Pas de course en vue ! Ou alors un projet très lointain type grand trail pour lequel il est encore trop tôt pour entamer une préparation spécifique… Quel plan d’entraînement adopter pour progresser malgré tout ? Voici 2 programmes de 2 mois adaptés à vos besoins.
Zéro objectif à court terme : que faire ?
Plusieurs cas de figure peuvent expliquer qu’un traileur n’ait pas d’objectif immédiat. Cela peut être parce qu’il n’aime pas la compétition et veut courir uniquement pour garder la forme et/ou le plaisir. Cela peut aussi être parce qu’il a un grand objectif mais qu’il est encore trop tôt pour le préparer spécifiquement. Et cela peut enfin être parce qu’il n’est pas contre le fait de participer à une course, mais qu’il n’a rien vu qui le tente pour le moment.
Si vous êtes dans le premier cas, choisissez en priorité un programme de préparation physique générale. Avoir un cadre d’entraînement pourra vous aider à vous motiver et à ne pas vous blesser, vu que vous souhaitez uniquement vous maintenir en forme et que progresser n’est pas pour vous une fin en soi. Pour rester en forme, entraînez-vous le plus régulièrement possible, et soignez au maximum la qualité de votre alimentation et de votre sommeil. Dans les deux autres cas, en plus de ce programme de préparation physique générale destiné à entretenir votre forme, il peut être judicieux d’ajouter un programme d’entraînement en endurance, pour être capable d’avaler des kilomètres sans trop souffrir le moment venu.
Photo DR
Programme 8 semaines pour progresser en préparation physique
Travailler votre foulée et votre posture et avoir une musculature tonique et réactive n’est pas anodin. Non seulement cela vous permet d’entretenir votre forme, mais si vous avez un objectif lointain, cela va vous permettre de tirer le meilleur parti de la préparation intensive que vous allez ensuite infliger à votre corps pour préparer cet objectif. Cela vous évitera bien des blessures et des déboires inhérents à un entraînement manquant de progressivité sur un organisme pas suffisamment endurci pour le supporter.
Le programme que nous vous proposons comporte donc des exercices de renforcement musculaire (voir ci-dessous le paragraphe « 4 exercices de renforcement musculaire »), des éducatifs de foulée (voir ci-dessous le paragraphe « Comprendre les tableaux ») et des séances de côtes courtes et pas trop pentues, sur lesquelles vous chercherez à vous grandir et à monter les genoux, pour une musculation naturelle dans le geste.
Le programme 8 semaines pour progresser en préparation physique. Source Esprit Trail
Exercices de renforcement musculaire (RM) des quadriceps
Exercice 1 : Renforcement des quadriceps en isométrie
Assis dos au mur (sans chaise, ni tabouret !), les cuisses bien horizontales et les jambes bien verticales, tenez la position 4 x 30’’ les deux premières semaines, puis 5 x 30’’, 5 x 40’’, 5 x 45’’, et 5 x 50’’, avec des temps de récupération égaux aux temps de soutien.
Exercice 2 : Renforcement des quadriceps en dynamique
Sur un pied, en appuyant ou non une main contre un mur si vous en avez besoin pour conserver votre équilibre, fléchissez la cuisse à environ 45° en gardant le pied à plat et le dos droit, puis remontez de façon tonique. Faites 3 séries de 6 répétitions sur chaque pied les deux premières semaines, puis 3 x 7, 3 x 8, 3 x 9, et 3 x 10, en alternant chaque fois de pied.
Exercices de renforcement musculaire général
Exercice 3 : Renforcement des mollets et des chevilles
Sur un pied, en appuyant ou non une main contre un mur si vous en avez besoin pour conserver votre équilibre, montez sur la pointe du pied, tenez 1 ou 2’’ et reposez le talon. Faites 3 séries de 6 répétitions sur chaque pied les deux premières semaines, puis 3 x 7, 3 x 8, 3 x 9, et 3 x 10, en alternant chaque fois de pied.
Exercice 4 : Renforcement des abdos et dorsaux
En appui sur les coudes et les pieds, face au sol, votre corps doit former une ligne droite entre vos épaules et vos talons. Contractez surtout bien les abdos et les fessiers, sans oublier de respirer ! Au début, faites-vous observer, ou contrôlez votre position dans un miroir, pour être sûr de former une belle « planche ». Tenez la position 4 x 30’’ les deux premières semaines, puis 5 x 30’’, 5 x 40’’, 5 x 45’’, et 5 x 50’’, avec des temps de récupération égaux aux temps de soutien.
Programme 8 semaines pour progresser en endurance
C’est le moment de vous bâtir de solides fondations, à la fois pour tenir la distance lors d’un futur objectif, et pour avoir une bonne base d’endurance sur laquelle vous appuyer lorsque vous souhaiterez entamer une préparation spécifique. Choisissez donc le plan d’entraînement pour progresser en endurance. Ou mieux, enchaînez les deux programmes !
Le programme 8 semaines pour progresser en endurance. Source Esprit Trail
Comprendre vos programmes
LD = Lignes Droites : Accélérations progressives sur environ 80m de préférence sur terrain souple, par exemple sur un terrain de football, avec accélération dans les longueurs ou les diagonales et les récupérations dans les largeurs. R’ : Temps de récupération en trottinant. R’ en desc : Récupération en redescendant au départ de la côte à l’aise. RC : Temps de retour au calme en trottinant. • Lorsque les allures ne sont pas précisées, c’est que les footings doivent être effectués à l’aise, soit environ 65 à 70% de VMA. RM : Renforcement Musculaire (voir paragraphe « 4 exercices de renforcement musculaire ») EF : Éducatifs de Foulée = montées de genoux, talons fesses, sursauts, bondissements, ciseaux, sur environ 50m, suivis de 50m en accélération progressive, le tout sur terrain souple.
Cet article est paru dans le magazine Esprit Trail Hors-Série Spécial Entraînement 2023.
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/04/sentrainer-sans-objectif-1.jpg8001200Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-04-13 05:00:002023-04-15 19:22:01Comment s’entraîner sans objectif à court terme ? 2 programmes pour progresser
Si les trails ont lieu tout au long de l’année, les courses de skyrunning interviennent uniquement durant les beaux jours, lorsque les sentiers d’altitude sont praticables. Des épreuves très techniques, avec beaucoup de montées et de descentes à des altitudes où l’oxygène vient à manquer, et qui demandent des qualités particulières. Sans chambouler votre préparation habituelle, la base de cet entraînement spécifique repose sur le renforcement musculaire des jambes : celui des quadriceps pour ne pas trop souffrir en descente et celui des muscles postérieurs pour carburer en montée. Voici les bonnes techniques pour se préparer à « courir dans le ciel », et les conseils d’un pro de la discipline, Sylvain Cachard, champion d’Europe de course en montagne en titre.
Skyrunning : courir dans le ciel
Si au cours du XXème siècle des guides de haute montagne ont pris l’habitude de se confronter sur des ascensions en haute altitude, c’est à un alpiniste italien, Marino Giacometti, que revient la paternité du skyrunning. En 1992, il définit les règles de la discipline (« Un sport qui se déroule en haute altitude et consiste à courir dans le ciel »), organise les premières courses sur le Monte Rosa (en Italie) et sur le Mont Blanc, puis met sur pied l’année suivante le premier circuit de skyrunning officiel. Le succès est immédiat, et Giacometti fonde dans la foulée la FSA (Federation for Sport at Altitude), puis atteint une forme de consécration en organisant les premiers championnats du monde en 1998 à Cervinia, en Italie.
Photo DAN PATITUCCI / DR
Quatre ans plus tard, la FSA lance la Skyrunner World Series, un circuit mondial regroupant différentes épreuves de montagne existantes, dont entre autres la mythique course suisse de Sierre-Zinal. Peu à peu, le calendrier du circuit s’étoffe, intégrant quasiment exclusivement des épreuves de skyrunning, avec notamment la 6000D en France, le marathon de Pikes Peak aux États-Unis, la Dolomite SkyRace en Italie ou encore la fameuse boucle de Zegama-Aizkorri au Pays Basque.
Depuis, la discipline s’est encore plus développée sous l’égide de la Fédération Internationale de Skyrunning, créée en 2008 par l’infatigable Marino Giacometti, donnant naissance à des circuits de course très relevés partout dans le monde.
Photo FOCUS-OUTDOOR / DR
Skyrunning : une discipline qui tutoie les sommets
Si l’expression « courir dans le ciel » revêt un caractère poétique qui incite à l’évasion et la liberté, le skyrunning n’en reste pas moins une discipline très codifiée, dont les spécificités sont bien définies par différentes instances, ce qui lui permet de se démarquer des autres disciplines proches que sont la course en montagne et le trail. Ainsi distingue-t-on la course en montagne, qui se déroule en milieu montagnard avec une altitude maximale de 3 000 mètres, pouvant comprendre de courts tronçons de bitume (pas plus de 20 % de la distance totale) et donc la pente moyenne doit être comprise entre 5 % et 20 %.
Le trail, de son côté, ne se pratique pas qu’en montagne, emprunte des sentiers et des chemins de terre, avec des portions de bitume possibles, et ses épreuves sont classés en fonction de leur distance, de trail découverte pour les parcours de moins de 20km à ultra-trail au-delà de 80km, avec des dénivelés pouvant dépasser les 3000 mètres.
Enfin, selon le Ministère des Sports français, le skyrunning, version extrême de la course à pied en montagne, doit se dérouler de préférence à une altitude supérieure à 2000 mètres, et pouvant dépasser les 4000 mètres, comme le marathon de Pikes Peak, dans le Colorado, dont l’arrivée se situe à 4302m !
Photo SKYRACE DES MATHEYSINS 2 / Rainer Ost
Ne pas confondre skyrunning et escalade
Les tronçons sur bitume doivent représenter au maximum 15 % de la distance totale, et au moins 5 % du parcours doit avoir une pente supérieure à 30%. Dernier point, et non des moindres : les parcours, techniques et exigeants, peuvent inclure des tronçons à effectuer à l’aide de cordes, voire des passages courts en via ferrata ou dans des zones « hors piste » où il n’y a pas de sentier.
Attention cependant, il ne faut pas confondre skyrunning et escalade. La difficulté d’escalade ne doit d’ailleurs pas dépasser le deuxième degré (soit une progression en marchant avec éventuellement les mains pour s’équilibrer ou négocier le terrain). Enfin, selon le règlement établi par la Fédération internationale de skyrunning, les épreuves peuvent passer à travers des pierriers, sur des glaciers ou de la neige. Et pour les épreuves organisées en des endroits où le relief ne dépasse pas 2000 mètres d’altitude, le parcours doit atteindre les sommets locaux les plus élevés.
Les 3 disciplines du skyrunning
On considère qu’il existe 3 catégories d’épreuves de skyrunning, globalement définies par la longueur du parcours.
– Pour la première, le format Sky, la distance de l’épreuve doit être comprise entre 20 et 49 kilomètres, avec au minimum 1200 mètres de dénivelé positif. Les épreuves se tenant à plus de 4000 mètres peuvent être plus courtes, mais doivent au moins faire 10 kilomètres.
– La seconde, la plus longue, est le format SkyUltra. La distance de l’épreuve doit être comprise entre 50 et 99 kilomètres avec au minimum 3000 mètres de dénivelé positif. Le temps de course ne doit pas dépasser 16 heures.
– Dernière catégorie, le format Vertical, aussi appelé Kilomètre Vertical ou KV. Le dénivelé doit être de 1000 mètres pour une distance maximale de 5 kilomètres. La pente moyenne doit être supérieure à 20%, et au minimum 5% du parcours doit avoir une pente supérieure à 33%.
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Entraînement skyrunning : de la pente spécifique
Vous l’aurez compris, le skyrunning est une histoire de pente. Et il n’y a pas de secret : pour aller plus vite en grimpant, il va vous falloir avaler des côtes. Autrement dit multiplier les séances de dénivelé. Deux sorties hebdomadaires en pente sont un minimum quasi vital pour espérer des progrès conséquents, surtout pour les épreuves de plus de 20 kilomètres. L’objectif est de gagner en force et en tonicité, mais également d’améliorer le geste technique.
En outre, ce type d’exercices très ciblés va aussi jouer sur le système cardio-vasculaire. L’effort sera donc assez intense, mais profitable, et pas seulement pour le trail. Attention, car au-delà de deux séances hebdomadaires, le rapport bénéfices/risque de blessures devient défavorable au coureur. En période de compétition, une seule séance de côte par semaine est suffisante. Dans la mesure du possible, essayez de varier les entraînements, une séance de côtes courtes mais intensives et une séance basée sur la longueur (le week-end).
Photo Dynafit
Entraînement skyrunning : ne négligez pas le vélo
Que ce soit sur route ou à VTT, le vélo est un plus, indéniablement. Il représente un moyen de limiter les traumatismes, tout en travaillant le cardio et le renforcement musculaire des jambes, avantage certain pour le dénivelé. Il suffit d’observer des jambes de traileurs pour s’en convaincre. Deux types d’exercices sont envisageables : un travail pour développer la puissance de base, composé de sessions courtes et de gros braquets (30 secondes à 1 minute), sur 2 heures maximum ; un deuxième type de séance en pente, avec un enchaînement de cols (3 heures maximum) ou sur un parcours plat, mais en emmenant un gros braquet.
Entraînement skyrunning : renforcement musculaire et gainage
Musculation spécifique, gainage, PPG (préparation physique générale) et pliométrie, les exercices sont différents, mais l’objectif est le même : améliorer sa gestion du dénivelé, et mieux résister en descente. Difficile de détailler tous ces exercices, ils sont nombreux. Rapprochez-vous d’une salle de sport pour travailler les squats, le gainage abdominal, le renforcement musculaire ou l’explosivité. L’objectif d’exercices en pliométrie, par exemple, est d’augmenter la capacité à produire un mouvement plus puissant et plus rapide, les séances sont donc centrées sur des exercices d’explosivité et de vitesse d’exécution, un peu comme pour les sprinteurs (projeté, élévation).
Entraînement skyrunning : le week-end choc, un vrai plus
L’objectif est de concentrer sur un week-end toute une série d’entraînements plus ou moins intenses pour provoquer un phénomène de surcharge qui se transformera, quelques semaines plus tard, et après repos, en surcompensation, et donc en progression. Si, par exemple, vous avez l’habitude de courir 800 mètres de dénivelé positif (D+) lors de votre sortie dominicale sur 2h30, vous pouvez envisager deux sorties de 3 heures le samedi et le dimanche avec de 1000 mètres de D+. L’organisme sera alors en état de « choc », il va développer sa capacité d’adaptation en côte. Essayez de choisir des lieux et des parcours reproduisant le plus possible les conditions réelles de course.
Entraînement skyrunning : les conseils de Sylvain Cachard, champion d’Europe de course en montagne
S’il excelle en course en montagne, Sylvain Cachard n’en est pas moins performant en skyrunning. Vainqueur en 2022 de la Skyrace des Matheysins, l’une des deux épreuves françaises de la Skyrunner World Series, avec le record de l’épreuve à la clé, il vous livre quelques conseils pour mieux « courir dans le ciel ».
Sylvain Cachard lors de sa victoire sur la Skyrace des Matheysins 2022. Photo Margaux Lemap / DR
Y a-t-il des domaines spécifiques à travailler pour être performant en skyrunning ?
Sylvain Cachard : Je considère qu’il faut partir sur une base commune à toutes les pratiques de la course à pied outdoor, que ce soit course en montagne, trail ou skyrunning. J’ai une vision assez triathlète de ce sport, c’est montée, plat, descente. Il faut être le plus complet possible dans les 3 disciplines.
Quels sont les autres facteurs à prendre en compte ?
SC : Il faut rajouter les contraintes extérieures. Il y en a 2 que l’on redoute particulièrement en course à pied, c’est la chaleur et l’altitude. Et dans le skyrunning, c’est surtout l’altitude. Donc s’entraîner en conséquence, en montagne. Et il y a bien sûr le facteur technique. Le skyrunning est aussi une question de technique au sol, parfois hors sentier, sur des crêtes. Dans le technique, il y a une part d’inné, comme l’appréhension de son corps dans l’espace, qui est quelque chose de très important et qui ne s’apprend pas forcément. Mais il y a aussi une part d’acquis, qui se travaille.
À l’entraînement, on a souvent l’habitude de faire nos intenses, de faire nos sorties longues, mais de rester l’air de rien dans notre zone de confort. Par exemple, si on est pas trop à l’aise en descente technique, entre 2 descentes, une un peu roulante et une avec des cailloux, on a tendance à éviter celle avec des cailloux. Alors qu’en fait, des descentes, il faut en bouffer, et en bouffer encore, que ce soit à allure course ou à allure tranquille. C’est la clé pour travailler le technique. Faire le plus d’heures possible dedans pour diminuer l’appréhension.
Sylvain Cachard à l’arrivée de la Pikes Peak Ascent 2022, à plus de 4000m d’altitude. Photo Golden Trail World Series / DR
Si tu avais une astuce de champion à donner, quelle serait-elle ?
SC : C’est un truc que je fais souvent pour travailler le technique : aller dans les terrains très techniques, où il est quasi impossible de courir, ou qui sont très exposés, avec une notion de risque. Après, lorsque l’on revient sur des parcours type la Skyrace des Matheysins, comme c’est moins technique, cela nous paraît facile. L’aller-retour entre différents niveaux de difficulté est très intéressant pour progresser en technique.
Calendrier des Skyrunner World Series 2023
Le calendrier 2023 prévoit 13 courses dans 8 pays différents. La course montant le plus haut sera la Cordillera Blanca Skyrace, qui atteindra une altitude de 4500 mètres. Le money prize s’élèvera cette saison à 100000 euros répartis entre les 10 meilleurs athlètes du circuit.
29 avril – Calamorro Skyrace – Espagne 14 mai – Skyrace Des Matheysins – France 3 juin – Hochkönig Skyrace – Autriche 17 juin – Madeira Skyrace – Madère 24 juin – Minotaur Skyrace – Canada 2 juillet – Cordillera Blanca Skyrace – Pérou 9 juillet – Skyrace du Mercantour – France 22 juillet – Schlegeis 3000 Skyrace – Autriche 26 août – Matterhorn Ultraks “EXTREME” – Suisse 17 septembre – Grigne SkyMarathon – Italie 23 septembre – Gorbeia Suzien – Espagne 7 octobre – LouzanSkyrace – Portugal
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/04/SKYRUNNING-OPEN.png6861200Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-04-11 05:00:002023-04-15 19:21:12Allez plus haut avec le skyrunning
Plus que 15 jours ! L’objectif approche et l’excitation monte. Ou l’inquiétude, selon votre état de forme. Que vous ayez pris du retard, que vous soyez au top niveau timing ou que vous en ayez un peu trop fait, cette dernière ligne droite va être l’occasion de vous remettre sur le bon chemin ou de faire fructifier vos acquis pour le meilleur résultat possible. Grâce à nos 3 programmes d’optimisation, nos équipes techniques vous accompagnent sur ces 15 jours.
Optimisation : trouvez le programme adapté à votre situation
Si vous vous sentez vidé par un programme trop chargé, ou au contraire à cours de forme à cause de soucis durant votre préparation, pas d’affolement. Il est très rare de se sentir en pleine forme à la veille d’un objectif important. Que ce soit psychologiquement ou physiologiquement, il est normal d’être fatigué durant cette période. Cela n’augure en rien d’une mauvaise performance. L’important est maintenant de retrouver une certaine sérénité et un détachement relatif devant ce défi.
De toute façon, les dés sont jetés. En 2 semaines, impossible d’effacer complètement les erreurs ou négligences de votre préparation. Et vous ne rattraperez pas totalement le temps perdu. D’ailleurs, quelle que soit la longueur du trail préparé, les 15 derniers jours seront identiques, le travail spécifique ayant dû être fait en amont, notamment les très longues sorties ou les randos courses.
Par contre, vous pouvez encore gâcher des mois d’entraînement bien menés par un excès de zèle perfectionniste. Ou enterrer complètement vos chances en mettant les bouchées doubles pour vous punir inconsciemment de n’en avoir pas fait autant que souhaité. Quelle que soit votre situation, il est donc urgent de ne plus en rajouter. Et de vous en tenir strictement au programme adapté à votre situation.
Photo The North Face
Optimisation sur 15 jours si vous en avez un peu trop fait
Vous vous sentez fatigué par le programme effectué et peut-être aussi par l’agitation de votre vie quotidienne. Ces 15 derniers jours devront être placés sous le signe de la régénération, avec des séances et un emploi du temps allégés. Evitez tout stress et repoussez les sollicitations et invitations à plus tard.
Programme d’optimisation à J-15 pour coureur s’étant surentraîné. Source Esprit Trail
Optimisation sur 15 jours si vous êtes au top niveau timing
Tout s’est bien déroulé au cours de votre préparation, vous êtes tout feu tout flamme, impatient d’en découdre… N’en faites surtout pas plus qu’indiqué et n’en rajoutez pas dans les intensités. Rappelez-vous qu’une blessure est très vite arrivée. Soyez dans l’esprit de conserver ce précieux capital forme, acquis grâce à votre entraînement bien mené.
Programme d’optimisation à J-15 pour coureur étant bien préparé. Source Esprit Trail
Optimisation sur 15 jours si vous avez pris du retard
Blessure, démotivation, maladie… Quelle qu’en soit la cause, une interruption a désorganisé votre entraînement. Seulement, vous êtes inscrit de longue date à ce trail et vous ne pouvez pas reculer. A 15 jours de l’objectif, vous ne rattraperez pas le temps perdu. Mais vous pouvez encore allonger quelques séances de façon à vous présenter sur la ligne de départ dans la meilleure forme possible. Vous allez toutefois devoir faire avec vos moyens du moment. Pensez surtout à partir prudemment et à gérer l’épreuve sans grosse ambition chronométrique.
Programme d’optimisation à J-15 pour coureur ayant pris du retard dans sa préparation. Source Esprit Trail
Prévoyez-vous une dernière semaine cool, en reportant toute invitation ou rendez-vous non urgent. Privilégiez le plus possible le repos, la décontraction et le sommeil. Couchez-vous à heures régulières. Il vaut mieux annuler une séance, que de la faire à tout prix dans le stress et la précipitation, ou si elle doit empiéter sur votre temps de sommeil.
Pour vous rassurer, faites une liste de tout ce dont vous aurez besoin pour votre déplacement et votre course. Préoccupez-vous de ce que vous allez manger et boire le matin de la course, et comment vous allez pouvoir le faire si vous ne dormez pas chez vous. Si votre hôtel ne sert pas les petits déjeuners assez tôt, emportez ce que vous avez l’habitude de prendre, ainsi qu’une bouilloire électrique pour votre boisson chaude.
Préparez bien votre tenue et votre matériel la veille et préservez-vous un moment de calme avant de vous coucher. Tous ces préparatifs vous occuperont l’esprit et vous aideront à surmonter le stress en vous disant que vous aurez mis toutes les chances de votre côté.
Cet article est paru dans le magazine Esprit Trail Hors-Série Spécial Entraînement 2023.
Courir seulement deux fois par semaine, et en plus deux jours de suite, n’est pas la meilleure façon de progresser. Mais si vous ne pouvez pas faire autrement, il faut bien faire avec. Et vous êtes très nombreux dans ce cas de figure… Mais rassurez-vous, avec une bonne base d’endurance et à condition de ne pas rester inactif durant le reste de la semaine, préparer un trail court de cette façon peut s’envisager… Sous réserve de bien choisir vos séances ! Nos équipes techniques vous guident et vous proposent un programme d’entraînement spécial week-end sur 8 semaines.
Préparer un trail de 20 à 35km : la recette
Courir uniquement le week-end n’est pas la meilleure tactique en termes de progression, car durant les 5 autres jours de la semaine, l’organisme se désentraîne et perd les bénéfices engrangés. Pour tout programme structuré d’entraînement, on prévoit en général au minimum 3 séances hebdomadaires espacées d’au minimum une journée pour une répartition harmonieuse. Mais que ce soit à cause de contraintes professionnelles ou familiales, ou les deux, certaines personnes ne peuvent se libérer que le week-end pour courir…
Pour préparer un trail court (de 20 à 35km) dans ces conditions, il va falloir comme on dit « la jouer fine », mais ce n’est pas impossible. Il conviendra d’une part de compenser le faible volume par de la qualité. Et d’autre part de profiter de chaque occasion de se dépenser durant la semaine. On vous explique comment faire…
Photo The North Face / Jame Poole
Privilégiez des séances de qualité
Impossible de s’en tenir à de l’endurance pure lorsque l’on ne court que le week-end. Chaque séance contiendra des portions courues à forte intensité, que ce soit de la VMA ou de la vitesse spécifique « trail court » en terrain varié. Votre base d’endurance devra être entretenue par d’autres moyens sur le reste de la semaine. Ne ratez pas une occasion : cumulés dans le temps, les petits bénéfices s’additionnent et finissent par compter.
Prenez l’escalier plutôt que l’ascenseur. Suivant où vous habitez et où vous travaillez, cela peut représenter plus de 30mn d’effort sur la semaine. Chaque fois que vous le pouvez, laissez la voiture au garage et déplacez-vous à pied ou en vélo. Chaque kilomètre parcouru à la force de vos mollets est à mettre à votre actif, même s’il n’est pas effectué en courant.
Même la marche active est un vrai plus pour votre forme et votre endurance, et en plus cela vous évite de polluer l’air que vous respirez. Le soir, au lieu de rester passif devant la télé, investissez dans un vélo d’appartement et pédalez en regardant votre série préférée.
8 semaines pour vous préparer
Comprendre votre programme
LD (= Lignes Droites) : Accélérations progressives sur environ 80m de préférence sur terrain souple, par exemple sur un terrain de grands jeux, avec accélération dans les longueurs ou les diagonales et les récupérations dans les largeurs. R’ : Temps de récupération en trottinant. RC : Temps de retour au calme en trottinant. R’ en desc. : Récupération en trottinant en descente pour revenir à son point de départ. • Les 25’ d’échauffement précédant chaque séance de fractionné doivent être effectués à l’aise, à l’allure de vos footings. • Les côtes du samedi se font sur une montée non goudronnée. Si vous n’avez pas de pente assez longue pour totaliser 1’40 par exemple, augmentez le nombre de répétitions pour arriver à la même durée de travail en côte au total. • Les séances du dimanche se font en nature et en terrain vallonné
Il ne vous reste plus qu’à choisir votre course. Profitez de notre calendrier des courses, le plus complet du trail, pour choisir votre épreuve selon votre département et la date.
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/03/Training-week-end-Photo-DR.png7501200Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-04-01 05:00:002023-04-07 09:51:30Comment préparer un trail en ne courant que le week-end ?
C’est un sujet très souvent abordé. Pourtant, il suffit de regarder passer des traileurs en course pour constater que leur utilisation des bâtons est rarement optimale. Alors pourquoi courir avec des bâtons ? Pour économiser ses jambes, aller plus vite et plus loin… Mais il faut bien savoir les choisir et les utiliser ! Notre équipe technique vous donne quelques clés.
Bâtons de trail : entraînez-vous le plus souvent possible avec !
On ne fait bien que ce que l’on répète avec application. C’est la même chose avec les bâtons. Si vous ne les utilisez pas à l’entraînement, ne les prenez pas en course ! Car courir de façon équilibrée et symétrique avec des bâtons n’est pas si facile. Pousser dessus à chaque foulée demande beaucoup d’entraînement et peut même devenir assez épuisant. Si on plante un bâton toutes les trois enjambées, le mouvement des bras est complètement différent de celui auquel on est habitué. Et on a vite fait de privilégier l’un des deux côtés sans s’en rendre compte. Or ce déséquilibre peut vous provoquer des douleurs posturales durables. Par contre, après quelques temps de pratique, il est assez simple de pousser alternativement sur chaque bâton au rythme de la marche.
Pour la plupart des traileurs, les bâtons sont principalement utiles lorsqu’ils marchent en montée. Et ça tombe bien, parce qu’en trail, on marche beaucoup, surtout en montagne. Même si vous n’êtes pas convaincu au départ, essayez de vous entraîner à marcher avec vos bâtons en montée, afin de bien synchroniser votre geste et de vous accoutumer à leur manipulation. Les bâtons sont autorisés sur la plupart des trails, généralement après le premier kilomètre. Mais attention, pas sur tous ! Comme par exemple le Grand Raid de la Réunion, qui les interdit. Alors, lisez le règlement et adaptez-vous en conséquence.
Photo BEN BECKER / utmj
Faites travailler tout votre corps
Les bâtons permettent de diminuer la sensation de fatigue dans les quadriceps et les mollets, grâce à une meilleure répartition du travail musculaire. Les muscles des bras et des épaules, ainsi que les abdominaux et les dorsaux, participent à l’effort grâce à la traction qu’ils exercent. En montée, en poussant à l’oblique sur vos bâtons, tout le haut de votre corps vous aide à vous propulser vers le haut et vers l’avant, diminuant ainsi le travail de vos jambes pour une même vitesse horaire. Le deuxième avantage, c’est que votre buste sera plus redressé que lorsque vous n’en utilisez pas, d’où un risque moindre de fatigue et de douleurs lombaires.
En descente ou sur le plat, les bâtons pourront avoir un rôle stabilisateur, surtout dans les terrains difficiles ou exposés, pour limiter les blessures et les chutes. Dernier atout et non des moindres, ils seront très utiles pour sauter par-dessus un petit ruisseau, vous équilibrer pour traverser les torrents sur des pierres sans vous mouiller les pieds, et même parfois pour repousser les chiens menaçants.
Courntey Dauwalter poussant sur ses bâtons lors de la TransGranCanaria 2023. Photo Organisation / DR
Bâtons de trail : comment bien les choisir ?
Pour pouvoir pousser efficacement sur vos bâtons, ils doivent revenir facilement dans vos mains lorsque vous les lâchez pour pousser jusqu’au bout à l’arrière. Et vos bâtons doivent rester solidaires de vos bras sans brinquebaler, même quand vous ouvrez la paume des mains. De simples dragonnes « lanières » ne permettent pas cela. L’idéal est de prendre un modèle comportant des gantelets entourant la main grâce à un scratch. Ces gantelets sont de plus « déclipsables » instantanément, pour n’avoir pas à les défaire chaque fois que l’on a besoin d’avoir les mains libres.
Les poignées doivent être fines comme celles des bâtons de ski de fond, et non pas épaisses comme celles des bâtons de randonnée (vous verrez, c’est bien moins fatiguant à tenir). Par contre, en descente technique, veillez par sécurité à sortir vos mains des dragonnes ou à « déclipser » les gantelets. En effet, en cas de chute, nombreux sont les traumatismes de type luxation créés par les bâtons restant accrochées à des arbustes, coincés entre deux rochers, ou pliés sous votre corps.
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Attention aux bâtons trop longs !
Si vos bâtons sont trop grands par rapport à votre taille, vous vous fatiguez exagérément les épaules en devant lever les bras trop haut à chaque pas et en vous en servant par traction, au lieu de pousser dessus. Si vous choisissez vos bâtons en magasin, vous devez avoir le coude plié à angle droit lorsque vous tenez votre bâton devant vous, bâton dont l’attache du gantelet devra donc se trouver au niveau de votre nombril. Cela peut vous paraître court, mais vous apprécierez leur moindre encombrement durant la phase où vous les faites repasser vers l’avant, surtout sur terrain technique ou dans la végétation.
Sinon, on préconise de multiplier sa taille par 0,67 pour avoir la bonne longueur. Mais c’est un calcul à adapter en fonction de la longueur de vos jambes par rapport à votre buste. Pour deux personnes de même taille, celle qui aura les jambes les plus longues pourra prendre des bâtons plus grands que l’autre.
Photo BEN BECKER / utmj
Bâtons de trail : où les mettre quand on ne s’en sert pas ?
Si les bâtons sont utiles sur sentier et terrain accidenté, ils peuvent aussi être encombrants sur des singles étroits ou très pierreux, ou lorsqu’on doit se servir des mains dans les passages très techniques. Les monobrins offrent l’avantage d’allier légèreté, solidité et réduction des manipulations. À vous d’inventer un moyen pratique et rapide de les fixer dans votre dos sans avoir besoin de vous contorsionner, lors des portions où vous ne vous en servez pas.
Pour un plus faible encombrement sur le sac à dos, vous pouvez choisir des « trois brins » télescopiques. Mais attention à la difficulté de les régler à la bonne longueur en course. Veillez à les serrer suffisamment pour qu’ils ne rapetissent pas, mais pas trop pour ne pas casser le système de blocage intérieur. L’idéal est donc de prendre des bâtons repliables, sans possibilité de régler la longueur, mais faciles à ranger et à redéployer.
Photo sammie.fr
L’essentiel à retenir en 7 points
1 Utiliser les bâtons permet de réduire la fatigue musculaire des jambes, de réduire les impacts sur les articulations et d’ainsi limiter le risque de blessure.
2 Ils renforcent l’équilibre et la stabilité sur terrains glissants ou instables comme la glace, la neige ou la boue, par exemple.
3 Il faut bien les choisir, avec une hauteur correspondant à votre taille x 0,67 (Exemple : taille de 172cm = bâtons de 115cm)
4 Les gantelets sont un vrai plus pour une efficacité optimale de la poussée.
5 Veillez à retirer les dragonnes ou déclipser les gantelets en descente technique pour éviter les traumatismes des mains, poignets, et/ ou épaules lors de chutes.
6 Les monobrins sont plus solides, mais plus encombrants. Les multibrins peuvent être pliés sur le sac… C’est le choix de la plupart des traileurs !
7 Entraînez-vous le plus souvent possible à les utiliser, et à les ranger sur votre sac tout en marchant.
Cet article a été publié dans le magazine Esprit Trail N°179
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/02/Kerstin-Dusch-batons-de-trail-Photo-Ben-Becker-UTMJ-2.jpg10801616redacteur esprit trailhttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngredacteur esprit trail2023-03-22 05:00:002023-03-17 18:54:15Bâtons de trail : êtes-vous sûr de bien les utiliser ?
Pour la plupart des coureurs, trail rime avec nature, liberté et oubli du chrono. Mais pour avoir de meilleures sensations de course et progresser en trail, les séances plus rapides (VMA) restent indispensables… Et peuvent se faire sur piste. En prime, nous vous offrons le TABLEAU DES ALLURES DE COURSE ET DES TEMPS DE PASSAGE, de 3000 mètres à 100 kilomètres, pour mieux travailler vos séances.
Pourquoi s’entraîner sur une piste pour un trail ?
Quel que soit son niveau de départ, pour celui qui désire progresser, les fondamentaux de l’entraînement sont les mêmes pour toutes les disciplines d’endurance. Lorsqu’on débute, ou suite à une période de repos après un long trail, il faut d’abord acquérir ou réacquérir la base, c’est-à-dire l’aptitude physique à reproduire longtemps le geste sportif. C’est la première phase où l’on habitue son corps à faire des efforts de longue haleine. La deuxième phase consiste à développer ses capacités à aller plus vite sur de très courtes distances, afin d’améliorer sa Vitesse Maximale Aérobie (vitesse que l’on peut soutenir au maximum sur 6 à 8mn), tout en veillant à conserver deux doses d’endurance pour une dose de vitesse. Et durant la troisième phase, on va accentuer le travail spécifique, afin d’acquérir la maîtrise de la technique propre au sport où l’on souhaite à la fois prendre du plaisir et progresser.
travail sur piste Photo DR
Travail sur piste et VMA
Vu que les séances que l’on effectue sur piste servent essentiellement à travailler la VMA, et que celle-ci ne peut être soutenue que pendant quelques minutes, on pourrait se demander s’il est bien utile de travailler à cette vitesse lorsqu’on prépare un trail qui va durer plusieurs heures. En fait, cette vitesse où l’on consomme son maximum d’oxygène, va déterminer la cylindrée de votre moteur. En courant de petites portions à cette allure rapide, vous allez améliorer votre VO2max, c’est-à-dire le volume maximum d’oxygène que vous arrivez à utiliser à l’effort.
Si vous prévoyez par exemple un trail que vous allez boucler autour des 3h, vous pouvez espérer y tenir une intensité de 85% de votre Fréquence Cardiaque Maximum, atteinte lorsque vous courez à 80% de votre VMA. Si vous améliorez votre VMA, votre vitesse à 80% de VMA va elle aussi s’améliorer. Ainsi, plus votre VMA sera élevée, plus vous serez potentiellement capable de courir vite, plus longtemps. Bien sûr, en trail, les terrains sont si variés, que l’on ne va pas pouvoir se repérer sur des vitesses linéaires, mais plutôt sur des pourcentages de fréquence cardiaque ou en vitesse ascensionnelle sur des portions montantes.
Concentration maximum
Contrairement à ce que vous allez pouvoir faire en nature, comme du fartlek par exemple, sur piste, vous ne risquez pas d’être déconcentré par votre environnement. Pas de chien qui traverse ou vous fonce dessus, pas de portion caillouteuse où la foulée sera modifiée… Sur une piste d’athlétisme, vous allez être totalement focalisé sur votre foulée et sur le chrono. Impossible de se mentir, les distances sont étalonnées, pas d’erreur possible sur l’intensité.
À côté des séances de VMA courte, du style « 2 séries de 10 x 200m à 100% de VMA, avec récup de 45s trottées entre les 200m et 2mn entre les 2 séries », ou de VMA longue du style « 6 x 1000m à 90% de VMA, avec récup de 2mn trottées », il va être intéressant de varier les distances pour coller aux changements fréquents d’allure en trail. Selon la technicité du terrain rencontré, la plupart des coureurs ne vont en effet pas pouvoir maintenir le même niveau d’intensité tout au long d’une épreuve.
Adoptez les séances pyramidales
Savoir varier les intensités tout en restant à fond dans son effort et dans l’optique de toujours progresser au maximum de son potentiel jusqu’à la ligne d’arrivée, n’est pas chose aussi aisée qu’il y paraît. En effet, après un bon début de course sur un certain nombre de kilomètres, en trail on est souvent freiné dans son élan par un passage très technique plus ou moins long où l’on doit ralentir, voire même marcher. Pour être capable de d’encaisser les nombreux changements de rythme imposés par la plupart des tracés, programmer des séances sur piste en pyramide peut constituer une part de la solution.
Cela va se traduire par exemple par 150m à 105% de VMA, Récup 30s + 300m à 100% de VMA, Récup 1mn + 500m à 95% de VMA, Récup 2mn + 1500m à 90% de VMA, Récup 3mn + 500m à 95% de VMA, Récup 2mn + 300m à 100% de VMA, Récup 1mn + 150m à 105% de VMA. Répétez cette série 2 ou 3 fois, en récupérant 3mn en trottinant entre chaque pyramide.
Tentez les montagnes russes
Autre style de séance possible, les séries uniquement montantes ou descendantes. Dans le premier cas, on part d’une distance courte comme un 150 ou un 200m à 105% de VMA par exemple, pour enchaîner, par un 300m à 100% de VMA, puis un 400 ou un 500m à 98 ou 95% de VMA, puis 600 à 800m à 95 ou 90% de VMA, puis 1000 à 1500m autour de 90% de VMA, puis 2000 à 3000m et enfin 4000 à 5000m à 85 ou 90% de VMA selon son niveau d’entraînement, séquence que l’on pourra répéter une fois.
Dans le deuxième cas, on fait l’inverse en débutant par la fraction la plus longue. Enfin, on peut adopter la séance « montagnes russes » en alternant une fraction courte et une plus ou moins longue. Il va sans dire que quelque soit le style de séance, la récupération se fera toujours en trottinant, durant un temps équivalent à la durée de l’effort pour les fractions courtes jusqu’à 400 ou 500m, et à la moitié du temps d’effort pour les fractions dépassant 600m.
Tableau des allures de course et des temps de passage
Faites le glisser sur le bureau de votre ordinateur et imprimez-le.
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/02/travail-piste-Photo-DR.png5771200redacteur esprit trailhttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngredacteur esprit trail2023-03-15 05:00:002023-02-24 09:51:26Travail sur piste, tableau des allures de course et des temps de passage
Courir dans le désert, franchir des dunes, longer des canyons de roches ocres et récupérer le temps d’un bivouac en pleine nature est une aventure intense et riche en émotions, que tout traileur se doit de vivre une fois dans sa vie. Ça tombe bien, les épreuves par étapes en milieu désertique se multiplient, toutes plus attrayantes les unes que les autres. Et les conseils pour bien vivre ces épreuves une fois sur place ne manquent pas. Mais avant de partir « jouer » dans le bac à sable, mieux vaut vous préparer.
Courir dans le sable, quel type de préparation ?
Avant d’aller « manger de la dune », si vous en avez l’occasion, autant vous préparer. Mais n’abordez pas la course dans le sable comme n’importe quel entraînement. Le sable est une surface instable qui demande de la concentration et des appuis solides. En contrepartie, vous allez renforcer, en stabilisant les mouvements d’inversion/ éversion du pied, tous les muscles de la cheville. Mais le fait de devoir relancer systématiquement à chaque prise d’appui va nécessairement impliquer un effort plus important. Les sorties longues sont donc à éviter. La surface impose un contrôle plus important de la gestuelle, accroît nécessairement la force musculaire et, par conséquent, les contraintes au niveau des tendons, des articulations et des muscles. Le sable est donc à proscrire en cas de retour de blessure.
Privilégiez des sorties faciles, en endurance, en bord de mer. Commencez à courir sur le sable dur, le long du rivage. Puis, une fois échauffé, et donc à même de mieux maîtriser votre gestuelle, remontez sur la plage, sur le sable meuble, tout en vous assurant de toujours garder le contrôle de votre foulée. Terminez la séance en vous rapprochant à nouveau du rivage et reprenez une course plus normale sur un terrain plus stable. Attention à maîtriser votre allure tout au long du parcours. Courez 10 à 20 minutes en endurance le long du rivage, puis 3 à 5 minutes sur le sable meuble, récupération 5 minutes à nouveau sur le rivage. Demi-tour, et recommencez.
4 exercices pour être plus fort sur le sable
Les surfaces meubles demandent de l’équilibre, de la force et de la stabilité au niveau du tronc et du bas du corps. Essayez ces exercices deux à trois fois par semaine, en ayant déjà acquis une bonne stabilité des jambes.
1 – EXERCICE DE L’UNIJAMBISTE Tenez-vous sur la jambe gauche. Penchez-vous et soulevez la jambe droite en la maintenant en l’air. Touchez le sol. Faites deux ou trois séries de 10 à 15 répétitions sur chaque jambe.
2 – FENTE AVANT AU RALENTI En restant bien droit, position gainée, avancez en projetant une jambe vers l’avant, stabilisez-vous, puis faites de même avec l’autre jambe. À réaliser dans un couloir par exemple, 8 à 12 répétitions.
3 – SAUT DE L’UNIJAMBISTE Sautez doucement sur une jambe, puis d’une jambe à l’autre, en utilisant les marches d’un escalier ou un trottoir en sécurité. Faites deux à trois séries de 10 à 15 répétitions sur chaque jambe.
4 – GAINAGE En appui sur les avant-bras et sur la pointe des pieds (face à un tapis de sol) tout en respirant. 10 minutes d’exercice.
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/02/courir-dans-le-sable.png9521658Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-03-14 05:00:002023-02-23 16:40:25Courir dans le sable, mode d’emploi
Le trail n’a rien à voir avec la course sur route. La force du pied et la solidité de la cheville sont des facteurs très importants. Et trop souvent négligés. Continuer à courir sans tomber ni se blesser, même lorsque les sentiers deviennent très pierreux et techniques, en particulier en montagne, cela s’apprend… Voici les principaux conseils, avec 10 exercices à effectuer régulièrement pour acquérir une foulée tout terrain.
Pied montagnard : bien choisir vos chaussures
C’est le best-seller des blessures du traileur : l’entorse est le danger principal sur le sentier. Première précaution : évitez de courir en tout terrain avec des runnings conçues pour amortir sur les surfaces dures. Surtout celles qui présentent un talon assez haut et étroit, ou qui contrôlent la pronation par un intérieur plus rigide qui risque de renvoyer un peu le talon vers l’extérieur. Ces modèles sont des invites à la torsion sur les dévers instables. Choisissez au contraire des semelles assez près du sol, avec un talon assez bas et suffisamment large pour être bien stable.
Car il faut être lucide : vos parcours de trail, que ce soit à l’entraînement ou en compétition, regorgent de pièges potentiels sous forme de pierres, de racines, de trous ou de mottes d’herbes, dangereux en descente mais aussi sur le plat et même en montée. Les chaussures de trail sont en général bien conçues à cet égard, avec en plus l’avantage d’un dessous accrocheur limitant les glissades intempestives sur les sols boueux ou en dévers. Choisissez-les assez souples et pas trop lourdes, pour garder de bonnes sensations de pied et bien sentir vos appuis au sol. Cet apprentissage du ressenti sera votre priorité !
Pied montagnard : avez-vous une bonne proprioception ?
Pour le savoir, faites ce test très simple : mettez-vous en équilibre sur l’un de vos pieds nus sur une surface bien plane, en laissant pendre l’autre jambe sans qu’elle touche votre jambe d’appui. Fléchissez votre jambe d’appui et fixez un point à l’horizontale de vos yeux pour bien vous stabiliser, puis fermez les yeux pendant dix secondes… Si vous êtes obligé de bouger les bras ou de déplacer votre pied au sol, si vos jambes se touchent ou si votre pied se pose, le test est négatif. Effectuez-le aussi sur votre autre pied, bien sûr…
Si vous avez échoué à ce test de l’équilibre, c’est que vous avez une mauvaise proprioception au niveau de votre pied et/ou de votre cheville, et que vous devrez faire les quelques exercices simples de renforcement, de tonification et d’étirement, proposés plus bas. Si vous ne le faites pas, vos pieds risquent de se tordre dans tous les sens dès que vous aborderez un passage de sol instable.
En effet, si votre cerveau n’est pas entraîné à commander finement à distance les muscles de vos pieds, vous avez de grandes « chances » de vous tordre la cheville plus ou moins gravement sur le premier caillou un peu saillant du chemin. La plupart du temps, la cheville part vers l’extérieur, car elle est beaucoup plus instable de ce côté-là. Tout spécialement lorsque l’on se réceptionne sur l’avant-pied et que la cheville est relâchée, ce qui est souvent le cas en course. L’entorse est le traumatisme le plus fréquent chez les sportifs en général, et le traileur en particulier.
Photo inov-8
Comment éviter l’entorse ?
En descente un peu raide avec un sol instable (pierres qui roulent) ou très inégal (rochers, trous, mottes d’herbes, etc.), recherchez les meilleurs endroits pour poser vos pieds en faisant de petits déplacements latéraux. Soyez très réactif au sol, pieds et chevilles toniques, car aucun appui n’est sûr à 100%. Pour vous y entraîner, choisissez une portion bien raide et technique, mais courte (maximum 100 à 150 m), et suivie d’un replat pour vous sécuriser, et ne pas avoir à vous freiner sur la fin.
Habituez-vous progressivement (5 à 15 répétitions) à aller vite, en ayant le corps très légèrement penché en avant, et en déséquilibre permanent, le bassin gainé en rétroversion, en position légèrement assise pour abaisser votre centre de gravité, et les bras vers l’avant (mains au niveau des genoux), un peu écartés, presque immobiles.
Bizarrement, ce n’est généralement pas dans les portions les plus techniques que l’on se tord la cheville, mais dans des passages semblant faciles où l’attention se relâche, ou lorsque la fatigue nous rend moins lucide. Un bref moment d’inattention à votre pose de pied, et votre cheville perd son équilibre instable. Voici donc 10 exercices pour assurer sur tous les terrains…
5 exercices pour renforcer les muscles de vos pieds et de vos chevilles
Objectif : accroître leur stabilité
1 Marchez sur la pointe des pieds sur environ 50m. 2 Pieds nus, essayez de tenir en équilibre en décollant les talons du sol, sur les deux pieds, puis sur un seul pied, durant environ dix secondes (à répéter 5 fois). 3 Refaites le test proposé dans cet article, c’est aussi un excellent exercice ! 4 Le pied posé sur le rebord d’une marche, en vous tenant à la rampe ou au mur pour assurer votre équilibre, montez 10 fois sur la pointe de chaque pied. 5 Assis sur une chaise, placez une serviette de toilette sous l’avant de l’un de vos pied, et essayez de la ramener le plus possible vers vous en contractant vos orteils. À faire 5 fois de chaque côté en alternant.
5 exercices pour conserver la mobilité de vos chevilles
Objectif : assouplir vos chevilles, retrouver et/ou conserver leur degré de mobilité
(à faire régilèrement chacun 5 fois durant 5 secondes de chaque côté)
1 Étirez votre tendon d’Achille sur le rebord d’une marche en descendant le plus possible votre talon.
2 Chez vous, vous pouvez aussi l’étirer assis jambes tendues au sol, en ramenant le plus possible votre pointe de pied vers vous. Poursuivez cet étirement en passant une serviette derrière votre pied et en tirant doucement dessus avec vos mains, tout en contrôlant que votre genou reste bien tendu et dans l’axe.
3 Assis sur une chaise, posez votre cheville sur votre cuisse opposée, et tendez votre pointe de pied au maximum, puis attrapez-la avec votre main pour gagner encore un peu dans l’étirement du muscle tibial antérieur (avant de la jambe).
4 Dans la même position, attrapez l’avant de votre pied, et faites le pivoter dans les deux sens (tout en maintenant votre talon avec l’autre main), afin de lui redonner toute sa mobilité et sa souplesse.
5 N’oubliez pas de masser souvent vos pieds, surtout les plantes, et de leur faire effectuer des petits cercles dans les deux sens, sans bouger la cheville.
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/02/pied-montagnard-open.png5881000Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-03-13 05:00:002023-02-23 22:46:2810 exercices pour un pied montagnard
C’est l’erreur la plus fréquente des traileurs en herbe : un départ beaucoup trop rapide qui les met vite dans le rouge. Le secret du finisher heureux en trail, c’est une mise en route progressive, puis un rythme bien adapté au relief du début à la fin. Explications.
Partir sur le bon rythme : faites comme si vous manquiez d’énergie
Économisez votre énergie ! Dans votre voiture, pour préserver votre carburant, vous évitez les accélérations inutiles et les à-coups, non ? C’est pareil pour les traileurs les plus performants qui savent gérer au mieux leurs réserves et préserver leur capital énergie afin de rejoindre la ligne d’arrivée en passant les barrières horaires… dans le meilleur état possible. Pour y parvenir vous aussi, vous devez adopter dès les premières minutes de course l’intensité d’effort que vous serez capable de tenir jusqu’au bout du chemin. Pour gérer au mieux votre capital énergétique, vous devez courir au même rythme (en tenant compte bien sûr, des variations de terrain) du début jusqu’à la fin, et c’est ainsi que vous réaliserez les meilleures performances.
Malheureusement, cette notion de régularité, et surtout de départ modéré, est très difficile à mettre en pratique pour la plupart des coureurs au long cours. Il faut chercher à se sentir très détendu, et ce au moins jusqu’à la mi-course. En fait, il faut se comporter comme si on manquait d’énergie dès le départ. Il faut chercher à minimiser ses efforts, à être le plus souple possible dans ses changements de rythme. Il faut descendre comme sur des œufs, penser à tout faire à l’économie…
Difficile, lorsqu’on est sur la ligne de départ, de ne pas se faire embarquer par l’excitation. Mais attention à la sanction ! Photo UTMJ – Ben Becker
Les minutes gagnées au départ se remboursent le triple !
On est souvent tenté de partir sur un rythme que l’on sait pertinemment ne pas pouvoir tenir jusqu’au bout. D’abord parce que l’enthousiasme du départ, la musique, les encouragements du speaker, tout cela nous entraîne à aller au-delà de nos prévisions. C’est aussi plus simplement parce que l’on se sent bien, parce que l’on a peur de se faire bousculer, ou pour bien se placer avant un rétrécissement où cela risque de bouchonner… Les « bonnes » raisons sont multiples pour prendre un départ un peu tonique. Ceux qui ont couru les formats courts du dernier Nice Côte d’Azur by UTMB voient bien de quoi l’on parle !
Et si malgré toutes les bonnes résolutions prises la veille, l’excitation du jour J et de l’heure H nous pousse à un démarrage plus intense que prévu, la sanction est obligatoire : au bout d’une heure ou deux, la foulée s’alourdit, comme si un gros poids s’était juché sur vos épaules. Alors que vous avanciez jusque-là sans effort, vous ressentez progressivement une grande fatigue. Vous devez ralentir fortement pour limiter les dégâts. Et vous regrettez amèrement l’allure trop élevée à laquelle vous vous êtes élancé.
Partir sur le bon rythme : remplissez votre réservoir
Pour éviter ce scénario catastrophe, vous devez, comme tout conducteur de véhicule, bien remplir votre réservoir avant le départ. Et bien gérer sa capacité. Dans votre corps, le réservoir se remplit de glycogène, stocké dans les muscles et le foie. Des mois d’entraînement et notamment de longues sorties, ont développé votre endurance et votre capacité à stocker ce carburant. Pour remplir complètement vos réserves d’énergie, vous avez aussi fait du fractionné et de la préparation physique adaptée au trail. Juste avant l’épreuve, raccourcissez vos sorties, reposez-vous bien, et augmentez la part des glucides dans votre alimentation, afin de maintenir votre niveau de glycogène au plus haut.
Photo UTMJ / Ben Becker
Partir sur le bon rythme : ne flambez pas
Le grand jour est arrivé, et vous voilà sur la ligne de départ. C’est le moment d’ouvrir le robinet de votre réservoir, pour utiliser cette énergie que vous avez si consciencieusement accumulée. Mais ne l’ouvrez pas trop grand. Résistez à cette tentation ! Laissez seulement couler un mince filet. Démarrez doucement, et adoptez une foulée souple et économique. Gardez toujours à l’esprit que la course va durer plusieurs heures et que vous allez souffrir si vous partez plus vite. Vous risquez en effet de vous heurter au « mur », ce phénomène bien connu des marathoniens, qui traduit le manque de glycogène et les muscles endommagés par un début de course trop engagé.
À l’inverse, ne partez tout de même pas en dessous de l’allure que vous êtes capable de maintenir sur la distance… Avec un peu d’expérience et d’écoute de votre corps, vous finirez par trouver naturellement votre vitesse de croisière idéale.
Partir sur le bon rythme : adoptez la bonne allure
Écoutez les battements de votre cœur, le rythme et le bruit de votre respiration, la fatigue de vos muscles… Toutes ces sensations doivent vous indiquer si votre allure est correcte. Si vous vous sentez incapable de maintenir un niveau d’effort à peu près constant, vous pouvez vous aider d’un cardiofréquencemètre pour contrôler vos pulsations, à condition de vous être étalonné à l’entraînement. Plus simplement, vous pouvez vérifier que vous n’êtes pas trop essoufflé en essayant de parler. Si vous ne pouvez pas soutenir une conversation, c’est probablement que vous allez trop vite. Surtout si vous êtes engagé dans un ultra.
Pour maintenir cette aisance, vous serez obligé de ralentir dans les montées. Mais vous n’en aurez que plus de facilité dans les parties roulantes et les descentes. Par contre, si vous connaissez bien le parcours, et que vous savez que vous allez aborder une portion très technique qui va vous freiner, vous pouvez vous donner un peu plus dans les kilomètres qui la précèdent. En tout cas, faites le point tous les quarts d’heure environ sur votre état de forme, vos rythmes cardiaque et respiratoire, vos sensations musculaires, votre hydratation et votre alimentation.
Pour adopter la bonne allure, si vous ne parvenez pas à courir aux sensations, utilisez un cardiofréquencemètre. Photo Cimalp
Essayez le « negative split »
Courir en « negative split », c’est aller plus vite sur la deuxième moitié d’une épreuve que sur la première. C’est un peu plus aisé à réaliser dans une course sur route plate avec indication de chaque kilomètre parcouru, que sur un trail où les distances ne sont pas marquées et ne voudraient de toute façon pas dire grand-chose. Pour le traileur, ce sera donc plus une intention, un état d’esprit. La volonté de finir plus rapidement que ce que l’on a démarré. Ne pas se dire : « Je pars aux sensations et je terminerai comme je pourrai… », mais au contraire penser à s’économiser et à bien s’alimenter dès le début.
Vous aurez de plus la satisfaction de doubler de nombreux concurrents partis moins prudemment que vous. Quoi de meilleur pour votre mental, qui comme chacun sait, joue un rôle fondamental sur les performances en longues distances. Passer du monde dans les derniers kilomètres vous aidera à bien terminer, et vos meilleures performances seront aussi celles que vous aurez le plus facilement réalisées.
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/02/Photo-UTMJ-Ben-Becker-2.jpg8021200Patrick Guerinethttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngPatrick Guerinet2023-03-12 04:50:002023-02-23 20:13:34Compétition : comment partir sur le bon rythme ?
Spécialiste de l’ultra-distance, Cécile Bertin a couru dans tous les déserts du monde, ou presque. Mais, comme pour tout le monde, il y a eu une première fois. Alors que la 37e édition du Marathon des Sables, qui affiche complet depuis longtemps, démarrera le 21 avril, elle nous révèle ici les 6 trucs qu’elle aurait aimé savoir avant de partir courir dans le désert pour son premier MDS.
1 – Apprendre à marcher vite
Il faut être lucide : pour 90% des participants il y aura de longues parties en mode randonnée. Surtout lors de l’étape longue. Apprendre à marcher vite avec ou sans bâtons, ça vous sauve la vie, parce qu’on garde un bon rythme et on rentre au camp plus vite que prévu. Très utile pour pouvoir bien récupérer le jour off.
2 – Apprendre à alterner course et marche à l’entraînement
J’ai très vite réalisé que lorsqu’on était passé en mode randonneur, on avait un mal fou à revenir à un mode runner. Pourtant, le terrain s’y prête. Faire des entraînements où on alterne officiellement dès le départ cette alternance, c’est une idée qu’un excellent ultra traileur m’a soufflée et je l’ai appliquée sur mon dernier Marathon des Sables avec succès. On part courir 10km, on marche 10km et on recourt 10km…
Photo Patrick Guérinet
3 – Être raisonnable côté sac
Plus votre sac est grand, plus vous allez y mettre des trucs inutiles. Partez sur un volume limité et tenez-vous y, quoi qu’il arrive. Personnellement j’ai réussi à me passer du ventral dès que j’ai eu plus d’expérience, en répartissant mieux le poids et en prenant une simple ceinture dans laquelle je rangeais ce dont j’avais besoin pour la journée. Et j’ai revécu ! Je n’avais pas réalisé à quel point ce sac supplémentaire me gênait vraiment beaucoup. Pensez aussi à comparer le poids des sacs à vide parce que là aussi, il peut y avoir de grosses différences. Et 500g supplémentaires pour un sac vide, c’est 500g de noix de cajou en moins dans le sac, c’est-à-dire autant de calories qu’on ne peut pas embarquer avec soi.
Photo Patrick Guérinet
4 – Acheter de l’occasion
On n’est pas obligé d’acheter du neuf. On peut emprunter du matériel ou acheter de l’occasion. Par exemple pour avoir un duvet super efficace et surtout super léger qui fera toute la différence si les nuits sont fraîches. Les groupes communautaires sont là pour ça. Et il existe de nombreux forums où la revente est autorisée permettre de s’équiper à moindres frais mais avec de la qualité.
J’aurais aimé qu’on me dise que certains produits type gels ne supportent pas du tout les hautes chaleurs. Ça m’aurait évité de les balader pour rien. Ou que les « poudres » pèsent vraiment très lourd et que parfois, leur goût est immonde dans l’eau tiède. Ou que finalement, des tisanes à froid, comme on en trouve maintenant en supermarché, ça parfume agréablement ton eau. Surtout quand tu choisis celles à la menthe…
6 – L’astuce ampoules
Allez, parce que je suis sympa, je vous donne un dernier conseil : oubliez les Compeed pour les ampoules ! Leur matière, lorsqu’elle est chauffée et ramollie, assimile le sable qui traîne immanquablement dans vos chaussures ou sur le camp et transforme l’ensemble dans un petit morceau de papier de verre collé à votre talon. Vous avez l’image ? Si vraiment vous voulez les utiliser, protégez-les après la pause avec de la bande adhésive type Hypafix, ça limitera la casse.
Retrouvez tous les conseils de Cécile Bertin en livres
Petit guide du Marathon des Sables & autres ultras sablonneux, de Cécile Bertin, Outdoor Éditions.
Le trail – Courir dans la nature. Collection Se lancer & se dépasser, de Cécile Bertin, Vagnon Aventure
https://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2023/02/Cecile-Bertin-Photo-DR.jpg12001600redacteur esprit trailhttps://www.esprit-trail.com/wp-content/uploads/2025/02/ET-logo-vert-noir-300x87.pngredacteur esprit trail2023-03-01 04:44:002023-03-14 08:23:02Courir dans le désert : les 6 conseils de Cécile Bertin, “reine des sables”