Totalement inconnue du public, la Kényane Joyline Chepngeno a couru son premier trail samedi 10 août à Sierre-Zinal, l’une des courses les plus relevées du circuit international, 5ème étape de la Golden Trail World Series. À la surprise générale, cette mère de 2 enfants a survolé l’épreuve, reléguant la concurrence à plus de 8 minutes. Mickael Mussard l’a rencontrée pour comprendre son parcours.

Joyline, tu as remporté Sierre-Zinal alors que personne ne te connaissait. Peux-tu te présenter et nous raconter ton histoire ?

Joyline Chepngeno : J’ai 24 ans et je viens du Kenya. J’ai commencé à courir quand j’étais à l’école. J’étais assez douée en 3000 mètres steeple et en cross-country. Mais j’ai quitté l’école en 2016 et j’ai arrêté de courir. Quand on finit l’école, si personne ne nous pousse à continuer, on fait autre chose, pour essayer de gagner notre vie. Moi j’ai monté une entreprise qui vendait des vêtements. Mais j’ai commencé à avoir du mal à tout gérer…

Mon mari m’a quittée et m’a laissée seule avec mes deux enfants. Dans le même temps, je voyais des copines remporter des courses à l’étranger et revenir acheter de grandes maisons au Kenya, où elles pouvaient se construire de belles demeures. J’ai donc décidé, en 2022, de me remettre à la course.

Lire l’article résumé de la course Sierre-Zinal ICI

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Photo rising.story_Colin Olivero_GTWS

Il paraît que tu as perdu 30 kilos quand tu t’y es remise ?

JC : Oui, j’avais pris du poids depuis l’école, beaucoup de poids… Il m’a fallu un an et demi pour tout perdre, mais j’y suis arrivée.

Qu’as-tu ressenti quand tu as franchi la ligne de Sierre-Zinal en vainqueur pour ta toute première course ?

JC : J’étais vraiment heureuse ! C’était ma toute première course et je ne m’attendais pas à la remporter devant toutes ces athlètes. Il y avait deux Kényanes, Philaries et Joyce, et je les ai battues !

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Photo RisingStory GTWS Justin Galant

Tu gagnes avec 8 minutes d’avance sur les meilleures mondiales. Comment expliques-tu que tu sois déjà à un tel niveau ?

JC : Au Kénya je m’entraînais un peu seule au début, et je n’arrivais pas à grand-chose. Mais j’ai discuté avec un ami qui courait pour Asics qui m’a conseillé de partir m’entraîner à Iten, au camp d’entraînement des meilleurs coureurs. Là, j’ai rencontré Julien, un manager suisse qui m’a aidée à m’entraîner. Il m’a donné un programme, et m’a permis d’avoir une structure. Il m’a testée sur de grosses séances en côtes et il a vu que j’étais forte, il m’a alors dit qu’il fallait que je participe à une course en Europe. Je ne savais même pas qu’il y avait une telle montée sur Sierre-Zinal, mais j’ai tout donné pour faire une grosse performance.

Quelle est la suite désormais pour toi ?

JC : Je m’apprête à participer au Tatra Sky Marathon en Pologne (6ème étape de la Golden Trail World Series 2024, le 17 août, NDLR). Si tout va bien, j’espère y faire un bon résultat, même si ça sera plus technique qu’à Zinal. Mais ça ne me fait pas peur. Au début, j’étais effrayée par les descentes, mais Julien m’a bien entraînée pour ça et maintenant je ne les crains plus du tout.

Cela veut dire que tu te sens capable de gagner au Tatra Sky Marathon ?

JC : Je pense que je peux gagner n’importe quelle course si je suis dans un bon jour et que j’ai l’énergie nécessaire.

Après cette victoire à Sierre-Zinal, quel est ton objectif désormais sur la Golden Trail World Series ?

JC : Je ne sais pas si j’arriverai à avoir un visa pour les USA, mais si j’y vais et que je fais de bons résultats sur les 2 courses, je pourrais viser le podium de la GTWS, voire la victoire !

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Joyline Chepngeno au centre des 5 premières de Sierre-Zinal 2024. Photo RisingStory GTWS Justin Galant
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Bien différente de la version précédente, la Tecton X3 est la grosse nouveauté lancée par Hoka quelques jours avant le rendez-vous UTMB de Chamonix. On vous en dit plus sur ce modèle très attendu et novateur, conçu pour la performance.

Tecton X3 : objectif performance

Avec une semelle intermédiaire en PEBA, un haut de tige façon guêtre et une plaque carbone intégrant des ailettes pour plus de stabilité, la Tecton X3, version grand public de la chaussure avec laquelle Jim Walmsley a remporté l’UTMB 2023 et la Western States Endurance Run 2024, promet de faire parler d’elle chez les amoureux de la marque. Première grande nouveauté, l’équipementier a amélioré le composé de la semelle intermédiaire en superposant deux couches de PEBA, leur composé le plus léger et le plus résilient. Un choix qui permet de sortir une chaussure d’ultra à 286g seulement pour la pointure 42 !

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Jim Walmsley, vainqueur de la WSER 2024. Photo Organisation

La plaque en fibre de carbone a également été redesignée, avec l’ajout d’ailettes à des endroits stratégiques permettant de gagner en stabilité sur les chemins les plus techniques. Résultat : un amorti réactif qui, servi par un profil de semelle incurvé MetaRocker conçu pour la vitesse, oriente clairement le modèle vers la recherche de performance. À noter un drop de 5mm, classique sur les derniers modèles Hoka.

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Photo Hoka

Tecton X3 : résistance et adhérence

Autre changement spectaculaire, qui donne un look très distinctif à ce modèle, un bracelet en maille type chaussette s’étend depuis la languette comme une guêtre enserrant la cheville. Objectif : éviter d’embarquer des petits cailloux et autres débris du sentier. On connaissait déjà ce principe sur la Zinal 2, la « chaussette » est plus conséquente sur cette Tecton X3. Certains apprécieront, d’autres regretteront le côté un peu compressif autour de la cheville. Pas de problème de respirabilité du pied en revanche, la tige légère et aérée en Matryx faisant le job, et assurant une résistance aux accrocs éventuels. On validera en revanche sans réserve l’empeigne dynamique, qui permet aux pieds de s’étaler au fil des kilomètres et d’offrir un confort inégalé.

Hoka a également retravaillé la forme et le positionnement des crampons Traction Lug de 4mm sur la semelle extérieure Vibram Mega-Grip avec construction Litebase, le must en la matière, pour offrir une meilleure adhérence sur tous types de terrains et dans toutes les conditions.

La Tecton X3 est disponible à la vente à partir du 15 août 2024 sur le site HOKA.

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Photo Hoka
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Dimanche 4 août, les montagnes de Courchevel ont accueilli une nouvelle édition record du Millet XTrail Courchevel. Avec ses 1500 inscriptions, cette course unique en France, où l’on choisit sa distance en cours d’épreuve, a une nouvelle fois démontré tout son attrait pour les amateurs de trail. 26 nations et 98 départements français étaient représentés pour une fête sportive parfaitement réussie, où 2 championnes du monde, Blandine L’Hirondel et Clémentine Geoffray, ont assuré le spectacle.

Voir le résumé vidéo ICI

Millet XTrail Courchevel : un concept original qui séduit

L’une des originalités de ce trail réside dans son concept « Find Your Limit » : un seul départ à 5h30 pour 6 parcours, allant de 11 km et 600m D+ à 66 km et 4100m D+. Les coureurs ont ainsi la liberté de choisir leur distance en fonction de leur forme physique et des barrières horaires réparties tout au long du parcours. Une formule inédite qui permet à chacun de trouver un défi à sa mesure.

Grande force de l’épreuve, les parcours du Millet XTrail Courchevel sont réputés pour offrir aux participants des panoramas à couper le souffle. En effet, à partir du sommet de la Dent du Villard (que tous les courcurrents des formats supérieurs à 11 km atteignent), les coureurs ont pu arpenter les crêtes de Mont Charvet, au-dessus d’une mer de nuages, et admirer un paysage grandiose à 360°.

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Passage sur la crête du Mont Charvet. Photo Organisation

Ceux qui ont poursuivi après la bifurcation du 22 km ont ensuite pu gravir les pentes rocheuses sous l’aiguille de May avant de basculer sur le refuge de Grand Plan. Pour les plus courageux, les passages par les lacs Merlet dans le col de la Vanoise et le névé sous le col du Râteau ont également marqué les esprits. « Le long parcours de 55 km offre l’éventail le plus complet des paysages autour de Courchevel, explique Hervé Franchino, responsable des événements outdoor à la Mairie. Tous les concurrents qui le font en reviennent fatigués mais conquis par sa beauté ! » Avec, pour les plus motivés, à l’arrivée du 55 km, la possibilité de repartir sur le parcours initial du 11 km pour boucler les 66 km.

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Vers les lacs Merlet. Photo Organisation

Millet XTrail Courchevel : Christian Mayer XTrailer 2024 !

Le long parcours de 66 km, réputé pour son dénivelé positif de 4100m et ses passages techniques et variés au milieu de paysages grandioses, a mis à rude épreuve les athlètes. Avec ses 7 cols à franchir, seuls 71 participants sur les 1366 qui s’étaient présentés au départ étaient dans les temps pour passer la dernière barrière située au terme des 55 km. Et au final, seuls 30 d’entre eux, dont 7 femmes, ont eu les ressources suffisantes pour s’élancer sur les 11 derniers kilomètres et boucler ainsi le grand tour.

Chez les hommes, c’est le Canadien Christian Mayer, du team Salomon, ancien cycliste professionnel de 2009 à 2016 auréolé d’un titre national en 2008, vainqueur de la TDS 2023, qui a décroché le titre de XTrailer 2024. Son temps : 7h 31mn 52s. « C’est l’un des plus beaux parcours de trail que j’ai effectués. En arrivant au sommet de la Dent du Villard, les paysages étaient grandioses tout le long », a déclaré le vainqueur, qui sera au départ de l’UTMB dans quelques semaines. Bertrand Brochot (7h 52mn 52s) et Nicolas Firmin (8h 43mn 01s) complètent le podium.

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Christian Meier. Photo Organisation

Millet XTrail Courchevel : record pour Blandine L’Hirondel

Chez les femmes, Blandine L’Hirondel, championne du monde de trail en 2019 et 2022, championne d’Europe en 2022 et championne de France (court en 2019 et long en 2021 et 2024), lauréate de l’OCC 2021, de la CCC 2022 et 3ème de l’UTMB 2023, a réalisé une performance exceptionnelle en décrochant la palme de Xtrailer, signant au passage les nouveaux records du 66 km en 8h 02mn 20s et du 55 km en 6h 44mn 51s.

« Je ne m’attendais vraiment pas à cela, les paysages étaient grandioses, a-t-elle déclaré à l’arrivée ! C’est sympa de partir tous ensemble. J’avais du monde avec moi tout le long de la course sauf sur la partie du col du Râteau. Je suis très contente d’avoir pu boucler les 66 km avec de bonnes sensations et du résultat avant de m’aligner sur l’UTMB 2024 ! » Marion Zaradzki en 9h 22mn 43s s’adjuge la seconde place devant Caroline Delord (3ème du triathlon hors norme Björka X3 Courchevel il y a 2 semaines), qui a bien résisté en 9h 31mn 42s.

Sur le 55 km, le podium féminin reste identique à celui du 66 km, sachant que tous les finishers du 66km sont classés également sur le 55 km. Chez les hommes, Thibaut Witvoet monte sur la 3ème marche en 6h 42mn 24s derrière le duo du 66 km Christian Mayer (6h 14mn 03s) et Bertrand Brochot (6h 30mn 14s).

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Blandine L’Hirondel. Photo Organisation

Millet XTrail Courchevel : nouveaux records sur le 44 km pour Jean-Baptiste Curtet et Tifenn Piolot

4h 46mn 49s, c’est le nouveau temps de référence du 44 km réalisé par Jean-Baptiste Curtet, membre du club Organisateur Courchevel Sports Outdoor et 3ème de la Wildstrubel by UTMB 2023. Il a dû s’employer sur cette distance pour venir à bout du Néo-Zélandais Scotty Hawker du team Vibram, second en 4h 59mn 50s, et de Pierre Rivet de la société partenaire de l’événement Millet, 3ème en 5h 02mn 12s. « C’était dur en arrivant dans la vallée des Avals avec des crampes qui se manifestaient lors des ravitaillements » a-t-il confié une fois la ligne d’arrivée franchie.

Chez les féminines, Tiffenn Piolot claque elle aussi le nouveau record du 44 km avec un temps de 5h 46mn 27s devant la Néerlandaise Renske Dickout (6h 00mn 13s) et Camille Ancey (6h 12mn 48s).

Millet XTrail Courchevel : Clémentine Geoffray et Yoann Sert s’imposent sur le 33 km

Championne du Monde et d’Europe en titre de trail, lauréate du Björka X3 Courchevel 2024, Clémentine Geoffray, également 3ème au scratch, signe en 3h 43mn 01s le nouveau record du 33 km chez les filles. « On a eu droit à un superbe lever de soleil en arrivant au sommet de la Dent du Villard. C’était magnifique. Avant de partir, j’avais pris la décision de réaliser le 33km. En arrivant à la bifurcation du 22km, j’ai hésité car j’avais des douleurs dans la jambe gauche. Mais on se prend vite au jeu et j’ai continué sur mon objectif initial car je prépare l’OCC 2024. Ce parcours est parfait pour cela. » Elle s’impose devant Elea Kopf (4h 09mn 44s) et Kaline Osaki (4h 21mn 14s).

Après avoir terminé second cette année sur les 2 triathlons hors normes Dynastar X3 Courchevel et Björka X3 Courchevel, Yoann Sert a réalisé un superbe retour gagnant en s’imposant sur le 33 km en 3h 30mn 20s. Il triomphe au finish devant le nouveau président de la section triathlon et raid du club Courchevel Sports Outdoor Fleury Roux (3h 31mn 51s), vainqueur ce printemps de la Great Himal Race après avoir parcouru 1600 km avec un dénivelé positif de 90 000m ponctué de 17 cols népalais à plus de 5000m d’altitude. Martin Guyon complète le podium en 3h 55mn 03s.

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Clémentine Geoffray, gagnante du 33km. Photo Organisation

Millet XTrail Courchevel : le 22 km pour Adrien Berthod et Julie Caramel

« J’étais parti à la base pour le 33 km mais, dans la première montée, je me suis accroché au 2 premiers, Yoann Sert et Jean-Baptiste Curtet. Ils étaient en essence, ils discutaient ensemble alors que j’étais à fond. Je me suis dit que je n’arriverai pas à tenir le rythme. Du coup, quand j’ai vu la bifurcation au 22 km, je suis parti dans cette direction », a déclaré Adrien Berthod. Une bonne décision car il franchit la ligne d’arrivée du 22 km en vainqueur en 2h 19mn 23s. L’Espagnol Mario Werther Asuncion Mathias arrive second 10 minutes plus tard, devant Lauris Command (2h 41mn 34s).

Chez les femmes, Julie Caramel s’impose en 3h 18mn 57s après une belle empoignade avec Sarah Crozet, seconde en 3h 25mn 19s. La Suissesse Céline Guntern termine 3ème en 3h 32mn 02s. « Le parcours était très sympa avec beaucoup de singles. Arrivée sur les crêtes, la vue était splendide au-dessus de la mer de nuages. La descente du col de la Chal sur le sentier des 1000 marches était très technique », a déclaré la lauréate, qui avait signé en 2023 une 20ème sur la Mascareignes à la Réunion.

Millet XTrail Courchevel : Baptiste Massot et Fannie Sapet dominent le 11 km

Partir à la frontale à 5h30 du matin dans des conditions identiques à celles d’un ultra-trail pour réaliser un 11 km restera gravé dans les mémoires des 143 finishers. Une magnifique expérience pour tous les participants de la plus petite distance du Millet XTrail Courchevel. Le triathlète Baptiste Massot a dominé ce parcours en 56mn 30s devant William Dumenil (58mn 35s) et Robin Eyraud (59mn 03s).

Chez les filles, seconde en catégorie espoir sur les championnats de France de Trail court, Fanny Sapet du team Scott remporte la victoire après 1h 08mn 22s de course. « Suite au championnat de France, j’ai eu une fracture de fatigue. Aujourd’hui, c’est vraiment une victoire pour moi d’avoir pu terminer sans douleur et de me faire plaisir. » Le podium est complété par Emma Pages (1h 25mn 14s) et Elisa Blanc (1h 29mn 40s).

Millet XTrail Courchevel : le succès du concept « Find your limit » !

Après 3 ans d’existence, le concept inédit Find Your Limit a réussi à séduire en permettant de pouvoir se préparer en douceur à l’ultra-trail et à propulser la notoriété du Millet XTrail Courchevel. Gros avantage de ce concept, le coureur peut partir avec un objectif en tête, et ensuite l’ajuster en fonction de son état de forme. Et, surtout, revenir l’année suivante pour tenter d’aller plus loin, et découvrir ainsi de nouveaux paysages. La fréquentation du trail confirme ce succès : avec 700 participants en 2022, près de 1000 en 2023 et 1500 cette année, le pari est gagné pour le Millet XTrail Courchevel, qui a su trouver sa place parmi celles du calendrier des trails les plus prestigieux et convoités.

Infos et résultats complets ICI 

Résumé vidéo officiel du Millet XTrail Courchevel 2024

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La 51ème édition de Sierre-Zinal, 5ème étape de la Golden Trail World Series 2024, a tenu toutes ses promesses. Au terme d’une course haletante dans des conditions de chaleur éprouvantes, le « Patron » Kilian Jornet a livré une course exceptionnelle de stratégie et battu son propre record, devançant son dauphin de seulement 2 secondes. Incroyable dénouement chez les femmes également, où la Kényane Joyline Chepngeno, qui n’avait jamais couru une course de trail, remporte une victoire éclatante !

Kilian Jornet, un record au bout du sprint

Il le confie à l’arrivée : pour Kilian Jornet, cette 10ème victoire à Sierre-Zinal aura certainement été la plus dure à aller chercher. Mais au bout du suspense, après un combat d’anthologie avec Philemon Kiriago, le coureur catalan a réussi à battre son propre record… de moins d’une seconde ! « Ça a été une course très difficile, et cette 10ème victoire a été dure à aller chercher. Mais pour moi c’est plus qu’une 10ème victoire ! Pour moi, il s’agit d’être capable de faire encore mieux 15 ans après, sur cette même course. Il a fait très chaud mais j’étais vraiment bien préparé. Malgré tout, j’ai fini par cramper. Mais quand j’ai vu Philemon revenir je me suis dit que non, il ne pouvait pas m’enlever cette victoire. »

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Photo RisingStory / Colin Olivero / GTWS

Vainqueur l’année dernière, Philemon Kiriago aura réalisé une course très intelligente. En retrait sur la première partie de course, le Kényan est revenu de l’arrière sur tous ses concurrents, jusqu’à forcer Kilian Jornet à sprinter jusqu’à l’arrivée. « Je suis tellement fier de moi ! Honnêtement, je ne pensais pas que j’aurais pu faire un podium ici puisque je reviens d’une blessure à la cheville que je traîne depuis les deux premières manches en Asie. Mais grâce aux soins j’ai finalement pu arriver assez en forme pour cette course et pour décrocher cette 2ème place. Si je conserve cette forme, je pense que je vais pouvoir jouer le podium sur la Golden Trail Series désormais. »

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Arrivé 2 secondes avant Philemon Kiriago, Kilian Jornet attend le Kényan pour le féliciter. Photo RisingStory / GTWS / Justin Galant

Autre héros du jour, son coéquipier Patrick Kipngeno vient compléter le podium. « Je suis content parce que mon plan était de terminer sur le podium cette année. Je suis aussi content que Kilian ait battu le record, ça prouve le niveau sur la course. De mon côté, le plan était d’attaquer du kilomètre 20 au kilomètre 28 parce que je ne suis pas bon en descente. Philemon m’a aidé à tenir le rythme et quand on a attaqué on a tous les deux été capables de se battre pour le podium ! »

À noter que Sylvain Cachard, qui prend la 7ème place, a amélioré de plus d’1mn 30 le record français de l’épreuve, qu’il avait établi en 2023. Il a couru en 2h 32mn 45s, contre 2h 34mn 22s l’an dernier.

Petite déception du côté de Rémi Bonnet, qui n’a pas pu suivre la cadence infernale en tête de course et doit se contenter de la 9ème place.

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Top 5 Hommes. Photo RisingStory / GTWS / Justin Galant

Sierre-Zinal, le Top 10 Hommes

1 – Kilian Jornet (ESP – Nnormal) : 2:25:34

2 – Philemon Kiriago (KEN – Run2gether/ON AG) : 2:25:36

3 – Patrick Kipngeno (KEN – Run2gether/ON AG) : 2:26:59

4 – Josphat Kiprotich (KEN – Run2gether/ON AG) : 2:31:35

5 – Roberto Delorenzi (CHE – Brooks) : 2:32:26 (

6 – Paul Machoka (KEN) : 2:32:35

7 – Sylvain Cachard (FRA – Hoka) : 2:32:45

8 – Jonathan Castillo Saenz (COL – Aire Libre y Aventura) : 2:32:45

9 – Rémi Bonnet (CHE – Salomon / Red Bull) : 2:33:57

10 – Ezekiel Rutto (KEN – Milimani Runners) : 02:35:21

Le grand baptême de Joyline Chepngeno

Retenez bien ce nom ! Joyline Chepngeno n’avait jamais couru aucune course dans sa vie ! La Kényane pesait même 30 kilos de plus il y a encore 1 an et demi avant de se décider de se mettre sérieusement à la course à pied. Un pari gagnant puisqu’elle remporte l’une des courses les plus difficiles du monde pour son grand baptême. « C’était ma toute première course et je suis très contente de l’avoir remportée. Cela veut dire que pour la prochaine je serai encore plus forte ! Je me prépare désormais pour la Pologne et j’espère bien me classer au général de la Golden Trail Series. Il m’a fallu un an et demi pour perdre 30 kilos, mais je savais que je devais le faire et je suis fière de cette victoire. »

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L’arrivée en solitaire de Joyline Chepngeno. Photo RisingStory / GTWS / Justin Galant

La Britannique Scout Adkin découvrait aussi la course des Cinq 4000 cette année. Grande spécialiste de la course en montagne, très solide sur la montée, elle aura su résister au retour de ses concurrentes pour arracher la deuxième place. « C’était une course très longue pour moi. J’ai essayé de pousser dans la montée mais j’ai souffert ensuite sur les parties plates qui étaient très rapides. Je me suis tordu la cheville vers le kilomètre 22, et j’ai même cru que j’allais me faire rattraper dans la descente, mais je suis très contente d’avoir pu conserver cette 2ème place. »

La Roumaine Madalina Florea, qui avait découvert la Golden Trail Series sur Sierre-Zinal en terminant 7ème l’année dernière, termine cette fois-ci sur le podium. Très heureuse sur la ligne d’arrivée, elle a ensuite dû être consultée par l’équipe médicale et n’a malheureusement pas pu nous livrer ses impressions d’après-course.

À noter la belle 9ème place de Julie Lelong, championne de France de trail court 2024.

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Top 5 Femmes. Photo RisingStory / GTWS / Justin Galant

Sierre-Zinal, le Top 10 Femmes

1 – Joyline Chepngeno (KEN – Milimani Runners) : 2:54:06

2 – Scout Adkin (GBR – Hoka) : 3:02:21

3 – Madalina Florea (ROM – Salomon) : 3:04:29

4 – Philaries Kisang (KEN – Run2gether/ON AG) : 3:05:52

5 – Cristina Simion (ROU – Stiinta Bacau) : 3:07:51

6 – Anna Gibson (USA – Brooks) : 3:08:39

7 – Sophia Laukli (USA – Salomon) : 3:09:36

8 – Oria Liaci (CHE – CABV Martigny) : 3:10:46

9 – Julie Lelong (FRA – Asics) : 3:12:11

10 – Caitlin Fielder (NZL – Salomon) : 3:12:54

Voir les résultats complets ICI

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Alors qu’il a remporté les deux premières étapes de la Golden Trail World Series en Asie, Patrick Kipngeno s’attaque désormais à Sierre-Zinal et à sa start-list 5 étoiles. Le Kényan, 2ème l’année dernière, sera-t-il capable de battre les meilleures coureurs du monde sur cette 5ème étape de la saison et assoir sa domination ? On lui a posé la question.

Patrick, quel début de saison ! Que représentent ces victoires pour toi ?

Pour moi, c’était un bon début d’année, cela signifie que ça va être une bonne année et j’aimerais continuer à avoir autant de succès.

Si tu étais le favori en Chine, cela a été une grande surprise de te voir gagner la course au Japon. Qu’as-tu fait pour progresser si rapidement en descente ?

Oui, je me suis amélioré, je ne m’attendais même pas à être aussi bon en descente au Japon. La dernière intersaison, j’ai modifié mon programme d’entraînement pour m’améliorer dans ces sections, j’ai fait plus d’entraînements en descente au Kenya, en me concentrant sur ma technique et ma résistance dans ces secteurs, c’est aussi utile de ne pas avoir de problèmes de douleur comme l’année dernière.

Penses-tu pouvoir gagner n’importe quelle course dans la GTWS maintenant ? Même les plus techniques ?

Oui, je me sens confiant sur la plupart des terrains maintenant, si elles sont dans ma gamme de distance, je pense que je peux les gagner.

Tu vas participer à Sierre-Zinal, ta 3e course. Le niveau devrait y être plus élevé. Quel sera ton objectif ?

Mon objectif est le podium, améliorer mon temps de l’année dernière et profiter de la course.

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Lors de sa victoire en Chine. Photo Colin Olivero / GTWS

L’année dernière, tu as terminé 2e après avoir mené la course, que s’est-il passé ?

Au km 17, j’ai marché sur une pierre et je me suis tordu la cheville, à partir de ce moment-là, j’ai commencé à avoir des problèmes de douleur, mais j’ai continué à courir pour maintenir ma position sur le podium.

Penses-tu que la même chose peut se produire cette année ?

Comme je le dis toujours, tout peut arriver dans le sport, mais j’espère que non.

Kilian et Rémi seront là, Philemon aussi. Peuvent-ils te battre ?

Tout peut arriver, je ne veux pas y penser avant le jour de la course, j’essaie de me concentrer sur mon corps et ma propre stratégie avant la course, sans être distrait par ce que les autres peuvent faire.

L’année dernière, tu as couru en équipe avec Philemon. Suivrez-vous la même stratégie cette année ?

Oui, nous essayons toujours de courir ensemble et de nous pousser l’un l’autre, j’aimerais partager à nouveau le podium avec lui cette année.

Avec 2 victoires, tu es bien placé dans le classement général. Quel est l’objectif pour la saison GTWS ?

À la fin de la saison, j’essaierai de finir sur le podium, comme l’année dernière, donc j’espère que nous continuerons avec ce succès.

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Photo Justin Galant / GTWS

L’année dernière, Rémi a été plus complet que toi. Penses-tu que cela a changé cette année ?

Rémi est un athlète incroyable, je n’aime pas me comparer, nous sommes des coureurs différents et j’apprécie de concourir avec lui.

Et Elhousine ? Il ne sera pas à Zinal mais il a montré une belle progression et de grands résultats jusqu’à présent cette année…

Elhousine s’est beaucoup amélioré, il est très fort maintenant, et avoir une forte compétition est toujours bon pour le sport. Je suis impatient de l’affronter dans les prochaines courses.

Enfin, qui est ton principal rival ?

Je n’ai pas de principal rival, je cours contre moi-même et j’essaie de m’améliorer à chaque course, je ne peux pas trop me soucier de la compétition, mais peut-être que mon ami Philemon est celui avec qui je dois rivaliser !

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Alors que leur duel est sans aucun doute le plus attendu de l’année, Kilian Jornet, 9 fois vainqueur de Sierre-Zinal, et Rémi Bonnet, qui rêve d’une première victoire sur ses terres, nous ont accordé une interview. Rencontre avec 2 grands champions à la veille de la 5ème étape de la Golden Trail World Series.

Voir la vidéo de l’interview (en anglais) ICI

Quelle est la séance d’entraînement la plus folle que vous ayez faite avant Sierre-Zinal ?

Kilian Jornet : Je pense qu’il ne s’agit pas de faire des séances folles, mais l’essentiel, c’est d’être constant, semaine après semaine. Pour préparer Sierre-Zinal, je fais souvent une montée puis quelques sections plates. Ce n’est pas vraiment fou, c’est une séance d’entraînement normale, mais que je fais pendant de nombreuses semaines, l’une après l’autre. Je pense que ceux qui font des séances folles peuvent faire une session, et c’est tout. C’est bien pour Strava ou les réseaux sociaux, mais ce n’est pas un vrai entraînement.

Rémi Bonnet : Oui, je peux dire ça parce que j’ai essayé une fois de faire une telle séance. J’ai fait quelque chose comme un KV et un 10-km plat. C’était à La Fouly, sous la chaleur, et ensuite j’étais complètement cuit pendant deux semaines. Donc, c’était une erreur. Mais je pense que la clé, c’est la constance : rester au même niveau pendant de nombreuses semaines, puis se détendre un peu sans faire de choses folles.

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Photo rising.story / Colin Olivero / GTWS

Pourquoi Sierre-Zinal est-elle si importante pour vous ?

Rémi Bonnet : Parce que je suis Suisse, je pense que c’est une raison. Je veux la gagner au moins une fois, peut-être ce samedi. Mais il y a un coureur que je dois battre si je veux gagner. C’est bien qu’il soit là, parce que si tu gagnes et qu’il n’est pas là, ça ne ressemble pas à une vraie victoire.

Kilian Jornet : Surtout parce que c’est l’une de ces courses avec beaucoup d’histoire. C’est la 51ème édition. Si tu regardes de génération en génération, tous les meilleurs coureurs de chaque génération sont venus ici, courir sur le même parcours. Donc, tu peux te comparer à travers les années, ce qui est quelque chose d’unique. En plus, c’est une belle course. Même si on ne voit pas le paysage en courant, quand tu es ici, cette vallée est l’une des plus belles des Alpes.

Qu’apporte la Golden Trail Series au trail running ?

Rémi Bonnet : Peut-être un peu plus de visibilité pour le sport. Et je pense que si tu regardes la course ici, il y a toujours eu un niveau élevé, même avant la Golden Trail Series. Mais je pense que pour les autres courses du circuit, cela apporte beaucoup plus de densité dans le peloton. On voit que chaque année les temps de course sont de plus en plus rapides. Donc, c’est un bon moyen de rassembler tous les meilleurs coureurs au même endroit.

Kilian Jornet : Oui. Je pense que c’est la profondeur du peloton que nous voyons grandir. Surtout dans le trail running, il y avait beaucoup de focus médiatique sur les longues distances, les ultras et les longues courses. Ce que la Golden Trail Series a fait, c’est de mettre l’accent sur des courses plus courtes, mais plus compétitives et intéressantes en termes de compétition. Elle a mis en lumière un trail running rapide, technique et divertissant, pas seulement des ultras.

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Photo rising.story / Colin Olivero / GTWS

Selon vous, quel est l’avenir du sport ?

Kilian Jornet : Je pense que cela peut évoluer de nombreuses façons différentes, et je crois que c’est positif. Avec plus de personnes qui viennent dans le sport, il y en aura plus qui aimeront les courses off ou les courses de niche, et d’autres qui préféreront de grands événements avec des milliers de participants, couvrant à la fois de longues et de courtes distances. On parle aussi de l’intégration du trail running aux Jeux Olympiques ou de sa standardisation. J’espère qu’il y aura encore de la place pour tout le monde, et que nous garderons des courses qui embrassent le côté sauvage du trail running, où l’exploration et la découverte sont importantes, aux côtés de courses qui se concentrent plus sur la performance tout en maintenant une relation étroite avec la nature.

Rémi Bonnet : Oui, j’espère que ça ne changera pas beaucoup. On a vu avec le ski-alpinisme qui est allé aux Jeux Olympiques. Pour moi, c’est n’importe quoi ! J’espère que cela n’arrivera pas avec le trail running. Nous aimons ce que nous faisons, aller dans la nature, grimper des montagnes, atteindre le sommet, pas juste rester en bas. J’espère que cela restera ainsi.

Mais si cela reste pareil, voudriez-vous aller aux Jeux Olympiques ?

Rémi Bonnet : Je préférerais ne pas aller aux Jeux Olympiques et protéger mon sport.

Kilian Jornet : Si le trail va aux Jeux Olympiques en gardant les mêmes règles et en gardant le même format, le même esprit, cela peut aller. Mais il y a tellement d’exemples dans le passé, comme le ski-alpinisme ou le VTT. Il faudrait beaucoup de changements au sein du Comité Olympique pour que cela puisse être du véritable trail running.

Question bonus : Qui va gagner Sierre-Zinal samedi ?

Kilian Jornet : Pour tous les participants, je pense que tout le monde est gagnant, qu’ils courent vite ou lentement. Comme l’année dernière, je regardais la course et je sentais que je gagnais parce que j’étais là, à profiter de l’ambiance et de la fête qu’est Sierre-Zinal. Donc, au final, c’est juste pour s’amuser.

Rémi Bonnet : Oui, je ne dirai rien parce que je sais que si je me mets trop de pression, je vais tout gâcher.

L’interview en vidéo (en anglais)

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Après avoir été éloignée des sentiers par la mononucléose en début de saison, Madalina Florea a fait son grand retour sur la Golden Trail Series à Chamonix, avec une très belle 2ème place sur le Marathon du Mont-Blanc, qu’elle a longtemps mené. La Roumaine, nouvelle star du trail, veut désormais renouer avec la victoire à Sierre-Zinal, 5ème épreuve du circuit 2024. Et elle sait qu’elle en a les moyens, puisqu’elle avait battu les meilleures coureuses de la planète lors de la grande finale de la GTWS en Italie en octobre 2023.

Madalina, comment vas-tu depuis le Marathon du Mont-Blanc ?

Madalina Florea : Après la course, j’ai pris quelques jours de repos pour me détendre tant physiquement que mentalement. J’étais très heureuse de terminer cette course sans chute ni blessure, ce qui m’a permis de récupérer rapidement et de reprendre l’entraînement pour préparer les prochaines courses.

C’était ta première course de la saison, es-tu contente de cette deuxième place ?

MF : Je suis satisfaite de chaque résultat, que je monte sur le podium ou non. Quand je n’obtiens pas le résultat que je souhaite, je ressens qu’il y a encore des choses à apprendre et cela me motive davantage pour les prochaines compétitions. Je ne vois donc pas ces moments comme des échecs.

Après, pour le Marathon du Mont-Blanc, satisfaite est un euphémisme ! Pour moi, cette deuxième place est comme une victoire. Je peux dire que j’ai bien commencé cette saison de la Golden Trail Series, contrairement à l’année dernière où j’ai débuté avec une septième place à Sierre-Zinal !

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Madalina Florea à l’arrivée du Marathon du Mont-Blanc 2024. Photo Mathis Decroux

Tu as été malade en début de saison, mais tu as mené presque toute la course pour ton retour. As-tu pensé à un moment que tu pouvais gagner ?

MF : Jusqu’à présent, je n’ai pas beaucoup parlé de ce sujet, mais puisque on mentionne ma maladie, je dois admettre qu’elle a eu un impact significatif sur mon état mental. Je travaille toujours là-dessus avec un coach mental/psychologue car j’ai perdu une partie de ma confiance et m’entraîne maintenant avec une certaine appréhension. Je dis cela parce que lorsque je me sens un peu fatiguée, que je ne dors pas bien ou que je me sens mal, je m’inquiète de savoir si le virus pourrait être de retour.

Pour revenir au sujet du Marathon du Mont-Blanc, ma stratégie pour cette course, étant donné mon manque d’expérience dans les longues distances, était de rester dans le groupe autant que possible et de ne pas partir trop vite. Je crois que cette approche m’a aidée à conserver mon énergie tout au long de la course. Je savais que la descente finale pourrait être un point critique pour moi, donc j’apprécie le résultat de la course tel qu’il est, sans me soucier de savoir si j’aurais pu gagner.

Selon toi, qu’est-ce qui t’a manqué pour garder cette première position jusqu’à la fin ?

MF : Plus d’expérience dans la gestion des courses longues et une meilleure gestion de mon hydratation je pense.

Penses-tu que tu peux encore t’améliorer et battre Judith Wyder ?

MF : Pour moi, Judith est aussi importante que les autres concurrentes, chacune ayant un parcours impressionnant. Elles sont des modèles pour moi, mais j’ai montré de compétition en compétition que j’ai commencé à m’améliorer dans différents domaines, donc tout est possible. Mais je me focalise surtout sur mes propres progrès.

Quelle est ta principale rivale cette saison ?

MF : Chaque concurrente peut avoir une bonne journée, donc je les considère toutes comme mes rivales et j’essaie de profiter de chaque course, quel que soit le résultat. Cependant, pour moi, le principal adversaire est mon propre esprit.

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L’émotion de Madalina Florea à l’arrivée du Marathon du Mont-Blanc, 2ème pour son retour à la compétition après une mononucléose. Photo Mathis Decroux

Qu’en est-il de Sierre-Zinal ? Comment te sens-tu avant la course et quel est ton objectif là-bas ?

MF : Sierre-Zinal est spéciale pour moi parce que ma participation à la GTWS a commencé avec cette course. Je vise à obtenir un meilleur résultat que l’année dernière, sachant que la concurrence est féroce cette année.

Pourquoi as-tu choisi de concourir dans la Golden Trail Series cette année ?

MF : Après avoir remporté la finale l’année dernière, ce circuit a complètement changé ma perspective. Je n’aurais jamais pensé avoir une telle opportunité. Je peux enfin dire que je suis une athlète professionnelle grâce au fait d’être membre de l’équipe Salomon et d’avoir un sponsor, ce que je n’avais pas lors de la finale. Ce circuit a donné à mes résultats une visibilité mondiale. De plus, je veux montrer que la victoire de l’année dernière n’était pas un coup de chance et rester parmi les meilleures athlètes aussi longtemps que possible à partir de maintenant.

Quel est ton objectif au classement général en fin de saison ? Seras-tu déçue si tu ne gagnais pas la Golden ?

MF : Mon principal objectif est de rester dans le top 3 du classement général. Je ne serai jamais déçue, car j’essaie de profiter de chaque course que je peux courir, quel que soit le résultat. J’ai appris cette leçon lorsque je ne pouvais pas participer aux courses en Asie et que j’étais contrariée, ne sachant pas quand je serais suffisamment rétablie pour courir à nouveau à cause du virus.

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Après avoir magistralement remporté le Marathon du Mont-Blanc pour son entrée en lice dans la Golden Trail World Series 2024, Judith Wyder sera sur la ligne de départ de la 5ème épreuve du circuit, Sierre-Zinal. Tout comme Rémi Bonnet, c’est une course qu’elle n’a jamais remportée et que la Suissesse espère bien cocher cette année ! Nous avons fait le point sur son état de forme et ses ambitions…

Judith, revenons sur ta course au Marathon du Mont-Blanc cette année : qu’est-ce que cette victoire représente pour toi ?

Judith Wyder : C’était vraiment une très belle journée, la journée parfaite même ! C’est toujours plaisant quand tu arrives à donner le meilleur de toi-même sur une course. C’est aussi intéressant de voir comment j’évolue et que je suis encore capable de réaliser des choses sympas en travaillant sur moi.

Tu as gagné dans la toute dernière descente. As-tu été surprise par le niveau de Madalina Florea sur cette course ?

JW : Non, pas du tout ! Je savais qu’elle était très rapide, et elle a été incroyable sur cette course. Je m’attendais à ce qu’elle soit capable de me battre, elle est très forte en montée, elle va très vite sur le plat et elle a fortement progressé en descente donc elle est très complète. Je pense que le fait que ça se soit joué sur une descente après 30 kilomètres a été un avantage pour moi, mais elle est clairement une adversaire redoutable.

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Judith Wyder au Marathon du Mont-Blanc. Photo @leo_rsl

Est-ce que tu as paniqué quand elle s’est échappée durant la course ou tout était sous contrôle ?

JW : Non, il ne faut jamais paniquer ! Elle était juste plus forte que moi dans la montée… J’aurais aimé la suivre mais ce n’était pas possible et ça aurait été une erreur. J’ai juste essayé de rester positive et intelligente en restant à l’écoute de mes sensations. Il ne s’agissait pas de perdre le podium en faisant n’importe quoi pour gagner. Donc je suis restée patiente.

Et qu’as-tu ressenti quand tu l’as rattrapée ?

JW : Je l’ai toujours vue dans la montée et je savais que rien n’était perdu. Si je basculais à cette distance au sommet de la Flégère, je savais je pourrais la rattraper dans la descente puisque j’ai été plus rapide qu’elle de 3 minutes dans la descente aux Championnats d’Europe. Donc j’ai appuyé sur l’accélérateur et ça a marché. Mais j’aurais quand même été fière de moi si je ne l’avais pas battue. C’était juste grisant de voir que je me rapprochais d’elle et d’avoir pu la dépasser.

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Judith Wyder à l’arrivée du Marathon du Mont-Blanc. Photo Mathis Decroux

Et comment vas-tu depuis la course ?

JW : En fait, j’ai eu deux semaines d’entraînement extraordinaire après le Mont-Blanc, je me sentais très bien préparée et très en forme. Et puis, j’ai attrapé le Covid… Ce n’est donc pas l’idéal avant de me rendre à Sierre-Zinal, je ne sais pas comment le corps va répondre. Mais on ne peut pas le savoir avant d’essayer.

Et si tout se passe bien, quel est l’objectif ?

JW : Courir à Sierre-Zinal en tant que coureuse suisse est quelque chose de vraiment spécial, et je veux déjà finir en ayant pu profiter de la course et en ayant tout donné. La première fois où j’ai couru là-bas, j’ai fait un meilleur temps que je pensais, mais la deuxième fois j’étais très fatiguée et ça n’a clairement pas été le meilleur jour pour moi. Je veux donc profiter et j’ai très hâte de voir l’engouement des spectateurs.

Est-ce que tu as changé quelque chose dans ta préparation pour cette course ?

JW : Je ne crois pas que la clé soit dans le changement de préparation mais plutôt une question d’état d’esprit. Je me suis bien préparée, surtout avant de tomber malade, et il faut donc que je m’appuie là-dessus au moment de me présenter sur la ligne de départ. En espérant que j’ai complètement récupéré…

Qui sera ton adversaire principale sur la course ?

JW : Je peux vous donner une liste de 10 noms de filles qui peuvent me battre si elles sont dans un bon jour ! Mais si j’ai le bon état d’esprit et que les jambes répondent bien, je ferai clairement partie des noms qui vont se battre pour la victoire. En tout cas, ça sera un gros combat cette année et on verra ce qu’il va se passer.

Est-ce que tu penses que le record est possible ?

JW : Oui, je pense qu’il est définitivement possible. Quand j’ai couru ici en 2019 je n’étais clairement pas dans la même forme qu’aujourd’hui. J’avais peut-être le même niveau physique mais j’ai plus d’expérience aujourd’hui. Si tout se passe bien, ce record est donc possible. Mais ce n’est pas l’objectif ! L’idée n’est pas de rater ma course parce que je suis partie trop vite ou que j’ai trop poussé pour finir.

Quelle est stratégie pour la course ?

JW : J’ai une stratégie mais ce n’est rien de bien compliqué. Je veux juste rester à l’écoute de mes sensations et ne pas faire n’importe quoi. Je verrai comment je me sens dans la montée, j’espère pouvoir rester au contact des premières filles et pousser plus fort dans la deuxième partie de course. Il y aura certainement des filles plus fortes dans la montée donc il faudra juste bien réfléchir.

Tu as remporté le Marathon du Mont-Blanc, mais échangerais-tu cette victoire pour une victoire à Sierre-Zinal ?

JW : C’est difficile de dire ça quand tu as déjà gagné l’une des deux courses. J’aimerais bien gagner les deux, c’est tout. Mais Sierre-Zinal est une course à part que je veux vraiment remporter. J’ai des amis qui l’ont gagnée, comme Marc Lauenstein qui a été une très grande inspiration pour moi, et j’espère pouvoir en faire de même. Et si ce n’est pas cette année, je retenterai ma chance l’année prochaine !

Et quel est le plan pour le reste de la saison ?

JW : Mon objectif reste la Golden Trail Series. Je vais donc aller aux États-Unis pour les deux courses américaines. Je n’ai couru qu’une course sur quatre pour le moment, mais j’ai fait un très gros résultat sur une étape très relevée, donc on verra.

(Les 30 meilleures filles sont qualifiées pour la finale, sur la base des résultats obtenus sur 4 des 8 courses du circuit 2024, NDLR.)

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Après un début de saison perturbé par une blessure, Sophia Laukli a signé son retour sur la Golden Trail Series avec une 4ème place au Marathon du Mont-Blanc. Un résultat encourageant mais insuffisant pour l’Américaine, gagnante de la Golden Trail Series 2023, qui espère être capable de renouer rapidement avec la victoire. Et quel meilleure occasion que la 5ème étape de la Golden, la doyenne suisse Sierre-Zinal, qu’elle a remporté largement l’année dernière ! Nous l’avons rencontré quelques jours avant ce défi…

Sophia, comment vas-tu depuis le Marathon du Mont-Blanc ?

Sophia Laukli : Je vais bien ! En réalité, je suis beaucoup plus excitée maintenant à l’idée de courir. La dernière fois que nous avons parlé ensemble, j’avais confié que je n’avais pas vraiment l’envie de courir parce que je savais que je n’avais pas retrouvé mon meilleur niveau. Mais je me sens beaucoup mieux maintenant et je me sens bien mieux préparée pour Sierre-Zinal.

Au Marathon du Mont-Blanc, tu disais avant la course que tu serais contente si tu arrivais à finir correctement. Un mois plus tard, es-tu finalement satisfaite avec cette 4ème place à Chamonix ?

SL : Je pense que ce résultat m’a surtout fait prendre conscience que je ne peux pas juste venir sur une ligne de départ comme ça, sans préparation. Il faut travailler avant une course ! J’ai aussi réalisé que l’année dernière s’est passée beaucoup plus facilement pour moi. J’étais en forme et je n’avais pas beaucoup d’efforts à faire pour que ça marche pour moi. J’avais juste à courir pour faire une bonne course. Cette année, j’ai bien compris qu’il va falloir en faire plus.

Je n’ai pu me préparer que trois ou quatre semaines avant la course de Chamonix à cause de ma blessure, alors que les autres filles sont déjà fortes. J’étais déçue du résultat, et il m’a fallu du temps pour changer ça. Mais j’ai aussi pris conscience qu’avec le peu de préparation que j’avais, j’ai quand même réussi à courir une course aussi longue et à terminer 4ème !

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Sophia Laukli lors de la GTWS 2023. Photo GTWS

Comment t’es-tu sentie durant la course ?

SL : Pas si mal, finalement, si on regarde de là où je viens. Je me sentais très confiante sur la première moitié de course parce que j’avais de très bonnes sensations. J’avais l’impression de contrôler, je me rappelle même avoir souri au deuxième ravito car je n’avais aucune douleur. Mais la première moitié est beaucoup plus facile que la deuxième et j’ai commencé à sentir que ça coinçait. Je pense que j’ai un peu trop poussé dans la descente vers Vallorcine et soudain les jambes ont commencé à ne pas aller bien.

Du coup, la deuxième partie de course a été super longue. J’ai compris que ça faisait un moment que je n’avais pas couru aussi longtemps, que je n’avais pas fait de séances sur des cailloux, des séances en descente aussi. J’avais espoir de maintenir la 3ème place jusqu’à l’arrivée mais Miao Yao m’a doublée dans les derniers kilomètres avant l’arrivée. C’était frustrant, mais il faut quand même se contenter de cette 4ème place.

Penses-tu que c’est toi qui étais plus faible, ou que ce sont les autres filles qui ont augmenté leur niveau ?

SL : C’est certainement un peu des deux. Mais c’est sûr que je n’étais pas à mon meilleur niveau, loin de là. C’est compliqué à jauger parce que l’année dernière, j’ai affronté Judith Wyder dans des conditions particulières : j’avais le Covid en Italie, en finale, et je n’étais pas au mieux. Je pense que la course de Pikes Peakétait une confrontation juste (Sophia Laukli s’était imposée avec plus de 3mn40 d’avance sur Judith Wyder, NDLR), mais finalement, j’ai du mal à savoir si elle a beaucoup progressé. Madalina (Florea), quant à elle, était très forte à la finale, et je pense qu’elle a encore progressé !

Entre Judith et Madalina, laquelle des deux t’a le plus impressionnée au Marathon du Mont-Blanc ?

SL : Je savais que Judith allait être en forme, elle est très intelligente. Donc finalement, ça ne m’a pas beaucoup surprise. J’ai davantage été impressionnée par la façon dont Madalina a géré une course aussi longue à cette vitesse. L’année dernière, c’était un peu son problème, de savoir gérer le rythme. Comme à Sierre-Zinal, où je la dépasse aux trois-quarts de la course. Miao Yao m’a aussi surprise. Je savais que je n’étais pas à mon meilleur niveau en descente, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle me rattrape malgré tout. Je pense qu’elle a beaucoup progressé, surtout en descente, et qu’il va falloir s’en méfier.

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Judith Wyder, Madalina Florea et Sophia Laukli, le podium de la finale de la GTWS 2023. Photo GTWS

Et comment te sens-tu à quelques jours de Sierre-Zinal ?

SL : Je sais que c’est une course difficile, surtout pour faire mon vrai retour. C’est la course la plus compétitive au monde, donc je suis super motivée. J’étais énervée au Mont-Blanc, pas à cause du résultat mais simplement parce que je n’étais pas à mon niveau. Là, ça sera le moment de montrer que je suis vraiment de retour. Mais je sais que ça sera dur à faire !

T’es-tu fixé un objectif ?

SL : Oui, mais je ne veux pas trop en parler. J’espère qu’avec mon début de saison je ne serai pas trop regardée. Je veux m’enlever un peu de pression. Mais bon, je sais qu’en tant que vainqueur sortant, les gens vont m’attendre au tournant.

Est-ce que tu as réévalué tes objectifs au général au vu de ton début de saison ou espères-tu toujours remporter la Golden cette année ?

SL : Je pense que ça reste possible de la remporter, il faut juste que je fasse une deuxième partie de saison parfaite. Mais je pense aussi que c’est une bonne chose d’avoir cette adversité aussi tôt dans la saison, car je ne vais pas arriver à la finale en étant surprise de ne pas être devant. Je sais désormais à quoi m’attendre et ça va m’aider dans ma préparation. Je commence aussi à me dire que si je n’y arrive pas, ce ne veut pas dire que c’est une saison horrible pour autant, surtout au regard de comment elle a débuté. Bien sûr, je vais donner le maximum pour revenir et gagner, mais il faut aussi prendre du recul et regarder la saison dans son ensemble.

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Barres, gels, compotes, boissons électrolytes, chaque coureur a ses préférences en terme de nutrition en course. Et on connaît tous l’importance d’une bonne nutrition pour pouvoir soutenir l’effort sur la durée. On a demandé à quelques-uns de nos champions à quoi ils carburaient.

Nutrition en course d’Anne-Lise Rousset : « Des gels pas trop sucrés ! »

« L’alimentation est difficile pendant les ultras et clairement, manger, mâcher, ça devient compliqué au bout d’un certain nombre d’heures de trail et du coup, le gel permet de palier un peu ce manque. Même si il y a plein de produits que j’adore dans la gamme Punch Power, comme les barres d’amandes, les barres banane et les barres multi-fruits, clairement, ce qui passe le mieux pour moi pendant les compétitions sur de longues distances, ce sont les gels. Pourtant je n’étais pas forcément très gel avant Punch Power, mais ils ont l’avantage d’avoir bon goût et ils n’ont pas cet aspect ultra-sucré quand on l’a parfois en bouche avec des gels. En tout cas, pendant les efforts longs, ces gels sont vraiment une plus-value dans la gamme. »

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Anne-Lise Rousset
Anne-Lise Rousset. Photo DR

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Nutrition en course d’Arthur Joyeux-Bouillon : « La base, c’est la poudre ! »

« Ma stratégie dans les grandes lignes est assez simple : elle est principalement basée sur la poudre Drink Mix de chez Näak. C’est la première depuis des années que j’arrive à digérer. Pour moi c’est extra parce que ça m’apporte mes 250 calories à l’heure. Sur de l’ultra, j’ai donc une flasque Drink Mix et une flasque d’eau. En complément, toutes les heures je mange ce qui me fait plaisir parce que j’ai envie de fonctionner au plaisir. Je prends soit des gaufres soit des barres caféines.

Toutes les trois heures je prends un shaker de poudre Ultra Recovery. Normalement c’est à utiliser après l’effort, mais moi ça me fait du bien pendant la course grâce à son apport en protéines. À travers le Näak Lab, j’ai aussi testé le gel qui m’aide quand mon estomac, au bout de plusieurs heures, n’arrive plus à digérer du solide. Je le digère très bien, en plus il n’est pas trop sucré et je trouve ça super. »

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Arthur Joyeux Bouillon
Arthur Joyeux-Bouillon. Photo DR

Nutrition en course de Maud Combarieu : « Hydratation et sucres ! »

« Jusqu’à peu je faisais tout à l’eau et je mangeais principalement du solide, je ne supportais pas les gels dont je n’aime ni le goût – trop sucré – ni la consistance… Et il y a 2 ans un copain m’a fait découvrir les hydrogels de chez Maurten. La boisson est très bien passée, et les gels aussi. Du coup, maintenant, je prends ça en course. Je privilégie surtout l’hydratation, mais je sous-dose énormément la boisson Maurten, avec seulement une demi dose par flasque.

Je mange régulièrement, plutôt du sucré car ça ne me dégoûte pas du tout, j’adore ça, et je prends les gels aux moments où je n’ai pas envie de mâcher. Sur le très long, j’essaie quand même de prendre un peu de salé, et ce qui passe le mieux ce sont les soupes ou de la patate douce, et du parmesan que je prends en sandwich. »

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Maud Combarieu Photo Honorino Montes
Maud Combarieu. Photo Honorino Montes

Nutrition en course de Mathieu Blanchard : « Les gels uniquement en booster ! »

« Je prends entre 200 et 300 calories par heure, à 80-90% de chez Näak. En fonction d’où sont les ravitaillements, je vais prendre plus ou moins de calories. Je ne veux pas dépasser les 70g de glucides par heure. L’idée c’est de répartir, d’avoir plusieurs choix, plusieurs goûts pour ne pas saturer. J’ai toujours au minimum sur moi une flasque de Drink Mix et un échantillon d’une dose sur moi, ce qui me permet de tenir 2 heures. Je consomme beaucoup de barres en entraînement mais pas en course, j’ai du mal. En revanche je prends des gaufres car j’arrive bien à les ingérer.

Je complète tout ça avec les produits comme la purée à base de pommes et d’avoine qui passe parfaitement. Sur des longues distances je prends aussi des gels mais je fais attention à ne pas trop tester mon système digestif, je les prends en petite quantité comme effet boost. C’est une réserve que j’ai et que j’injecte au moment voulu. En plus, avec le Näak Lab on fonctionne par flasques de gel, et c’est ça qui me permet de fractionner les prises. J’ajoute aussi ma purée maison à base de patate douce. C’est frais, j’apprécie son goût, c’est ma copine qui la prépare et c’est un peu notre connexion entre nous. Je la prends en ravitaillement. »

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Mathieu Blanchard
Mathieu Blanchard. Photo DR

Nutrition en course de François D’Haene : « Une même boisson du début à la fin ! »

« J’ai développé avec Overstim.s l’Hydrixir Ultra Longue distance, une boisson énergétique conçue pour les efforts prolongés. On voulait quelque chose de très peu sucré, qui ne lasse pas, qui soit simple d’utilisation, fait avec des produits naturels et bio et qui tienne compte des pertes du coureur, donc pourvue de glucides, de BCAA et d’électrolytes pour répondre à la fois aux besoins hydriques et qu’aux besoins énergétiques sur le très long terme. Le but était aussi de proposer aux coureurs toujours la même boisson, durant 30 à 60 heures, afin que le corps comprenne et qu’il ait toujours la même réponse.

Il fallait donc quelque chose qui ne soit pas écœurant. On a notamment étudié l’index glycémique afin d’éviter les pics qui entraînent souvent des passages à vide. On a travaillé deux ans dessus afin d’améliorer le goût et la texture, j’ai eu l’occasion de pas mal la tester et depuis la Hardrock 2022, je ne bois que ça durant ma course. » Une barre Ultra énergie longue distance, également développée avec le champion du team Salomon, vient tout juste de rejoindre la boisson.

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François D'Haene
François D’Haene. Photo DR
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