. Le Français décide donc d’écourter son ravitaillement pour partir avant lui, et lui mettre un coup de pression supplémentaire, à la fois pour faire monter son stress, mais aussi pour l’empêcher de faire son ravitaillement complet, donc potentiellement l’affaiblir quelques kilomètres plus loin. Si Jim Walmsley a effectivement écourté son ravito pour repartir juste derrière le Français, il a néanmoins su parfaitement gérer ce coup de pression.

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Ravitaillements : les « perfs » de l’assistance

Il faut également noter que ce gain de temps aux ravitaillements est grandement dépendant de la « performance » de la personne réalisant l’assistance. Une fois de plus, la précision des gestes d’Alix lors de ses interventions sur les ravitaillements de Mathieu Blanchard est bluffante, comme si le « ballet » avait été répété une multitude de fois. L’athlète n’a qu’à se laisser faire, tout est défini à l’avance. C’est donc une meilleure définition en amont des besoins des athlètes lors des ravitaillements qui permet aujourd’hui de savoir précisément quels gestes effectuer, et dans quel ordre.

Voir aussi L’UTMB 2023 de Mathieu Blanchard en 10 photos

De plus, le décryptage des ravitos des courses précédentes permet de corriger les erreurs, les petits détails. Sans oublier les progrès « technologiques » des équipements, principalement des sacs, qui autorisent une organisation plus rythmée, sans tergiversations. Finies les flasques qui ne rentrent pas dans les poches prévues à cet effet, aujourd’hui, l’élasticité des matières permet de les enfiler avec rapidité, évitant bien des énervements et pertes de temps.

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Des plannings de ravitaillement très précis, l’amour en prime. Photo Stéphane Demard.

Temps d’arrêt aux ravitaillements : à propos de l’écart hommes / femmes

Le premier critère qui se détache dans le débat est la moindre densité d’athlètes aux performances comparables chez les femmes, qui se traduit dans les faits par des écarts plus importants entre les premières places. Moins nombreuses et donc moins dans l’esprit de compétition que les hommes, moins pressées par les adversaires, les leaders féminines s’autoriseraient à prendre un peu plus de temps aux ravitaillements.

Seconde explication, purement physiologique : les femmes ont « quelques trucs à faire en plus que les hommes », genre le passage aux toilettes obligatoire en toute intimité, qui se fait moins facilement dans la nature, surtout quand pour certaines c’est en pleine période de règles !

On a pu également voir des choses surprenantes lors de cet UTMB 2023, comme par exemple Courtney Dauwalter qui prend le temps de se mettre des gouttes dans les yeux et de se brosser les dents (elle l’a fait 4 fois lors de l’épreuve!). Quant à la Chinoise Fuzhao Xiang, elle s’est pratiquement fait une pédicure à Courmayeur ! Et certaines de rajouter avec humour que le ratio de différence de temps homme/femme sur les ravitos est probablement le même que le ratio de différence de temps passé sous la douche…

Enfin, une dernière explication qui revient de façon récurrente : le travail des accompagnateurs de l’ombre, en l’occurence des femmes, qui font l’assistance des hommes, et qui seraient plus méticuleuses et organisées, capables de prendre les choses en mains avec autorité. À voir l’orchestration des ravitaillements de Mathieu Blanchard par Alix, cela ne fait aucun doute.

Temps d’arrêt aux ravitaillements : performance et classement final

Un point de vue semble faire l’unanimité : la rapidité aux ravitaillements est cruciale seulement dans les duels qui se jouent au coude à coude, comme en 2022 entre Kilian Jornet et Mathieu Blanchard, ou cette année entre Germain Grangier et Jim Walmsley. Sinon, chercher à grappiller des secondes reste accessoire, même si à l’arrivée, oui, le temps est précieux. Avoir pris 5 minutes de plus que Mathieu Blanchard n’a pas empêché Kilian Jornet de s’imposer en 2022. Et avoir le 6ème temps de pause en 2023 n’a pas empêché Jim Walmsley de s’octroyer sa première victoire avec une confortable avance.

Il est d’ailleurs important de souligner que dans les deux exemples cités ci-dessus, c’est sur le terrain de la course à pied que les victoires se sont dessinées. En 2022, c’est en accélérant dans la dernière montée que Kilian Jornet prend 8 minutes à Mathieu Blanchard, et en conserve suffisamment pour finir raisonnablement. Et en 2023, c’est en accélérant à la sortie de Champex-Lac que Jim Walmsley décroche Germain Grangier, malgré le coup de pression que le Français lui a mis au ravitaillement.

Laisser le corps en action

Néanmoins, des ravitaillements rapides peuvent avoir des répercussions indirectes sur la performance. En laissant le corps « en route », sans qu’il ait le temps de se poser, certains athlètes évitent d’avoir envie de prolonger la pause et de sortir de leur course. Mathieu Blanchard était très fatigué et avait de grosses douleurs aux cuisses lors de son arrivée à Courmayeur en 2023, mais son arrêt express ne lui a pas laissé le temps de penser à ces douleurs, ou de les verbaliser trop longtemps. À ce titre, des ravitaillements rapides peuvent donc jouer un rôle crucial dans la performance. D’ailleurs, le Top 10 des ravitos les plus rapides et Top 10 du résultat de la course sont clairement corrélés : les 10 plus rapides aux ravitos ont fini aux 10 premières places chez les hommes comme chez les femmes, en 2022 comme en 2023.

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Le petit coup de boost d’Alix à Mathieu Blanchard. Photo UTMB 2023 / DR

Temps d’arrêt aux ravitaillements : que retenir pour les coureurs « normaux »

Il est évident que les analyses ci-dessus ne concernent que les athlètes élites, et que les coureurs « normaux » ont tout intérêt à ne pas raccourcir leur temps de pause aux ravitaillement pour imiter la tendance. Si on ne peut pas gagner une course en sautant les ravitos, on peut la perdre.

Lorsque l’on est dans une dynamique de course et que l’on se sent bien, l’objectif au ravitaillement sera de prendre l’essentiel et de ne pas traîner. Mais lorsqu’on commence à être dans le dur, le ravitaillement devient un moment de ressources essentiel, qu’il convient de ne pas négliger pour trouver du réconfort autour d’un repas et de ses proches.

Attention cependant, dans plus de 50% des cas, les abandons surviennent justement aux ravitaillements, avec ce que l’on appelle l’ « effet de groupe ». En voyant des coureurs épuisés rendre leur dossard, on peut avoir tendance à se démotiver et relativiser son propre abandon du fait du nombre. Cet effet « Je ne suis pas le seul » risquerait de vous faire abandonner, alors qu’en restant concentré dans votre effort, vous auriez pu rester mobilisé moralement et continuer.

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C’est au pied du Pic de la Frondella, en Espagne, que Kilian Jornet a débuté le 2 octobre un périple qui s’est terminé 8 jours plus tard à la Pique d’Estats Durant cette période, le Catalan a choisi de parcourir les sentiers de son enfance, sur quelques 485,65 kilomètres et 43 000 mètres de dénivelé positif cumulés en plus de 155 heures d’activités. Une aventure qu’il décrit comme l’une des plus difficiles de sa vie, et qui interroge sur ses ambitions personnelles, après une année sans grandes courses suite à sa blessure, son absence à Chamonix et cette forme éblouissante 1 mois plus tard, quelques jours avant la Diagonale des Fous…

Kilian Jornet : « Une des choses les plus difficiles que j’ai jamais faites ! »

Voyager sur les terres de son enfance n’a sans doute pas la même saveur pour tout le monde. Pour Kilian Jornet, cofondateur et athlète du team NNormal, l’expérience a avant tout le goût de l’effort. “Redécouvrir des sommets que j’avais oubliés a été une expérience spectaculaire et, d’un autre côté, l’une des choses les plus difficiles que j’aie jamais faites”, a-t-il expliqué, à peine redescendu de la Pique d’Estats, dernière étape de son pèlerinage.

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Photo NNormal

Relier tous les sommets de plus de 3000 mètres des Pyrénées

Atteindre le sommet du Vignemale, du Mont Perdu ou du pic d’Aneto – toit des Pyrénées – est un objectif ambitieux pour de nombreux passionnés de montagne. Pour Kilian Jornet, ils ont également toujours revêtu une symbolique forte. C’est pourquoi il rêvait depuis longtemps de retourner dans les Pyrénées et de retrouver les sommets et les paysages qui l’ont vu grandir. « Cette année, je voulais prendre le départ de plusieurs courses, mais cela n’a pas été possible en raison d’une blessure. Après ma convalescence, je me suis penché sur différents projets jusqu’à ce que l’idée de relier les sommets de plus de 3 000 mètres des Pyrénées fasse son chemin. J’avais cette envie, mais je ne savais pas si c’était un défi réalisable ou une pure folie. Après avoir consulté des personnes connaissant bien les sentiers pyrénéens, j’ai décidé de me lancer », explique Kilian Jornet.

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Photo NNormal

Des ascensions que Kilian Jornet avait réalisées à 13 ans !

Son périple a commencé le lundi 2 octobre au pied du Pic de la Frondella avec une idée en tête : profiter du voyage et traverser les Pyrénées en passant par 177 sommets de plus de 3 000 mètres. Parmi eux, certains des plus emblématiques de la chaîne pyrénéenne. Au cours de ces 8 jours de traversée, il aura réalisé plusieurs exploits : relier plus de 40 sommets en une seule journée, marcher pendant 39 heures consécutives et utiliser le vélo pour relier plusieurs sections entre elles.

La joie d’atteindre chacun des sommets a été la plus belle des récompenses après ces longues heures d’effort, comme il a pu le confier à la fin de son aventure : « Se déplacer le long de ces crêtes a été un vrai bonheur, j’ai adoré les chemins. J’avais déjà fait l’ascension de ces sommets à l’âge de 13 ans, mais je ne m’en souvenais pas. Cela m’a plongé dans une expérience visuelle intense. »

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L’occasion de tester des prototypes de la marque Nnormal

Au cours de cette aventure, Kilian Jornet a parcouru les crêtes des sommets les plus emblématiques de la chaîne pyrénéenne : Balaitus, Garmo Negro, Vignemale, cylindre du Marboré, Mont Perdu, Pic Long, Pic de Posets, pointe de Literole, pic d’Aneto, Pic Sayó , Pic du Montcalm, Pic d’Estats, et bien d’autres encore. Il a profité de ce raid intense pour tester différents prototypes de la marque NNormal sur des chemins aussi techniques que variés : « Cela a été un excellent terrain d’essai : l’usure de plusieurs années, concentrée en une semaine », détaille-t-il. Et certainement de nouveaux modèles à paraître au printemps prochain.

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Photo NNormal

Kilian Jornet et NNormal, des choix qui interrogent

Au delà de l’exploit, 2023 reste une drôle d’année pour Kilian Jornet ! Alors que la 50ème édition de Sierre-Zinal et l’anniversaire de l’UTMB étaient à son programme, il n’a fait aucune grande course suite à une blessure révélée fin juin. Ainsi, début septembre, il ne s’est pas déplacé pour les 20 ans de l’UTMB, lui, quadruple vainqueur et tenant du titre, arguant alors pouvoir à peine marcher.

Pourtant, un mois plus tard, le Catalan réalise, sans autre validation de sa performance que ses statistiques sur Strava, et sans en avertir les médias en amont, un exploit physique inédit, démontrant au passage son aptitude à participer, voire gagner le Grand Raid de la Réunion. Mais il n’y sera pas, certainement pour préserver son bilan carbone, déjà écorné par les photographes et vidéastes l’ayant suivi pour la marque NNormal lors de son exploit pyrénéen « solitaire ».

Une marque qui, rappelons-le, reste plutôt confidentielle en France, ne parraine aucune course, ne soutient pas les médias par des achats d’espaces, et n’a pas initié à ce jour de dynamique envers les jeunes, à l’instar des académies portées par Brooks, Asics, Salomon et bien d’autres.

Kilian Jornet, seul au monde en NNormal ?

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