Vous êtes en grande forme ! À l’entraînement, vous passez des séances au top… Et à chaque fois, le jour de la course, vous passez à côté. Au fond de vous, vous savez que cela vient de votre stress. Et à terme, cela détruit votre santé ! Avec Charles Rey, Esprit Trail fait le tour de la question pour parvenir à le surmonter.

L’appréhension avant une épreuve est indispensable à la mobilisation complète de vos ressources. On ne court pas au maximum de son potentiel pendant des heures sans que la tête soit mobilisée. Mais lorsque ce stress n’est pas maîtrisé, il peut devenir coutumier avant chaque épreuve, voire même avant chaque sortie un peu engagée. Et il peut contribuer de manière importante à l’affaiblissement du système immunitaire et à l’apparition de différents troubles et maladies. En effet, pour faire face aux agents de stress, l’organisme a établi des mécanismes réflexes qui modifient de façon importante l’équilibre biologique. Tous ces mécanismes, ponctuellement, pour une épreuve objectif, permettent au corps de réagir comme il se doit. Mais ils peuvent, à plus long terme, contribuer à des dérèglements sévères.

Stress d’avant-course : comment il agit sur notre organisme ?

Les jours d’avant la course, et surtout le matin même, l’organisme se met instinctivement en mode de mobilisation générale. Surtout contrôlés et régulés par le système nerveux et les glandes endocrines, des mécanismes de réactions en chaîne se déclenchent. Les glandes surrénales libèrent d’abord de l’adrénaline et d’autres hormones pour mettre le corps en état de faire face à l’effort à venir. Grâce à ce mécanisme, les perceptions, la force musculaire et les réflexes sont temporairement décuplés. C’est un état de très grande vigilance qui nous fait partir le plus souvent trop vite dans les premiers kilomètres d’une course…

Après quelques dizaines de minutes de course, plusieurs autres mécanismes se mettent en place : la hausse dans le sang du taux de cholestérol, d’acides gras, de sucre (glycémie) et des facteurs de coagulation, l’inhibition du fonctionnement des globules blancs, etc. Et l’organisme libère de nouvelles hormones, dont les endorphines, le cortisol, la dopamine et la sérotonine. Tout cela dans le but d’entreprendre les actions appropriées : passer le col suivant, descendre vite dans une portion technique.

Lire aussi : 5 astuces pour ne pas partir trop vite

Stress d'avant-course © Aaron Blanco Tejedor
© Aaron Blanco Tejedor

Si on les maîtrise, ces phases successives de stress de course sont bénéfiques

D’une part, les réactions de stress agissent comme stimulant pour l’organisme afin qu’il mobilise le maximum de ses ressources et réagisse à la situation. D’autre part, le simple fait de se mettre en mode actif rétablit l’équilibre des hormones dans le sang. Une fois le départ terminé, et la première phase de course passée, la réaction de détente s’enclenche et le corps ressent la fatigue. Après une période qui dépend de chacun et de l’intensité de sa motivation, l’organisme retourne à son métabolisme habituel. Mais si la situation stressante n’est pas maîtrisée, que le coureur ne peut pas la canaliser ou qu’elle se reproduit trop souvent, ou encore si le système nerveux ne peut plus mettre fin à la phase de résistance (notamment chez les coureurs anxieux à l’excès), l’organisme entre tôt ou tard dans une phase d’épuisement.

Quand les mécanismes de réaction fonctionnent tout le temps à plein régime

Quand on se stresse trop pour une course ou pour un entraînement, une déperdition d’éléments biochimiques ainsi que des désordres métaboliques et physiologiques s’installent durablement. L’organisme s’épuise, certains organes ou systèmes s’affaiblissent ou se relâchent. Un haut niveau d’hormones de stress dans le sang, même en situation « normale », est un indice de l’état dans lequel se trouve l’organisme. Malheureusement, les victimes de stress chronique ne sont pas toujours conscientes de leur situation. Et encore moins du fait qu’elles sont en train de compromettre non seulement leurs capacités de performance sportive, mais bien leur santé en général.

Pour soulager les malaises causés par le stress, certains adoptent des comportements de compensation : l’accroissement de l’entraînement, l’agressivité sociale, l’isolement familial, la dépendance aux anti-inflammatoires et aux analgésiques de type paracétamol… Le fait de s’entraîner plus et encore plus intensément fait peut-être oublier temporairement le stress, mais ne le règle pas. Et de nouveaux problèmes apparaissent, liés à cette suractivité et à ce comportement « border line » rajoutant au poids du stress. Pour toutes ces raisons, il apparaît donc nécessaire de parvenir à maîtriser son stress d’avant-course.

Stress d'avant-course © Chris Porter
© Chris Porter

4 méthodes simples pour réduire son stress d’avant-course

1/ NE COMMUNIQUEZ PAS TROP SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX !
De nombreux coureurs mettent en scène leur préparation, jusqu’à publier de nombreux « posts » dans les heures précédant le départ. C’est en relativisant pour vous-même et pour vos proches l’enjeu de l’épreuve, que vous parviendrez à trouver la juste mesure entre saine motivation et angoisse paralysante.

2/ ÉTABLISSEZ UNE « ROUTINE DE SÉRÉNITÉ ».
Vous l’éprouverez sur vos courses sans pression et sur vos séances d’intensité. À chacun son truc : le tout est de ritualiser les heures précédant le départ. Isolement la veille, heure et composition du dernier repas, repos et choix de musique, moment d’arrivée sur le site de départ, type d’échauffement, etc. Cette préparation « rituelle » est le fait de tous les champions, comme de tous les artistes. À vous de créer votre propre entrée en scène.

3/ CRÉEZ VOTRE IMAGERIE MENTALE POSITIVE
Certains diront « fais-toi un film »… Essayez de construire pour vous seul, par l’expérience et la répétition, un scénario d’images apaisantes qui repositionne la course à disputer dans le cours de votre vie. En donnant du recul et de la profondeur à votre motivation, vous gagnerez en sérénité. Cette imagerie mentale pourra vous servir aussi dans les moments difficiles de l’épreuve.

4/ DANS LES 10 MINUTES AVANT LE DÉPART, VISUALISEZ LE PREMIER KILOMÈTRE…
Et visualisez la manière dont vous allez l’aborder. Au moment du coup de pistolet, vous ne serez pas surpris, et vous éviterez soit d’aller trop vite, soit de rester enfermé dans le gros du peloton.

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Dans votre progression en trail, votre mental joue un rôle au moins aussi important que votre valeur physique de base. Votre aptitude à dominer la souffrance et à vous tenir à votre programme résulte d’une préparation psychologique méticuleuse. Mais comment s’en servir au mieux ? Éléments de réponse par l’équipe technique d’Esprit Trail.

Le plus important, c’est tout d’abord de bien définir quelles sont vos motivations pour courir les sentiers, et de savoir les faire évoluer sans les perdre de vue. Cela peut être pour vous sentir mieux dans votre peau, être plus en forme, obtenir de bons résultats, rendre fiers vos proches… Voire, pour les plus motivés (les plus doués aussi !), être sur le podium de tel ou tel trail… La motivation, c’est cette force intérieure qui va vous inciter à aller courir par tous les temps plusieurs fois par semaine, à construire votre propre histoire, et à progresser dans tous les domaines de la vie. La motivation, la vraie, celle que vous vous choisirez vous-même, vous poussera à bien faire dans tous les domaines de la préparation: entraînement, diététique, repos, course…

Apprenez à vous transcender

Pour progresser en trail, vous devez être capable de vous imposer un entraînement très régulier, parfois dans des conditions climatiques hostiles. Vous devez vous y tenir, à raison de 3 à 4 séances par semaine minimum pour progresser, alors que mille et une bonnes raisons vous incitent à rester bien tranquillement chez vous. Mais si vous vous lancez dans l’aventure, soyez assuré que cette avancée en dehors de votre zone de confort vous apportera le bonheur de vous sentir exister et vous donnera une meilleure confiance en vous. Avec, en bonus, plus de force pour affronter les petits tracas de la vie courante.

Concoctez-vous une routine

Vous imposer de toujours courir permet d’intégrer l’entraînement dans votre quotidien et d’éviter les efforts pour vous motiver à reprendre. Cela ne veut pas dire faire toujours la même chose : vous devez au contraire vous programmer des montées en charge en fonction de vos objectifs et de vos moments de récupération active où vous pratiquerez sans la contrainte des séances de fractionné.

Prépa mentale © Bret Kavanaugh
© Bret Kavanaugh

Préparation mentale et objectifs

Ayez des objectifs à long terme que vous pouvez atteindre à petits pas. Nous avons trop tendance à surestimer ce que nous pouvons accomplir à court terme, et à sous-estimer ce qu’il est possible d’atteindre à long terme. Ayez toujours des petits buts en points de mire pour lesquels vous travaillerez. Au bout du compte, ils s’additionneront pour vous amener vers de grandes choses.

Contrôlez vos pensées

Vos conversations intérieures guident vos actions. Lorsque ces monologues deviennent négatifs, cette focalisation peut conduire à des désagréments tels que les blessures, la douleur, les échecs, et les déceptions. Conditionnez-vous à répéter un mantra comme « en avant », « vas-y », ou « puissance » lorsque vous traînez et avez besoin d’accélérer. A contrario, des mots comme « relax », « cool », ou « calme » déclencheront le relâchement lorsque vous êtes tendu ou énervé. Conditionnez-vous à réagir à votre mantra, d’abord dans une pièce calme, où vous êtes détendu et concentré. Faites dix respirations profondes, en inspirant par le nez, en expirant par la bouche, en répétant votre mantra chaque fois que vous soufflez, et en imaginant votre corps répondre de façon appropriée à vos mots. Avec de la pratique, cet exercice provoquera la réponse physique désirée.

Préparation mentale : ne redoutez pas l’échec

C’est souvent lui qui vous fera progresser, car il vous apprend beaucoup en provoquant une remise en question de vos habitudes et de votre fonctionnement. Celui qui ne subit jamais d’échec, n’évolue pas et progresse moins vite, car il ne dépasse jamais les limites qu’il s’est fixées. En acceptant vos faiblesses, vous vous découvrirez des forces pour les surmonter.

Article extrait du magazine Esprit Trail Hors-Série n°21 Spécial Entraînement Été 2022

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Un départ trop rapide, et vous voilà dans le rouge ! Quelle que soit la distance, partir trop vite peut mettre à mal toutes vos chances de réaliser votre objectif… D’un autre côté, un départ trop prudent ne vous permettra pas non plus d’obtenir la meilleure perf ! Serge Moro vous propose 5 astuces qui peuvent vous aider à partir sur bon tempo.

Astuce n°1 : Faites votre cinéma

Les jours précédant l’épreuve, visualisez le départ dans votre tête. A l’entraînement, imaginez-vous au départ de votre trail… Vous êtes au cœur du peloton, peut-être entouré de quelques amis… Le speaker chauffe l’ambiance… La tension monte… Votre cœur s’accélère alors même que vous n’êtes pas encore parti… C’est le décompte avant le top départ… Habituez-vous mentalement à cette atmosphère surchauffée, afin de la rendre très familière. Le jour J, vous serez ainsi moins surexcité. Et, en tous cas, pas plongé dans cet état second qui fait partir comme un dératé, comme si la ligne d’arrivée était juste au bout de la rue.

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Les départs de nuit sont piégeux. On a toujours tendance à partir plus vite que de jour. © 6000D

Astuce n°2 : Rentrez dans votre bulle

Quelques minutes avant le départ, isolez-vous et replongez dans l’état mental auquel vous vous êtes exercé les jours précédents. Faites les premières centaines de mètres dans votre tête. Imaginez-vous en train de prendre le départ à votre rythme, sans vous laisser entraîner par l’euphorie du moment. Et sans paniquer lorsque des tas de coureurs vous doublent. Pensez que le sprint que vous ne gaspillez pas au départ, vous le gardez pour finir en beauté.

DEPART UT4M © UT4M / Benoit Audiger
Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, au départ de l’UT4M 2022. Les élites, positionnées au premier rang, ont toujours tendance à partir très vite… © UT4M / Benoît Audiger

Astuce n°3 : Contrôlez votre foulée

Dès le top départ, cherchez à ce que votre foulée soit la plus économique possible. Soyez bien conscient qu’au départ d’un trail où vous voulez bien figurer, vous êtes dans un tel état d’excitation, qu’à sensation de rythme égal, vous pouvez gagner 20 à 30 secondes sur le premier kilomètre, sans vous en apercevoir. Alors faites le vide dans votre tête au moment du top départ. N’oubliez pas de déclencher votre montre, puis rentrez tout de suite dans vos sensations. Relâchez-vous, maîtrisez vos émotions du moment. Pensez que si vous ne ressentez pas la fatigue d’un éventuel surrégime, votre corps, lui, l’encaisse en silence. Et vous le fera payer un peu plus tard…

Astuce n°4 : Faites votre check-list

Ça y est, vous êtes parti ! Êtes-vous bien relâché ? Avez-vous une poussée de pied efficace et tonique ? Êtes-vous bien au-dessus de vos appuis ? Grandissez-vous, comme si un fil vous tirait le sommet du crâne vers le ciel. Résistez à la petite voix qui vous dit d’en profiter tant que vous vous sentez bien. Et redites-vous que chaque seconde gagnée au départ, se soldera par une perte de plus du double en fin de parcours…

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© Vincent Lyky

Astuce n°5 : Restez concentré

Dans les premières centaines de mètres, résistez aux encouragements de ceux qui vous doublent. C’est sympa de la part de vos compagnons d’effort, mais restez dans votre tempo, celui qui vous va bien, que vous avez éprouvé à l’entraînement. Pour résister à l’envie de suivre eux qui vous doublent, imaginez-vous passant la ligne en ayant réussi le classement espéré… Dans la plupart des cas, vous allez reprendre, dans les derniers kilomètres, ceux qui vous ont doublé au début.

Article extrait du magazine Esprit Trail Hors-Série n°21 Spécial Entraînement Été 2022

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Pourquoi courir avec des bâtons ? Pour économiser ses jambes, aller plus vite et plus loin… Reste à bien savoir les choisir et les utiliser. Petit guide pour savoir comment bien choisir et mieux utiliser vos bâtons.

Courir de façon équilibrée et symétrique avec des bâtons n’est pas chose aisée. En effet, pousser dessus à chaque foulée demande beaucoup d’entraînement et peut même devenir assez épuisant. Si on plante un bâton toutes les trois enjambées, le mouvement des bras est complètement différent de celui auquel on est habitué. Et on a vite fait de privilégier l’un des deux côtés sans s’en rendre compte. Par contre, après quelques temps de pratique agrémentés de bons conseils, il est assez simple de pousser alternativement sur chaque bâton au rythme de la marche.

Pour la plupart des traileurs, ils sont donc principalement utiles lorsqu’ils marchent en montée. Et ça tombe bien parce qu’en trail, on marche beaucoup, surtout en montagne ! Même si vous n’êtes pas convaincu au départ, essayez de vous entraîner à marcher avec en montée, afin de bien synchroniser votre geste et de vous accoutumer à leur manipulation. Ils sont autorisés sur la plupart des trails. Mais attention, pas sur tous. Renseignez-vous !

UT4M © Nacho Grez
© UT4M / Nacho Grez

Faire travailler tout son corps

Les bâtons permettent de diminuer la sensation de fatigue dans les quadriceps et les mollets, grâce à une meilleure répartition du travail musculaire. Les muscles des bras et des épaules, ainsi que les abdominaux et les dorsaux, participent à l’effort grâce à la traction qu’ils exercent. En montée, en poussant à l’oblique sur vos bâtons, tout le haut de votre corps vous aide à vous propulser vers le haut et vers l’avant. Cela diminue donc le travail de vos jambes pour une même vitesse horaire.

Le deuxième avantage, c’est que votre buste sera plus redressé que lorsque vous n’en utilisez pas. D’où un risque moindre de fatigue et de douleurs lombaires. En descente ou sur le plat, les bâtons pourront avoir un rôle stabilisateur, surtout dans les terrains difficiles ou exposés, pour limiter les blessures et les chutes. Dernier atout, et non des moindres : ils seront très utiles pour sauter par-dessus un petit ruisseau, vous équilibrer pour traverser les torrents sur des pierres sans vous mouiller les pieds. Et même parfois pour repousser les chiens menaçants…

Ut4M : B. Audiger
Aujourd’hui, rares sont les traileurs qui ne prennent pas de bâtons sur les ultras. © UT4M / B. Audiger

Comment bien choisir ses bâtons

Pour pouvoir pousser efficacement sur vos bâtons, ils doivent revenir facilement dans vos mains lorsque vous les lâchez pour pousser jusqu’au bout à l’arrière. Et vos bâtons doivent rester solidaires de vos bras sans brinquebaler, même quand vous ouvrez la paume des mains. De simples dragonnes lanières ne permettent pas cela. L’idéal est de prendre un modèle comportant des gantelets entourant la main grâce à un scratch. Ces gantelets sont de plus « déclipsables » instantanément, pour n’avoir pas à les défaire chaque fois que l’on a besoin d’avoir les mains libres.

Les poignées doivent être fines comme celles des bâtons de ski de fond, et non pas épaisses comme celles des bâtons de randonnée. Vous verrez, c’est bien moins fatiguant à tenir. Par contre, en descente technique, veillez par sécurité à sortir vos mains des dragonnes ou à « déclipser » les gantelets. En effet, en cas de chute, nombreux sont les traumatismes de type luxation créés par les bâtons restant accrochées à des arbustes, coincés entre deux rochers, ou pliés sous votre corps.

UT4M © Nacho Grez
© UT4M / Nacho Grez

Attention aux bâtons trop longs !

Si vos bâtons sont trop grands par rapport à votre taille, vous vous fatiguez exagérément les épaules en devant lever les bras trop haut à chaque pas, et en vous en servant par traction, au lieu de pousser dessus. Pour connaître la bonne longueur à prendre, référez-vous aux conseils donnés en marche nordique, où l’on se sert des bâtons de façon optimale. On préconise de multiplier sa taille par 0,67. D’ailleurs, pour apprendre à vous servir efficacement des bâtons, n’hésitez pas à vous inscrire à quelques cours de marche nordique. Vous y gagnerez beaucoup en rendement.

Si vous choisissez vos bâtons en magasin, vous devez avoir le coude plié à angle droit lorsque vous tenez votre bâton devant vous. Bâton dont l’attache du gantelet devra donc se trouver au niveau de votre nombril. Cela peut vous paraître court, mais vous apprécierez leur moindre encombrement durant la phase où vous les refaites passer vers l’avant, surtout sur terrain technique ou dans la végétation.

Où mettre ses bâtons quand on ne s’en sert pas ?

Si les bâtons sont utiles sur sentier et terrain accidenté, ils peuvent aussi être encombrants sur des singles étroits ou très pierreux. Idem lorsqu’on doit se servir des mains dans les passages très techniques. Les monobrins offrent l’avantage d’allier légèreté, solidité, et réduction des manipulations. À vous d’inventer un moyen pratique et rapide de les fixer dans votre dos sans avoir besoin de vous contorsionner, lors des portions où vous ne vous en servez pas.

Pour un plus faible encombrement sur le sac à dos, vous pouvez choisir des « trois brins » télescopiques. Mais attention à la difficulté de les régler à la bonne longueur en course, et de les serrer suffisamment pour qu’ils ne rapetissent pas, mais pas trop pour ne pas casser le système de blocage intérieur.

L’idéal est donc de prendre des bâtons repliables, sans possibilité de régler la longueur, mais faciles à ranger et à redéployer. De nombreux sacs ou ceintures proposent cette option. Il existe aussi des carquois que l’on peut fixer sur les sacs. A vous de voir ce qui vous correspond le mieux sans vous gêner.

BATONS © Free Belt Pro
© Free Belt Pro

Comment bien choisir et mieux utiliser vos bâtons : l’essentiel à retenir en 7 points

1 Utiliser les bâtons permet de réduire la fatigue musculaire des jambes, de réduire les impacts sur les articulations et d’ainsi limiter le risque de blessures.

2 Ils renforcent l’équilibre et la stabilité sur terrains glissants ou instables comme la glace, la neige ou la boue, par exemple.

3 Entraînez-vous le plus souvent possible à les utiliser, et à les ranger sur votre sac tout en marchant.

4 Il faut bien les choisir, avec une hauteur correspondant à votre taille x 0,67 (Exemple : taille de 172cm = bâtons de 115cm)

5 Les gantelets sont un vrai plus pour un usage optimal des bâtons.

6 Veillez à retirer les dragonnes ou déclipser les gantelets en descente technique pour éviter les traumatismes des mains, poignets, et/ou épaules lors de chutes.

7 Les monobrins sont plus fiables et plus légers, mais plus encombrants. Les multibrins peuvent être réglables et sont plus faciles à ranger sur le sac… À vous de choisir !

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Vous vous êtes toujours demandé comment faisaient les autres pour affronter sans stress une compétition pour laquelle vous vous êtes entraîné pendant des semaines ? Le secret réside dans une bonne préparation mentale. Et si vous testiez l’auto-hypnose ?

5 étapes pour réussir à booster votre motivation

Pour être encore plus efficace, cet exercice en 5 étapes peut se pratiquer tous les jours, plusieurs semaines avant votre compétition.
Faites-le une dernière fois la veille du jour J, pour attaquer l’obstacle en finisher !

1 – Détendez-vous

Installez-vous confortablement dans un fauteuil ou un canapé, fermez les yeux et concentrez-vous sur votre respiration. Inspirez et expirez lentement pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce que vous vous sentiez parfaitement calme.

2 – Imaginez votre objectif atteint

Dans un premier temps, imaginez que vous avez réussi ce que vous deviez faire. Vous devez vous voir heureux, en train de savourer votre victoire. Visualisez un maximum de détails dans cette scène et ressentez autant que possible les émotions positives liées à ce moment.

HYPNOSE MOTIVATION © Alina Grubnyak
© Alina Grubnyak

3 – Remontez dans le temps

Essayez maintenant de voir toutes les étapes de travail et de préparation qu’il a fallu accomplir pour en arriver là. Imaginez-vous en train de vous entraîner, avec dynamisme et motivation, en prenant plaisir à ce que vous faites. Ressentez comme vous avez confiance en vous. Puis voyez-vous à nouveau le jour du succès. Il est important de visualiser toutes ces scènes avec beaucoup de détails visuels, sonores ou sensoriels. Et les émotions qui y sont associées.

4 – Revenez au présent

Quand tout est clair, ramenez ici et maintenant toutes vos sensations et vos idées positives. Le cerveau vit la visualisation positive comme si les événements s’étaient réellement passés. Il enregistre ces images comme des souvenirs et des impressions réelles. Elles se sont ancrées en vous et seront renforcées par la répétition.

5 – Reprise

Reprenez conscience de votre corps allongé. Commencez à bouger très doucement, et respirez un grand coup avant d’ouvrir les yeux.

Lire aussi : Test : mesurez votre capital motivation

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Il n’y a pas que le fractionné qui peut vous faire courir plus vite ! Corriger quelques petits défauts dans votre foulée peut aussi vous aider aà être plus à l’aise, plus tonique, et à passer un cap… Découvrez ici nos conseils et 4 exercices simples pour adopter une foulée plus efficace.

Nos défauts naturels peuvent être congénitaux ou acquis par de mauvaises pratiques. Dans tous les cas, ils induisent un manque d’efficacité et un risque accru de blessures pouvant aboutir à un arrêt forcé. Très souvent, nous n’aimons d’ailleurs pas trop nous voir en photo ou en film en train de courir. La raison : les défauts dont nous n’avons pas conscience dans l’action nous sautent alors aux yeux comme des évidences. Mais plutôt que de nous dire que nous sommes faits comme cela, nous devons nous persuader qu’il est toujours possible d’améliorer la dynamique de notre foulée. Avouez qu’il serait dommage que la pratique de la course à pied ne fasse plus de dégâts que de bienfaits dans votre organisme.

La plus grande erreur serait donc de ne rien changer. Il faut au contraire tout tenter pour essayer d’améliorer sa posture et de corriger les défauts. Pour les détecter, demandez à un entraîneur ou un ami de vous observer, voire de vous filmer.

LIRE AUSSI : Progressez en trail en descente : les conseils d’Antoine Guillon

Et pour simplifier les choses, voici quatre exercices qui vous aideront à améliorer votre foulée. Ils vont accroître votre vitesse et votre efficacité. Et ils ont le grand avantage de s’insérer dans vos footings et séances à allure plus rapide, sans nécessiter de temps supplémentaire.

COURIR PLUS VITE © Cyrille Quintard / Cimalp
© Cyrille Quintard / Cimalp

Rendez votre foulée plus économique

De nombreux coureurs se fatiguent inutilement en levant trop les genoux et en sautillant exagérément. Votre impulsion doit s’orienter vers l’avant et non pas vers le haut. Entraînez-vous à chaque footing à garder vos pieds assez près du sol, sauf bien sûr lorsque vous êtes sur un terrain technique comportant des pierres et des racines. Pour vous accoutumer à cette nouvelle foulée, repérez une portion plate de 80 à 100m sur l’un de vos parcours habituels de footing, et chaque fois que vous y arrivez, répétez-la quatre ou cinq fois en accélérant progressivement tout en gardant vos pieds assez près du sol. Récupérez 30 secondes à une minute en trottinant entre chaque portion. Au bout de quelques semaines de cet exercice, vous aurez acquis une foulée beaucoup plus efficace et plus économique.

Pour courir plus vite, redressez-vous et grandissez-vous

Même lorsque vous vous sentez fatigué, ne vous laissez pas abattre car vous seriez encore moins efficace. Une position haute et droite en course améliore votre capacité pulmonaire et la longueur de votre foulée. De plus, cela réduit vos douleurs à la nuque, aux épaules, et dans tout votre dos. Pour y arriver, vous devez apprendre à vous redresser. Comme si vous étiez une marionnette au bout d’un fil qui vous tire le sommet du crâne vers le haut.

Vous devez y penser lors de chaque footing : prenez une grande inspiration en vous grandissant, et maintenez simplement cette posture lorsque vous expirez. Votre tête doit se trouver exactement au-dessus de vos épaules, et non pas en avant. Et vos hanches bien en dessous, et non pas en arrière ! Lorsque ces trois parties de votre corps sont alignées, vous courez harmonieusement. Ainsi, votre foulée s’en trouve véritablement allégée.

COURIR PLUS VITE @ Nacho Grez / UT4M
@ Nacho Grez / UT4M

Réduisez vos temps d’appui

Imaginez que vous courez sur des braises, c’est-à-dire que votre temps d’appui au sol devra être le plus court possible. Comme si vous craigniez de vous brûler. De cette façon, vous courrez plus vite car vous accélèrerez votre fréquence de pas. De plus, pour réduire vos temps d’appui au sol, vous atterrirez en plante de pied et non plus par le talon avec un long déroulé au sol. Vous allégerez ainsi votre foulée et vous réduirez la fatigue musculaire et articulaire de vos pieds et de vos jambes. Entraînez-vous à cela sur une courte distance que vous répèterez plusieurs fois. Faites-le de la même façon que sur l’exercice précédent, en ayant bien en tête l’image de courir sur des braises. Faites-le durant plusieurs semaines, jusqu’à ce que cela devienne naturel pour vous.

Restez en fréquence

Lorsque la fatigue arrive en fin de course, on a souvent tendance à ralentir le rythme. On adopte également une foulée plus lourde et plus longue, qui accentue encore la fatigue et les risques de blessure, tout en freinant notre progression. Il faut alors au contraire s’obliger à réduire légèrement son amplitude, afin de maintenir sa vitesse et son efficacité, malgré l’épuisement qui nous guette.

Pour travailler cette capacité, comptez le nombre de vos foulées pendant une durée de 30 secondes. Puis sur une autre portion de 30 secondes, essayez d’accroître votre fréquence d’appui, en augmentant d’une ou deux vos foulées dans ce laps de temps. Recommencez cinq ou six fois, en augmentant chaque fois d’une ou deux de plus, vos poses de pied. En effectuant cet exercice une fois par semaine, vous acquièrerez une plus grande fréquence, vers laquelle vous tendrez tout naturellement quand la fatigue menacera de vous submerger.

Pour courir plus vite, combinez ces 4 techniques

Au bout de quelques semaines, lorsque vous vous serez successivement entraîné à ces quatre exercices et que vous les aurez bien intégrés, essayez de les combiner d’abord deux par deux. Courez par exemple en vous grandissant tout en gardant les pieds assez proches du sol. Ou encore en réduisant vos temps d’appui au sol tout en augmentant votre fréquence… Vous pouvez faire toutes combinaisons possibles ! Vous ajouterez ensuite progressivement une troisième, puis une quatrième technique de course. Travaillez sur de courtes périodes entrecoupées de 30 secondes à une minute de récupération en trottinant, sur une durée globale d’environ 10 minutes à chaque séance.

Si vous effectuez régulièrement ces exercices, vous arriverez à mettre en pratique ces quatre conseils simultanément. Et cette façon de courir vous deviendra tout à fait naturelle… A ce moment-là, il y a fort à parier que vous aurez gagné en efficacité et en aisance !

Article extrait du magazine esprit Trail Hors-Série N°22 Spécial Entraînement

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C’est une question incontournable des débuts en course à pied : la pose du pied doit-elle se faire par une attaque du talon ou du milieu du pied ? Le débutant entendra qu’il faut privilégier une attaque médio-pied, car plus efficace et moins traumatisante. Mais parfois, il lira des analyses divergentes qui tentent de réhabiliter l’attaque talon. Vincent Cadoret livre son éclairage.

Souvent, le traileur débutant essaiera de se concentrer sur une pose de pied médiale à la foulée avant de revenir, par réflexe ou sous l’effet de la fatigue, à une attaque talon si c’est là sa préférence motrice de base. Est-ce grave d’attaquer « talon » ? Faut- il chercher à corriger par une attaque médio-pied ? Se pose d’abord la question du pourquoi. Laissons de côté l’efficacité de la foulée, paramètre peu important pour un débutant en trail tant il y a de progrès de performance à rechercher ailleurs que dans la technique de foulée. Abordons plutôt la question sous l’angle du caractère traumatisant de la foulée.

Qu’est-ce que l’attaque talon ?

L’attaque talon est une préférence motrice considérée comme majoritaire chez les individus. On parle de foulée terrienne ou de marche par le bas, par opposition à la foulée aérienne ou marche par le haut qui caractérise ceux qui ont une attaque naturelle médio-pied. Par préférence motrice, il faut entendre quelque chose de très ancré chez l’individu et non pas un défaut ou une mauvaise habitude qu’il aurait prise. On est terrien ou aérien comme on est droitier ou gaucher (qui constitue la préférence motrice la plus connue de tout un chacun). Ainsi, c’est toute une chaîne musculaire privilégiée qui est associée au type de foulée. Un terrien trouve son point d’équilibre vers l’arrière du corps. Il déclenche le mouvement par le bassin et mobilise le moteur concentrique. L’aérien trouve son point d’équilibre vers l’avant du corps. Il déclenche le mouvement par les épaules et mobilise le moteur élastique.

Terrien ou aérien ?

Cette préférence motrice est, de surcroît, corrélée par d’autres préférences motrices. Par exemple, un terrien aura également une préférence pour la chaîne musculaire intérieure et la vision basse, alors que l’aérien aura une préférence pour la chaîne musculaire extérieure et la vision haute. Mais aussi par des préférences cognitives, c’est-à-dire des profils psychologiques.

Ainsi, au sens de la méthode MBTI (Myers Briggs Type Indicator), qui définit les types de personnalités à partir d’un questionnaire de personnalité individuel. Selon cette méthode, le terrien est un sensitif, c’est-à-dire orienté sur les faits, les raisonnements à partir d’observations concrètes et le présent. À l’inverse, l’aérien est un intuitif, c’est-à-dire orienté sur les idées, les raisonnements à partir de réflexions abstraites et le futur. Au risque de vous surprendre, cette corrélation entre le type de foulée et le profil psychologique est vérifiée et admise comme une donnée fiable depuis de nombreuses années. C’est dire si notre type de foulée préférentielle est profondément enraciné en nous.

Faut-il déplacer son attaque du talon vers le milieu du pied ?

ATTAQUE TALON © Jack Lemon
© Jack Lemon

Modifier sa foulée préférentielle n’est pas une correction anodine. C’est un bouleversement profond du corps et de l’esprit. Et qui comporte des risques. Ainsi, pour le débutant qui attaque par le talon, le risque est de forcer une attaque médio-pied sans autre préoccupation que de se focaliser sur la pose de pied. Soit il va talonner plus problématiquement encore (parce que plus lourdement) au fur et à mesure que la fatigue diminuera sa capacité de concentration. Soit il provoquera d’autres déséquilibres, à l’instar d’un gaucher contrarié. Le ratio bénéfice/risque devient alors mauvais. À quoi bon chercher à adopter une foulée moins traumatisante, si ce changement provoque douleurs (attention aux mollets !) ou déséquilibres (attention aux hanches !) ?

Un changement progressif

Le changement de foulée doit se concevoir comme quelque chose de progressif auquel on vient par des exercices adaptés. Par exemple, l’attaque médio-pied allant de pair avec le moteur élastique et un équilibre vers l’avant, le changement de foulée doit s’accompagner idéalement de multiples exercices en souplesse et en équilibre. Il sera toujours utile, au cours de cette progression, de consulter plus ou moins régulièrement kinésithérapeutes ou ostéopathes. De même, il ne serait pas inutile de travailler sur l’esprit en courant, en cherchant à imaginer sa foulée dans sa globalité pendant que l’on court plutôt qu’en regardant de manière compulsive quelle partie du pied touche le sol en premier.

Le plaisir avant tout

Mais alors, le débutant a-t-il réellement intérêt à consacrer autant de temps et d’énergie à changer son attaque talon en attaque médio-pied ? C’est à chacun de se faire son opinion, mais ce serait sans doute une erreur d’en faire une priorité. D’abord, et ce n’est pas à négliger, il ne faudrait pas perdre en plaisir. Le plaisir est le premier facteur de motivation. Et la motivation est le premier facteur de progrès. Si cela s’en trouve affecté par des exercices que l’on perçoit comme l’apprentissage d’une course contre sa nature, alors il vaut sans doute mieux conserver sa foulée préférentielle.

Limiter les traumatismes d’une foulée terrienne

Il faut également savoir qu’il existe des alternatives qui permettent de limiter l’effet traumatisant d’une foulée terrienne. D’un point de vue matériel, l’attaque talon incite à choisir des chaussures maximalistes avec un drop assez prononcé (8 à 10 mm). D’un point de vue technique de foulée, l’attaque talon nécessite un impact au sol sous le centre de gravité et d’éviter les impacts en avant du centre de gravité. Pour cela, cherchez à vous grandir en courant, en imaginant par exemple un fil qui tirerait la tête vers le haut.

Talonneurs, travaillez votre endurance de force

ATTAQUE TALON @ Tecnica Blizzard
@ Tecnica Blizzard

Il est possible d’axer son programme d’entraînement sur des méso-cycles qui vont compenser en partie les traumatismes liés à l’attaque talon. Ainsi, en travaillant notamment l’endurance de force. Le déficit d’endurance de force est une des principales carences observées chez les débutants sur les trails de plus de 30 km. C’est donc un point à travailler en soi. Du point de vue du risque de blessure, améliorer son endurance de force, c’est aussi améliorer la capacité des muscles et des tendons à encaisser les traumatismes à répétition de la foulée.

Pour un débutant qui attaque naturellement par le talon, un cycle de 3 semaines axé sur le travail en côte permet de faire coup double : il améliore sa capacité à terminer les courses en même temps qu’il renforce les points sensibles inhérents à son profil. En outre, le travail en côte dispose de l’avantage d’être un travail sur des vitesses plus lentes et moins traumatisantes. Et pour rassurer ceux qui demeureraient inquiets de leur attaque talon, la foulée en côte privilégie naturellement l’attaque médio-pied, même pour les terriens !

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Dans la littérature sportive, on assiste à de longs débats sur la structure des entraînements par intervalles. Quelles intensités doivent être utilisées ? Quelle durée des efforts ? Des récupérations ? Quelle quantité totale de travail doit être effectuée pendant une séance d’entraînement ou un bloc d’entraînement ? Frédéric Gingreau, coach sportif à domicile dans les Alpes Maritimes (www.fitgoals.fr), fait le point sur la question des intervalles courts.

La question de savoir si les intervalles très courts (30s maximum d’effort) sont supérieurs aux intervalles plus longs de type 5 mn m’interpelle. Du côté de la science du sport, les intervalles courts fonctionnent. Cependant, ce qui est important pour moi, c’est que les raisons pour lesquelles je les donne aux athlètes vont au-delà de l’adaptation physiologique…

Pourquoi intégrer des intervalles très courts dans ses programmes ?

Des intervalles courts allant de 15 à 40s, avec des rapports travail / récupération de 1:1 ou 2:1, sont une base des programmes depuis les années 1990. Mais ils ont été utilisés de manière moins formelle avant cela. Dans une étude publiée en 1996, le Dr Tabata a décrit un protocole d’efforts de haute intensité de 20s séparés par 10s de récupération, qui augmentait à la fois la capacité aérobie maximale (VO2 max) et la capacité anaérobie. Ensuite, les « séances d’entraînement Tabata » se sont élargies aux « séances d’entraînement à haute intensité », ou séances HIIT. La durée et la structure des intervalles et des périodes de récupération ont été modifiées au fur et à mesure que les scientifiques du sport et les entraîneurs cherchaient à optimiser les adaptations pour les besoins spécifiques uniques des athlètes.

INTERVALLES COURTS © Osprey
© Osprey

Intervalles courts et amélioration des performances

Un article d’Alex Hutchinson décrit les résultats d’une étude récente, où 2 groupes ont effectué 3 séances d’entraînement par semaine pendant 3 semaines. Les temps de travail pour chaque groupe étaient quasiment égaux (19,5mn pour le groupe à intervalles courts et 20mn pour le groupe à intervalles longs). Cette étude montre que les intervalles de 30:15 (3 séries de 13 x 30s d’efforts RPE max, avec 15s de récup entre les efforts et 3mn entre les séries) ont permis de meilleures améliorations des performances que les intervalles de 5mn (4 x 5mn au RPE max, avec 2,5mn de récup entre les efforts). (Pour rappel, le RPE correspond à la perception de l’intensité de l’effort. Il se traduit sur l’échelle de Borg allant de 0 à 10, 0 équivalent à un rythme sans aucun effort et 10 à un rythme avec effort maximal.)

Augmentation de la puissance moyenne et du niveau de lactate

Concernant cette étude, après 3 semaines, aucun des deux groupes n’a atteint une augmentation de VO2 max. Mais il s’agissait d’un groupe de cyclistes hautement qualifiés, avec des valeurs moyennes de VO2 max de 73ml/ kg/min. On peut donc légitimement penser que le travail total peut ne pas avoir créé suffisamment de stimulus pour obtenir des adaptations positives pour un groupe aussi entraîné. En revanche, ce qui s’est amélioré de près de 5%, c’est la puissance moyenne du groupe à intervalles courts pendant un contre-la-montre de 20mn. Il y a également eu une augmentation de 5,7 à 7,5mmol/ litre du niveau moyen de lactate du groupe à intervalles courts pendant ce test de 20mn. Le groupe à intervalles longs a obtenu une augmentation plus faible de la puissance moyenne (1,4%) et aucune augmentation du niveau moyen de lactate sur le même test.

INTERVALLES COURTS OPEN © Arc'teryx
© Arc’teryx

Les 4 avantages physiques et mentaux des intervalles très courts

1/ Plus de temps à une intensité plus élevée

Les recherches de Bent R. Rønnestad indiquent que pendant les efforts d’effort perçus maximaux, des intervalles de 30s avec 15s de repos permettent aux athlètes d’accumuler plus de temps au-dessus de 90% de VO2 max que des intervalles de 5mn. Stephen Seiler, un autre chercheur bien connu dans le domaine, a souligné qu’un ensemble d’intervalles de 13 x 30/15 finit vraiment par ressembler à un effort avec des sorties de puissances variables. Les périodes de récupération sont si courtes que le VO2 n’a pas beaucoup de temps pour baisser.

2/ Amélioration de la tolérance au lactate

Le lactate n’est pas l’ennemi de la haute performance, comme on le croyait autrefois, bien au contraire. C’est un carburant, et les éléments clés de l’entraînement augmentent la vitesse à laquelle vous pouvez le transformer en énergie. Ils augmentent aussi les niveaux de lactate sanguin que vous pouvez tolérer tout en effectuant un travail acharné. Pour ce faire, vous devez effectuer des entraînements qui produisent beaucoup de lactate. Pour rythmer des intervalles plus longs – même à un effort perçu maximal – les sportifs produisent des puissances plus faibles. Les puissances plus élevées obtenues lors d’efforts courts répétés semblent augmenter la tolérance au lactate.

3/ Renforcement de la volonté et la ténacité

Il existe souvent plusieurs façons de créer un stimulus d’entraînement similaire. Et parfois la clé est de concevoir l’entraînement que l’athlète est le plus susceptible de bien terminer. Un ensemble de 13 efforts de 30s avec 15s de récupération est vraiment difficile s’il est fait au max, mais des intervalles courts et des temps de récupération encore plus courts donnent aux athlètes de petits marqueurs mentaux de difficulté. Les athlètes le considèrent comme « je peux tout faire pendant 30s, c’est court ». Pour de nombreux athlètes, la structure est un élément important pour les maintenir engagés et désireux de continuer jusqu’à la fin de l’effort.

4/ Développement du contrôle attentionnel

Il existe un concept en psychologie du sport appelé contrôle attentionnel. Votre attention peut varier de large à étroite, et d’externe à interne. Une large attention extérieure est utile pour remarquer les détails sur l’environnement qui vous entoure. Une large attention interne peut être une évaluation globale de ce que vous ressentez à un stade d’un événement. Un exemple d’attention interne étroite est le discours très précis que vous utilisez lorsque les choses deviennent difficiles. Des efforts intenses font appel à votre capacité à restreindre votre attention à quelque chose d’extérieur (le chrono) ou à quelque chose d’intérieur (vous avez ce qu’il faut pour passer à bloc). Du point de vue de l’entraînement, des efforts courts et durs tirent parti de la capacité d’un athlète à réduire son attention. Ils permettent de développer cet aspect du contrôle attentionnel, afin que les athlètes puissent l’utiliser aux moments critiques de la compétition.

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Poser son pied au sol, se stabiliser, se relancer, et ainsi de suite… Cela a l’air simple, et c’est la base de la course à pied. Pourtant, en trail, une entorse est vite arrivée, souvent par manque de vigilance ou faute d’avoir travaillé sa proprioception. Mode d’emploi express pour améliorer votre proprioception.

Qu’est-ce que la proprioception ?

Au sens littéral du terme, la proprioception est notre capacité à ressentir la position de notre corps dans l’espace, et à corriger cette posture pour interagir avec l’environnement. Elle fonctionne grâce à de nombreux récepteurs musculaires et ligamentaires et aux systèmes nerveux central et périphérique. Grâce à cette mémoire interne de nos articulations, nous évitons de nous tordre la cheville sur la moindre aspérité du sol. Sur une piste large, plane et sans obstacle, l’exercice est simple : on court et puis c’est tout. Sur un sentier en devers, alternant boue et racines humides, tous les warnings s’allument. C’est alors un art de ne pas chuter, ni de se faire une entorse. Le plus souvent en effet, c’est la cheville qui trinque, avec lésion d’un ligament provenant d’une absence de réflexe de contraction des muscles qui maintiennent cette articulation.

PROPRIOCEPTION 1 © Hendrik Morkel
© Hendrik Morkel

Comment améliorer la proprioception de vos chevilles

Travailler la proprioception de vos chevilles va vous permettre d’acquérir ces réflexes salvateurs. Il va notamment s’agir de renforcer vos jambiers antérieurs et postérieurs, vos péroniers latéraux, vos mollets et les extenseurs de vos orteils. C’est-à-dire tous les muscles qui commandent vos chevilles de près ou de loin. Le fait de courir régulièrement en tout terrain est un plus, mais cela ne suffit pas. Marcher pieds nus dès que vous le pouvez est un bon début, car cela va stimuler les récepteurs de vos voûtes plantaires. Mais il va falloir en plus renforcer spécifiquement vos chevilles avec des exercices pour les muscler, tout en travaillant votre équilibre.

Améliorez votre proprioception : un exercice à faire partout

Pour commencer, voici un exercice que vous pouvez faire partout sans vous faire remarquer. En position debout, il vous suffit de décoller un pied du sol pour rester en appui sur une seule jambe pendant 30s à 1mn. Vous allez alors sentir vos propriocepteurs et vos muscles travailler pour vous maintenir en équilibre. Changez bien sûr de jambe. Lorsque vous serez bien à l’aise dans cette position, il vous suffira de fermer les yeux pour passer un cap dans la difficulté. Vous pourrez aussi fléchir légèrement le genou de la jambe d’appui, pour exercer aussi la zone de celui-ci. Revenu chez vous, vous pourrez encore corser la chose en plaçant un coussin sous votre pied afin qu’il lutte contre l’instabilité générée par cette matière molle. Effectuer ces exercices avant d’aller courir sera très bénéfique pour réveiller vos propriocepteurs et vos muscles stabilisateurs en douceur? Cela vous permettra d’avoir ensuite une foulée plus tonique et réactive en terrain varié.

PROPRIOCEPTION 1 © Alvaro Palacios
© Alvaro Palacios

Pour aller plus loin dans la difficulté…

Le plus simple est de décoller le talon du sol et/ou de lever les bras vers le ciel pour effectuer ces exercices... L’instabilité augmente alors la difficulté. Vous pouvez aussi acquérir un plateau d’équilibre, composé d’un disque collé sur une demi-sphère, ou un bosu (demi-ballon collé sur un disque), qui permettent vraiment de renforcer musculairement les chevilles et d’améliorer leur proprioception. Vous pouvez aussi mimer un mouvement de course à pieds sur place, avec une seule jambe. Au départ, vous vous maintenez debout en appui sur une jambe, l’autre est pliée avec le talon vers l’arrière, le buste légèrement incliné vers l’avant. Levez la jambe qui est pliée, en amenant le genou vers la poitrine. Puis tendez la jambe vers l’arrière dans le prolongement du buste, sans reposer le pied au sol. Effectuez une dizaines de « foulées », puis changez de jambe. Comme pour les autres exercices, fermer les yeux ajoute de l’instabilité pour les plus aguerris.

Lire aussi : Renforcement musculaire : 5 exercices pour améliorer vos appuis au sol

Adaptez votre posture aux accidents de terrain

Lors d’un trail, le sentier est changeant. On passe d’une piste large à un single étroit, d’une portion bétonnée à un cloaque visqueux. L’idéal est d’intégrer à chaque fois les adaptations correspondant à la situation, par l’entraînement et la répétition in situ de ces gestes. Sur une montée raide, on se penche en avant, on marche en poussant sur ses cuisses avec ses mains. Sur un replat, on se redresse, on pousse sur les pieds de manière dynamique, on relâche les mollets, les cuisses et les épaules. En passant sur une sente glissante, on est bref sur ses appuis, prompt à rétablir l’équilibre perdu en passant très vite sur l’autre pied et en s’équilibrant avec les bras exagérément écartés comme un funambule.

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Compensez vos faiblesses

Par delà les aspects changeants du sentier imposant une adaptation corporelle pertinente, la proprioception est aussi la capacité à modifier sa posture en fonction des faiblesses conjoncturelles de sa structure musculo-squelettique. Une douleur à un mollet incitera à la soulager en adaptant sa manière de courir avec les pieds plus à plat, voire en canard, pour changer l’axe de travail des muscles fatigués. Une fatigue des quadriceps impliquera une poussée plus fugace des pieds, une foulée plus rapide, avec une moindre amplitude de l’ensemble. Ces modifications de votre allure générale et de votre gestuelle sont des apprentissages indispensables en trail pour performer !

PROPRIOCEPTION 1 © DR
© DR

Mieux voir le sentier

Cette capacité de notre corps à s’adapter au terrain est une magie toujours renouvelée. On a parfois l’impression que c’est tout notre corps qui interagit avec l’environnement sans l’intervention d’une pensée consciente. Mais devant l’exigence toujours croissante des parcours de trail, apprendre à mieux voir de manière délibérée est indispensable. Il faut faire un apprentissage assez ardu pour maîtriser son attention et son regard, en focalisant sur le sentier devant soi, à quelques mètres, avec des moments brefs de visions plus lointaines : on pressent la trajectoire générale et on permet au corps une adaptation immédiate. Les chutes interviennent d’ailleurs plus souvent à allure réduite en conversant avec des tiers, qu’à allure maximale lorsqu’on est bien concentré.

Cet article a été publié dans le magazine Esprit Trail N°124.

PROPRIOCEPTION 1 © CIMALP : Julien Glintz
© CIMALP / Julien Glintz
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Que vous souhaitiez perdre du poids, vous entraîner quand la météo n’est pas favorable ou faire des séances spécifiques, le tapis de course reste une option intéressante, privilégiée par de nombreux traileurs. En effet, outre la vitesse et l’angle d’inclinaison, il est aussi possible de composer ses propres programmes selon son niveau et ses objectifs. Voici 3 programmes d’entraînement sur tapis de course pour débutants, avancés et experts, à effectuer sur 3 à 5 séances par semaine.

Comme en extérieur

Étant donné que l’on ne ressent pas les effets du vent sur le tapis de course, l’entraînement est moins difficile qu’en extérieur. Pour atteindre une difficulté comparable, paramétrez une côte de 1,5 %.

Lire aussi : Comment reconnaître un bon tapis de course

TAPIS DE COURSE YOANN STUCK © DR
Joann Stuck, fidèle adepte du tapis de course © Instgram Joann Stuck / DR

Programmes tapis de course « débutant »

Programme Débutant A

1re semaine : 30 min de marche rapide.

2e semaine : 5 x 2 min de course (niveau 6 à 8*) avec 2 min de pause en marchant.

3e semaine : 4 x 3 min de course avec, à chaque fois, 2 min de pause en marchant.

Augmentez la durée de l’entraînement jusqu’à ce que vous puissiez courir 30 min.

* parmi 15 niveaux de vitesse.

Programme Débutant B

(Passez à la phase suivante une fois que vous maîtrisez bien celle en cours.)

Phase1 : 3 x 10 min de course d’endurance lente (pouls : 70 à 75 % de la fréquence cardiaque maximale) avec, à chaque fois, une pause de marche de 1 min 30.

Phase 2 : 2 x 15 min de course d’endurance tranquille (pouls : 75 à 80 % de la fréquence cardiaque maximale), avec des pauses de marche de 1 min 30.

Phase 3 : 3 x 12 min de course d’endurance tranquille (pouls : 75 à 80 % de la fréquence cardiaque maximale), avec des pauses de marche de 1 min 30.

Phase 4 : 30 min de course d’endurance tranquille (pouls : 75 à 80 % de la fréquence cardiaque maximale).

TAPIS DE COURSE JONATHAN ALBON © DR
L’athlète Jonathan Albon a recours au tapis de couse, été comme hiver. © DR

Programmes tapis de course « Avancé »

Programme Avancé A

Entraînement fractionné : 5 min d’échauffement détendu, puis alternance de 3 min de course (vitesse entre 6,5 et 7,5 km/h) et 1 min de sprint (niveau 10*).
Inclinaison constante de 1,5 %.
Ralentissez pendant 5 min.
Durée totale : 40 min.

* parmi 15 niveaux de vitesse.

Programme Acancé B

Tour à tour, augmentez systématiquement la vitesse de 1 km/h ou l’inclinaison de 1 %.
Commencez par exemple à 6 km/h et 1 % de montée, puis courez à 7 km/h à 1%, puis à 7 km/h et à 2% d’inclinaison.
Continuez ainsi jusqu’à ce que vous ne puissiez plus augmenter ni la vitesse, ni la pente (courez maximum 3 min à chaque progression).

TAPIS DE COURSE Bartlomiej PRZEDWOJEWSKI © DR
Pour Bartlomiej Przedwojewski, le travail en côte se fait aussi à la maison, sur tapis. © DR

Programmes tapis de course « Expert »

Programme Expert A

Entraînement fractionné : 5 min d’échauffement détendu, puis alternance de 3 min de course (vitesse entre 7 et 8 km/h) et de 2 min de sprint (niveau 10 à 12*).
Inclinaison constante de 1,5 %.
Ralentissez pendant 5 min.
Durée totale : 40 min.

* parmi 15 niveaux de vitesse.

Programme Expert B

Entraînement fractionné bis : Partez à votre rythme normal, avec une inclinaison de 1 %.
Après 2 min, passez à 2 % d’inclinaison, courez 2 min, puis à nouveau 2 min au niveau initial.
Augmentez ensuite l’inclinaison à 3 % et courez encore 2 min.
Poursuivez ces réglages vers le haut et vers le bas à 1% jusqu’à ce que vous arriviez à 7 %. La courbe de montée ressemble alors à cela : 1-2-1-3-1- 4-1-5-1-6-1-7.

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