Ah, la passion du trail ! Nombreuses sont les coureuses qui, à peine sorties de la maternité, se demandent quand elles vont pouvoir rechausser les baskets et repartir sur les chemins. Patience, votre organisme a subi de gros bouleversements. Reprendre trop vite, trop tôt, pourrait s’avérer désastreux. Pour Esprit Trail, Marie Delafontaine vous délivre tous les conseils pour une reprise en douceur…

Après un accouchement, commencez plutôt par un sport porté

En règle générale, il ne faut vraiment pas être pressée de reprendre les footings après l’accouchement. Recommencez plutôt par des sports portés, car il faut que les organes reprennent leur place dans votre corps. Si vous avez pris du poids pendant votre grossesse, vouloir recourir avant de l’avoir perdu, tout au moins en grande partie, vous conduira tout droit vers les blessures. Quand vous courez, vos articulations supportent quatre fois le poids de votre corps. Si vous êtes trop lourde, c’est dangereux pour vos chevilles, vos genoux, votre bassin, etc.

Pour perdre les kilos amassés durant ces 9 mois, préférez la marche nordique, le vélo ou le home-trainer, sur des durées de 45mn à 1h30 par jour en moyenne. Si vous aimez l’eau, la natation, l’aquarunning, l’aquabiking ou l’aquagym seront au moins aussi bénéfiques. Pour aller à la piscine, attendez tout de même que le col de l’utérus soit bien fermé et qu’il n’y a plus de lochies (écoulement utérin après l’accouchement), cela vous évitera les risques infectieux.

N’hésitez pas par ailleurs à profiter de toutes les occasions qui se présentent dans la vie courante pour marcher d’un bon pas. Laissez la voiture au garage pour tous vos déplacements de moins de 2km. Et ne vous inquiétez pas, votre condition physique va progressivement revenir.

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Après une telle aventure, prenez le temps avant de rechausser les baskets. Photo DR

Vous avez toute la vie pour courir !

Pour le moment, c’est une autre aventure qui s’offre à vous. Oubliez la compétition, vous n’avez pas à envier vos amis quand ils s’entraînent pour les trails auxquels vous preniez part avec eux les années précédentes. Prenez le temps de vous occuper votre bébé, de lui parler et de vous projeter dans l’avenir avec lui… Profitez bien de ce tout petit qui va grandir si vite. Inventez des activités physiques que vous pourrez pratiquer avec lui. Procurez-vous une poussette à 3 roues bien suspendue, qui vous permettra la marche très active lorsque vous sortirez avec lui, voire la course si vous investissez dans un modèle spécifique.

Un home-trainer, vélo simple ou elliptique, sera très pratique pour profiter du moindre temps disponible pour faire un peu d’exercice tout en gardant l’œil (ou l’oreille !) sur lui. Trouvez-vous de nouveaux objectifs, comme vous inscrire aux bébés nageurs et faire de nouvelles connaissances. Continuez à prendre soin de vous, ayez une alimentation riche en vitamines et minéraux et la plus saine possible. Mettez tous vos sens en alerte de façon à apprécier pleinement votre environnement.

Quel timing pour reprendre la course ?

Impossible de donner un calendrier précis de reprise, tant les vécus diffèrent en fonction de la façon dont se sont déroulés la grossesse et l’accouchement. Il est évident que si durant votre maternité, vous avez dû rester alitée de longues semaines pour ne pas perdre votre bébé, vous aurez beaucoup plus de mal à recourir que si vous avez pu rester active quasiment jusqu’au bout.

Si vous avez accouché par césarienne ou dû subir une épisiotomie, le délai avant de pouvoir reprendre le sport varie en fonction de votre cicatrisation et peut s’allonger à plusieurs mois. Si vous avez enchaîné deux grossesse rapprochées, la deuxième sera souvent plus fatigante, d’une part parce que vous n’aurez pas complètement récupéré de la première, et d’autre part parce que vous devrez vous occuper d’un enfant en bas âge durant celle-ci, avec tous les problèmes de manque de sommeil ainsi que de la nécessité de le porter et de vous pencher en avant pour le faire marcher par exemple.

Le timing de reprise va aussi dépendre en grande partie de si vous allaitez ou non votre bébé. C’est très souvent ce qui fera la différence entre une femme capable de recourir trois mois après avoir accouché, et celle qui ne reprendra que six mois plus tard.

Photo Thule : DR
Photo Thule / DR

Quand reprendre si tout s’est bien passé ?

En règle générale, vous pourrez recommencer par de la marche et du vélo à petites doses un mois après l’accouchement, une fois votre rééducation post-natale terminée. N’hésitez pas à pratiquer ces activités durant deux mois avant de réattaquer la course : celles qui ont été trop pressées de reprendre les footings, s’en sont souvent mordu les doigts, avec des problèmes de périnée, de blessures et/ou de carences.

Restez attentive aux signaux de votre corps (fuites urinaires en particulier) et n’hésitez pas à stopper votre effort si vous ne le « sentez pas ». Vos ligaments mettront 5 à 6 mois en tout pour reprendre leur tonus. Par prudence, respectez au total un délai de trois mois avant de « secouer » vos organes avec la pratique de la course à pied.

Surtout, recommencez seule, vraiment à votre rythme. Allez-y de façon très progressive en alternant avec de la marche, et en augmentant séance après séance, la part du running, pour arriver à 30 ou 40mn de course en continu après un mois à ce régime. Si tout se passe bien, vous pourrez alors allonger vos séances et reprendre un entraînement normal.

6 étapes essentielles pour une reprise sans problèmes

1 – Faites une séance d’ostéopathie. Les os de votre bassin ont été écartés. Une visite chez un bon ostéopathe, le plus tôt possible après l’accouchement, aidera votre corps à retrouver sa position naturelle.

2 – Faites des séances de rééducation du périnée. Cela vous évitera ensuite les fuites urinaires à l’effort et, plus grave, les descentes d’organes.

3 – Allez-y doucement sur les abdos. La reprise des abdominaux doit se faire en privilégiant le muscle transverse et toujours en relation avec le travail du périnée. Commencez un mois après l’accouchement, par des exercices de respiration abdominale, puis des exercices de gainage.

4 – Pas de running tant que vous êtes en surpoids. Vous n’allez pas retrouver tout de suite votre corps de jeune fille, surtout si vous allaitez. Le poids de corps ne retrouve que progressivement son niveau antérieur, ce qui surcharge dans un premier temps les articulations et les tendons. Reprenez par des sports portés (vélo, natation, etc.), puis alternez très progressivement avec des séances de marche course sur des sols bien souples.

5 – Vos seins ont besoin de soutien. Faites l’acquisition d’un soutien-gorge ou d’une brassière de sport assurant un maintien très ferme de votre poitrine. Et si cela ne suffit pas, vous pouvez porter deux brassières l’une sur l’autre.

6 – Si vous vous sentez fatiguée, demandez à votre médecin de faire un bilan complet. De cette façon, vous pourrez envisager une prise de compléments vitaminés et/ou une cure de fer, en cas de carences décelées.

Cet article est paru dans le magazine Esprit Trail n°130

Pour vous procurer le magazine en version digitale, c’est ICI

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Un entraînement sportif intense est très stressant pour le corps. Il est donc logique que vous vous attendiez à ce que les heures passées à courir ou rouler se soldent par un physique plus mince, plus tonique et plus performant. Cependant, pour obtenir un tel résultat, il ne suffit pas d’avaler des kilomètres et de travailler dur. Il faut aussi soigner sa nutrition pour que l’organisme puisse transformer vos heures d’efforts en gains durables. Il peut ainsi arriver que vous ayez besoin d’un coup de pouce. Et c’est là que les suppléments ont un rôle à jouer. Découvrez ici les meilleurs ingrédients qui vous aideront à optimiser vos résultats. Et, en bonus, nous vous présentons la nouvelle gamme de compléments made in France signée Overstim’s.

Compléments alimentaires : les protéines en poudre

Les pots de protéines, vous connaissez certainement : impossible de passer au rayon nutrition d’un magasin de sport sans en voir des dizaines. Mais si vous souhaitez améliorer votre composition corporelle, commencez par vous tourner vers une poudre de protéines de haute qualité. Toutes sortes d’options se présentent à vous, et pourtant nombreux sont ceux qui choisissent des protéines de qualité inférieure contenant des ingrédients de remplissage. Optez pour un produit avec une forte teneur en protéines par mesure.

La whey
La whey,aussi appelée « petit-lait », c’est le liquide opaque qui reste après la fabrication du fromage. Le concentré de whey est l’une de ses formes les moins coûteuses ; il contient aux alentours de 80 % de whey protéine pure. Les isolats de whey protéine subissent un traitement supplémentaire et sont constitués à environ 90 % de protéine pure. Autre grande différence entre les deux produits : le concentré de whey contient aussi du lactose, qui peut déclencher des réactions allergiques. Les isolats sont plus chers, mais ils s’absorbent plus rapidement. Les hydrolysats de whey passent par une étape de dégradation supplémentaire, ce qui les rend encore plus facilement assimilables par le corps, mais ils sont très coûteux et leurs avantages sont négligeables.

La caséine
La caséine, c’est l’autre résidu de la fabrication du fromage, la partie caillée du lait, qui est riche en protéines. Le corps absorbe la caséine plus lentement ; c’est pour cela que les athlètes la prennent une ou deux heures avant le coucher, afin de fournir à leurs muscles un apport constant en protéines.

Compléments alimentaires : autres protéines et les BCAA

Les autres protéines
Les personnes allergiques au lait ou végétaliennes peuvent se tourner vers les protéines de soja. Elles sont fabriquées à partir de farine de fèves de soja, sont pauvres en graisses et en glucides et comptent 97 % de protéines. Les protéines tirées des plantes, comme le chanvre, les petits pois et le riz brun (aussi disponibles sous forme de mélange) peuvent être une manière efficace d’apporter au corps les principaux acides aminés des protéines.

Les BCAA
Autre ingrédient important : les acides aminés ramifiés (BCAA). Il est prouvé que trois acides aminés (leucine, isoleucine et valine) encouragent la synthèse protéique, augmentent la masse, diminuent la fatigue et stimulent la récupération. La plupart des poudres de protéine de qualité contiennent des BCAA, mais vous pouvez aussi ajouter à votre shake un produit séparé.

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Compléments alimentaires : les suppléments pré-entraînement

Ces suppléments peuvent vous aider à rester motivé et fort, même pendant les séances les plus éprouvantes. Ils fournissent au corps les ingrédients nécessaires pour augmenter le débit sanguin, l’acuité mentale et la fréquence cardiaque. Les poudres pré-séance peuvent aussi contenir de puissants produits brûle-graisse, comme la caféine.

La créatine
La créatine, qui est naturellement produite par le corps, est nécessaire à l’énergie et au fonctionnement des cellules. De tous les suppléments, c’est l’un des plus sûrs et des plus étudiés par les scientifiques depuis longtemps. Et la recherche est unanime : la créatine est le meilleur supplément pour augmenter la force et la masse maigre et pour améliorer la capacité cardio-vasculaire.

La bêta-alanine
Cet ingrédient pré-séance bien connu est un acide aminé non essentiel. Il améliore l’endurance musculaire, réduit la fatigue et construit de la masse maigre. Attention : dans certains cas, la bêta-alanine peut causer des picotements, aussi appelés « paresthésie ». Ils sont sans danger, mais pour les éviter ou les diminuer, essayez de prendre la bêta-alanine en doses plus faibles réparties tout au long de la journée.

La L-Citrulline
Cet acide aminé stimule la production de monoxyde d’azote dans le corps, ce qui contribue à augmenter le débit sanguin, car les artères sont plus relâchées. La L-Citrulline peut aussi renforcer l’endurance, ce qui augmente le volume d’entraînement et le temps nécessaire pour arriver à l’épuisement.

Complements alimentaires Photo Michal Wozniak
Photo Michal Wozniak

Compléments alimentaires : la récupération post-entraînement

Après une séance éprouvante, les muscles fatigués ont besoin de protéines et de repos pour se régénérer et croître. L’apport efficace et au moment opportun des bons acides aminés les aide. Cherchez des suppléments protéinés haute performance contenant des BCAA pour stimuler la prise de masse, des glucides pour élever le taux de glucose sanguin et renflouer les réserves de glycogène, de la vitamine C pour protéger le corps contre les radicaux libres découlant du stress, des vitamines B pour réduire l’inflammation et enfin de la vitamine E pour diminuer les courbatures musculaires.

Compléments alimentaires : les ingrédients brûle-graisses

Le surpoids est l’ennemi du coureur à pied. Les produits thermogènes, ou brûle-graisses, stimulent le métabolisme, ce qui contribue à carboniser le gras et à vous donner le petit plus nécessaire pour faire fondre vos derniers bourrelets. Ils peuvent aussi augmenter l’énergie et la concentration, et donc l’efficacité des séances d’entraînement. Les ingrédients suivants vous aideront à cibler les dépôts graisseux récalcitrants et à atteindre vos objectifs de physique.

La caféine
Les études montrent que les personnes qui consomment régulièrement des quantités modérées de caféine bénéficient d’une stimulation de la production de chaleur et d’énergie. Résultat ? Une augmentation de la combustion calorique.

La capsaïcine
Méthode puissante et sans danger pour stimuler le métabolisme, la prise de capsaïcine met le corps en état d’urgence en libérant des hormones comme l’adrénaline et la dopamine, ce qui pousse le corps à transporter des acides gras et du glucose dans les muscles.

L’extrait de thé vert
Tiré de grains de café verts non torréfiés, cet extrait est pauvre en caféine et riche en acide chlorogénique, qui aide à perdre du poids. L’extrait de café vert peut aussi diminuer l’absorption de glucides dans l’appareil digestif et donc améliorer la glycémie.

Complements alimentaires Photo Mike Kenneally
Photo Mike Kenneally

Compléments alimentaires : les multi-vitamines

Des séances intenses et des journées de travail longues exigent une concentration élevée de nutriments de haute qualité pour aider les corps à fonctionner à un niveau optimal. Un bon complexe de multi-vitamines peut contribuer à la santé du système immunitaire et à la force. La plupart de ces produits doivent comprendre les ingrédients suivants :

Vitamines B
Un entraînement intense amplifie les besoins du corps en vitamines B comme la riboflavine, la vitamine B6, B12 et l’acide folique. Ils contribuent à réparer les muscles et soutiennent les systèmes immunitaires et nerveux.

Vitamines D
Une quantité minimum de 600 UI de vitamine D est nécessaire pour renforcer les os, la santé du système immunitaire, pour améliorer l’humeur et intensifier la perte de poids.

Zinc
Le zinc joue un rôle clé dans la construction et le maintien de la masse maigre, le renforcement de la santé des os et le système immunitaire.

Magnésium
Ce minéral facilite la bonne contraction des muscles. Il est aussi nécessaire à la production d’ATP, la molécule qui transfère l’énergie dans les cellules pour optimiser le métabolisme.

Complements alimentaires Photo Ieohoho
Photo Ieohoho

Présentation de la nouvelle gamme de compléments alimentaires Overstim’s

Spécialiste de la nutrition sportive, la marque française Overstim’s vient de dévoiler une nouvelle gamme de compléments alimentaires destinés à la préparation, l’amélioration des performances et la récupération. Revue de détail.

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Objectif : une meilleure efficacité de vos entraînements.
Contient : 4g de BCAA par prise.
Actions : améliore l’efficacité des entraînements, source de vitamine B6 contribuant à réduire la fatigue, idéal pendant les efforts de longue durée.
Posologie : 1 mois de cure (180 comprimés). En période d’entraînement et de récupération, 3 comprimés par jour après l’effort. Pendant les efforts de plus de 3 heures, 1 comprimé toutes les heures.

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Salt & Électrolytes

Objectif : pour les efforts de longue durée ou fortes chaleurs.
Actions : renouvelle les électrolytes (sodium, potassium, calcium, magnésium), réduit la fatigue (Vit. B6), offre un meilleur fonctionnement musculaire (calcium).
Posologie : pour les efforts intenses, prendre 1 gélule toutes les heures pendant l’exercice ou à utiliser pour optimiser l’hydratation dans les jours précédant un événement avec des conditions climatiques difficiles (fortes chaleurs).

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Multi-vitamines & Minéraux

Objectif : fournir un cocktail de nutriments pour vos préparations.
Contient : 9 vitamines et 4 minéraux.
Actions : réduit la fatigue, meilleur fonctionnement musculaire, antioxydant.
Posologie : 1 mois de cure (120 comprimés). En période de préparation intensive, prendre 4 comprimés par jour pendant 30 jours.

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Complexe immunité

Objectif : renforcer vos défenses naturelles.
Contient : Vitamine D, Echinacée, Gelée royale.
Actions : stimule les défenses, améliore la résistance.
Posologie : 1 mois de cure (60 comprimés). En période d’entraînements intensifs, prendre 2 comprimés par jour pendant 30 jours.

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Spiruline bio

Objectif : tonus musculaire et vitalité.
Contient : 100% spiruline bio pure et séchée à froid.
Actions : facilite le maintien de la masse musculaire, aide à soutenir le tonus et la vitalité, antioxydant.
Posologie : 15 jours de cure (60 comprimés). En période d’entraînement, 4 comprimés par jour après l’effort.

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Complexe Affûtage

Objectif : retrouver votre poids de forme.
Contient : glucomannane de konjac et thé vert bio.
Actions : effet brûle graisses, stimule le métabolisme pour la perte de poids.
Posologie : en période d’affûtage, prendre 6 gélules par jour à répartir au cours des 3 principaux repas.

Retrouvez tous ces produits Overstim’s ICI

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Le trail a-t-il changé quelque chose dans votre alimentation ? Posez la question autour de vous… et écoutez les réponses. Vous verrez, on vous parlera surtout de qualité : peu d’aliments transformés, artificiels, industriels, une alimentation dite « naturelle », riche en fruits et légumes. Éventuellement pauvre en viande, en produits laitiers et en produits sucrés. Ou encore exempte de gluten. Mais combien de femmes répondront spontanément : « Depuis que je pratique, j’ai augmenté les quantités » ? Presque aucune. Et c’est sans doute une erreur. Valérie Pfister et Clothilde Mora, diététicienne au sein du service Sports et pathologies du CHU de Grenoble, vous expliquent pourquoi il faut oser manger plus.

Manger plus : pas simple à accepter

Manger plus ! L’option n’est pas simple à envisager, quand on sait que la minceur et le faible poids sont des idéaux socioculturels spécifiques aux femmes. Il suffit d’observer les publicités pour s’en rendre compte. Pas simple à envisager non plus, quand on pratique un sport d’endurance où la légèreté et la minceur sont des facteurs – apparents – de performance. Pas simple encore, lorsqu’on vit dans une société où la performance est une exigence de tous les instants : au travail, à la maison, au lit. La performance touche même la parentalité. Et particulièrement la maternité. Pas simple, enfin, lorsque nombre de personnes (famille, partenaire de vie, partenaire de course, ami(e)s, collègues…) se permettent des réflexions sur notre poids ou notre apparence et/ou notre manière de manger.

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Attention aux diktats de “beauté” : la ligne silhouette fine, c’est peut-être bien pour instagram, mais le déficit énergétique peut avoir des conséquences sévère sur la santé. Photo DR

Les risques de déficit énergétique

De nombreux facteurs invitent les femmes à se restreindre au niveau alimentaire. Dans le cadre plus spécifique d’une pratique sportive, l’invitation quasi constante à transformer la masse grasse en masse maigre complète ce tableau. Manger peu et « transformer la graisse en muscle »… Avec cette injonction, la porte est grande ouverte au déficit énergétique.

On ne s’étonnera donc pas que les femmes soient surreprésentées dans les troubles du comportement alimentaire (9 cas sur 10). Et ceci bien que ces troubles aient des causes multifactorielles et qu’il existe des liens étroits entre ces derniers et les sports d’endurance. Sauf que pour être forte, pour être endurante justement, il faut… des calories. Et on peut aller plus loin encore dans la provocation. Pour préserver sa santé osseuse et sa santé cardiovasculaire, une femme a besoin de sa masse grasse !

Attention, danger !

Une masse grasse insuffisante et un nombre de kcal (par jours et par kilo de masse maigre) trop faible vont ralentir voire arrêter le fonctionnement des ovaires. De prime abord, ce ne sont pas les organes dont on pense avoir besoin quand on court. Mais des ovaires – et par conséquence des règles – qui ralentissent, qui s’arrêtent, c’est une ménopause artificielle qui s’installe. Et avec elle son cortège de problèmes :
– altération de la santé osseuse à moyen terme (fracture de fatigue) et long terme (ostéopénie, voire ostéoporose).
– altération de la santé cardiovasculaire (augmentation du « mauvais cholestérol », moindre utilisation des graisses sur les efforts longs alors que c’est un avantage propre aux femmes…)
– risque d’infertilité, invalidant si on nourrit un projet de maternité.

Au niveau sportif, un déficit énergétique a également des conséquences. Il augmente le risque de blessure, fait baisser la capacité d’endurance, la force musculaire, la réponse à l’entraînement… La liste est longue.

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Plus vous faites d’efforts en trail, plus la ration d’effort est nécessaire. Photo DR

Comment avoir une ration suffisante en énergie ?

Il faut prévoir une ration qui suffit à encaisser le quotidien. Et il est souvent « sportif » pour les femmes en raison de leur triple ou quadruple journée, à laquelle se rajoute la ration d’effort, très souvent négligée. Oui, la ration d’effort, c’est en plus ! Au quotidien, prévoir trois repas par jour peut être un bon début. Nous n’avons aucun recul sur les conséquences à long terme du jeûne intermittent ou des stratégies de type « low carb », « train low » ou « sleep-low ». Mais on sait ce qu’induit le déficit énergétique.

Féculents et matières grasses à chaque repas, c’est la deuxième étape. Même chose pour les protéines : à prévoir à chaque repas. Le corps n’est pas conçu pour jeûner plus de 4-5 heures en période d’éveil. Ainsi les collations (par exemple à 11h et/ou 17h) ne sont pas réservées aux plus jeunes. Elles peuvent être adaptées selon qu’elles précèdent l’effort (raisins secs – pain d’épices) ou s’inscrivent dans la récupération (amandes / produit laitier – chocolat noir – banane – thé vert).

À l’entraînement, la « ration d’effort » ainsi que la boisson d’effort sont à envisager à partir d’une heure. Les aliments protéinés (jambon, fromage, oléagineux…) peuvent être intégrés dès la première heure. En termes d’hydratation, une pincée de sel ainsi que le rajout de glucides dans votre flasque (avec du miel, du sirop de fruit, du jus de raisin ou tout simplement du sucre) vont favoriser l’absorption de l’eau au niveau digestif.

Lire aussi notre article : Glucides et course à pied ICI

Comment savoir si on est en déficit énergétique ?

Oubliez l’IMC, ce n’est pas un bon indicateur de la composition corporelle, surtout chez les personnes sportives. Les troubles du transit sont un premier indicateur : ballonnements et constipation chroniques sont les signes d’un organisme qui tire tout ce qu’il peut du (trop) peu qu’on lui apporte.

Se référer au cycle menstruel peut être intéressant, bien que chez certaines femmes il ne soit pas régulier. Un allongement supérieur à 35 jours (spanioménorrhée) ou un arrêt des cycles (aménorrhée) ne doivent vraiment pas être négligés ni sous-estimés, même si c’est une situation vécue comme confortable.

Les blessures à répétition, quelles qu’elles soient, les rhumes chroniques, les difficultés d’endormissement et/ou des réveils nocturnes peuvent être causés par un déficit énergétique. Un dîner trop pauvre en féculents et en protéines va perturber votre nuit, votre organisme restant en hyper vigilance, en mode « survie ».

Réhabiliter le plaisir de manger

La nutrition se concentre trop souvent sur les nutriments, les calories, sur le « sans » : sans sucre, sans graisse, sans sel, sans gluten, sans viande, sans produits laitiers… Quand on n’a plus rien à mettre dans son assiette, pas étonnant que le jeune intermittent ait le vent en poupe.

Sauf que le cerveau déteste les régimes, qu’ils aient ou non une coloration « sportive ». Il va se défendre en modifiant l’expression de certains gènes. L’appétit va augmenter, le métabolisme va diminuer. C’est bien pour cela que 95% des personnes qui font un régime reprennent ensuite du poids, les 5% de « réussite » relevant des troubles alimentaires.

C’est également pour cela qu’il est fondamental de redonner sa place au plaisir dans l’alimentation : plaisir de manger ou goûter ceci ou cela, d’écouter ses envies et leurs intensités, et d’y céder aussi. Que ce plaisir soit salé, sucré, protéiné, végan, carné ou gras.

Conclusion : ne mangez pas moins, surtout si vous pratiquez un sport exigeant comme le trail… mais mangez mieux !

Lire aussi notre article Alimentation : les 9 fondamentaux à connaître en course à pied ICI

Propositions concrètes pour manger plus

Respecter son appétit et ses envies est la règle n°1. Mais évitez de faire n’importe quoi. On vous guide.

En termes de matières grasses
Huile – 1 à 2 cuillères à soupe par repas : huile d’olive en cuisson, aliments riches en oméga 3 (huile de colza/noix) en assaisonnement… et à conserver au réfrigérateur !
Poissons gras type sardines, maquereau, hareng, anchois – 2 à 3 fois par semaine.
Noix de Grenoble – 4 à 5 par jour.
Une tablette individuelle de beurre par jour (10gr)

En termes de féculents
Riz, pain au levain, pain d’épices… Lors du repas, on peut tendre vers une proportion de 2/3 de féculents et 1/3 de légumes

En termes de protéines
Œuf à la coque, poisson blanc et poisson gras, viande blanche, viande rouge, abats…

En termes de légumes
1 à 2 petits « poings » légumes par repas. La “main comme mesure”, avec le recours au poing, au pouce, à la paume et à la poignée, est une méthode qui permet de quantifier ses apports facilement, du moins plus facilement que le comptage de calories ou l’autorégulation par la pleine conscience…

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Après chaque grosse séance ou course, les risques de ressentir diverses douleurs sont réels. Aussi, vous devez mettre tout en œuvre pour une régénération optimale de votre organisme. Voici quelques méthodes éprouvées et faciles à mettre en œuvre. À vous de jouer.

Récupération d’après-course : la récupération active

Quelques minutes après un effort intense, sans attendre que les muscles soient complètement refroidis, il est important de faire un petit décrassage. Le but : éliminer au moins une partie des déchets (toxines, acides) accumulés dans les muscles. Cela peut être un footing très léger, un peu de vélo en « moulinant », une marche active et/ou quelques étirements.

Récupération d’après-course : l’alimentation

C’est essentiellement par ce que vous ingérerez que vous aiderez votre corps à récupérer. D’abord en vous réhydratant très vite après votre effort par petites quantités, mais fréquemment. Choisissez des eaux minérales adaptées, chargées en bicarbonates.

Ensuite en mangeant des glucides dans la demi-heure suivant l’arrêt de l’effort. C’est ce que l’on appelle la « fenêtre glucidique ». C’est la période où le corps est prêt à assimiler les aliments de manière optimale. Pour mettre toutes les chances de votre côté, vous pourrez rajouter un complément de poudre protéinée. Elle est enrichie en acides aminés ramifiés qui accélèrent la cicatrisation des microlésions dues aux contractions excentriques subies en course.

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Photo St-Yorre / DR

Récupération d’après-course : le sommeil

Un bon sommeil est le seul vrai « indispensable » de la régénération physique et psychique. Il faut donc tout faire pour favoriser votre endormissement, en évitant les séances de sport trop tardives, en soignant votre alimentation, en passant des soirées calmes, en se couchant à heures régulières et en veillant à la qualité de sa literie.

Récupération d’après-course : les massages

Qu’ils soient réalisés par un professionnel ou par vous-même, les massages sont la méthode de récupération la plus agréable et la plus facile à mettre en œuvre. Attention, un massage est plutôt contre-indiqué après un ultra où il peut aggraver un œdème. Son but est à la fois de désengorger les fascias au niveau superficiel et d’aller dénouer des tensions plus en profondeur.

Récupération d’après-course : le bain en eau froide

Précipitez-vous dans la fontaine du village pour y plonger vos jambes, ou alors dans un torrent, un lac, la mer, ou toute autre source d’eau très fraîche. Vous pouvez aussi vous préparer un stock de glaçons que vous mélangerez à de l’eau froide dans votre baignoire. Cette technique d’immersion en eau glacée est censée réduire les œdèmes et les dommages musculaires.

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Réducteur de la perception des douleurs, des maux de tête, des inflammations, de l’anxiété et des troubles du sommeil, accélérateur de la récupération musculaire, apaisant et protecteur pour la peau, générateur de bien-être, etc. On prête tous les pouvoirs au CBD. Pourquoi pas ? L’équipe technique d’Esprit Trail s’est penchée sur la question.

Qu’est-ce que le CBD ?

Le CBD ou Cannabidiol est une molécule extraite du chanvre. Contrairement au THC issu du cannabis, il n’est pas psychotrope. Il n’entraîne pas de dépendance ni d’accoutumance. Outre les cannabinoïdes, le chanvre contient aussi des terpènes, qui lui donnent sa saveur et son odeur. On les retrouve dans son huile essentielle. Dans les fleurs et feuilles de chanvre, on trouve également des flavonoïdes aux propriétés antioxydantes. Enfin, dans les graines de chanvre et l’huile végétale qui en est extraite, se retrouvent des acides gras, dont des oméga-3 et oméga-6.

Attention à la concentration en CBD !

La vente de CBD est légale en France sous différentes formes. Les plus faciles d’utilisation sont les pastilles et les huiles de différentes concentrations à prendre par voie perlinguale. Ce qui est commercialisé sous le nom d’huile de CBD est le mélange entre un extrait de chanvre concentré en CBD et un support huileux pour le diluer en ajustant le taux de CBD. Idéalement, ce support est de l’huile de chanvre, pour un produit 100% chanvre et une synergie optimale entre tous les actifs de la plante. On recommande généralement de ne pas dépasser une prise journalière de 1mg/kg. Il est important de commencer par de faibles doses puis d’adapter le dosage. Il faut donc être vigilant à la concentration en CBD, qui peut beaucoup varier en fonction des produits.

CBD : DR
Photo DR

Non, le CBD n’est pas un somnifère

Il réduit simplement les angoisses, le stress, la nervosité ou l’excitation, qui peuvent empêcher de dormir. Mais en cas de gros souci, ne comptez pas sur lui pour vous faire tomber dans les bras de Morphée. Ce n’est pas non plus un médicament. Il aide et soulage, mais ne guérit pas… Si vous suivez un traitement, si vous prenez des somnifères, des antidépresseurs ou des anxiolytiques, demandez impérativement conseil à votre médecin avant toute prise de CBD. Evitez aussi d’en ingérer avant de conduire pour éviter toute baisse de vigilance.

Lire aussi notre article : Stress d’avant-course, comment le réduire ?

Sélection CBD : le plus polyvalent

Pack Journey Marguia
Ce pack est constitué des 4 huiles proposées par la marque. En fonction de ses besoins du jour, cela permet d’avoir une solution tout au long de son quotidien sportif. Focus est à prendre environ une heure avant l’effort. Energy se prendjuste avant de démarrer. Recovery vient après l’effort. Calm se prend avant d’aller se coucher.

Ce qui différencie ces 4 flacons, c’est non seulement leur concentration en CBD (avec dans l’ordre, 5, 10, 15 ou 20%), mais aussi les huiles essentielles bio associées à chaque formulation.
Focus combine ainsi le CBD (5%), l’huile essentielle de romarin à verbénone et de clou de girofle, pour préparer votre corps à l’effort.
Pour Energy, ce sont les huiles essentielles de clou de girofle, de menthe poivrée et de cannelle, alliées au CBD (10%), qui favorisent une concentration maximale.
Pour Recovery, la combinaison entre le CBD (13%), le CBG (cannabigérol – 2%), et les huiles essentielles de menthe poivrée, d’épinette noire et de basilic tropical, cible les petites douleurs éventuelles pour les soulager.
Quant à Calm, son mélange de CBD (20%) et d’huiles essentielles de petit grain bigarade, de basilic tropical et de camomille romaine favorise la baisse d’adrénaline et permet au corps de se détendre, en vue d’un sommeil réparateur.

Quelque soit la formulation choisie, déposez entre 2 et 4 sprays sous la langue et patientez une minute avant d’avaler. Concrètement, dans un spray de Focus, il y a environ 2mg de CBD. Il y en a environ 4mg par spray d’Energy, 6mg pour Recovery, et 8mg pour Calm. Les effets, propres à chaque individu, apparaissent généralement au bout de deux semaines d’utilisation quotidienne.

Pack Journey Marguia (4 flacons de 30ml)
170 € – www.marguia.com

Sélection CBD : le plus pratique

Pack découverte BioActif
Ces bio-pastilles au chanvre à large spectre, végétales et sans sucres ajoutés, à faire fondre sous la langue, sont conditionnées en sachets refermables de 30. Elles sont proposées en 3 saveurs naturelles, menthe, citron et fruits rouges, et en 3 dosages précis et faciles d’emploi : 5mg, 10mg et 20mg. En prise matinale, on préfèrera un faible dosage (5mg) qui favorisera la concentration. Pour améliorer le sommeil, on pourra prendre une ou deux pastille à 10 ou 20mg, 10 à 15 minutes avant le coucher.

Son action relaxante apaise l’esprit, relâche les nerfs et les muscles, et favorise ainsi un meilleur endormissement. Ses effets durent de 2 à 3h, de quoi mener à la phase d’un sommeil profond. A noter qu’une cure de 3 semaines permet généralement de retrouver un meilleur rythme de sommeil, grâce à un rééquilibrage de l’organisme.

Pack découverte BioActif contenant 1 sachet de 30 pastilles Citron et Vitamine C au CBD bio 5mg, 1 sachet de 30 pastilles aux Fruits Rouges et au CBD bio 10mg et 1 sachet de 30 pastilles Menthe Kudzu et au CBD bio 20mg
67,70 € – bioactif.eu

CBD infos
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Sélection CBD : le plus puissant

Huile CBD 32% Aroma Zone
Cette huile de CBD contient 32% de Cannabidiol naturel sur huile de chanvre Bio française, sans ajout d’isolat ni CBD de synthèse. Il s’agit donc d’une huile de CBD 100% naturelle et 100% chanvre, pour un effet d’entourage optimal. Grâce à sa teneur en Cannabidiol de 32%, cette huile a une efficacité maximale, et est idéale pour apaiser les tensions physiques et nerveuses. Elle est dite « à spectre complet », car elle contient le spectre entier des cannabinoïdes du chanvre, des terpènes et flavonoïdes, complété par les acides gras essentiels de l’huile de graines de chanvre vierge, créant une synergie d’action. Une goutte d’huile CBD 32% Aroma- Zone contient environ 11 mg de CBD.

Pour une première prise, déposer 1 à 2 goutte(s) sous la langue et laisser absorber quelques instants avant d’avaler. Le lendemain, répéter la prise, même dose, même heure. Si l’effet ressenti est trop faible, rajouter une goutte le lendemain, et ainsi de suite chaque jour, jusqu’à trouver l’effet optimal, avec un maximum de 4 gouttes par prise. En cas de prise régulière, faites une pause d’au moins une semaine entre 2 flacons.

Huile CBD 32% Aroma Zone – 10ml
35,90 € – www.aroma-zone.com

Sélection CBD : le plus branché

4Cent32
La marque 4Cent32 propose elle-aussi des huiles à spectre complet, qui est la forme la plus efficace du CBD. Cette huile CBD 25% contient de l’extrait de chanvre issu de l’agriculture bio suisse (l’une des normes les plus élevées et les plus strictes de l’agriculture biologique). Son huile de support, MCT (Coco), est biologique elle-aussi. Les traileurs pourront l’utiliser pour faciliter leur récupération musculaire et leur endormissement après des entraînements intensifs. Les propriétés anti-inflammatoires du CBD vont favoriser l’élimination des toxines ainsi que des douleurs et avoir un effet relaxant sur les muscles.

Une prise quotidienne est recommandée afin de ressentir les effets sur le long terme. Prendre entre 2 et 4 gouttes en en soirée (idéalement entre 30 minutes et 1 heure avant le coucher). Déposer sous la langue, laisser agir minimum 60 secondes avant d’avaler.

La Vingt-Cinq – 109,99€ le flacon de 10ml. 1 goutte contient environ 12,5mg de CBD
www.4cent32.com

Cet article est paru dans le magazine Esprit Trail N°129.

Pour commander le magazine complet en version papier ou digitale, c’est ICI

Les derniers articles

Rien de pire que d’avoir des ongles bleus « tapant » sur l’avant de la chaussure. Ou de subir le frottement de deux orteils entre lesquels se sont développés des cors. Les douleurs engendrées peuvent en effet être insupportables, au point de vous pousser à renoncer à courir. Heureusement, il existe des solutions très efficaces : le manchon et le capuchon d’orteil. On a testé différents modèles.

Ongles bleus et cors : commencez par bien choisir vos chaussures…

Cela peut paraître stupide, mais le choix de vos chaussures est déterminant pour le confort de vos pieds. La pointure d’abord. Veillez à avoir une marge d’environ 1 cm (ou l’équivalent d’une pointure) lorsque vous choisissez votre modèle. Une pointure trop ajustée entraînera forcément des impacts au niveau des orteils, surtout dans les descentes. Au mieux, vous vous en sortirez avec des rougeurs. Au pire, avec des hématomes qui se transformeront en ongles bleus, puis noirs…

Veuillez également à ne pas choisir de chaussures trop étroites ou ajustées au niveau de l’avant-pied. Si, au départ, vous pouvez avoir l’impression d’un bon maintien, au fil des kilomètres, vos pieds vont peu à peu se dilater. Or, sans espace pour se déployer, vos orteils vont frotter l’un contre l’autre, voire se chevaucher, laissant la porte ouverte aux ampoules ou aux cors. La marque américaine Altra propose des chaussures avec des « boîtes à orteils » larges, qui conviennent aux pieds larges. Mais le drop 0 associé n’est pas fait pour tous…

Lire aussi : Drop 0, avantages et limites

Dernier point concernant les chaussures, le laçage. Un laçage précis est nécessaire pour que le pied soit bien tenu, particulièrement au niveau du cou-de-pied. Un laçage un peu trop lâche engendrera des mouvements d’avant en arrière de vos pieds, qui iront rapidement « taper » vers l’avant dans les portions en descente. Inutile de vous faire un dessin sur les conséquences…

Lire aussi : Comment bien lacer ses chaussures pour éviter les blessures

ALTRA OUTROAD OPEN
La marque Altra propose des chaussures avec une large place à l’avant pour les orteils, idéale pour éviter les frottements pour ceux qui ont les pieds larges. Photo Esprit Trail

… et vos chaussettes

Dernière règle pour mettre toutes les chances de votre côté et protéger un ongle bleu : choisir des chaussettes avec des bouts renforcés. En effet, tout élément moelleux pouvant s’interposer entre le bout de vos orteils et la pointe de la chaussure ne fera qu’atténuer les impacts, inévitables sur les descentes engagées. De nombreuses marques, telles Sidas, La Chaussette de France, X-Socks, Thyo pour ne citer qu’elles, proposent des modèles à bouts renforcés parfaitement adaptés pour protéger les orteils.

Autre point d’importance concernant les chaussettes : privilégier les paires ayant du grip dans la chaussure, pour éviter que vos pieds ne se baladent, même un peu. Si des chaussettes fines peuvent offrir un maintien suffisant dans la chaussure pour un marathon sur route, lors d’un trail, avec des changements incessants d’appuis, elles peuvent faire bouger votre pied dans tous les sens. Un terrain idéal pour les frottements et les ampoules…

CAPUCHONS ORTEILS CHAUSSETTE
Sidas propose des chaussettes avec embout renforcé et une bande de grip au niveau de l’avant-pied pour un meilleur maintien dans la chaussure. Photo Esprit Trail

Mettez de la vaseline !

Qu’il s’agisse de vaseline pure ou de crème anti-frottements, tout corps gras intercalé entre vos orteils permettra à ceux-ci de mieux glisser l’un contre l’autre sans frottements. En cas de cor, cela ne règlera pas le problème, mais le rendra plus supportable. Et a également l’avantage de diminuer considérablement les risques ampoules. L’astuce peut sembler banale, mais elle est terriblement efficace. J’ai pu l’expérimenter lors d’un « masochist-test » sur le Marathon des Sables 2019. J’avais à l’époque couru la première étape avec un pied « traité » à la vaseline, et l’autre « non traité », histoire de voir. Résultat : un pied nickel et un pied avec 2 ampoules. J’avais vu. Depuis, j’enduis régulièrement mes orteils de vaseline avant une sortie…

Ongles bleus et cors : l’effet capuchon d’orteil

Tous ceux qui ont eu des ongles bleus ou des cors douloureux et qui ont découvert les manchons ou capuchons d’orteils vous le diront : c’est magique. Ces petits accessoires ont pour objet de soulager les pressions, éviter les frottements et absorber les chocs. Ils se présentent sous forme de tubes (pré-découpés ou à découper soi-même), intégrant du gel pour la protection. Ils sont lavables et réutilisables. Certains sont en pur gel de silicone, d’autres en nylon côtelé élastique intégrant du gel.

CAPUCHONS ORTEILS SIDAS TUBE
Chez Sidas, les tubes en silicone sont prédécoupés et facilement lavables à l’eau. Photo Esprit Trail
CAPUCHONS ORTEILS STERIPAN CISEAUX
Chez Steripan, les tubes en nylon côtelé élastique garnis de gel sont à découper selon la longueur voulue. Photo Esprit Trail

Manchons et capuchons d’orteils : pur silicone ou nylon côtelé ?

Pour avoir testé les deux familles, notre préférence va aux capuchons et manchons en pur silicone. Trois raisons à cela. D’abord, parce qu’ils sont moins épais que les manchons en nylon côtelé élastique. Cela les rend quasiment imperceptibles dans les chaussettes, tout en étant aussi efficaces. Ensuite, parce qu’ils tiennent mieux en place. Le silicone pur épouse strictement la forme de l’orteil et ne se déplace pas pendant la course, contrairement aux manchons plus épais qui peuvent avoir tendance, au fil des kilomètres, à se déplacer, voire à venir se tasser en bout de chaussette. Enfin, dernier point, la durabilité. Si, en théorie, les manchons en nylon côtelé élastique sont lavables et réutilisables, dans la pratique, ils ont tendance à se salir et se dégrader malgré les lavages. De plus, au niveau des découpes (pour les tubes à couper soi-même), le gel finit par s’effriter.

À noter qu’il existe généralement différentes tailles de capuchons, que ce soit pour le gros orteil ou les petits orteils. Soyez attentif au moment de votre achat.

CAPUCHONS ORTEILS SIDAS
Le manchon Sidas est fin et adhère parfaitement à la peau. Photo Esprit Trail
CAPUCHONS ORTEILS STERIPAN
Le manchon Steripan est plus épais. S’il offre une très bonne protection, il peut, à la longue, avoir tendance à glisser et se tasser à l’avant de la chaussette. Photo Esprit Trail

Manchons et capuchons d’orteils : où s’en procurer ?

Il existe aujourd’hui de nombreuses marques proposant ce type d’accessoire. Certaines se trouvent en pharmacies ou parapharmacies, d’autres en magasins de sport type Decathlon (qui a sa propre marque), d’autres encore sur Internet, sur sites généralistes sport type irun.fr ou sur les sites des marques. Vous n’aurez donc que l’embarras du choix.

Les principales marques sont Scholl, Urgo, Sidas, Steripan, Epitact.

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Les plats d’hiver et les fêtes font oublier les bonnes résolutions… Stop à la fatalité ! Vivez la fin d’année à l’aise dans vos pantalons, sans pour autant faire de régime draconien. Pour cela, découvrez quelques petites astuces conseillées par nos coachs, pas si compliquées que cela à appliquer… Elles vous garderont mince et en forme dès le mois de janvier. Et pendant toute l’année…

Astuce Fit N°1 : Planifiez un ou 2 objectifs pour le début de l’année

Le plus facile pour vous motiver, c’est de prévoir une ou deux courses dès le mois de janvier, et si possible à plusieurs. Ce sera le meilleur de vos stimulants. Et pourquoi pas un cross ? Laissez-vous tenter, et n’ayez surtout pas peur ne pas être à la hauteur. Vous pouvez aussi vous essayer à des épreuves inhabituelles, comme un trail sur neige.

Fit Fêtes Trail blanc
Dès le mois de janvier, programmez-vous un trail blanc. Impossible de vous relâcher avec un tel objectif en tête ! Photo DR

Astuce Fit N°2 : Restez dynamique

Suivez un plan d’entraînement basé sur la diversité et la variété, tout en sachant sortir du cadre dès qu’il vous en prend l’envie. En recommençant par du fractionné court, exécuté en souplesse le surlendemain de chaque week-end de fête, vous redynamiserez vos jambes et votre organisme sans le fatiguer. Les séances plus longues se feront plus tard dans la semaine, en ayant bien récupéré de vos excès de Noël, puis du Jour de l’An.

Astuce Fit N°3 : Gérez votre alimentation comme votre entraînement

Vous consacrez des heures et de l’énergie à courir par tous les temps, et voilà qu’à table, vous ne faites plus d’effort ! En gérant simplement votre alimentation, vous lutterez contre cette tendance physiologique à grossir durant l’hiver. Le principal facteur d’un poids stable, c’est le contrôle de votre production hormonale par la nutrition et l’exercice.

Astuce Fit N°4 : Évitez les pièges des repas de fêtes

Faites les bons choix : privilégiez les fruits de mer et le saumon. Pour ceux qui mangent de la viande, plutôt les volailles, viandes plutôt maigres si on ne mange pas la peau. Optez pour les légumes en accompagnement, et évitez les pommes de terre frites ou sautées, les tartines beurrées, et le fromage. Pour ce qui est du dessert, après un tel repas, un sorbet sera plus adapté qu’une bûche pâtissière !

Sorbets Photo DR
Pour éviter les embûches, faites impasse sur la bûche et préférez les sorbets. Photo DR

Astuce Fit N°5 : Apprenez à gérer les invitations

Surtout ne les refusez pas ! Au moment de partir retrouver vos amis, calez-vous l’estomac avec un pot de fromage blanc à 0% ou un œuf, et un grand verre d’eau. Ainsi vous ne craquerez pas sur les cacahuètes et autres biscuits à l’apéritif. Vous choisirez une eau gazeuse ou un jus de fruit. A table, mangez raisonnablement ce que vous aimez, et acceptez le vin. Mais ne finissez pas votre verre, pour ne pas être resservi.

Astuce Fit N°6 : Rassasiez-vous en protéines

L’apport en protéines est idéal pour couper la faim et préserver son capital musculaire. La juste dose : 1,5 g de protéines par kilogramme de poids corporel. Soit, par exemple, 105 g de protéines si vous pesez 70 kg. N’oubliez pas que la viande, le poisson et les œufs contiennent en moyenne 20g de protéines pour 100g, et le fromage blanc environ 8g. Les protéines animales sont les plus complètes : elles renferment 9 acides aminés essentiels que votre corps ne sait pas fabriquer.

Lire aussi notre article sur les meilleures sources de protéines végétales ICI

Photo Elena Leya
Photo Elena Leya

Astuce Fit N°7 : Choisissez des aliments HDN

Préférez des aliments de Haute Densité Nutritionnelle, riches en vitamines et minéraux par rapport à leur apport calorique. Vous avez le choix ! Les fruits, les légumes, les céréales complètes, les produits de la mer, les viandes maigres, les laitages, etc. Par exemple, optez pour du poisson cuit sans graisse, accompagné de légumes vapeur, d’un filet d’huile d’olive, de quelques épices. Une tranche de pain complet, du fromage blanc, un kiwi, et le compte y est. Voilà un repas léger et une garantie de bonne santé !

Astuce Fit N°8 : Mangez calmement

La faim s’éteint au cours du repas, à condition d’y mettre le temps. Pensez à ce que vous mangez, et mastiquez tranquillement vos aliments. La satiété apparaît au bout de vingt minutes environ. Si vous allez trop vite, vous avez donc tendance à trop manger et à mal digérer. Sachez apprécier votre nourriture, en commençant par une grosse assiette de crudités par exemple. Vous serez obligé de bien mâcher, et leur volume vous évitera de vous gaver d’aliments plus caloriques.

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L’hiver, les surgelés peuvent être les meilleurs amis des sportifs. Energie, forme, récupération, ils ont leur rôle à jouer dans votre alimentation. On vous le prouve. Et on vous donne les recettes pour vous régaler.

Surgelés : quels fruits et légumes ?

Indispensables à la santé, ils font partie intégrante de la carte nutritionnelle des coureurs. Riches en fibres, en vitamines, en minéraux, peu caloriques et nutritifs, il n’est pas question de s’en priver. OK, mais l’hiver ? Quand les étalages regorgent de produits importés d’on ne sait où, cultivés sans terre ni soleil ? Des fruits et des légumes sans saveur ni goût et à des prix prohibitifs ? C’est le moment de penser surgelé ! Pourquoi ? Parce que les fruits et légumes surgelés sont cultivés dans de meilleures conditions, puis récoltés à pleine maturité à la bonne saison. Ils sont ensuite congelés immédiatement. Niveau goût et intérêt nutritionnel, ils rivalisent donc avec les fruits et légumes frais de saison.

Pour bénéficier au maximum des bienfaits des fruits et des légumes surgelés, veillez néanmoins à faire les bons choix. Privilégiez les surgelés nature. Évitez les poêlées et autres préparations industrielles. Et vérifiez qu’ils ne contiennent pas d’adjonction de sucre, de sel, de sauce, etc. Préférez les petits sachets, car une fois ouverts, les produits qu’ils contiennent ont tendance à perdre en qualité gustative s’ils sont stockés trop longtemps au congélateur. Le sachet contient des morceaux de glace ? Ne l’achetez pas, cela montre que le produit n’a pas été conservé dans de bonnes conditions.

fruits légumes surgelés
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Surgelés : faites le plein d’énergie avec les cœurs d’artichaut

Avec leur petit goût sucré et acidulé, les artichauts font partie de ces légumes qui relèvent n’importe quel plat. Bien pourvus en fibres, en glucides et en protéines, ils sont suffisamment énergétiques pour les sportifs tout en restant diététiques. Attention en revanche : le cœur d’artichaut contient de l’inuline, un sucre d’origine végétale. Consommé en trop grandes quantités, il peut entraîner des ballonnements.

LA RECETTE DU COUREUR : CREVETTES AUX ARTICHAUTS

Dans une grande sauteuse, faites revenir 100 g de queues de crevettes décortiquées avec 200 g de cœurs d’artichauts coupés en morceaux. Ajoutez des pâtes complètes cuites, 2 cuillères à soupe de pesto et 50 g de tomates séchées émincées.

artichauts surgelés
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Surgelés : récupérez de vos efforts grâce aux fruits rouges

Framboises, myrtilles et cassis sont particulièrement bien pourvus en antioxydants. Mais pas autant que les mûres, qui décrochent le pompon. Mieux, la mûre est particulièrement concentrée en anthocyanes, des pigments qui lui donnent cette couleur foncée et qui joueraient un rôle bénéfique dans la récupération musculaire. Autre atout : les minéraux et oligoéléments (le manganèse en particulier), qui donnent des os solides. Optez pour des cocktails de fruits rouges surgelés ou congelez vous-même les mûres ramassées dans les bois à l’automne.

LA RECETTE DU COUREUR : SAUCE AUX FRUITS ROUGES

Dans un blender, mixez finement 100 g de fruits rouges surgelés avec 2 cuillères à soupe d’huile d’olive, 1 cuillère à soupe de vinaigre balsamique, 1 cuillère à café de miel et 1 poignée de feuilles de menthe. À utiliser comme une vinaigrette.

fruits rouges surgelés
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Surgelés : assurez vos niveaux de potassium avec les choux de Bruxelles

Vous évitez de les mettre au menu par peur de leurs effets secondaires désagréables (les flatulences, notamment) ? Pour éviter ces désagréments, faites-les blanchir pendant quelques minutes avant de les cuire dans de l’eau bouillante salée (ou au cuit-vapeur). Côté atout nutritionnel, les choux de Bruxelles font le plein. Ils sont notamment riches en vitamine C, en fibres et en potassium. Le potassium est connu pour favoriser la décontraction musculaire. Or le potassium s’évacue via la transpiration. D’où l’intérêt, pour les coureurs, de recharger les batteries avec des aliments riches en potassium.

LA RECETTE DU COUREUR : CHOUX DE BRUXELLES RÔTIS

Laissez décongeler et sécher un sachet de choux de Bruxelles. Dans un saladier, mélangez 2 cuillères de sirop d’érable (ou de miel, à défaut) avec 1 cuillère à soupe d’huile d’olive, 2 cuillères à café de moutarde en grains et une pincée de sel. Coupez les choux en quatre, mélangez avec la sauce et laissez rôtir au four à 180 °C pendant 20 minutes.

choux surgelés
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Surgelés : boostez votre forme avec les mangues

Extrêmement bien pourvue en vitamines (pro-vitamine A et vitamine C), la mangue congelée est une véritable alliée forme pendant l’hiver. Son action antioxydante est aussi intéressante, puisqu’elle permet aux cellules de mieux se régénérer. Bonus : la mangue est un fruit très digeste. Ceux qui ont des intestins délicats peuvent donc la consommer les yeux fermés.

LA RECETTE DU COUREUR : MANGUES À LA CANNELLE

Dans une sauteuse, faites revenir 150 g de mangues surgelées avec le jus d’une orange et le jus d’un citron et une demi-cuillère à café de cannelle. Ajoutez un peu de miel et laissez compoter doucement. À manger avec des crêpes.

surgelés mangue
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Surgelés : gorgez-vous de vitamines avec les épinards

Très peu calorique (moins de 20 kcal pour 100 g), l’épinard est aussi un allié santé incontestable. Sa richesse en vitamines (l’un des légumes les plus intéressants à ce titre) et en folates fait de lui un légume privilégié. Dans sa version surgelée, les portions dans l’assiette sont généralement plus importantes (car l’épinard frais est très volumineux). C’est tout bonus.

LA RECETTE DU COUREUR : ÉPINARDS À LA CRÈME

Faites décongeler les épinards à feu doux en les remuant sans cesse avec une fourchette piquée d’une gousse d’ail. En fin de cuisson, ajoutez un filet de crème, une pointe de curry et des herbes aromatiques (surgelées). Salez et poivrez.

épinards surgelés
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Si remplacer le sel perdu est un pilier de la nutrition sportive, son dosage dans les boissons d’effort n’est peut-être pas aussi crucial que vous le pensez. Et de nouvelles recherches publiées en 2022 suggèrent que plus n’est pas toujours mieux. Sel et boissons d’effort, voici une histoire qui ne manque pas de sel…

Gatorade, le sel du business

Au milieu des années 1960, un chercheur de l’Université de Floride nommé Robert Cade s’est rendu dans une banque et a emprunté 500 dollars pour acheter du sucre et du sel. La boisson maison qu’il avait conçue pour l’équipe de football américain de l’université locale, surnommée Gatorade, attirait l’attention de tous au point qu’il voulait en mélanger une grande quantité pour la vendre. Mais si le sucre fournissait une énergie cruciale aux joueurs lors du quatrième quart-temps, le sel, quant à lui, reste aujourd’hui encore sujet de discussion. En effet, 60 ans plus tard, les scientifiques et les athlètes débattent toujours du rôle que joue le sel des boissons d’effort dans les performances sportives.

Gatorade
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Compensations en sel : que dit la science ?

C’est la question qui se trouve en arrière-plan d’une nouvelle étude publiée en juin 2022 dans le European Journal of Sport Science par le chercheur en nutrition sportive Alan McCubbin, de l’Université Monash, en Australie. L’étude utilise un modèle mathématique pour déterminer exactement la quantité de sodium nécessaire pendant des exercices d’intensité et de durée variables. Plusieurs paramètres sont pris en compte dans les calculs, comme la quantité de sueur dégagée par une personne, la salinité de cette sueur, la quantité d’alcool qu’elle consomme et d’autres facteurs liés à son alimentation. Et dans la grande majorité des situations réelles, McCubbin conclut que nous n’avons pas à nous soucier de compenser les pertes en sel lors des séances de sport.

Pourtant, il ne fait aucun doute que le sodium, l’électrolyte clé du sel, a un rôle crucial dans le fonctionnement de l’organisme. Il aide les muscles à se contracter, participe à la transmission des signaux nerveux et maintient l’équilibre des niveaux de liquides internes. Il est également indiscutable que nous perdons du sodium par la sueur. Mais prendre du sel pendant l’exercice sportif pour compenser ces pertes est une autre affaire. Étudions ainsi les trois raisons principales pour lesquelles vous pourriez vouloir absorber du sel pendant un effort.

SEL ET BOISSONS D'EFFORT NA
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Sel et boissons d’effort : du sel contre les crampes ?

La raison la plus fréquemment citée de vouloir absorber du sel pendant l’effort est de conjurer les crampes musculaires. Mais les preuves scientifiques contredisent largement cette idée. Des études impliquant des coureurs et des triathlètes n’ont trouvé aucune différence significative dans les niveaux de sodium entre ceux qui ressentent des crampes pendant l’exercice et ceux qui n’en ressentent pas. Et abaisser délibérément ces niveaux semble n’avoir aucun effet dans un sens ou dans l’autre. Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles nous avons des crampes, et le sodium peut être impliqué dans certaines d’entre elles. Mais en ce qui concerne les crampes liées à l’exercice, augmenter notre consommation de sel ne semble pas être la solution.

Sel et boissons d’effort : du sel pour éviter l’hyponatrémie ?

La deuxième raison pour laquelle nous pouvons être amenés à augmenter l’apport en sel pendant l’exercice est d’éviter l’hyponatrémie, llittéralement un faible taux de sodium dans le sang. En effet, cette situation est dangereuse, et peut parfois être mortelle. Sur le papier, boire quelque chose de salé semble être un bon moyen d’assurer des niveaux sains de sodium. Mais les boissons pour sportifs sont moins salées que le sang. Donc plus vous buvez, plus votre sang se dilue. Par conséquent, le principal facteur de risque d’hyponatrémie est en fait de consommer trop de liquides, que ce soit de l’eau ou des boissons pour sportifs, et non pas trop peu de sel. C’est pourquoi les directives actuelles conseillent de boire quand on a soif plutôt que de suivre un plan d’hydratation agressif.

Sel et boissons d’effort : du sel pour réguler les concentrations des fluides de l’organisme ?

La troisième raison pour laquelle nous pouvons être amenés à augmenter l’apport en sel pendant l’exercice est celle que McCubbin considère légitime : la régulation des concentrations de fluides. Le corps humain est rempli de fluides, que ce soit dans le sang, dans les cellules et dans les espaces entre les cellules. Votre corps surveille les niveaux de sodium pour décider comment répartir les réserves de liquide entre ces trois domaines. Et comme il est bien organisé, il a prévu un « tampon » lorsque vous commencez à vous entraîner et produire un effort. Ainsi, même si vous transpirez, les fluides peuvent se déplacer dans votre plasma sanguin pour maintenir la concentration de sodium aux endroits précis où c’est nécessaire.

Cependant, si une transpiration prolongée épuise trop les niveaux de sodium et que vous ne buvez que de l’eau, l’inverse se produit : le liquide se déplace hors de votre plasma pour empêcher les concentrations de chuter ailleurs, vous laissant avec un volume sanguin inférieur pour transporter l’oxygène vers les muscles et dissiper la chaleur. C’est, en théorie du moins, un vrai problème.

sel et boissons d'effort
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Sel et chute de la concentration sanguine, la vraie question

La question pertinente n’est donc pas la quantité de sodium dont vous avez besoin pour remplacer ce qui est perdu par la transpiration. C’est plutôt la quantité de sodium dont vous avez besoin pour empêcher votre concentration sanguine de chuter, en tenant compte du fait que votre corps est susceptible de déplacer du liquide de l’intérieur de votre organisme en cas de manque. Vous l’aurez compris : fondamentalement, la réponse ne dépend pas seulement de la quantité de sodium que vous perdez par la transpiration. Cela dépend aussi de la quantité de liquide que vous absorbez. Et de sa teneur en sel…

« Il y a une grande différence entre perdre quatre litres de sueur salée dans un marathon et en remplacer deux par de l’eau ordinaire, et perdre 20 litres dans un 100 miles et les remplacer par 18 litres d’eau ordinaire », explique McCubbin. Pourtant, dans les deux cas, vous avez perdu la même quantité de liquide : deux litres. Soit environ deux kilos de poids corporel. Mais c’est le chiffre brut qui compte. Dans le cas de l’ultra, vous avez transpiré 20 litres, donc beaucoup plus de sodium. Vous êtes donc plus susceptible de dépasser la capacité de votre corps à compenser la perte. Voyons ce que dit l’étude de McCubbin

Lire aussi notre article Boissons d’effort: lesquelles choisir (et éviter) !

Perte de sel : un problème pour l’ultra-endurance

Pour son étude, McCubbin a utilisé des algorithmes développés par des spécialistes des reins pour calculer la concentration de sodium dans le sang. Pour les marathoniens, il a conclu que faire un effort délibéré pour remplacer le sodium au-delà de ce que dictent les préférences gustatives est « inutile dans tous les scénarios réalistes ». En gros : salez votre alimentation à votre goût et ne faites rien de plus ! En revanche, dans les ultras de 100 miles et plus, où une durée d’effort plus longue entraîne une perte de sel beaucoup plus importante, la conclusion est plus nuancée.

Pour les coureurs dont la sueur est plus salée que la moyenne, même si ils boivent suffisamment pour limiter les pertes de liquide à 2 % de leur poids de départ, il est avéré que boire de l’eau seule, non enrichie, entraînera un déficit de sodium. Et encore faut-il tenir compte du fait que ces ultras sont si éprouvants que les coureurs perdent également du poids avec les réserves de glucides et de graisses qu’ils brûlent, de sorte qu’ils peuvent être de 3 à 5% plus légers sur la balance au moment où leurs pertes de liquide atteignent la fameuse limite des 2%. Alors, que faire ?

Sel et boissons d'effort © Kayvan Mazhar
Lors de courses d’ultra-endurance dans le désert, où la transpiration est importante, les pertes de sel peuvent être un problème. Photo Kayvan Mazhar

Teneur en sel : compenser ou ne pas compenser ?

La teneur en sodium de votre sueur peut être grossièrement déduite de la quantité de sel séché laissé sur vos vêtements et votre peau après une séance d’entraînement. Mais difficile de l’évaluer concrètement. Scientifiquement, elle peut être déterminée avec une plus grande précision grâce à des tests proposés par des sociétés spécialisées. Mais même si votre tee-shirt ressemble à un bloc salé après chaque sortie longue, vouloir compenser les pertes avec des comprimés de sodium est risqué. En effet, une consommation excessive de sel peut vous donner plus soif, donc augmenter les chances que vous buviez trop. Et, paradoxalement, peut-être même vous exposer à un risque d’hyponatrémie.

Pour Martin Hoffman, chercheur spécialisé dans les efforts d’ultra-endurance à l’Université de Californie, la réponse est beaucoup plus simple qu’il n’y paraît. Voire même simpliste : au lieu de vouloir compenser les pertes de sodium par des comprimés ou des boissons d’effort enrichies en sel, il recommande de prendre du sel avec de la nourriture en fonction… de vos envies. Inutile, selon lui, de suivre un régime de consommation de sel prédéterminé.

Si Hoffman reconnaît l’intérêt des calculs de McCubbin, il estime que les besoins de compenser le sodium perdu sur un 100 miles peuvent être encore plus faibles que ne le suggèrent l’étude australienne. En effet, le chercheur américain affirme qu’il existe des preuves que le corps contient du sodium supplémentaire, un peu comme un « stock de réserve », qui est libéré dans la circulation lors d’une transpiration prolongée. Une théorie de l’adaptation séduisante, mais qui est controversée parmi les scientifiques.

Sel et boissons d’effort : la conclusion des chercheurs

Si leurs avis divergent quelque peu, Hoffman et McCubbin conviennent l’un comme l’autre qu’il existe une petite minorité de personnes avec une sueur inhabituellement salée qui pourrait rencontrer des problèmes lors d’un événement de plusieurs heures comme un ultra. Pour ces personnes, les deux chercheurs recommandent d’avoir recours à des tests de sudation, pour déterminer exactement la quantité de sel qu’ils perdent lors d’un effort prolongé. En connaissant ces valeurs avec précision, ils pourraient a minima bénéficier d’un plan spécifique pour réapprovisionner le sodium perdu par le biais d’aliments, de boissons pour sportifs et peut-être même de comprimés de sel.

Mais pour le reste d’entre nous, les conseils de McCubbin comme ceux d’Hoffman reflètent l’évolution de la réflexion sur l’hydratation au cours des dernières décennies, qui est passée du « Buvez pour remplacer ce que vous perdez » au plus subjectif « Buvez quand vous avez soif ». Dans cette même logique, en ce qui concerne le sel, la nouvelle règle serait donc la suivante : « Assaisonnez selon votre goût ! »

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L’hallux valgus, ou oignon, est une correspond à une déviation du gros orteil qui fait apparaître une bosse au niveau de l’articulation métatarso-phalangienne. Selon qu’elle soit plus ou moins prononcée, cette déformation, très fréquente, peut faire souffrir et compliquer le choix de vos chaussures. Nos conseils pour courir avec le moins de gêne possible.

Hallux valgus, une pathologie fréquente et inévitable

L’hallux valgus est une pathologie qui concerne 30% des personnes de plus de 40 ans. Dans une très grande majorité (environ 90% des cas), ce sont des femmes. Et, hélas, il est impossible de lutter. En effet, cette déformation héréditaire est présente dès la naissance et s’accentue bien souvent dans le temps.

D’autres facteurs peuvent favoriser et aggraver le phénomène, comme par exemple le port de chaussures étroites, à talons et/ou à bouts pointus. Pour les femmes, la ménopause vient également compliquer l’histoire. De plus, certaines maladies rhumatologiques, comme la polyarthrite rhumatoïde, augmenteraient le risque de développer un hallux valgus. Enfin, les pieds pronateurs (qui ont tendance à s’affaisser à l’intérieur), tout comme la laxité des ligaments, peuvent aussi être des facteurs favorisants.

Hallux valgus, une déformation douloureuse

S’il se fait discret au plus jeune âge, l’hallux valgus, en s’amplifiant au fil des années, peut devenir douloureux. En effet, la déformation entraîne l’articulation de votre gros orteil petit à petit vers l’extérieur, créant une « bosse » qui va frotter sur les chaussures. Ces frottements peuvent alors déclencher une inflammation (bursite) douloureuse.

L’évolution plus ou moins lente va également entraîner une rétractation des tendons et ligaments de l’articulation, qui devient raide. Le défaut d’alignement des orteils perturbe alors la marche et la course, car le gros orteil n’assure plus son rôle de propulseur. L’appui est transféré aux autres orteils, qui vont souffrir à leur tour de cet excès de contrainte demandé. Plus le temps passe, plus les douleurs s’amplifient et plus se chausser devient compliqué.

Evolution dans le temps de la déformation. Illustration DR

Hallux valgus, différents stades de sévérité

Il existe différents stades de sévérité de l’hallux valgus, en fonction de l’angle de la déviation et de l’importance des autres atteintes du pied.

L’hallux valgus léger : la déviation est inférieure à 20°. La phalange du gros orteil et le métatarse sont encore correctement emboîtés. Généralement, ce n’est pas douloureux.

L’hallux valgus modéré : la déviation se situe entre 20° et 40°. Le gros orteil tourne vers l’extérieur du pied, la phalange est déplacée par rapport au métatarse et ne s’emboîte plus correctement. Le gros orteil entre en conflit avec le second orteil. La gêne occasionnée peut devenir douloureuse à cause des frottements. Si la déformation s’aggrave progressivement, la bursite grossit et le pied se déforme ensuite dans son ensemble, en raison du transfert d’appui sur les autres orteils. Des durillons apparaissent sur la plante du pied et des cors sur les orteils latéraux. Ces derniers, chassés par le gros orteil, peuvent se recroqueviller en “griffes“.

L’hallux valgus sévère : l‘angle de la déviation est supérieur à 40°. Le gros orteil passe au-dessous ou au-dessus du deuxième orteil. L’arthrose accentue la déviation, jusqu’à provoquer une luxation complète de l’articulation du gros orteil qui perd ainsi sa fonctionnalité. Une opération est souvent nécessaire.

Hallux valgus et course à pied : choisissez bien vos chaussures

S’il n’existe pas de contre-indication à la course à pied, les individus ayant un hallux valgus ont tout intérêt à prendre certaines précautions. Première d’entre elles, choisissez des chaussures adaptées à la forme de votre pied. C’est-à dire avec un avant-pied suffisamment large pour ne pas comprimer vos orteils. Certaines marques, comme Hoka ou Altra pour les plus connues, proposent des modèles avec des “boîtes à orteils” larges. Pour une femme, prendre un modèle homme peut aussi parfois être une solution pour avoir plus d’aisance sur la largeur du pied.

Lone Peak 6 et Timp 4
La Lone Peak 6 et la Timp 4 d’Altra, spécialiste des chaussures ayant des “boîtes à orteils” larges. Photo DR

Hallux valgus et course à pied : les précautions utiles

Au-delà du choix des chaussures, un certain nombre d’autres petits gestes peuvent partiellement enrayer la gêne. Par exemple, prenez l’habitude d’assouplir régulièrement votre articulation pour en retarder l’enraidissement. Après la douche, appliquez une crème hydratante ou réparatrice pour les pieds, et profitez-en pour masser et tirer sur votre hallux. Vous pouvez aussi appliquer des huiles essentielles anti-inflammatoires.

Vous pouvez également essayer de redresser l’articulation en portant un séparateur d’orteils, ou orthèse, que vous trouverez en pharmacie. Si vous utilisez cette solution, pensez à tester vos chaussures en boutique muni de votre orthèse pour ne pas avoir de surprise à votre première sortie running. En effet, ce dispositif peut avoir une certaine épaisseur et prendre un peu de place.

Il est également possible prendre l’avis d’un podologue qui pourra vous aider à soulager vos pieds en créant des semelles thermoformées.

HALLUX-VALGUS orthese
Une orthèse peut offrir une certaine protection et permettre de redresser un hallux valgus. A tester dans les chaussures avant d’aller courir ! Illustration DR

Hallux valgus et opération chirurgicale : ce qu’il faut savoir

Enfin, il existe une solution radicale qui passe par un traitement chirurgical de l’hallux valgus. Le but de l’intervention est de réaligner le gros orteil et de faire disparaître la saillie osseuse en réalisant une à deux fractures afin de réaxer correctement l’os. L’intervention est pratiquée en ambulatoire sous anesthésie loco-régionale (ALR). La chirurgie se fait par une technique mini-invasive et percutanée par des petites incisions. Elle dure en général entre 20 et 40 minutes. Le patient peut marcher au bout de 24 heures à l’aide de chaussures post-opératoires, qu’il faut conserver durant 1 semaine environ.

C’est généralement vers 50 ans que l’on a recours à cette solution. Bien entendu, une consultation médicale est obligatoire avant de vous lancer. Il faut compter un minimum de 2 à 3 mois avant de pouvoir remarcher normalement, et quelques semaines de plus pour recourir.

En cas d’hallux valgus simultané, il n’est pas possible de pratiquer une intervention le même jour, car la douleur risquerait d’être trop importante, et la marche très difficile avec 2 pieds anesthésiés. Si vous devez vous faire opérer des 2 pieds, comptez 1 ou 2 semaines d’intervalle entre les opérations. La convalescence est la même, mais le handicap temporaire sera un peu plus important.

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