Après une année 2023 qui l’a vu réaliser un combo Western States Endurance Run / UTMB, terminant 7ème de la première épreuve et 4ème de la seconde, Mathieu Blanchard aimerait rééditer un doublé de 2 ultras majeurs du calendrier. Et son cœur pencherait pour le combo UTMB / Diagonale des Fous. Mais remporter ces 2 courses la même année serait un exploit XXL, que seuls 2 athlètes ont réalisé à ce jour : François D’Haene chez les hommes, et Karine Herry chez les femmes. Et si Mathieu Blanchard a les capacités de les imiter, il a un ennemi : lui-même. Explications.

UTMB / Diagonale des Fous : 2 ultras d’exception en 2 mois

Entre le Tour du Mont-Blanc et la traversée de l’Île Intense, 2 mois seulement. Si Claire Bannwarth aurait le temps de caser 3 ou 4 ultras supplémentaires dans l’intervalle, rares sont les ultra-runners capables d’observer une phase de récupération suffisante, puis de se remobiliser pour prendre le départ de la deuxième épreuve dans des conditions de forme optimales.

D’autant que les deux courses, si elles présentent un kilométrage et un dénivelé relativement similaires, sont loin de proposer des équivalences en terme de technicité. L’UTMB Mont-Blanc pourrait même faire figure d’ultra « roulant » par rapport au Grand Raid de la Réunion. En effet, les sentiers de l’île sont des pièges permanents, plein de cailloux et de racines, et la température y est souvent caniculaire, rendant les courses épiques. On a pu voir François D’Haene, quadruple vainqueur des deux épreuves, souffrir comme rarement sur l’édition 2023, le corps en surchauffe, totalement accablé par la chaleur.

Lire l’article François D’Haene : sa Diagonale 2023 en 11 photos choc

sentiers grand raid
Quelques sentiers du Grand Raid, véritables casse-pattes…

UTMB / Diagonale des Fous : les 9 vainqueurs des 2 courses

Si l’on étudie les palmarès de ces 2 courses, on constate que seuls 9 athlètes sont parvenus à s’imposer sur les 2 parcours. 4 chez les hommes, et 5 chez les femmes.

Chez les hommes, à tout seigneur tout honneur, c’est François D’Haene qui détient la palme, avec 4 victoires sur chaque course. 2012, 2014, 2017 et 2021 pour l’UTMB, 2013, 2014, 2016 et 2018 pour la Diagonale des Fous. D’Haene est par ailleurs le seul homme à avoir réussi à s’imposer sur les 2 courses la même année, en 2014.

Parmi les autres vainqueurs des 2 épreuves, Kilian Jornet s’est imposé 4 fois également à Chamonix (2008, 2009, 2011 et 2022) et 2 fois à Saint-Denis (2010 et 2012). Vincent Delebarre s’est imposé en 2004 sur l’UTMB, et en 2006 sur la Diag’ (ex-aequo avec Christophe Jaquerod). Et Ludovic Pommeret a gagné l’UTMB en 2016 et la Diag’ en 2021 (ex-aequo avec Daniel Jung).

D'Haene Grand Raid 2014
François D’Haene à l’arrivée du Grand Raid 2014, seul homme à avoir réussi à s’imposer sur l’UTMB et la Diag’ la même année.

UTMB / Diagonale des Fous : 5 femmes gagnantes des 2 courses

Chez les femmes, seules 5 athlètes ont réussi la performance de s’imposer sur chacune des courses. Et une seule a réussi à remporter les 2 la même année : Karine Herry, en 2006. Elle s’est de nouveau imposée sur la Diagonale en 2011.

Pour les autres, Nathalie Mauclair a remporté la Diagonale en 2013 et 2014, puis l’UTMB en 2015.

L’Espagnole Nuria Picas a remporté la Diagonale en 2015, et l’UTMB en 2017.

Enfin, 2 Américaines ont réussi à s’imposer sur les 2 parcours. Courtney Dauwalter bien sûr, qui s’est imposée 2 fois à Chamonix (2019 et 2021) et une fois à Saint-Denis (2022). Katie Schide enfin, qui a remporté l’UTMB en 2022, puis la Diagonale en 2023.

ULTM / Diagonale, 2 histoires bien différentes pour Mathieu Blanchard

Si un combo UTMB / Diagonale des Fous est tentant, Mathieu Blanchard se connaît bien et sait que se préparer pour un tel défi est une gageure. Son avantage est de bien connaître le parcours de l’UTMB, où il a brillé par 3 fois. 3ème en 2021, 2ème en 2022, 4ème en 2023, il ne lui manque plus qu’une victoire pour parachever son histoire avec Chamonix.

Pour la Diagonale, c’est une autre histoire. En effet, il était sur la liste de départ en 2019, et avait fait de cette course son principal objectif de la saison. Mais un coup de fil de TF1, lui annonçant qu’il était retenu pour participer à l’émission Koh Lanta – Les 4 Terres aux Fidji, dont le tournage débutait au même moment, le pousse à renoncer. Depuis, il est revenu sur l’île pour participer au Zembrocal Trail en relais en 2022, mais rien de plus.

L’ennemi de Mathieu Blanchard : lui-même

Mais l’ennemi N°1 de Mathieu Blanchard est Mathieu Blanchard lui-même. Il le reconnaît volontiers : « Les 2 courses sont en deuxième moitié de saison. Mais en attendant ces grands rendez-vous, on fait quoi ? » Car impossible de demander à l’aventurier de rester en place, même si depuis il a intégré le Team Élite de Salomon. On l’a d’ailleurs vu en 2023. Il a couru au Costa Rica en février, puis est allé s’entraîner au Kenya pour travailler la vitesse (et grimper au sommet du Kilimandjaro au passage), puis s’est aligné sur le marathon de Paris début avril, puis a enchaîné avec le Marathon des Sables, avant de prendre le départ de la Western States Endurance Run fin juin et de l’UTMB début septembre. Trop, sans doute !

Mathieu Blanchard WSER 2023
Mathieu Blanchard sur la Western States Endurance Run 2023, où il avait souffert physiquement, après un début de saison sans doute trop chargé. Photo WSER

Si rien faire n’est pas une option, en faire trop ne doit pas en être une non plus, pour ne pas reproduire l’erreur de 2023, où il est arrivé émoussé physiquement tant sur la WSER que sur l’UTMB. Quel sera son programme final ? Mystère. Mais en attendant, il commencera fort l’année, en s’alignant sur le trail blanc des Lumières de la Muzelle aux 2 Alpes dès le 20 janvier 2024, afin d’honorer son rôle d’ambassadeur de la station.

Mathieu Blanchard Source Facebook Mathieu Blanchard Photo Antho X
Source Facebook Mathieu Blanchard Photo Antho X
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C’est officiel, le Tenerife Bluetrail rejoint le circuit UTMB World Series en 2024, et devient donc le Tenerife Bluetrail by UTMB. Du 6 au 8 juin 2024, l’événement, qui fêtera sa 13ème édition, proposera 4 courses principales pour découvrir le plus haut sommet d’Espagne, l’imposant volcan Teide, au cœur de l’île de Tenerife, la plus grande des îles Canaries.

Tenerife Bluetrail, le trail volcanique

C’est à un voyage magnifique que seront conviés les coureurs qui s’élanceront sur le Tenerife Bluetrail. Entre le bord de mer et les hauteurs de l’imposant volcan Teide, à 3555 mètres au-dessus du niveau de la mer, le dénivelé s’annonce aussi impressionnant que les panoramas proposés. Mais quel bonheur d’avoir le privilège de grimper au sommet du troisième plus haut volcan du monde, depuis sa base au fond de l’océan.

Le volcan et ses environs constituent le parc national du Teide, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et considéré comme l’une des véritables merveilles de la nature. Les coureurs seront frappés par l’immense variété des paysages, et ce sur toutes les courses.

Ils pourront courir entre les pics volcaniques et traverser les roches déchiquetées des coulées de lave, mais aussi découvrir des forêts de pins et de lauriers dans des descentes escarpées, admirer les sentiers côtiers de la côte nord pour finir sur la ligne d’arrivée sur la superbe plage de Martiánez.

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Photo Jordi de la Fuente / DR

Tenerife Bluetrail, 4 courses au programme

Quatre courses du Tenerife Bluetrail offriront aux coureurs la possibilité de collecter des Running Stones, dont 2 ultras de plus de 70 kilomètres.

La plus redoutable, réservée aux traileurs experts, est la Tenerife Bluetrail 110K. Un parcours de 110km et 6250m D+, classée dans la catégorie des 100M UTMB et permettant de récolter 4 Running Stones.

La Tenerife Bluetrail 73K propose un parcours de 73km et 3150m D+. Elle est classée dans la catégorie des 100K UTMB et permet de récolter 3 Running Stones.

La Tenerife Bluetrail 47K, un format de 47km et 2600m D+, est en catégorie 50K et permet de récolter 2 Running Stones.

Enfin la Tenerife Bluetrail 24K est un 24km avec 1300m D+ classé 20K et permet de récolter 1 Running Stone.

L’événement comprendra également un défi de 47 km à courir en duo, le Tenerife Bluetrail Relay, ainsi qu’un défi vertical de 3,5 km, le Vertical Night Challenge. Des courses pour les enfants et les familles sont aussi proposées, ainsi que 2 courses adaptées aux personnes porteuses de handicaps moteurs, connues sous le nom de Reto et Jöelettes, soulignant le souci d’inclusion grandissant dans les courses by UTMB.

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Photo Organisation

Tenerife Bluetrail, 2ème course espagnole du circuit UTMB World Series 2024

La Tenerife Bluetrail by UTMB devient le deuxième événement espagnol du circuit UTMB World Series en 2024. Lope Afonso, vice-président et conseiller au tourisme du Cabildo de Tenerife, a souligné l’importance de l’intégration de Tenerife Bluetrail by UTMB, la course de montagne la plus haute d’Espagne et la deuxième plus haute d’Europe, dans le circuit UTMB World Series. « Rejoindre le circuit UTMB World Series est une étape supplémentaire vers l’internationalisation de la course et servira de vitrine pour montrer au monde les possibilités offertes par Tenerife pour la pratique du sport en plein air tout au long de l’année, grâce à son excellent climat et à son infrastructure hôtelière de qualité. »

N’oubliant pas que le trail peut être vecteur de tourisme, Lope Afonso est convaincu que cela « permettra à notre épreuve de continuer à croître dans le monde entier et d’attirer davantage de sportifs souhaitant participer à une course unique se déroulant dans des environnements exceptionnels. Parallèlement, ils pourront profiter de leur séjour sur l’île pour apprécier tout ce que Tenerife a à offrir. »

41 événements sont désormais confirmés pour la saison 2024 du circuit UTMB World Series. Le calendrier comprend actuellement 19 événements en Europe, dont le Dacia UTMB Mont-Blanc, course fondatrice du circuit mondial et le lieu des UTMB World Series Finals.

Découvrez le teaser vidéo du Tenerife Bluetrail ICI

Les inscriptions pour la Tenerife Bluetrail by UTMB seront ouvertes aux détenteurs d’un UTMB Index le 4 décembre, et les inscriptions générales ouvriront le 6 décembre sur tenerife.utmb.world/fr

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Sacré champion de France de marathon 2022 après avoir perdu le titre sur disqualification stupide un an plus tôt, Duncan Perrillat, à tout juste 30 ans, s’est s’imposé en juin 2023 sur les 125km de l’Ultra du Saint-Jacques by UTMB, avant de se présenter début septembre sur la mythique épreuve de l’UTMB, qu’il a menée pendant près de 30 kilomètres. Simon Chrétien a rencontré ce talentueux touche-à-tout de la course à pied, qui ne cache pas son ambition de faire un jour un Top 5 sur l’UTMB. Quitte à faire grincer des dents la communauté des traileurs.

Duncan, tu as bossé dans le marketing et la finance, notamment aux États-Unis. Quand as-tu décidé d’arrêter pour te consacrer à la course à pied ?

Duncan Perrillat : Début 2020. J’étais rentré en France en 2019, je devais prendre un poste à Londres mais je n’y suis pas allé. J’avais conscience que j’avais peu de chances de vivre de l’athlétisme, mais dans le même temps, je me disais que j’avais quoi qu’il arrive un CV. Et que des opportunités professionnelles, j’en aurais d’autres. Je n’ai donc pas vraiment hésité, je ne trouvais pas ça très risqué. Je me disais que si je mettais l’athlétisme de côté, je ne pourrais pas y revenir plus tard, alors qu’à l’inverse, si ça se passait mal pour ma carrière sportive, je pourrais facilement trouver du boulot.

Fin 2021, on te découvre sur le marathon de Rennes. C’est ton premier marathon, tu réalises un chrono de 2h14 et tu es sacré champion de France, avant d’être déchu car tu ne portais pas le maillot de ton club, le Neuilly Plaisance Athlétisme. Comment es-tu venu au marathon ?

Duncan Perrillat : J’ai toujours eu un profil axé sur le long et l’endurance. À l’entraînement, je craquais rarement sur les séances de seuil. Aux États-Unis, on faisait du cross l’hiver et du 3000m steeple l’été. Mais je n’ai jamais beaucoup aimé la piste. Et finalement, en analysant mon entraînement, j’ai constaté que je faisais déjà beaucoup de volume et peu d’intensité. En fait, je m’entraînais déjà plus pour du 10 000m, voire du semi-marathon, que pour du 1500m ou du 3000m.

Beaucoup de gens m’ont incité à me lancer sur marathon en me disant que je pourrais réaliser de belles performances. Donc mon chrono sur le marathon de Rennes n’a pas vraiment été une surprise. Je me présentais avec l’objectif de gagner, je n’étais pas du tout en mode « advienne que pourra », même si le chrono était un peu meilleur que ce que j’espérais. J’étais donc très satisfait.

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Duncan Perrillat s’impose en 2021, mais sera disqualifié pour absence de maillot de son club. Photo Stadion

Avec du recul, comment vis-tu cet épisode de ta disqualification ?

Duncan Perrillat : Cette histoire du maillot, ça résume qui je suis. J’ai tendance à être un peu à l’arrache. Malheureusement, une telle aventure pourrait encore m’arriver. J’en veux toujours un peu au club de mon adversaire qui a fait deuxième et qui a décidé de me faire disqualifier, dans le sens où moi, je n’aurais jamais fait ça. Ils ont saisi l’opportunité et je ne leur pardonnerai jamais. Mais je suis passé outre. Finalement, ce n’est pas bien grave. Au fond de moi, j’ai l’impression d’être champion de France cette année-là et l’important, c’est plus le résultat que le titre. Et puis j’ai pris ma revanche, en devenant champion d’Europe de cross par équipe dans la foulée, puis champion de France de Marathon en 2022.

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Duncan Perrillat sacré champion de France de marathon en 2022. Photo Arthur Dirou / Stadion / FFA

C’est depuis cet épisode que tout s’est accéléré pour toi, lorsque tu es devenu professionnel ?

Duncan Perrillat : Je suis professionnel dans le sens où j’ai pu me focaliser exclusivement sur mon sport. Mais il n’y a pas eu tant d’emballement que ça ! HOKA a cru en moi et la marque m’a proposé de me sponsoriser, j’en suis très satisfait. Ça demande un peu de travail sur les réseaux sociaux et auprès des médias pour toujours gagner en visibilité.

En février 2022, tu as réalisé ton record personnel sur le marathon de Séville en 2h12mn12s. Ce chrono te permet de faire partie des meilleurs marathoniens français. Tu vises toujours une qualification pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024 ?

Duncan Perrillat : Je suis bien placé au niveau français, mais je reste en deçà de la performance des autres marathoniens. En octobre 2022, je réussis à refaire 2h12 sur le marathon de Rennes, sans lièvre, donc seul et en partant sur de belles bases. Donc c’était de bon augure pour s’approcher des 2h09. Finalement, j’ai essayé de concrétiser mon chrono de Séville en début d’année 2023, mais ça ne l’a pas fait, j’ai eu du mal à tenir l’allure et j’ai arrêté au 30ème kilomètre.

L’objectif est d’aller chercher un chrono sous les 2h10, que je vais tenter à Valence en décembre ou à Séville en février prochain. Je ne connais pas encore tout à fait mon programme pour l’instant. Je vise plus un temps qu’une qualification, car pour la qualif, ça dépend vraiment du résultat des autres.

Tu as créé la surprise cet été en te présentant sur les épreuves de trail et d’ultra-trail. Pourquoi un tel choix ?

Duncan Perrillat : Déjà, la règle en école d’athlétisme, c’est de consacrer ton hiver à ta discipline, donc le marathon pour moi, et de passer sur la piste l’été. Mais moi, je ne suis vraiment pas fan de la piste. Mais je suis d’accord sur le fait que faire une discipline différente et notamment une autre distance, ça pouvait être intéressant. Et j’avais envie de vivre cette expérience.

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Duncan Perrillat sur l’Ultra du Saint-Jacques. Photo UTMB 2023

Quels aspects du trail te plaisent en particulier ?

Duncan Perrillat : Je pense que ça m’a permis certains déblocages psychologiques. Quand tu es capable de courir plus de 10h sur un trail, ça te fait prendre conscience que ton corps est capable de tenir. Quand je m’entraîne pour le marathon, je fais souvent deux séances par jour et parfois, je n’ai pas de bonnes sensations sur la deuxième séance. Là, ça permet de constater que je suis capable de tenir sur la distance. C’est pareil pour la gestion de course et la gestion de l’alimentation. Ce que j’apprends sur le trail m’aide pour le marathon. Plus c’est long, plus c’est important de savoir se contrôler et prendre conscience de l’état dans lequel tu es.

Tu t’es imposé sur l’épreuve de 125km/5400mD+ de l’Ultra du Saint-Jacques by UTMB. Cette victoire t’a surpris ?

Duncan Perrillat : Pas tant que ça, car j’y allais vraiment pour gagner. J’y croyais et je pensais bien qu’une victoire était possible. Bien sûr, j’ai douté car je partais dans l’inconnu. Il y avait un peu d’appréhension, mais j’avais déjà fait quelques expériences sur du long. J’avais notamment participé au Speed Project qui consiste à courir pendant 35h en équipe de six en se relayant. Au final, j’avais couru 130 bornes sans dormir une seule seconde donc je savais que j’étais capable de tenir longtemps. L’Ultra du Saint-Jacques, c’est 13h d’effort, mais pour moi, ce n’est pas plus effrayant qu’un 1500m de haut niveau où l’intensité et le stress sont très forts.

Duncan Perrillat Saint-Jacques Photo UTMB 2023
Duncan Perrillat s’impose sur l’Ultra du Saint-Jacques, son premier ultra-trail. Photo UTMB 2023

On t’a également vu sur les 170km de l’UTMB cette année, la plus grande course de trail au monde. Ça ne t’a pas effrayé, là non plus ?

Duncan Perrillat : Non, je pense qu’il y avait plus de différences entre la distance du marathon et mon chrono de 13h sur l’Ultra du Saint-Jacques qu’entre le Saint-Jacques et l’UTMB. Et puis contrairement au Saint- Jacques où je n’avais pas pu m’entraîner spécifiquement, là, j’ai pu mieux me préparer pour l’UTMB. J’avais fait de vraies sorties longues, notamment à Val Thorens avec l’équipe HOKA. Et ces longs efforts de 5h à 7h s’étaient très bien passés.

Comment as-tu vécu cette expérience ?

Duncan Perrillat : J’ai vraiment kiffé l’ambiance tout au long de la semaine à Chamonix. C’est quelque chose que tu ne vis pas sur le marathon, même sur celui de Paris. Je n’avais jamais vécu une telle ambiance, j’ai trouvé ça dingue et j’ai adoré. J’aime aussi le côté où tu cours de nuit, tu dois allumer ta frontale, tu te retrouves seul dans la nature. J’aime ces changements de rythme, ces montées, ces descentes, ces chemins techniques. C’est très ludique. Après, pour moi, la course a été un échec, surtout que pas mal de monde avait fait le déplacement pour m’encourager.

Tu as pourtant mené pendant 30 kilomètres avant d’abandonner au 50ème. Que s’est-il passé ?

Duncan Perrillat : Les 30 premiers kilomètres sont les plus plats de la course. C’était donc logique pour moi de partir vite, même si ce n’était pas si rapide pour moi. J’étais sur une allure intermédiaire entre le footing et le premier seuil. Puis à partir du 30ème kilomètre, j’ai rencontré des problèmes gastriques, ce que je n’avais pas connu sur le Saint-Jacques. Après, c’est toujours dur de savoir quelles sont les raisons exactes de mon abandon. Peut-être que si j’étais parti en marchant, je n’aurais pas eu ces difficultés gastriques…

Dire qu’il n’y a aucun rapport avec mon début de course, c’est faux. Mais dire que c’est la raison principale, ce n’est pas vrai non plus. C’est un ensemble de choses, liées au stress peut-être. En tout cas, c’est un sentiment mitigé, car quand je vois la course d’un Ludovic Pommeret qui termine 5e, je pense que j’avais quelque chose à jouer autour de cette place. En tout cas, je reviendrai sur cette épreuve et peut-être même dès l’année prochaine. Je pense vraiment être capable de faire un Top 5 sur l’UTMB.

Tu sais qu’avec ces propos, tu risques de faire réagir !

Duncan Perrillat : Ah, mais c’est sûr que beaucoup de traileurs vont me détester. Je me suis déjà fait pas mal lyncher sur les réseaux par certains. Il y a une sorte de rivalité entre la piste/route et le trail. Entre l’athlétisme traditionnel et cette discipline nature. Moi, je trouve que c’est dommage. Après, c’est à moi de prouver que j’en suis vraiment capable.

Mais si tu demandes à Jim Walsmsley (1er), Ludo Pommeret (5ème) ou Thibaut Garrivier (6ème), avec qui je me suis entraîné cette année, je pense que tous les trois te diront que j’en suis capable. Et eux se rendent mieux compte de mon niveau que les quelques traileurs qui pensent que je suis arrogant. Je ne pense pas être arrogant. Je pense être à peu près objectif. Quand je pars devant cette année, c’est pour la gagne. Le problème, c’est que quand tu annonces quelque chose, tu prends le risque de te faire critiquer. C’est le jeu. C’est pour ces raisons que certains préfèrent ne pas parler aux médias. Mais c’est à double tranchant. C’est plus facile de ne jamais rien annoncer, mais moins grisant. Annoncer un tel objectif en amont, ça donne du piment.

Tu marches un peu à la provoc’ finalement ?

Duncan Perrillat : Non, je ne pense pas. Je pense être objectif sur les choses. Si demain je pars sur un 1500m de niveau international, je ne t’annoncerai pas que je compte être finaliste. Je partirai sur des objectifs qui correspondent à mon entraînement. Quand j’annonce mon intention de faire Top 5 de l’UTMB, ce n’est pas du rêve, car je sais que j’en suis capable. J’ai conscience que le sport n’est pas une loterie. Surtout la course à pied, où il y a encore moins de hasard.

Tu ne penses pas que cette parenthèse trail t’a fait perdre des qualités de vitesse pour le marathon ?

Duncan Perrillat : Non, en terme de vitesse, ça ne change rien du tout. Mais le fait d’être parti sur une expérience nouvelle m’a en revanche donné très envie de revenir sur du plus court. Ça m’a redonné ce goût que tu perds au fur et à mesure que la saison avance. J’ai l’impression de repartir avec des balles neuves. C’était important pour progresser, j’en tire beaucoup de positif. C’est un schéma qui me plaît et je pense que je le referai.

En tout cas, pour réussir de telles performances, c’est la passion qui prime ?

Duncan Perrillat : C’est dans les moments où je perds un peu la motivation que je suis le moins bon. C’est impossible de se retrouver aux avant-postes s’il n’y a pas cette passion. Car le problème, c’est que le but n’est pas simplement de participer, c’est d’avoir des résultats, de faire partie des premiers. C’est un sport très difficile et il faut être très motivé pour accepter tous ces entraînements et la pression le jour de la course.

Zoom sur la façon dont Duncan Perrillat a construit sa victoire sur l’Ultra de Saint-Jacques by UTMB

Au cours des mois qui ont précédé la course, Duncan Perrillat n’a pas modifié sa stratégie d’entraînement et s’est concentré sur sa routine habituelle, qui comprenait déjà un kilométrage élevé, plus de 150km par semaine sur des sentiers vallonnés. Il n’a réalisé qu’un seul bloc spécifique de 3 jours, accumulant environ 120km seulement 4 jours avant l’événement.

Pendant l’épreuve, avec un départ tardif en soirée et une première moitié de course de nuit, Duncan Perrillat a rapidement établi son allure de base, beaucoup plus lente que celle de ses courses habituelles sur route. Il s’est donc vite senti à l’aise, et a pu tenir son objectif initial, qui était de ne pas perdre de vue le groupe de tête. « J’ai remarqué à quel point il fallait être concentré et énergique pour courir dans l’obscurité pendant plusieurs heures alors que le corps me dit qu’il devrait dormir ! », a-t-il confié ensuite.

Au km 80, Duncan Perrillat s’est retrouvé en tête de la course. Après s’être arrêté au dernier ravitaillement pour faire le plein d’énergie, il a parcouru les 30 derniers kilomètres à une allure rapide, presque aussi rapide que ses premiers kilomètres, pour s’assurer la victoire.

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La vitesse de Duncan Perrillat enregistrée par sa Coros Apex 2 lors de l’Ultra du Saint-Jacques by UTMB 2023. Source Coros

Ce que Duncan Parrillat a publié sur les réseaux sociaux après l’UTMB

« Ce que je retiendrai de ce premier UTMB : l’ambiance digne d’un Tour de France avec des spectateurs survoltés ! C’était unique à vivre. Un record de décibels, à en perdre une oreille. Tout est possible sur ultra. Une pensée pour Ludovic Pommeret me disant « je suis pas top » vers le 48ème km, qui n’occupait pas la 48ème place mais qui terminera 5ème, à 48 ans ! Finir c’est beau. C’est émouvant de voir quiconque exténué arriver après 40 heures de course et 2 nuits dehors. Ce soutien ! « J’vous aime putain ! » Ceux qui sont venus m’encourager. Qui croyaient en moi. Les incalculables messages bienveillants. Ou même les athlètes me poussant à avancer vers le col du Bonhomme. Et pour les critiques, « Oui, chaque échec est une leçon d’humilité ». Et alors ? Le poster sur les réseaux ne vous rendra pas plus grands. »

Source Instagram Duncan Perrillat
Source Instagram Duncan Perrillat
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Après une édition post-covid réussie en 2023, le Trail de Collioure revient en tout début de printemps. Retenez la date : 24 mars 2024. L’occasion de prendre l’un des premiers dossards de la saison. Et de découvrir un territoire plein de promesses, entre mer et montagne.

Trail de Collioure 2024 : l’Occitanie, une terre de trail

« Collioure est un terrain de jeu extraordinaire, se réjouit Gérard Debiasi, président de RUNNING 66, le club organisateur du Trail de Collioure. L’un des plus exceptionnels du département. » Il est vrai que le territoire, coincé entre mer et montagne, dans les Pyrénées-Orientales, à quelques kilomètres de la frontière espagnole, est d’une rare beauté. Et, gros avantage, bénéficie d’un climat généralement favorable, même si le vent joue parfois des tours. Tout pour plaire aux coureurs.

Après les annulations des éditions 2020 et 2021 pour cause de covid, l’édition 2023 a marqué le retour du Trail de Collioure dans le calendrier des courses. 350 coureurs, 60 enfants et 80 randonneurs ont pu apprécier les tracés. Ils seront certainement de retour en 2024, tant ils avaient apprécié l’organisation.

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Photo Jérôme Reubrecht

Trail de Collioure 2024 : 2 distances au programme

Comme en 2023, 2 courses seront à l’affiche de l’édition 2024. Pour débuter, un 8km rapide et joueur avec 300m D+, que pourront également emprunter gratuitement les randonneurs. Pour les plus aguerris, un 18km avec 750m D+ est au programme. Principale difficulté, la fameuse montée de la tour de Madeloc, une tour de guet du XIIIème siècle campée sur les crêtes dominant la ville. Si elle se mérite, de là-haut, le panorama est exceptionnel. Et pour les plus jeunes, une course enfants, gratuite.

Côté chronos, le 8km de 2023 a été remporté par Jonathan Genthon en 33mn 33s. Chez les femmes, c’est Mélodie Subiros qui s’est imposée en 39mn 40s. Quant au 18km, il a été remporté par Marc Penniello en 1h32, et Lea Frasnedo en 1h57 chez les femmes.

Trail de Collioure 2023 : le portfolio de Jérôme Reubrecht

Comme une invitation à aller courir, quelques photos de l’édition 2023 qui annoncent la couleur.

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Des odeurs de thym et de romarin pour un sentier intimiste dans la garrigue.
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Au pied de la tour de Madeloc.
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Une vue exceptionnelle sur la côte catalane.

Inscriptions ICI

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Contraint à l’abandon sur défaillance physique lors de l’UTMB, Beñat Marmissolle, enfin revenu en forme, n’a d’autre solution pour participer à l’UTMB Mont-Blanc 2024 que d’aller chercher sa qualification sur une épreuve « by UTMB » avant le 31 décembre. Ce sera sur le Doi Inthanon Thaïlande, une épreuve « Major », du 8 au 10 décembre. Top 10 obligatoire !

2023, l’ambitieux défi de Beñat Marmissolle

2023 devait être une grande année ! Au programme de l’ultra-traileur basque, un ambitieux triptyque Hardrock 100 / UTMB Mont-Blanc / Diagonale des Fous annoncé comme un défi, sans objectif autre que celui de parvenir à réaliser cet enchaînement de dingue en moins de 4 mois. Un ultra pari bien commencé, avec une 2ème place sur la Hardrock 100, derrière Aurélien Dunand-Pallaz. Et puis la catastrophe : terrassé par une rhabdomyolyse, Beñat Marmissolle souffre le martyre sur l’UTMB, parvenant par miracle à rallier Courmayeur avant d’abandonner, très affaibli. Adieu la Diagonale, la fin de saison est compromise. Jusqu’à ce qu’il annonce, le 21 novembre, son dernier défi de l’année : aller en Thaïlande courir la Trans-Int160, version 100M du Doi Inthanon Thaïlande by UTMB, et terminer sur le podium.

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Beñat Marmissolle en quête de rédemption

Distillant les informations le concernant sur son compte Facebook, Beñat Marmissolle a annoncé le 22 novembre son programme de fin d’année, avec un voyage inattendu en Thaïlande. « Je suis sur le point d’embrasser une nouvelle aventure, la Trans-Int160, dans le parc de Doi Inthanon en Thaïlande, et je voulais partager avec vous ce que cela signifie pour moi. Après quelques mois loin des sentiers, le temps de me refaire la cerise, cette course est pour moi l’occasion de renfiler les baskets et de graver quelques souvenirs indélébiles de plus dans ma mémoire.

C’est dans ces moments de solitude, au cœur de la nature, que je trouve ma paix et ma force. Cette course, c’est l’occasion de me redécouvrir, de pousser mes limites et de vivre pleinement chaque instant, chaque kilomètre parcouru. Et quoi de mieux que le faire sur des terres inconnues ? Pas d’ours cette fois, mais on m’a dit que des singes ou léopards seraient peut-être de la partie. »

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Beñat Marmissolle de retour en montagne. Photo Facebook Beñat Marmissolle / DR

L’UTMB Mont-Blanc 2024 dans le viseur

Le règlement de l’UTMB est simple : pour se qualifier pour les finales des UTMB World Series qui auront lieu à Chamonix fin août 2024, les élites doivent avoir fait un résultat sur les courses by UTMB avant le 31 décembre 2023. Soit un Top 10 sur l’une des courses « Major », soit un Top 3 sur l’une des « Series », soit en obtenant un résultat sur une course à indice UTMB élevé.

Or d’ici fin décembre, il ne reste que 2 épreuves sur le circuit mondial. Kosciuszko du 7 au 9 décembre en Nouvelle-Zélande et Doi Inthanon du 8 au 10 décembre en Thaïlande. La première est une épreuve « Series », la seconde une épreuve « Major ». Beñat Marmissolle a donc choisi de viser un Top 10 en Thaïlande pour espérer voir Chamonix en 2024. « Oui, il y a cette lueur d’espoir de me qualifier pour l’UTMB 2024, si les planètes s’alignent, écrit-il. Mais avant tout, je cours pour le pur plaisir de l’aventure, pour ressentir à nouveau cette adrénaline que seul l’ultra-trail peut m’offrir… »

Thailande
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On avait vu Kilian Jornet avec de drôles de chaussures noires aux pieds lors de sa traversée des Pyrénées, en octobre. Le champion catalan avait précisé avoir profité de l’occasion de cette traversée épique pour faire des tests d’équipement. On sait maintenant de quoi il s’agit. Il vient en effet de dévoiler la chaussure en question, un modèle nommé Kboix (prononcer [kaboʃ]). Le concept ? Une chaussure modulaire innovante conçue avec trois semelles interchangeables, afin que chacun puisse adapter son équipement au type d’aventure qui lui convient le mieux.

Kboix, pour inventer un nouveau concept

Depuis les débuts de NNormal en 2022, Kilian Jornet a toujours mis en avant sa volonté de concevoir des produits durables et polyvalents. Changer les règles du jeu en prouvant aux consommateurs qu’il existe d’autres alternatives. Mais après avoir exploré différentes pistes, le champion catalan a dû se rendre à l’évidence : tout a déjà été inventé en matière de chaussure. Une chaussure, dit-il, c’est une semelle extérieure, une semelle intérieure et une empeigne. 3 éléments qui peuvent certes être faits de matériaux divers, mais trois éléments, point barre. Comment, dès lors, se démarquer ?

Kilian Jornet a choisi d’aller plus loin dans sa réflexion, et de pousser les curseurs de la durabilité. Une façon pour lui d’inciter les utilisateurs à se remettre en question autour des équipements de trail running et leur utilisation. C’est ainsi qu’est née Kboix. Une chaussure au nom imprononçable, et que la marque présente comme « une philosophie qui prend vie ». 

Kboix
Une seule paire, 3 semelles : le nouveau concept de chaussure modulable signé NNormal.

Kboix, une paire modulaire incarnant l’éthique et la durabilité

Une chaussure avec 3 semelles interchangeables, ce n’est pas nouveau. On l’a déjà vu par exemple chez Cimalp, avec la 864 Drop Evolution LTD qui proposait 3 semelles de conception similaire mais avec des drops différents. Chez Kilian Jornet, il ne s’agit pas de drops différents, mais de semelles intermédiaires de conception différente, avec des mousses différentes, pour des terrains différents. Un concept qui, selon la marque, s’adresse aux traileurs en quête de longévité et de durabilité.

Kboix changeemnt semelle
Changement de terrain ou de rythme ? Changement de semelle !

3 semelles intermédiaires différentes pour des terrains et usages différents

La Kboix intègre le principe de la personnalisation, qui est une véritable innovation. Il ne s’agit en effet pas d’une solution universelle, mais d’un modèle modulable qui s’adapte à des besoins et préférences précis. C’est pourquoi chacune des trois semelles a été conçue pour un terrain différent, avec des densités de mousse adaptées et à destination de toutes les morphologies. On vous détaille tout cela.

Semelle Kb1 – Soft

Une semelle pour courir plus léger, tout en étant bien soutenu. Elle est fabriquée en mousse EVA spéciale, avec une technologie propre à la marque, qui la rend plus légère et plus résistante que les composés EVA traditionnels. Principal intérêt : une fatigue musculaire ressentie moindre, et une récupération plus efficace.

semelle Kboix 1
Source NNormal

Semelle Kb2 – Reactive

Une semelle plus ferme, pour courir vite et mettre de la puissance. C’est une semelle destinée à ceux qui veulent mettre de la vitesse, ou qui affrontent des terrains très techniques. Elle est composée d’une mousse TPU spécifique, avec des niveaux de rebond et de réactivité élevés, ce qui permet un retour d’énergie et une puissance de foulée plus importante.

semelle Kboix 2
Source NNormal

Semelle Kb3 – Bounce

Une semelle très réactive tout en restant flexible, destinée à bondir, capable de booster votre foulée. Cette semelle intermédiaire, composée d’une mousse PEBA spécifique, offre un bon équilibre entre déformation du matériau et rebond.

semelle Kboix 3
Source NNormal

Kboix, sous le signe de la durabilité

Du côté de l’empeigne, pas de surprise, c’est un tissu Matryx, réputé pour sa résistance, qui a été choisi. Quant à la semelle extérieure, elle est en Vibram LiteBase, une solution qui a fait ses preuves. Avec des crampons de 3,5mm.

La nature polyvalente de Kboix, précise l’équipementier NNormal,  permet aux coureurs de bénéficier d’un confort optimal sur le long terme, qu’il s’agisse de course à pied orientée performance, d’exploration en plein air ou de randonnée. Cette chaussure visionnaire de Kilian ne sera pas un énième produit, mais devrait permettre de réinventer les possibles et de repousser les limites de la durabilité dans le domaine de la chaussure.

Kilian Jornet
La polyvalence et la durabilité, chevaux de bataille de Kilian Jornet.

Mais pour pouvoir tester ce nouveau modèle, il faudra être patient. La Kboix sera disponible au milieu de l’année 2024. En attendant, NNormal recrute 150 personnes de la communauté pour la tester et faire des retours terrain, histoire de ne pas avoir que les avis des athlètes et concepteurs.

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Quelle saison incroyable ! Entre la razzia bleue aux Championnats du monde d’Innsbruck, la victoire (enfin) de Jim Walmsley à l’UTMB, le triplé phénoménal de Courtney Dauwalter, le doublé non moins grandiose d’Aurélien Dunand-Pallaz, les exploits des uns et records des autres, l’année aura été riche en émotions et images fortes. Notre sélection des 23 athlètes qui nous ont le plus marqué en 2023.

1 – Courtney Dauwalter et le triplé historique

Grandissime favorite de la 20ème édition de l’UTMB, l’Américaine Courtney Dauwalter a fait honneur à son statut en remportant sa 3ème victoire en 3 participations, après 2019 et 2021. Elle réalise surtout un triplé historique avec les premières places de 3 des ultras les plus mythiques de la planète, la Western States Endurance Run, la Hardrock 100 et l’UTMB… en moins de 3 mois. Et ce, après avoir remporté la Diagonale des Fous en novembre 2022. Du jamais vu dans l’univers du trail ! Encore plus étourdissant, l’Américaine a également réussi l’exploit de réaliser le meilleur temps de toute l’histoire de la Western States Endurance Run, hommes et femmes confondus, sur le segment de 30 kilomètres entre Forest Hill, situé au 100ème kilomètre, et la montée vers le lac d’Aubrun, au 130ème kilomètre.

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Photo UTMB / DR

2 – Jim Walmsley remporte (enfin) l’UTMB

Il en rêvait, il y est enfin parvenu. Après 4 tentatives infructueuses, Jim Walmsley remporte enfin l’UTMB, devenant le 1er Américain à s’imposer à Chamonix. Une victoire méritée, fruit d’une persévérance et d’une résilience remarquables, qui a réjouit tout le monde du trail. D’autant que la course de ce 20ème anniversaire a été palpitante, avec de nombreux rebondissements, du suspense et des Français exceptionnels, au premier rang desquels Germain Grangier, qui s’offre son premier podium à Chamonix, et Ludovic Pommeret, toujours dans le coup à 48 ans passés.

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Photo Peignée Verticale

3 – Aurélien Dunand-Pallaz, hardrocker et roi des Fous

Quel costaud ! Aurélien Dunand-Pallaz vient de réaliser l’exploit de remporter la même année deux des ultras les plus redoutables du monde, la Hardrock 100 dans le Colorado, qui flirte avec des sommets à plus de 4300 mètres d’altitude, et la terrible Diagonale des Fous sur l’île de la Réunion. Non seulement le Savoyard a dominé la concurrence, mais il s’est même payé le luxe de faire les courses en solitaire, avec une stratégie très simple : partir devant dès les premiers kilomètres et ne rien lâcher. Des performances d’autant plus impressionnantes que dans les deux cas, malgré quelques repérages, il découvrait les parcours de ces épreuves.

Diagonale Dunand Pallaz open
Photo Scarpa

4 – Le rêve en or de Benjamin Roubiol

Personne ne l’attendait sur la plus haute marche du podium, même pas lui. Mais le trail long n’obéit à aucune science. Ceux qui partent devant ne sont pas sûrs de tenir la distance, et ceux qui partent prudemment peuvent toujours rêver de remontada. C’est le scénario qui s’est produit lors des Championnats du Monde de trail long qui se sont déroulés le 9 juin à Innsbruck, en Autriche. Après avoir mené une grande partie des 80 kilomètres du parcours, l’expérimenté Italien Andreas Reiterer, 3e des derniers Mondiaux de trail long disputés en Thaïlande, n’a rien pu faire contre l’incroyable retour de Benjamin Roubiol, l’un des coureurs les moins connus de l’équipe de France. Grâce à sa victoire, la 4ème place de Thibaut Garrivier et la 17ème de Baptiste Chassagne, la France a également décroché l’or par équipe.

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Photo DR

5 – Marion Delespierre, une championne peut en cacher une autre

Tout le monde attendait le triplé de Blandine L’Hirondel sur le trail long des Mondiaux d’Innsbruck, mais la double championne du monde, après un départ rapide, a dû abandonner au bout de 17 kilomètres, en larmes, la faute à une aponévrosite plantaire (douleur aiguë sous le talon) qui la faisait souffrir depuis quelques jours. Tandis que les autres favorites bataillaient, Marion Delespierre, superbe de régularité, gérait parfaitement sa course pour finalement s’imposer. Une fille en or, une autre, Manon Bohard Cailler, en bronze, et une 10ème place pour Audrey Tanguy ont permis à l’équipe de France de se parer d’or par équipe.

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Photo DR

6 – Rémi Bonnet, l’ITRA-terrestre

Le 18 juin, Rémi Bonnet a remporté la course de montagne Neirivue-Moléson. Jusque-là, rien d’étonnant, le Suisse étant le tenant du titre et l’un des meilleurs grimpeurs du monde. Mais au-delà de la victoire, il a surtout atomisé le record de l’épreuve et réalisé la plus grande performance de l’histoire du trail en terme de cote ITRA. Pour chaque épreuve de trail, l’International Trail Running Association, ou ITRA, calcule une cote en fonction de la performance chronométrique réalisée sur un parcours donné, parcours qui est lui-même évalué en fonction de sa longueur, son dénivelé et sa technicité.

La valeur maximale de l’indice ITRA d’une épreuve est de 1000 points, un nombre qui correspond à la performance maximale théorique sur le parcours en question. Par exemple, si le marathon avait une cote ITRA, l’indice de 1000 points serait attribué à un chrono de 2 heures. Autant dire que plus on se rapproche des 1000 points, plus la performance est exceptionnelle. Avec son chrono de Neirivue-Moléson, Rémi Bonnet a établi une perf cotée… 970 ! Historique. Un score jamais atteint. À titre de comparaison, l’Américain Jim Walmsley a réalisé une performance cotée 966 lors de son record sur la Western States Endurance Run, en 2019. Quant à Kilian Jornet, il a obtenu sa meilleure cote lors de la course de Sierre-Zinal en 2019, avec 964 points.

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Photo Lise Neukomm GTWS 2023

7Le doublé impérial de Maryline Nakache

Ingénieur docteur en matériaux, Maryline Nakache est une boulimique de trail, avec une affinité toute particulière pour les longues distances. Son palmarès est édifiant. On y trouve pêle-mêle un titre de championne de France de trail long (2018), une 6ème place femmes à l’UTMB (2021), une victoire sur l’ÉcoTrail de Paris (2022) et d’innombrables podiums. Cette année, elle a prouvé qu’elle ne craignait ni le chaud, ni le froid en signant 2 victoires de prestige : le Marathon des Sables en avril et de la TDS en août, courues dans des conditions climatiques diamétralement opposées, entre chaleur infernale dans le désert et froid glacial dans les Alpes. Elle craint dégun !

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Photo UTMB Group 2023

8 – Schide – Grangier, le couple le plus « fou »

Première incursion en terre réunionnaise et première victoire sur la Diagonale des Fous pour l’Américaine Katie Schide, et 2ème place au général pour son compagnon Germain Grangier : le couple emblématique de la team The North Face a tout déchiré sur le Grand Raid. Et enchaîne les performances à un rythme impressionnant, trustant les podiums des ultras les plus prestigieux de la planète. Il ne leur manque qu’une double victoire sur une même course pour compléter le tableau. Sur l’UTMB 2024 ?

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Photo Organisation
GRANGIER DIAGONALE Photo Organisation
Photo Organisation

9 – Mathieu Blanchard et ses ravitos express

Après son tour du Mont-Blanc, qu’il a terminé en 4ème position, Mathieu Blanchard a établi des comparatifs du temps passé aux ravitos UTMB en 2022 et 2023 pour les TOP 10 femmes et hommes. Pour ses calculs, le Français a pris en compte 6 des 13 ravitaillements de l’épreuve (Chapieux, Courmayeur, La Fouly, Champex, Trient et Vallorcine). Parmi ses constatations, deux phénomènes sont à souligner : les temps d’arrêt sont globalement de plus en plus courts (10mn12 pour Mathieu Blanchard et 16mn31 pour Courtney Dauwalter, les plus rapides en 2023, contre 11mn06 pour Mathieu Blanchard et 25mn33 pour Katie Schide en 2022), et les hommes sont 1,76 fois plus rapides que les femmes.

Mais si Mathieu Blanchard a attiré l’attention sur ce fait de course et ses ravitos express orchestrés par sa compagne Alix, il faut cependant rendre à César ce qui lui appartient : c’est le Jurassien Xavier Thévenard qui détient le record de temps passé le plus court sur ces 6 ravitaillements de l’UTMB, avec 9mn 36s en 2017 !

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Photo UTMB 2023

10 – Sylvain Cachard et son chrono de costaud à Sierre-Zinal

Avec un chrono de 2h 34mn 22s, Sylvain Cachard a établi la meilleure performance française de l’histoire de Sierre-Zinal, lors de la 50ème édition de la plus renommée des courses en montagne disputée le 12 août. C’est au cours de 2 stages en altitude de 3 semaines, l’un en Italie, l’autre dans les Pyrénées, à Font-Romeu, que le Français, encadré dans sa préparation par Nicolas Martin, a effectué des séances spécifiques destinées à le mettre sur de bons rails. Résultat : 4ème en 2h 34mn 22s, meilleure performance française de l’histoire de Sierre-Zinal !

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Photo Golden Trail World Series 2023 / Martina Valmassoi

11 – Blandine L’Hirondel, des larmes au rire

Archi-favorite des championnats du monde de trail long d’Innsbruck, Blandine L’Hirondel était partie à l’assaut de sa troisième couronne mondiale consécutive en mode guerrière. Mais très vite, elle a dû se rendre à l’évidence : souffrant d’une aponévrosite plantaire (douleur aiguë sous le talon) depuis quelques jours, elle a dû abandonner au bout de 17 kilomètres, en larmes, désespérée de ne pouvoir se battre pour l’équipe.

Toujours aux petits soins pour les copines, l’athlète vedette du team Kiprun a toutefois eu l’occasion de briller lors de l’UTMB : 3ème place pour son premier 100 miles, elle a bien géré son « aventure dans l’inconnu ». Et à remarquablement bouclé sa saison avec une victoire et un record personnel sur la SkyRhune, au pays basque, qu’elle a éclaboussé de tout son talent.

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Photo UTMB Groupe 2023

12 – Casquette Verte et son UTMB debout

Il avait promis de ne pas refaire l’erreur de 2022, où il était parti comme un boulet de canon. Mais l’ultra-traileur parisien Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, ne fait décidément pas les choses comme tout le monde. Outre son 360° et sa chope de bière sur les lignes d’arrivée, véritables marques de fabrique, il a cette année relevé le défi de boucler les 170km de son UTMB sans jamais s’asseoir aux ravitaillements. Avec à la clé une 21ème place au général, et une vidéo intitulée « 23 heures avec Casquette Verte » à déguster sur YouTube pour découvrir les coulisses de sa course.

Casquette Verte Vidéo
Photo RD

13 -Christophe Le Saux en mode FKT sur le plus haut volcan du monde

Ultra-runner accompli et aventurier dans l’âme, Christophe Le Saux a pulvérisé le 23 octobre le record de l’ascension aller-retour en autonomie totale du plus haut volcan du monde, l’Ojos del Salado, au Chili. 51km et 3050m D+ en 15h39 pour atteindre les 6893m du sommet en partant du camp de base situé à 4550m. L’ancien temps de référence était détenu par deux alpinistes français, Antoine Retours et Étienne Loisel, qui l’avaient établi le 19 février 2019 en 21h18.

« Tout le monde pense à faire les Seven Summit, les 7 plus hauts sommets de chaque continent. Ce sont souvent des expéditions très coûteuses, avec beaucoup de monde. Moi, j’ai décidé de m’attaquer aux 7 volcans les plus hauts de chaque continent afin d’être autonome sur chaque expédition, sans avoir la foule des expéditions commerciales », a déclaré Christophe Le Saux à son retour dans le monde des hommes.

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Photo DR

14 -Sébastien Raichon, 1er finisher de la course impossible à finir

C’est un exploit majeur qu’a réalisé Sébastien Raichon le 18 juin en devenant le 1er finisher de l’histoire de la Chartreuse Terminorum, surnommée « la course impossible à finir », et dont c’était la 5ème édition. En moins de 80 heures, le Français est venu à bout des 5 boucles de 60km et des 25000m de D+ cumulés de cette « Barkley à la française » disputée dans le massif de la Chartreuse, et considérée comme encore plus dure que la course américaine dont elle s’inspire. Une édition historique, puisque 4 autres hommes sont venus à bout des 5 boucles. 3 mois plus tard, Sébastien Raichon forçait le respect en s’imposant sur le Tor des Glaciers, un ultra épique de 450 km en Italie, en battant le record de l’épreuve. Une machine.

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Photo DR

15 – Rémi Bonnet (encore lui !) et le record impossible

Il en rêvait, il l’a fait. Samedi 16 septembre, malgré la neige, le Suisse Rémi Bonnet a battu le record vieux de 30 ans de Matt Carpenter sur la Pikes Peak Ascent, sur lequel les meilleurs athlètes du monde s’étaient tous cassé les dents, au point qu’on pensait ce record impossible à battre. Mais au bout de seulement 1h 58mn 30s, le Suisse apparaissait dans les derniers virages de la mythique montée de Pikes Peak, à plus de 4300 mètres d’altitude. Une ultime accélération et le chrono tombe : 2h 00mn 20s, soit 46 secondes de mieux que le record de Carpenter, datant de 1993, pour avaler les 21 km et 2382 M D+. « L’altitude était la clé, a confié Rémi Bonnet à l’arrivée. Je me suis entraîné et ai dormi dans une chambre hypoxique pendant 20 jours avant de venir et j’ai beaucoup moins subi l’altitude ! »

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Photo Golden Trail World Series 2023

16 – Le Mont-Blanc Express d’Hillary Gerardi

7h 25mn : c’est le nouveau temps de référence féminin établi le 17 juin par l’Américaine Hillary Gerardi pour effectuer l’ascension du Mont Blanc en aller-retour depuis le parvis de l’église de Chamonix. Une course de 32,67 km et 3877 mètres de dénivelé positif. Elle a ainsi effacé des tablettes le premier temps de référence établit le 21 juin 2018 par la Norvégienne Emelie Forsberg, qui avait atteint le toit de l’Europe par l’itinéraire historique par les Grands Mulets et le Grand Plateau en 7h 53mn. Avant elle, aucune femme n’avait revendiqué un quelconque chrono. Quant au record absolu, il est l’œuvre de son compagnon, Kilian Jornet. Le 12 juillet 2013, le Catalan avait mis 4h 57mn et 34s pour faire l’aller-retour depuis le centre de Chamonix.

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Photo DR

17 – Kilian Jornet et son exploit inédit dans les Pyrénées

485km et 43000m D+ : le 10 octobre, Kilian Jornet a achevé un périple de 8 jours en solitaire dans les Pyrénées, reliant les 177 sommets de plus de 3000m de la chaîne pyrénéenne. Une aventure qui a surpris tout le monde, après une année blanche suite à une blessure à la hanche (œdème osseux) qui l’a privé des 2 courses qu’il avait cochées sur son agenda, la 50ème édition de Sierre-Zinal et la 20ème de l’UTMB.

« Après ma convalescence, je me suis penché sur différents projets jusqu’à ce que l’idée de relier les sommets de plus de 3 000 mètres des Pyrénées fasse son chemin. J’avais cette envie, mais je ne savais pas si c’était un défi réalisable ou une pure folie. Après avoir consulté des personnes connaissant bien les sentiers pyrénéens, j’ai décidé de me lancer. Ça a été l’une des choses les plus difficiles que j’aie jamais faites. », a commenté l’ultra-terrestre.

Kilian Jornet vidéo
Photo NNormal

18 – La Diagonale surprise de François D’Haene

Personne ne l’attendait au départ de la 31ème Diagonale des Fous, pas même lui. Après un an d’arrêt pour cause de fracture des malléoles, le défi semblait immense, même pour un quadruple vainqueur de l’épreuve. Serait-il capable d’aller au bout, alors qu’il n’avait en guise de reprise effectué qu’une seule course, le Kilomètre Vertical du Mirantin, dans le Beaufortain, en septembre. Longtemps dans les 5 premiers, puis victime d’un terrible coup de chaud, François D’Haene a fait preuve d’un courage et d’un mental exceptionnels pour finalement terminer à la 8ème place. « Aller au bout, quelle que soit la place, a commenté le Grand François sur la ligne d’arrivée. L’important était ailleurs aujourd’hui. » 

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Photo Salomon / DR

19 – Jonathan Albon maître des Templiers

Déjà victorieux en 2021, Jonathan Albon s’est de nouveau imposé sur le Grand Trail des Templiers, le 22 octobre, battant le record de l’épreuve. Inscrit de dernière minute pour travailler sa vitesse de course sur format long afin de préparer la Western States 2024, le Britannique a pris dès le départ les commandes d’un peloton de 2350 coureurs. Il a ensuite parfaitement géré sa course et établi un temps record de 6h42 pour parcourir les 80,2km et 3500m D+ du parcours. Autre exploit sur cette même course, la victoire de Julie Roux. La championne du team Salomon a forcé l’admiration en 7h58, trois mois et demi seulement après avoir accouché de son deuxième garçon.

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Photo Cyrille Quintard

20Infatigable Claire Bannwarth

60 tours, 402km et 7600 d+ : c’est la distance qu’a parcourue Claire Bannwarth pour rester la dernière femme debout dans le championnat du monde de Big Dog’s Backyard organisé par Lazarus Lake, le diabolique créateur de la Barkley, fin octobre. Soit 2 jours et demi à enchaîner des boucles d’environ 6,7km en moins d’une heure, avec élimination en cas de dépassement de l’heure impartie, jusqu’à rester la dernière femme en course. Mais le plus stupéfiant est sans doute ailleurs : la semaine précédente, Claire Bannwarth avait pris le départ en mode « j’y vais tranquille » du Kodiak Ultra Marathons, un « petit »160km agrémenté de 5200m D+ se déroulant en Californie, qu’elle a bien sûr remporté, terminant 7ème au scratch. Et juste avant le Kodiak, elle s’était offert un « petit » 250km en Grèce. La récup ? En courant, bien sûr…

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Photo Keith Knipling

21L’éclosion de Clémentine Geoffray

Méconnue du grand public, la Française Clémentine Geoffray a vécu une année d’exception. Tout d’abord en décrochant le titre de championne de France de trail court à La Cité de Pierres en mars. Puis celui de Championne du Monde de trail court à Innsbruck en juin, en individuel et par équipe (grâce à Louise Serban-Penhoat, 10ème, et Lucille Germain, 15ème). Et pour conclure cette année incroyable, elle s’est adjugé la première place du challenge international de Skyrunning 2023. Assurément une athlète à suivre en 2024.

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Photo Philipp Reiter

22 – L’American dream de Patrick Kipngeno et Philemon Kiriago

Un cas de dopage sur la course Sierre-Zinal en août 2022 avait sali l’image des Kényans. Ils ont cependant « proprement » confirmé leur montée en puissance cette année, en raflant 5 des 8 médailles d’or en jeu en individuel et par équipe aux Championnats du Monde de course en montagne d’Innsbruck, en juin. Têtes d’affiche de la délégation, Patrick Kipngeno et Philemon Kiriago ont même pu pour la première fois de leur vie participer à des courses aux États-Unis, opportunité que leur a offert la Golden Trail Series, notamment à cause de la difficulté pour les athlètes kényans d’obtenir un visa pour entrer sur le sol américain. Ils terminent la saison sur les 2ème et 3ème marches du podium, sur les talons de Rémi Bonnet. 2024 s’annonce passionnant !

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Photo the adventure bakery / GTWS 2023

23 – Aurélien Sanchez, un rookie remporte la Barkley

Il n’y avait eu aucun finisher sur la Barkley Marathon depuis 2017. En 2023, ils ont été trois à avoir réussi l’exploit de boucler les cinq tours de 20 miles de la légendaire course américaine organisée par le mystique Lazarus « Laz » Lake en moins de 60 heures. Et c’est un Français, Aurélien Sanchez, qui s’est imposé, devenant au passage le 16ème finisher de l’histoire de la course. Pour sa première participation, le rookie a battu le légendaire ultra-runner américain John Kelly, qui il y a sept ans était le dernier homme à avoir fini cette épreuve.

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Photo DR
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Discret, travailleur et déterminé, 3 qualificatifs pour définir l’un des athlètes les plus attachants du circuit mondial. Ancien policier, Arthur Joyeux-Bouillon a mis sa carrière entre parenthèses pour se consacrer pleinement à la course à pied en devenant athlète professionnel. Depuis sa 3ème place sur la TDS en 2021, il signe des Top 10 sur les courses les plus prestigieuses et rêve de gagner un jour l’UTMB ou la Diagonale des Fous. Dans ce documentaire de 28 minutes tourné par son partenaire nutrition Näak, plongez au cœur de sa préparation pour l’UTMB 2023 et découvrez son quotidien, ses entraînements mais aussi ses secrets de nutrition longue distance. Instructif et terriblement humain.

Arthur Joyeux-Bouillon, le trail depuis l’enfance

S’il ne court pas dans les montagnes depuis l’âge de 3 ans, à l’instar d’un Kilian Jornet, Arthur Joyeux-Bouillon a attrapé le virus de la montagne dès son enfance. Avec ses parents, il découvre la randonnée. Très vite, les sacs se font plus légers, le pas plus rapide, le goût de l’effort plus prononcé.
Mais le trail avec dossard ne vient que plus tard, en 2015. Sa première course est un trail blanc. 15Km et 500m D+, un simple échauffement aujourd’hui, mais un vrai challenge à l’époque, surtout dans la neige, plus exigeante en terme d’efforts.

Arthur Joyeux-Bouillon enfant
Arthur Joyeux-Bouillon enfant, déjà dans un décor de montagne… Photo DR

Arthur Joyeux-Bouillon, un long chemin vers l’ultra

L’ultra, il en a toujours rêvé. C’est ce qu’il l’a animé dès le début. Mais il n’a pas voulu se brûler les ailes, et a construit patiemment sa trajectoire, allongeant progressivement la distance. Jusqu’à commencer à s’intéresser aux courses de l’UTMB, en 2018. Cette année-là, Xavier Thévenard remporte sa 3ème couronne, après celles de 2013 et 2015. Une consécration pour le Jurassien, une inspiration pour Arthur Joyeux-Bouillon.

Mais il lui faut attendre 2021 et l’après-Covid pour participer à l’une des grandes courses de l’UTMB Mont-Blanc. Il s’oriente vers la TDS, qui n’a pas de système qualificatif compliqué. Pour sa première participation, il décroche un podium, montant sur la 3ème marche de la boîte, derrière le Norvégien Erik-Sebastian Krogvig et Benoît Girondel. Un résultat inattendu, qui le conforte dans son potentiel et ses ambitions.

Voir le film Arthur Joyeux-Bouillon, au cœur de l’UTMB 2023 ICI

Arthur Joyeux-Bouillon enfant, déjà dans un décor de montagne... Photo DR
Le podium de la TDS 2021. Photo DR

Ne rien laisser au hasard

Au fil des années, Arthur Joyeux-Bouillon n’a de cesse d’approfondir sa connaissance de lui-même. Physiologique et psychologique. Il sait aujourd’hui évaluer sa forme au ressenti, comprend ce qu’il peut demander à son corps et ce qu’il ne peut pas. Ou pas encore. Côté nutrition, il ne laisse rien au hasard, s’alimentant sur chaque sortie comme s’il était en course. Justine Carrel, sa compagne, rencontrée en 2014, ne s’inquiète plus de le voir trop concentré ou pas assez concentré. Et après sa 7ème place sur l’UTMB 2022, elle sait de quoi il est désormais capable.

Arthur Joyeux-Bouillon
Photo UTMB Group

Le stress ? « Il doit forcément en avoir un peu plus, maintenant qu’il est athlète professionnel », déclare Ludovic Pommeret, complice d’entraînement, avec qui il a repéré le parcours de l’UTMB 2023. Pas tant que ça, répond l’intéressé. Parce que ça ne sert à rien : il peut se passer tant de choses sur un ultra… Et c’est plein d’ambition qu’il s’est présenté le 1er septembre 2023 sur la ligne de départ, Place du Triangle de l’Amitié, à Chamonix.

Lire aussi sur le même sujet : UTMB 2023 : Jim Walmsley enfin !

Voir Au cœur de l’UTMB 2023, la vidéo

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Améliorer l’accès des coureurs en situation de handicap aux sentiers est une préoccupation croissante. En cette fin d’année, 2 initiatives apportent des avancées majeures, que ce soit sur les courses by UTMB ou dans la pratique de tous les jours via l’application On Piste et le label Handi’spot. Et pendant ce temps, la Para-Team, équipe d’athlètes handicapés de Salomon, accueille de nouveaux ambassadeurs.

Trail et handicap : Handi’spot, pour favoriser l’accès à des parcours spécifiques

En partenariat avec la Fédération Française Handisport (FFH) et On Piste, plateforme gratuite pour explorer des parcours sportifs développée par le Groupe Rossignol, un nouveau label pour favoriser l’accessibilité des sports de nature aux personnes en situation de handicap a été mis en place au sein des territoires. Nommé Handi’spot, ce projet d’inclusivité répondant aux besoins d’informations précises des sportifs en situation de handicap est en cours de déploiement en collaboration avec l’Office National des Forêts et les acteurs locaux sur près de 20 parcours balisés.

Fédération Française Handisport
Photo Fédération Française Handisport / DR

Handi’spot : des sentiers faits pour les coureurs en situation de handicap

Le label Handi’spot s’appuie sur une grille de cotation précise, afin que chaque personne puisse évaluer en autonomie la faisabilité du parcours en fonction de son handicap et ses contraintes. Ainsi, pour chaque parcours labellisé, un énorme travail de préparation a été effectué en amont, afin de relever toutes les informations utiles aux usagers. Ainsi, parmi les paramètres pris en compte, on notera la largeur de la bande de roulement sur le parcours, la hauteur et la fréquence des obstacles, le type de pose de pied, le mode de progression…

« Ce travail est un pas en avant et met en lumière la démarche initiée par la Fédération Française Handisport. Handi’spot apporte une réponse concrète aux sportifs en situation de handicap dans leur pratique des sports de nature », se réjouit Emmanuel Buchoud, référent sur le sujet à la fédération avec laquelle a été mené ce projet.

Découvrez les premières destinations On Piste disposant de parcours labellisés Handi’spot

Même si une nouvelle version du site et de l’application sont en cours de développement pour offrir une meilleure visibilité des informations Handi’spot, il est déjà possible de découvrir les premiers parcours labellisés sur On Piste. 6 territoires pilotes sont ainsi pionniers sur le sujet : Golfe du Morbihan Vannes, Bagnoles Normandie, Saumur Val de Loire, Niort Marais Poitvein, Pays de St Jean de Monts et la forêt de Fontainebleau. Pour découvrir les parcours, rien de plus simple : sur la page d’accueil de l’appli, allez en haut à droite dans l’onglet “…Plus de filtres” et sélectionnez Handi’Spot dans les Labels On Piste. Vont alors apparaître les destinations ayant des parcours Handi’Spot.

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Photo On Piste

Choisissez votre destination, puis votre parcours trail. Par exemple, le parcours N°2, Circuit au fil de l’eau, du côté de La Barre-de-Monts, dans le Pays Saint Jean de Monts. Une fois le parcours à l’écran, sélectionnez la double flèche en bas à droite de la carte : vont alors s’afficher les informations liées au sentier, comme par exemple la largeur de celui-ci (de large à étroit), le type de pose de pied (support plat ou irrégulier), l’existence d’obstacles et leur taille approximative (escaliers, autres…) qui permettront aux personnes en situation de handicap d’avoir un aperçu le plus précis possible de ce qui les attend. Idéal pour choisir le bon parcours.

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Une fois le parcours sélectionné sur On Piste, cliquez sur les 2 petites flèches en bas à droite de la carte pour ouvrir la carte détaillée des informations.
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Points remarquables, obstacles, dangers, de nombreuses indications permettent de savoir si le parcours est adapté à son handicap.

Découvrir les destinations

Pays Saint Jean de Monts ICI

Niort Marais Poitevin ICI

Golfe du Morbihan Vannes ICI

Saumur Val de Loire ICI

Fontainebleau ICI

Fontainebleau, enjeu prioritaire

Rendre le massif de Fontainebleau plus accessible aux personnes en situation de handicap est un enjeu prioritaire pour l’Office national des forêts. Rares sont les lieux en plein air où il est possible de se déplacer, en autonomie, quel que soit son état physique ou mental. Soucieux d’améliorer l’accueil du public dans le massif de Fontainebleau, puis de répondre à la diversité des besoins des usagers, l’office national des forêts y aménage des itinéraires de promenades adaptés aux personnes en situation de handicap.

Depuis 2020, l’ONF et les Amis de la Forêt de Fontainebleau ont restauré l’ensemble des 6 parcours ouverts à tous, dont deux entièrement adaptés aux personnes aveugles et malvoyantes. Au-delà de ces sentiers spécifiques, 14 autres parcours comprenant des difficultés variables peuvent également, selon le type d’handicap, être praticables. Puisque cette offre de sentiers est aujourd’hui mal connue, l’ONF a souhaité intégrer la démarche Handi’spot et les faire figurer dans l’application mobile On Piste.

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Certains parcours sont accessibles même aux personnes lourdement appareillées. Source On Piste

Trail et handicap : l’initiative du Group UTMB

Améliorer l’accès des athlètes en situation de handicap aux courses de l’UTMB World Series, c’est l’objectif que s’est fixé le Groupe UTMB en 2024. Ainsi, un communiqué de presse publié fin octobre annonce : « Dans le cadre de son engagement en faveur de la diversité, de l’équité et de l’inclusion dans le trail running, le Groupe UTMB a décidé de déployer sa nouvelle politique pour les athlètes en situation de handicap. »

Le principe est simple : en s’inscrivant à l’« Adaptive Athlete Open », les athlètes éligibles peuvent bénéficier d’un soutien supplémentaire avant et pendant leurs courses. Qui est concerné ? Des critères précis permettent d’inclure dans cette catégorie des athlètes présentant divers niveaux de déficience visuelle permanente, de déficience intellectuelle ou de déficience motrice physique ou neurologique.

Chaque athlète en situation de handicap, qui doit tout de même être en mesure d’effectuer physiquement le parcours lui-même, pourra ainsi courir avec un coureur guide de son choix qui recevra un dossard gratuit, sur tout ou partie de la course, afin d’atteindre son objectif en toute sécurité.

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L’athlète australien Troy Sachs. Photo Sportograf

Un parcours qualificatif dédié pour participer à l’UTMB 2024

Dans cette même logique d’inclusion, un parcours qualificatif dédié a été mis en place afin de permettre à un plus grand nombre d’athlètes en situation de handicap de gagner leur place pour les courses finales du circuit UTMB World Series qui se dérouleront à Chamonix l’été prochain. Et notamment les 3 finales les plus prestigieuses, l’UTMB, la CCC et l’OCC. Des dossards leur seront ainsi réservés, dans la mesure où ces athlètes sont éligibles, c’est-à-dire qu’ils disposent d’un index UTMB valide et au moins une running stone obtenue en terminant une course des UTMB World Series.

Chloé Léger, responsable régénération au sein du groupe UTMB, précise : « En fournissant le soutien nécessaire aux sportifs pour participer aux compétitions, nous leur permettons de découvrir les joies du trail running, en particulier les coureurs guidés. L’un des objectifs de UTMB for the Planet est justement de redéfinir le trail running comme un sport pour tous. »

Trail et handicap : la championne Amy Winters conquise

Toutes ces mesures ont été conçues en collaboration avec de nombreux athlètes en situation de handicap pratiquant des sports divers. Parmi eux, l’Américaine Amy Winters, amputée sous le genou et qui détient actuellement 13 records du monde dans diverses épreuves de course à pied et d’endurance. Dotée d’une grande expérience, elle a déjà terminé la Western States 100, bouclé le Marathon des Sables en 2019 et a également participé à l’UTMB Mont-Blanc cet été, même si elle n’a pu le terminer.

Cette prise en compte des athlètes en situation de handicap la réjouit : « La création et la mise en œuvre de cette politique par le groupe UTMB est une étape importante qui va améliorer les choses, notamment en créant plus d’opportunités pour ceux qui pensent que le trail running leur est impossible, en aidant chacun à donner le meilleur de lui-même et à chercher à atteindre un objectif plus grand. L’UTMB a une telle présence dans le monde de l’ultra et du trail running qu’il faut espérer que d’autres organisations de course feront de même. Ensuite, les règles devront être bien respectées, la sécurité et l’intégrité de la course elle-même doivent être maintenues. »

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Amy Winters. Photo Sportograf

Trail et handicap : en Asie, les premières retombées

Au-delà des effets d’annonce, il y a les faits. Grâce au Fearless Dragon Running Club de Hong Kong, 13 athlètes en situation de handicap, dont six personnes non-voyantes et sept personnes sourdes, s’aligneront aux côtés de sept coureurs guides au départ du Doi Inthanon Thailand by UTMB, le 8 décembre prochain. En participant à la course 20K, beaucoup de ces athlètes ont pour objectif de gagner leur qualification pour l’OCC l’année prochaine.

Mok Kim Wing, fondateur du Fearless Dragon Running Club, est catégorique : “Si les athlètes en situation de handicap n’atteignent pas les sommets des montagnes ou ne réalisent pas leurs rêves de course, c’est bien à cause du manque d’opportunités, et non pas à cause de leurs capacités. » Leur donner la possibilité d’accomplir leurs rêves devient alors une mission…

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Sortie entre mal-voyants. Photo Fearless Dragon Running Club

Des athlètes amputés ambassadeurs de la marque Salomon

Côté inclusion, la marque Salomon est en avance et compte déjà dans ces rangs des athlètes amputés. Cette Para-Team vient d’accueillir de nouveaux membres, des coureurs, des skieurs, des snowboarders et un danseur, qui ont travaillé avec l’équipe Service Athletes 2 de la marque au cours des trois dernières années en utilisant la lame Hopper que Salomon a contribué à développer avec Airbus.

Parmi les athlètes, on retrouve Jérôme Bernard, coureur, randonneur et triple amputé qui a joué un rôle central dans le lancement de l’ensemble du projet Hopper il y a plus de trois ans. Côté trail, Boris Ghirardi a participé à la course Sierre-Zinal en 2022 et à la Maxi-Race d’Annecy en relais en 2023. Autre athlète adepte du trail, Fabrice Baudet, également vététiste, a couru le trail Blanc du Semnoz et la Maxi-Race d’Annecy en relais en 2023.

On retrouve également Lucas Liens, frère de Mathieu Blanchard, avec qui il a couru le semi-marathon des Sables Wadi Rum en 2022, et qui a depuis participé au trail Blanc du Semnoz et à la Maxi- Race d’Annecy en relais en 2023. Deux autres athlètes se sont également distingués sur des trails : Fayçal Toumi, danseur et coureur, qui a participé à la Short Race de la Maxi-Race d’Annecy en 2023, et qui travaille avec Patrick Leick sur un équipement de ski pour les skieurs amputés. Et enfin Julien Veysseyre, triathlète et vice-champion de France de para-triathlon, qui a couru le trail Blanc du Semnoz en 2023.

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Mathieu Blanchard et Lucas lors du HMDS Jordanie. Photo Justin Galant

Sarah Legrand, ambassadrice inspirante

Chez les femmes, Sarah Legrand, snowboardeuse et coureuse, a couru la Femina Race de la Maxi-Race d’Annecy en 2023 et a participé au Salomon Speed Project, une course à pied de 340 miles en équipe 100% féminine, de Los Angeles à Las Vegas. « Il y a un peu de pression à devenir une athlète Salomon, c’est sûr, mais je me sens surtout poussée à aller encore plus loin », admet Sarah Legrand, qui pense déjà aux courses auxquelles elle participera l’année prochaine. « Je me suis tordu la cheville lors de la Femina Race d’Annecy, alors j’ai l’intention d’y retourner pour faire mieux. Je cours maintenant avec les S/LAB Genesis, qui fonctionnent beaucoup mieux que les chaussures que j’avais auparavant. Cet hiver, je vais potentiellement courir le Trail Blanc du Semnoz, et j’espère courir une course de 20 km à un moment donné, si possible l’année prochaine ! »

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Les nouveaux ambassadeurs de la Para Team Salomon, avec au centre Sarah Legrand. Photo Salomon

Projet Hooper : des lames de course à prix accessible

Le projet Hooper a commencé lorsque Jérôme Bernard, triple amputé, a contacté le constructeur aéronautique français Airbus pour développer une prothèse plus abordable en utilisant des matériaux composites récupérés des avions. Dix étudiants de l’école d’ingénieurs IMT Les Mines ont travaillé pendant quatre mois sur ce projet avant de solliciter Salomon pour travailler sur la semelle extérieure de la prothèse.

Aux côtés de Patrick Leick, ils ont passé plusieurs mois à tester différents prototypes avec Jérôme Bernard et Boris Ghirardi, sur les sentiers et dans le laboratoire biomécanique de Salomon. Grâce à des décennies de connaissances en biomécanique acquises lors de la création de chaussures pour coureurs, aventuriers et randonneurs de tous niveaux, et à la technologie Contagrip, développée et affinée par Salomon au fil des ans, l’équipe a pu créer une semelle durable pour les amputés qui marchent ou courent en montagne.

Le coût global de la lame a été réduit de moitié par rapport aux prothèses précédentes. Les étudiants ont maintenant créé une entreprise pour rendre cette prothèse accessible au grand public. La nouvelle « lame » de prothèse est désormais disponible à l’achat au prix de 1950 € auprès d’un prothésiste professionnel.

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Les lames Hooper utilisées lors du tournage du film On my Own Too Feets, visible sur Youtube

Bientôt une semelle pour la course sur route…

« Notre objectif est qu’ils puissent pratiquer tous les sports couverts par Salomon et plus encore, explique Patrick Leick. Nous avons maintenant une prothèse pour la course sur sentiers que nous avons contribué à développer, nous visons à mettre au point une semelle spécifique pour la course sur route et nous nous penchons également sur les sports d’hiver. J’ai bénéficié d’un soutien considérable de la part de Salomon, de notre PDG Franco Fogliato à Guillaume Meyzenq, vice-président de la division Chaussures, en passant par les membres de diverses équipes internes qui ont contribué à raconter l’histoire de ces personnes incroyables. »

« C’est un excellent exemple d’innovation ouverte, déclare de son côté Guillaume Meyzenq. En regroupant plusieurs com-pétences, nous avons pu réaliser des choses bien plus importantes que ce que nous aurions pu faire seuls. Pour Salomon, il ne s’agit pas d’un projet destiné à faire de l’argent, mais simplement à rendre le monde meilleur. »

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Avec plus de 200 000 finishers en 10 ans, la Spartan Race est la référence en France en matière de courses d’obstacles, parfait mix entre trail et crossfit, qui attire toujours plus de monde. Cette année encore, 19500 concurrents se sont affrontés lors des épreuves disputées sur 4 destinations, Valmorel l’hiver, Carcassonne au printemps, Morzine cet été et St-Raphaël-Esterel en octobre. À l’origine de tout, un homme, un seul : l’Américain Joe De Sena. Son kiff ? Voir des coureurs ramper dans la boue sous des barbelés, porter des sacs de sable dans des pentes raides et enchaîner les burpees jusqu’à épuisement. Pire, il a réussi à convaincre ses enfants, âgés à l’époque de 7 et 8 ans, de courir les marathons de New York et de Boston. Rencontre avec un dur à cuire.

Spartan Race France : 4 formats pour tous niveaux

Depuis son arrivée en France en 2013, Spartan, leader mondial des courses à obstacles, affiche à son compteur plus de 200 000 finishers répartis sur plus de 40 week-ends d’épreuves. Quatre formats de course internationaux « signature » sont proposés, pour tous les niveaux de condition physique et de compétences.

La première, la plus courte, est la Sprint : 5km et 20 obstacles. Mais n’allez pas croire qu’il s’agit d’une balade. C’est une distance explosive sur laquelle il faut allier vitesse et intensité. C’est d’ailleurs un format sur lequel certains Spartans reviennent chaque année pour tenter un meilleur chrono.

Vient ensuite l’étape numéro deux après la Sprint, ou après avoir couru sur un 10 km classique : la Super, avec ses 13km et 25 obstacles. Ici, la course sur sentier se mêle aux obstacles, avec des parcours tracés dans des sites incroyables, en pleine nature. La Super est un format à la fois exigeant et amusant.

On passe ensuite aux choses très sérieuses avec l’ultime test Spartan : la Beast, un semi-marathon éprouvant agrémenté de 30 obstacles. Le format Beast est un parcours avec du dénivelé, des montées et des descentes abruptes. La Beast est renommée pour sa difficulté.

Dernier format, le pire de tous : l’Ultra. Fondée sur les principes de l’ultra-marathon, la Spartan Ultra fusionne la discipline de la course à obstacles avec des parcours de 60 km et 60 obstacles pour créer une épreuve unique et intense. Il s’agit d’un réel défi sportif d’ultra-distance.

Si ces courses sont réservées aux personnes de plus de 16 ansMais la Spartan s’intéresse aussi aux plus jeunes, avec des courses adaptées, les Spartan Kids pour les 4-15 ans.

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Photo Spartan / DR

Spartan Race et trail : une expérience enrichissante

L’intérêt d’une Spartan Race pour un traileur est que c’est une des activités physiques la plus complète qui soit, nécessitant une préparation à la fois physique et mentale. Ici, pas d’échappatoire : le fameux renforcement physique que vous oubliez régulièrement de travailler devient obligatoire. En effet, lors d’une Spartan Race, tous les muscles sont en action, toutes les chaînes sont sollicitées. De l’équilibre, à la force pure, l’endurance, le cardio, la vitesse, l’agilité… autant de capacités physiques que les athlètes doivent appréhender pour être capables d’améliorer leurs performances et se faire plaisir les jours de course et lors des entraînements exigeants.

À ce titre, ce mix entre course à pied et franchissement d’obstacles variés est idéal pour renforcer à la fois le corps et le mental. Avec ce type d’activité, vous reviendrez sur les sentiers de trail plus fort physiquement et phychologiquement.

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Photo Spartan Race France

Spartan Race : comment tout a commencé

En 2019, une barre symbolique a été franchie : celle du million de participants aux courses Spartan dans le monde. Et depuis, cela s’est encore accéléré. À ce jour, 39 pays organisent des Spartan Races, pour lesquelles il existe un championnat européen et 3 championnats du monde, sur différents formats. Un véritable mouvement, avec sa communauté de fidèles, son cri de ralliement (Aroo) et son fondateur, le génial et terrible Joe De Sena.

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Joe De Sena. Photo Spartan / DR

Joe, racontez-nous les débuts de l’aventure Spartan Race…

Il faut remonter plus loin dans le passé pour comprendre comment j’en suis arrivé là. J’ai grandi dans le Queens, à New York. Cette banlieue, c’était un peu comme dans Le Parrain, il y avait beaucoup de mauvais gars qui faisaient de mauvaises choses. C’est pourquoi les jeunes comme moi à l’époque voulaient être forts, pour ne pas avoir peur. Si on n’est pas assez fort, on peut ne pas s’en sortir. Nombreux sont ceux qui ont fini en prison ou se sont fait tuer. Je pense que l’histoire de la Spartan a commencé là, alors que j’étais très jeune…

Le fait de devoir surmonter des obstacles ?

À l’époque, ma mère s’est prise de passion pour le yoga, le bien-être, la nourriture saine, le véganisme, la méditation. Tout cela, c’était totalement à l’opposé de l’environnement dans lequel nous étions. Nous avons donc déménagé. Elle essayait de nous apprendre ces choses, à mes sœurs et moi, mais nous n’étions pas vraiment à l’écoute. J’étais plutôt branché business et j’ai atterri à Wall Street. C’était également un endroit de malade, plein de fric, de choses malsaines… totalement en contradiction avec les valeurs de ma mère.

Alors je me suis dit que j’allais pousser ces gens de Wall Street à faire du sport, du yoga, et à faire tout ce que ma mère faisait. Je les ai emmenés faire du footing, puis des courses à pied dans les bois. C’était ma touche personnelle, car j’étais différent des autres, je ne voulais pas participer aux nombreux dîners, ou aller boire des verres et tout ce qui va avec.

Et vous les avez convaincus ?

Oui. Du coup, en 2000, j’ai décidé de transformer l’essai en organisant ma première course extrême, un très gros événement. Je faisais déjà de nombreuses courses à travers le monde en tant que participant, mais celle-ci était la toute première que j’organisais et à laquelle je participais également. L’Expédition BVI (pour British Virgin Islands), c’était un truc de dingue, 563 kilomètres. J’ai perdu un participant pendant 8 jours… sur un bateau, il s’est fait emporter, et on pensait qu’il était mort. Les gardes-côtes américains l’ont retrouvé sur une île déserte 240 kilomètres plus loin. Il mangeait des crabes et buvait les bouteilles d’eau de la course qui avaient dérivé avec lui jusqu’à l’île. Ça, c’était ma première course. Elle m’a fait perdre beaucoup d’argent, mais j’ai adoré ça.

Et vous avez donc continué ?

Bien sûr, j’ai continué à organiser des courses complètement folles, et à perdre de l’argent. Jusqu’en 2010, où je me suis dit que je ne pouvais plus continuer comme ça, avec la crise financière par-dessus… Mais je voulais quand même faire ce que j’aimais. Je me suis donc remis en question et j’ai revu mes folies à la baisse. Je me suis dit que si les courses étaient moins extrêmes… Attention, je ne dis pas que les Spartan Races sont faciles, elles sont vraiment très dures, mais ce que j’organisais avant, c’était carrément dingue.

Peut-être que, sur des distances de 6, 12 ou 16 kilomètres, il y aurait plus de participants. Et donc, la première faisait 5 kilomètres. Et 700 personnes sont venues ! Je me suis dit : « C’est incroyable. » Et ce nom, Spartan, il a fait son effet. Pour la seconde course, 1 500 personnes se sont inscrites. Et plus on avançait, plus le nombre de participants grossissait. C’était dingue.

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Joe De Sena. Photo Spartan / DR

Que pensez-vous des autres courses à obstacles ?

Quelles autres courses ? Il n’y a pas d’autres courses ! (Rires.) Non, sérieusement, je pense que c’est une bonne chose. Fondamentalement, tout ce qui peut faire sortir les gens de chez eux et les rendre actifs, c’est très bien. Mais ça reste quelque chose d’épisodique et drôle, ce sont des courses amusantes qui ne s’inscrivent pas sur la durée, car il n’y a pas de discipline liée à ce genre d’amusements. La Spartan, c’est autre chose : c’est un sport à part entière, qui nécessite d’être sportif et de s’entraîner.

Comment concevez-vous un obstacle ?

Chaque chose que l’on propose doit être athlétique par nature. Mais on ne va pas électrocuter les gens ou faire des choses stupides. Et je pense aussi à la façon dont nous devrions vivre si le monde était tel qui était il y a 2 500 ans. D’où le javelot, l’escalade, les passages suspendus, les balanciers… Nous sommes la seule espèce qui ne vit plus dans son habitat originel. Je me suis donc dit qu’il serait bien de rappeler l’homme à sa nature, le remettre dans son environnement.

Vous vous êtes inspiré des entraînements de GI’s ?

À la base, non, bien que ce soit sensiblement la même chose. Les Spartan nécessitent un entraînement du haut du corps qui vient de l’escalade, du franchissement, de la natation. Comme les militaires, qui doivent avoir une musculature développée en haut également, et qu’on ne retrouve pas chez les marathoniens ou les coureurs de fond.

Pourquoi avoir imaginé une punition comme les burpees ?

J’étais très soucieux du fait que les gens puissent éviter certains obstacles, qu’ils passent à côté. Je me suis donc demandé quelle serait la pire punition pour ça, et 30 burpees, j’ai trouvé ça pas mal ! Et ça fonctionne : les Spartes préfèrent passer les obstacles. Et ils s’entraînent du coup, pour mettre toutes les chances de leur côté.

Vous aimez souffrir ?

Oui, j’aime souffrir ! Mais tout le monde devrait aimer ça. D’après le stoïcisme dans la Grèce antique, on n’apprécie pas les bonnes choses si on ne souffre pas un peu. Si vous n’avez rien, vous appréciez tout. Si vous avez tout, vous n’aimez plus rien. Et dans nos civilisations actuelles, dans les pays surdéveloppés, il faut bien trouver quelque chose pour donner un sens à sa vie. Il faut se forcer tous les jours à souffrir un peu. Une douche froide, des burpees, un jeûne, porter un poids très lourd… Il faut le faire.

SPARTAN RACE: Spartan Sprint Agrokomplex Nitra
Photo Spartan / DR

Quitte à le faire faire à vos enfants ? Votre fille, Catherine, a couru une Beast à moins de 10 ans, n’est-ce pas ?

Oui, quand elle avait 6 ans, elle a couru une Beast. Mon fils a fait le marathon de Boston à 8 ans. Et mon autre fils, le marathon de New York, à 7 ans.

Et ce sont vos enfants qui demandent, ou vous qui le leur imposez ?

Je ne leur impose rien, je les convaincs de le faire ! (Rires.) Catherine aimait beaucoup ça. Mais quand je lui ai dit que la course faisait 40 kilomètres, elle a commencé à pleurer. Alors je lui ai dit qu’elle pouvait abandonner à partir du 20ème kilomètre, parce que de toute façon, c’était la ligne d’arrivée. On a beaucoup ri.

Votre femme, elle en pense quoi ?

Elle n’est pas d’accord ! (Rires.)

Êtes-vous un sadique ?

Si être un sadique c’est virer les gens de leur canapé et leur retirer leur pop-corn, alors oui, je suis un sadique ! Le matin, j’aime allumer toutes les lumières pour réveiller tout le monde. J’aime appeler mes amis tôt le matin exprès pour les réveiller. Mais ce n’est pas parce que je leur veux du mal, c’est parce que je suis convaincu que ça les rendra plus heureux. S’ils se lèvent tôt, et qu’ils s’entraînent, je sais que ça leur fera du bien. Je ne veux pas faire du mal pour le plaisir, je ne veux de mal à personne, je veux leur bien.

C’est pour ça que tout le monde devrait faire des Spartan ?

Dans un passé lointain pour certaines civilisations, et encore aujourd’hui pour d’autres, il y a des rites de passage. Certains jeunes adultes doivent suivre ces rites pour devenir des hommes. Ils doivent relever un challenge pour devenir meilleurs. Je ne sais pas ce qu’il en est en France mais, aux États-Unis, nous n’avons même plus le service militaire obligatoire. D’ailleurs, il y a des militaires qui viennent me voir et qui me disent : « Tout le monde est gros… » Avec la Spartan, on règle ce problème. Tout le monde devrait penser à sa santé. Avec le sport, on règle de nombreux problèmes, on baisse le coût du système de santé, tous ces gens qui se suicident à petit feu, les problèmes liés aux médicaments. Les gens devraient devenir accros au sport et à rien d’autre !

Le calendrier des Spartan Races 2024

Valmorel – La Spartan en mode Winter

Les 26 janvier 2024, la 1ère station de la Tarentaise accueille le plus gros rendez-vous running en station d’hiver de France. La Spartan Valmorel Winter Sprint et Super n’est pas une course comme les autres. Elle se déroule au cœur des massifs enneigésà moins 2 heures de route de Lyon. Le charme et l’authenticité d’un village de montagne, le dénivelé, les panoramas sur les sommets des Alpes et bien-sûr la neige sont de la partie pour faire de cette course une expérience à part.

Voir la vidéo officielle de 2023 ICI

Carcassonne – La Spartan du Sud-Ouest

Le 4 mai 2024, la Spartan Race fait escale dans le Languedoc-Roussillon à Carcassonne, autour du lac de Cavayère. Cette course s’adresse à un large public, et les variations de terrain en font un lieu encore plus adapté à tous les niveaux, avec du dénivelé pour les plus aguerris et des zones plus plates pour les kids par exemple. En 2022, plus de 3000 athlètes avaient répondu présent pour cette étape.

Voir la vidéo de l’édition 2022 ICI

Morzine – L’étape de haute montagne au cœur de l’été

Le 5 juillet 2024, la Spartan Race se rend en Haute-Savoie, dans la station de Morzine, pour ce qui est peut-être la course la plus difficile de l’année. Et l’une des plus fréquentées, avec 5000 concurrents en moyenne. Sous des chaleurs souvent étouffantes et face à un dénivelé important, les athlètes auront l’opportunité de se mesurer à l’Ultra, un parcours de 60km et 60 obstacles, autrement dit le format de Spartan le plus long et le plus éprouvant.

Voir la vidéo de l’édition 2022 ICI

Esterel Saint-Raphaël – L’été indien sur la Côte d’Azur

Pour la quatrième année consécutive, la saison se concluera en bord de mer Méditerranée, à Estérel – St-Raphaël, le 5 octobre 2024. Plus de 4000 athlètes y traverseront sentiers rocailleux abrupts, avec des points de vue à couper le souffle, des plages de galets et de l’eau turquoise… La dernière chance pour être qualifié pour les Championnats du Monde à Sparte, et sacrer les vainqueurs des France National Series.

Voir la vidéo officielle de l’édition 2022 ICI

Spartan Race Fire
Photo Spartan / DR
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