Plus c’est long, plus c’est bon pour Claire Bannwarth. Cette Alsacienne de 34 ans enchaîne les ultras et le D+ comme d’autres enfilent des perles. Résultat : un été 2023 colossal parsemé de performances étourdissantes. Jugez plutôt : 5ème place sur la Hardrock 100, victoire au scratch sur le 200 miles Tahoe, FKT record sur le Colorado Trail, 16ème place sur l’UTMB… Au lendemain de sa course autour du Mont-Blanc, elle nous a reçus. Interview sans langue de bois, suivie de quelques textes « vivifiants » qu’elle publie sur son compte Facebook, sans faire dans la dentelle. À déguster sans modération.

Claire Bannwarth, c’est 35 heures d’entraînement par semaine, plus le boulot

Claire Bannwarth n’est jamais à court de batterie. « Lapin Duduracell », surnom que lui a trouvé son mari en référence au lapin de la célèbre pile, n’arrête jamais. Depuis janvier, cette Alsacienne de 34 ans a enchaîné 17 ultra-trails, décroché six victoires dont deux au scratch, le tout en bossant à plein temps pour une compagnie d’assurances. « Passer mes journées le cul vissé sur une chaise à remplir des tableaux excel, ce n’est pas ce que je préfère mais cela permet de payer mes dossards », résume la coureuse, qui cumule pour son plaisir 35 heures d’entraînement par semaine, alternant longues sorties tranquilles et séances intenses de spinning et de machine à marches en salle de sport pour manger du D+ (et des séries Netflix).

L’UTMB ? Trop court pour Claire Bannwarth !

Son nirvana ? Courir sans compter les heures ni fermer l’œil de la nuit. L’UTMB (170km et 9 000 m D+) est son dernier ultra, juste avant cette interview. Bouclé en 29h12, à la 16ème place féminine, 3ème Française derrière Blandine L’Hirondel et Aline Cocquard. « Assez contente car je termine pour la première fois en moins de 30 heures sans assistance, en gagnant 2h15 par rapport à l’an dernier. Mais ce n’était pas gagné au départ. J’ai d’abord eu un mal de bide de l’espace jusqu’au Grand Col Ferret, des cuisses en feu après Champex et puis je me suis payée une bête chute à 2 bornes de l’arrivée, qui m’a valu un point de suture », raconte-t-elle en souriant. Heureusement, plus de peur que de mal. Claire compte bien revenir tenter le ‘sub 27 heures’ autour de Chamonix.

En attendant, elle retourne sur le très très très long. « C’est moins fatiguant ! » L’explication est simple : « Mon rythme de croisière tourne autour de 8-9km/h. Cela fait 25 ans que je fais ainsi beaucoup de volume à faible intensité, ce qui m’évite de me blesser. Là, j’ai couru cet UTMB plus vite, dans de nombreuses sections, du coup j’ai choqué mes muscles bien plus qu’après une Montane Spine Race ! » (Chantier de 268 miles – environ 430km – pour 11 000 m D+ en Écosse qu’elle a remporté en janvier avec une 5ème place au scratch dans des conditions épouvantables.)

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Claire Bannwarth lors de l’Ultra Trail do Marao. Photo DR

Revenir à Silverton pour refaire la Hardrock 100

L’ultra-endurance (et au-delà) est devenue sa spécialité. Et son mois de juillet à la sauce « US » l’a comblée. Claire a cavalé sur toutes les montagnes du Colorado, signant un nouvel enchaînement ahurissant. Jugez plutôt : la Hardrock 100, le 14 juillet, pour commencer. Participer à cet ultra archi-select était un rêve pour cette traileuse non sponsorisée, elle qui pensait avoir 1% de chance d’être sélectionnée et a une nouvelle fois impressionné à l’arrivée. Le baiser au bélier après 34h51 d’efforts, 8 heures après de l’indétrônable Courtney Dauwalter.

Son bilan ? « Je n’étais pas assez bien acclimatée à l’altitude car je ne suis arrivée que six jours avant, n’ayant pas pu prendre davantage de congés. Étonnamment, tout s’est bien passé jusqu’au 110ème km. La suite a été plus compliquée. Durant la nuit, j’ai attrapé un gros rhume, j’avais beaucoup de mal à respirer avec un taux d’oxygénation très bas, à 82. Là-dessus, j’ai fait une bonne chute et cassé mes bâtons au 120ème km. Je me suis fait une belle frayeur mais concrètement renoncer n’était pas une option. Du coup, je n’étais pas à 100% de mes capacités et j’espère bien revenir à Silverton ! »

Claire Bannwarth, ou l’art de terminer un 200 miles devant tous les hommes

Cette Hardrock’n’roll n’était que le début des réjouissances estivales. « Quitte à exploser mon bilan carbone en allant aux États-Unis, j’ai rentabilisé le trajet. Comme je savais que je pouvais récupérer d’un 100 miles en une semaine, vu que j’avais déjà fait largement pire (Rires.), j’ai enchaîné le 21 juillet avec le Tahoe 200 miles Endurance Run. »

Cette fois, ce sont 330km et 11 000 m D+ autour du lac Tahoe, dans le Nevada. Avec au bout, la victoire en 62h23 et en prime une première place au classement général, malgré un rab de 20km suite à du temps perdu en jardinage. À chaque ultra, son lot d’imprévus…

Le meilleur restait alors pour la fin de son mois de vacances. Le 27 juillet, Claire s’est lancée dans un Fastest Known Time dingue (record sur une course en off) sur le Colorado Trail. Ce chemin mythique de 500 miles (800km) relie Durango à Denver en sillonnant 8 chaînes de montagnes. Elle conclut cette folle traversée en 9 jours et 3 heures, battant de 7h le self supported masculin (et le féminin de 5 jours).

Claire Bannwarth_Page Facebook
Claire Bannwarth / Facebook / DR

Le Colorado Trail, 9 nuits et l’aventure d’une vie

« Très clairement, c’est le truc le plus fou que j’ai jamais fait. Partir en totale autonomie avec un sac de 10 kilos sur le dos, livrée à moi-même, c’était incroyable. Je ne savais pas si j’allais être capable de me débrouiller toute seule. Il y avait des ours, je ne croisais pas grand monde à part quelques randonneurs en journée. C’était vraiment l’aventure. Je n’avais pas étudié à fond le tracé, juste les points de ravitaillement en eau et en nourriture au 150e km, 400e km et 600e km. En gros, je savais juste que j’avais un avion à prendre dix jours plus tard à Denver. »

Cheminant entre 85 et 90km par jour au cœur de paysages somptueux mais bien rugueux, l’ultra-traileuse de choc a pour la première fois touché du doigt ses limites. « À certains moments, je me suis demandée si je n’étais pas tombée dans un ravin tellement j’étais dans un état second. Je n’avais jamais vécu de telles sensations avant », explique-t-elle. Et d’embrayer : « Cette première expérience réussie me donne de bien belles idées de boucheries ultimes. Je me vois bien me lancer sur le GR10, le GR5 ou l’Hexatrek. Je sais déjà que je ne vais pas m’ennuyer durant les prochaines années. »

Finir la Barkley, le rêve ultime de Claire Bannwarth

En attendant, la jeune mariée se concocte une belle fin d’année. Prochain dossard le 7 octobre, pour le X-Ultra Tihio Race en Grèce (162km) puis le 21 octobre, elle participera au Big Dog’s Backyard Ultra, dans le Tennessee, et tentera de battre son propre record de France overall (61 tours pour 498km en 24 heures).

Ainsi va sa vie à courir derrière un seul but : « Devenir de plus en plus forte, prendre toujours plus de plaisir, et faire des trucs de plus en plus fous. » Son rêve ultime ? Devenir la première femme de l’histoire à venir à bout de la Barkley. Toutes les cases sont cochées, et le CV bientôt déposé dans le Tennessee. Wait and see.

Cet article est paru dans le magazine Esprit Trail N°133
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Claire Bannwarth à propos de son record perso sur les 24h de Brugg – Suisse (post du17 septembre 2023)

24h de Brugg 2023. Le 24h le plus « merdique » de toute ma vie !
234,5km, nouveau RP, pompélop ! Le lapin est content !

C’était pas vraiment prévu au programme de faire un 24h à un mois des championnats du monde de Backyard, mais bon, cela fait deux semaines que pour une raison inconnue je suis un poil énervée et je me suis dit que, comme d’hab’, la meilleure solution pour oublier tous ses problèmes est de courir à bloc pendant 24h…

Bon bah c’était bien chiant – j’ai littéralement passé 20h à faire Diniz sur Diniz (j’ai dû me changer 4 fois !) et à gérer une diarrhée de l’espace. Du coup, mal de bide, du coup, problème pour m’alimenter, du coup, beaucoup de moments « oups »… Bref une galère absolue. Mais au final les jambes étaient là et je n’ai rien lâché, et encouragée comme jamais pendant les deux dernières heures par un marichou monté sur roulettes je me suis arrachée pour au moins venir battre mon RP !

2 semaines après un UTMB en 29h, en mode arrache (me suis inscrite quatre jours avant), avec un taper quasi-inexistant, et surtout sans assistance, et avec ce léger problème bien handicapant qui m’a bien fait perdre rien qu’en temps d’arrêt 5km, et sous une météo bien chaude le samedi après-midi… il y a largement la place pour plus… Et maintenant la question n’est pas de savoir si je vais un jour dépasser les 240km mais quand ? Est-ce que ce sera sur la piste de Barcelone en décembre. Les paris sont ouverts !

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Photo Matias Novo / DR

Claire Bannwarth à propos de son exclusion de l’Équipe de France (post du 6 septembre)

Quel gâchis (parmentier) !
Pas de championnats du monde de 24h pour moi cette année, je suis virée comme une malpropre de l’équipe…
Mon tort : avoir pris mon pied sur un FKT et vouloir faire les championnats du monde Backyard 7 semaines avant la course…

Je suis forcément déçue, même si je m’y attendais, vu le nombre de mails anxiogènes que j’ai reçus depuis le début de l’année (dont le dernier trois jours avant l’UTMB, merci pour le timing) et que la numéro 1 de l’équipe s’est fait virer aussi… Bon, de toute manière cette année je ne suis pas dans la forme de ma vie, donc c’est pas très grave.Et on avait également aucune chance de médaille par équipe…

Bref, je vais pas perdre mon temps à écrire une tonne de synonymes du mot « débilos » et risquer de faire bannir mon compte Facebook ou à chercher à comprendre quoi que ce soit…

Libéréeeeee délivréeeeee (dédicace à qui de droit) je vais enfin pouvoir planifier ma fin d’année comme bon me semble, et il y aura de la borne en masse (la FFA en pls), et bien sûr un 24h en décembre, car je suis sûre que je peux dépasser les 240km cette année et vais pas arrêter mon sport à cause de ça. On réglera ça sur la piste de Barcelone, ça réduira de toute façon mon empreinte carbone.

Claire Bannwarth à propos de son UTMB 2023 (post du 3 septembre)

UTMB 2023. 29h12, 16e Femme, 135e scratch, je suis défoncée comme jamais, c’est dur le 100 miles quand tu le fais à bloc…
L’objectif de passer sous les 30h est enfin réalisé, pompélop !

Et pourtant c’était pas gagné, j’ai pris le départ avec un mal de bide de l’espace – j’ai d’ailleurs repeint tous les buissons à côté du sentier pendant les 18h premières heures de course. C’était clairement mon pire UTMB… Du coup, je n’ai pas pu m’alimenter correctement et l’ai payé sur la fin de course…

Malgré tout, j’ai bien envoyé jusqu’à Champex (je suis enfin repartie de Courmayeur avant le lever du jour et ai réussi à démonter la portion roulante entre Bertone et Bonatti, ainsi que le col Ferret et la longue descente vers La Fouly), mais une fois sortie du ravito du 125ème km, j’avais deux poteaux à la place des jambes (quadris défoncés) et plus trop de jus en montée. La fin fut donc longue, surtout que je n’ai vraiment pas kiffé le nouveau parcours dégueulasse… J’ai en plus réussi à me casser la gueule à 2 km de l’arrivée sur la portion la plus easy possible, ce qui m’a valu un beau point de suture à la tête et une énorme frayeur (heureusement, plus de peur que de mal).

Voilà, je suis à la fois contente – mis à part mon ventre, j’ai eu de très bonnes sensations niveau jambes jusqu’à Champex et améliore quand même de plus de 2h mon chrono de l’année dernière, en foutant au passage la misère à pas mal d’ « élites » (je devais avoir la 40ème cote ITRA au départ). le tout sans assistance, olé !

Et déçue – mes problèmes gastriques ont un peu limité le plaisir de ma course, et avec le bon entraînement un peu plus axé sur la vitesse je peux clairement mieux faire, et accrocher un Top 10, mais bon cette année, je me suis plus focalisée sur le volume dans l’optique de mon objectif de l’année prochaine.

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Sur le papier, 5 athlètes élite font figure de favoris, capables de s’imposer au stade de Saint-Denis à La Réunion le 20 octobre prochain, pour la 31ème édition de la Diagonale des Fous. Analyse des forces en présence.

François D’Haene, son grand retour sur la Diagonale

C’est la bonne nouvelle de cette fin d’année. Blessé depuis un an, le grand François a été absent toute la saison. Si les médecins ont donné leur feu vert pour qu’il puisse prendre le départ de la Diagonale, le quadruple vainqueur risque cependant de manquer de compétition. Il n’a pris qu’un seul dossard cette année, en septembre, sur le Kilomètre Vertical du Mirantin, dans le Beaufortain, où il a terminé, quatrième. Certes, son chrono est encourageant puisqu’il n’a terminé qu’à quatre minutes de Jim Walmsley, le vainqueur de l’UTMB 2023, mais sur le terrain exigeant de la Réunion, le manque de compétition et de kilomètres risque de se faire cruellement sentir.

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François D’Haene, de retour sur La Diag’ ! Photo Organisation

Aurélien Dunand Pallaz, la Diagonale après la Hardrock ?

Aurélien Dunand Pallaz est sans doute l’un des mieux placés pour l’emporter. La Diagonale fait clairement partie de ses objectifs 2023, comme l’était la Hardrock100, en juillet, où il s’est imposé. Il y a fort à parier qu’Aurélien Dunand Pallaz partira tout de suite en tête, comme cet été aux USA, et cherchera à imprimer sa domination. Depuis la Hardrock 100, il s’est beaucoup reposé et n’a fait qu’une seule grande course, la Wild 70 du Wildstrubel by UTMB, qu’il a remportée. Autant dire qu’il est prêt comme jamais, avec un mental de vainqueur bien en place. Sa seule limite sera de ne jamais avoir couru la Diagonale, et de partir à la découverte du terrain de LA Réunion. Mais il n’avait jamais couru la Hardrock 100 non plus, et cela ne l’a pas empêché de gagner…

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Aurélien Dunand-Pallaz et son pacer Ludovic Pommeret lors de sa victoire à la Hardrock 100. Photo DR

Germain Grangier, pour faire mieux que la Diagonale des Fous 2022

Germain Grangier, troisième de l’UTMB cette année, fait également partie des favoris. Il connaît déjà le terrain, puisqu’il a terminé cinquième l’an dernier de la course remportée par Beñat Marmissolle, le grand absent de l’épreuve, blessé. Il avait également fait la Diag’ en 2018, mais avait abandonné en cours de route. Pour Germain Grangier, la question sera de savoir si il a eu le temps de bien récupérer de son UTMB et de bien se préparer pour ce terrain si spécifique de La Réunion, très technique est cassant. L’an dernier, il avait un temps joué pour le podium, avant de faiblir considérablement sur la fin et de se faire doubler par Courtney Dauwalter.

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Germain Grangier lors de l’UTMB 2023. Photo UTMB 2023 / DR

Lambert Santelli, pour vaincre la malédiction de la Diagonale des Fous

Lambert Santelli pourrait créer la surprise, qui n’en serait pas vraiment une tant son niveau est élevé. Atout pour le Corse, c’est un habitué des sentiers très techniques. Recordman du GR 20, il a remporté cette année haut la main le MIUT 115 en avril, et l’Ultra-Trail di Corsica en juillet, en dominant clairement toute la concurrence. Il lui faudra vaincre le signe indien, avec 2 abandons sur ses 2 dernières participations, en 2022 et 2021. Et se souvenir qu’en 2019, il s’était imposé sur le Trail De Bourbon, la version 114km du Grand Raid.

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Lambert Santelli lors de sa victoire sur le MIUT 115. Photo Organisation

Jean-Philippe Tschumi, en terrain connu

Deuxième de la Diagonale en 2022 après avoir longtemps cheminé avec Beñat Marmissolle, le Suisse Jean-Philippe Tschumi est de nouveau sur la ligne de départ, avec l’ambition de faire mieux que l’an dernier. Ce qui ne lui laisse qu’une seule option : gagner. S’il a bien débuté sa saison avec 2 victoires en mai sur le 100K de l’Ultra-Trail Snwodonia et en juin sur l’Ultra 105K en Andorre, il teste sur un abandon à l’UTMB.

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Jean-Philippe Tschumi lors de la Diag’ 2022. Photo Organisation

Les autres élites à suivre sur la Diagonale des Fous 2023

Si l’inoxydable Antoine Guillon, qui devait s’élancer pour sa 16ème Diagonale (dont une victoire en 2015) a dû déclarer forfait à la dernière minute, on suivra avec attention les performances de Cédric Chavet (4ème en 2021), le Québécois Jean-François Cauchon (7ème en 2019), le Réunionnais Judicaël Sautron (8ème en 2021 et en 2022), l’Espagnol Jordi Gamito (vainqueur de la Mascareignes 2018), Guillaume Beauxis et Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, qui voudra oublier sa Diag’ cauchemar de 2022.

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Casquette Verte lors de la Diag 2022. Photo Organisation

Course féminine : Katie Schide pour une première Diagonale des Fous ?

Chez les femmes, en l’absence de la tenante du titre Courtney Dauwalter et de sa dauphine Anne-Lise Rousset-Séguret, c’est l’Américaine Katie Schide qui fait figure de favorite. Mais les locales Sissi Cussot et Emilie Maroteaux, qui connaissent parfaitement chaque caillou de l’île, auront certainement leur mot à dire.

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Katie Schide lors de sa victoire sur l’UTMB 2022. Photo UTMB 2022

Diagonale des Fous, découvrez le parcours 2023 en vidéo

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Sa signature de mail est un CV qui en dit long : « Président-Fondateur de Raidlight SAS, Président de TRAILtobeALIVE, UltraTrailer passionné ». Il aurait pu rajouter Co-organisteur de la Chartreuse Terminorum (la Barkley made in France), mais ça commençait à faire beaucoup. Rencontre avec Benoit Laval, infatiguable coureur et organisateur de trails et de voyages “pour se sentir vivants”, bien décidé à durcir son épreuve fétiche pour ne pas revivre le cauchemar de 2023, avec pour la première fois 5 finishers au bout des 5 boucles infernales.

ET : Cinq boucles de 60 km pour un total de 25 000 mètres de dénivelé, 16 heures maximum par tour, pas de balisage, pas de GPS, la Chartreuse Terminorum est une des épreuves les plus difficiles au monde, calquée sur la Barkley américaine, avec aucun finisher en 4 éditions. Et cette année, cinq finishers ! Pour une course qui se disait « impossible à finir », c’est un coup dur, non ?

Benoit Laval : La course « impossible à finir », ce n’est pas nous qui le disions, ce sont les journalistes ! Nous, ce qu’on veut, c’est faire la course la plus difficile d’Europe, parce qu’on ne veut pas rentrer en confrontation avec la Barkley aux États-Unis. Notre objectif, c’est avoir 1 % de finishers. Faire une course où il y a zéro finisher, c’est pas compliqué ! Si je te dis le Mont-Blanc en 30 minutes, il n’y aura jamais personne pour le faire. Il faut donc avoir un bon dosage pour qu’il y ait 1 % de finishers. Tant que personne n’avait fini, ça restait un échec. Ça a pris cinq ans, mais on est très content que quelqu’un ait fini.

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Benoit Laval et Lazarus Lake, fondateur de la Barkley, en visite chez la “petite sœur” française. Photo DR

ET : Sauf que c’est pas un, mais cinq finishers ! Comment expliquer qu’il y en ait eu autant ?

Benoit Laval : Je crois d’abord qu’il y a eu des circonstances météorologiques extrêmement favorables. Il n’y a pas eu de pluie, il n’y a pas eu de grosses chaleurs, il n’y avait pas de boue. Si on regarde les photos des années antérieures, il y avait des passages de boue jusqu’aux genoux pendant plusieurs kilomètres, des orages dantesques. Il est évident que courir dans la boue et sous la pluie pendant 80 heures, ou le faire quand le temps est clément, ça change la donne.

ET : La météo, OK, mais il y avait aussi un spécialiste des raids aventure comme Sébastien Raichon, qui a encore battu cette année le record du Tor des Glaciers 450…

Lire aussi l’article Sébastien Raichon, 1er finisher de la Chartreuse Terminorum, la course impossible à finir

Benoit Laval : C’est le second point, effectivement. Le niveau des coureurs a bien évolué. La première année, il y en a 2 ou 3 qui n’ont fait qu’un seul tour, et celui qui en avait fait deux était un héros. Au fur et à mesure, les coureurs ont appris la course, comment gérer tout ça psychologiquement, physiquement. Après, le parcours est secret, mais ça se passe toujours au même endroit, donc ils commencent à connaître les chemins et à pouvoir se repérer. À force de courir sur un espace donné, la carte se rétrécit. Au début, tu as l’impression d’être au bout du monde. Et puis après, si tu te perds, tu te repères par rapport à une route, tu retrouves ton chemin. Et plus les années passent, plus tu maîtrises l’espace.

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Sébastien Raichon. Photo DR

ET : Pour Sébastien Raichon, c’était une première participation…

Benoit Laval : Sébastien est hors norme ! Le deuxième, Mickael [Berthon], il a déménagé à Saint-Pierre-de-Chartreuse parce que son projet de vie, c’était de finir la Chartreuse Terminorum. Alberto [Herrero Casas], l’Espagnol, était venu l’année dernière pour reconnaître la course, il a un gros palmarès aussi. Les deux autres, Nicolas [Moyroud] et Benoît [Bachelet] sont des coureurs locaux, mais ils se sont investis depuis longtemps dans ce projet. Ce sont plusieurs années de travail pour en arriver là, au moment où les conditions météo sont favorables.

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Sébastien Raichon, premier finisher de l’histoire de la Chartreuse Terminorum. Photo DR

ET : Tu vas devoir durcir l’épreuve ?

Benoit Laval : Notre vengeance sera terrible ! Plus sérieusement, comme à la Barkley, on va rehausser le niveau, oui. On ne peut pas se permettre d’avoir cinq arrivants tous les ans. Le parcours va donc comporter plus de dénivelé ou plus de distance. La méthode de calcul est assez simple : Sébastien Raichon a fini avec sept heures d’avance, donc il faut rajouter 1h15 de plus par tour en terme de difficulté. On a plein de réserves de difficultés dans ces bois, en descendant un peu plus profond, en montant un peu plus haut, en passant par d’autres chemins plus compliqués. Après, s’il y en a un qui finit l’année prochaine, ça ne sera pas un problème. Ce qui serait dommage, c’est qu’il y en ait 10. Ça voudrait dire qu’on se serait trompés en tant qu’organisateurs.

ET : Tu as à ton actif plus de 200 trails dans 32 pays, dont 65 victoires. La course à pied, tu es tombé dedans quand tu étais petit ?

Benoit Laval : J’en fais depuis l’âge de 10 ans, et j’ai organisé ma première course en 1992, quand j’avais 20 ans, un cross du côté de la citadelle, à Lille. Après, j’ai repris l’organisation du Défi de l’Oisans, une course par étapes sur 6 jours sur le GR54 créée par Laurent Smagghe. C’était un très bon coureur des années 90, il avait battu le record de l’ascension du Mont-Blanc en aller-retour depuis Chamonix en 5h 29mn 30s ! (Le record actuel détenu par Kilian Jornet depuis juillet 2013 est de 4h 57mn 40s, NDLR.)

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Benoit Laval en repérage en Islande. Photo DR

ET : Une course que tu as gagnée 11 fois, d’ailleurs ! En 1999, tu as fondé la société Raidlight… L’organisation de courses, tu faisais ça en parallèle ?

Benoit Laval : Oui, et en parallèle de la course à pied aussi. Après le Défi de l’Oisans, il y a eu le Raidlight Winter Trail, dans la Loire. Et quand Raidlight s’est installé à Saint-Pierre-de-Chartreuse, j’ai organisé le Raidlight Trail Festival, puis d’autres courses, jusqu’à la Chartreuse Terminorum en 2017, et la Chartreuse Backyard depuis 2 ou 3 ans… 

ET : Comment, de président d’une société d’équipements sportifs ultra-légers et organisateur de courses dans les Alpes, t’es-tu retrouvé patron d’une agence de voyages spécialisée dans les trails aux quatre coins du monde ?

Benoit Laval : En 2019, quand j’ai quitté Raidlight suite à son rachat par Rossignol, j’ai pris deux mois de vacances pour faire le tour du monde, puis je me suis demandé ce que j’allais faire dans la vie. J’ai mis sur la table tout ce que je savais et aimais faire : organiser des courses, courir, voyager.

ET : Et tu as donc créé Trail To Be Alive, une agence de voyages qui organise des courses à travers le monde ?

Benoit Laval : Pas exactement. En fait, en reprenant l’agenda des courses pour voir ce qui existait, je suis tombé sur l’agence NED (acronyme de Nature Extrême Développement, NDLR), qui faisait exactement cela. J’ai contacté Serge Morel, le fondateur, pour lui proposer mes services, et il m’a annoncé qu’il voulait céder l’entreprise. La boîte existait depuis 1995, et Serge avait déjà organisé plus de 250 courses dans 40 pays dans le monde. C’était exactement ce que je voulais faire. Comme il était plus simple pour moi de reprendre cette agence et de me faire accompagner par Serge pendant deux ans plutôt que de partir à zéro et faire des erreurs, on s’est mis d’accord, j’ai repris et nous sommes arrivés en 2020.

Benoit Laval
Sous le chapeau, l’organisateur de trails. Photo DR

ET : Le Covid !

Benoit Laval : Et les voyages qui sont tombés à zéro. J’ai continué d’y croire et d’avancer le projet, mais ça l’a fortement ralenti. En comme en même temps s’est présentée l’opportunité de reprendre Raidlight, j’ai décidé de faire les deux…

ET : Quelles sont les spécificités des voyages organisés par Trail To Be Alive ?

Benoit Laval : Le concept de nos événements, c’est le trail d’une part, avec des distances pas trop longues, environ 25 km par jour, sur un parcours balisé, avec des ravitaillements, et en parallèle un parcours rando-marche pour ceux qui ne veulent faire que 15 km, mais toujours avec cette notion d’être chacun à son rythme sur un parcours balisé avec des ravitos. Avec l’inflation des distances, on a l’impression qu’en ne faisant que 25 km par jour on va s’ennuyer mais à la fin, je te garantis que tu as passé une bonne semaine sportive qui peut correspondre un bloc d’entraînement pour une autre course !

ET : Combien y a-t-il de participants en moyenne ?

Benoit Laval : Le format de base est entre 20 et 60 personnes, selon les destinations, avec généralement autant de femmes que d’hommes. On veut rester sur des petits groupes, pour la convivialité. Seul le Raidlight Desert Trophy fait exception, il peut monter jusqu’à 150 personnes car c’est une organisation différente. Autre point important, ce sont des voyages tout inclus, on prend les participants à l’aéroport en France et on les ramène à l’aéroport en France, ils n’ont à s’occuper de rien.

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Benoit Laval en Cappadoce. Photo DR

ET : C’est l’heure de nous faire rêver : quelles sont les destinations phares de Trail To Be Alive ?

Benoit Laval : Les piliers, aujourd’hui, sont le Kilimandjaro, avec ascension du sommet et participation au Trail Festival, la Jordanie avec un raid au mois d’octobre qui fait le plein 6 mois à l’avance, l’Égypte qui a été arrêtée pour des raisons politiques il y a une quinzaine d’années et qu’on va redémarrer en 2024, l’Islande, où il y a beaucoup de choses à voir et le Pérou, avec le Macchu Picchu. Après, il y a aussi la Cappadoce, en Turquie, qu’on a lancée l’année dernière, qui est extraordinaire. Et puis l’Ouzbékistan, que je suis allé reconnaître récemment. C’est une destination qui ne parle pas forcément aux gens, mais ce sont les villes de la Route de la soie, comme Samarcande, et c’est grandiose.

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Benoit Laval au sommet du Kilimandjaro, l’une des destinations phares de Trail To Be Alive. Photo DR

Benoit Laval, un palmarès ultra-impressionnant

Plus de 200 trails dans 32 pays, dont 65 victoires.
1 sélection en équipe de France de Trail en 2010
Vice-Champion de France de Trail (2009)
2ème, 4ème et 5ème au Grand Raid de la Réunion
5 Marathons des Sables (meilleur classement : 9e)
5ème à l’Ultra Trail Gobi Race (400 km non-stop) en 2015
3 participations à la Barkley (meilleur résultat, 2 tours)
Champion du monde des Raids d’Orientation IOF

Cet article est paru dans le magazine Esprit Trail N°133. Pour le commander en version papier ou numérique, c’est ICI

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HOKA-Tecton X2-M
HOKA Tecton X2

Super dynamique avec deux plaques en carbone dans sa semelle ProFly-X disposées parallèlement pour une meilleure proprioception. Associées à l’amorti signature Hoka à double densité pour une foulée rapide conservant souplesse et soutien. Poids optimisé, nouvelle tige Matryx, accroche précise Vibram Megagrip Litebase.

Poids : 250 g en 42 – Drop : 5 mm

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BROOKS Cascadia 17

BROOKS-Cascadia17-M
BROOKS Cascadia 17

La nouvelle Cascadia perpétue la tradition, offrant stabilité, amorti souple et protection. Dernières améliorations : une stabilité tout-terrain accrue grâce à sa semelle avant imitant le sabot d’un chamois, une meilleure traction et un amorti léger. Parfaite pour les terrains techniques.

Poids : 310 g en 42 – Drop : 8 mm

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SCOTT Ultra Carbon RC

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SCOTT Ultra Carbon RC

Plaque en carbone Carbitex GearFlex à flexibilité dynamique, avec rigidité augmentant avec la vitesse. Système de rocker spécifique ER2 pour favoriser une posture et réduire la fatigue musculaire. Légèreté et confort, semelle extérieure ultra-adhérente. Pour coureurs/compétiteurs sur sentiers peu techniques.

Poids : 310 g en 42 – Drop  : 5mm

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DYNAFIT Ultra 100

Dynafit
DYNAFIT Ultra 100

Sa semelle intermédiaire a été conçue en tenant compte de l’amorti nécessaire sur longues distances. Sa semelle extérieure POMOCA, marie déroulement souple des pas et accroche, quelles que soient les conditions météo et la surface. Elle est équipée d’un support diagonal spécial qui améliore la tenue du talon. Une paire légère et confortable pour l’ultra.

Poids : 310 g en 42 – Drop : 6 mm

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CRAFT Pure Trail

Dotée d’une Rockplate, une plaque rigide qui apporte de la stabilité et qui protège la mousse des objets pointus, la Pure Craft présente une semelle intermédiaire en mousse Cr Foam inventée et designée en Suède qui offre un amorti dynamique ainsi qu’une propulsion bondissante. Tige en mesh TPU d’une seule pièce ultra-léger et respirant, crampons de 4,5mm orientés pour une accroche maximale en montée comme en descente.

Poids : 320 g en 42. Drop : 6mm
180 €

CRAFT_Pure Trail
CRAFT Pure Trail

ON CloudUltra 2

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ON CloudUltra 2

Une deuxième itération améliorée avec un nouveau fit, une nouvelle semelle intermédiaire pour une construction toujours en chaussette, avec un amorti plus performant. Meilleur grip avec le nouveau composé Missiongrip sur la semelle extérieure.

Poids : 295 g 42 – Drop : 6 mm

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INOV-8 Roclite G275 V2

Mousse amortissante Powerflow Max et assise plantaire Boomerang pour un retour d’énergie rapide. Avec système Adapter-Fit pour un ajustement stable, languette rembourrée, tige plus résistante et respirante, plaque de protection flexible.

Poids : 275 g en 42 – Drop : 8 mm
150 €

INOV 8-ROCLITE G 275 V2 -M
INOV-8 Roclite G 275 V2

EVADICT MT Cushion 2

EVADICT MT CUSHION 2
EVADICT MT Cushion 2

Entièrement repensée, cette dernière version plébiscitée associe amorti, confort et durabilité renforcée grâce au textile MATRYX®, léger et respirant, à des crampons de 5 mm et un caoutchouc bien adhérent. Amorti retravaillé en mousse Kalensole, maintien optimisé au talon. Un très bon rapport qualité-prix.

Poids : 282 g en 42 – Drop : 4 mm

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MONTRAIL Trinity FKT

Confort et stabilité pour cette paire intégrant une semelle Techlite+ offrant un amorti réactif et une semelle extérieure Adapt Trax, des crampons de 5mm et une plaque souple de protection pour l’adhérence. Avec maille sans coutures et laçage asymétrique. Idéale pour la rando-course.

Poids : 317 g en 42 – Drop : 8 mm
140 €

MONTRAIL Trinity FKT - OK
MONTRAIL Trinity FKT

RAIDLIGHT Ascendo MP+

Ce modèle polyvalent bénéficie d’une membrane MP+ imperméable et respirante, idéale pour les conditions humides et boueuses (10 000 Schmerber et 10 000 de respirabilité) et d’une bonne traction au sol grâce à sa semelle Vibram.

Poids : 335 g en 42 – Drop : 8 mm
159,90 €

RAIDLIGHT Ascendo MP+
RAIDLIGHT Ascendo MP+

SCARPA Spin Planet

Durabilité pour cette paire avec son tissu réalisé en matériaux recyclés, sa semelle intercalaire en Eva recyclé à 45% et son caoutchouc 30% recyclé aussi sans sacrifier le confort. Avec un talon évasé pour plus de stabilité sur terrain technique et un amorti confortable. Pour coureur de poids léger.

Poids : 290 g en 42 – Drop : 4 mm
159 €

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SCARPA Spin Planet
SCARPA Spin Planet

SALOMON S/Lab Ultra

Issue de la collaboration avec François D’Haene, un modèle destiné à la haute performance, avec mousse réactive et moelleuse pour un amorti durable. Fourche en fibre de verre Profeel pour renforcer la protection du pied, tige en Matryx et Kevlar pour plus de résistance, crampons de 3,5mm. Pour coureurs/compétiteurs expérimentés.

Poids : 280 g en 42 – Drop : 8 mm
240 €

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SALOMON ?S:Lab Ultra
SALOMON S/Lab Ultra

MIZUNO Wave Mujin 9

Semelle intermédiaire équipée de la mousse Enerzy pour un bon amorti et un retour d’énergie efficace, technologie Wave pour plus de confort et de stabilité et une meilleure répartition des impacts. Talon renforcé, semelle extérieure Michelin avec crampons de différentes tailles pour un maximum d’adhérence.

Poids : 340 g en 42 – Drop : 10 mm
160 €

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MIZUNO Wave Mujin 9

NNORMAL Tomir

NNormal Tomir
NNORMAL Tomir

Confortable mais plutôt ferme, cette chaussure élaborée en collaboration par Kilian Jornet et le fabriquant espagnol Camper propose une tige en mélange de polyester monofilament et de TPE pour la résistance à l’abrasion et aux accrocs, cousue sur la semelle intermédiaire en mousse EVA pour plus de durabilité. Laçage asymétrique pour renforcer le maintien. Très bonne accroche grâce à la semelle Vibram avec crampons de 5mm. Convient également aux coureurs lourds.

Poids : 280 g en 42 – Drop : 8 mm

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Après le forfait de Benoît Girondel, souffrant d’une tendinite au talon d’Achille, c’est au tour de Beñat Marmissolle de renoncer à aller défendre son titre sur l’île de La Réunion. Une décision douloureuse, qui fait suite à son abandon à l’UTMB début septembre. Explications.

Beñat Marmissolle explique son abandon sur l’UTMB

Beñat Marmissolle n’est pas du genre à se plaindre. C’est même un dur au mal, comme il l’a prouvé l’an dernier lors de sa victoire sur la Diagonale des Fous. Ou encore cet été lors de sa 2ème place sur la Hardrock 100, une course d’une extrême exigence.

Comme il l’avait annoncé en début d’année, son objectif cette saison était de réussir l’enchaînement Hardrock 100 / UTMB / Diagonale des Fous, un tryptique jamais réalisé. Hélas, son abandon à l’UTMB a fait capoter le projet. Et l’a contraint à renoncer également à défendre son titre sur la Diagonale. Il s’en est expliqué sur son compte Instagram il y a quelques jours, avec une humilité et une sincérité toujours exemplaires :

« Deux semaines que l’UTMB est passé et que je n’ai pas donné de nouvelles après le récit de mon abandon à Courmayeur. Pour préciser un peu, voici exactement ce qui m’est arrivé : un crush syndrome avec lyse (destruction d’éléments organiques par des agents physiques, chimiques ou biologiques, NDLR) des cellules musculaires des membres inférieurs. Soit la forme la plus sévère de rhabdomyolyse. Je vous laisse regarder sur Internet, la chose est expliquée en long, en large et en travers. »

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Beñat Marmissolle lors de son arrivée sur la Hardrock 100 2023, en 2ème position derrière Aurélien Dunand-Pallaz. Photo DR

Beñat Marmissolle terrassé par la rhabdomyolyse

Nous avons fait la recherche pour vous, voici le résultat : la rhabdomyolyse est une destruction massive des cellules du tissu musculaire. Cette destruction du tissu musculaire squelettique peut être d’origine traumatique (chute, effort physique intense…) ou non traumatique (infections graves, hyperthermie, intoxications médicamenteuses…) Les conséquences sont un déséquilibre entre les apports musculaires en oxygène et les besoins.

Dans le cas de Beñat, il semblerait qu’il était été victime d’une hypoglycémie foudroyante alors qu’il n’arrivait pas à s’alimenter (suite à une indigestion sur son dernier repas avant le départ de l’UTMB), et qu’après s’être gavé de gels et barres pour essayer de “survivre”, il ait fait une hypoglycémie réactionnelle dévastatrice, puis une hypoxie foudroyant tous les muscles de son corps. Anéanti au bout de 40 km, le valeureux Basque a tout de même réussi à rallier Courmayeur au bout de 13h38 de souffrance.

Beñat Marmissolle poursuit, réglant quelques comptes au passage :

« N’en déplaise à quelques commentateurs plus ou moins éclairés du monde du trail, j’ai tout simplement payé cher le fait d’avoir un problème gastrique l’après-midi avant le départ. C’est un problème que j’ai déjà rencontré à plusieurs reprises dans ma vie et dans ma courte carrière sportive, et qui m’a obligé à me retirer au dernier moment de plusieurs événements… Je n’en dirai pas plus aujourd’hui, mais certains commentaires blessants, certaines rumeurs destructrices, seront soldés le moment venu. »

Benat Marmissolle UTMB 2022 OK
Beñat Marmissolle lors de son UTMB 2022, terminé en 6ème position. Photo UTMB

La douloureuse annonce de Beñat Marmissole

Le Basque évoque ensuite la suite de sa saison, et son forfait pour La Diagonale :

« Croyez-moi mes amis, j’aurais préféré ne pas écrire les lignes suivantes, mais je dois être honnête avec moi-même et avec vous tous. Mon état de santé ne s’améliore guère. Après plusieurs avis médicaux, le résultat est identique : je n’ai pas récupéré et mon corps a beaucoup trop souffert pour l’avoir « martyrisé » durant toutes ces heures. Et c’est donc avec un profond regret et une immense tristesse que je dois renoncer à m’aligner au départ de cette 31ème édition du Grand Raid de la Réunion. »

Son message se termine de manière poignante :

« Mon cœur pleure de ne pas retrouver “ma famille réunionnaise”… La Diagonale des Fous arrive trop tôt dans le processus de récupération que je dois suivre. Mais je vous promets que je reviendrai ! Pour cette fin d’année, nous travaillons avec tous mes proches pour un programme bis… Moralement je m’accroche, mais mon corps a été trop loin dans la douleur et ne peut pas récupérer à 100% d’ici le Grand Raid. À mes amis de l’île intense : oui, j’ai le cœur déchiré, oui, je rêvais de revenir dans votre paradis, mais je vous promets de revenir sur une prochaine édition. Je ne vais pas vous faire de plus long discours, car mon cœur est lourd, mes yeux gorgés de larmes. Merci à tous pour tout votre précieux soutien. »

Toute l’équipe d’Esprit Trail lui souhaite un prompt rétablissement.

Benat Marmissolle Diagonale 2022
Beñat Marmissolle lors de sa victoire sur la Diagonale 2022. Une image que nous souhaitons touts revoir. Photo Organisation / DR
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Quelle semaine.

Des conseils pour vous entraîner, pour choisir vos prochaines chaussures, pour être mieux dans votre peau de coureur, des reportages pour revivre les grandes courses qui vous ont fait vibrer cet été, ou en découvrir d’autres, des rencontres passionnantes : le nouveau numéro d’Esprit Trail est sorti, et vous réserve plein de surprises.

Esprit Trail n°133, retour sur le 20ème UTMB

Quelles courses ! L’UTMB 2023 nous a fait vibrer, avec des épreuves exceptionnelles, et un engouement toujours croissant dans les rues de Chamonix comme dans les passages clés de la course reine, à Notre-Dame de la Gorge comme au col de la Forclaz. Pour le plaisir, nous revenons sur cette semaine folle, avec les témoignages de quelques-uns des acteurs qui l’ont rendue si belle, comme Maryline Nakache, héroïque sur la TDS, ou Germain Grangier, superbe 3ème qui a, l’espace de quelques centaines de mètres, cru pouvoir gagner l’UTMB.

Esprit Trail n°133, des rencontres passionnantes

De belles rencontres, vous en ferez aussi avec l’infatigable Claire Bannwarth, dont le franc-parler nous régale. Vous découvrirez aussi les différentes casquettes de Benoit Laval, organisateur de courses magiques à travers le monde mais aussi de la Chartreuse Terminorum, cette Barkley française qui a pour la première fois cette année eu des finishers. Il vous racontera la façon dont il compte durcir la course, sans pour autant être obnubilé par le zéro finisher… Et puis vous apprécierez la fraîcheur de Théo Le Boudec, jeune Breton d’à peine 23 ans qui courait (déjà) son premier UTMB, grillant les étapes par passion.

Esprit Trail n°133, le plein de conseils, et tant d’autres choses…

Comme le veut la tradition, nous vous proposons également de revivre en textes et photos quelques-unes des plus belles courses de l’été, en compagnie du Hardrocker triomphant Aurélien Dunand-Pallaz, mais aussi sur d’autres courses en France et à l’étranger.

Vous en voulez plus ? Il y en a encore. Comme par exemple le Guide des chaussures Automne/Hiver 2023-2024, pour bien choisir votre modèle, que ce soit sur courte et moyenne ou sur longue distance. Ou des spots de trail à découvrir. Ou les résultats de la toute dernière étude sur l’utilisation des bâtons de trail et la dépense d’énergie. Mais impossible de tout vous raconter ici. Bonne lecture…

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Esprit Trail 133 Sommaire
Le sommaire d’Esprit Trail N°133

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Esprit Trail 133

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Elle craignait de ne pas avoir totalement récupéré après l’UTMB, mais était heureuse de revenir sur la SkyRhune, une course rapide et explosive qu’elle avait déjà remportée en 2019. Blandine L’Hirondel n’a pas fait dans la dentelle et a atomisé la concurrence, repoussant la seconde à près d’un quart d’heure ! Chez les hommes, nouvelle victoire de l’Espagnol Jan Margarit, déjà victorieux en 2021 et recordman de l’épreuve.

Résultat SkyRhune 2023 : Blandine L’Hirondel supersonique

Blandine L’Hirondel avait prévenu : « Il y a des événements qui marquent les esprits et le cœur (et les jambes!), cette course en fait partie. Son ambiance, son sommet mythique, sa soirée, son ADN font de cette course quelque chose d’assez unique, difficilement descriptible. D’ailleurs, certains disent que cette course ne se décrit pas, elle se vit. » Même si la championne de la nouvellement rebaptisée Team Kiprun Women (anciennement Evadict) redoutait la transition avec l’UTMB, elle ne s’est donc pas fait priver pour revenir en terre basque, après avoir déjà gagné ici en 2019.

SkyRhune profil
Un profil explosif.

Et quelle course ! En tête dès le début, elle comptait déjà plus de 5 minutes d’avance sa poursuivante Olivia Magnone au 12ème kilomètre, avant d’entamer la terrible montée vers le sommet de la Skyrhune. Elle atteignait la fameuse cime à 892 mètres avec un matelas de 9 minutes d’avance sur Emilie Menuet. Elle s’impose finalement en 2h 10mn 39s, établissant un nouveau record personnel. Blandine L’Hirondel prend la 27ème place au général. Elle devance Emilie Menuet de 13mn 21s. Olivia Magnone termine 3ème en 2h 26mn 24s. A noter la belle 4ème place de Maud Combarieu. Quant à la tenante du titre, Mathilde Sagnes, elle termine 6ème féminine en 2h 31mn 12s.

Résultat SkyRhune 2023 Blandine L'Hirondel 2
Blandine L’Hirondel. Photo Organisation GTNS
Résultat SkyRhune 2023 Podium femmes
Le podium de la course Femmes. Photo GTNS

Résultat SkyRhune 2023 : Jan Margarit 2 ans après

Il y avait du beau monde sur la ligne de départ de cette 9ème édition de la SkyRhune, support de la Finale des Golden Trail National Séries France-Belgique 2023 et de la Finale du Circuit Basque Kopa Euskadi. Avec, parmi les favoris, le Champion du monde de trail long Benjamin Roubiol, le vainqueur sortant Loic Robert et le vainqueur 2021 Jan Margarit. Si Loic Robert a rapidement été hors du coup, Benjamin Roubiol et Jan Margarit ont largement assuré le spectacle, et leur statut.

Ainsi, les 2 hommes sont passés en tête dans le même temps au sommet de la Skyrhune, détachés d’une trentaine de secondes d’une file de poursuivants emmenée par Simon Guignard. Redoutable en descente, le champion espagnol s’impose finalement en 1h 53mn 26s. Il devance le duo Benjamin Roubiol / Simon Guignard, distancés d’un peu plus de 2 minutes et finissant main dans la main (1h 55mn 41s). Déception pour Loic Robert, qui termine très loin, 72ème en 2h 25mn 47s.

Résultats complets ICI

Résultat SkyRhune 2023 Jan Margarit
Jan Margarit victorieux pour la seconde fois, après 2021. Photo GTNS
Résultat SkyRhune 2023 Podium Hommes
Le podium Hommes. Photo GTNS
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Présentées en avant-première lors de l’UTMB Mont-Blanc à Chamonix fin août, les Adidas Terrex Agravic Speed Ultra ont déjà été vues en course puisque le Britannique Thomas Evans les avait aux pieds lors de sa victoire sur la Western States Endurance Run en juin 2023. Il les portait aussi sur l’UTMB, où il a abandonné après 80km de course, victime de crampes. Mais ce n’est pas la faute des chaussures ! Si ce modèle ne sera commercialisé qu’au printemps 2024, nous avons pu les tester en avant-première. Nos impressions.

Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : premières impressions

Comme beaucoup, j’avais vu la photo de Thomas Evans brandissant sa chaussure « dédicacée » à l’arrivée de la Western States Endurance Run 2023, après sa belle victoire. Mais voir les chaussures en vrai est une autre histoire. En terme d’effet « Whaou ! », elle est en place. Très volumineuse, elle a une semelle en mousse énorme, un orange flashy qui la rend visible à des kilomètres, et une légèreté incroyable pour ce volume.

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Thomas Evans lors de sa victoire sur la Western States Endurance Run, en juin 2023, en 14h 40mn 22s. Photo Adidas
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Thomas Evans lors de la présentation officielle de la Agravic Speed Ultra à Chamonix, fin août 2023, juste avant l’UTMB. Photo Esprit Trail

Un coup d’œil sur la balance m’indique 285 gr pour ce 44,5. Ce n’est pas si léger que ça dans l’absolu, mais très léger pour une chaussure d’ultra. Plus étonnant encore, lorsqu’elle est à plat, elle est toute incurvée, ne reposant que sur le milieu de la chaussure, le talon et la pointe flottant en l’air. Dans la série effet rocker à bascule, on ne peut pas faire plus explicite. Ça promet une bonne projection vers l’avant.

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La pesée “officielle” en pointure 44,5. Photo Esprit Trail

Test Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : un chaussant plutôt large

Une fois aux pieds, je constate que le chausson est assez large sur l’avant. Un peu trop à mon goût, je préfère les chaussures un peu plus fitées qui procurent un bon maintien. Mais c’est une chaussure d’ultra, pas de courte distante. Et peut-être qu’au bout de 100 km je serai content d’avoir un peu plus de place. La tige est dans un mesh extrêmement léger et aéré, on voit à travers. Le talon est curieux, aucun maintien ni renfort, reposant uniquement sur son gros coussin de mousse, avec une large échancrure pour passer bien en dessous de la malléole.

La languette est très large et épouse parfaitement le cou-de-pied, sans aucun pli. Quant aux lacets, torsadés, ils permettent un bon ajustement sans risque de se défaire. En revanche, la petite languette du dessus n’a qu’une partie ouverte pour pouvoir y glisser la longueur de lacet, ce qui est un peu serré et demande d’insister pour bien les coincer. Dommage.

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Une large languette, pas de maintien au talon, un mesh très aéré. Photo Eprit Trail

Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : pour aller de l’avant

Les premiers pas sont étonnants : j’ai l’impression de marcher sur la lune, avec des coussins de mousse sous les pieds, surtout au niveau du médio-pied. Ça bascule vers l’arrière sur le talon et vers l’avant sur l’avant-pied, la sensation est étrange. Évidemment, ces chaussures ne sont pas faites pour marcher, mais pour courir. Et là, l’incurvation prend tout son sens. Dès les premiers mètres, je me sens propulsé vers l’avant, encouragé à une foulée dynamique, limite bondissante. C’est très efficace et plaisant.

L’amorti est énorme, ce qui est logique vu l’épaisseur de mousse. Cela gomme totalement les aspérités du terrain, et permet une foulée moelleuse et très confortable. Il faut en revanche courir plutôt sur le médio-pied car celui qui va courir sur les talons aura tendance à s’affaisser vers l’arrière et à dépenser de l’énergie pour « remonter » le rocker et bénéficier de la propulsion vers l’avant, ce qui n’est pas vraiment le but de la chaussure. Je confirme sur ces premières foulées que l’avantt-pied est un peu large et que mon pied a tendance à flotter un peu, même avec un serrage des lacets optimisé. En revanche, l’absence de maintien au niveau du talon ne me perturbe pour l’instant pas du tout, c’est même plutôt agréable.

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Photo Esprit Trail

Test Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : top sur du roulant

Après une dizaine de kilomètres, 2 impressions s’opposent. Sur terrain roulant, type large chemin forestier ou sentier plat en balcon, les Agravic Speed Ultra se révèlent être des chaussures extrêmement agréables, incitant à la vitesse et à la relance. Elles sont aidées en cela par les plaques de carbone adaptées au trail, qui ne sont pas des plaques entières, comme on peut en trouver dans les chaussures de route.

En effet, des plaques pleines rendraient les chaussures beaucoup trop rigides, tandis que les plaques avec des systèmes de fourche, comme ici une fourche à l’avant et une fourche à l’arrière, rigidifient la semelle et permettent un retour d’énergie tout en gardant une certaine souplesse de torsion. On ne parlera d’ailleurs pas de plaques carbone, mais plutôt de tiges, qu’Adidas appelle Energy Rods.

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La composition de la chaussure, avec les fameuses tiges de carbone. Photo Adidas

Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : attention sur le technique

Sur terrain technique, en revanche, j’émettrai beaucoup plus de réserves. Ce n’est clairement pas le terrain de prédilection des Agravic Speed Ultra. Les aspérités un peu volumineuses, type gros cailloux, ne sont pas bien gérés par la grosse semelle qui a tendance à faire vriller et la cheville. Le seul avantage qu’on peut leur reconnaître, c’est de ne pas sentir les petites aspérités, vu l’épaisseur de la semelle. Mais si c’est pour laisser la cheville en route, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Or en l’espace de 1 kilomètre sur une descente technique dans les cailloux, ma cheville est partie 2 fois. C’est trop.

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Le danger : la cheville qui part en vrille sur un contact avec un gros caillou. Photo Esprit Trail

Test Adidas Terrex Agravic Speed Ultra : une adhérence limite

Mes dernières réserves concerneront l’adhérence, que j’ai trouvé plutôt moyenne. La semelle externe est signée du constructeur de pneumatiques américain Continental, avec plusieurs dessins de crampons et des orientations bien différenciées pour aider à la traction et à l’accroche, mais le résultat final est plutôt décevant. Sans doute le fait d’avoir choisi de mixer des crampons de seulement 2,5mm sur l’avant centre de la chaussure et de 3,5mm uniquement sur les bords et l’arrière explique cela. Quelques glissades sur des roches lisses m’ont vite refroidi et incité à ralentir. Pas concluant.

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Au centre de la chaussure, à l’avant, des crampons de seulement 2,5mm : insuffisant. Photo Esprit Trail

Agravic Speed Ultra : le verdict

C’était un test vraiment intéressant, avec un modèle de conception étonnante. Les Agravic Speed Ultra sont certainement de très bonnes chaussures pour des coureurs légers de bon à très bon niveau à la recherche de vitesse et de dynamisme sur des sentiers roulants et pas trop techniques. Si sur la durée du test elles se sont révélées extrêmement légères, moelleuses et confortables, difficile de se prononcer sur le niveau de confort et d’amorti au bout de 100 ou 150 kilomètres, puisque ce sont tout de même des chaussures données pour de la longue distance. Est-ce que la mousse ne finira pas par se tasser un peu à la longue ? Il faudra courir plus pour s’en rendre compte… Enfin, puisqu’il faut bien l’évoquer, le tarif n’est pas donné : 230 euros. À ce prix, ces chaussures s’adressent aussi à une élite du porte-monnaie…

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Photo Esprit Trail
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Sophia Laukli est la révélation de l’année 2023 ! Membre de l’équipe olympique américaine de ski, elle a découvert le trail l’année dernière. Après avoir fini seconde de la Golden Trail World Series en 2022, elle se présentera à la Grande Finale 2023 en leader du général avec 3 victoires au compteur cette saison (les 3 meilleurs résultats des 6 étapes de la saison GTWS 2023 étant pris en compte, elle ne peut faire mieux). Une place qu’elle compte bien défendre en Italie à la fin du mois d’octobre !

Sophia, après avoir remporté le Marathon du Mont-Blanc, Sierre-Zinal et la Pikes Peak Ascent tu es désormais certaine d’arriver à la finale en tant que leader du général, avec le maximum de points. Est-ce que tu t’attendais à ça cette année ?

Sophia Laukli : Pour être honnête, je ne m’étais pas trop focalisée sur les points avant la semaine dernière. Je prenais les courses les unes après les autres et j’essayais de faire du mieux que je pouvais. Mais maintenant que la saison régulière se termine, je sais que ces points comptent pour la finale. Et arriver en leader en Italie est un gros avantage, même si rien n’est joué puisque les points obtenus là-bas seront doublés. 

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Sur le Marathon du Mont-Blanc. Photo the.adventure.bakery / GTWS 2023

On a l’impression que tu es imbattable cette année… Même malade, tu as réussi à terminer deuxième de la DoloMyths Run. Qui peut t’arrêter ?

Sophia Laukli : C’est dur à dire… De manière générale, ce qui est beau en trail, c’est que quelqu’un de nouveau peut apparaître de nulle part et venir te battre. C’est un peu ce qu’a fait Nienke Brinkman en 2022 en terminant 2e à Sierre-Zinal alors que personne ne la connaissait. Sur la Golden Trail World Series 2023 on va, après Mammoth, connaître les 30 qualifiées pour la finale, donc je n’aurais pas vraiment de surprise sur les noms. Mais il suffit qu’une fille soit dans la forme de sa vie ce jour-là et que moi je sois un peu moins bien pour que ça me prive de la victoire finale. 

Voir le classement mis à jour de la Golden Trail World Series 2023 (seules les 30 premières seront qualifiées pour la Grande Finale en Italie)

Est-ce que tu penses être plus forte que l’année dernière ? 

Sophia Laukli : Clairement ! Même si je ne sais pas à quel point, ce que je sais c’est que je ne suis plus une débutante. Je me connais davantage et je sais comment mieux courir les courses. Je maîtrise mieux mes allures et je suis aussi meilleure techniquement, notamment dans les descentes. J’ai aussi beaucoup travaillé sur la tactique et je suis contente parce que ça a payé à Sierre-Zinal et à Pikes Peak. Sierre-Zinal, Sophia a laissé partir les Kényanes dans la montée avant de les reprendre sur le plat, tandis qu’à Pikes Peak Ascent Sophia a été rejointe et dépassée par sa rivale la Suissesse Judith Wyder, mais ne s’est pas désunie et affolée et a réussi à gérer sa course pour finalement la reprendre et s’imposer de plus de 3 minutes, NDLR).

Sophia Laukli Zinal Photo Martina Valmassoi
Sophia Laukli lors de Sierre-Zinal. Photo Martina Valmassoi / GTWS 2023

Avec la Pikes Peak Ascent, tu as remporté ta première manche de la Golden Trail Series sur le sol américain, ton pays. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Sophia Laukli : Pour être honnête, je n’y avais même pas pensé… Mais ça me rend fière. C’est vrai que cette année j’avais fait d’excellents résultats en Europe, et avoir remporté Pikes Peak permet aussi de mettre mon nom en haut de la liste pour le public américain. Maintenant, c’est dur de me dire que j’ai gagné « chez moi » parce que moi je vis à Salt Lake City et ce n’est quand même pas tout près de Pikes Peak. Les États-Unis sont tellement grands que chaque état est complètement différent. J’adorerais pouvoir remporter une grande course chez moi, dans l’Utah… Mais en même temps, je sais que ça serait beaucoup de pression sur mes épaules ! Là, c’est plus facile pour moi de gérer tout ça.

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Sophia lors de sa victoire à Pikes Peak Ascent. Photo GTWS 2023

Serais-tu déçue de ne pas terminer première de la GTWS 2023 ?

Sophia Laukli : Il y a une belle bataille avec Judith Wyder. En fonction de ce qu’elle fait à Mammoth le classement sera vraiment très serré. Je compte bien défendre cette place à la finale ! Mais, honnêtement, même si je n’étais pas en tête au général avant la finale j’aurais été très confiante. J’ai hâte d’y être parce qu’à la fin, c’est là où la compétition va avoir lieu. Les 30 meilleures athlètes du monde seront là et c’est la plus forte qui gagnera. 

Avec ces résultats récents, te considères-tu désormais davantage comme une skieuse ou comme une traileuse ? Quelle est ta priorité désormais ?

Sophia Laukli : Je ne saurais pas trop répondre à cette question… Mais ce que je sais c’est que toutes les décisions que je prends pour l’entraînement sont tournées vers le ski. Le ski est ma priorité parce que c’est un sport tellement exigeant qu’il demande qu’on soit à fond toute l’année à l’entraînement. Je peux courir où je veux, quand je veux… Pour le ski c’est plus compliqué. Je n’ai pas de coach en course à pied, je ne suis pas de plan, ça serait impossible en ski !

Est-ce que cela changera si tu gagnes la GTWS 2023 ? 

Sophia Laukli : C’est sûr que je pourrais me focaliser à 100 % sur le running mais je ne pense pas que ça soit une bonne idée. Là, je pense avoir trouvé mon équilibre. Ça l’air de fonctionner et je suis épanouie, alors pourquoi devrais-je changer ça ? 

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Samedi 23 septembre, la 9ème édition de la SkyRhune sera le support de la Finale des Golden Trail National Séries France-Belgique 2023, et la Finale du Circuit Basque Kopa Euskadi. Sur la ligne de départ, on annonce une densité de coureurs de haut niveau exceptionnelle, avec des anciens vainqueurs, des champions du monde, des vainqueurs de Coupe du Monde (Circuit Skyrunning), ou encore des membres des équipes de France. Parmi eux, la double championne du monde de trail Blandine L’Hirondel, toute auréolée de sa 3ème place sur l’UTMB, et le champion du monde 2023 de trail long Benjamin Roubiol.

SkyRhune 2023 : une course explosive

Avec un format technique, explosif, et une date en fin de saison, la SkyRhune réserve tous les ans des surprises. En effet, les athlètes élites au départ ayant tous vécu des fortunes diverses au cours de leur saison, de belles surprises et du spectacle sont à attendre sur les pentes de la Rhune !

Niveau profil, le parcours, 21km pour 1700m D+, est un vrai traquenard. Une première montée assez sèche, puis une descente casse-pattes au pourcentage infernal : 210m D- sur 500 mètres ! Et pas de répit, il faut ensuite relancer pour arriver sur la bosse intermédiaire, au 10ème kilomètre, qui fait monter le lactique puissance 1000. Envie de souffler ? Impossible, car arrive la punition. Non seulement la montée au sommet de la Rhune est terrible, mais la descente l’est presque plus encore. Jugez plutôt : en 700m, les coureurs encaissent 266m D-. Comme dit l’organisation, cela fait environ 12435 occasions de se faire une cheville. 

SkyRhune profil
Le profil cassant de la SkyRhune.

SkyRhune 2023 : qui s’imposera chez les féminines ?

Blandine L’Hirondel, vainqueure de la Skyrhune 2019 et 3ème chrono sur toutes les éditions, fait forcément figure de favorite. Mais la double championne du monde (2019-2022) vient de faire un UTMB il y a à peine 3 semaines. Si elle a performé sur son premier ultra et terminé à une belle 3ème place, on peut s’interroger sur le niveau de sa récupération. Elle sera directement confrontée à Mathilde Sagnes, vainqueure sortante. Membre de l’ équipe de France de Trail et Montagne, cette habituée des échéances internationales jouera la gagne.

SkyRhune Blandine L'Hirondel
Blandine L’Hirondel, qui s’est imposée ici en 2019. Photo Organisation

Ces deux athlètes devront se méfier d’Emilie Menuet. 10ème en 2022, elle a créé la surprise en remportant la dernière manche des GTNS sur le Championnat du Canigo, devançant justement Mathilde Sagne. Elle viendra sur la SkyRhune chercher son ticket pour la Grande Finale. On suivra également la prestation d’Olivia Magnone, belle révélation 2023, avec entre autres des victoires au Marathon du Montcalm, à la Skyrace du Patoutrail ou la Vallespir Skyrace. L’occasion pour elle de concrétiser au plus haut niveau cette saison incroyable. Autre athlète redoutable, Mylène Da Costa Reis a tout raflé dans les Pyrénées cette saison sur les formats 20km (Luchon, Montan’Aspe, Cauterets, Gabizos…). Et elle connaît bien la SkyRhune !

Parmi les autres prétendantes à un Top 10, il faudra également suivre Ainara Uribarri, Maeva Danois, Perrine Abadie, Rachel Pain, Florence Bairros, Laurence Santanac, Julia Garriga, Maud Combarieu bien sûr et Sarah Dinclaux. Au total, pas moins de 40 dossards Elites Femmes s’affronteront, toutes susceptibles de passer sous la barre des 3h. Dont 30 avec une cote ITRA supérieure à 600 points !

SkyRhune 2023 : un champion du monde et des champions de la SkyRhune

Le champion du monde de trail long 2023 sur un format 20km, il faut oser. Benjamin Roubiol le fait, pour le plus grand bonheur de l’organisation. Mais il lui faudra répondre à la fougue des habitués de ces formats courts, qui partiront comme des flèches. Et parmi eux, le vainqueur de 2022, Loic Robert. Encore très jeune, il sort d’une saison d’apprentissage au plus haut niveau mondial et tout le monde est unanime sur le fait qu’il a le record dans les jambes.

Ancien champion de la SkyRhune, vainqueur en 2015 et encore 3ème 2022, le champion basque Aritz Egea connaît le parcours par cœur. Tout comme Jan Margarit, vainqueur en 2021 et toujours recordman en 1h 52mm. En préparation d’une course de 100 km le week-end suivant, il risque cependant d’opter pour un départ prudent, même s’il s’y connaît en terme de remontada.

Autre client, Johann Baujard. 2ème en 2021 en 1h 52mn 48s, semble avoir retrouvé la forme après une saison compliquée. La position d’outsider idéale ?

Loic Robert, vainqueur sortant. Photo Organisation

SkyRhune 2023 : des outsiders à la pelle

Parmi les autres favoris pour un Top 5, notons Quentin Meyleu. de l’équipe de France de Montagne, qui possède une grosse expérience des courses internationales (MMB, Pikes Peak, Zinal…). À suivre également Esteban Olivero, 22 ans seulement, auteur d’un chrono de 1h 58 en 2022 (7ème place) alors qu’il était Espoir. Vainqueur d’une manche du circuit International de Skyrunning en Autriche en 2023, ce format technique semble taillé pour lui. Louison Coiffet, révélation 2023, est également jeune et très talentueux. À même pas 24 ans, il a gagné une course internationale le week-end dernier en Italie devant Manuel Merillas en personne !

À suivre aussi Simon Guignard, 5ème aux France de Trail Court 2023, 14ème à Zegama 2023 et auteur d’un chrono de 2h00 sur la Skyrhune 2022. Même chrono pour Alexandre Fine, qui n’était encore qu’Espoir et semble revenir au plus haut niveau. Enfin Fleury Roux, habitué à suivre les meilleurs du monde avec sa caméra, viendra chercher sa qualification pour la Finale des GTWS 2023 après sa belle 2ème place au Championnat du Canigo cet été.

Mais ce serait trop simple pour faire un vrai pronostic. D’autant qu’il ne suffit pas de citer ces seuls athlètes, sachant qu’il y aura une quarantaine d’athlètes à plus de 800pts ITRA sur la liste de départ ! Quelques noms supplémentaires pour s’en assurer : Matthieu Simon, Robin Juillaguet, Vincent Loustau, Sébastien Fine (le jumeau), Noëel Giordano (le Corse), Louis Dumas, Noé Rogier, Titouan Galland, Jean Hudry, Cyril Pasturel, Killian Allaire, Clément Barret… Et la liste est encore longue ! Une densité comme on en trouve que sur peu d’épreuves, avec un format nerveux qui va rendre le suivi passionnant.

Article rédigé grâce aux informations précieuses fournies par l’organisation.

SkyRhune montée
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